Au sommaire cette semaine :
- sur Theatrum Belli, Suzanne Teillet présente l’épopée des Goths comme reflétant, en même temps que la ruine progressive de l’Empire romain d’Occident, la naissance de l’Europe nouvelle...
Les racines de l’Europe : Des Goths à la nation gothique
- sur sa chaîne vidéo, Michel Drac présente le livre de François Bégaudeau consacré au macronistes...
Histoire de ta bêtise (François Bégaudeau) - Note de lecture de Michel Drac
macron - Page 34
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Tour d'horizon... (167)
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Européennes : l'impasse...
Vous pouvez découvrir ci-dessous une analyse de Michel Drac consacrée aux résultats des élections européennes...
Penseur non-conformiste, Michel Drac est l'auteur de plusieurs essais, dont Triangulation - Repères pour des temps incertains (Le Retour aux Sources, 2015) ou, dernièrement, Voir Macron - 8 scénarios pour un quinquennat (Le Retour aux Sources, 2018). Il est également le co-fondateur des éditions le Retour aux Sources, qui publient notamment Piero San Giorgio , Dmitry Orlov ou Howard Kunstler.
Au sommaire :
La République en Marche : 0:26
Le Rassemblement National : 2:10
Vers un jeu de comparses : 5:49
Les Verts : 6:32
Les Républicains : 8:13
Que va devenir la droite Scrogneugneu ? : 10:22
Le reste : 10:59
Le fond du problème : 13:09
Message à MM. Vauclin et Philippot : 15:15
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Poussée des populistes et montée des écologistes...
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Les snipers de la semaine... (183)
Au sommaire cette semaine :
- sur Figaro Vox, Yves Mamou allume Macron et son absence de sentiment d'appartenance nationale...
«Emmanuel Macron est-il vraiment à l’aise pour parler de sentiment national?»
- sur Causeur, Jean-Paul Brighelli rafale Claire Nouvian, nouvelle égérie de l'écologie bobo et hystérique...
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Feu sur la désinformation... (235)
Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours de Nicolas Faure.
Au sommaire :
- 1 : Macron et les otages. Les médias en mode sauvetage
Après la libération des otages en Afrique, plusieurs médias ont montré beaucoup de zèle à les défendre, quitte à prendre des libertés avec les faits. - 2 : Le Zapping d’I-Média
Caroline Roux se ridiculise en voulant attaquer Marine Le Pen à tout prix, démontrant une fois de plus tout son militantisme. Un militantisme assumé par une journaliste de BFM TV qui arbore un sac à dos… SOS Méditerranée ! - 3 : Européennes : la partialité médiatique ne fait pas débat !
Ces derniers jours ont été riches en débats à quelques encablures des Européennes. Évidemment, les médias ont défendu le camp dit « progressiste » et notamment Nathalie Loiseau.
- 4 : Les tweets de la semaine
Pour Paul Carcenac, journaliste au Figaro, les Français sont plus proches des Africains francophones que des Européens parlant une autre langue que la nôtre.Dans la même veine délirante, les Décodeurs – décidément à l’honneur cette semaine – n’hésitent pas à relativiser les propos pédophiles de Daniel Cohn-Bendit.
- 5 : Agressions d’homosexuels : LMPT ou jeunes immigrés ?
Selon plusieurs médias, les extra-européens ne seraient pas sur-représentés parmi les agresseurs d’homosexuels. Une position intenable.
- 1 : Macron et les otages. Les médias en mode sauvetage
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Progressisme...
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur son site Huyghe.fr et consacré au progressisme macronien... Spécialiste de la stratégie et de la guerre de l'information, François-Bernard Huyghe enseigne à la Sorbonne et est l'auteur de nombreux essais sur le sujet, dont, récemment, La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2015) et Fake news - La grande peur (VA Press, 2018). Avec Xavier Desmaison et Damien Liccia, François-Bernard Huyghe vient de publier Dans la tête des Gilets jaunes (VA Press, 2019).
Progressisme
Vers la fin du XIX° siècle, le progressisme est vaguement associé aux républicains les plus conservateurs (il existe un groupe « Républicain Progressiste » à l’Assemblée), Le mot connaît une nouvelle fortune après guerre, où il devient synonyme d’amis de l’URSS (voire de Staline « guide de l’humanité progressiste ») par opposition au camp atlantiste, colonialiste, impérialiste voire réactionnaire en matière d’arts et de mœurs. Progressisme signifie alors « dans le sens de l’Histoire » qui, à l’époque, ne pouvait être que le triomphe de l’internationalisme prolétarien.
Perdant ses connotations de sympathie vague pour le progrès moral de l’humanité et de soutien moins vague au camp socialiste, le mot reprend un nouveau sens dans le vocabulaire macronien. Il y est opposé à populisme, ce qui est déjà douteux, puisque la caractéristique du populisme, la méfiance envers les représentations et les élites, n’implique ni « c’était mieux hier », ni refus que les choses soient « mieux » demain. Le populisme est une critique des représentations, basé sur l’idée que la volonté souveraine du peuple est mal traduite : pour lui le problème est la source du pouvoir. Le progressisme, tel que l’entendent les macroniens est orienté efficacité : plus d’innovation, davantage de transformations. Le changement étant a priori crédité d’apporter le plus donc le mieux, la question est celle de se fixer les bons objectifs. Avec les bonnes équipes.
Pendant que le populisme mythifié - foules haineuses et gens qui ne sont rien - sert de repoussoir se dessine un progressisme « nouveau monde », élitiste sans complexe. Le progrès ainsi entendu n’a donc plus rien à voir avec sa version du temps de la Guerre froide : serait progressiste qui progresse le mieux dans le sens libéral-libertaire, donc les élites. Pour reprendre le titre du livre de I. Emelien et D. Amiel « Le progrès ne tombe pas du ciel ». Est-ce à dire que ce sont les premiers de cordée qui doivent monter le chercher ?
Faute de principe historique de référence (perfectibilité intrinsèque de l’esprit humain à la Condorcet ou dialectique marxiste des forces productives et modes de production), le concept devient un contenu vide. Donc difficile à contredire. Qui voudrait que la médecine guérisse moins, que les gens soient moins heureux, que l’on produise moins de bons films, que le climat se dégrade ou que l’on meure davantage de faim ?
Le progressiste new style ne se donne pas une obligation de résultat mais de moyen : laisser s’épanouir des possibilités de chacun. Il se réfère à la construction d’une autonomie mythifiée : une sorte de tendance naturelle à accroître ses potentialités que chacun porterait en soi pourvu qu’il n’en soit pas empêché. Du coup la politique se réduit à des préceptes quasi entrepreneriaux : favoriser l’innovation, ne pas se laisser décourager, jouer collectif, vaincre l’inertie, etc. Le postulat de base est qu’il ne doit pas fixer des fins communes, mais créer les conditions de la réalisation.
Reprenant les codes du vieil utilitarisme de Bentham ou Stuart Mill, le progressisme macroniense entend maximiser l’utilité collective, sur fond d’empirisme, d’individualisme et d’hédonisme. Ce n’est pas très convaincant philosophiquement que de réclamer une augmentation ou maximisation sans préciser de quoi (Du bonheur ? De la puissance collective ? Des ressources disponibles pour tous ? De la jouissance ? De la réalisation de soi, subjective par excellent ?...). Ce programme « il faut que ce soit mieux » réduit tout à la dialectique problème/solution, encore faut-il dire quel est le critère de la «bonne » solution.
Ainsi dans le livre de deux conseillers du président, il est expliqué que la recette du progressisme tient en trois règles : la maximisation des possibles, l’impératif d’agir ensemble pour mieux y arriver et la priorité de commencer par la base (comprenez d’améliorer les administrations, les corps intermédiaires, la démocratie locale). Le programme inverse - pourrissons la vie des gens, que chacun se débrouille dans son coin et imposons tout cela par le haut sans consulter personne - aurait, évidemment, moins de succès. Bel exemple de la langue de coton dont le principe est d’énoncer des vérités si larges en des termes si flous qu’il soit impossible d’énoncer une assertion contraire sans être odieux ou absurde.
Le programme irréfutable recouvre en réalité une soumission aux dogmes du temps. Ou plutôt l’accompagnement d’un mouvement présumé spontané (sélectionné par une sorte d’évolution ?) des sociétés occidentales sensées aller spontanément vers l’ouverture et le renouvellement. La gauche social-démocrate aurait imposé le principe d’émancipation et d’égalité qui va dans le sens de la demande sociale, la droite celui d’efficacité économique qui doit guider la gouvernance, le nationalisme montrerait le contre-modèle d’un autoritarisme fermé : avec cette triangulation, la direction s’impose toute seule, comme par équilibre des forces. À condition de ne pas se perdre dans le triangle des Bermudes.Tout ceci serait sans doute fort innocent - et rappellerait les dilemmes angoissants que proposait Édouard Balladur dans les années 90 « Voulons nous plus ou moins de croissance ? Plus ou moins de justice sociale ? » - si la rhétorique progressiste ne servait d’arme de dissuasion. Car qui est l’autre, le frustré, celui qui ne veut pas des possibles faute d’avoir pu atteindre ses désirs ? Il est forcément le populiste. Emelien et Amiel en distinguent trois versions : populiste de droite crispé sur l’identité, populiste de gauche crispé sur la vieille politique de redistribution, et intégristes crispés sur leur loi divine. Les opposants sont décrétés ennemis du possible par incapacité à admettre le nouveau. La question n’est pas qu’il y ait d’autres valeurs, la question est que ces gens ne veulent pas que les choses aillent mieux. Du coup, ils font des choses horribles : ils instrumentalisent les révoltes des frustrés (extrémisme), ils désignent des boucs émissaires (complotisme) et ils prétendent parler au nom du peuple (populisme). Le parti du désespoir volontaire, voulu comme tel, traduit ainsi une attitude devant la vie. La boucle est bouclée : on pense mal parce qu’on refuse le bien.
François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 5 mai 2019)