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macron - Page 22

  • "Absurdistan" ou stratégie du choc ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Yves Le Gallou, cueilli sur Polémia et consacré à la façon dont le gouvernement français utilise la peur, le mensonge et les techniques de dressage pour imposer une politique sanitaire autoritaire. Ancien haut-fonctionnaire, président de la Fondation Polémia, Jean-Yves Le Gallou a, notamment, publié La tyrannie médiatique (Via Romana, 2013),  Immigration : la catastrophe - Que faire ? (Via Romana, 2016), Européen d'abord - Essai sur la préférence de civilisation (Via Romana, 2018) et Manuel de lutte contre la diabolisation (La Nouvelle Librairie, 2020).

     

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    Macron et le Covid-19 : « absurdistan » ou stratégie du choc ?

    « Nous sommes en guerre. » C’est ainsi que Macron annonça le premier confinement en mars 2020. Et « la première victime d’une guerre, c’est la vérité » (Kipling). Depuis cette déclaration, les mensonges sont omniprésents !

    1- Communication alarmiste et atmosphère de peur

    La communication gouvernementale a été systématiquement alarmiste.

    Lors du premier confinement le directeur général de la santé égrenait chaque jour le nombre de morts attribués au Covid-19. Et depuis, Santé publique France et les médias privilégient systématiquement dans leur communication les informations les plus inquiétantes. Selon les circonstances, ils mettent en avant le nombre de contaminations, ou celui des hospitalisations, ou bien les accès en réanimation ou bien encore les décès. En choisissant toujours le chiffre le plus « parlant » : soit le chiffre brut, soit le taux de progression.
    Les moyennes mobiles sur 7 jours, beaucoup plus pertinentes, mais lissant les effets de pic si utiles pour effrayer les Français, sont rarement utilisées… Et, quand il y a des bonnes nouvelles, elles sont occultées par des annonces négatives à propos de telle ou telle région ou tel ou tel pays. C’est le monde en noir pour générer une atmosphère de peur.

    2- Des mensonges présidentiels

    Les Français ont aussi été exposés aux innombrables mensonges ministériels d’Agnès Buzyn, Sibeth Ndiaye et Olivier Véran. Le président Macron lui-même s’est appuyé sur deux mensonges pour imposer le reconfinement en octobre 2020 en affirmant : « Quel que soit ce que l’on fasse il y aura 9 000 personnes en réanimation le 15 novembre » : pourtant il y en eut moins de 5 000 ! Avant de brandir « si on ne fait rien » le chiffre effrayant de 400 000 morts, soit 6 000 morts par millions d’habitants alors qu’aucun pays – sauf la Belgique – n’a jusqu’ici atteint plus de 1 000 morts par habitant.

    3- Une Dictature sanitaire implacable

    Cet atmosphère effrayante a permis la mise place d’une dictature sanitaire implacable. L’arrêt quasi complet du pays pendant six semaines lors du premier confinement et la mise en place d’une répression d’État spectaculaire : côté plaisant, randonneurs traqués en hélicoptère ; côté tragique, visite aux parents mourants interdite et funérailles quasi impossibles. On pense à Créon refusant à Antigone de rendre les honneurs funèbres à son frère.

    Et même si le reconfinement de novembre est plus souple que celui d’avril, les Français n’en subissent pas moins une formidable régression de leurs libertés fondamentales : liberté de circulation, liberté de réunion, liberté de manifestation, liberté du commerce, liberté du culte (catholique), liberté de prescription et de conscience (pour les médecins). En attendant les prochaines mesures qui pourraient régenter la vie à l’intérieur du domicile et créer une obligation vaccinale (pour un vaccin en cours d’expérimentation…) !

    4- Des résultats médicaux pour le moins incertains

    Le 1er confinement avait pour objectif d’éviter la sur saturation des services d’urgence. Peut-être l’a-t-il permis, même s’il est difficile de savoir ce qui ce serait passé en absence de confinement. La courbe en cloche marquant la progression, puis la régression, du virus aurait-elle été différente ? A minima le doute reste permis.

    Pour le couvre-feu d’octobre et le reconfinement de novembre, les faits sont plus clairs : pour les chiffres des contaminations recensées et plus encore pour ceux mesurant la présence du virus dans les eaux d’égouts, le point d’inflexion des courbes est antérieur aux mesures gouvernementales.

    On ne peut exclure qu’avec un certain cynisme les communicants macroniens se soient dit : « Ces événements nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs ». Bien sûr, les thuriféraires du gouvernement peuvent aussi faire valoir que les décisions prises ont pu empêcher que les courbes, après une pause, ne repartent à la hausse.

    5- Un bilan global peu convaincant

    Un benchmark de la situation dans différents pays est sévère pour la gouvernance française qui cumule :

    • mesures bureaucratiques et liberticides (l’ « absurdistan français » selon le grand journal allemand Die Zeit),
    • une forte régression économique,
    • un bilan en termes de morts plutôt élevé par rapport aux autre pays : 750 morts par million d’habitants (au 23 novembre) soit un ordre de grandeur comparable à ceux du Brésil et des Etats-Unis, pays accusés par les médias d’avoir très mal géré leur crise et supérieur à la Suède qui n’a jamais confiné…

    Ce qui permet de se poser la question : les libertés et l’économie des Français ont-ils été sacrifié pour rien ?

    6- Mortalité, natalité, morbidités… un bilan encore difficile à établir

    En fin d’année 2020, de l’ordre de 60 000 à 70 000 décès (10 % des morts de l’année) seront attribués au Covid-19. Un chiffre qui sera supérieur à la surmortalité de 2020 sur 2019 ou 2018 (compte-tenu du fait qu’une partie des décès attribués au Covid-19 auraient eu lieu pour une autre cause en absence du Covid-19). Une surmortalité qui selon l’INSEE (en octobre 2020) avait diminué l’espérance de vie des Français de 0,1 an pour les femmes et de 0,2 ans pour les hommes : une chute modeste qui s’explique par le fait que le Covid-19 est très rarement mortel en dehors des populations âgées et à comorbidités.

    Le Covid-19 – et surtout les mesures sanitaires prises pour le combattre – auront d’autres conséquences sur la mortalité, la morbidité, la natalité dans les années qui viennent.

    Sur la mortalité de 2021, trois effets sont possibles :

    • une sous mortalité par effet rattrapage (l’excès de décès de 2020 étant en partie compensé),
    • une poursuite de la surmortalité COVID en cas de nouvel épisode de contagion,
    • et une surmortalité due aux traitements différés de cancers ou autres pathologies.

    Sur la natalité de 2021, deux effet sont possibles :

    • une augmentation des grossesses non désirées pendant le confinement (argument évoqué par les « progressistes » pour justifier l’allongement des délais d’avortement),
    • un décalage des projets de maternités et une baisse des naissances voulues compte-tenu de la crise économique, des incertitudes sur l’avenir et de l’ambiance délétère.
      Difficile aujourd’hui de savoir ce qu’il en est même si les CAF disposent déjà des déclarations de grossesse. Mais l’omerta statistique en France est un sport politiquement correct…

    Sur les morbidités : l’oisiveté, le confinement, l’augmentation du temps passé devant les écrans risquent d’avoir des conséquences sur l’obésité, les maladies cardio-vasculaires et neurologiques. Sans parler des problèmes cognitifs des jeunes enfants.

    7- Absurdistan et dadaïsme sanitaire…

    Il n’y a pas la moindre preuve de l’efficacité de la politique gouvernementale contre le Covid-19. En tout cas, pas la moindre preuve d’une meilleure efficacité en comparaison des autres pays.

    En revanche, il y des présomptions fortes de nuisances en termes de santé publique durable et de natalité.

    Et il y a des certitudes sur des conséquences économiques et budgétaires catastrophiques.

    Le tout dans un contexte de répression des libertés qui rappelle les années de guerre et les pratiques des États totalitaires.

    Ce qui qui conduit à se poser une question légitime : pourquoi ? Comment expliquer le dadaïsme sanitaire de Macron/Castex ? Par peur des médias et des juges ? Par bêtise de la bureaucratie sanitaire ? Par soumission aux appétits de Big pharma ? Difficile de répondre.

    … ou stratégie du choc ?

    Reste qu’il est frappant de constater que les mesures prises ménagent les plus puissants et promeuvent le monde de plus en plus virtuel des robots. Le confinement a été une formidable aubaine :

    • pour les GAFA et pour Amazon (des commandes passées à des robots et livrées par des esclaves) ;
    • pour les grandes – et très grandes – surfaces commerciales ;
    • pour les médias audio visuels qui ont amélioré leurs audiences et leurs capacités de propagande ;
    • pour les grands de la malbouffe (Mac Donald, Burger King, Colombus, Subway) qui attendent les faillites pour racheter à bas prix les meilleurs emplacements commerciaux (les « corners »).

    Une aubaine pour les grands mais une grosse catastrophe pour les petits :

    • commerces enracinés dans la proximité mais discriminés à mort ;
    • associations conviviales locales privées d’activités, culturelles, sportives, de randonnées, de loisirs ;
    • livres et libraires frappés d’interdits ;
    • bars et restaurants, porteurs d’un savoir-vivre à la française, mais sacrifiés sur l’autel de la dictature sanitaire.

    Tout se passe comme si Macron utilisait la stratégie du choc pour achever de normaliser la société française et de l’assujettir toujours davantage aux oligarques de la superclasse mondiale. Bien sûr ils n’ont pas créé le Coronavirus. Mais ils se servent admirablement de la peur qu’il a suscitée (ou qu’ils ont suscitée en son nom) pour faire avancer leurs intérêts. En domestiquant une population à qui on fait oublier qu’il y a plus important que la santé et le prolongement de la vie : la vraie vie, la vie honorable et digne, tout simplement !

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 24 novembre 2020)

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  • Feu sur la désinformation... (307)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Nicolas Faure.

    Au sommaire :

    • 1 : L’image de la semaine
      Les journalistes français ont préféré se concentrer sur un détail esthétique plutôt que sur le fond de la conférence sur la fraude des avocats de Donald Trump.
    • 2 : Loi sécurité, clandestins : les journalistes faux dissidents, vrais collabos
      Retour sur l’attitude des journalistes face à la loi sécurité globale et face à l’évacuation de la place de la République par la police. Les journalistes jouent aux révolutionnaires, influencés par l’extrême gauche.
    • 3 : Revue de presse
    • 4 : Macron : une allocution et des questions
      Pour la 6e fois depuis le début de la crise du Covid-19, Emmanuel Macron a longuement pris la parole. Un enfumage de plus ?

     

                                        

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  • Quand islamisme et multiculturalisme condamnent les valeurs françaises...

    Nous reproduisosn ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur la page des Médiologues, hébergée par Marianne, et consacré à la situation de la France de macron conspuée à la fois par le bloc islamiste et le bloc multiculturaliste...

     

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    Fini, la fausse compassion : quand islamisme et multiculturalisme condamnent les valeurs françaises

    Que nous étions vertueux, il y a cinq ans ! En janvier 2015 des millions de Français défilaient pour scander qu’ils étaient Charlie (voire policier, et juif), que le vivre-ensemble résisterait aux assauts du terrorisme (les termes "jihadisme" ou "islamisme" étant quasiment tabous) ; ni amalgame ni compromission. Le tout sanctionné par la présence émue de chefs d’État du monde entier, sous les caméras compatissantes du village planétaire.

    À l’époque les discours proclamaient que rien ne nous diviserait (surtout pas la religion qui n’avait rien à voir, vraiment, dans cette affaire), que nous ne renoncerions en rien à nos principes républicains : c’étaient notre universalisme et nos valeurs que visaient les barbares. Ils allaient voir.

    Cinq ans plus tard

    Cinq ans et quelques centaines de morts du jihadisme plus tard, la patrie des droits de l’Homme n’attire plus la même compassion. Dans le monde musulman les déclarations contre le pays blasphémateur se multiplient. Emmanuel Macron est obligé d’aller sur Al-Jazeera assurer qu’il comprend la sensibilité des croyants, que ce n’est pas le gouvernement qui fait les caricatures, et, d’ailleurs, que l’on a déformé ses propos.

    Les anathèmes se multiplient, les uns appelant au « droit » des musulmans de tuer « des millions de Français » (un ancien ministre malaisien), ou nous menaçant de la bombe atomique pakistanaise, les modérés nous reprochant seulement de persécuter les croyants en offensant ce qu’ils ont de plus sacré. Tandis que la Turquie nous insulte sans complexe : vous réservez à vos musulmans le même sort qu’aux juifs pendant la guerre. Toute une littérature islamiste instruit le procès de la fille aînée de l’Église et patrie de Voltaire ou de Charlie, la puissance colonialiste et le pays qui sanctionne les offenses à la Shoah, mais pas au Prophète.

    Ouh, les vilains Français

    Quant à la solidarité occidentale… Justin Trudeau (comme quelques ecclésiastiques) rappelle que la liberté d’expression ne saurait être sans limites (dont la fameuse « sensibilité des minorités »). Un article de l’Associated press, assez représentatif, pointe les raisons de la colère : notre passé colonial « brutal », notre « sécularisme » (façon de dire laïcité) intégrationniste et qui ignore les couleurs ou les différences des minorités, notre présence militaire et le discours d’Emmanuel Macron aux Mureaux. Le simple emploi du terme « séparatisme » auquel le président semblait finalement préféré substituer « islamisme », paraissant déjà incroyablement discriminant à la presse anglo-saxonne. On frôle à leurs yeux le discours populiste.

    Trop Occidentaux pour les uns, pas assez pour les autres

    Pour les uns (les islamistes) nous sommes super-occidentaux : débauchés, vendus aux Juifs, mécréants animés par la haine du Prophète, islamophobes agressifs d’État, pays à la fois des catholiques, des jacobins ou des francs-maçons, voire adorateurs de Satan. La Nation qui n’interdit pas et tolère toutes les offenses est le pays de la haine.

    Pour les autres, nous ne sommes pas assez occidentaux, au contraire. Nous sommes le pays coincé qui interdit trop et encourage les discriminations. Nous plaidons pour cette ridicule laïcité dont personne ne comprend le sens au lieu de laisser s’épanouir des « communautés », leurs cultures et leurs règles. Pas assez ouverts et normalisés, pas assez multiculturels, réacs, pas politiquement corrects puisque Macron emploie des mots qui blessent, pas assez entrés en repentance, d’un athéisme quasi-stalinien. Black live matters, décolonialisme, racisme systémique, justice sociale… nous n’avons pas intégré l’auto-critique qui caractérise l’Occidental (même si, paradoxalement, elle trouve son origine dans la French Theory des Foucault et Derrida digérés par les campus américains). Nous sommes la nation trop souverainiste, trop gaulliste, trop fière, trop populiste, trop arrogante avec son discours « républicain ». Des quasi suprémacistes.

    Repoussoir pour les deux grandes mondialisations, l’Oumma de l’islam et la globalisation du libéralisme

    Bref, un incroyable hiatus culturel fait de notre pays le pire repoussoir pour les deux grandes mondialisations, l’Oumma de l’islam et la globalisation du libéralisme. Et cela précisément sous le président cool qui se voulait moderne, performant et progressiste ; il va devoir assumer cette image dure. Il n’a plus le choix ; tout recul au nom des sensibilités ou des culpabilités serait inutile pour apaiser nos adversaires et ne serait surtout plus accepté par l’opinion française qui découvre sa colère.

    François-Bernard Huyghe (Les médiologues, 2 novembre 2020)

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  • A propos des Loups Gris et de leur interdiction...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Xavier Raufer à Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque en particulier la "dissolution" des Loups Gris par le ministre de l'intérieur.

    Criminologue et auteurs de nombreux essais, Xavier Raufer a publié ces dernières années Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014) et, tout récemment, Le crime mondialisé (Cerf, 2019).

     

                                           

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  • Les snipers de la semaine... (207)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Bonnet d'âne, Jean-Paul Brighelli dézingue le climat de trouille qui règne dans notre pays...

    La vie nue, la vie nulle

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    - sur Hashtable, H16 canarde le reconfinement imposé par Macron et ses sbires...

    Reconfinement : un échec et une fracture irrattrapables

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  • Confinement, violences communautaires, terrorisme: ces 24 heures crépusculaires pour la France...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Loup Bonnamy, cueilli sur Figaro Vox et consacré à la conjonction des crises qui secouent notre pays. Normalien, agrégé de philosophie, Jean-Loup Bonnamy est spécialiste de géopolitique et de philosophie politique. Il vient de publier, avec Renaud Girard, Quand la psychose fait dérailler le monde (Gallimard, 2020).

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    Confinement, violences communautaires, terrorisme: ces 24 heures crépusculaires pour la France

    «Plus jamais de confinement», «reconfiner serait un désastre pour notre économie», «il faut enfourcher le tigre et apprendre à vivre avec le virus». Le Président de la République avait pourtant bien juré qu’on ne l’y reprendrait plus à confiner le pays.

    Pourtant, face à la recrudescence épidémique du Covid-19 et au risque de saturation des hôpitaux, il a bien dû s’y résoudre.

    Mais pendant qu’il annonçait leur reconfinement aux Français, certains ont trouvé mieux à faire que d’écouter l’allocution du chef de l’État. C’est par exemple le cas de centaines de membres de la communauté turque dans la région lyonnaise. Visiblement peu soucieux du respect des gestes-barrières et n’ayant probablement pas eu vent de l’interdiction des rassemblements, ils se sont livrés à un véritable pogrom anti-arménien dans les rues.

    Le réveil du lendemain fut encore plus difficile. Moins de 15 jours après l’assassinat de Samuel Paty, un terroriste islamiste rentrait dans une église niçoise et tuait trois personnes. Notons au passage qu’on accuse souvent notre pays de racisme, qu’on dénonce ses «violences policières», mais à l’heure où nous écrivons ces lignes, nos médecins - alors que les hôpitaux sont surchargés - sont au bloc opératoire en train d’essayer de sauver la vie de l’assassin blessé par la Police. Au Maroc ou en Algérie, on l’aurait laissé se vider de son sang dans la rue. Dans la même journée, un attentat était déjoué à Avignon et un migrant afghan arrêté à Lyon. Armé d’un couteau, il a déclaré «vouloir faire comme à Nice».

    Infatigable VRP de l’émotion, le chef de l’État décida de se rendre immédiatement sur place. Comme après chaque attentat, on a entendu les même discours officiels, mêlant promesses de fermeté et valeurs républicaines. Décidément, ce fut la folle journée de Monsieur Macron.

    Voilà à quoi ressemble désormais notre actualité: une alternance attentats - Covid - communautarisme - attentats - Covid - communautarisme... Répétitives, les crises finissent par se ressembler.

    Qu’il s’agisse des attentats ou de la pandémie, le Président parle sur un ton martial et réunit dans les deux cas «un Conseil de sécurité et de défense». Dans les deux cas, on a le même vocabulaire: «rouge», «écarlate», «alerte» s’appliqueront aussi bien au virus qu’aux attentats. Pour la pandémie, on a le confinement. Pour le terrorisme, on a Vigipirate. Les deux ne servent à rien. Mais ce n’est pas grave. Faisons comme s’ils servaient à quelque chose.

    Aujourd’hui, la France est coupée en trois. Une France qui a peur du Covid et veut le confinement. Une France (de plus en plus nombreuse) qui est hostile au confinement et a peur pour l’économie. Et une France qui se moque bien du Covid et de l’économie et qui donne la priorité à la violence, au nationalisme communautaire et au fanatisme politico-religieux.

    Cette combinaison hallucinante d’événements survenus en moins de vingt-quatre heures révèle le délitement de notre pays. Délitement de notre système hospitalier qui est à nouveau débordé par l’afflux de quelques milliers de patients en réanimation. Délitement économique: le premier confinement avait déjà été une catastrophe absolue, le second va encore aggraver les choses. Délitement identitaire d’une nation fragmentée. Mais ce grand délitement est lui-même dû à l’absence de stratégie de l’État.

    Reprenons les faits un par un.

    Le confinement? Rien ne prouve l’efficacité sanitaire de cette méthode archaïque. L’Argentine est confinée depuis le printemps et le nombre de morts du Covid y augmente encore. Vouloir arrêter une épidémie avec le confinement, c’est comme vouloir arrêter la mer avec ses bras. Le virus est une création de la nature. Si l’épidémie s’est arrêtée partout en Europe en mai (y compris en Suède, pays qui n’a utilisé ni confinement ni masques), c’est en grande partie pour des raisons naturelles. Si elle reprend aujourd’hui (sauf en Suède pour le moment), ce n’est pas à cause d’un «relâchement» des Français ni d’un déconfinement trop rapide (comme le clame François Hollande) ni d’une perte de contrôle, mais pour des raisons naturelles. C’est un fait bien connu que dans les régions tempérées comme l’Europe (ce n’est pas le cas dans les autres types de climats), les virus respiratoires sont plus contagieux et plus violents à la saison hivernale, lorsque le temps est humide. Même sans le Covid, les services hospitaliers sont sous tension en hiver (comme le prouvent les reportages d’actualité de 2019, 2018, 2017…). Or, a priori, le confinement n’a pas la capacité d’influencer la météo.

    Le problème du Covid n’est pas du tout sa mortalité (bien inférieure à 0,5 %: sur 1 046 marins du Charles de Gaulle contaminés, aucun ne mourut) mais sa capacité à saturer les services hospitaliers. D’autant plus que depuis 15 ans, notre hôpital est affaibli par les coupes budgétaires, les

    35 heures et la mauvaise administration d’une bureaucratie aussi incompétente que pléthorique. Il aurait donc fallu vivre un été normal mais armer nos services hospitaliers pour qu’ils puissent faire face à la situation automnale et hivernale. Rien n’a été fait. Nous revoilà donc revenus à la situation du mois de mars.

    Il n’y a plus qu’une solution viable pour sortir le pays de l’ornière: lever le confinement le 1er décembre (voire avant) pour sauver notre économie et utiliser tout le mois de novembre pour mettre en place un grand plan d’urgence qui augmentera massivement les capacités hospitalières. Pour cela, nous devons mobiliser l’armée (comme le firent les Suédois au printemps), mais aussi les cliniques privées, les médecins et infirmiers libéraux, les infirmiers retraités, des femmes de ménage (pour décharger les soignants de toutes les tâches non-médicales, comme par exemple refaire les lits)... C’est la seule sortie de crise possible.

    Il faut 20 000 lits de réanimation au lieu des 5 000 actuels, ainsi qu’un grand nombre de lits de soins intensifs, et le pays pourra alors reprendre une vie tout à fait normale malgré la circulation du virus. Pour cela, il faut adopter les plans et les méthodes de l’économie de guerre. Nous pouvons y arriver. Nos ancêtres ont pu faire bien plus en 1914.

    Les pogroms communautaires dans la région lyonnaise, quatre mois après les affrontements entre Tchétchènes et maghrébins à Dijon? Ils sont - tout comme le terrorisme islamiste- le résultat de l’immigration de masse, qui a introduit dans notre pays des communautés, des mœurs et des problématiques venues de l’étranger. Le Président veut - à juste titre - lutter contre le séparatisme. Mais là encore, sa politique sera inefficace s’il n’attaque pas le problème à la racine: l’immigration. Quand on a un problème de stocks, on commence par couper les flux. Au lieu de disserter sur le halal dans les supermarchés, le ministre de l’Intérieur ferait mieux de rétablir la double peine (afin d’expulser tous les délinquants étrangers une fois leur peine purgée), de supprimer le statut de «mineur isolé» (80 % de fraude par des majeurs se faisant passer pour des mineurs!), d’abolir le regroupement familial, de démanteler les filières de l’immigration clandestine et d’arrêter de distribuer des titres de séjour à tour de bras. Il pourrait aussi être judicieux de démanteler les réseaux d’influence d’Erdogan en France et de légaliser le PKK kurde, qui lutte contre Erdogan mais que la France s’acharne à considérer comme une «organisation terroriste».

    Le terrorisme islamiste sunnite? Cela fait depuis 1994 que notre pays est attaqué! Après l’assassinat de Samuel Paty. Les motivations de cet acte horrible furent mal comprises et nous sommes repartis dans un énième débat sur les caricatures de Mahomet, la liberté d’expression et la laïcité.

    Pourtant Khaled Kelkal, Mohammed Merah, Mehdi Nemmouche, Coulibaly, l’assassin du père Hamel, les assaillants du Bataclan ou le terroriste niçois qui lança son camion sur la foule le soir du 14 juillet 2016, n’ont eu nul besoin des caricatures pour passer à l’acte. Si Charlie-Hebdo n’avait jamais publié de caricatures sur l’Islam, les frères Kouachi ne seraient pas restés tranquillement chez eux. Ils auraient tout simplement choisi une autre cible: militaires, policiers, juifs à la sortie d’une synagogue ou dans un magasin casher, chrétiens dans une église (comme cela vient de se passer à Nice) ou même passants au hasard des rues. De même, si Samuel Paty n’avait jamais montré les caricatures, son assassin aurait juste trouvé une autre personne à décapiter. Et les islamistes n’ont pas eu besoin de caricatures pour plonger l’Algérie et la Syrie, deux pays musulmans, dans une sanglante guerre civile ou pour faire sauter des bombes à Kaboul, Damas et Bagdad.

    Si on veut que la spirale s’arrête, il faut attaquer le terrorisme à sa racine: à la fois en prenant les mesures sécuritaires adéquates (expulsion des islamistes étrangers, détention à perpétuité des djihadistes français, rupture avec le Gouvernement des juges…) et en opérant notre réarmement moral (réhabilitation du patriotisme et du Roman national…). Comment demander aux jeunes musulmans d’aimer notre pays alors que notre pays ne s’aime pas lui-même? Lorsqu’il a lu publiquement la lettre d’Henri Fertet (fusillé à l’âge de 17 ans par les Nazis), Emmanuel Macron a mis de côté le passage où le jeune Résistant bisontin parlait de la «France éternelle». Ce n’est pas avec des discours vides, abstraits et mièvres sur la laïcité ou les valeurs de la République qu’on pourra refaire le tissu national. Le seul moyen d’y arriver est justement d’exalter la «France éternelle», son drapeau, son armée, ses batailles, ses héros: Clovis, Charlemagne (qui fut d’ailleurs l’ami du calife musulman de Bagdad Haroun al-Rachid, fait historique dont l’évocation auprès des élèves serait bien plus puissante que tous les appels niais au «vivre-ensemble»), Saint-Louis, Jeanne d’Arc, Napoléon, de Gaulle...

    On voit donc que notre pays est pris dans un certain nombre de spirales. À chaque fois le même schéma: nous sommes prisonniers de la spirale en raison d’un défaut de stratégie et d’un défaut d’analyse sur les causes réelles des problèmes. Avec le Covid-19 (et d’autres pandémies à venir), tant que nous n’aurons pas un plan de guerre pour les hôpitaux, nous irons de déconfinement en reconfinement. Avec le communautarisme, la France se fragmentera et ira de violences communautaires en violences communautaires tant qu’on ne tarira pas la source du problème, c’est-à-dire l’immigration. Avec le terrorisme, le cycle des attentats (ouvert en 1994) ne cessera pas tant qu’on ne prendra pas les mesures sécuritaires indispensables et qu’on n’opérera pas notre indispensable redressement patriotique.

    Jean-Loup Bonnamy (Figaro Vox, 29 octobre 2020)

     

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