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islamisme - Page 33

  • De bons Américains...

     Nous reproduisons ci-dessous une tribune de Richard Millet, cueillie sur son site officiel et consacrée au traitement par le journal de France 2 du massacre terroriste de San Bernardo aux Etats-Unis. Amateurs d'eau tiède, passez votre chemin !...

     

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    De bons Américains

    Une fois n’est pas coutume, j’ai regardé, hier soir, le journal télévisé de France 2 : le laquais de service, à propos de la « tuerie » de San Bernardo, aux Etats-Unis, évoquait le couple de suspects (admirons qu’on appelle suspects des individus retrouvés en possession des armes qui ont servi à tuer 14 personnes), citant Obama qui parlait d’un possible acte de terrorisme (et non plus de cette étrange compulsion américaine qui consiste à donner à sa névrose une spectaculaire dimension criminelle), mais ne prononçant que du bout des lèvres le patronyme d’un des tueurs : Farook, et non celui de la femme : Malik, omettant de dire qu’ils étaient musulmans et qu’ils s’étaient rencontrés lors d’un voyage en Arabie Saoudite, qu’ils étaient d’origine pakistanaise, que Farook était « très religieux » (je ne m’habituerai jamais à ce pervers emploi synonymique de pieux ou, à la rigueur, de pratiquant), présentant ces Bonny et Clyde de l’islamisme actif comme portés par le « rêve américain », et qui (comme Merah, Nemmouche, les Kouachi, Coulibaly et tous les bons Français ou Belges du 13 novembre) n’auraient donc dû rien faire d’autre que s'adonner à ce que leur propose ce songe : le consumérisme, tout en pratiquant un « islam modéré », quoique « rigoureux » – l’islam étant la seule religion dont la pratique rigoureuse semble devoir s’extérioriser par la violence –, le préposé à la Propagande de France 2 évitant donc soigneusement de prononcer le mot islam, comme tous ses confrères stipendiés, depuis le 13 novembre, et comme presque tous les « acteurs » de la « scène » politique française – lesquels se mobilisent actuellement contre le FN, les « amalgames », les « actes islamophobes », les auteurs véritables du climat de « haine » qui ont rendu possible les actes du 13 novembre et de janvier dernier,  et à propos desquels on n’a pas entendu The Kleezioo  rappeler que c’est la République et les « réacs » (racistes, hétérosexuels, Blancs, xénophobes, catholiques, nostalgiques de l’ordre ancien) qui en sont les premiers responsables.

                En vérité, nous savons, nous autres simples Français, que les Bobos, la gauche caviar (elle n’a pas disparu, celle-là), les dévots du catéchisme multiculturel, continuent de faire comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possible, i.e. dans le « vivre ensemble » occidental où l’on n’ose plus nommer le réel, en l’occurrence ces bons Américains qu’étaient Syed Farook et Tashfeen Malik, préférant le travestir ou mentir par omission, au profit d’une réalité où nous sommes obligés de subir une immigration massive dont le rostre est l’islam conquérant. La schizophrénie boboïque et cynique du parti dévot tente tout pour conserver le pouvoir, le domestique télévisuel d’hier soir diffusant ensuite un « sujet » sur des musulmanes « anglaises » qui recrutent des candidates au djihad.... La peur de l’islam et la soumission qu’elle implique sont notables dans cent détails de la vie quotidienne : une rue de Clichy-sous-bois porte désormais le nom des délinquants Zyed et Bouna. Un dépliant publicitaire pour un restaurant japonais de banlieue, bien sûr tenu par des Chinois, assure que ses poulets sont hallal. Un « acteur du culturel » avec qui j’étais en discussion au sujet d’un entretien pour La Revue littéraire m’écrit, ayant lu mon récent article dans Le Point, qu’il ne saurait répondre aux questions d’un homme qui a serré la main de Bachar el-Assad, ce vertueux oubliant qu’un Fabius, dont il soutient le parti, et dont la main a trempé dans l’affaire du sang contaminé, vient d’envisager d’appuyer l’armée régulière syrienne dans sa lutte contre « Daesh ». Un autre bobo s’indigne que j’aie osé m’en prendre à Luc Bondy le jour même de sa mort : vous oubliez, Messieurs, que je suis en guerre, et que votre passivité comme votre complaisance envers l’irénisme cynique du parti libéral-gauchiste, fait de vous les plus sûrs alliés du mal qui ronge le monde, et dont le terrorisme islamique n’est qu’un des noms ; la bêtise et la lâcheté en sont d’autres. 

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 4 décembre 2015)

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  • Feu sur la désinformation... (68)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Un sommaire réduit compte tenu de l'absence de son maître d’œuvre habituel :

    • 1 : Le zapping d’I-Média.

    • 2 : Tweets d’I-Média.
    • 3 : Le bobard de la semaine.

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  • Quand François Hollande a peur de désigner l'ennemi...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 17 novembre 2015 et consacrée à la riposte française aux attentats de Paris. Le journaliste montre que malgré leur discours martial, nos dirigeants se montrent incapables d'identifier et de désigner clairement l'ennemi...

     


    Attentats à Paris : "François Hollande craint... par rtl-fr

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  • Réflexions sur le terrorisme et sur l'Etat islamique...

    Dans un entretien donné samedi 14 novembre 2015 à Elise Blaise et Martial Bild sur le plateau de TV Libertés, Xavier Raufer est revenu sur les attentats du 13 novembre  et sur l’État Islamique qui les a commandités et revendiqués. Criminologue et spécialiste du terrorisme, Xavier Raufer est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Les nouveaux dangers planétaires - Chaos mondial, décèlement précoce (CNRS Editions, 2009), Géopolitique de la mondialisation criminelle - La face obscure de la mondialisation (PUF, 2013) et Cyber-criminologie (CNRS Editions, 2015).

     

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  • Peut-on éradiquer l'islamisme en france ?....

    Nous reproduisons ci-dessous les propositions du groupe de haut-fonctionnaires Plessis, cueillies sur le Figaro Vox, pour une politique ferme d'éradication de l'islamisme en France...

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    Islamisme : les propositions choc d'un groupe de hauts fonctionnaires

    Après les nouveaux attentats qui viennent de frapper la France, il est vital de revenir avec lucidité sur les graves menaces qui pèsent sur notre société et notre peuple. Depuis les attaques de janvier, un grand nombre d'analyses plus ou moins judicieuses avaient été publiées, de l'atrabilaire Qui est Charlie? (1) d'Emmanuel Todd, au subtil Situation de la France (2) de Pierre Manent.

    Le slogan majeur avait alors été «pas d'amalgame», sous-entendu entre l'islam et les terroristes. La situation présente invalide brutalement cet artifice de communication. Admettons que la raison d'Etat pousse les dirigeants à fermer les yeux sur certaines situations dont l'énoncé même pourrait remettre en cause certaines de leurs politiques. Les attentats du 13 novembre nous montrent que cette posture empêche de lutter efficacement contre des menaces pourtant bien identifiées. Il n'y a que des politiques aveugles ou craintifs et des médias tenants du politiquement correct pour affirmer qu'il n'y a pas de problème de l'islam en France, comme ailleurs. Les responsables religieux et les intellectuels musulmans (3) les plus avisés et les plus honnêtes le reconnaissent .

    Certes, porter la parole publique en ces temps troublés est difficile. Mais nier les problèmes, c'est en créer d'autres, plus vastes, plus graves, voire insolubles. Après les attentats de Charlie Hebdo, le président de la République avait sans doute raison lorsqu'il voulait éviter la stigmatisation injuste et la confrontation de nos concitoyens, mais il aurait tort d'affirmer de nouveau que les assassins, comme ceux de Charlie Hebdo «n'ont rien à voir avec l'islam» (4) . Et doublement tort, d'abord parce que cette parole présidentielle ne porte pas auprès d'une population qui vit, au quotidien, frictions et incompréhensions et, ensuite, parce que les meurtriers de janvier et de novembre, s'ils ne sont pas l'islam de France ont bien à voir avec lui. Et cet islam de France peine à se dégager des dérives que connaît l'islam dans trop de pays. Essayons d'y voir clair et de dégager quelques points.

    Premier point: l'islam de France est très largement sunnite. Ce qui induit au moins trois difficultés.

    Idéologiquement le sunnisme est aujourd'hui travaillé par des tendances dures et rétrogrades qui ont peu à peu pris l'ascendant sur les autres courants. Abdennour Bidar, Malek Chebel et quelques autres peuvent forcer notre estime en appelant à un islam des Lumières, dont il faudrait creuser s'il est théologiquement possible. En tout état de cause, ils ne pèsent tien auprès de la masse sunnite.

    Politiquement, le sunnisme, dans le monde en général et en France en particulier, est travaillé par les influences extérieures toutes plus dangereuses les unes que les autres. Algériens, Saoudiens, Qataris, Turcs, Marocains, dans une moindre mesure Egyptiens, tentent tous de contrôler via leur argent, leurs imams ou leur capital religieux (lieux saints, aura, institutions…) une large part du marché des biens du salut islamique en France et ailleurs. Or, ce sont aussi des Etats, qui jouent leurs partitions destinées à accroître leur pouvoir et leur influence sur le grand échiquier mondial ; la France en est une case essentielle, notamment en raison de son rôle en Europe.

    Organiquement, le sunnisme est peu structuré et permet à toutes sortes de groupes, ou d'individus, de dessiner les contours de leur islam et de leur djihad. C'est d'autant plus fâcheux que n'importe quel lecteur du Coran en aura découvert les contradictions qui peuvent justifier bien des interprétations dont celles, très nombreuses, qui recèlent d'importantes potentialités de violence.

    Deuxième point: l'islam de France est confronté à une radicalisation de ses jeunes. Il est d'abord essentiellement la religion de citoyens ou d'immigrés issus de pays anciennement colonisés par la France. Si l'ancienne génération a largement tourné la page, il n'en va pas de même des nouvelles. Leur situation sociologique, éducative et culturelle, conjuguée à l'instrumentalisation de l'Histoire par certains Etats, comme l'Algérie, ou encore aux propos irresponsables de spécialistes de la repentance, réactive sans cesse des relations psychologiques difficiles et une mentalité d'exploités en révolte. Ne voit-on pas jusqu'à l'avocat de l'un des ex-complices d'Amedy Coulibaly le présenter comme une victime révulsée par les exactions de la police? Peu importe que ces jeunes soient nourris au biberon de l'enseignement gratuit français, des allocations sociales françaises, hébergés dans des logements sociaux, certes parfois dégradés, mais fort peu onéreux grâce à l'effort financier français. Ils ne se perçoivent pas comme Français, mais parfois même comme anti-Français. Une part non négligeable d'entre eux a touché à la délinquance qu'ils ne vivent pas tant comme l'entrée en criminalité que comme l'inévitable opposition à des institutions dont une large part des médias et médiateurs de toutes sortes leur serinent à longueur de journée qu'elles sont injustes. Ceux-là sont habitués à la police et à nos tribunaux. Ils les détestent, mais n'en ont plus peur tant la réponse pénale est devenue risible depuis vingt ans.

    Troisième point: l'islam de France baigne dans l'un des pays les plus laïcs d'Europe! Non seulement l'Etat français s'est longtemps révélé incapable de comprendre la question religieuse par une sorte de cécité institutionnelle largement partagée par certaines «élites», mais ce laïcisme, souvent porté par la gauche, a aussi eu pour effet la fragilisation de la confession majoritaire en France, le catholicisme, et s'est trop souvent traduit par une agressivité à l'égard du christianisme en général. Les uns et les autres, catholiques compris -et parfois catholiques en tête- ont soigneusement appris que le christianisme ne devait plus structurer l'univers mental des Français, niant de ce fait son rôle essentiel dans la constitution de notre civilisation dans le passé et dans la conservation de ses valeurs dans l'avenir. Nos concitoyens ont souvent perdu de vue leur identité religieuse et n'ont plus pour horizon qu'un vague humani(tari)sme, certes issu d'un christianisme éthique dégradé, mais encombré d'un anticléricalisme culturel qui ne lui permet guère d'apercevoir les forces de régénération œuvrant au cœur du christianisme.

    Dans une économie en crise, un pays à «l'identité malheureuse», qui ne croit plus en grand-chose, a bien peu à offrir à des jeunes en quête de références: des centres commerciaux? Le mariage homosexuel et la GPA? Des plugs devant le ministère de la justice? Au fond, d'une certaine façon, le problème de l'islam de France est aussi celui du christianisme en France: trop peu levain dans une pâte trop lourde. Un christianisme trop absent et qui a admis un peu vite son élimination de la scène publique.

    Ces trois séries de problèmes dessinent les contours d'une politique visant à éradiquer l'islamisme en France qui pourrait comporter quelques axes.

    1er axe: trancher les relations d'influence/allégeance entre l'islam de France et certains pays arabes. Les choses sont, au fond, assez simples: notre pays ne doit plus tolérer la présence sur son sol d'imams étrangers, officiels ou officieux, qui développent des thèses qui, de près ou de loin, vont à l'encontre de nos valeurs ou de la tranquillité publique. Il s'agit donc de disposer des moyens juridiques d'expulser les responsables à la moindre suspicion. Il s'agit aussi d'interdire et de réprimer très sévèrement tout financement par l'étranger. Cela suppose également de rompre les relations financières douteuses avec certains pays, tel le Qatar qui investit massivement dans l'économie française et dans les banlieues. Cela suppose enfin de reconsidérer nos relations avec des pays qui jouent un rôle trouble et foulent aux pieds nos valeurs, tels que l'Arabie Saoudite.

    2ème axe: conforter les courants modérés au sein de l'islam, ce qui signifie, les aider à s'organiser et leur confier les clés de l'enseignement, du prêche et de l'exégèse dans notre pays. Ce qui signifie, à l'inverse, priver les radicaux de tout lieu d'expression. Concrètement, cela suppose d'interdire, au moins pour un temps, tout enseignement coranique par des personnes non agréées et contrôlées par l'Etat, d'interdire tout prêche, spécialement en langue étrangère, non visé par les autorités et d'expulser ou de condamner les réfractaires, d'interdire de la même façon les livres et publications internet suspects, de mettre sous tutelle les lieux de culte musulman ou a minima de les contrôler sérieusement.

    3ème axe: achever l'organisation de l'islam de France. La création du CFCM était un pas… qui n'a pas suffi. Comme le proposait Malek Chebel, il faut un grand mufti de la République et la mise en place d'une organisation interne de l'islam sunnite. L'Etat peut y aider en ne tolérant l'existence que d'imams formés à ses écoles, et agréés par ses soins, en n'acceptant l'administration des lieux de culte que par des associations elles aussi contrôlées et dûment habilitées, en tout cas qui ne soient pas confiées aux plus extrémistes. Et il est indispensable que l'ensemble des responsables musulmans condamnent sans ambigüité non seulement ces actes terroristes, mais aussi, les organisations islamo-fascistes et leurs membres de l'EI, du front Al-Nosra et assimilés.

    4ème axe: lutter contre la radicalisation de manière radicale. L'identification a fait des progrès mais ne suffit pas. L'échange de données avec nos partenaires doit s'intensifier. L'isolement des détenus islamistes doit devenir une réalité, isolement des autres détenus, mais aussi isolement entre eux. Les étrangers doivent être expulsés et les doubles nationaux déchus de leur nationalité puis expulsés. Plus généralement, les délinquants doivent sentir la force de l'Etat dont la répression pénale doit être très sévère. Cela devrait être, en particulier à l'égard du trafic de stupéfiants, dont certains n'ont toujours pas compris qu'il finançait, pour une part, le terrorisme et, d'autre part, qu'il était poreux avec les milieux radicalisés. Enfin, il n'est plus tolérable qu'en France des salafistes, puissent fréquenter des mosquées salafistes et écouter des prêches violents sans autre intervention des pouvoirs publics qu'une surveillance par les services de renseignement. Lorsqu'ils sont étrangers, ces extrémistes doivent être massivement expulsés, à titre préventif, pour raison d'ordre public.

    5ème axe: maîtriser les flux migratoires. La dynamique démographique de la population musulmane en France, entretenue notamment par une immigration massive en provenance de pays à majorité musulmane, n'est pas de nature à faciliter la mise en place d'une cohabitation durable et harmonieuse entre les différentes composantes de la société. Du reste, l'absence de statistiques précises en la matière pourrait masquer un accroissement beaucoup plus significatif qu'on ne le pense généralement. La question de l'islam en France est ainsi étroitement liée à la maîtrise des flux migratoires, réguliers et irréguliers. Nous renvoyons pour plus de détails à notre précédent article , s'agissant notamment de l'indispensable contrôle effectif et rigoureux des frontières.

    6ème axe: le plus difficile, envisager de manière différente les religions. Le combat idéologique face à l'islamisme ne peut embrasser qu'un nombre limité d'options, toutes aussi complexes dans notre pays traversé de contradictions. La première option serait de réactiver un laïcisme sourcilleux qui fut celui des radicaux du début du XXème siècle, mais la gauche et ses élites terranovesques ont déserté ce combat. L'actuel premier ministre peut bien prétendre le ranimer (5) , mais, paraphrasant François Mitterrand face à Jacques Chaban-Delmas, on est tenté de lui répondre: «Quand je vous regarde, je ne doute pas de votre sincérité, mais quand je regarde votre majorité, je doute de votre réussite»(6) . Le risque existe au surplus que cette lutte se déchaîne encore et avant tout contre le catholicisme, plus tendre et tolérant (voir la «crise» des crèches avant Noël qui, avec le recul, montre à quel point les «libres penseurs» se sont trompés d'adversaires, par facilité et sans doute aussi par lâcheté), que contre un islam volontiers chatouilleux. Sur le fond, par ailleurs, ce combat a-t-il des chances d'être efficace et est-il même souhaitable? L'effacement du religieux est une part du problème. Faut-il creuser davantage le fossé entre des peuples avides de sens et leurs institutions?

    La seconde option serait d'accepter une nouvelle place des religions dans notre société de façon à en apaiser les relations et à franciser l'islam. A moins d'accepter l'islamisation de notre pays, cette option doit consister aussi à renforcer le christianisme pour équilibrer la situation et la résistance naturelle à l'islam, réactiver le fond éthico-philosophique qui fait le soubassement de nos valeurs républicaines et qui est profondément chrétien. Cela passe par un nouveau dialogue avec les institutions chrétiennes. Cela suppose une nouvelle réflexion sur la présentation du fait chrétien et de son impact sur la France, l'Europe et l'Occident notamment dans les programmes scolaires, les manuels, à l'inverse de la mise en valeur actuelle de l'islam au détriment du christianisme. Franciser l'islam cela passe aussi par une politique claire en matière de symbolique: pas de burqa, ni de qamis afghan sur le territoire national, pas de voile, pas de prières publiques, pas de mosquée ostentatoire et l'application scrupuleuse de nos lois, par exemple en matière de polygamie. Côté christianisme, les institutions nationales et locales doivent ranger au rayon des vieilleries les oripeaux du laïcisme d'antan, peut-être avec regret, mais «comme on peut regretter la douceur des lampes à huile, la splendeur de la marine à voile, le charme du temps des équipages» (7) .

    Non seulement une telle évolution pourrait bien rassurer nombre de nos concitoyens mais aussi attirer une part de la jeunesse d'origine immigrée. Mais ce n'est pas le seul enjeu: notre société doit inspirer le respect, retrouver des valeurs fortes et se libérer d'un consumérisme et d'un libertarisme débridés. Le Gouvernement est-il en capacité d'y contribuer? Sa gestion du mariage homosexuel, l'insistance renouvelée du ministre de la Justice sur la PMA au profit des lesbiennes, démontre qu'un certain establishment n'a rien compris aux évolutions profondes de notre société.

    Voilà bien une des racines de l'absence de résolution du problème de l'islam en France depuis des années et des inquiétudes que nous pouvons nourrir pour l'avenir: nos «intelligentsias» parisiennes sont trop libertaires, tout à la fois pour brider les forces de désordre et pour donner, notamment à nos jeunes, une espérance qui dépasse le matérialisme. Elles sont encore trop laïcardes pour s'appuyer sur le catholicisme honni et dont elles font encore leur principal adversaire, comme autrefois les politiques français qui s'aveuglèrent au point de ne vouloir détruire que l'Autriche et de laisser croître la Prusse. Qui sera capable de se saisir du problème?

    Groupe Plessis (FigaroVox, 16 novembre 2015)

    Notes :

    1 - Qui est Charlie? Sociologie d'une crise religieuse, Seuil, 2015.

    2 - Situation de la France, Desclée de Brouwer,‎ 2015

    3 - «Des intellectuels de confession musulmane appellent à une «révolution» dans l'islam», Le Figaro, 14 janvier 2015.

    4 - Adresse à la Nation à la suite des évènements des 7 et 8 janvier 2015, «Ceux qui ont commis ces actes, ces terroristes, ces illuminés, ces fanatiques, n'ont rien à voir avec la religion musulmane.»

    5 - Discours de Manuel Valls à l'Assemblée nationale en hommage aux victimes des attentats, 13 janvier 2015.

    6 - En réaction au discours de politique de politique générale de Jacques Chaban-Delmas, en 1969.

    7 - Charles de Gaulle, allocution télévisée du 14 juin 1960 «Il est tout à fait naturel que l'on ressente la nostalgie de ce qui était l'Empire, comme on peut regretter la douceur des lampes à huile, la splendeur de la marine à voile, le charme du temps des équipages.»

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  • Réflexions sur la fusillade parisienne et ses suites...

    Nous reproduisons ci-dessous une réflexion de Julien Rochedy, livrée à chaud, à la suite des attentats meurtriers de vendredi à Paris...

     

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    Le récent à prévoir : réflexions sur la fusillade parisienne et ses suites.

    Je réagis à chaud, presque hâtivement, mais je crois qu'il va falloir habituer ses nerfs et son cerveau à réagir de la sorte, car les événements vont désormais s'accélérer. Le temps des longues réflexions et des points de vue distants sont des luxes de temps de paix.

    Je ne reviendrai pas sur le choc émotionnel et moral de ces attentats. D'une parce qu'il est évident, de deux parce qu'il ne sert à rien, et de trois, surtout, parce que je n'ai pas envie de faire plaisir aux sectateurs de l'Islam le plus violent, qui salivent comme des chiens à l'idée qu'ils aient pu nous choquer ou nous traumatiser.

    C'est dur, c'est horrible, ça fait mal : ça s'appelle l'Histoire qui revient.

     

    L'ennemi de l'intérieur

    Hormis quelques (un seul ?) terroristes qui risquent bien d'être l'un de ces doux et gentils réfugiés qui venaient s'échouer en Grèce, la plupart d'entre eux semblent bien être de nationalité française, ou, tout du moins, d'avoir été aidés par des réseaux Français (et Belges).

    Ce constat marque la quasi-inutilité de la fermeture des frontières décidée par François Hollande, mais elle appuie surtout sur la caractère illusoire du principe des nationalités dans l'Europe occidentale actuelle. En particulier, je fais référence à la nationalité française. Celle-ci, ayant été distribuée sans prudence et sans ménagement depuis déjà quarante ans, est absolument démonétisée. Elle ne garantie plus rien. Elle ne signifie plus rien. Des populations différentes, voire antagonistes, peuvent désormais avoir la même nationalité. Dans ce cas de figure, les éléments constitutifs de l'identité devront, demain, être cherchés ailleurs. Ces éléments seuls font naître et garantissent des morphologies politiques. Ou dirai-je : des communautés politiques.

    De ce que je sais et de ce que je vois, si Paris, dans son intelligentsia, ne veut pas prendre la mesure d'un tel bouleversement et tentera de le nier (y compris les partis nationalistes du type Front National), les populations, elles, s'en aperçoivent. C'est déjà trop tard, les populations de nationalité française ne formeront plus jamais une communauté « une et indivisible ». Nous sommes désormais plusieurs et divisés, et nous allons devoir vivre ainsi pendant au moins plusieurs décennies.

     

    La rencontre qui n'aura pas lieu

    Acte 1

    Dans un premier temps, la population va vouloir faire corps avec son État. Par peur, elle va naturellement se tourner vers lui, et lui demander de prendre des mesures puissantes, d'être plus fort, quitte même à ce que ça lui coûte sur le plan de ses libertés, déjà fortement réduites de toutes façons.

    Comportement classique de toute population qui a peur. Élément renforcé, de surcroît, du fait que la population en question soit Française, c'est à dire absolument habituée à devoir tout à l’État, et à attendre tout de lui.

    Acte 2, concomitant

    L’État va prendre des « mesures », mais il ne maîtrise déjà plus rien. Ses forces sont trop faibles pour faire face à des populations hostiles en son propre sein. Car, en terme de terrorisme, nous nous exposons encore à deux choses : d'abord, des actes prévus et planifiés comme celui auquel nous avons été confrontés hier (13.11.15), qui ne vont pas s'arrêter de sitôt tant que le Moyen-Orient sera une poudrière ; ensuite, à des actes isolés de jeunes musulmans (comme ce fut le cas à Grenoble avec la tête coupée au mois de juin) qui fantasment l’État islamique. Ceux là sont très nombreux1.

    Je sais, de sources policière proches (et très haut gradés), que les effectifs sont en sous-nombre et que le renseignement est défaillant. Mais sans même parler de logistique, l’État est désarmé idéologiquement pour faire face : il lui faudrait une énergie, d'autres idées, et, oserai-je, une violence, qu'il n'a pas, qu'il n'a plus.

    Pire encore, en vertu de son logiciel, et comme c'est le cas pour tous les États défaillants et déjà morts dans l'Histoire, toutes les mesures qu'il prendra ne feront qu'aggraver le mal. Un seul exemple, bien qu'il y en aurait des dizaines : bêtement, il va s'en prendre au trafic d'armes. Mais comme il ne maîtrise plus les banlieues depuis longtemps, qu'il a ouvert ses frontières et qu'il est la proie de mille corruptions, tout ce qu'il pourra faire sera d'empêcher les Français (pas au sens de la carte d'identité, n'est-ce pas) de posséder des armes. De fait, il désarmera des gens qui seront pourtant de plus en plus dans la détresse. Pareillement, il continuera de tenter de désarmer les gens idéologiquement (propagande pour le vivre-ensemble, pas d'amalgames, etc.).

    Acte 3

    De fait, la rencontre entre la peur de la population et un État fort qui sera capable de la protéger, n'aura pas lieu. La première, turbide, existe. Le deuxième, et on le verra, n'est déjà plus qu'une fiction.

    Épilogue

    Comme à la fin de l'Empire romain et le haut moyen-âge, les gens vont commencer à se détourner des institutions pour tenter de s'organiser d'eux-mêmes. Le monde nouveau commencera : celui d'un monde en grappes.

    Vous avez la le thème de l'essai que j'écris actuellement, puisqu'on me le demande souvent.

     

    Résultat : encore une fois, prenons acte du monde qui décède sous nos yeux et entrons vite dans le suivant. Tout le reste n'est que dilatoire.

     

    Julien Rochedy (Rochedy.fr, 14 novembre 2015)

     

    Note :

    1 - J'ai moi-même été saisi par le nombre de racailles qui ont une très bonne opinion de leurs « frères » musulmans qui se battent en Orient. Au mois de juillet, j'ai même corrigé (et il a douillé...) un arabe qui, après s'être pris un vent par une jeune fille, la menaçait de lui « couper la tête » comme le font « ses frères ». Ces anecdotes ne manquent pas.   

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