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  • Royaume-Uni : selon une étude, les Blancs britanniques seront minoritaires dans 40 ans...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Samuel Martin, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au Grand Remplacement qui est en train de se réaliser au Royaume-Uni.

     

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    Royaume-Uni : selon une étude, les Blancs britanniques seront minoritaires dans 40 ans

    Ce 10 juin, Sadiq Khan a été fait chevalier par Charles III. Maire de Londres depuis 2016, Khan a salué cet honneur en rappelant ses racines : « Évidemment, étant donné mon origine, étant fils d’immigrés, mes parents étant venus du Pakistan, c’est un événement important pour nous. » Une réussite familiale et individuelle qu’on ne peut s’empêcher de confronter aux chiffres et aux projections qui font le constat d’un bouleversement de la population du Royaume-Uni d’ici à une génération.

    72 écoles sans Blancs britanniques

    Concernant 21.500 écoles primaires et secondaires, les statistiques scolaires que vient de publier le ministère de l’Education nationale sont éloquentes. Pour en tirer l’essentiel :

    Les élèves britanniques blancs sont minoritaires dans une école sur quatre, où la majorité des élèves, soit est « Blancs non britanniques », soit appartient « à une minorité ethnique » (on mesure toute la limite d’un concept de minorité ethnique… majoritaire) : noire, indienne, pakistanaise, bangladaise, etc.

    Quand on parle d’élèves britanniques blancs minoritaires, ils le sont parfois dans une proportion écrasante : le Telegraph compte 454 écoles où ils représentent moins de 2 % des effectifs. Et même 72 écoles où il n’y a aucun Blanc inscrit. C’est le cas, par exemple, de la Rockwood Academy de Birmingham.

    Londres ne s’est pas défaite en un jour. Déjà, en 2012, des chiffres officiels montraient que « les enfants blancs nés en Grande-Bretagne sont désormais minoritaires dans de nombreuses écoles londoniennes ». Qu’ont fait les conservateurs, aux manettes de 2010 à 2022, pour enrayer la tendance ? Les Cameron, May, Johnson, Sunak ? Rien. La pression migratoire et nataliste n’a fait que s’accroître et se répandre au-delà de Londres : Birmingham, Manchester, Bradford, Leicester, sont des villes maintenant fortement concernées par cette disparition progressive des Blancs des photos de classe.

    La projection à long terme

    Fin mai, est parue une étude de Matthew Goodwin qui, par projections, donne une image du grand remplacement à moyen et long terme. « Les Britanniques blancs deviendront une minorité d’ici à 2063. Les personnes nées à l’étranger et leurs enfants seront majoritaires d’ici 2079. Et environ 1 personne sur 5 sera musulmane d’ici 2100 », a synthétisé sur X cet ancien professeur de l’université de Buckingham. Les Blancs britanniques ne se contenteront pas d’être minoritaires. Ils le seront de plus en plus. En 2100, ils ne représenteront plus que 33,7 % de la population. Ce que Matthew Goodwin appelle « des changements considérables et sans précédent dans la composition de sa population ».

    Sur les réseaux sociaux, le Pr Goodwin tient un discours politique : ni droite, ni gauche, trumpiste, anti-woke. Cela infirme-t-il son étude démographique ? Il ne semble pas. Elle a été publiée par le Centre for Heterodox Social Science, dont il est professeur invité et qui dépend de l’université de Buckingham : un gage de sérieux. De plus, ses projections sont « raccord » avec les chiffres publiés depuis par le ministère de l’Éducation : comment en irait-il autrement du Royaume-Uni dans une génération dès lors qu’il y a de moins en moins d’enfants blancs dans les écoles ? Car tout cela, c’est « d’ici à 2063 ». Cela paraît loin, mais c’est dans 38 ans. Autant dire très peu de temps avant que « ces îles n’aient une apparence et une perception profondément différentes », dit encore M. Goodwin.

    Starmer, Badenoch… ou Farage ?

    Les projections ne valent que si on laisse les choses courir en l’état, en accueillant toujours plus de population extra-européenne et sans relancer une politique nataliste. Un changement de cap les modifierait. Mais qui donnera ce coup de barre ? Les paroles martiales de Keir Starmer, pris il y a quelques semaines d’une frénésie de contrôle des frontières, se concrétiseront-elles ? Les bonnes intentions de Kemi Badenoch feront-elles oublier les années où les conservateurs n’ont rien fait ?

    Reste Nigel Farage, député depuis un an et dont le parti Reform UK est sorti renforcé des élections locales de début mai, avec 677 sièges gagnés, tandis que droite et gauche traditionnelles s’effondraient. Les Britanniques font confiance à 37 % à Reform UK, devant tous les autres partis, pour réformer. Ça tombe bien, c’est son nom. A condition de se dépêcher. A l’horloge du grand remplacement, il est minuit moins cinq.

    Samuel Martin (Boulevard Voltaire, 11 juin 2025)

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  • Jean-Yves Le Gallou : soixante ans d'engagements pour l'identité et la liberté d'expression...

    Le 27 mars 2025, Liselotte Dutreuil et Richard de Seze recevaient Jean-Yves Le Gallou à l'occasion de la publications de ses Mémoires identitaires (Via Romana, 2025) pour évoquer avec lui le Grand Basculement dont il a été témoin au cours de ses presque soixante années de vie militante.

     

                                             

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  • Ukraine : après la guerre, le grand remplacement ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de François-Xavier Consoli cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré au grand remplacement qui se prépare en Ukraine pour "palier" les pertes provoquées par le conflit et l'effondrement démographique...

     

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    Ukraine : après la guerre, le grand remplacement ?

    Entre les pertes militaires, les désertions vers d'autres pays et les déplacés, les trois années de guerre depuis l'invasion Russe de 2022, ont provoqué une véritable saignée en Ukraine. Un déclin démographique laissant présager un avenir d'autant plus sombre pour les ukrainiens que les sirènes de l’immigrationnisme commencent déjà à retentir.
     

    Des millions d’Ukrainiens ont quitté leur pays et des centaines de milliers d’hommes sont morts ou ont été blessés au front. L’évaluation des pertes de l’armée ukrainienne demeurant difficile à établir, les chiffres officiels n’ont pas été divulgués. Cependant, il est possible de se faire une idée des désertions au sein de l’armée ukrainienne. Entre janvier et octobre 2024, environ 60 000 soldats auraient abandonnés le front. Un chiffre supérieur aux deux années précédentes combinées. Des désertions attribuées notamment à l’épuisement, au manque de rotations et à la fatigue morale des troupes [1]. A cela vient s’ajouter un exode massif. Selon l’ONU, la population ukrainienne a diminué de plus de 10 millions de personnes depuis le début du conflit, passant de 43 millions en 2021 à environ 35 millions en 2024 [2].

    Une purge démographique déjà entamée avant le conflit. Car, l’hiver démographique européen touche également le pays, et ce bien avant que le conflit ne débute. Depuis la chute de l’URSS en 1991, le taux de natalité en Ukraine est resté inférieur au taux de renouvellement des générations. En 2021, il était d’environ 1,16 enfant par femme, bien en dessous du seuil de remplacement. Et si vous êtes un peu conséquent chers lecteurs, vous voyez les choses venir…

    Le tiers-monde pour remplir le vide

    Comme le rapporte le média hongrois, Magyar Nemzet [3], la solution, pour certains, est toute trouvée : l’immigration massive ! Vasyl Voskobojnik, président de l’association ukrainienne des agences de placement étrangères, estime que le déclin démographique « ne peut plus être compensé par une simple augmentation du taux de natalité et que l’immigration en provenance des pays du tiers-monde est la seule solution. » Comme le précise l’article de Magyar Nemzet, selon la Banque nationale d’Ukraine, au moins 8,2 millions de travailleurs seraient nécessaires à la reprise future de l’économie ukrainienne.

    Le président de l’association ukrainienne des agences de placements étrangères ajoute que « le gouvernement ukrainien doit élaborer, d’ici à 2026, une politique migratoire visant à réduire cette pénurie. »

    Autrement dit, l’Ukraine doit s’attendre à voir débarquer sur son sol toute une flopée d’immigrants venus du Bangladesh, de l’Inde, du Népal, ainsi que des pays d’Afrique du Nord et d’Asie centrale. Une situation inédite pour le pays, impliquant de nouvelles tensions.

    « Chéri, tu es rentré de la guerre, tu dois faire de la place ! »

    En tête des ukrainiens ayant fui le pays, il y a d’abord les ukrainiennes. Sur les 6,3 millions d’Ukrainiens ayant trouvé refuge en Europe, 90 % sont des femmes et des enfants, en raison de l’interdiction faite aux hommes âgés de 18 à 60 ans de quitter le pays. Autrement dit, 5,67 millions de réfugiés ukrainiens sont des femmes et des enfants [4].

    Le retour du front pour le soldat ukrainien risque fort de déplaire, d’autant plus dans un pays où les populations étrangères, notamment celles venues de pays arabo-musulmans ou africains ne sont pas en odeur de sainteté. Comme le rapporte une enquête sur les « crimes haineux » de 2008, par Human rights first : « Bien que relativement peu de personnes d’origine africaine résident en Ukraine, le taux de violence à l’encontre de ce groupe a été extraordinaire. Les réfugiés africains, les étudiants, les visiteurs et la poignée de citoyens et de résidents permanents d’origine africaine ont vécu sous la menace constante du harcèlement et de la violence [5]. »

    Pas certain qu’un ancien de la division Azov soit très enthousiaste à la perspective du paradis bigarré du multiculturalisme en Ukraine.

    Certains médias ukrainiens, comme Focus, dans un article titré Sauver l’Ukraine – installer des Africains ? La stratégie démographique du gouvernement sera-t-elle efficace ?, précise: « Après la fin du conflit, l’Ukraine pourrait commencer à se peupler d’Africains et d’Afghans afin d’éviter une catastrophe démographique », peut-on lire dans une interview de Vladimir Paniotto, directeur général de l’Institut international de sociologie de Kiev (KIIS). Il précise notamment « que ce sera beaucoup plus difficile en Ukraine, où les gens n’ont pas une vision aussi ouverte des migrants qu’en Europe occidentale, à propos de l’éventuelle migration vers l’Ukraine de personnes originaires de pays moins développés, notamment d’Afrique et d’Afghanistan. (…) Toutefois, leur adaptation nécessitera davantage de ressources et, malgré cela, ils ne deviendront pas rapidement des Ukrainiens. En outre, l’Ukraine n’a pas la meilleure attitude à l’égard des Africains. »

    « Nous n’avons pas la même culture que, disons, d’autres pays où ils (les migrants d’Afrique – ndlr) sont déjà habitués », ajoute Vladimir Paniotto, précisant qu’il est « plus rentable pour l’Ukraine d’essayer de faire revenir sa population que de dépenser des ressources pour l’adaptation des migrants d’autres pays ayant des cultures différentes [6]. »

    Dans un pays où l’économie et l’administration sont en ruines, cet investissement à l’intégration de populations étrangères semble bien complexe à mettre en place. Il est bon de rappeler certains précédents. En Allemagne, par exemple, cette immigration massive représente un coût : près de 50 milliards d’euros en 2023 [7]. Il est à parier que les nombreux fonds nécessaires à cette reconstruction viendront concerner les peuples des pays occidentaux – les Américains, les Allemands et les Français – qui connaissant déjà  de grosses difficultés économiques. Alors que la guerre russo-ukrainienne s’éternise, les chances que les réfugiés ukrainiens et leurs enfants, qui vivent et travaillent à l’étranger depuis trois ans, ne retournent pas dans une Ukraine économiquement dévastée augmentent. Le Grand Remplacement semblent bien lancé en Ukraine, et une fois de plus, les plus grands perdants seront les Ukrainiens.

    François-Xavier Consoli (Site de la revue Éléments, 26 mars 2025)

    Notes :

    [1] Activan las alarmas por deserciones a gran escala en Ucrania: huyen a estos países

    [2] Ukraine : la population a diminué de plus de 10 millions depuis l’invasion russe, selon l’ONU | ONU GENEVE

    [3] https://magyarnemzet.hu/kulfold/2025/02/migransokkal-potolnak-ukrajna-lakossagat-a-haboru-utan#google_vignette

    [4] https://www.dw.com/fr/ukraine-invasion-anniversaire-femmes-allemagne/a-68356666

    [5] https://web.archive.org/web/20091111094926/http://www.humanrightsfirst.org/discrimination/reports.aspx?s=ukraine&p=violentatt

    [6] https://focus.ua/uk/eksklyuzivy/671155-strategiya-demografichnogo-rozvitku-yak-pokrashchiti-narodzhuvanist

    [7] https://www.welt.de/wirtschaft/article248386590/Flucht-und-Migration-kosten-dieses-Jahr-fast-50-Milliarden-Euro.html

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  • Aux origines du Grand remplacement...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné en mai dernier par Patrick Buisson à Livre Noir dans lequel il évoque l'impact qu'ont eu sur les révolutions sexuelles et féministes des années 70 sur notre société.

    Politologue et historien, Patrick Buisson est notamment l'auteur d'une étude historique originale et éclairante, 1940-1945, années érotiques (Albin Michel, 2008), d'un essai politique important, La cause du peuple (Perrin, 2016) et dernièrement de La fin d'un monde (Albin Michel, 2021) et Décadanse (Albin Michel, 2023), les deux volets d'une œuvre dans laquelle il revient sur les cinquante années qui ont vu  la France subir un changement socio-anthropologique majeur.

     

                                                   

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  • Yousaf premier, le nouveau roi d’Écosse...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre Boisguilbert, cueilli sur Polémia et consacré  au nouveau Premier ministre écossais, Humza Yousaf, issu du Parti national écossais (SNP), vainqueur des dernières élections législatives en Écosse.

     

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    Le nouveau Premier ministre musulman inaugure son mandat par une prière au palais présidentiel

     

    Yousaf premier, le nouveau roi d’Écosse

    En 2006 sortait sur les écrans le film Le Dernier Roi d’Écosse. C’était un film magnifique avec Forest Whitaker, incomparable dans le rôle-titre et assumant le personnage d’Idi Amin Dada. Interrogé sur son roman dont le film est adapté, Giles Foden expliquait qu’il avait choisi ce titre, revendiqué par le dictateur, comme singulièrement révélateur de sa folie et de sa mégalomanie meurtrière. Quoi de plus fou pour un Africain ougandais que de se déclarer roi d’Écosse ? Eh bien, Foden avait tort, car la réalité est en train de rattraper la fiction et la démence d’hier est devenue conforme aux valeurs du temps.

    L’Écosse n’a pas encore de roi, mais déjà un Premier ministre musulman, Humza Yousaf. Et s’il occupe ce poste, c’est parce qu’il est à la tête du parti indépendantiste. Un parti qui à l’origine défendait l’identité historique des Écossais contre la colonisation des Anglais. On est bien loin de la lutte des Celtes contre les Normands.

    À la suite de la démission surprise de Nicola Sturgeon, le 15 février dernier, après huit ans au pouvoir, les membres du parti indépendantiste écossais (SNP) avaient le choix entre trois candidats pour lui succéder.

    Avec 52 % des voix des membres du SNP, Humza Yousaf, jusqu’alors ministre de la Santé, a remporté le deuxième tour du scrutin qui l’opposait au ministre des Finances, Mme Kate Forbes.

    « C’est un jour de fierté pour moi et ma famille, et j’espère que c’est aussi un jour de fierté pour l’Écosse car cela témoigne de nos valeurs en tant que pays alors que je me tiens ici en tant que premier musulman à diriger une nation démocratique occidentale », s’est réjoui Humza Yousaf. D’origine pakistanaise et indienne, Humza Yousaf est aussi le premier dirigeant musulman d’un important parti politique au Royaume-Uni. Son père et ses grands-parents paternels sont originaires de la province du Pendjab au Pakistan. Sa mère « est née au Kenya dans une famille d’immigrés asiatiques », détaille le journal pakistanais The Daily Pakistan. La famille s’est installée en Écosse en 1962. En 2011, lors de sa première élection au Parlement écossais, il a prêté serment en anglais et en ourdou. Après sa victoire, il a rendu hommage à ses grands-parents paternels, venus du Pakistan il y a 60 ans. « Ils n’auraient pu imaginer dans leurs rêves les plus fous que leur petit-fils deviendrait un jour le prochain Premier ministre d’Écosse. Cela nous rappelle que nous devrions […] toujours célébrer les immigrés, qui contribuent tellement à notre pays », a-t-il ajouté.

    Mais c’est tout de même un étrange musulman. L’idéologie woke a trouvé un musulman woke ancré à gauche et très progressiste sur les questions de société. Humza Yousaf soutient notamment une loi qui veut faciliter le changement de genre pour les jeunes, dès 16 ans et sans avis médical. Une loi qui a été bloquée par le gouvernement britannique. Humza Yousaf s’est engagé à poursuivre Londres en justice pour défendre la légitimité du Parlement écossais sur la question.

    Les deux autres candidates, Kate Forbes et Ash Regan, s’opposaient, elles, au projet de loi. Regan avait d’ailleurs démissionné de son poste de ministre pour protester contre cette « réforme du genre » et les deux concurrentes avaient déclaré qu’elles ne contesteraient pas le veto britannique. L’identité écossaise est donc liée à la théorie du genre. Voilà où nous en sommes.

    Qui sait, son rôle sera peut-être un jour interprété par un Mel Gibson transgenre célébrant le nouveau William Wallace sans kilt. Le film Braveheart célébrait de manière très romancée la vie du héros et symbole de l’indépendance écossaise, qui à la fin du xiiie siècle, affronta, à la tête des clans écossais unis, les troupes du roi Édouard Ier d’Angleterre.

    Mais du Dernier Roi d’Écosse à Humza Yousaf en passant par Braveheart, on peut se poser des questions. Un jour, les historiens se pencheront sur le suicide de l’homme européen par la subversion de son identité par des valeurs pour lui mortifères. Un Premier ministre indépendantiste écossais musulman et d’origine pakistanaise fera partie de l’enchaînement des aberrations idéologiques peut-être présentées d’ailleurs comme des avancées majeures. Car on ne parle pas d’un Premier ministre issu d’un parti internationaliste, écologiste, néo-féministe ou de défense des immigrés, mais du parti de l’indépendance de l’Écosse un temps représenté par Sean Connery. On voit le chemin parcouru. Un musulman porté au pouvoir car favorable aux transgenres. La boucle est bouclée. Rome a eu des empereurs qui n’étaient en rien des Romains ni même des Italiques. Ils venaient de tout l’Empire qui croyait se perpétuer en élisant à la pourpre suprême des nouveaux Romains si éloignés des origines. Rome s’enrichissait, paraît-il, de ses différences… On connaît la suite et la fin.

    Pierre Boisguilbert (Polémia, 30 mars 2023)

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  • Grand Vieillissement et Grand Remplacement, les deux faces d’un même déclin...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Gérard Dussouy cueilli sur Polémia et consacré au vieillissement de la population européenne. Professeur émérite à l'Université de Bordeaux, Gérard Dussouy est l'auteur de plusieurs essais, dont Les théories de la mondialité (L'Harmattan, 2011) et Contre l'Europe de Bruxelles - Fonder un Etat européen (Tatamis, 2013).

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    Grand Vieillissement et Grand Remplacement, les deux faces d’un même déclin

    La parution récente et opportune du Grand Vieillissement de Maxime Sbaihi (Ed. de l’Observatoire) met en relief un phénomène prévisible depuis longtemps, mais écarté du débat public, qui menace notre civilisation et qui va, au minimum, poser des problèmes socio-économiques considérables.

    Bien documenté, le livre expose ces derniers avec clarté et pertinence, et il montre que la marge de manœuvre de leur résolution est plus qu’étroite. Dans cette perspective sombre, l’auteur suggère qu’en parallèle le Grand Remplacement, dont l’opinion publique fait trop grand cas selon lui (ce qu’il réitère lors d’une interview qu’il a accordée au Figaro), pourrait en être la contrepartie positive. Ce qui n’est pas démontré sur le plan économique déjà, étant donné que les entrants sont en immense majorité des gens sans instruction et sans aucune qualification. Et ce qui est faux et contreproductif sur le plan sociétal sachant, comme cela se constate partout en Europe occidentale, que le prix à payer est une hétérogénéisation fortement déstabilisante des populations et donc des sociétés, avec à terme et de manière inexorable la dissolution des nations souches. La preuve en est que d’après le think tank Policy Exchange, d’ici 2050 un Britannique sur trois sera issu d’une minorité ethnique. Dans le journal en ligne Atlantico, Jean-Paul Gourévitch précise que déjà, selon l’Office for National Statistics, les Blancs ne constituent plus que 45% des résidents de Londres. Et le démographe français fait remarquer que depuis 2014, le nombre des citoyens allemands a baissé de 1,5 million mais que le nombre de migrants venus s’installer en Allemagne a lui augmenté de 4,3 millions.  Le processus d’hétérogénéisation est bien en marche.

    Loin d’offrir une alternative, ou une compensation possible de l’un par l’autre, il faut admettre que le GV et le GR sont les deux faces d’un même déclin. Et, on peut le craindre, d’une fin de cycle des nations européennes, dont la cause première est la dénatalité autochtone en Europe, laquelle va de pair avec la chute de la fécondité des Européennes.

    Les deux grands mouvements démographiques que sont le GV et le GR conjuguent leurs effets néfastes au plan sociétal et civilisationnel, mais au plan économique également parce que le premier ne stimule aucun investissement et parce que le second n’apporte aucun progrès en termes de productivité. Mais, ils sont complémentaires par leurs logiques propres en ce sens où « la nature a horreur du vide » : les Vieux Blancs, nantis et sans descendance ou presque, acceptent d’être remplacés par les Jeunes Immigrés de toutes origines, que, soit ils rémunèrent pour les services qu’ils leur rendent et dont ils ont besoin, soit ils leur concèdent des dons sociaux, au titre d’une interprétation faussée et misérabiliste de l’Histoire.

    Ainsi, la transformation en cours des populations française et européenne peut être interprétée comme un effet de la « mécanique démographique » globale, et c’est ce qui est fait par tous ceux qui ne veulent pas voir les conséquences que le changement implique ; ou qui s’en satisfont.   Mais il faut bien dire aussi qu’elle engage la responsabilité générationnelle de ceux que j’appellerai, par facilité de langage, les « soixante-huitards et assimilés » et, bien entendu, et à plus forte raison, celle des gouvernants qu’ils ont élus, au moins depuis le début des années quatre-vingt, et cela sans exception. C’est à dire tous ceux qui, tantôt au nom d’un universalisme benêt et d’une vision linéaire et progressiste infondée de l’Histoire, tantôt au titre de leurs avantages financiers ou monétaires, petits ou grands, de leur confort, de leur jouissance, ont abandonné le culte de la continuité anthropologique, familiale et civilisationnelle, et concomitamment ont rejeté l’effort, la discipline du travail, le risque de l’innovation, préférant s’abandonner à la désindustrialisation et à l’endettement.

    Une telle évolution est la conséquence, à la fois, du penchant de la nature humaine pour la facilité en période de croissance et de prospérité, d’une part, et d’autre part, de l’idéologie dominante, à forte connotation mondialiste teintée d’une morale universaliste, conçue par les élites politiques, dont la pérennisation est rendue possible, d’après le diagnostic sévère mais juste du philosophe Patrick Tort à cet égard, par l’innocence ou la passivité des acteurs absorbés par la vie quotidienne, et par leur incapacité pour une majorité d’entre eux, pour différentes raisons, d’adopter une position critique quant aux discours qui leur sont servis.

    Les crises identitaires ou identitaristes qui secouent l’Occident aujourd’hui sont les témoins du changement par vieillissement et par substitution qui s’opère. Aux États-Unis, le Wokisme s’explique avant tout par un changement drastique dans les rapports de force démographiques internes : les dîtes minorités y sont de moins en moins minoritaires et de plus en plus sûres d’elles-mêmes ; elles y contestent ouvertement la culture et l’histoire de l’Euro-Amérique en déclin. En Europe, ce même changement signifie la fin du cycle national dans la mesure où les États y deviennent des conglomérats de communautés dénuées de toute mémoire collective (d’autant plus que la fin de l’histoire est aussi la fin de l’enseignement de l’histoire). Et la révélation ukrainienne ne doit pas faire illusion, tant son contexte est spécifique.

    Un retournement du cycle concerné, ou plutôt l’apparition d’un cycle européen authentique plus adapté aux réalités mondiales qui ne serait rien de moins qu’une seconde Renaissance, sont-ils encore envisageables ? On peut vraiment en douter. Mais il est possible aussi qu’une baisse forte de la prospérité et qu’une hausse parallèle et violente de l’insécurité en Europe, lesquelles sont loin d’être deux hypothèses improbables pour des causes multiples (en partie en raison des problématiques que soulève l’auteur du GV), pourraient bouleverser le contexte historique et ouvrir sur un futur que l’on ne peut jamais prévoir.

    Gérard Dussouy (Polémia, 6 janvier 2023)

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