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  • Les snipers de la semaine... (304)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Breizh-Info, Yann Vallerie allume ceux qui s'échinent à museler la presse libre et à étouffer la liberté d'expression...

    Justice de caste et procès politiques : quand les mots coûtent plus cher qu’un crime

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     - sur Boulevard Voltaire, Dominique Jamet dézingue Macron et son inaptitude à diriger la France...

    En même temps

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  • La France face aux Etats-Unis...

    Les éditions La Ravinière ont récemment publié un essai de Stève Sainlaude intitulé La France face aux États-Unis - Une tradition d'opposition. Agrégé d’histoire et docteur en histoire diplomatique, enseignant à Sorbonne-Université,  Stève Sainlaude est spécialiste des relations franco-américaines et est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Le gouvernement impérial et la guerre de sécession 1861-1865 (L'Harmattan, 2011).

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    " Ancienne grande puissance, la France dénonce régulièrement l’hégémonie américaine. Dans la course aux récriminations, elle est probablement l’État occidental où la critique s'exprime le plus régulièrement, le plus bruyamment, parfois le plus solitairement et même, de temps à autre, le plus sévèrement. Quand les États-Unis voulurent étendre leur emprise territoriale, la France a plus d’une fois œuvré pour endiguer leur expansion. Puis, lorsque la république fédérale américaine est devenue puissance mondiale, dans un mouvement inversement proportionnel au recul de la France sur la scène internationale, ses dirigeants ont dénoncé de façon quasi systématique la suprématie de Washington. Avec La France face aux États-Unis, Stève Sainlaude revient sur les origines de cette politique d’opposition. À partir d’archives inédites, il retrace le fil de relations parfois tendues, mais jamais rompues qui, de la vente de la Louisiane par Napoléon à la crise des tarifs douaniers ouverte par Donald Trump en passant par le fameux discours de Phnom Penh du général de Gaulle, lient les deux nations depuis plus de deux siècles. Écrit dans un style vivant et foisonnant d’anecdotes, ce passionnant essai d’histoire diplomatique satisfera les spécialistes par la rigueur de son contenu tout en sachant intéresser un large public."

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  • Nietzsche et la France...

    Les éditions du CNRS viennent de publier Nietzsche et la France, un recueil de textes rassemblés sous la direction de Paolo d'Iorio, d'Alexandre Avril et de David Simonin.

    Paolo D'Iorio, directeur de recherche au CNRS, est président du groupe de recherche international HyperNietzsche et responsable éditorial de Nietzsche Source. Également spécialistes de Nietzsche, Alexandre Avril est normalien et docteur en philosophie de l'École normale supérieure et David Simonin est normalien, agrégé et docteur en philosophie.

     

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    Il est grand temps que je revienne au monde en tant que Français », déclarait Friedrich Nietzsche en 1888. Agacé par la posture moralisante de ses contemporains allemands, Nietzsche était au contraire fasciné par l'« esprit français ».
    S'il décriait ceux qui prétendent savoir ce qui est bien et ce qui est mal, il appréciait l'analyse sèche et désenchantée des grands moralistes français, de Montaigne à Voltaire. À partir de 1883, il a tissé un dialogue profond et constant avec les œuvres des écrivains, critiques, historiens et philosophes représentants de la culture française de la décadence : Baudelaire, Bourget, Renan, Taine, les Goncourt.

    Analysant les multiples facettes de cette sensibilité hexagonale, ce livre propose d'éclairer non seulement le nietzschéisme, mais aussi sa fulgurante diffusion en France puis en Europe dès les années 1890. Car, si Nietzsche a aimé la France, la France aura aussi – tout au long du XXe siècle – aimé et discuté Nietzsche. Les différents moments de sa réception sont scandés par les noms de Bataille dans les années 1930, de Camus ensuite, puis de Deleuze, Foucault et Derrida lors de la « Nietzsche Renaissance » de l'après-guerre. Un éclairage contextuel sans lequel on ne saurait comprendre à la fois les références, les inspirations et les enjeux de la pensée du philosophe."

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  • France-Algérie : les raisons de notre soumission...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Nicolas Gauthier cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré à la soumission librement consentie de la France à l'Algérie.

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    France-Algérie : les raisons de notre soumission

    Comme souvent dans l’Histoire, ce qui commence en tragédie finit en farce. Les rapports houleux et passionnels entre la France et l’Algérie n’échappent pas à la règle, étant passés d’une guerre réelle à un antiracisme irréel. Avec les conséquences qu’on sait.

    Pour obtenir la libération de l’écrivain Boulaem Sansal –  en attendant celle du journaliste Christophe Gleizes, lui aussi détenu dans les prisons algériennes –, La France avait, nous dit-on, le choix entre deux stratégies : l’une consistant à la manière forte et l’autre à la diplomatie. Les deux ont échoué avant même d’avoir été mises en œuvre. Si la « manière forte », prônée par Bruno Retailleau, ancien ministre de l’Intérieur dont la démission demeure un défi lancé au bon sens, n’a pas fonctionné, c’est tout simplement parce que l’Élysée a répugné à la pratiquer. Quant à la seconde, il s’agit plus une victoire de la diplomatie allemande que d’un succès du Quai d’Orsay. Bref, pas une balle dans le panier.

    Il ne faut pas aller creuser bien loin pour expliquer les raisons de cette impuissance : c’est la France qui l’a elle-même organisée.

    Guerre d’Algérie : chacun avait ses raisons…

    Résumons. La Guerre d’Algérie fut certes une horreur, plus horrible encore qu’un conflit traditionnel, s’agissant d’une véritable guerre civile, faisant se combattre les Algériens entre eux (FLN et harkis), mais également, et ce dans une moindre mesure, les Français (barbouzes gaullistes et soldats perdus de l’OAS). Pendant des années, tous les protagonistes survivants savaient bien que cette histoire ne s’était pas écrite en noir et blanc. Chacun avait ses raisons, toutes finalement légitimes. Et ce n’est qu’une vingtaine d’années après les Accords d’Évian, en 1962, qu’une vision manichéenne des « événements », tel que la censure d’État disait alors, a commencé à prévaloir ; ce à notre détriment, évidemment. Ainsi, pour nombre de médias et de personnalités politiques, de gauche généralement, cette guerre se résuma-t-elle à une « torture » devenue sorte de système à lui seul, à la fois cause et finalité, mais découplée du contexte du moment et sans qu’on cherche à s’interroger pourquoi elle avait pu être pratiquée. Tout en faisant semblant de croire que les guerriers du FLN se battaient à grands coups de sacs à main, notons-le. Dans la foulée, les mêmes assuraient que la France devait faire repentance pour son rôle de colonisateur. Comme si nous avions été les seuls du genre. Comme si les empires arabo-musulmans, Abbassides et Omeyades, sans oublier son homologue ottoman, s’étaient constitués sans jamais coloniser, d’abord leurs voisins avant de faire de même de pays lointains. Si tel n’avait pas été le cas, on se demande bien comment l’Indonésie serait aujourd’hui devenu le premier pays musulman du monde.

    Repentance : les Algériens ne nous en demandaient pourtant pas tant…

    Ce faisant, nous nous sommes agenouillés alors que personne n’aurait osé nous le demander, et surtout pas les nations concernées, tout en nous livrant, pieds et mains liés, nous interdisant ainsi de répondre à la plus minime provocation. Erreur aussi fatale que lourde de conséquences. En effet, nul besoin d’être un orientaliste distingué pour savoir que si ces peuples ne respectent certes pas que la force, ils méprisent généralement les faibles ; surtout ceux qui en font profession. Le criminologue Xavier Raufer, bien connu de nos lecteurs, affirmait ainsi et en substance, à l’occasion d’un entretien accordé à Causeur : « De par mon métier, j’ai souvent l’occasion de m’entretenir avec mes homologues algériens. La première fois, alors que l’heure était aux présentations, j’ai dit qui j’étais : un ancien partisan de l’Algérie française, du temps de ma jeunesse. Et cela s’est très bien passé. Ils comprenaient et ils respectaient. »

    Dans le même registre, le défunt Jean Bourdier, ancien directeur-adjoint de Minute et l’un des pontes de l’OAS-Métro, affirmait jadis à l’auteur de ces lignes : « Le parrain de ma fille cadette est un ancien chefs du FLN. Finalement, nous aimions tous les deux l’Algérie, chacun à notre façon. Mais, autant il professait la plus grande estime pour mon combat, autant il méprisait les porteurs de valises, concédant que les traîtres sont parfois utiles, qu’il s’en servait donc tout en les méprisant souverainement, ne parvenant pas à comprendre pourquoi ils trahissaient leur peuple et leur patrie. »

    Et le même de poursuivre : « La seule chose pour laquelle la France devrait faire amende honorable, c’est la trahison des harkis, ces soldats qui se sont battus pour la France et qui les a ensuite laissés tomber. Là, nous avons baissé d’un cran dans le cœur des Arabes, qui se rendaient compte que nos dirigeants n’avaient pas de parole. Et, par voie de fait, pas d’honneur. » Mais allez expliquer ça à un Emmanuel Macron qui n’a même pas fait son service militaire et pour qui la présence française en Algérie fut « un crime contre l’humanité. » Rien de moins. La junte au pouvoir, qui n’en demandait pas tant, fut exaucée au-delà même de ses vœux les plus fous. Ça, ce fut l’olive sur la corne de gazelle.

    Tenta-t-il d’ensuite se rattraper en évoquant « la rente mémorielle » du régime algérien ? Possible. Mais le mal était fait et bien fait. En même temps, Emmanuel Macron et capable du meilleur comme du pire ; mais c’est dans le pire qu’il demeure le meilleur.

    Les ravages de notre « antiracisme » d’État…

    Cette faute originelle, tant politique que psychologique, nous n’en finissons plus de la payer, permettant ainsi au régime algérien de confondre « rente mémorielle » et assurance-vie. Pour tout arranger et demeurer dans un semblable registre, notre antiracisme d’État montre un signe de faiblesse tout aussi aberrant, laissant à croire, non sans raison, que nous préférons les « autres » aux « nôtres » et que le fait d’être un « autre » demeure une inusable excuse en tous lieux, même et surtout devant les tribunaux. Comme si le fait d’être « maghrébin » pouvait être une circonstance atténuante, au même titre qu’on ne sait quelle déficience mentale.

    Étrange mélange de condescendance et de haine de soi. Voilà qui paraîtrait incongru sur le reste de la planète ; ça l’est plus encore dans l’âme arabe. Malheureusement, nous en sommes là.

    Nicolas Gauthier (Site de la revue Éléments, 18 novembre 2025)

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  • Algérie : "Macron, pieds et poings liés"...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Frédéric Pons à Régis Le Sommier pour évoquer les relations entre la France et l'Algérie. Frédéric Pons est journaliste et écrivain français. Il a également été parachutiste au 8e RPIMa, et déployé au Liban comme casque bleu, avant de commencer une carrière de grand reporter pour Valeurs Actuelles.

     

                                            

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  • Shein : bien tortueuses, les nouvelles Routes de la soie...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Françoise Monestier, cueilli sur le site de Polémia et consacré à l'impérialisme économique chinois qui exerce sa puissance en France...

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    Shein : bien tortueuses, les nouvelles Routes de la soie

    Ironie de l’histoire, mauvais alignement des planètes ou tout simplement hasard du calendrier, le Salon du Made in France — une concession supplémentaire au Système avec cet usage imbécile de l’anglais mis à toutes les sauces — a ouvert ses portes le jour même où Sébastien Lecornu donnait son absolution à Shein, qui ne respecte aucune règle environnementale, viole allègrement le droit du travail en devenant le champion toutes catégories de la contrefaçon et en inondant le monde entier de ses vêtements, ustensiles de cuisine et autres gadgets.

    Magouilles en tous genres

    Alors que son installation dans le très « bobo » quartier du Marais, où est implanté le BHV dirigé par un certain Merlin qui n’a rien d’un enchanteur, donnait du grain à moudre à une bande d’écervelés semblant ignorer que la Chine n’en est pas à son coup d’essai dans sa conquête systématique de l’Europe, Lecornu renonçait en effet à la suspension de la plateforme du site chinois. Une abdication d’autant plus surprenante que, selon Bercy Infos du 10 novembre, 80 % des 200 000 colis expédiés par Shein et contrôlés le 6 novembre par nos douanes se révélaient non conformes — cosmétiques non autorisés, jouets dangereux, appareils électroménagers défaillants…
    Pourquoi donc une telle reculade ? Le géant chinois a certes supprimé de son catalogue les « poupées pour pédophiles » et les armes de catégorie A jusque-là en vente libre sur le site du géant chinois, qui jure, en paraphrasant un roman américain à succès, que « le Diable ne s’habille plus en Prada mais en Shein ». Mais le maintien de l’accès à cette plateforme est surtout une soupape de sécurité pour éviter que des millions de Français en rupture de société ne descendent dans la rue. En effet, nos compatriotes, qui ne peuvent pas joindre les deux bouts, asphyxiés qu’ils sont par l’augmentation du coût de la vie, des taxes et autres impôts abusifs, et seront bientôt interdits de découvert bancaire par la bande d’Ursula von der Leyen, pourront quand même se payer des fringues à trois francs six sous, acheter des jouets à leurs gamins ou des robots de cuisine qui risquent de leur sauter à la figure. Nolentes volentes, ils continueront indirectement ainsi d’être les victimes d’un système qui appauvrit notre pays, augmente les fermetures d’entreprises hexagonales et grossit la liste des chômeurs, bien contents cependant de s’offrir une requinpette Shein, Temu ou Ali Baba et de pouvoir, à bas prix, déguiser leurs gamins pour Halloween ou le Carnaval.

    Une double tromperie

    La gauche parisienne bien-pensante y est allée de sa petite manif le jour de l’intronisation de Shein au sein du BHV, et nos gouvernants ont pris des airs de vierges effarouchées en jurant leurs grands dieux qu’il fallait en finir avec l’entrée du cheval de Chine rue de Rivoli. On allait voir ce qu’on allait voir. Comme le note très judicieusement Thomas Joly, patron du Parti de la France : « Ceux qui ont vendu notre industrie, bradé nos usines, signé les traités de libre-échange les plus délirants avec la Chine feignent aujourd’hui l’indignation devant les “dangers” du commerce asiatique. »
    Il suffit en effet de se balader sur les différents marchés de France et de Navarre pour voir, depuis des dizaines d’années, les masses de contrefaçons venues directement de l’ex-Céleste Empire. On ne compte plus les faux sacs ou les fausses écharpes Chanel, Hermès et Cie, ainsi que les fausses baskets Nike ou les faux cachemires Bompard. Mais il y a pire : de faux médicaments, des pneus de contrebande, du miel de pacotille… Bref, tout un éventail de produits acheminés directement par d’énormes flottes de bateaux et d’avions — au diable l’écologie ! — dans notre pays et souvent écoulés par des réseaux proches des trafiquants de drogue, qui consolident leur pouvoir dans notre pays, les triades chinoises et les mafias européennes ayant partie liée.
    Et que dire, s’agissant de certains de nos voisins, de l’achat par Pékin des principaux ports et aéroports de Grèce, ou de l’invasion de la même Chine en Italie, même si Giorgia Meloni a dénoncé en 2023 un accord signé en 2019 par ses prédécesseurs ?

    La taupe Raffarin dans ses basses œuvres

    D’ailleurs, à propos de prédécesseurs, que dire de celui de Sébastien Lecornu, un certain Jean-Pierre Raffarin, qui, depuis 1976 et sur recommandation de Giscard, joue les commis-voyageurs de ce pays communiste jusqu’à la moelle des os ?
    « Vous allez me présenter comme un agent de Pékin. La réalité est complexe ; je suis en permanence sur une ligne », confiait l’ancien Premier ministre de France au journal Paris Match lorsqu’en 2003, il est l’un des seuls représentants politiques occidentaux à se déplacer dans le pays en pleine pandémie de SRAS, ce qui lui confère une certaine aura sur place et renforce ses liens auprès des autorités locales. Il fut décoré quelques années plus tard, en présence du président Xi Jinping, de la médaille de l’Amitié devant 6 000 dignitaires chinois, comme l’avaient été Vladimir Poutine ou… Raoul Castro. Rien que du beau monde. C’est le même homme que mandata Sarkozy en 2008 afin qu’il mette de l’huile dans les rouages, Pékin n’ayant pas apprécié que le récent prisonnier de la Santé ait rencontré le Dalaï-Lama et vendu des frégates à Taïwan.
    Depuis janvier 2018, représentant spécial du ministère des Affaires étrangères pour la Chine, ainsi que membre du conseil d’administration de la China Europe International Business School de Shanghai, Raffarin s’est toujours bien gardé de prononcer les mots « dictature » et « censure » s’agissant de ce pays qu’il connaît sur le bout des doigts, bien qu’il ne pratique pas le mandarin, contrairement à son épouse qui parle couramment le chinois. C’est toujours le même Pékin — ou plutôt péquin — qui a posé avec l’empereur de l’industrie pharmaceutique Alain Mérieux les bases du laboratoire de haute sécurité dans la ville de Wuhan, la maudite patrie du Covid. On connaît la suite.
    Émissaire depuis maintenant plus de vingt ans de Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron, Raffarin donne des cours à la Business School de Shanghai contre espèces sonnantes et trébuchantes et se produit même à la télévision chinoise pour vanter les réalisations du régime. N’oublions pas également qu’il a été le premier à accueillir dans son Poitou natal un Institut Confucius, ces têtes de pont de l’infiltration de Pékin en Europe, institut qui a également essaimé à Paris avant d’aller poser ses valises à Tahiti et… à Nouméa, dont les volontés d’indépendance nous ont coûté une fortune.

    Castaner, d’« En marche » à la Longue Marche

    Autre figure de la capture des élites européennes choisies pour promouvoir « les nouvelles routes de la soie » : un certain Christophe Castaner qui, après son passage à Place Beauvau et sa présidence du conseil de surveillance du port de Marseille — c’est bien commode pour les Chinois d’avoir des relations pareilles — a été choisi par Shein en décembre 2024 pour jouer les conseillers, en même temps que Nicole Guedj, ancienne secrétaire d’État dans deux gouvernements Raffarin et militante des droits de l’homme — que pense-t-elle des persécutions contre les Ouïgours astreints au travail forcé dans les camps du Lao Gai ? — et Bernard Spitz, un ancien patron d’Allianz.
    Avec un cynisme absolu, Donald Tang, le patron de Shein, indiquait avoir recruté « l’acteur clé du secteur du transport international » qu’est Castaner, président (toujours en activité) de la société concessionnaire des autoroutes et du tunnel du Mont-Blanc, « pour son expérience significative dans l’administration publique, la gouvernance et la planification stratégique, ainsi que pour sa connaissance du territoire ». On ne peut être plus clair, et on voit les résultats de cette embauche aujourd’hui, alors même que Castaner s’est discrètement écarté de Shein et observe, de Conrart, un silence prudent maintenant que le BHV est tombé — qu’on le veuille ou non — dans l’escarcelle chinoise.
    Dès l’embauche de l’ancien ministre de l’Intérieur, la Fédération française du prêt-à-porter féminin avait déploré le « soutien apporté à Shein par d’anciens responsables politiques ». Peine perdue, car Castaner se disait prêt à travailler main dans la main avec une entreprise qui « a une vraie volonté de s’adapter aux attentes européennes et démocratise la mode européenne », à coups de 7 200 nouveaux modèles de vêtements par jour, qui inondent le marché mondial et rendent « accros » un grand nombre de personnes fragiles. L’ancien protégé du caïd marseillais Christian Oraison, abattu en 2008 de plusieurs balles à Manosque, assurait, dès la prise de ses nouvelles fonctions, que « Shein démocratise la mode pour tous » et critiquait vertement la proposition de loi visant à taxer les produits issus de la fast fashion.

    Une loi suspendue. Par qui, pourquoi ?

    Le 15 mars 2024, les députés votaient à l’unanimité une loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile. Aussitôt, le géant chinois se mettait en chasse et recrutait l’influenceuse Magali Berdah, établie maintenant à Dubaï après de nombreux déboires judiciaires en France, pour réaliser une vidéo dans laquelle elle partait à la rencontre des Français afin de défendre la fast fashion chinoise et adhérer à la cause de Shein et de son slogan : « La mode est un droit, pas un privilège. » Berdah, qui a également tâté de la politique en tournant des vidéos avec Zemmour, Le Pen, Ciotti et ne tarit pas d’éloges sur Bardella. Quinze mois plus tard, et après un travail de sape conjoint de Shein et Temu pour détricoter la loi — c’est le cas de le dire — le texte arrivait au Sénat où il perdait de sa substance initiale après des rencontres entre certains sénateurs — notamment Sylvie Valente Le Hir — et les dirigeants de Shein. Le texte était cependant voté en juin dernier et devait passer en commission mixte paritaire avant une adoption définitive. Mais le gouvernement bloque volontairement la tenue de cette réunion depuis des mois.
    Cerise sur le gâteau, l’Union européenne conteste le texte voté par le palais du Luxembourg, reproche à la France de cibler des prestataires étrangers comme Shein et Temu, et pointe le risque de voir émerger une restriction de la libre circulation des marchandises.
    Et pendant ce temps-là, Serge Papin, nouveau ministre du Commerce, se félicite que Shein ait accepté de supprimer sur son site Internet Market Place, qui vend des produits dont on ne sait pas d’où ils viennent et qui ne respectent aucune norme de santé, aucune norme environnementale, aucune norme sociale. Une broutille qui permet d’amuser la galerie et de mener en laisse le toutou France.
    Et pendant que Pékin accroît son emprise commerciale dans le pays, nos confrères de Radio France publient une intéressante vidéo rappelant que la famille royale qatarie possède plus de 70 immeubles de prestige à Paris et sur la Côte d’Azur, dont le prestigieux hôtel Martinez à Cannes. Grâce à un certain Nicolas Sarkozy, ces princes du désert bénéficient d’un avantage fiscal sur les plus-values accordé en 2008. C’est ainsi qu’après avoir vendu au milliardaire Xavier Niel, gendre du multimilliardaire Bernard Arnault, ce joyau de l’île Saint-Louis qu’est l’hôtel Lambert, Abdallah ben Khalifa Al Thani aurait dû débourser 7 millions d’euros. Elle n’est pas belle, la vie ?

    Françoise Monestier (Polémia, 12 novembre 2025)

     

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