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frédéric rouvillois - Page 9

  • Frédéric Rouvillois : “Etre ou ne pas être républicain”

    Le 2 février 2016, Martial Bild recevait, sur TV libertésFrédéric Rouvillois à l'occasion de la sortie de son livre Être (ou ne pas être) républicain (Cerf, 2015). Professeur de droit public à l’université Paris-Descartes, Frédéric Rouvillois est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire des idées comme Histoire de la politesse (Flammarion, 2006) ou L’invention du progrès (CNRS éditions, 2010) et plus récemment, Une histoire des best-sellers (Flammarion, 2011).

     

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  • Être ou ne pas être républicain...

    Les éditions du Cerf viennent de publier un essai polémique de Frédéric Rouvillois intitulé Être ou ne pas être républicain. Professeur de droit public à l’université Paris-Descartes, Frédéric Rouvillois est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire des idées comme Histoire de la politesse (2006), Histoire du snobisme (2008),  tous deux disponibles en format de poche dans la collection Champs Flammarion, ou L’invention du progrès (CNRS éditions, 2010) et plus récemment, Une histoire des best-sellers (Flammarion, 2011).

     

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    " Tous républicains ! Débordés, Jean-Pierre Chevènement et Jean-Louis Debré ! A gauche, à droite, aux extrêmes, la surenchère bat son plein. Chaque jour ou presque, elle voit s'écharper Manuel Valls et François Fillon, Najat Vallaud-Belkacem et Nathalie Koscuisko-Morizet, Jean-Vincent Placé et Bruno Le Maire. Mais aussi Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Avec, au sommet, Nicolas Sarkozy qui entend rebaptiser l'UMP de cet alias pour en disputer le monopole indu qu'exerceraient, depuis l'Elysée, François Hollande et le PS. Frédéric Rouvillois interroge ici, avec profondeur de vue et sans concession de ton, cette inflation. Il retrace l'envahissement progressif de ce vocable fourre-tout au gré des crises que marquent les ascensions conjointes de l'Europe et du Front national depuis les années 1980. Il détaille les diverses utilisations de ce mot culbutis, qu'il s'agisse des programmes des partis, des politiques des gouvernements, des définitions des institutions, tout au long de la Ve République. Il montre l'indétermination de ce méli-mélo terminologique à travers les âges, sous les autres cieux et jusque dans notre propre histoire, avec l'idéalisation de la séquence radicale-socialiste sous la IIIe République. De quoi le recours effréné à ce couteau suisse multifonctions est-il le nom ? Sinon de l'impuissance générale à dire et penser la France ? Un pamphlet implacable au cœur de l'actualité politique la plus brûlante."

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  • Autour du progrès...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous l'émission mensuelle de TV Libertés consacrée au débat d'idées, intitulée Les idées à l'endroit et animée par Alain de Benoist et Olivier François. Ce mois-ci, le débat est consacré à la question du progrès, avec autour de la table Frédéric Rouvillois, professeur de droit et spécialiste de l'histoire des idées, auteur notamment de L'invention du progrès (CNRS, 2011), Olivier Rey, mathématicien et philosophe, qui a récemment publié Une question de taille (Stock, 2014),  et Gaultier Bès, agrégé de lettres et animateur du mouvement des Veilleurs, auteur de Nos limites (Centurion, 2014).

     

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  • Apocalypse du progrès...

    Les éditions Perspectives libres viennent de publier Apocalypse du progrès, un essai de Pierre de La Coste, préfacé par Frédéric Rouvillois. Ancien journaliste au Figaro et à Valeurs actuelles, Pierre de La Coste travaille actuellement à la direction de la Recherche d’un grand groupe français du numérique.

     

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    " D’Hiroshima aux OGM, de Tchernobyl aux fichages numériques des populations, de Fukushima au changement climatique, le Progrès nous inquiète. De l’extase progressiste de Jules Verne et de Victor Hugo, il ne nous reste rien, sinon une vague angoisse. Le moment est de toute évidence venu de se dire que le Progrès, comme mouvement inéluctable de l’Humanité vers le Bien, qui fut peut être une religion de substitution, est devenu un rêve aujourd’hui transformé en cauchemar.

    Devant la crise de la croyance dans le Progrès, il faut s’interroger sur notre dernier grand récit. D’où nous vient cette croyance aussi inébranlable que notre foi religieuse d’antan ? Pourquoi s’inverse-t-elle sous nos yeux ? Vers quelle catastrophe peut-elle nous conduire ?

    Constater la faillite du Progrès-croyance, c’est s’attaquer au mythe fondateur de la modernité, clé de la domination de l’Occident sur le reste du monde.

    Cet ouvrage propose une lecture nouvelle du Progrès. L’ADN du Progrès comme la plupart des grands récits de l’Occident se trouve dans le christianisme et dans les soubresauts de la pensée chrétienne à travers les siècles depuis saint Augustin.  C’est à travers cette histoire revisitée que l’auteur nous guide dans un monde « plein d’idées chrétiennes devenues folles »  comme l’écrivait le grand écrivain catholique anglais G. K. Chesterton."

     

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  • Régions : en avoir moins pour en avoir plus...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Frédéric Rouvillois, cueilli sur Causeur et consacré au projet de redécoupage des régions, mollement annoncé par le Président de la République... Professeur de droit public à l’université Paris-Descartes, Frédéric Rouvillois est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire des idées comme Histoire de la politesse (2006), Histoire du snobisme (2008),  tous deux disponibles en format de poche dans la collection Champs Flammarion, ou L’invention du progrès (CNRS éditions, 2010) et plus récemment, Une histoire des best-sellers (Flammarion, 2011).

     

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    Régions : en avoir moins pour en avoir plus

    Michel Debré, le créateur de la Ve République, reconnaissait volontiers qu’il n’y a, dans l’ordre institutionnel, qu’un nombre restreint de problèmes, toujours les mêmes, et un petit nombre de solutions plausibles auxdits problèmes. Il n’aurait pas été surpris, par conséquent, de voir revenir sur le devant de la scène, à l’occasion de la conférence de presse du président Hollande, la vieille question des régions et de leur nombre, sur laquelle lui-même s’était penché à plusieurs reprises après la Libération.

    Aujourd’hui comme au début de la IVème République, à l’époque où Michel Debré écrivait l’essai qui le rendit célèbre, La Mort de l’État républicain (1947), tout le problème est celui de l’efficacité du découpage administratif – laquelle dépend très directement de l’étendue des collectivités territoriales. En 1947, Debré notait ainsi que «  l’étroitesse de notre division administrative ne permet plus de donner une vie active » aux départements » : notamment parce que les choses ont un peu changé depuis l’époque où l’Assemblée constituante décidait de découper la France en 83 départements  en fonction du temps nécessaire pour se rendre à cheval au chef-lieu de la circonscription. Méfiant à l’égard d’un retour aux régions, Michel Debré préconise alors – mais en vain -, une refonte en profondeur de la carte administrative, redécoupée en 47 grands départements. De nos jours, en fonction du même objectif d’efficacité et de rationalisation, on ne peut que s’interroger sur le maintien, contre vents et marées, d’une division en régions issue à l’origine de la loi Frey du 5 juillet 1972, laquelle avait alors découpé la France continentale en 21 Etablissements publics de coopération interdépartementale, transformés en régions par la loi Deferre du 2 mars 1982. Quarante ans plus tard, alors que la région s’est vue attribuer par l’article L. 4221 -1 du Code général des collectivités territoriales « compétence pour promouvoir le développement économique, social, culturel, scientifique de la région et l’aménagement de son territoire et pour assurer la préservation de son identité », comment pourrait-on se satisfaire d’une division établie sous la présidence de Georges Pompidou en fonction de considérations conjoncturelles, de tractations plus ou moins opaques et de négociations avec les satrapes politico-économiques locaux ? Comment s’en contenter alors que, de toute évidence, beaucoup de régions françaises sont manifestement trop réduites, et donc trop faibles, à la fois financièrement et démographiquement – 14 régions comptant moins de 2 millions d’habitants, et les trois départements du Limousin n’atteignant pas les 800 000 habitants, soit 15 fois moins que l’Île-de-France. En lui-même, mais aussi par comparaison avec les circonscriptions administratives de même niveau des autres grands Etats européens, le découpage de 1972 paraît donc franchement obsolète, n’étant plus ni cohérent, ni conforme à l’objectif d’efficacité qui, en la matière, devrait être seul pris en compte.

    Le passage de 21 à 15 ou 16 régions, évoqué par le Président de la République dans sa conférence de presse, correspond ainsi à une nécessité difficilement contestable : on notera que François Hollande rejoint ce faisant les projets développés dans l’entourage de son prédécesseur Nicolas Sarkozy à l’occasion de la révision générale des politiques publiques (RGPP) – l’un des meilleurs spécialistes de la question, le professeur Olivier Gohin, ayant ainsi suggéré en 2011 d’établir, en métropole, «  des régions moins nombreuses et plus vastes – une dizaine ». Les grands esprits se rencontrent.

    Quant aux inconvénients d’une telle rationalisation, ils sont imaginaires, ou dépassés.

    Imaginaires, notamment dans la mesure où les régions actuelles, issues de la loi de 1972, n’ont bien souvent aucune consistance, aucune identité historique ou culturelle. Les deux Normandie, par exemple, créées pour satisfaire les deux métropoles régionales que sont Rouen et Caen, rappellent plutôt ce fameux sketch des Monty Python où un alpiniste qui voit tout en double décide d’escalader les deux Kilimandjaro. Qui, par conséquent, pourrait s’y sentir suffisamment attaché pour regretter sérieusement une refonte de la carte ? Quant à l’argument de la proximité entre la capitale régionale et la périphérie, il faut bien reconnaître qu’il a perdu beaucoup de sa pertinence depuis la fin de la traction hippomobile et l’invention du téléphone – sans même parler du fait que l’on est rarement obligé de se rendre en personne au chef-lieu de la circonscription.

    De façon plus sérieuse (et plus politique), Michel Debré évoquait en 1947 la possibilité d’une montée des autonomismes, voire de tendances séparatistes : dans l’hypothèse où seraient créées des régions significatives et où renaîtraient par conséquent « les petits parlements de Bretagne, Languedoc ou d’Alsace, la grande qualité de la France, son unité indiscutée, risque(rait) d’être atteinte sans retour ». Si elle instituait des collectivités suffisamment vastes et puissantes, la régionalisation pourrait selon lui entraîner le glissement progressif vers une fédéralisation – alors que le risque serait nul avec des départements mêmes élargis, et faible avec des régions de petite taille. Cependant, si Michel Debré éprouve alors une telle crainte, c’est au vu de la situation politique générale – celle d’un État républicain moribond, exténué par le parlementarisme absolu de la IVème république, et par conséquent incapable d’empêcher d’éventuelles dérives. En revanche, il reconnait que le problème ne se poserait plus «  à l’intérieur d’une constitution présidentielle » – ni a fortiori, d’une « monarchie républicaine », comme celle qu’il contribuera à établir onze ans plus tard, avec la constitution de la Ve république.

    Et en définitive, le seul véritable obstacle à une telle réforme est celui que Debré fustigeait déjà du temps de Vincent Auriol : c’est celui qui résulte de l’immobilisme, du « conservatisme » des élites locales, de la crainte « de déranger un certain nombre d’habitudes ou d’intérêts » particuliers. Et le cas échéant, de la timidité d’un pouvoir qui n’ose pas imposer ses propres projets, même lorsqu’ils sont manifestement conformes au bien commun.

    Frédéric Rouvillois (Causeur, 17 janvier)

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  • Un président très ordinaire...

     

    Nous reproduisons ci-dessous un texte drôle et mordant de Frédéric Rouvillois, cueilli sur Causeur et consacré à la présidence «normale» de François Hollande. Professeur de droit public à l’université Paris Descartes, Frédéric Rouvillois est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire des idées comme Histoire de la politesse (2006), Histoire du snobisme (2008),  tous deux diponibles en format de poche dans la collection Champs Flammarion, ou L’invention du progrès (CNRS éditions, 2010) et plus récemment, Une histoire des best-sellers (Flammarion, 2011).

     

     

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    Hollande, un président très ordinaire

    A six heures moins dix, comme tous les matins, le radio réveil se mit à hurler, et François, à tâtons, dut s’y reprendre à trois fois pour le faire taire. Il ne voulait surtout plus d’embrouilles avec les voisins du dessus qui se plaignaient aigrement de ces réveils en sursaut et qui pour se venger taguaient régulièrement sa porte et sa boîte aux lettres. Le calme rétabli, François ouvrit un œil avec difficulté. La nuit avait été brève, et encore, il avait eu de la chance qu’un des gardes du corps puisse le véhiculer jusqu’à Bobigny. Lorsqu’ils étaient revenus de Bruxelles avec Pierre, Laurent et Arnaud, le RER ne fonctionnait plus, et la question de son retour nocturne l’avait perturbé pendant une bonne partie du Conseil européen. Il faut dire que ce n’était pas normal, tout de même, ces réunions qui se prolongeaient indéfiniment et se terminaient à point d’heure, longtemps après le départ de la dernière rame ou du dernier bus… C’est vrai aussi qu’il aurait pu utiliser, pour une fois, la Twingo officielle garée devant l’Élysée. Mais il avait toujours un peu peur de se faire vandaliser, même maintenant que la voiture avait été banalisée, repeinte en beige et dépouillée de tout insigne distinctif. Décidément, il valait mieux prendre les transports en commun.

    Émergeant doucement de son demi-sommeil, François se souvint à ce propos qu’il devait deux tickets à Raymond, le portier-adjoint de l’Élysée ; ce mois-ci, entre un G 20 à l’autre bout du monde, la guerre en Syrie qui se prolongeait, la sortie de la Grèce, la faillite de l’Espagne, les sommets européens et les Conseils des ministres en veux-tu en voilà, il n’avait pas eu le temps de recharger son passe Navigo cinq zones. Et il envisageait avec terreur l’idée de se faire contrôler en infraction par des agents de la RATP, vraisemblablement marinistes, qui seraient trop contents d’aller baver auprès de la presse de droite. Il imaginait d’ici les gros titres duFigaro ou de L’Express : « Mon président est un tricheur ! », « Ce n’est pas normal de ne pas payer son billet », « Le retour des privilèges », « L’Etat des passe-droits », etc, etc. Et hop, en un instant, des années d’efforts qui partent en fumée. Il préférait ne pas y penser. D’ailleurs, il fallait qu’il se dépêche un peu. Il se cala sur l’oreiller, essayant de repérer ses savates dans l’obscurité de la chambre. Celle-ci ne payait pas de mine, mais, justement, c’est ce qui avait plu aux reporters de Paris-Match. Ça et le lit IKEA, republican size, comme il disait parfois, qu’il avait eu tant de mal à monter après le départ de Valérie.

    Ça aussi, c’était normal. De nos jours, les couples ne durent plus, et honnêtement, il ne pouvait pas lui en vouloir, à Vava, d’avoir eu du mal à supporter la vie en HLM, les désagréments de la cité, les quolibets des vendeuses de l’hypermarché et le regard narquois de ses collègues venus photographier le F3 présidentiel avec vue plongeante sur le périph. La chambrette n’avait qu’un inconvénient, c’est qu’il risquait toujours d’égarer quelque chose dans ce désordre. Comme lorsqu’il était parti en car, l’autre semaine, pour se rendre au Portugal en visite officielle, et qu’il avait laissé la valisette nucléaire derrière le caddie rempli de packs de lait écrémé. Ou la fois où il était allé avec Laurent à Beauvais prendre un avion de la Ryanair pour Dakar, et qu’il s’était aperçu, rouge de confusion devant les douaniers goguenards, qu’il avait oublié son passeport. Maintenant, il en souriait, mais sur le moment, ça avait été terrible, il avait fallu appeler le Quai d’Orsay pour décommander la réunion avec le président sénégalais, et tout le toutim. Mais bon, c’est comme ça, on est normal ou on ne l’est pas.

    Dehors, sous la lumière blême des réverbères, les parkings de la cité étaient luisants de pluie et déjà noirs de monde. François entendit distinctement ses voisins du dessus, furieux d’avoir été réveillés une fois de plus par « le petit gros du douzième étage », comme ils l’appelaient. Et un bref instant, comme souvent les matins où il manquait de sommeil, il se dit que, quand même, il avait la belle vie, autrefois, avant de devenir président de la République.

    Frédéric Rouvillois (Causeur, 8 juin 2012)

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