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  • La finance pousse au crime...

    Les éditions Choiseul viennent de publier, sous la direction de Xavier RauferLa finance pousse au crime, un recueil de textes consacrés à la pénétration du monde de la finance mondialisée par celui du crime organisé. Parmi les contributeurs, on trouve le commissaire divisionnaire Jean-François Gayraud, Charles Prats, magistrat et membre du Conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégique, Pascal Junghans, journaliste et spécialiste de l'intelligence économique, et Noël Pons, conseiller au Service Central de Prévention de la Corruption.

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    "Et si, dans le monde de l’après-Guerre froide, la finance globalisée était devenue plus qu’un objet de convoitise, l’épicentre même d’une prédation géante et largement impunie ? Avec la crise des subprimes, Wall Street a révélé un visage inquiétant : celui d’élites « en cols blancs » certes cupides et arrogantes, mais aussi truqueuses et fraudeuses. Profitant de la dérégulation, la finance américaine a importé dans l’univers policé de la haute finance les pires méthodes du banditisme classique, celui des « cols bleus ». Elle s’est transformée en véritable « scène de crimes » dont les auteurs resteront largement impunis. Les États appelés à la rescousse de banques irresponsables ont vu leur dettes souveraines plonger, la croissance stagner, l’inflation et le chômage augmenter. Pourtant, deux ans après cette crise majeure, tout semble presque oublié et revenu à la « normale » : business as usual. Les grands financiers ont repris leurs mauvaises habitudes puisqu’aucune réforme essentielle de la finance internationale n’a réellement vu le jour. Une certitude donc : la prochaine crise financière à forte dimension frauduleuse n’est plus désormais qu’une question de date."
     
     
     
    Sommaire

    Avant-propos

    Xavier RAUFER 

    La Société humaine, la finance, le crime

    Xavier RAUFER 

    L’affaire Madoff

    Xavier RAUFER, Jean François GAYRAUD 

    Subprimes : crise innommable, donc incurable ? Ou comment récompenser les fraudeurs…

    Jean-François GAYRAUD 

    Mystères et ruses de la « corruption douce »,

    Noël PONS 

    Prédation financière au préjudice de l’État

    Charles PRATS 

    Les ADR non parrainés, nouveau trou noir de la finance mondiale,

    Pascal JUNGHANS 

    Chronologie d’une tragédie. D’une crise de l’endettement privé à une crise de l’endettement public

    Jean François GAYRAUD 

    Glossaire. Les dix mots/maux de la crise

    Jean François GAYRAUD 

    Bibliographie commentée

    Jean François GAYRAUD 

    À propos des auteurs



     

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  • L'art de bâcler ses guerres...

    Nous reproduisons ci-dessous ce point de vue de Georges-Henri Bricet des Vallons, publié dans Valeurs actuelles (18 août 2011), lucide et sans concession sur l'inconsistance de la politique de notre pays dans la guerre d'Afghanistan. Chercheur en sciences politiques, spécialisé dans les questions stratégiques, Georges-Henri Bricet des Vallons est l'auteur d'un essai intitulé Irak, terre mercenaire (Favre, 2009) et a dirigé un ouvrage collectif intitulé Faut-il brûler la contre-insurrection (Choiseul, 2010).



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    L'art de bâcler ses guerres



    Avant de savoir finir une guerre, il faut savoir la commencer. On ne sait ce qu’il y a de plus accablant dans l’annonce de notre retrait d’Afghanistan, le mois dernier : notre mimétisme vis-à-vis des Américains ou, ce qui va de pair, l’inconsistance totale du politique dans la conduite de la guerre ? Tout au long de ces dix années de conflit, l’Élysée n’aura été que de demi-mesure en demi-mesure. Ceux qui décident de faire la guerre à moitié l’ont perdue dès le départ et complètement. Voilà la leçon. Elle est définitive et implacable.

    La suite de notre retrait d’Afghanistan, achevé en 2014 ? On la connaît. Les écoles pour femmes fermeront. La burqa reprendra pleinement ses droits à Kaboul. Musique et cinéma seront à nouveau bannis.

    Voilà pour l’argument, pour l’affichage télégénique. La corruption endémique des forces afghanes n’en fait qu’une armée mexicaine au service d’une féodalité décrépite, qui sera incapable de freiner sa dislocation ethnique et tribale après le retrait des troupes occidentales, enfin disons françaises, puisque les Américains, pas assez sots pour laisser le trésor de guerre à la Chine, ne feront que réduire la voilure et resteront bien après 2014 pour exploiter les 1 000 à 3 000 milliards de dollars de gisements miniers et fossiles que recèle le sous-sol afghan. Ils se concentreront sur le pays “utile”, entendez celui qui rapporte. Comme en 1996, où l’empire s’était fort peu ému de la victoire des talibans, les États-Unis négocieront avec le nouveau gouvernement de coalition formé par les réseaux Karzaï et ceux du mollah Omar une rente suffisante pour étouffer en surface les velléités antioccidentales et garantir la sécurité du Transafghanistan Pipeline. Les logiques de baronnies reflueront, le pays se déchirera à nouveau et la routine ancestrale de la guerre civile afghane reprendra ses droits, sans pour autant représenter une menace globale. Il n’y aura, comme aujourd’hui, ni paix ni guerre véritables.

    Seigneurs de guerre et talibans peuvent dire merci aux torrents de dollars que les Américains ont jetés à fonds perdus dans l’effort d’une chimérique reconstruction d’une nation jamais construite et qu’ils n’ont, d’ailleurs, jamais eu l’intention de construire : 400 millions de dollars par an auraient ainsi été brûlés au profit des rebelles, selon le Congrès américain. L’empire a acheté la paix tactique en Afghanistan comme on achète la paix sociale dans nos banlieues mais, cahin-caha, il tient le pays, grâce, il faut le dire, à l’apport de ses supplétifs européens, merveilleuse béquille prête à tout pour satisfaire un hégémon boiteux, qui traîne et endure son ahurissant budget militaire de 700 milliards de dollars comme un pied bot.

    Le cynisme de la gestion américaine a au moins le mérite de servir, sinon son peuple, tout du moins sa puissance géoéconomique. Mais que dire de notre rôle à nous Français dans cette guerre ? Certes, sur le fond, cette décision est bonne : la guerre n’a jamais été menée pour servir l’intérêt de la France. Nous n’avons jamais été en Afghanistan des alliés pour les Américains, tout au plus un bien utile réservoir de main-d’oeuvre destiné à faire de la tactique de détail et c’est ce que nos hommes ont fait, avec une grande témérité et un grand panache. La conclusion annoncée de “notre” guerre, l’extraordinaire gâchis d’énergie et d’argent qu’elle contresigne, n’en prend que plus aux tripes. Que vaudront nos succès tactiques en Kapisa et en Surobi, sur le temps long ? Que restera-t-il de l’action des colonels Le Nen, Heluin, Durieux ? Une Bronze Star, juste récompense due aux vassaux, remisée sur l’étagère poussiéreuse d’un musée de régiment ? Tribut de la servitude volontaire.

    Enfin, au bilan de cet engagement bâclé, il faudra se souvenir du mépris, de l’extraordinaire mépris du politique et de ses calculs d’épicier : faut-il rappeler que le ministère de la Défense a attendu 2011 pour reconnaître officiellement notre engagement en Afghanistan comme une “guerre”, simplement pour ne pas avoir à payer les frais de la campagne double à nos soldats ?

    Les simulacres cérémoniels ont tendance à nous faire oublier que, dans l’alcôve des ministères, le démantèlement de l’outil militaire, déjà cassé, va son train : effectifs sabrés par dizaines de milliers à la hache de la RGPP qui tient lieu à notre classe politique de seul plan stratégique, réformes menées en fonction de postulats purement technocratiques comme celle, aberrante, des bases de défense ou du système d’information financière Chorus, réduction continue du format et du contrat opérationnel des armées, abandon de nos positions en Afrique, non-respect systématique des lois de programmation budgétaire, etc. Ce débat, ce n’est pas aux hommes politiques, qui se satisfont trop bien de la marginalité des questions de défense, qu’il incombe de le porter, mais bien aux armées, à nos officiers, à nos soldats. C’est eux et eux seuls qui sont en mesure de mettre les enjeux de la défense au cœur de la campagne. Pour ce faire, et pour exorciser définitivement le fantôme de 1940, il faut qu’ils parlent : haut et fort. 

    Georges-Henri Bricet des Vallons ( Valeurs actuelles, 18 août 2011)

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  • Contre le Système ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un article Javier Ruiz Portella, publié par Polémia et consacré à l'actuelle révolte de la jeunesse espagnole. Javier Ruiz Portella est l'auteur et l'initiateur du Manifeste contre la mort de l'esprit qui a été signé par de nombreuses personnalités espagnoles du monde de la culture (Alvaro Mutis, Zoé Valdès,...).

     

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    La « Spanish Revolution » ou le Mai-2011 espagnol

    Certains éléments de ce qui est en train de se passer lors de ce Mai-2011 espagnol sont certainement pleins d’ombre. D’autres, par contre, sont rayonnants de lumière. C’est là un double sentiment qui ressemble très fort à ce que l’on peut éprouver à propos du Mai-68 français, dont la double lecture nous a amené à publier, lors de son 40e anniversaire, un article louant ses vertus et un autre combattant ses égarements.

    Commençons par les zones d’ombre : le mépris du passé

    Certaines questions, quelque peu « folkloriques », si l’on veut, ne sont pas moins significatives de l’esprit qui marque ceux qui, par milliers, sont en train de se rassembler ces jours-ci jusque dans soixante villes de toute l’Espagne. C’est ainsi que, lorsque des drapeaux espagnols ont fait leur apparition sur la Puerta del Sol de Madrid, ils ont été conspués et il a fallu les enlever face au cri majoritaire de « Dehors tous les drapeaux ! » Voilà un bien étrange pays que l’Espagne ! Probablement le seul au monde dont le drapeau ne peut pas ondoyer lors d’un acte public de protestation. (Tout se passe comme s’il s’agissait d’une bannière partisane. Car c’est bien ainsi, voilà la déchirure, qu’elle est ressentie par la partie des Espagnols qui ne se reconnaissent que dans le seul drapeau de la République ; tout comme les Français antiroyalistes du XIXe siècle ne se reconnaissaient, par exemple, que dans le drapeau tricolore et rejetaient la bannière ornée de la fleur de lys.)

    Poursuivons avec d’autres faits pleins de signification. Lors du rassemblement à Palme de Majorque, les manifestants ont changé le nom d’une place, en enlevant celui de Jaime Ier, le grand roi du Moyen Age qui, après avoir conquis la province de Valence et l’île de Majorque aux Arabes, unifia le royaume d’Aragon. Mais ce que les jeunes manifestants reprochaient à Jaime Ier, ce n’était pas d’avoir combattu le pouvoir musulman. S’ils l’avaient su, loin de se borner à enlever la plaque, ils l’auraient probablement cassée et souillée… Mais, compte tenu du désert qu’est notre système éducatif, ils n’avaient sans doute pas la moindre idée de qui était le personnage dont ils dénigraient le nom. Il leur suffisait que ce soit un roi, un héros, un reste de la présence de notre passé : ce passé qu’ils essayaient d’effacer, de mépriser, tout comme il est méprisé (ou ignoré) par l’ensemble de notre époque.

    Il y a plus. Les « indignés », comme ils s’appellent eux-mêmes, ont lu publiquement, à la Plaza de Cataluña de Barcelone, le fameux best-seller Indignez-vous ! de Stéphane Hessel : ce mélange de vacuités et d’angélisme mièvre auquel je viens moi-même de répondre en publiant la plaquette ¡Escandalizaos! [Scandalisez-vous !] (1).

    Si l’on y ajoute que les communistes d’Izquierda Unida, tout comme d’autres gauchistes purs et durs, se sont infiltrés dans le mouvement en essayant d’en tirer le plus de profit, l’affaire paraît entendue, n’est-ce pas ? Et pourtant, non. L’affaire est extrêmement complexe et c’est dans toute sa complexité qu’il convient de l’envisager : sans nous offusquer par tout ce qui nous gêne ; en oubliant des puretés impossibles à atteindre ; en visant, en définitive, l’essentiel.

    Qu’est-ce que l’essentiel ? L’imprévisible, l’inattendu !

    L’essentiel c’est, d’une part, la spontanéité indubitable qui a fait éclater un mouvement qui, tout en soulignant encore une fois l’énorme importance d’Internet dans la lutte contre des pouvoirs qui semblent tout contrôler, a démontré ce qu’un Dominique Venner est en train de répéter depuis longtemps : l’histoire est par définition imprévisible. Lorsqu’aucun espoir ne semble plus se dessiner à l’horizon ; lorsque les eaux sont si calmes qu’elles semblent mortes ; lorsqu’elles sont fermement contenues par de hautes digues levées par le pouvoir, c’est alors, au moment le plus inattendu, que ces mêmes eaux peuvent pourtant déborder et tout noyer.

    Vont-elles en l’occurrence tout noyer ? Ou, par contre, elles ne vont rien noyer et c’est en eau de boudin qu’elles vont finir ? Nous n’en savons rien et personne ne peut s’aventurer au petit jeu des prévisions. Risquons-en une, pourtant. Le plus probable, c’est que les eaux qui ont commencé à déborder ne noieront finalement rien. Le plus probable, c’est que l’on assiste à la dissolution progressive d’un mouvement qui est dépourvu de toute véritable direction, qui n’a ni chefs ni figures charismatiques pour le diriger – quelque chose dont les « indignés », poussés par leur égalitarisme suicidaire, se vantent même…

    Quoi qu’il arrive, quelque chose est pourtant manifeste : des milliers d’Espagnols, jeunes pour la plupart, entourés d’une grande sympathie populaire, des milliers d’Espagnols qui n’ont rencontré aucune hostilité sociale, se sont mobilisés avec une force jusqu’à présent inconnue contre le Système qui, dirigé par sa caste politico-financière, nous a conduits à la crise actuelle. (Nous l’avions toujours dit, rappelez-vous : sans une grande crise, très profonde, très dure, rien ne pourra jamais bouger d’un pouce.)

    Et pourtant, c’est vrai : la façon dont le Mai espagnol conteste l’actuel ordre des choses, ce n’est pas la façon que nous aimerions, ce n’est pas celle que nous approuverions sans ciller. Dans l’esprit des « indignés », tout est absorbé par la revendication économique. C’est du reste bien logique : enfants de notre temps, ils sont aussi matérialistes que celui-ci. Si au lieu d’être voués au chômage et à des salaires de 1.000 euros ou moins, ils touchaient des salaires de 1.500 ou 2.000 euros, pas une seule manifestation n’aurait vu le jour et personne ne serait ému face aux manigances des puissants. Tout comme personne ne s’en émouvait lorsque les vaches étaient grasses.

    Voilà ce qu’il en est. Personne, certes, n’est en train de se manifester, ni personne ne va jamais se manifester (sauf, peut-être, les lecteurs de ce journal) contre « la mort de l’esprit » (2). Ce n’est certes pas l’absurdité de notre vie dépourvue de sens et d’horizon ; ce n’est certes pas la vulgarité, la bêtise et la laideur d’un monde dépourvu autant de grand art que de beauté quotidienne ; ce ne sont certes pas de telles choses qui peuvent ébranler les foules.

    Et alors ? Qu’importe ! Cela importerait beaucoup, cela serait même proprement catastrophique, si le profond changement de sensibilité et d’imaginaire, tout ce chambardement de notre conception du monde, tout ce bouleversement qui, comme dirait l’autre, « est la seule chose qui peut nous sauver », était au coin de la rue ou, tout au moins, à l’horizon. Mais ce n’est pas le cas : la question ne se pose nullement avec imminence, c’est là une affaire à longue portée, elle est tout sauf immédiate.

    Derrière la bouffe et le travail, la contestation du Système

    Ce qui est bien immédiat c’est qu’en dessous de ce qui pousse les manifestants, en dessous de ce malaise axé sur les questions de la bouffe et du travail – des questions, d’ailleurs, nullement dédaignables –, se trouve quelque chose qui n’y avait jamais été : la contestation de notre système politique. La conviction ou du moins l’intuition de l’immense tromperie, de la grande farce : le sentiment que ce qui se déploie sous le nom de « démocratie » – ce nom vide et compassé que nos politiciens répètent jusqu’à la nausée – n’a rien à voir avec celle-ci.

    « Ils ne nous représentent pas ! » « Ne les votez pas ! » « Contre tous les partis ! » « Contre le système corrompu du PPSOE ! »… (3) s’écrient les manifestants. On n’avait jamais rien vu de pareil. Surtout parce qui est opposé à la démocratie actuelle n’a rien à voir avec une quelconque dictature. C’est bien la première fois qu’on lutte résolument contre le Système – contre le libéral-capitalisme, si l’on préfère – sans prétendre abolir le marché et sans prôner rien qui aurait à voir avec la « dictature du prolétariat ».

    « La lutte des classes » chère au marxisme, ce puits sans fond de haine et de ressentiment, voilà ce qui a disparu de la scène. On ne trouve ici nulle trace des deux grands mots qui nous ont conduits jusqu’aux grands malheurs du XXe siècle. Personne n’a jamais prononcé ici – personne n’y a même songé – ni le mot bourgeoisie ni le mot prolétariat. Le mot capitalisme non plus. Ou plutôt si. A la Puerta del Sol madrilène (à la Porte du Soleil, donc…) une affiche proclamait : « Ni capitalisme ni socialisme ».

    Et pourtant, l’enjeu qui pousse les foules dans la rue n’a rien à voir non plus avec le réformisme social-démocrate qui, au fil des années, a fini par conduire au « socialisme caviar » des DSK et autres multimillionnaires et magnats socialistes : les plus fermes défenseurs de l’actuel ordre financier et déprédateur.

    C’est contre les requins des finances, c’est contre la convoitise spéculative qui nous ruine tous – y compris une partie importante des entrepreneurs productifs – que se lève une protestation dont les principales revendications économiques consistent dans des choses telles que : expropriation des logements invendus de la bulle immobilière, cette spéculation démente qui a conduit l’Espagne au bord de la faillite (c’est à plus d’un million qu’on évalue les logements jamais vendus : toute une métropole vide s’éparpillant, telle un fantôme, sur l’ensemble du pays) ; interdiction des rachats des banques, ainsi que du placement de leurs bénéfices sis dans des paradis fiscaux ; adoption d’une taxe sur les transactions internationales (la « taxe Tobin », comme on l’appelle).

    « Nous sommes des personnes, non pas des produits du marché »

    Comment ne pas soutenir de telles revendications ? Comment ne pas appuyer surtout l’esprit qui les sous-tend et qui s’exprime dans le Manifeste lancé au début de la protestation ? On pouvait y lire : « Ce qu’il faut, c’est une Révolution éthique. Nous avons placé l’argent au-dessus de l’être humain, et nous devons le mettre à son service. Nous sommes des personnes, non pas des produits du marché. »

    Javier Ruiz Portella (Polémia, 23 mai 2011) 
    (Traduit par l’auteur pour Polémia)

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  • D'un totalitarisme l'autre...

    Le numéro 60 de Flash, le journal gentil et intelligent, nous propose un dossier consacré au néo-totalitarisme et à son hyper-classe dominatrice et corrompue. On pourra lire des articles de Pierre le Vigan, Christian Bouchet et Nicolas Gauthier, et on retrouvera le bloc-note d'Alain Soral !...

     

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    Au sommaire :

    D’UN TOTALITARISME L’AUTRE… L’hyper-classe des voleurs, des menteurs et des parasites !

    • Pierre Le Vigan : Staline, Hitler, Mussolini, Pol Pot : “Hier, ils voulaient changer l’homme”

    • Christian Bouchet  : Ben Ali, Moubarak, Kadhafi : “Aujourd’hui, ils en profitent !”

    • Nicolas Gauthier : Sarkozy, Bruni : “Et nous, quand est-ce qu’on les vire ?”

    • Alain Soral s’indigne contre Sarkozy, le dîner du CRIF et “les nouvelles racines juives de la France”

    • Jean-Claude Lauret se penche sur la vie de Dashiell Hammett : “Au temps de la prohibition, les années folles du roman noir”

    • Topoline est allée voir le paquebot France au musée de la Marine, l’ancien et le nouveau, pour sauver l’honneur national…

    • Mondialisation : “Les dangers de la planche à billets”, encore un vieux truc pour nous couler !

    • Rugby : Sonny Bill Williams, notre nouveau champion ?

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  • Le populisme en débat...

    Vous pourrez regarder ci-dessous l'émission "Ce soir ou jamais !" du 17 janvier 2011, animée par Frédéric Taddéi et consacré au populisme, à laquelle participaient Alain de Benoist, Alain Soral, Michel Maffesoli, Natacha Polony, Marc Weitzmann, Jacques Rancière, Clémentine Autain et Bernard Stiegler.

     


    Alain Soral dans ce soir ou jamais 17 janvier 2011
    envoyé par ERTV. - L'info video en direct.

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  • Des mous et des dieux...

    Juste pour casser l'ambiance et pour briser l'unanimisme, toujours un peu inquiétant, de la bonne presse à propos du film Des hommes et des dieux, de Xavier Beauvois, nous reproduisons cette tribune de Marie-Thérèse Bouchard, signalée par Novopress.

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    Des mous et des dieux
     
    Pour ceux qui ne veulent plus jamais entendre Le Lac des Cygnes de la même manière, il y a Des Hommes et des Dieux. Ce film sublime, rythmé par un tempo plus lent qu'un larghetto esthétique, nous offre une splendide leçon de vie, aussi cruelle que les flammes de l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie. Où l'on apprend non sans un étonnement de païen christianisé de loin que le meilleur moyen de conserver sa vie est de la perdre sur terre pour la retrouver dans les Cieux. Où l'on décide donc de se rêver autrement que comme adorateur de la religion de la mort. Où le martyre de moines est donné comme un exemple à un peuple qui se déteste déjà. Où l'apologie de l'islam dépasse l'entendement, dans un contexte qui se veut un hommage à ceux qui ont choisi la disparition, espérant trouver la lumière dans un tombeau.

    Il y a dans Des Hommes et des Dieux, l'amour de la vie des autres mais un détachement complet concernant la sienne, ce à quoi on reconnaît les grands hommes, ceux qui ne craignent pas la mort, mais l'accueillent à bras ouverts après avoir réalisé une tâche qui les dépasse et qui dure après leur trépas. Les religieux, vaches à lait du bled, sont morts pour avoir refusé l'aide d'un Etat corrompu et se sont donc fait massacrer par des forces anarchistes tout aussi corrompues. On saisira la nuance chez saint Jean, qui lui, a assuré une réelle mission, contrairement à nos amis en soutane, fournisseurs officiels de godasses aux miséreux de l'Atlas et serreurs de paluches des terroristes venus gentiment dans un monde pacifique leur réclamer des médicaments la veille de la naissance d'Issa. Non pas que je remette une seconde en question la haute voltige spirituelle de ces gens, je ne suis qu'une salope mortelle, quand je suis en danger, je cours ; mais je me permets de me demander si mourir ainsi a pu servir à répandre le message du Christ en terre musulmane. Tendre la joue gauche peut impressionner des peuples déjà civilisés ; tendre la joue gauche devant des bourrins à kalache est une marque de faiblesse. Ici, point de christianisme civilisationnel, car la civilisation n'aurait pas même le temps d'éclore dans ce dolorisme mêlant beauté des chœurs et beauté de l'âme admirant la faucheuse. Le christianisme qu'il nous reste, ce christianisme identitaire auquel nos tripes se raccrochent est celui des cathédrales qui s'imposent, des chants grégoriens jaillissant des poitrines, faisant éclater le verre, des Stentor vainqueurs plutôt que des martyrs heureux de leur sort, heureux d'une mort cinégénique et inutile. Notre civilisation chrétienne a pu le rester grâce aux fracasseurs de crânes de Maures, nullement grâce aux moines tendant le rectum à Mahomet dans une logique d'amour de l'autre et de respect de sa domination. Le christianisme, c'est l'alliance du profane et du sacré en permanence, ici est sa seule voie de salut. L'église est belle quand, contre ses murs rebondissent les notes de Bach et de Haendel, jamais l'église n'est plus laide que lorsque retentissent les voix chevrotantes des textes débiles des chrétiens débordant d'amour pour quiconque, sauf pour le blanc qui fait la manche sur le parvis de « la maison de Dieu ».

    Cette religion, virile, pure comme le cristal, mystérieuse pour des générations d'étudiants en musicologie, philologie, philosophie, est devenue l'égérie de Télérama quand elle offre au monde des septuagénaires prêts à mourir par solidarité envers les blédards d'outre-Méditerrannée qui n'attendent d'eux que du Doliprane payé par la Versaillaise en quête de bonnes actions mensualisées.
     
    Marie-Thérèse Bouchard ( Blog Marie-Thérèse Bouchard, 3 octobre 2010)
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