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bobos - Page 3

  • Tranches de vie...

    Les éditions Dargaud viennent de rééditer en un volume unique les cinq tomes de la bande-dessinée de Gérard Lauzier, Tranches de vie, publiés initialement il y a plus de trente ans.

    Une excellente nouvelle que cette réédition car l'auteur avait disparu des rayonnages de librairie depuis longtemps. C'est la bd anar de droite par excellence, drôle, grinçante et cruelle. Au détour d'une soirée, d'une partouze ou d'un repas d'affaires, on y croise des soixante-huitards virant gauche caviar et des jeunes cadres dynamique de la droite avancée moderne et décrispée, bref les parents de nos bobos, bling-bling et autres hipsters d'aujourd'hui... Fric, cul, esbrouffe, psychanalyse et ethnomasochisme, c'est le panorama de la décennie 1975-1985, qui peut servir de complément en images du livre de Zemmour, Le suicide français (Albin Michel, 2014)... Bonne lecture !

     

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    " Lucide et corrosif, le trait et l'humour de Lauzier appuie là où ça fait rire. Attention, l'intégrale des Tranches de vie provoque grincements de dents et fous rires nerveux. Dans les pages de Pilote arriva un jour un auteur singulier. Détonnant dans un univers de gauchistes hirsutes, cet homme élégant croquait des cadres dépressifs, des intellectuels de gauche suffisants, des révolutionnaires pathétiques et des femmes… sublimes, seuls océans de lucidité dans un monde absurde. Lauzier avait quarante ans d'avance. Aujourd'hui d'une actualité brûlante, la lecture de ses Tranches de vie, outre les fous rires nerveux, est une thérapie contre la connerie contemporaine. Une lucidité décapante pour un portrait un vitriol de la société contemporaine : les cinq albums des Tranches de vie réunis dans une intégrale inédite. "

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  • En attendant que les Verts deviennent écologistes...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à l'écologie, une pensée de la nature qui n'a rien à voir avec l'idéologie libérale-libertaire des bobos verts...

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    En attendant que les Verts deviennent écologistes...

    À l’origine, l’écologie était plutôt de droite. Elle campe aujourd’hui à gauche, voire à la gauche de la gauche. Comment expliquer ce glissement de terrain ?

    Avant d’être une idéologie, l’écologie est d’abord une science, fondée en 1859 par le naturaliste allemand Ernst Haeckel pour étudier les relations entre les êtres vivants et leur milieu naturel. La notion d’« écosystème » a été créée en 1935 par l’Anglais Arthur Tansley. En tant que préoccupation politique, l’apparition de l’écologisme est beaucoup plus tardive. Il a d’abord fleuri à droite, car la droite n’a jamais été fâchée avec la notion de « nature ». Laquelle ne s’est développée à gauche qu’à partir d’une mise en cause de l’idéal productiviste héritée de la pensée des Lumières. Aujourd’hui, on peut dire que l’écologie est à la fois conservatrice et révolutionnaire : conservatrice parce qu’elle vise à préserver des équilibres naturels menacés, révolutionnaire parce que cette préservation implique une rupture radicale avec le modèle de « développement » dominant.

    L’ampleur du problème peut être difficilement contestée. Au-delà des polémiques stériles sur les causes, anthropiques ou non, du réchauffement climatique, la réalité est là : pollutions systématiques des paysages et des nappes phréatiques, fonte des banquises, déforestation de l’Amazonie, continents de déchets dérivant sur des océans de plus en plus acides, poissons nourris aux œstrogènes et aux matières plastiques, extinction des espèces, destruction de la chaîne alimentaire, etc. Il faut être d’une extraordinaire inconscience pour ne pas voir que la Terre devient une immense poubelle, et que c’est là une menace gravissime pour l’avenir.

    On a longtemps cru que les réserves naturelles étaient inépuisables et gratuites. Elles n’étaient ni l’un ni l’autre. Les combustibles fossiles représentent plus de 80 % de l’approvisionnement énergétique de l’humanité. Or, le pétrole est en passe d’atteindre le « pic » au-delà duquel il ne pourra plus être extrait qu’à rendement décroissant, tandis que la demande ne cesse d’augmenter (elle sera, en 2035, de cinq milliards de tonnes par jour). Autrement dit, il en faudra toujours plus et il y en aura toujours moins, ce qui se traduira par une explosion des prix. La moitié seulement du pétrole étant disponible à l’achat par les pays qui n’en ont pas, une baisse de 20 % de la production dans vingt ans, conjuguée avec l’augmentation de la consommation intérieure des pays producteurs, se traduira mécaniquement par une diminution de 50 % de la part disponible pour les pays non producteurs, à commencer par la France, dont la facture énergétique est déjà de l’ordre de grandeur du déficit de sa balance commerciale. Compte tenu de la relation étroite existant entre la consommation d’énergie fossile et l’activité économique, c’est là un redoutable défi. D’autant que le « développement durable » ne fait que reculer les échéances et que les énergies dites renouvelables (éolienne, photovoltaïque, etc.) sont absolument incapables de prendre le relais.

    La vérité est que, la Terre étant un espace fini, elle ne peut être le théâtre d’une croissance matérielle infinie : les arbres ne montent pas jusqu’au ciel ! Et, n’en déplaise aux défenseurs de la « vie », il en va de même de la population, qui a déjà quadruplé au XXe siècle et augmente aujourd’hui d’un million d’habitants tous les quatre jours et demi, ce qui devrait nous faire passer de 7,2 milliards de bipèdes à plus de 11 milliards en 2100. Si l’on raisonne en termes d’« empreinte écologique », laquelle est égale au nombre d’habitants multiplié par la demande en ressources et en énergie, les États-Unis sont d’ailleurs actuellement le pays le plus peuplé de la planète…

    Vous avez consacré un livre à la décroissance. Pourquoi ce sujet fondamental n’est-il jamais évoqué par les Verts ? La politique d’immigration massive relève aussi de l’écologie humaine, mais là, encore, les Verts n’abordent jamais la question…

    Parce que les Verts, contrairement à ce qu’ils prétendent, n’ont que des préoccupations écologiques tout à fait cosmétiques. Ce sont plutôt des libéraux-libertaires, souvent de simples gauchistes ayant viré bobos. Il ne vous aura pas échappé que leurs prises de position en faveur du mariage homosexuel, de la légalisation des drogues douces, de la suppression des « stéréotypes de genre » et de toute barrière à l’immigration n’ont qu’un rapport pour le moins lointain avec l’écologie. Leur opportunisme contredit en outre leurs convictions affichées, puisqu’ils ont depuis longtemps choisi de devenir la roue de secours du Parti socialiste, qui est traditionnellement un parti productiviste. Ils apparaissent par là incapables de prendre leurs distances vis-à-vis de l’idéologie du progrès, qui est à l’origine même du saccage de l’environnement. Yves Cochet a toutefois eu le mérite de s’intéresser sérieusement à la décroissance. Et, tout récemment, José Bové a fait scandale chez ses amis en déclarant, à propos de la PMA, qu’il ne voyait pas de raison d’admettre en matière de procréation humaine des manipulations qu’il refuse pour le maïs transgénique. Soit on respecte la nature, soit on ne la respecte pas. Bové, il est vrai, est un disciple de ces deux grands précurseurs de l’écologisme que furent Jacques Ellul et Bernard Charbonneau. La plupart de ses amis, au contraire, n’ont aucune culture en matière de philosophie de l’écologie (qui s’est surtout développée en Allemagne et aux États-Unis). Mais il ne faut pas oublier non plus que les Verts sont loin de représenter la totalité de la scène écologiste française. Il y a aussi le Mouvement écologiste indépendant d’Antoine Waechter et les membres des associations de protection de la nature fidèles à l’esprit de ce grand naturaliste que fut Robert Hainard.

    À en croire toutes les traditions, la nature est un legs divin dont l’homme est le jardinier. Mais pour certains écologistes, il y a parfois divinisation de la nature et diabolisation de l’homme. Cette proposition manichéenne peut également s’inverser. Qui dit vrai, qui dit faux ?

    Ce qu’il s’agit surtout de comprendre, c’est que la nature n’est pas le simple décor de notre existence, mais la condition systémique du maintien même de la vie. Elle a donc une valeur intrinsèque, indépendante de l’intérêt qu’elle peut présenter pour nous. Il est dit dans la Bible que l’homme doit « soumettre » la nature (Gen. 1, 26). Un pas supplémentaire est franchi avec Descartes, selon qui nous devons nous rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature » : la nature, rendue muette, devient une chose à exploiter, un objet à arraisonner. Chez les anciens Grecs, au contraire, le respect du cosmos allait de pair avec le refus de la démesure (hybris) ; le rapport de l’homme à la nature était un rapport de partenariat, ou plutôt de co-appartenance. C’est ce rapport qu’il faut retrouver.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 1er juin 2014)

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  • Tour d'horizon... (60)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Marianne, Jack Dion revient sur la conduite des négociations de l'accord de partenariat transatlantique...

    L'agent du néolibéralisme fou

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    - sur le site de l'OJIM, on peut découvrir un panorama particulièrement intéressant dde l'histoire et des évolutions idéologiques du quotidien Libération...

    40 ans de Libération : des maos aux bobos

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  • Médias dominants et néogauchistes...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur Valeurs actuelles et consacré à l'emprise du gauchisme culturel et sociétal sur les médias.

     

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    Médias dominants et néogauchistes

    La pensée radicale est de retour, proclame le passionnant ouvrage de Razmig Keucheyan, Hémisphère gauche (La Découverte). Et avec quelle virulence puisque sous les qualificatifs anodins de “pensée radicale” ou de “théorie critique” se cache ce même gauchisme qui, jadis, exalta le génocide maoïste (30 à 50 millions de morts) et théorisa le terrorisme sanglant des Brigades rouges, de la Fraction armée rouge, et autres Action directe.

    Une école de pensée désormais ultraminoritaire dans le monde politique, et surtout désavouée par les électeurs, comme en témoignent les travaux du géographe et sociologue Christophe Guilluy. S’exprimant en novembre 2009 à un colloque organisé par la Fondation Res Publica (“Nouvelle géographie sociale et cohésion nationale”), Guilluy avait parfaitement démontré comment la candidature du trotskiste Olivier Besancenot avait été “dédaignée par les milieux populaires, banlieues et milieux ouvriers”. Mais sa doctrine moribonde a tout de même réussi à infiltrer l’Université et les médias, où elle sévit, distillant son poison au coeur de notre société, relayée par la sphère journalistique et, sans qu’ils s’en rendent toujours compte, par les politiques eux-mêmes : dictature des minorités, sexuelles ou autres ; refus hystérique du réel criminel (assimilé à un ensemble de “faits divers”) ; rejet des sciences expérimentales (soupçonnées d’être de simples “constructions sociales”), etc.

    Sont-ils bien conscients, ces politiciens et ces journalistes, de ce que signifie l’abandon du social au profit du “sociétal” ? Parce qu’il n’a plus d’idées sur rien — surtout pas sur la sécurité —, l’hybride médiatico-politique, par ignorance ou cynisme, relaie dans sa pratique quotidienne une “théorie critique” dont il ânonne les slogans sans les comprendre ni bien voir où leur usage nous entraîne.

    Écoutez les principales radios et télévisions, lisez les grands quotidiens d’information : sans cesse, on y radote des mots-clés de la “théorie critique” : qu’on se plaigne d’être “stigmatisé” ou qu’on accuse l’autre de “stigmatisation”, l’énoncé du moindre fait réel (“Le soleil se lève à l’Est”) est contré par la phrase magique : “C’est un stéréotype.” Même négation du concept de crime organisé, dénoncé par les “penseurs radicaux” et leurs compères des médias comme une “construction sociale” quasi fasciste…

    Ignorance ou cynisme, avons-nous dit ? Donnons-en ici un exemple. En novembre dernier, sur LCP, est diffusé un documentaire sur “l’hygiène raciale” et “l’eugénisme à travers le XXe siècle”. Or dans le Monde (25 novembre 2012), qui fait état de l’émission, on trouve bien une dénonciation justifiée des affreuses pratiques du nazisme — mais pas un mot sur le fait qu’à l’époque l’eugénisme inspirait aussi bien le parti socialiste français (SFIO) que le IIIe Reich de Hitler.

    La gauche bobo, qui dénonce les “stéréotypes sexistes” ou les atteintes aux “droits sexuels et reproductifs”, a-t-elle seulement conscience de ce qu’on lisait à l’époque dans le quotidien du Parti socialiste, dont l’éditorialiste était Léon Blum ? Ceci, par exemple, dans le Populaire du 10 juillet 1934. Intitulé « Maladie et criminalité », l’article est signé du chroniqueur médical du Populaire, le Dr Weill-Raynal : « Les asymétries faciales, celles des oreilles, celles du crâne, sont très fréquentes chez les délinquants, ainsi que les malformations les plus diverses. Tous ces stigmates de dégénérescence sont proportionnellement plus répandus chez les récidivistes que chez ceux qui sont repris de justice la première fois… Pour les sujets de tares absolument incurables et ayant de grandes chances de se transmettre héréditairement, on doit envisager la privation du pouvoir de procréation. »

    Aujourd’hui la théorie du genre, hier l’eugénisme — telle est la gauche dite de gouvernement. Un jour, on flirte avec les Dr Mabuse du néodarwinisme, le lendemain, on s’enflamme pour les Précieuses ridicules du féminisme, compartiment dames seules. Naturellement, les idées sont libres et chacun, dans un État de droit, peut énoncer la théorie de son choix. Mais il y a problème quand les médias dominants nous infligent des théories extravagantes comme autant d’indiscutables vérités.

    Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 28 octobre 2013)

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  • Classe dominante et crime... (2)

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur le site du Nouvel Economiste et consacré à la ploutocratie criminelle et à la propagande qu'elle s'assure au travers de ses propres médias...

    Vous pouvez lire ici : Classe dominante et crime (1)

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    Classe dominante et crime (2) : la presse-des-milliardaires

    Le 23 mars dernier, l’essayiste Eric Conan fulmine dans Marianne : “Ah ! Qu’est-ce qu’on se marre avec Libération”, grince-t-il – avant de traiter Libé de “bulletin de l’amicale des bobos parisiens”. Pourquoi ces foudres ? Une bande de racailles vient d’assiéger un train du RER D, molestant et volant ses passagers. Comme d’usage, les esprits supérieurs de Libé ont ironisé sur “le RER dépouillé façon western”, ébahis qu’on glose sur un aussi banal “fait divers”. Simple ébullition médiatique ? Non. Conan, que l’auteur connut naguère à L’Express, est un homme mesuré, étranger à la vitupération. Sa colère est celle d’un calme. D’où l’énorme écho de son algarade.

    Mais au fait, pourquoi Libé ricane-t-il des malheurs des usagers du RER D, tant et si bien qu’à la fin, Conan se fâche ? C’est qu’au fil des années, Libé, issu du maoïsme mondain de la décennie 1970, est devenu un quotidien-des-milliardaires, voué à la “culture de l’excuse” et à la négation du réel criminel.

    Négation ? Sur l’affaire du RER D, rebelote dans Libé du 28 mars, où le bobo-journaliste de service explique : bien sûr, des “gosses” font des “conneries, mais sans être extrêmement dangereux”, plutôt “idiots”. Les victimes du RER ? “ce sont des actifs et s’en prendre à eux c’est [pour les voyous] une sorte de vengeance vacharde”. Bref : bien fait pour ces “actifs” qui osent narguer les racailles en passant sous leur nez pour aller bosser.

    Comment s’explique ce consternant travesti du réel ? Ici, un bref rappel à notre dernière chronique consacrée, souvenons-nous, à l’hyperclasse et à ses moyens pour imposer les idées dominantes. Nous y exposions qu’un stratagème majeur permettait à ces ploutocrates d’établir leur soft-power : l’ “humanitaire”.

    Ainsi, M. Lloyd Blankfein, patron de Goldman Sachs, banque qualifiée de “pieuvre vampire” par un polémiste new-yorkais, milite-t-il ardemment pour le droit au mariage des homosexuels ; pour lui “un problème de droits civiques, mais aussi de business”. Autre méga-philanthrope de Wall Street, Rajat Gupta, conseiller de la Bill and Melinda Gates Foundation. Mais hélas, fâcheux coup du sort, cet ex-directeur chez Goldman Sachs est récemment condamné dans une gravissime affaire d’initiés.

    Ici, le lecteur sursaute : comment des pamphlétaires ou des juges insensibles osent-ils brocarder ou condamner de généreux bienfaiteurs ? Qu’ils se rassurent ! Face à eux, ces milliardaires ne sont pas totalement désarmés. Car, ces dernières décennies, ils ont utilisé une partie de leurs fortunes à acquérir des médias (quotidiens, périodiques, sites Internet, etc.). C’est bien sûr ceux-là que nous nommons “presse-des-milliardaires”. On en connaît les titres phares : Financial Times, Economist, Wall Street Journal, etc. Leur idéologie est unique : mondialisation bienfaitrice, un militantisme sociétal qui ne coûte rien aux ploutocrates (féminisme, homosexuels…), négation des ravages du crime, toujours édulcoré ou folklorisé. Venons-en maintenant à l’archétype de cette presse-des-milliardaires en France : Libération.

    Impossible d’imaginer pire trajectoire de trahison que celle de Libé, de son lancement (mai 1973) au printemps 2013. En témoigne On a raison de se révolter, livre militant destiné à financer Libé après sa naissance. Dans ce débat à trois voix entre Jean-Paul Sartre, un “chef Mao” et “un journaliste de Libération”, on souligne “l’intérêt et l’apport de la révolution culturelle chinoise” (plus de 30 millions de morts), et envisage l’“armement du prolétariat”… l’“armement de milices populaires” ; car “dès lors que les masses se mobilisent, elles cherchent spontanément toujours à prendre, partout où elles le peuvent, tout le pouvoir qu’elles peuvent prendre”.

    Tel était alors l’idéal de Libé. Or quarante ans plus tard, ce quotidien (dont l’ancêtre se nommait La Cause du Peuple) vomit le “populisme” et empile des louanges à faire rougir Ceaucescu sur des prédateurs désormais mimétiquement déguisés en dames patronnesses (Libération du 28 octobre 2012 :“Marc Ladreit de Lacharrière. Il nous fait… marché”). Lisons un peu : “Son bureau caréné comme un navire spatial… Un abord simple et chaleureux… Mécène des arts et lettres, soutien actif d’une France de la diversité… Descendant d’une aristocratie guerrière… Un courage certain… Ainsi va la vie des riches au grand cœur.” Manque “Danube de la pensée” – mais tout juste.

    Surtout, comme on l’a vu, Libé traite avec désinvolture le calvaire criminel que vivent les Français dans la périphérie des métropoles. Pourquoi ce revirement ? Que s’est-il passé ?

    Eh bien, cela confirme que Marx avait (sur ce point) vu juste : dans la société de l’information de 2013, l’infrastructure détermine tout autant la superstructure qu’aux débuts du capitalisme (1850). Le capital d’un journal appartient à une banque ? Aujourd’hui comme hier l’idéologie de cette banque s’y impose pour l’essentiel. Edouard de Rothschild vient-il ainsi jouer “un rôle très actif pour sauver Libé et assurer son indépendance” (Laurent Joffrin, Journal du Dimanche, 12/06/2011) ? Le banquier apporte certes l’indépendance financière – mais précipite la fatale mutation de Libé en haut-parleur de la classe dominante.

    Cela – étourderie ? coquetterie ? – Libé lui-même en atteste le 18 octobre 2012 : “Les rédactions sont un accessoire pour les patrons… Ces propriétaires ont acheté de l’influence… En France, les rédactions sont maintenant un accessoire parmi d’autres de la puissance.”

    Emerge ainsi un nouveau “compromis historique” entre prédateurs-patronnesses, néo-médias type Libé et “sociologues critiques”. D’apparence fort radicaux et vitupérant à tout propos la société, ces demi-soldes du journalisme et de l’université partagent avec ces milliardaires une vision libertaire-mondialiste, un (sincère ou cynique) laxisme sociétal, stupéfiants, genre et minorités sexuelles -, enfin et surtout, la négation du réel criminel.

    Xavier Raufer (Le Nouvel Economiste, 3 mai 2013)

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  • Le Louvre à Lens, ou l'union sacrée des bonnes âmes...

    Vous pouvez regarder ci-dessous la chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 7 décembre 2012,  dans laquelle il nous livre un point de vue décapant sur l'installation de la succursale du Louvre à Lens...

     


    "La Chronique d'Eric Zemmour" : Le Louvre à... par rtl-fr

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