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  • Art et dictature...

    Les éditions Place des victoires viennent de publier un ouvrage de Maria Adriana Giusti intitulé Art et dictature. Maria Adriana Giusti est architecte et enseigne à la faculté de Turin.

     

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    " Le XX e siècle, marqué par deux conflits mondiaux sanglants, mais aussi par la période de " paix " de l'entre-deux-guerres, a vu naître trois dictateurs puissants et funestes : Mussolini en Italie, Hitler en Allemagne et Staline en Union soviétique. Ces despotes, aux idéologies fondées sur le racisme ou la délation, se sont tous trois appuyés sur des campagnes de propagande massives, sans précédent dans l'histoire de l'humanité, et ont ainsi détourné l'art à leurs propres fins : Mussolini a séduit puis menacé un large éventail d'intellectuels, avant de jeter en prison les plus récalcitrants d'entre eux ; Hitler n'a utilisé qu'un architecte et un photographe, condamnant les protestataires au mieux à la fuite et l'exil, au pire à un sort horrible dans ses camps de la mort. Staline, quant à lui, n'a souffert aucune concession, préférant déporter les dissidents en Sibérie ou les éliminer en masse. L'iconographie exceptionnelle et encore méconnue de cet ouvrage – plus de 200 " œuvres " –, laisse percevoir au lecteur, par son caractère officiel et son rôle d'endoctrinement, une violence physique et morale inouïe. Elle évoque ainsi les grands noms de l'architecture de cette période, tels que Piacentini, Speer et Chtchoussev, des artistes comme Sironi et Deïneka, ou encore des photographes tels que Riefenstahl ou Rodtchenko. Un témoignage historico-artistique saisissant et grave, qui donne à réfléchir, encore aujourd'hui ! "

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  • Léonard de Vinci, l'homme de guerre !...

    Les éditions Alma publient cette semaine Léonard de Vinci, homme de guerre, un essai de Pascal Brioist. Maître de conférence à l'université de Tours, spécialiste de l'histoire culturelle, Pascal Brioist a signé avec Hervé Drevillon et Pierre Serna une passionnante étude consacrée au duel du XVIème au XVIIIème siècle, intituler Croiser le fer (Champ Vallon, 2002).

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    " Proposant ses services à Ludovic le More, duc de Milan, Léonard de Vinci vante en dix points ses talents d'ingénieur : construction de ponts, machines de siège, fortifications, bombardes, chars de combat, catapultes etc. La peinture n'apparaît qu'en fin de liste. Travaillant à partir de sources négligées, souvent inédites, l'historien Pascal Brioist suit la carrière d'un ambitieux qui parcourt l'Italie dans le sillage des chefs de guerre et des politiques.
    Qu'il s'agisse de proposer aux fantassins des armes contre la cavalerie ou de perfectionner la poudre à canon, rien ne semble impossible à l'infatigable ingénieur militaire. Fasciné par César Borgia, il devient l'un de ses indispensables collaborateurs. Autour de Léonard, Pascal Brioist fait revivre la prodigieuse vitalité, la brutalité et les raffinements de la Renaissance italienne. Il montre aussi le traumatisme provoqué chez Léonard par son expérience de la guerre avec ses massacres et ses destructions.
    On est loin du rêveur, écologiste avant la lettre, que certains se sont plu à imaginer. "

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  • Pipis (et merdes) académiques...

    Nous reproduisons ci-dessous un article bien envoyé de l'écrivain Pierre Jourde, publié sur son blog Confitures de culture, à propos de l'affaire Piss Christ et de l'accadémisme de ma provocation dans l'art contemporain...

     

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    Pipis académiques

     

    Le monde artistique est régulièrement affecté par le même type d’événement, qui revient, cycliquement, avec la régularité d’un marronnier journalistique. A chaque fois, le rituel se déroule selon un immuable ordonnancement, jadis décrit avec précision par Philippe Muray. Un artiste présente une œuvre « provocatrice » quelconque. Diverses associations réagissent. Agitation médiatique de quelques semaines, qui oppose invariablement, à la liberté d’expression artistique, le respect dû aux croyants en ceci et aux sectateurs de cela. Après quoi on passe à autre chose, en attendant que ça recommence.

    En réalité, l’opposition de l’artiste libre et rebelle et des pauvres croyants atteints dans ce qui leur est le plus sacré est une pure escroquerie intellectuelle. Ils ont besoin l’un de l’autre, ils se nourrissent l’un de l’autre. Les croyants, parce que l’artiste leur fournit l’occasion de serrer les rangs et de se rassembler autour d’une foi qu’ils prétendent menacée, offensée, salie. L’artiste, parce que la réaction des offensés fait parler de lui, et lui confère le statut d’homme libre luttant par l’art contre l’obscurantisme.

    L’agitation récente autour du Piss Christ de Serrano n’a été qu’une nouvelle occurrence de ce gag à répétition. En elle-même, l’idée est pauvre. Compisser les idoles, c’est le degré zéro de la provocation artistique. Des catholiques bêtes réagissent bêtement et de manière prévisible, sur l’air connu : on n’a pas le droit de s’en prendre à la foi de millions de gens, respectons-la. Excellent pour eux : si on s’en prend au catholicisme, c’est bien la preuve qu’il est encore vivant. De son côté, voilà Serrano adoubé artiste critique, questionnant ceci, interrogeant cela, mettant en cause machin-chose. Le tour est joué. Rien n’a été dit, rien n’a été représenté, mais on a causé, chacun s’est conforté dans son image. Beaucoup d’imagerie, peu de sens.

    Serrano se construit une image d’artiste critique à bon compte. Ça ne fait jamais que trois siècles (au minimum) qu’en Occident on pratique l’exercice du blasphème envers Dieu, le Christ et les saints. Et, jusqu’en 1789, avec de vrais risques. Serrano n’est pas très original, le sujet est assez rebattu. Hara-Kiri a fait beaucoup  mieux et plus amusant sur le sujet. Et Serrano ne risque rien. Si : des pétitions et des tribunes dans Le Monde. Ouh là. C'est grave, certes, mais on en meurt rarement. C’est tout bénéfice : une bonne petite provoc sans risque, bien pépère, et hop, vous voilà par miracle peintre sulfureux, courageux, briseur d’idoles, rassemblant autour de lui les hérauts de la modernité et de la liberté.

    Là où Serrano serait vraiment courageux, ce serait d’exposer un « fuck Mahomet », par exemple. Mais  rien à espérer : il ne le fera pas. D’abord parce que ce serait vraiment risqué, pour le coup. Et puis parce qu’il serait immanquablement accusé de racisme, d'islamophobie, rangé avec  les identitaires, les marinistes, les pasteurs américains brûleurs de Coran. Or, l’artiste avisé se doit de se conformer au discours dominant dans son milieu, c’est-à-dire d’être progressiste, antiraciste, pour le métissage, etc. Il n’y a donc pour lui qu’une seule voie dans la provocation : s’en prendre au christianisme. Là, il sera dans son rôle. Il s’agit moins de conviction que d’assurer sa place dans le champ artistique, en se conformant à ce qui peut légitimement s’y faire. C'est ce que Muray appelait la rébellion de confort.

    Au fait, la conformité à une doxa dominante, la prévisibilité, la continuation d’une tradition, l’absence de contenu réel, ce ne serait pas un peu la définition de l’académisme ? Serrano est l’incarnation de l’académisme moderne.

    Pierre Jourde (Confitures de culture, 10 mai 2011)

     
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  • L'hiver de la culture...

    Pour ceux qui ont aimé son Journal atrabilaire (Folio, 2008), et pour ceux qui n'ont pas encore découvert sa plume féroce et son regard lucide et désenchanté sur le monde de l'art, nous signalons la publication chez Flammarion du nouvel essai de Jean Clair, intitulé L'hiver de la culture.

     

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    " « Quand je crache, c’est de l’art », disait Marcel Duchamp. On ne sait si l’expression était à prendre au sens propre ou au figuré, mais on se rappelle que c’est ce peintre qui, en exposant un urinoir et en le baptisant fontaine, en 1917, a symboliquement introduit une rupture esthétique. Dès lors qu’un instrument aussi trivial accédait au rang d’objet d’art, tout et n’importe quoi pouvait entrer dans la catégorie du Beau. « Chaque homme est un artiste », affirmait ainsi Joseph Beuys – autre artiste qui se flattait de déconstruire les vieilles catégories de l’esthétique « bourgeoise ».

    « Je pisse donc je pense », ironise Jean Clair, qui écrit comme un homme en colère : avec des mots qui cinglent. Historien d’art et conservateur du patrimoine, ancien directeur du musée Picasso et auteur de catalogues raisonnés de grandes expositions consacrées à des créateurs du XXe siècle, il s’est voué pourtant à l’art moderne. Mais dans un essai percutant, l’Hiver de la culture, il poursuit la critique qu’il mène depuis plus de vingt ans contre les dérives et les folies de l’avant-gardisme, combat qui nous a valu des pamphlets de belle facture : Considérations sur l’état des Beaux-Arts (1989), La responsabilité de l’artiste (1997), Malaise dans les musées (2007).

    Dans ce nouvel essai, voici stigmatisés « l’art des traders », la marchandisation de l’art et les expositions-marketing. Un tel livre ne se résume pas et n’a pas à être résumé : il faut le lire. C’est un coup de gueule, une harangue, un cri, par lesquels un amoureux de l’art s’indigne et se désespère de voir l’objet de son amour se rouler dans la fange ou dans un bain d’or – ce qui serait aussi vulgaire.

    Au même moment, l’auteur publie Dialogue avec les morts. A la fois journal intime et chronique d’une époque, ce livre nous promène de la Mayenne des années 1940 à la Trieste d’aujourd’hui, en passant par la bibliothèque Sainte-Geneviève. Des pages qui confirment ce que nous savions déjà : Jean Clair est un écrivain. Un vrai."

    Jean Sévillia (blog de La Procure, mars 2011)

     

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  • Esprit du Monde !...

    Les éditions Auda Isarn viennent de publier Esprit du Monde, le dernier essai de Bruno Favrit, à qui on doit déjà, en particulier, Vitalisme et vitalité (Editions du Lore, 2006) ou Nouvelles des dieux et des montagnes (Les amis de la culture européenne, 2004). L'auteur nous fait sentir le souffle de l'esprit à travers l'évocation de vingt oeuvres d'artistes tels que Praxitèle, Murillo, Caspar Wolf, Nicolas Roerich ou Max Ernst.

     

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    "Dans l’étude d’un choix d’oeuvres d’art, Bruno Favrit trouve prétexte à évoquer l’Esprit qui souffle sur le monde. Insaisissable, énigmatique, fascinant, l’Esprit se montre ou se laisse percevoir par les consciences que l’amour de la vie tient en éveil. Parfois pris en otage par les imposteurs ou les fanatiques, il ressort toujours triomphant, fidèle acteur de l’inexorable volonté qui le meut. À chaque étape ou événement de la vie, marquée par les plaisirs des sens ou des yeux – jusque dans l’énigmatique fin dernière et ce qui est supposé la suivre –, l’Esprit s’inscrit en filigrane, se déploie, révèle à chacun l’essence et l’identité de son être projeté dans le Grand Tout du chthonien et de l’ouranien, des finis et des infinis. Pour accompagner le lecteur dans cette nouvelle quête, Bruno Favrit a convoqué les dieux, les saints, les philosophes, les poètes, les guerriers, autant de figures qui ont façonné les mythes et nourri l’Histoire. La sensibilité artistique prend ici une dimension nouvelle, insoupçonnée. Elle traduit la substance d’un monde à la réalité changeante mais sincère et profonde. Plus près de nous, elle souligne le rôle d’une amitié, d’un poème, d’un verre de vin, d’une montée d’adrénaline, de l’amour et de la volupté, du spectacle de la nature et de la beauté des corps.

    Né en 1960, Bruno Favrit est l’auteur de nombreux essais (Nietzsche, Écrits païens, Le Voyage du Graal, Vitalisme et vitalité) et de recueils de nouvelles (Ceux d’en haut, Nouvelles des dieux et des montagnes)."

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  • L'empire du kitsch...

     « Voué à cette idéologie fétichiste et décorative, l'art n'a plus d'existence propre. Dans cette perspective, on peut dire que nous sommes sur la voie d'une disparition totale de l'art en tant qu'activité spécifique. Ceci peut conduire, soit à une réversion de l'art dans la technique et l'artisanat pur, transférée éventuellement dans l'électronique, comme on peut le voir aujourd'hui, soit vers un ritualisme primaire, où n'importe quoi fera office de gadget esthétique, l'art finissant dans le kitsch universel, tout comme l'art religieux en son temps a fini dans le kitsch saint-sulpicien. »

    Jean Baudrillard, « Illusions, désillusions esthétiques », in Krisis n°19

    De l'art les merdes prétentieuses et narcissiques de Jeff Koons, Damian Hirst ou Takashi Murakami ? Non du kitsch, bien gros et bien cher, pour remplir la fondation Pinault. Et c'est justement à ce kitsch, qui domine la production artistique contemporaine, que s'intéresse Valérie Arrault dans son livre L'empire du kitsch, publié aux éditions Klincksieck. Une critique sans concession à découvrir !

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    "Le kitsch avance, le kitsch gagne chaque jour un peu plus les esprits sans qu'aucune voix ne s'élève contre lui. Longtemps repoussé et contenu dans la sphère du simple mauvais goût et de l’inadaptation de son esthétique à sa propre époque, selon ses contempteurs (Hermann Broch, Umberto Eco ou Milan Kundera pour ne citer que les plus célèbres), le kitsch, à la faveur de l’égalitarisme des valeurs esthétiques et de leur mélange, ne cesse de se développer.
    Dès l’effondrement du bloc soviétique et la disparition des grands récits idéologiques qui structuraient le monde, il a repris son offensive, mais cette fois-ci au nom d’un « libéralisme libertaire » triomphant, consacrant le procès d’individualisation cher à Serge Lipovetsky et l’avènement de l’ère du narcissisme triomphant.
    Las Vegas, ville d’architecture et de jeu, Jeff Koons, Pierre et Gilles, et Disneyland sont ici convoqués pour tenter de démasquer cette offensive."

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