Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Points de vue - Page 316

  • Aux sources des consciences et cultures politiques...

    Dans cette chronique, mise en ligne sur Realpolitik.tv,  Hervé Juvin s'interroge sur les sources des consciences et cultures politiques des différents pays. Selon lui, la menace écologique et environnementale sera, dans les prochaines années, le nouvel axe politico-stratégique sur lequel les Etats-Unis appuieront leur volonté de domination...

     


    Aux sources des consciences et cultures politiques par realpolitiktv

    Lien permanent Catégories : Géopolitique, Multimédia, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • La diplomatie française, otage des pétromonarchies...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Ardavan Amir-Aslani, cueilli sur Atlantico et consacré aux errements de la diplomatie française dans l'affaire syrienne. D'origine iranienne, Ardavan Amir-Aslani est avocat au barreau de Paris et est aussi l'auteur de plusieurs essais, dont Iran, le retour de la Perse (Picollec, 2009).

     

    laurent-fabius-26-mai-2013-abu-dhabi.jpg

     

    La diplomatie française, otage des pétromonarchies

    Auto-disqualifiée par son excès de zèle dans le conflit en Syrie, la France a décidé de jouer le tout pour le tout. C’est-à-dire l’armement des « rebelles », au risque d’un embrasement généralisé qui emporterait le Liban et la Jordanie et dont l’onde de choc provoquera immanquablement la rupture de cet « équilibre de la terreur » qui existe entre l’Iran et Israël. Ce jusqu’au-boutisme français est remarquable dans le sens mathématique du terme. Rien ne peut le justifier ou l’expliquer si ce n’est l’aliénation politique et diplomatique. C’est à se demander si la perception parisienne du conflit syrien n’a pas été totalement phagocytée par le wahhabisme !  

    Alors que les Américains et les Russes – les premiers par pragmatisme politique, les seconds par atavisme idéologique - veulent sérieusement trouver une sortie politique au drame syrien, le gouvernement socialiste joue à la surenchère et au pourrissement de la situation. D’abord en ralliant à sa cause belliqueuse les pays européens qui, à l’exception du Royaume-Uni, étaient plutôt défavorables à l’armement des « rebelles » en Syrie, et non point syriens, car l’on sait maintenant que des milliers de djihadistes sont des arabes non syriens et même des européens, qui combattent l’armée syrienne beaucoup plus par fanatisme religieux que par passion démocratique. Ensuite, en affichant son véto contre la participation de l’Iran aux prochaines négociations à Genève, sous le prétexte que ce pays joue un rôle dans la crise syrienne. Si cela est vrai, raison de plus de l’inclure ou alors il faudrait exclure également la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar, trois pays dont l’implication directe dans ce conflit n’est plus un secret pour personne.

    Le but du prochain sommet de Genève 2, initiative russe que Washington n’a pas pu rejeter, est de réunir précisément tous les protagonistes de cette guerre : les représentants du régime syrien comme l’opposition hétéroclite, les puissances régionales comme les membres du Conseil de sécurité au sein de l’ONU. Le gouvernement syrien a déjà donné son accord pour y participer, mais pas encore l’opposition dite « démocratique » dominée par les frères musulmans, qui refuse de s’asseoir à la table de négociation, préférant les actions terroristes au compromis politique !

    Cela est visible aussi dans la décision européenne de lever le blocus sur l’armement des « rebelles », une décision obtenue grâce aux pressions franco-britanniques, ainsi que dans les récentes accusations portées contre l’Etat syrien, selon lesquelles les militaires utiliseraient des armes chimiques contre les « rebelles », voire même contre les populations civiles. Avant de quitter Bruxelles, Laurent Fabius a en effet déclaré qu’il y avait « des présomptions de plus en plus fortes, de plus en plus étayées, d’usage localisé d’armes chimiques en Syrie ». Ce qu’un haut diplomate ne peut pas affirmer au risque de subir le syndrome Colin Powell ( !), un grand quotidien parisien peut s’en charger en publiant un reportage accablant pour le régime syrien. Les affirmations et les « preuves » se substituent alors aux « présomptions », et les propos d’un Grand reporter, si honnête soit-il, deviennent plus crédibles que ceux tenus, le 5 mai dernier, par Carla Del ponte : « Selon les témoignages que nous avons recueillis, les rebelles ont utilisé des armes chimiques, faisant usage de gaz sarin… Selon ce que nous avons pu établir jusqu’à présent, pour le moment ce sont les opposants au régime qui ont utilisé le gaz sarin ». La magistrate suisse, ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, s’exprimait au nom de la Commission d’enquête indépendante de l’ONU et quoique l’on ait pu dire par la suite, Carla Del Ponte n’a jamais démenti sa première déclaration.

    Plus compétents et mieux renseignés que les technocrates du Quai d’Orsay, les services de renseignement français savent que plusieurs groupes armés en Syrie , dont le plus important, le Jebhat Al-Nusrat, appartiennent à l’internationale islamo-terroriste, y compris Al-Qaïda. Est-ce ce radicalisme islamiste que les héritiers de Jean Jaurès cherchent à conforter ? Peut-on soutenir en Syrie ce que l’on combat au Mali et au Niger ? Vouloir exclure l’Iran de ce sommet qui le concerne autant qu’il l’implique dévoile ces grands paradoxes de la politique française dans le traitement du péril islamiste et dénote les limites de la stratégie française ainsi que l’ignorance des véritables enjeux géopolitiques dont certains technocrates du Quai d’Orsay font preuve.

    Il est peut-être grand temps pour la diplomatie française de retrouver son autonomie. Les intérêts de la France et ceux du Royaume-Uni sont historiquement antagoniques, et pas seulement au Moyen-Orient. A plus forte raison les ambitions du pays de de Gaulle et celles du wahhabisme mondial.

    Ardavan Amir-Aslani (Atlantico, 2 juin 2013)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • J'aime pas les agents...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Flavien Blanchon, cueilli sur Novopress et consacré à l'attitude des «forces de l'ordre» depuis le début des manifestations contre le mariage homosexuel. A méditer...

     

    flavien blanchon,nimier,forces de l'ordre,système,grand remplacement,irrespect,dominique venner

     

    J'aime pas les agents

    « J’aime pas les agents », c’est la réaction du hussard bleu de Nimier quand on lui annonce l’arrivée, pour enquêter au régiment, de deux officiers des Renseignements généraux. Ç’a toujours été le fond de mes sentiments envers les forces de l’ordre, comme on les appelle, policiers en uniforme ou en civil, CRS, gendarmes mobiles. J’aime pas les agents.

    Je n’ai donc nullement été surpris, ces derniers mois, par les récits et les images des brutalités ou même des sévices infligés par ces « forces de l’ordre » aux manifestants contre le mariage dit pour tous. Je n’ai même pas été scandalisé : le régime est un scandale permanent.

     

    Ce qui me stupéfie, c’est que certaines victimes – et victimes directes, des gens qui ont été matraqués, gazés (image en Une), raflés, entassés dans des gardes à vue arbitraires –, s’obstinent à vanter leurs conversations avec « le sympathique gendarme » ou « le gentil commissaire » qui leur auraient assuré qu’ils étaient de cœur avec elles : nous savons bien que vous n’êtes pas des casseurs, vous êtes des jeunes bien polis vous, ça nous change, nos ordres sont absurdes, etc. etc. Certains sites catholiques conservateurs se spécialisent dans ce genre de « témoignages », agrémentés de photos attendrissantes de familles BCBG prenant la pose avec des CRS tout sourire, ou d’illuminés, sans doute diacres permanents, qui déambulent avec des pancartes : « CRS, je te pardonne, tu ne fais pas un boulot facile ». On peut même y lire des missives dégoulinantes de bons sentiments, en pur style conciliaire charismatisant, à « Frère policier » et « Sœur policière ».

    Je ne sais pas si les policiers qui affirment souffrir dans leur cœur des ordres qu’ils exécutent, peuvent être sincères, ou s’il s’agit juste de la méthode classique pour mettre les prisonniers en confiance et leur faire signer des procès verbaux falsifiés. Je ne ferai pas de casuistique pour déterminer jusqu’où il peut être légitime d’aller dans l’obéissance. La morale individuelle est ici secondaire. Il est même anecdotique que l’actuel ministre de l’Intérieur soit une sinistre brute – la plupart de ses prédécesseurs étaient-ils autre chose ? Le fait essentiel est que les « forces de l’ordre », comme tout l’appareil de l’État en France, sont ordonnées à la destruction du peuple français : destruction spirituelle, morale et même, depuis des décennies, par l’immigration de masse et le métissage imposé, biologique. Ces « forces de l’ordre » servent une entreprise qui n’est, objectivement, rien d’autre qu’un génocide.

    Je suis de ceux qui auraient rêvé, en fait de grand sursaut français contre la tyrannie, d’autre chose que la Manif pour tous : qui auraient préféré, si cela avait dépendu d’eux, que ce soulèvement se produisît plus tôt, sur d’autres enjeux, avec d’autres symboles et derrière d’autres chefs. Mais le mouvement a eu lieu, il est là et il peut être – c’est le message ultime que Dominique Venner nous a écrit de son sang – le point de départ de la Reconquista. L’aveugle dureté de la répression, les dénis de justice criants dont sont victimes les manifestants, le deux poids deux mesures qui est systématiquement appliqué à leur détriment et au bénéfice des bandes ethniques, tout cela même – qui paraît absurde et qui est éminemment logique puisque c’est la logique même du Grand Remplacement –, sera salvateur s’il déclenche une prise de conscience.

    Un reportage, malveillant mais pas inintéressant, sur les jeunes Versaillais qui manifestent, donne la parole à un curé conciliaire. Pour lui, « le rapport aux autorités » a changé :

    « Dans le public des manifs il y avait vis-à-vis de l’État, de la police, un respect, une considération, des gens qu’on considérait comme les garants de valeurs. Aujourd’hui, il n’y a plus ce principe de base. Et ça c’est un basculement vraiment surprenant chez des gens qui par nature sont consensuels, plutôt bourgeois. […] J’ai un gendarme que je connais, qui était venu me voir en me disant qu’il espérait que les gens n’allaient pas pour autant perdre le respect du gendarme, du concept. Il me disait : “J’ai conscience qu’on a pu obéir à des ordres absurdes […]. Mais surtout, dites aux gens de ne pas faire l’amalgame, de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain, dites-leur de ne pas perdre ce respect du gendarme.” »

    Ce respect du gendarme, de la police, de la justice, de toutes les prétendues autorités, de toutes les institutions dévoyées et perverties, censées protectrices et devenues génocidaires, il est pourtant vital de le perdre. Il ne s’agit pas d’aller jeter des bouteilles sur les CRS – les flics en civil s’en chargent très bien tout seuls. Il ne s’agit pas de se complaire dans l’illégalité en pure perte, avec pour seul résultat de servir d’épouvantail commode aux médias du Système : le mot d’ordre de Maurras, « avancer par tous les moyens, même légaux », est plus que jamais d’actualité. Il s’agit d’une libération intérieure, préliminaire impérieux de la survie. L’irrespect, aujourd’hui, est une hygiène mentale.

    Flavien Blanchon (Novopress, 31 mai 2013)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • A propos du projet d'accord de libre-échange transatlantique...

    Dans cette chronique, mise en ligne sur Realpolitik.tv,  Hervé Juvin nous livre son point de vue sur le calamiteux projet d'accord de libre-échange transatlantique entre l'Union européenne et les Etats-Unis...

     


    Traité de libre échange entre l'UE et l... par realpolitiktv

    Lien permanent Catégories : Géopolitique, Multimédia, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Le livre noir du désarmement français...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue du général Vincent Desportes, cueilli sur Theatrum Belli et consacré au calamiteux Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale.

     

    Hollande livre blanc.jpg

    Livre blanc de la défense : le livre noir du désarmement français

    Avalé le Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité Nationale ! Beaucoup d’émotion avant, belle levée de boucliers bipartisane, quelques récris le 29 avril jour de la révélation officielle … et puis plus rien. L’excellente manœuvre de communication gouvernementale a estompé, puis rapidement fait oublier, que c’était une grave dégradation de la défense de la France et de sa place dans le monde que ce Livre Blanc venait d’acter. Un nouveau mantra, pernicieux, anesthésie le monde de la défense : « Nous avons évité le pire … »

     

    Décrochage stratégique

    On a d’abord fait craindre l’apocalypse, « le modèle Z », pour que le décrochage apparaisse ensuite comme une bénédiction. Le 29 mars, notre Président s’engage et fait des promesses budgétaires … qui seront démenties par le Livre Blanc sans que nul ne s’en émeuve. Alors qu’il était impatiemment attendu, le Livre est présenté par le Président au milieu d’un « pont » de Mai, à l’Elysée certes mais juste avant une grande manifestation en faveur des entrepreneurs qui réunit tout le gouvernement … et qui fera l’ouverture des journaux télévisés. Efficace manœuvre de diversion. Dans le discours même de présentation du ministre, les chefs d’état-major sont nommément impliqués, comme pour contraindre chacun d’entre eux à l’acceptation silencieuse. Le tour est joué. Quelques discours apaisants encore. Nous serons bientôt à l’été dont nous reviendrons pour découvrir une Loi de Programmation Militaire qui entérinera le décrochage stratégique. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. A défaut d’avoir fait les choix indispensables, à défaut d’avoir même sanctuarisé les budgets nécessaires au modèle défini, le Livre Blanc nous réserve probablement l’effondrement que nous croyons avoir repoussé !

    Depuis plus de deux décennies, la défense de la France se dégrade. Elle se dégrade de manière homothétique sans changer de modèle, celui d’une défense globale pour une puissance à vocation mondiale. Jusqu’ici l’exercice était difficile, mais il semblait possible. Le Livre Blanc de 2008 étirait pourtant déjà le modèle au-delà de ses limites, avec des capacités déconnectées des ambitions affichées. Son image emblématique et caricaturale est celle du porte-avions : à l’instar de cet unique porte-aéronefs auquel on décida alors de ne pas donner de sister-ship, la France avait déjà fait le choix de ne plus pouvoir qu’un peu, et pas tout le temps !

     

    Un pari intenable qui n’a pas été tenu

    Le Livre Blanc 2013, pour sa part, bénéficiait de deux opportunités : celle de « devoir » choisir et celle de pouvoir politiquement s’inscrire en rupture avec les exercices antérieurs. L’occasion était donnée de penser un modèle de défense cohérent et autonome, adapté à notre situation de puissance régionale. C’était possible. Finalement, le modèle proposé n’est qu’une dégradation du précédent sans que sa cohérence ait été reconstruite, sans que notre autonomie stratégique ait été rebâtie.

    Il fallait choisir. A budget en baisse, avec des coûts d’équipement qui ne peuvent que croître à chaque renouvellement, il était devenu impossible « d’assumer toutes les missions » (1), de préserver un « outil de défense complet ». Un pari intenable qui n’a pas été tenu : celui du maintien des ambitions avec une baisse sensible des moyens. En partant déjà d’un modèle très dégradé, « à l’os », il était impossible de faire la même chose avec sensiblement moins.

     

    Les forces conventionnelles, la variable d’ajustement

    Le premier arbitrage nécessaire concernait l’équilibre à rétablir entre dissuasion et capacités conventionnelles. Fallait-il maintenir à tout prix l’arsenal nucléaire en l’état, planifier même son amélioration, au risque de réduire très fortement nos capacités conventionnelles ? Ou bien fallait-il, à effet dissuasif inchangé, consentir des réductions raisonnables de l’arsenal pour préserver nos capacités d’action classiques, demeurer capables de faire face aux aléas du quotidien, aux guerres que l’on ne choisit pas, aux menaces et catastrophes sur le territoire national ? Réponse claire : pour ne pas toucher au nucléaire – alors même que d’importantes économies peuvent y être faites sans dégrader la dissuasion, cela mérite d’être répété – on fait des forces conventionnelles la variable d’ajustement budgétaire. Jusqu’à la caricature.

    La France, grand pays de tradition militaire, forte de 65 millions d’habitants, ne sera désormais en mesure de participer à une opération majeure en coalition qu’à hauteur de 15.000 hommes et de 45 avions ! C’est-à-dire rien. Avant le Livre Blanc 2008, nous étions encore supposés nous engager avec 50.000 hommes et 100 avions ; depuis, nous étions tombés à 30.000 hommes et 70 avions. Le fait est là : dans les interventions conventionnelles en coalition, nous sommes revenus à nos capacités de la 1ère guerre du Golfe en 1991, capacités tant vilipendées alors pour leur insignifiance. Au sein d’une coalition, nous n’aurons plus désormais ni effet, ni influence stratégique. Nous ne serons plus à l’avenir qu’un partenaire mineur, une « proxy force ».

     

    Une autonomie stratégique fortement dégradée

    Le deuxième arbitrage relevait du dimensionnement de nos ambitions au regard de nos capacités, puis de l’adaptation de celles-ci aux premières. Ici encore, l’adéquation n’a pas été faite. Un des points positifs du Livre Blanc est d’établir des zones d’intervention prioritaires : territoire national, Europe, Méditerranée, Afrique du Nord et sub-sahélienne. Très bien. Il fallait dès lors doter la France d’une force expéditionnaire solide, en mesure de lui permettre d’exercer ses responsabilités et de protéger ses intérêts dans ces zones prioritaires. Il fallait reconstruire notre autonomie stratégique fortement dégradée aujourd’hui puisque, par manque de capacités de transport stratégique, de ravitaillement en vol, de renseignement et de mobilité opérative (hélicoptères lourds et de manœuvre) en particulier, nous ne sommes plus en mesure de conduire dans la durée que les opérations validées par les Américains. L’autonomie stratégique, la cohérence opérationnelle, sont revendiquées, à raison, tout au long du Livre Blanc, mais ce dernier ne prend pas les mesures indispensables pour les restaurer. C’est même le contraire qui se produit.

     

    Les petits programmes condamnés

    Le Livre Blanc défend l’industrie de défense intelligemment, mais de manière parfaitement théorique. A juste titre, il rappelle l’importance économique et sociale de l’activité industrielle, fait disparaître le concept pernicieux des « cercles technologiques » apparu dans l’exercice précédent, rappelle l’importance de la préservation des technologies clefs, souligne le besoin de financement étatique des recherches amont et la nécessité d’assurer la pérennité des bureaux d’études, ouvre davantage l’industrie au marché du maintien en condition des équipements, prône l’accompagnement à l’exportation. Mais, en même temps, il annonce des diminutions sensibles de cibles et des étalements de programmes.

    En préservant tous les programmes « à effet majeur », il condamne nombre de « petits programmes » ceux qui assurent justement la « cohérence opérationnelle » revendiquée par ailleurs. La diminution des budgets ne pouvant porter (au moins au début, avant le « pay back » des diminutions d’effectifs) que sur les investissements conventionnels, des calculs simples montrent que ceux-ci, selon les hypothèses, pourraient diminuer immédiatement de 30 % à 40 %. Ce qui condamne pour longtemps ceux qui n’ont pas encore été lancés, dont le programme Scorpion* pourtant vital pour l’efficacité des forces terrestres. L’industrie de défense est sanctuarisée théoriquement, mais elle devrait pourtant perdre mécaniquement entre 10.000 et 20.000 emplois, selon le sort réservé à la « trajectoire budgétaire ». Dans cette destruction, l’industrie terrestre et les PME seront inévitablement les premières concernées.

     

    Un effort budgétaire de deux à trois milliards d’euros par an

    Pour que l’on s’en tienne là, encore faudrait-il que les budgets prévus soient bien alloués par la LPM, que les lois de financement soient votées, puis qu’elles soient exécutées. Encore faudrait-il aussi que les fragiles hypothèses de construction ne s’effondrent pas : que la conjoncture économique soit au rendez-vous, que la croissance reprenne, qu’il y ait eu retour à l’équilibre des finances publiques, que l’exportation de matériels majeurs se concrétise enfin, que les frais de démantèlement des infrastructures militaires du CEA ne soient pas imputées au ministère de la Défense… Encore faudrait-il aussi que soient engrangés les six milliards de ressources exceptionnelles nécessaires au respect des engagements budgétaires, ce qui – même sans procès d’intention – est très improbable.

    Contrairement à ce qui a été dit, l’effort budgétaire devrait se situer annuellement en moyenne entre deux et trois milliards en dessous de ce qu’il était en 2013. En 2019, fin de la LPM, nous serons donc loin du compte. Non seulement le Livre Blanc prévoit d’emblée une diminution de l’ordre du quart de nos moyens d’action conventionnels, mais il porte aussi en lui la certitude de prochaines coupes claires dans les équipements et les effectifs. D’autant que dès la fin de la décennie, si les indispensables décisions ne sont pas prises, les lancements des programmes du « nouveau » renouvellement des armes nucléaire vont venir écraser de leur poids budgétaire ce qui restera encore de nos forces conventionnelles.

     

    L’armée de Terre suisse surpassera en format et équipements l’armée de Terre française

    Le désarmement massif de l’Europe avait fait émerger la « France militaire » et lui avait donné, d’un même souffle, une responsabilité, un rôle et une chance historiques. L’opération Serval au Mali aura été le marqueur de cette brève époque. Avec ce Livre Blanc, nous nous banalisons et perdons cet avantage comparatif majeur. Alors qu’elle est déjà la plus grande puissance économique de l’Europe, l’Allemagne ressort grandie de cet exercice comme sa plus grande puissance conventionnelle ; avant la fin de la LPM, l’armée de Terre suisse surpassera en format et équipements l’armée de Terre française !

    Façonné d’emblée par les contraintes budgétaires, bâti sur des trajectoires financières ambiguës et incertaines, le Livre Blanc 2013 conduit au déclassement stratégique. Que l’on parle ou non de « décrochage», en une décennie, de 2008 à 2019, les réductions d’effectifs et d’équipements auront affaibli de plus de la moitié nos capacités de combat ! Le modèle proposé constitue une dégradation homothétique du modèle précédent déjà très affaibli. En l’absence de vision et de choix clairs, n’abandonnant rien, il saupoudre les moyens pour donner à la France une armée qui peut de moins en moins dans chacun de ses domaines d’emploi. Il affaiblit partout, sans chercher à rétablir notre autonomie stratégique en comblant les trous capacitaires qui se multiplient, s’agrandissent et la minent. Ce livre noir est celui du désarmement français.

    Général (2s) Vincent Desportes (Theatrum Belli, 28 mai 2013)

     

    Notes :

    (1) : Discours de Jean-Yves Le Drian, Ecole Militaire, lundi 29 avril 2013

    * Programme Scorpion : programme visant, notamment, à moderniser les véhicules blindés de combat (transports de troupe protégés, chars légers et chars lourds) et à améliorer la protection des combattants et des matériels. (note Métapo)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Il faut en finir avec les droits des crapules !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue tonique d'Etienne Lahyre, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à l'impossible intégration de l'immigration afro-musulmane et à ses conséquences les plus frappantes...

     

    Londres-assassin.jpg

     

    Il faut en finir avec les droits des crapules !

    Panique à bord chez les immigrationnistes : depuis plusieurs jours, de Paris à Londres, en passant par Stockholm, il devient de plus en plus difficile de dissimuler aux peuples d’Europe les méfaits de l’immigration de masse.

    Le député PS Yann Galut, faussaire en chef, aurait bien aimé nous faire croire que les meurtriers du soldat britannique étaient des militants d’extrême droite, tout comme ceux qui avaient, selon lui, dévasté le quartier du Trocadéro, mais l’ignoble vidéo où l’assassin se met en scène ne laisse guère planer le doute.

    L’hystérique Houria Bouteldja se voyait déjà interprétant son numéro favori de couscous-cosette expliquant les violences des populations afro-musulmanes comme la continuation légitime et logique des luttes en faveur de la décolonisation. Las ! Même dans les manuels d’histoire falsifiés par les inspecteurs généraux de l’Éducation nationale, on ne trouve aucune trace d’une quelconque tentative de colonisation de l’Afrique par les braves Suédois qui pourrait servir de prétexte aux émeutes urbaines qui transforment Stockholm en un vulgaire Clichy-sous-Bois depuis près d’une semaine.

    Heureusement pour nous, Le Monde qui, il est vrai, déçoit rarement, nous explique dans son éditorial du jour que « la montée d’un parti d’extrême droite, les Démocrates suédois, a eu l’effet pervers de légitimer certains propos et attitudes racistes, ainsi que des méthodes policières brutales et discriminatoires » (sic). L’ex-« quotidien de référence » parvient à être encore plus têtu (sans jeu de mot « homophobe », je tiens à rassurer le vigilant Pierre Bergé…) que les faits : l’extrême droite est la cause unique et exclusive de tous les maux. Le simple fait que sa progression soit la conséquence, et non la cause, de ce chaos ne venant même pas à l’idée des folliculaires du Monde.

    Et pourtant, on ne peut pas imaginer un terreau plus favorable que la Suède à l’idéologie immigrationniste : la Suède, c’est le paradis post-historique de l’indifférenciation généralisée. De la « tyrannie de la faiblesse », pour reprendre le titre de l’excellent essai de François-Xavier Paoli, où le mâle autochtone subit une émasculation permanente, quand l’allogène bénéficie d’une mansuétude sans limite au nom d’un relativisme culturel poussé à l’extrême, que la logomachie orwellienne nomme « tolérance ».

    Assimilation à la française, communautarisme à l’anglo-saxonne, xénophilie suédoise : toutes les tentatives destinées à intégrer les immigrés d’origine afro-musulmane ont échoué. C’est un fait.

    Les peuples d’Europe sont tous favorables à un contrôle plus strict de l’immigration. C’est un fait.

    Comme l’a proposé la ministre de l’Intérieur britannique, il faut dénoncer la Convention européenne des droits de l’Homme qui, du fait de la perfidie des juges de Strasbourg, a créé dans les pays signataires un ordre juridique établissant les droits des crapules et les devoirs des honnêtes gens. Il faut réformer en profondeur le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile en mettant fin au regroupement familial et en systématisant l’expulsion des délinquants étrangers assortie d’une interdiction définitive de retour sur le territoire national. Les tenants du juridisme nous disent que le Conseil constitutionnel s’y opposerait. Soit. Mais celui-ci ne se reconnaît pas compétent pour statuer sur la conformité d’une loi référendaire à la Constitution, au motif — principal — qu’une telle loi constitue l’expression directe de la souveraineté nationale (décision du 6 novembre 1962, confirmée par la décision du 23 septembre 1992). Alors, à quand un tel référendum ?

    À l’instar de la consultation de 2005 sur la Constitution européenne, celui-ci constituerait un affrontement décisif entre l’oligarchie et le peuple. Le cynisme de la droite libérale et la bien-pensance de la gauche libertaire contre les 70 % de Français qui estiment qu’il y a trop d’étrangers en France : et une fois encore, les défenseurs de la démocratie balaieraient dans les urnes les gardiens de la démocrature. Voilà la vraie raison pour laquelle ce référendum n’aura sans doute jamais lieu…


    Etienne Lahyre (Boulevard Voltaire, 23 mai 2013)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 1 commentaire Pin it!