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Points de vue - Page 242

  • Les sociétés multiculturelles sont multiconflictuelles...

    Vous pouvez ci-dessous découvrir un excellent entretien avec Jean-Yves Le Gallou réalisé le 10 septembre 2015 par Élise Blaise pour TV Libertés afin d'évoquerla crise migratoire et les solutions qui peuvent lui être apportées.

     

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  • Pour une agriculture de qualité, rétablissons le protectionnisme...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 7 septembre 2015 et consacrée à la crise agricole...

     


    "Pour une agriculture de qualité, rétablissons... par rtl-fr

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  • L'invasion migratoire : un problème militaire ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Yvan Blot, cueilli sur Metamag et consacré à la crise migratoire et aux moyens d'y faire face.

    Président de l'association "Démocratie directe", Yvan Blot a récemment publié L'oligarchie au pouvoir (Economica, 2011), La démocratie directe (Economica, 2012),  Les faux prophètes (Apopsix, 2013), Nous les descendant d'Athéna (Apopsix, 2014) et L'homme défiguré (Apopsix, 2014).

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    L'invasion migratoire - Un problème militaire

    Les politiciens civils actuellement au pouvoir sont incapables de répondre au défi de l’invasion migratoire car l’occupation illégale du territoire national par des étrangers est, et a été depuis toujours un problème militaire. Vouloir résoudre un problème d’essence militaire par des moyens civils, c’est aller à l’échec et laisser s’abattre le malheur sur la patrie.
    Il faut donc engager l’armée dans le combat pour la défense du territoire sacré avec l’esprit de résistance et non celui de la collaboration. Certes, l’ennemi n’est pas habillé en soldat. L’ennemi, ce sont les puissants réseaux de passeurs. Avec eux, il n’y a pas d’autre solution que la guerre à outrance. Ceux qui ne veulent pas la guerre avec ces criminels étrangers auront perdu l’honneur par leur lâcheté, et auront perdu la paix car l’échec devant l’invasion migratoire ne peut conduire qu’à la guerre civile, la pire de toute !
    Les partisans de la capitulation devant l’ennemi feront valoir les pleurnicheries habituelles. On ne peut pas abattre des civils même s’ils nous font la guerre, moins par esprit de conquête que par esprit du lucre. Ces partisans qui trahissent la France et son peuple ne semblent même pas penser que les djihadistes extrémistes exploitent l’immigration pour nous affaiblir. Parmi les réfugiés, combien d’islamistes fanatiques cachés au milieu d’eux ?
    Certes, diront certains, combattons les filières de passeurs ! Mais que faire de ces pauvres hères qui ont profité des services des passeurs ? En bon droit, ce sont des complices des passeurs, la preuve en est qu’ils les rémunèrent. Ils doivent être expulsés comme tels sans faiblesse.
    Les pacifistes refuseront ce discours. Ils n’ont toujours pas compris dans leur ignorance de l’histoire la loi d’airain qui régit la nature : la loi de l’unité des contraires, qui fut découverte par le philosophe grec Héraclite. La vie et la mort ne sont pas séparables, pas plus que le jour et la nuit. Qui veut la paix au point de refuser le combat attire la guerre sur lui. Qui veut accueillir les étrangers qui s’installent au mépris de notre loi sur notre sol prépare toutes les conditions d’une future guerre civile.
    Le refus de tuer contrairement aux lois de la vie entraînera des meurtres bien plus nombreux. Avant la deuxième guerre mondiale, les pacifistes voulaient éviter de provoquer Hitler. Ils l’ont aidé à déclencher la seconde guerre mondiale. Ce triste exemple semble aujourd’hui ne pas avoir été pris en compte.
    Nous sommes tellement amollis par la paix dans la prospérité, par la licence accordée à notre cerveau reptilien au profond de nous-mêmes, que toute ardeur guerrière a disparu de nos élites moisies. Les dirigeants politiques issus du monde civil sont pour la plupart incapables de mener une véritable résistance. De Gaulle avait déjà vu cela en 1940 : rares sont les membres de l’élite qui eurent le courage de le suivre. On fit valoir le droit : De Gaulle n’était pas légitime, ce qui est légalement juste au départ. Le droit est souvent au service de la lâcheté. Dans un monde où la lâcheté est non seulement tolérée mais rémunérée et décorée, les vertus militaires ne sont pas simplement ignorées, elles sont honnies. Le peuple est plus sain que ses élites car le poisson pourrit toujours par la tête.
    Il faut donc faire la guerre aux passeurs et donc les tuer comme pendant une guerre on est obligé de tuer son ennemi. Il faut repousser par la force l’invasion qui cessera très vite dès que le monde comprendra que le peuple est résolu. Un référendum légitimera démocratiquement cette guerre qu’il faut mener. Sinon, le pays plongera dans la guerre civile qui fera bien plus de victimes comme toute l’histoire des hommes a pu le montrer. Un pays a besoin des compétences et des vertus les plus diverses. Il ne peut pas se passer des compétences et des vertus militaires. La devise de la marine française résume tout : honneur et patrie, valeur et discipline. La défense de la patrie doit se faire dans l’honneur. Le déshonneur est dans l’abus de la force mais aussi dans l’absence de recours à la force pour protéger notre peuple et nos familles. Honneur et patrie ne doivent jamais être séparés. De même, la valeur et la discipline doivent aller de concert. Aujourd’hui, le mérite individuel est porté aux nues à des fins purement égoïstes. C’est dans la tragédie de l’histoire, tragédie éternelle, qu’apparaît la nécessité de l’abnégation, mère de la discipline. 
    L’invasion migratoire n’est pas un sujet de l’administration civile. Elle ne peut être combattue que militairement. Les exemples historiques montrent que seule l’armée préserve la liberté d’un peuple. Elle est la colonne vertébrale de l’Etat disait De Gaulle dans « le Fil de l’épée ». Aujourd’hui, l’esprit héroïque, le cœur de toute armée, a déserté la politique, aux mains des comédiens, des arrivistes et des escrocs. Il faut redonner à la politique sa dimension militaire, et pour cela, il faut aussi des militaires au sein de l’appareil politique. Un grand pays a accompli pour son bonheur cette mutation, plus à l’est. Mais la France, monarchique comme républicaine, a une longue tradition militaire également. Elle doit la retrouver. C’est une question de survie. Il faut retrouver l’esprit de résistance qui est un esprit de fermeté. Il faut avoir le courage d’appeler un chat un chat, et un traître, un traître.
    La trahison s’appuie sur le droit et sur la propagande. La lâcheté utilise des armes analogues. L’absence de charité envers nos compatriotes et les générations à venir conduit à la stérilité et à la mort.

    L’invasion migratoire est une question militaire 
    C’est un défi qui permettra à l’esprit militaire français de renaître pour sauver la patrie. L’invasion est provoquée par notre réputation de faiblesse, que nous prenons à tort pour de l’humanitarisme. Ses forces motrices sont les réseaux de trafic de chair humaine, qu’on se garde bien de réprimer comme il se doit par la peine capitale. Celui qui veut protéger toutes les vies, mêmes celles des criminels, met en danger la vie des innocents. 
    La mort peut être au service de la vie. Toute l’histoire des hommes l’a prouvé. Ce fut exactement cette logique qui a permis d’abattre le nazisme. Refuser la guerre est le meilleur moyen de la déclencher avec le temps. Refuser de faire la guerre contre l’invasion extérieure, c’est créer les conditions d’une guerre civile, bien plus meurtrière, que nous léguerons à nos enfants, pour notre honte. Nous perdrons alors la paix, la liberté et la prospérité que nous n’aurons pas su défendre. Comme toujours la voie du combat et celle de l’honneur ne font qu’un ! La France ne sauvera son existence et son honneur qu’en faisant confiance à son armée. Il faut retrouver les vertus militaires sinon la patrie est perdue !

    Yvan Blot (Metamag, 6 septembre 2015)

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  • Hollande et les ambassadeurs ou les sophismes du « rayonnement »…

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Richard Labévière, cueilli sur le site des Observateurs et consacré à la politique diplomatique de François Hollande. Ancien rédacteur en chef à Radio France internationale et à la Télévision suisse romande, Richard Labévière est spécialiste des relations internationales et des questions de défense.

     

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    Hollande et les ambassadeurs ou les sophismes du « rayonnement »…

    Le 25 août dernier, François Hollande a ouvert la 22ème conférence des ambassadeurs. Chaque année à même époque, ce rendez-vous traditionnel marque la rentrée de la diplomatie française et donne l’occasion au président de la République de développer sa vision de l’état du monde et de fixer ses priorités.

    Sans surprise, François Hollande s’est d’abord conformé aux contraintes de calendrier en appelant les diplomates français à une totale mobilisation en vue de la prochaine réunion sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre prochain. Son deuxième objet était tout aussi attendu : « la planète n’est pas seulement menacée par le réchauffement climatique, elle est confrontée à un terrorisme qui n’a jamais atteint ce niveau de barbarie, ni cette gravité depuis des décennies ». Escortant les reconfigurations du monde depuis la fin de l’empire romain, la notion de « barbarie » est-elle la plus appropriée pour qualifier et comprendre les dernières mutations de la menace terroriste ? Et, rappelant que la France avait été elle-même frappée en janvier dernier et encore tout récemment, le Président s’est félicité d’une réaction de « sang froid » ayant suscité une « solidarité internationale exceptionnelle, parce que la France représente pour le monde entier la liberté ». 

    Chacun se souvient, en effet, de la marche républicaine du 11 janvier 2015, qui s’est déroulée en l’absence du secrétaire d’Etat américain John Kerry mais où plastronnaient, au premier rang et au coude-à-coude avec le Président, Benyamin Netanyahou et le premier ministre turc Ahmet Davutoglu notamment, tous deux bien connus pour leur défense continue de la démocratie et des droits humains… Quant à la représentation universelle de la liberté, on pourrait demander à Georges Ibrahim Abdallah, entre autres, ce qu’il en pense !

    Cela dit, François Hollande prévient que « nous devons nous préparer à d’autres assauts et donc nous protéger… » Comme ses homologues occidentaux qui parlent de terrorisme, il évite soigneusement de remonter aux causes, se cantonnant à la description d’effets largement connus : « Dae’ch est le plus grand danger. Cette organisation contrôle un vaste territoire, en Syrie, en Irak, dispose de ressources importantes liées à des trafics de toutes sortes, à des ramifications sur l’ensemble du globe. Cette organisation enrôle, endoctrine, encadre pour tuer à une plus grande échelle. Les Musulmans sont ses premières victimes en Irak, en Syrie, au Koweït, en Lybie, mais les minorités sont systématiquement pourchassées et martyrisées ».

    Suit une analyse sidérante, reprenant tous les poncifs et les erreurs d’une posture inaugurée sous Nicolas Sarkozy par la fermeture de l’ambassade de France en mars 2012 à Damas : « en Syrie, le monde a mis beaucoup de temps à réagir, trop de temps. A l’été 2012 la France avait donné l’alerte, et s’était d’ailleurs, dès le départ, déclarée en soutien de l’opposition syrienne. J’étais même le premier à la considérer comme la seule représentante légitime du peuple syrien. Un an plus tard, nous étions prêts à punir un régime qui avait utilisé, il n’y avait aucun doute là-dessus, des armes chimiques contre sa population. L’inaction de la communauté internationale, après qu’une ligne rouge a été délibérément franchie, a coûté cher, très cher ; Dae’ch, qui n’existait pas alors sous cette forme en Syrie, s’est installé et Bachar al-Assad a continué à massacrer son peuple ».

    Premier mirage : celui d’une « opposition syrienne » représentée à Paris par quelques Happy Few francophones rêvant tous de devenir ministres grâce à l’appui des Frères musulmans syriens financés par le Qatar. Deuxième illusion : considérer une bande de bras cassés et d’idéologues opportunistes comme « seule représentante légitime du peuple syrien » était aller un peu vite en une besogne rappelant furieusement les bévues commises avec le CNT (conseil national de transition libyen), dont on a pu très vite apprécier la modération et le respect inné des valeurs démocratiques. Troisième curiosité : François Hollande prêt à « punir » le régime de Damas ! Punir  avant de surveiller? Mais comment surveiller, puisque l’ambassade fermée, les anges gardiens de nos services spéciaux ne mettaient plus un pied en Syrie, dépendant exclusivement des sources du renseignement américain, turc et saoudien pour « établir » que l’affreux dictateur avait fait usage, et lui seul, d’armements chimiques. Ce dernier point constitue l’erreur factuelle la plus flagrante, démolie définitivement par nombre d’experts internationaux. Enfin, et il faut le répéter ici,  Bachar al-Assad était loin d’être le seul à « massacrer » : il était confronté dès l’été 2012 à une véritable guerre civilo-régionale dans laquelle la France s’était engagée comme juge et partie prenante aux côtés de groupes armés « laïcs et modérés » comme l’Armée syrienne libre, antichambre de Jabhat al-Nosra, c'est-à-dire Al-Qaïda en Syrie, dont des représentants étaient reçus à l’Assemblée nationale… Ainsi avons-nous basculé de la « politique arabe » du Général de Gaulle et de François Mitterrand à une « politique sunnite de la France », multipliant par dix, ce faisant, nos ventes d’armes aux ploutocraties pétrolières du Golfe !

    Après un tel enchaînement de contre-vérités, le Président se demande que faire ? Réponse tout aussi affligeante : « nous devons réduire les emprises terroristes sans préserver Assad, car les deux ont partie liée, et en même temps il nous faut chercher une transition politique en Syrie, c’est une nécessité. Le Conseil de sécurité l’a reconnu en adoptant la semaine dernière une déclaration, c’était la première depuis deux ans. Elle va dans la bonne direction et c’est un pas important. La Russie s’y est associée, et un dialogue peut donc être engagé. Il faut en fixer les conditions. La première, c’est la neutralisation de Bachar al-Assad, la seconde c’est d’offrir des garanties solides à toutes les forces de l’opposition modérée, notamment sunnite et kurde et de préserver les structures étatiques et l’unité de la Syrie. Enfin, la dernière condition, sans doute celle qui sera décisive, c’est de mêler toutes les parties prenantes à la solution. Je pense aux pays du Golfe. Je pense aussi à l’Iran. Je pense à la Turquie, qui doit s’impliquer dans la lutte contre Dae’ch, et engager, ou plutôt reprendre, le dialogue avec les Kurdes. J’appelle sur cette grande question, qui a eu un rôle important ces derniers mois, à une prise de conscience générale. »

    La fable qui consiste à établir une symétrie entre le régime syrien et Dae’ch en les considérant comme des « ennemis complémentaires », les deux faces d’un même processus, et surtout en osant attribuer l’émergence de l’organisation « Etat islamique » au seul Bachar al-Assad, insulte l’intelligence de tous les experts de cette région, même ceux du Quai d’Orsay dont les notes sont jetées avant d’être lues... Ceux-ci savent pourtant pourquoi et comment l’administration Obama, les services saoudiens et turcs, avec la complicité de leurs supplétifs européens, ont fabriqué Dae’ch, espérant ainsi tourner la page d’une Qaïda qui menaçait de récupérer les « révoltes » arabes : rappelons qu’à l’époque Washington cherchait à mettre en place les Frères musulmans dans la plupart des capitales de la région. Dans les années 80, les mêmes avaient inventé Ben Laden pour lutter contre l’armée soviétique en Afghanistan, sans pour autant assurer le service après vente de ce Frankenstein qui finirait par se retourner contre ses créateurs !

    Quant à la dernière résolution du Conseil de sécurité dont se félicite le Président parce qu’elle a été aussi approuvée par les Russes, elle instaure différents groupes de travail, chargés de réactiver les propositions de Genève I et II en vue d’une négociation politique. A ce propos, le représentant spécial de l’ONU Staffan de Mistura a rappelé à plusieurs reprises que « Bachar al-Assad fait partie, de fait, de la solution… » A aucun moment, cette résolution ne propose « la neutralisation de Bachar » comme le prétend François Hollande, qui nous ressert son « opposition modérée », cette opposition qui n’existe pas ! Quant à la protection des minorités, dimension incompressible de la crise syrienne, c’est encore plus fort de café : le Président français se tourne vers l’Arabie saoudite qui finance l’islamisme radical depuis plus de trente ans et vers une Turquie qui massacre allègrement des Kurdes pourtant engagés en première ligne contre les fêlés de Dae’ch… Aujourd’hui seulement, il est contraint d’associer un Iran revenu dans le concert des nations après l’accord de Vienne sur le nucléaire (14 juillet dernier) ; accord contre lequel Laurent Fabius s’est battu jusqu’au bout en se faisant le petit télégraphiste des intérêts israéliens ! La « prise de conscience générale » à laquelle nous invite François Hollande rejoint le concert des névroses de la plupart de ses partenaires internationaux.

    Après les mièvreries humanistes obligées à propos d’un terrorisme « qui nous concerne tous », le Président nous dit le plus sérieusement du monde que « l’intervention militaire en Libye était nécessaire… » ! Là encore, méprisant toute logique de causes à effets, il se livre à un long développement sur « des crises migratoires qui ont atteint un niveau qui n’a pas d’équivalent depuis la fin de la Seconde guerre mondiale », appelant ses partenaires européens à « une répartition équitable des réfugiés ». Les rédacteurs de ce discours évitent soigneusement toute espèce de lien entre « l’intervention militaire nécessaire », et l’implosion d’une Libye désormais livrée aux seigneurs de la guerre, aux factions jihadistes et autres officines mafieuses, organisatrices de ces meurtrières migrations du désespoir. Citant une dizaine de fois, sur tous ces sujets, la chancelière allemande Angela Merkel, François Hollande se garde de la plus petite ambition politique, qui permettrait –et ce serait bien le moins-, d’associer l’Union européenne, l’Union africaine et la Ligue arabe, afin d’évaluer sérieusement les mécanismes d’aide au développement et de coopération avec l’ensemble des pays concernés par ces migrations.

    Concernant le dossier palestinien, le Président nous ressert la même soupe qui renvoie les « extrêmes dos à dos », comme s’il y avait une symétrie entre la résistance palestinienne et l’occupation et la colonisation israéliennes. Et il souligne une nouvelle fois la « relation de grande confiance » établie avec l’Arabie saoudite et tous les Etats du Conseil de coopération du Golfe.

    Quant à l’Ukraine : retour à Madame Merkel « avec laquelle nous avons tout fait pour éviter que ne dégénère la crise ». Le Président concède que ce dossier a des effets délétères sur le plan politique : « les relations entre la Russie et l’Europe sont gelées, au plan économique, avec des sanctions qui ont des conséquences pour les Russes, mais aussi pour les Européens. Nous le voyons bien en matière agricole et sur le plan humanitaire, avec une situation qui ne cesse de se dégrader ». Il ajoute que « la France veut néanmoins maintenir un dialogue sincère avec la Russie, voulant agir en toute indépendance ». Et pour bien appuyer l’affirmation de cette « indépendance », il explique qu’il était parfaitement légitime de suspendre la livraison des BPC (porte-hélicoptères de projection et de commandement) de type Mistral à la Russie, alors qu’on multipliait les ventes de Rafale, de frégates et de missiles à l’Arabie saoudite et autres paradis démocratiques !

    Passons sur la fiction d’une Union européenne monétaire renforcée par la crise grecque, avant la chute qui exhorte nos Excellences : « nous sommes encore une des rares nations au monde capable de donner une direction, de prendre des initiatives, d’engager des processus, d’éviter parfois le pire et de trouver des solutions. Notre pays a vocation à assurer son rayonnement, mais aussi ses intérêts économiques et sa sécurité. C’est parce que nous sommes conscients de nos responsabilités que nous devons encore travailler pour assurer le rayonnement de la France ». La conscience, encore ! Quant au rayonnement, qui renvoie à la « brillance » plutôt qu’à la vérité et à l’action, le vieux Platon dit que les sophistes en abusent pour égarer la jeunesse…

    Richard Labévière (Les Observateurs, 2 septembre 2015)

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  • Flux migratoires : l’action doit primer sur la dictature de l’émotion...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Migault, cueilli sur le site de l'agence d'informations russe Sputnik et consacré à la crise migratoire.

    Philippe Migault est directeur de recherche à l'Institut de Relations Internationales et stratégiques (IRIS).

     

    Les photos d'un tout petit enfant Aylan Kurdi noyé étendu sur une plage de Turquie

     

    Flux migratoires : l’action doit primer sur la dictature de l’émotion

    La mort du petit Aylan Kurdi est une tragédie. Pourtant elle ne doit pas dicter dans l’urgence un infléchissement des politiques migratoires française et européenne. A défaut, c’est toute l’UE qui risque d’être déstabilisée.

    L'attitude des quatre Etats membres du groupe de Visegrad (Pologne, République Tchèque, Slovaquie, Hongrie), qui se réunissent aujourd'hui pour manifester leur refus de se voir imposer par l'Union européenne la politique proposée par la France et l'Allemagne, l'accueil obligatoire d'un certain quota d'immigrants, accentue une première fracture au sein de l'UE. Après les Britanniques et les Baltes, de plus en plus de pays signifient leur refus de se voir imposer des populations qu'ils ne peuvent, ni ne veulent, accueillir.

    Critiqués par les médias européens qui ont diffusé en boucle, jusqu'à l'écœurement, la photo du garçonnet, les dirigeants de ces pays ne s'en montreront sans doute pas moins inflexibles. Tous sont conscients que l'afflux d'un tel nombre de réfugiés, issus d'une culture allogène, est de nature à accroître très sensiblement la montée en puissance des mouvements politiques identitaires en Europe. Alors que les dernières élections européennes se sont traduites par une percée de ces derniers, il serait contre-productif pour les partis de l'ensemble socio-démocrate/démocrate-chrétien actuellement aux affaires en Europe, d'apporter de nouveaux arguments aux « UEsceptiques ».

    Certes, on ne peut exclure qu'un calcul électoral à courte vue ne pousse a contrario au laxisme d'autres Etats. François Hollande sait qu'il n'est sans doute en mesure de gagner la présidentielle française de 2017 qu'à condition de se retrouver au second tour face au Front National et à Marine Le Pen. Il a donc tout intérêt à favoriser la progression de cette dernière.
    Mais il portera alors la responsabilité d'une crispation dramatique de la société française. 14% des Français vivent en dessous du seuil de pauvreté, plus de 22% si on ajoute à cette statistique ceux qui seraient sous ce seuil s'ils ne bénéficiaient pas des différentes allocations de l'Etat. Avec plus de 3,5 millions de chômeurs, 5,7 si on inclue toutes les catégories, une explosion du travail précaire, la peur de perdre son travail est le sentiment le plus partagé des Français. Comment, dans ces conditions, leur expliquer que nous avons les moyens d'accueillir des milliers de personnes, improductives, dont la subsistance dépendra d'un Etat incapable de juguler la montée de la misère parmi ses propres citoyens?

    Certaines belles âmes expliquent que l'assisté d'aujourd'hui sera le cotisant de demain et que l'accueil des immigrants revient à investir sur le long terme. D'autres ajoutent, avec une belle inconscience et un cynisme assumé, que ces immigrants acceptant d'occuper des postes peu qualifiés, ils poussent les Français vers des métiers exigeant une formation accrue. Ils oublient simplement que l'éducation nationale ne sait pas, ou ne veut pas, préparer les jeunes Français aux métiers qui recrutent. Quant à leur argument, il se résume d'un point de vue moral à signifier que nous avons besoin d'hilotes, d'une main d'œuvre à bas coût pour des entreprises qui bâtissent leur marge sur le low-cost, rémunérant leurs salariés aux taux les plus bas. Belle conception du libéralisme ou du socialisme selon le côté de la barrière où l'on se trouve. Au nom de l'ouverture des frontières, du mythe du village planétaire, nourrissons un peu plus misère et inégalités. Pour le MEDEF et les fonctionnaires quelle importance? Seules les classes moyennes seront impactées…Avec les conséquences politiques induites à moyen terme. Il est vrai que les politiques et les chefs d'entreprise ont ceci de commun que la plupart d'entre eux ne réfléchissent plus qu'à l'horizon des trois ans au mieux, des six mois au pire.

    Mais s'il y a de quoi désespérer, il y a aussi de quoi rire dans les arguments de ceux qui prônent la générosité, l'ouverture à double battants de nos portes.

    Le Liban, nous dit-on, a accueilli un nombre de réfugiés équivalent au quart de sa population, nous donnant l'exemple à suivre. Se rend-t-on compte que le Liban et la Syrie, des décennies durant, ont vécu en étroite symbiose? Qu'il n'existe pas de barrière linguistique, religieuse entre deux peuples divisés suivant les mêmes lignes communautaires? Que le Liban, Etat faible, voisin immédiat des zones de combat, n'est pas en mesure de repousser ces immigrants et n'a donc d'autre choix que de les accueillir? Que le pays, justement, est animé par un vent de contestation notamment suscité par les conséquences de cet afflux massif de Syriens? Que la dernière fois que le Liban a accueilli autant d'immigrants c'était les Palestiniens? Que la présence de ceux-ci a déclenché la guerre civile en 1975 et que cinquante ans après leur arrivée ils sont toujours là, parqués dans des camps de misère, sans eau ou presque quelquefois? Est-ce cela que nous voulons en Europe?
     
    Bien entendu un tel discours est de nature à susciter l'indignation des bien-pensants, à se voir étiqueté xénophobe et raciste. Il est tellement plus facile de clouer au pilori les porteurs d'alerte que de s'avouer ses faiblesses. Car ce sont nos faiblesses, celle des Européens, qui ont suscité la rupture des digues qui retenaient le flux migratoire.
     
    Faiblesse par angélisme d'abord. « We are the world… » On connaît la chanson.
     
    Faiblesse par culpabilité colonialiste ensuite. Hors de question de mettre les Etats arabes et turcs devant leurs responsabilités. Pourtant pourquoi la Turquie n'est-elle pas mise en accusation dans le drame du petit Aylan? Pourquoi personne ne souligne-t-il que celui-ci venait de Kobané, pilonné des jours durant par les fous de l'Etat islamique sous le regard impavide des équipages de chars turcs, attendant que les islamistes les débarrassent de ces Kurdes? Pourquoi ne relève-t-on pas que ces mêmes Turcs, qu'il faut soi-disant accueillir eux aussi en Europe, ferment les yeux sur le trafic de pétrole qui finance l'Etat islamique à la frontière anatolienne, laissent passer les convois d'armes et les volontaires désirant rejoindre l'EI? Si la Turquie ne jouait pas un double jeu, l'Etat islamique n'aurait pas la même capacité de nuisance. Il en va de même des monarchies pétrolières du Golfe. Quelques voix s'élèvent pour s'étonner que celles-ci, gavées de pétrodollars, limitrophes des combats, n'accueillent pas ces immigrants, de confession majoritairement musulmane, laissant aux Etats de culture chrétienne, situés à des milliers de kilomètres, le soin de le faire. Mais ce discours n'est guère relayé. Il ne faut surtout pas souligner que nul, au Moyen-Orient, ne rêve du paradis démocratique et de l'accueil généreux que proposent Riad, Doha ou Abu Dhabi…
     
    Faiblesse par idéologie aussi. Parce que nous sommes incapables de préférer le moindre mal, que nous considérons qu'il vaut mieux un affreux chaos qu'un chef d'Etat autoritaire, nous avons tout fait pour que la guerre se prolonge en Syrie, pour pousser Bachar el-Assad vers la sortie. Si nous avions choisi de combattre l'EI avec Bachar, quelle que soit l'opinion que l'on puisse avoir de ce dernier, au lieu de soutenir les islamistes par notre passivité, voire plus, Aylan serait-il mort?
     
    Faiblesse tout court enfin. Parce que « l'Occident » refuse l'usage de la force nous n'avons rien fait pour détruire les navires des passeurs, comme nous l'avions un temps envisagé, lorsque ceux-ci sont vides de passagers. Aylan serait-il mort s'il n'avait pu prendre la mer faute d'embarcation?
     
    Nous pleurons cet enfant. Nous finirons par l'oublier. Combien d'autres enfants avons-nous vu mourir sur nos écrans avant de revenir à nos préoccupations matérialistes? On ne compte plus. Mais en supposant que sa mort suscite notre réaction, elle ne doit pas nous pousser à subir une vague migratoire que nous ne pouvons supporter. Elle doit nous pousser à mettre fin, au Moyen-Orient et en Afrique mêmes, aux crises que nous avons déclenchées ou entretenues par nos faiblesses. A défaut il serait hypocrite de s'émouvoir à chaque nouvelle image d'un enfant mort.
     
    Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.

    Philippe Migault (Sputnik, 4 septembre 2015)

     
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  • Technique du populicide...

    Nous reproduisons ci-dessous la chronique de Michel Onfray datée du mois de septembre 2015 et cueillie sur son site personnel. Encore un texte qui va faire grincer des dents...

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    Technique du populicide

    Dans l’un de mes cours retransmis cet été sur France-Culture, j’ai utilisé le mot de populace et me suis attiré les foudres d’un auditeur en colère voyant là le mot qui révélait enfin la vérité : mon mépris du peuple ! Moi qui ait créé en 2002 une Université Populaire avec pour tâche de faire à nouveau de ce bel adjectif un noble mot, je me voyais renvoyé dans un cul de basse-fosse par un commissaire du peuple qui estimait que parler de la populace, c’était mépriser le peuple.

    Or, c’est l’inverse. C’est parce que j’aime le peuple que j’utilise le mot populace. La populace, c’est le peuple qui ne pense pas, le peuple qui ne pense plus. Et l’on ne me fera pas croire, ce qui serait démagogie, que le peuple pense toujours, toujours bien et toujours juste. Ce fut le cas quand son bon sens était construit par l’école républicaine et qu’à coup de leçons de choses et de cours sur l’histoire de France, à force de rédactions et d’analyse logique, grâce à nombre de récitations et de lecture des grands textes, à la faveur d’un enseignement de morale et de calcul algébrique, ce qui faisait l’âme droite du peuple accouchait la plupart du temps de jugements justes produits par des raisonnements adéquats.

    Depuis un demi-siècle de domination médiatique sans partage, un peuple qui n’est plus éduqué par l’école se trouve livré au dressage de la meute journalistique. Quand l’instituteur ne fait plus la loi, c’est le présentateur d’émissions de télévision, le journaliste et l’éditocrate salarié qui imposent leurs points de vue prescrits par les marchands qui les appointent – si grassement d’ailleurs, tant on obtient ainsi un cheptel docile.

    Quand le peuple ne pense plus selon l’ordre des raisons, il surréagit selon l’ordre des passions. Il ne lit plus Hugo en primaire, mais il entend Bigard à jet continu ; il ignore l’histoire de François Ier, mais il connaît tout de celle de Nabila ; il ne sait plus faire une division de tête, mais il calcule vite le salaire mensuel d’Ibrahimovic quand il découvre la somme pour une saison ; il ne regarde plus le présent en regard de ce que fut l’histoire, mais l’aperçoit comme un myope sans lunettes, jamais au-delà du temps que dure l’émission qu’il regarde.

    Le marché qui fait la loi dans la droite et la gauche de gouvernement depuis 1983 a réalisé un populicide à grande échelle. Le mot se trouve sous la plume de Gracchus Babeuf, peu suspect d’être un électeur des Le Pen, pour caractériser le génocide vendéen dès 1794. Le peuple qui pense est l’antipode de la populace qui régurgite. Et si l’on aime le peuple, c’est mon cas, il faut ne pas aimer la populace qui répète ce qu’elle entend, lit et voit dans les lieux de la Kommandantur intellectuelle que sont les radio et télévision d’Etat, la presse subventionnée et qui se goberge des laïus des éditorialistes qui se répandent dans ces lieux-là.

    Le populicide libéral commis par la droite et la gauche permet de gouverner sans le peuple et de jouer avec le troupeau de ceux qui continuent à apporter leur crédit aux barbares qui massacrent leur intelligence à bas bruit. Quand les populicides ne font pas de bruit, c’est que la populace est en passe de remplacer le peuple.

    Michel Onfray (Chronique mensuelle de Michel Onfray, septembre 2015)

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