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Points de vue - Page 171

  • Vers un conservatisme post-moderne ?...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse de Sébastien Laye, cueillie sur Figaro Vox et consacrée au conservatisme post-moderne qui est apparu dans le paysage politique anglo-saxon... Sébastien Laye est entrepreneur et chercheur associé à l'Institut Thomas More.

     

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    Vivons-nous l'émergence d'un conservatisme post-moderne ?

    Un conservatisme post-moderne: voilà bien une expression oxymorique que d'aucuns voueraient aux gémonies dans les cercles conservateurs français!

    Celui qui observe le monde plutôt que de juger dans sa tour d'ivoire constructiviste, pourrait cependant en déceler les signes dans des mouvements sociaux ou politiques, que du point de vue de la science politique, certains qualifieraient de libéraux populistes ou libéraux souverainistes. Récemment aux États-Unis, Matt Mac Manus, de l'Université de Monterey, s'est essayé à tenter de circonscrire ce renouveau du courant conservateur sous une forme post-moderne. Car à dire le vrai, les deux termes - conservatisme et post modernité - ont longtemps été considérés comme antinomiques.

    Au-delà des divagations conceptuelles, la post-modernité peut se définir (en suivant ici l'œuvre de Michel Maffesoli plutôt que d'évoquer Baudrillard) autour d'un triptyque ou d'un basculement autour de trois notions qui dominaient les temps modernes et s'effacent progressivement depuis quarante ans. La première valeur cardinale est celle du Travail classique, salarié, qui cède le pas à l'acte créatif, l'entrepreneuriat, le travail indépendant, le contractuel, voire l'activité artistique. Le salariat n'est plus la pierre angulaire du système de production. La seconde notion battue en brèche par la post-modernité est la Raison pure, au sens kantien du terme, et le positivisme de Comte qui y était associé en France: la raison cartésienne est supplantée par la raison sensible, l'imagination, le règne des émotions également. Le Corps mais aussi le Spirituel refont leur apparition, sans nier la Raison, mais en la replaçant à sa juste valeur. Enfin, dernière notion mais non des moindres, le mythe béat et naïf du Progrès et du progressisme s'écroule sous nos yeux: Péguy, l'enracinement de Weil, la dimension dionysiaque et chtonienne d'une écosophie pratique, nous ramènent à nos racines comme un besoin irrépressible que nous redécouvrons: la flèche toute droite de Teillard de Chardin vers un point Oméga est détrônée par l'archétype de la spirale ; la spirale avance bien, le progrès scientifique est toujours en marche, mais il redécouvre sans cesse la Tradition pour mieux avancer. C'est l'enracinement dynamique qui forge l'éveil citoyen. Cette évolution remet en cause la bien-pensance de notre époque au profit d'une nouvelle sagesse populaire ou démosophie. Le post-modernisme, en remettant en cause les grandes masses de granite de l'âge moderne de la raison, s'attaque aussi à ce qu'on peut appeler des méta-narrations, c'est-à-dire de grands discours universalistes, constructivistes, prétendant définir des idéaux et valeurs communs à tous.

    La critique conservatrice du post-modernisme

    C'est au beau milieu des guerres culturelles des années 1970 aux USA que le camp des conservateurs classiques va associer le post-modernisme à la pensée de 1968 et rejeter en bloc son relativisme et son dédain des valeurs universelles. Allan Bloom, dans The Closing of The American Mind, puis D'Souza dans son Illiberal Education, poseront les points essentiels de cette critique, assimilant le post-modernisme à une forme de marxisme culturel. Aujourd'hui encore, un Jordan Peterson aime s'en prendre à Derrida. Après l'apogée du conservatisme classique aux USA au début des années 2000, avec sur le plan politique les mandats de Georges Bush, ces penseurs conservateurs verront à tort en Barack Obama le premier président post-moderne. Or ces critiques font fi des sources mêmes de la pensée conservatrice qui, par exemple chez Burke, critiquent justement les futiles prétentions universalistes des Révolutionnaires français. De manière caricaturale, les conservateurs américains entourant Georges Bush ou même les conservateurs français de Sens Commun ont tenté d'imposer leurs propres valeurs universelles, de répondre à la social-démocratie universaliste par une pensée conservatrice universaliste, souvent peu respectueuse des identités, particularismes et libertés individuelles. Une telle position n'est que le renversement, sous le même paradigme, de la pensée soixante-huitarde. C'est toujours la même approche immodeste des valeurs qui prévaut. Bien au contraire, aux sources de la pensée conservatrice, on trouve la critique de ces méta-narrations globalisantes.

    Aux sources de la pensée burkienne

    Alors que d'aucuns ont prétendu que le langage de déconstruction des méta-narrations (vérités objectives et universelles qu'on ne pouvait pas décemment questionner) était une caractéristique des progressistes, il trouve en réalité ses origines dans la plus pure pensée conservatrice originelle. Ce que la droite américaine retrouve ces jours-ci sous le nom pompeux de conservatisme post-moderne n'est que l'héritage philosophique d'Edmund Burke, de Joseph de Maistre, de Lord Devlin et de Michael Oakshott. Tous ces penseurs étaient suspicieux des méta-narrations globalisantes de leur temps, et en particulier d'un rationalisme naïf qui détachait les individus de leurs identités et de leurs traditions. Pour eux, les rationalistes progressistes, avec leur vénération de l'objectivité des valeurs universelles, bâtissaient un monde dangereux. Péguy, en France, dans sa critique de Renan, revient aux mêmes fondements. Robert Bork, proche de Ronald Reagan, déplore la disparition de tout respect pour la différence et «l'irréductible complexité des individus et des sociétés». Bork et Oakshott dénoncent même ceux qui à droite, dans leur propre camp, prétendent opposer des droits naturels universels à leurs ennemis sociaux-démocrates. Ils en appellent au sens du réel et de la tradition en tournant en dérision les prétentions universalistes des intellectuels se qualifiant de progressistes. Tradition, bon sens populaire et respect des parcours personnels sont au cœur d'une pensée authentiquement conservatrice mais qui jusqu'il y a quelques années, était écrasée par des conservateurs aux prétentions universalistes et constructivistes.

    L'émergence d'un conservatisme post-moderne aux États-Unis

    En 2015, dans The Spectator, James Bartholomew a lancé l'émergence réelle de ce nouveau conservatisme en proposant le nouveau terme de «virtue signaling» pour dénoncer les postures morales aisées et sans conséquence de ses adversaires intellectuels. Cette signalisation de la vertu, que j'ai commentée dans les médias français, consistait à retourner le supposé humanisme de l'adversaire en pointant du doigt son hypocrisie et ses contradictions. Un Justin Trudeau, qui n'a de cesse hypocritement de se mettre en valeur tel un sauveur moral de toutes les causes (sans rien de concret derrière pour aider les plus faibles), deviendra l'égérie de ce virtue signalling.

    Cet exemple montre comment le nouveau conservatisme reprend l'héritage d'un Lyotard en déconstruisant une méta-narration («nous sommes généreux car nous défendons des valeurs morales»): le discours universaliste sur l'égalité, les valeurs morales dites humanistes, la nécessité d'accueillir des migrants, etc…des slogans creux qui sont devenus l'alpha et l'oméga du discours intellectuel et politique. Déjà à son époque, Burke se définissait en réaction face à ces belles valeurs pour mieux concilier le réel et la tradition. Bien-sûr, les nouveaux conservateurs ne se concentrent pas sur les mêmes thèmes que Lyotard ou Baudrillard, mais l'approche est la même. Le conservatisme post-moderne, terme proposé récemment aux États-Unis par Matt Mac Manus (pour le critiquer par ailleurs), est l'actualisation et le perfectionnement de cette vénérable tradition intellectuelle, que beaucoup de gens de la droite française par exemple ne peuvent pas saisir. Décuplée par la puissance des réseaux informels, des tribus et des nouvelles technologies, il s'appuie sur une jacquerie contre les élites et une politique de la colère face à l'hypocrisie d'une pensée sociale libérale qui défend plus le migrant que le pauvre, la start-up mondialisée que l'industrie locale, la spéculation que l'investissement. La révolte et la réaction naissent de la dichotomie entre le discours généreux des élites (la signalisation de la vertu) et leurs attitudes anti-démocratiques et parfois autoritaires (comme on le retrouve désormais en Europe).

    Les méta-narrations sur l'humanisme, l'égalité, le vivre ensemble, sont dénoncées comme des privilèges des élites leur permettant d'arbitrer les valeurs mais aussi les faits… Le débat sur les fake news émerge directement, y compris en France, de ces nouvelles polémiques. Si les faits sont triés par les élites, pourquoi les masses populaires devraient-elles prendre pour argent comptant les recommandations des supposés experts? Le relativisme fait son grand retour face aux apories de l'universalisme des lumières. La pensée conservatrice moderne doit aller plus loin en opposant aux élites la vénération du bon sens populaire: on retrouve toute l'autorité populaire et plébéienne de ce que Lord Devlin appelait les valeurs de l'homme de l'omnibus de Clapham. Ce faisant, tant les révolutionnaires américains que les républicains romains ne faisaient pas autre chose quand ils mettaient en exergue la supériorité du bon sens populaire. Simplement, cette autorité n'est jamais forgée par une génération, elle est enracinée dans une tradition. Ce point de détail est bien évidemment ce qui sépare les conservateurs post-modernes des post-modernes de gauche, dirons-nous pour simplifier. Leur entreprise de déconstruction ne s'étend pas à la famille par exemple - même si par exemple le conservateur post-moderne Trump ne se focalise pas sur les questions biologiques comme les conservateurs classiques tels que Bush ou Sens Commun - et retisse des liens avec le passé face aux valeurs universalistes imposées d'en haut. Elle est aussi plus respectueuse des trajectoires individuelles et donc du libéralisme économique… Ce n'est pas un hasard si le trumpisme ou même le programme de la Ligue du Nord est beaucoup plus anti-fiscaliste que les programmes des autres mouvements de droite. La droite française, soit étatiste car énarchique, soit conservatrice classique (Sens Commun, etc...), est encore en retard d'une guerre sur ce renouveau du conservatisme.

    Pour reprendre les termes de Baudrillard, l'hyper-réel medium qu'est Internet est la pierre angulaire du développement de ce nouveau conservatisme, qui souvent utilise les armes de ses adversaires. Mais ces post-modernes de droite, si l'on accepte ici une simplification des termes du débat, ne recouvrent pas tout le champ conservateur. S'ils ont gagné la partie aux États-Unis quand Trump a écrasé tous ses adversaires de la primaire, ils sont encore en minorité en France. En France, tant les Straussiens que les catholiques romains justifient leur conservatisme en invoquant toujours et encore des droits naturels,des méta-narrations, des faits et des valeurs pour arriver à des vérités absolues, sur le corps, la sexualité, les modes de vie en particulier. Cette situation ne devrait pas durer tant la France sera affectée par la même lame de fonds que les autres pays, mais aussi car la voie conservatrice «classique» est trop étroite en France pour se frayer un chemin vers le pouvoir: et un jour, ces conservateurs se lasseront d'être perpétuellement dans l'opposition.

    Sébastien Laye (Figaro Vox, 5 juin 2018)

     

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  • L'actualité sans politiquement correct (1)...

    Chaque mois, Jean-Yves Le Gallou apportera sur Polémia son éclairage sur les faits les plus marquants de la période.Nous reproduisons ci-dessous cette première revue d'actualité pour le mois de mai...

     

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    Jean-Yves Le Gallou : « L’immigration massive entraîne la restriction des libertés publiques »

    Polémia : L’épilogue de l’Affaire Théo approche. Quel est votre regard sur ce feuilleton ?

    Jean-Yves Le Gallou : Il y a eu, lors de l’affaire Théo, (c’est-à-dire Théodore Luhaka, Théo étant un terme de novlangue pour rendre sympathique un voyou) deux versions : celle du délinquant et celle de la police.
    Curieusement, les médias et l’ensemble des politiques ont retenu exclusivement la thèse du délinquant. C’est une faute en termes d’information. Car on peut admettre qu’on ait donné les deux versions, mais il est parfaitement scandaleux que la seule version diffusée massivement ait été celle de « Théo ». D’autant plus qu’on sait aujourd’hui qu’elle était fausse.

    Emmanuel Macron, celui qui se vante de lutter contre les « fake news », en a donc diffusé une lors de sa campagne puisqu’à l’époque, il draguait l’électorat immigré. Il s’est donc calé sur la thèse officielle médiatique. Mais le pire a été le maire d’Aulnay Bruno Beschizza, ancien syndicaliste policier qui a « chargé » ses collègues parce qu’il est devenu un « dhimmi » dans sa ville et qu’il est tenu par son clientélisme politique.

    C’est une leçon de politique contemporaine : quand il y a de l’hystérie médiatique, les hommes politiques ont malheureusement tendance à se soumettre.

    Soros quitte la Hongrie. Est-ce une bonne chose pour ce pays ?

    Félicitations au Premier ministre hongrois Viktor Orbán ! La première mesure à prendre si l’on veut sécuriser les frontières et stopper l’immigration, c’est de casser les actions de propagande des milieux immigrationnistes. Donc, Monsieur Orbán a prié Monsieur Soros de quitter la Hongrie. Et il a bien fait. C’était une ingérence absolument considérable dans la souveraineté du peuple hongrois et il fallait lutter contre cela.

    Si l’on réfléchit à la situation française, la première mesure à prendre, dans l’hypothèse d’un gouvernement qui voudrait régler la question de l’immigration, c’est de couper le robinet des subventions à toutes les associations immigrationnistes comme France Terre d’Asile qui reçoit des millions de l’Etat. Toutes ces associations vivent de l’argent public. Si elles ne vivaient que de leurs cotisations, elles débarrasseraient le plancher !

    La hausse des violences dans les hôpitaux amène Martin Hirsch à installer la vidéosurveillance dans ces lieux. Est-ce un signe de l’ensauvagement de la France ?

    C’est un signe de l’ensauvagement de la France mais c’est aussi préoccupant, car le domaine hospitalier est le domaine de l’intime. Les gens qui sont dans la salle d’attente des urgences sont dans des situations de grande intimité et ils vont maintenant être filmés. Et je crois que l’une des pires conséquences de l’immigration est qu’elle débouche sur la société de surveillance et de restriction des libertés. On fait venir des gens de partout, qui n’ont pas notre culture, qui ne respectent pas toujours nos règles et, au lieu de leur imposer ces règles ou de les faire repartir chez eux, on contrôle les autres. Parmi les catastrophes de l’immigration, il y a ces atteintes à nos libertés.

    Il est à noter que les agents hospitaliers sont très appréciés des Français. Pourquoi ces violences ?

    C’est assez bien expliqué dans le livre de Jean-François Chemin, Kiffe la France, qui raconte son expérience en banlieue. Il explique qu’il y a, chez beaucoup de jeunes immigrés, un mélange de victimisation et d’arrogance. Un mélange que l’éducation nationale et les médias leur enseignent. Et donc, lorsqu’ils se retrouvent à l’hôpital dans une situation d’attente, ils se considèrent comme des victimes parce qu’on ne traite pas leur cas tout de suite.

    Le fait qu’une militante syndicale de l’UNEF soit voilée a fait jaser. La laïcité française permet de porter un voile. Est-ce un problème ?

    En l’occurrence, quand on intervient dans des médias en représentant un syndicat étudiant, on est dans la sphère publique. Le voile est quand même interdit par la loi française dans certains cas, comme en témoigne la polémique récente sur les mamans accompagnantes scolaires. La loi limite donc le port du voile.

    La question du voile à l’université s’est posée il y a quelques années. Le voile est un signe religieux mais aussi un signe de prosélytisme. C’est aussi un signe qui marque une conception de la femme par rapport à l’homme. Ce signe appartient à l’islam et n’a pas sa place en France et dans les pays européens.

    Le rapport homme/femme est une structure de civilisation et le voile appartient à une civilisation étrangère qui n’a pas à s’exprimer dans des conditions de prosélytisme, comme c’est actuellement le cas en France.

    Récemment, Emmanuel Macron a parlé du « Plan Banlieues » de Jean-Louis Borloo comme d’un document écrit par un « mâle blanc » à un autre. Quelle est votre réaction ?

    C’est la reconnaissance par Macron de la racialisation de la société. C’est également la reconnaissance de ce qu’avait déjà déclaré Hollande sur le fait qu’on était dans une situation de partition de la France puisque les banlieues échappent à la loi commune, ce que reconnait également Macron ici. Il dit que les mâles blancs ne doivent pas s’occuper des banlieues. Dans ce cas, qui doit s’en occuper ? Cela veut dire que c’est au mâle non-blanc de gérer les banlieues ? Car je ne crois pas que les femmes musulmanes aient une grande place à prendre dans cette affaire, dans l’esprit de ces mâles musulmans. C’est donc une reconnaissance de fait de la partition.

    Ce « Plan Borloo » prévoyait d’investir des milliards dans les quartiers sensibles français. Est-ce une bonne solution ?

    Ce Plan Banlieue ressemble à de la poudre aux yeux. Borloo a ressorti un énième plan qui correspond à l’idée que le problème serait lié aux bâtiments et à l’urbanisme alors que le problème est évidemment lié aux habitants de ces banlieues.

    Dans le quartier Italie à Paris, où les tours sont habitées par des populations asiatiques, il n’y a pas le centième des problèmes existant dans des banlieues peuplées de populations venues d’Afrique. Ce n’est pas un problème de bâtiment, ce n’est pas un problème d’urbanisme, c’est un problème de population.

    L’école récemment ouverte par Marion Maréchal aura-t-elle du succès ?

    L’école va rencontrer un succès certain car il y a, je le crois, une demande de formation différente de la formation conformiste donnée soit dans les universités soit dans les écoles de management.
    En proposant une formation axée sur la culture générale ou sur la maitrise orale et l’éthique, Marion Maréchal aura à la fois des professeurs et des élèves et ces derniers trouveront des débouchés, contrairement à ce que raconte la gauche.

    On commet souvent une erreur quand on estime que les CSP+ ne peuvent pas partager des opinions conservatrices ou identitaires. Elles y sont peut-être moins portées que d’autres catégories mais il y a quand même au moins 15 % de CSP + et CSP ++ qui sont à la fois conservatrices et identitaires et qui verront donc d’un bon œil un étudiant de cet école.
    Par ailleurs, pour faire carrière ou pour trouver un emploi, il vaut mieux appartenir à un réseau politiquement correct qu’à un réseau politiquement incorrect. Mais, à tout prendre, il vaut mieux appartenir à un réseau politiquement incorrect qu’à aucun réseau !

    Le mariage princier britannique entre Harry et Meghan a été regardé par des millions de Français. Pourquoi ce succès ?

    Je crois que beaucoup de gens ont regardé ce mariage car ce sont des images glamour qui plaisent. Regarder un mariage britannique, ou même un couronnement britannique, c’est quasiment une tradition française ! L’arrivée de la télévision dans les brasseries et les salles de spectacles françaises correspond au couronnement de la reine Elisabeth en 1953 qui avait à l’époque mobilisé beaucoup de monde derrière les écrans.

    C’est davantage un public féminin qui suit ce genre d’événement et le succès a encore été au rendez-vous.

    Beaucoup de médias du monde entier ont mis en avant la célébration volontaire de l’identité noire par Meghan lors de ce mariage. Polémia a d’ailleurs publié un article à ce sujet. Qu’en pensez-vous ?

    Il y a manifestement eu une opération de communication des médias qui ont racialisé la présentation du mariage en expliquant qu’il y avait autant d’émotions que pour l’avènement d’Obama comme président des Etats-Unis. Outre ce parallèle très clair,il est vrai que la com’ insistait sur la présence noire au mariage. C’est d’ailleurs assez intéressant puisque Obama était un métis et la mariée britannique n’est elle-même qu’une quarteronne. Mais cela n’a pas empêché un activiste américain de dire que c’était « la fin de la suprématie blanche ».

    Donc, s’ily a eu racialisation, elle a été le fait de la communication médiatique autour du mariage. Est-ce que ça a été regardé explicitement comme ça par le public, essentiellement féminin ? Je n’en sais rien.

    Il y a quelques jours, Tommy Robbinson a été emprisonné iniquement par la justice britannique. Quelles leçons tirer de ce scandale ?

    C’est de la prison pour délit d’opinion, bien évidemment, puisque ce que le pouvoir britannique veut cacher, c’est l’ampleur des crimes sexuels commis par les gangs pakistanais. Par conséquent, on crée le « blackout » sur le procès et, à partir du moment où Robbinson veut faire un reportage sur le procès, on met ce dernier en prison par rapport à ce reportage.
    J’attends les réactions de Reporter Sans Frontières et de toutes les belles âmes qui sont toujours prêtes à se mobiliser pour le sort des dissidents en Corée du Nord ou ailleurs…

    La politique d’immigration massive menée par tous les pays européens ne peut que déboucher sur une restriction des libertés. La politique d’immigration massive et le laxisme vis-à-vis des passeurs ne peuvent tenir que si l’on empêche les opposants de s’exprimer.
    La contrepartie de la politique migratoire, c’est la répression complète des libertés publiques. C’est l’emprisonnement de Robbinson, c’est la condamnation de Zemmour, Ménard, Camus ou Cassen et c’est la censure des pages Facebook identitaires. La politique migratoire ne peut continuer qu’en s’appuyant sur la répression des libertés publiques !

    Quand on voit des juges qui disent qu’on ne peut pas expulser des radicalisés étrangers, car ce serait la fin de la démocratie, on se pince pour vérifier qu’on ne rêve pas ! Car ce sont les mêmes qui privent de liberté d’expression ceux qui ne sont pas d’accord avec eux.
    Il faut le répéter : il n’y a plus de libertés publiques possibles à partir du moment où on a une politique migratoire irresponsable.

    Une manifestation à Londres et une pétition massivement signée ont suivi cet emprisonnement. Est-ce un signe du réveil des Britanniques ?

    Je l’espère. Je crois qu’il y a eu une manifestation en Allemagne aussi. Ce serait bien qu’il y ait une manifestation en France devant l’ambassade britannique ou devant un autre lieu symbolique [une manifestation organisée par Génération Identitaire a eu lieu le samedi 2 juin et le Conseil national de la résistance européenne en organise une nouvelle le lundi 4 juin, ndlr]. Ce qui est extraordinaire chez les Britanniques, c’est qu’il y a quelques semaines, on avait empêché l’identitaire Martin Sellnerd’entrer en Grande-Bretagne, tout simplement car il voulait parler à « Hyde Park Corner » qui est, dans l’histoire britannique, le lieu où l’on pouvait tout dire.
    Les Britanniques, sous la pression de la politique d’immigration, reviennent sur leur conception très large de la liberté d’expression et n’hésitent pas à emprisonner les opposants dans des conditions contraires aux règles de liberté. Aussi bien Sellner pendant 48h que Robinson pendant 13 mois.

    Mamoudou Gassama doit-il être naturalisé français ?

    Je pense qu’il y a, dans la société actuelle, à la fois la négation des valeurs héroïques et de bravoure et en même temps une vraie attente dans l’opinion qui a une fascination pour le courage, car c’est une valeur qui est mise de côté. On l’a vu dans deux cas récents : le sacrifice d’Arnaud Beltrame qui a eu un impact important dans l’opinion et le courage du jeune Marin qui avait protégé un couple d’une agression par un musulman salafiste, geste qui avait également été salué par l’opinion.
    Mais, évidemment, les médias n’étaient pas forcément très à l’aise. Dans le cas de Beltrame, c’était un officier face à un islamiste et dans le cas de Marin, un jeune homme blanc face à un « jeune » musulman.

    Avec Mamoudou, ils ont trouvé un homme qui a accompli un acte de bravoure, un bel acte sportif. Et, formidable, il cochait les bonnes cases car il était immigré, africain et clandestin ! Donc, on est dans la logique Big Other. C’est l’idéologie dominante telle que décrite par Jean Raspail dans sa préface de 2011 au Camp des Saints. C’est le Grand Autre qui est paré de toutes les vertus.
    Donc, Mamoudou Gassama, c’est le Grand Autre qui est paré de toutes les vertus. On a assisté à un délire médiatique absolu et à une sidération par l’émotion. Avec un parcours médiatique extraordinaire : réception par le président de la République, le général des Pompiers et le préfet de Seine Saint Denis… Il a également été invité par tous les médias à tel point que recru de fatigue il a dû quitter un plateau précipitamment.

    Qu’aurait-il fallu faire ? Tous les jours ou toutes les semaines, il y a des gens qui se jettent dans un fleuve ou une rivière pour sauver quelqu’un qui se noie par exemple. Généralement, ces actes ne dépassent pas le stade de la presse locale.
    Et l’Etat français a prévu ce qu’il convenait de faire pour récompenser et honorer ces gens courageux. Cela s’appelle la médaille pour acte de courage et de dévouement. Je crois d’ailleurs que c’est ce que le président Macron a remis à Mamoudou.
    A partir de là, est-ce qu’il faut aller au-delà ? Je crois qu’on l’a régularisé. Cela peut encore s’envisager.

    Par contre, la nationalité française ne lui a pas encore été donnée car je pense qu’il y a eu, à un moment ou un autre, quelqu’un qui dans l’appareil administratif qui a rappelé qu’il y avait quand même un certain nombre de règles et que, si l’on pouvait accélérer l’étude d’un dossier, encore fallait-il l’instruire.

    Personnellement, j’ai écrit, il y a plus de trente ans maintenant, un livre : Etre Français, cela se mérite. « Cela se mérite », cela ne suppose pas seulement d’être moralement bon à un moment donné. Cela suppose également de montrer un minimum d’assimilation et, honnêtement, il ne me semble pas que l’on peut dire cela de Mamoudou et ce d’autant plus qu’il est entré dans notre pays de manière illégale.

    Au passage, cela permet de voir que toutes les statistiques sur l’immigration sont fausses, car il y a vraisemblablement des masses de clandestins disséminés partout. Là où Mamoudouhabitait, ils étaient 5, tous clandestins. Un rapport parlementaire estime – la marge est grande – le nombre de clandestins en Seine-Saint-Denis entre 150 000 et 400 000 !

    Avec la fusillade de Liège, s’habitue-t-on à vivre avec le terrorisme ?

    Bien sûr, comme on s’est habitué à vivre avec la délinquance, le caillassage des pompiers, les coups portés aux médecins… Il y a une progression de l’intolérable qui n’est possible que parce qu’on réprime de manière systématique ceux qui s’y opposent.
    Il est évident que, si on supprimait les subventions aux associations immigrationnistes, si on supprimait les lois Pleven/Gayssot et si on assurait la liberté d’expression, tout cela ne serait pas possible. Donc, tous ces maux liés à l’immigration ne sont possibles qu’en raison de la répression judicaire, policière et médiatique.

    Bientôt la coupe du monde de football en Russie. Allez-vous soutenir l’équipe de France ?

    Non, je ne suis « supporter » d’aucune équipe. Je considère que le spectacle footballistique est le nouvel opium du peuple et, pire, est l’une des nombreuses formes que prend l’appareil de propagande immigrationniste.

     

    Jean-Yves le Gallou (Polémia, 3 juin 2018)

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  • Dix pensées que les hommes doivent connaître...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une vidéo de Julien Rochedy, cueillie sur le site Major, dans lequel il commente dix préceptes classiques destinés à la conduite de la vie. Major est "un magazine et une école de formation pour les hommes qui ne supportent plus l’injonction moderne à la féminisation et qui souhaitent constamment s’améliorer dans les domaines liés à la culture, au corps, au cœur et au caractère"...

     

                                         

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  • L’organisation d’un « islam de France » pacifique et représentatif est-elle possible ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Sébastien Froment, cueilli dans Novopress et consacré à la question de l'Islam de France.

     

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    Pourquoi l’organisation d’un « islam de France » pacifique et représentatif est impossible

    Depuis les années 80 et l’affaire du voile à Creil, la question de la « gestion » de l’islam en France a été une préoccupation constante des différents pouvoirs politiques qui se sont succédés. Au fur et à mesure de l’avancée de l’islamisation, la volonté de faire émerger des interlocuteurs de la communauté musulmane n’a cessé d’être à l’agenda. L’objectif : parvenir à avoir le contrôle de l’islam via des instances supposées être représentatives. Concrètement, ce fut bien souvent une illusion de domestication, au profit d’une soumission quant à elle bien réelle.

    Dès 1999, Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l’Intérieur, organise une consultation rassemblant toutes les fédérations musulmanes, les grandes mosquées et certaines personnalités et leur soumit un texte qui ne pouvait « faire l’objet d’une négociation ». Pourtant, devant la bronca suscitée par quelques lignes souhaitant consacrer « le droit de toute personne à changer de religion ou de conviction », Chevènement décida finalement de retirer discrètement le passage polémique à la grande satisfaction des autorités musulmanes, l’UOIF (proche des islamistes des Frères musulmans) en tête.

    En 2003, c’est au tour de Nicolas Sarkozy de vouloir remodeler l’organisation du culte musulman (avec la création d’une nouvelle structure, le CFCM – Conseil Français du Culte Musulman) au prétexte qu’il ne voulait pas d’un « islam en France », mais un « islam de France »… Mais cette volonté d’un islam francisé s’écroule très rapidement : dès la première élection des représentants du CFCM, les islamistes de l’UOIF arrivent en 2e position, devant la Grande Mosquée de Paris et son médiatique recteur Dalil Boubakeur. Par un tour de passe-passe permettant de surmonter ce résultat problématique, c’est néanmoins ce dernier qui obtient la présidence du CFCM.

    Cette ambigüité va contribuer à créer un fossé qui ne va aller qu’en s’accroissant au fur et à mesure des années. L’UOIF marginalisée au sein du CFCM, Dalil Boubakeur décrédibilisé au sein de la communauté musulmane pour sa supposée trop grande proximité avec le pouvoir politique, l’essor du salafisme en dehors du CFCM et la « radicalisation » progressive d’une partie importante des musulmans de France ont contribué à créer une scission entre la base de cette communauté et des dirigeants souvent perçus comme illégitimes ou peu représentatifs.

    Maladroitement, de nombreuses célébrités médiatiques et politiques essayeront de pallier à l’échec du CFCM par la promotion de personnalités, pensant naïvement qu’ils parviendraient à imposer par le haut des représentants à la communauté musulmane. Ce fut tout l’inverse : la mise en avant d’un individu comme l’imam Chalgoumi (dont le parcours est trouble : il fut fiché dans les années 90 pour avoir appelé au djihad dans ses prêches), présenté comme un « imam républicain », quasi-analphabète et ne cessant de dénoncer l’extrémisme islamique fut ressenti comme une forme de trahison, et eut pour conséquence d’accroître encore cette défiance.

    Suite aux attentats de Charlie Hebdo, bien qu’officiellement ces attaques n’aient eu « rien à voir avec l’islam », le gouvernement socialiste se hâta de réformer l’organisation des musulmans de France avec la création d’une Fondation pour l’islam de France. L’objectif était de parvenir à une instance « plus représentative » mais « sans extrémistes ». Soit l’équation impossible à résoudre (d’ailleurs des dirigeants de l’UOIF y participèrent). Car soyons clair : pour qu’elle soit réellement emblématique, une représentation des courants ouvertement salafistes serait nécessaire. Or c’est impossible. Du coup, le serpent se mord la queue.

    Plusieurs groupes salafistes l’ont bien noté. Certains réclament (avec un sens stratégique certain) la fin de l’islam consulaire où les imams sont envoyés par des pays étrangers (Algérie, Maroc et Turquie notamment). « Nous voulons des imams français et des représentants français ! » disent-ils sournoisement. L’objectif est en réalité simplement de prendre le contrôle des mosquées pour en finir avec l’islam « bledard » pas suffisamment salafiste à leurs yeux.

    Pour chaque gouvernement, (et la question se pose actuellement pour le gouvernement de Macron) l’organisation communautaire des musulmans de France est un véritable casse-tête, encore plus aujourd’hui à l’heure du djihad et des attentats islamistes incessants. Auparavant, le pouvoir politique pouvait choisir les représentants de la communauté musulmane, ces derniers montraient patte blanche en chantant les louanges de la République sur les plateaux télé et recevaient en retour des facilités, notamment pour construire des mosquées. Ce n’est plus -autant- possible aujourd’hui. Une méfiance s’est largement répandue au sein de la population française envers ces représentants communautaires au discours qui sonne faux. De l’autre côté, une large part de la communauté musulmane perçoit une partie de ces porte-parole comme des traîtres. L’équation est impossible à résoudre : faut-il intégrer les courants islamistes les plus durs dans des organes officiels et avoir une vraie représentativité des musulmans – mais en leur reconnaissant une légitimité – ou bien les ignorer et n’avoir de fait que des coquilles vides et accentuer le divorce ?

    Sur ce sujet comme sur d’autres, le réel poussera à renverser complètement le paradigme. En effet, dans les termes actuels, résoudre cette problématique de la représentativité des musulmans est impossible. Parce que la solution n’est pas là. La solution n’est pas « islam de France » ou « islam en France » mais islam hors de France ! Plus que jamais, seule la remigration, c’est-à-dire le retour dans leur pays d’origine d’une majorité de musulmans permettra de résoudre toutes ces crises paraissant aujourd’hui insolubles.

    Sébastien Froment (Novopress, 29 mai 2018)

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  • Aussi loin que porte le regard...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Paul Fortune, cueilli sur son blog et consacré à l'impasse du conservatisme. Paul Fortune est l'auteur d'un excellent récit initulé Poids Lourd...

     

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    Aussi loin que porte le regard

    Tout ce qu’on peut recouvrir du nom de « droite » est voué à perdre, pour la bonne et simple raison que la droite, en France du moins, ne sait rien faire d’autre que regarder vers le passé. Or, s’il est bien une chose dont nous pouvons être certain, c’est que la posture du « c’était mieux avant » a toujours échoué. Toute la contre-révolution, depuis Burke et Joseph de Maistre, et malgré leur intelligence, n’a strictement rien empêché. La restauration monarchique a été un échec lamentable. Les gens qui aujourd’hui se rappellent avec nostalgie les années 60 – ou 40 pour certains – n’aboutiront pas non plus. Peut-être que c’était mieux avant – encore que sous certains aspects, il soit permis d’en douter. Mais le passé est, par définition, passé. La gauche au contraire parvient toujours à ses fins. Il n’y a pas là de sens de l’histoire ou autre force fumeuse issue du cerveau agité d’un intellectuel désœuvré. La gauche a toujours un but et regarde vers le futur. Elle a un projet, souvent néfaste, mais qui a le mérite d’exister. La seule façon de sortir du marasme est de proposer autre chose. Il faut d’ailleurs noter que les seuls mouvements qu’on aime à classer à droite qui ont imposé quelque chose étaient en réalité de gauche et porteur d’un projet, certes contestable, mais indéniablement novateur – vous savez, le genre de projet avec des aigles comme emblèmes, un tantinet agressif.

    Pareillement, la posture systématiquement défensive qu’adoptent les conservateurs et autres droitards ne mènera nulle part, car l’action bat toujours la réaction. Il faut être offensif. Mais on en revient au problème précédent : il faut un projet. La difficulté vient de ce que ce projet n’est pas encore mûr. Il est clair cependant que les lubies portées par la gauche vont finir en vaste chaos. Notre démocratie droitdelhommiste, que certains nous présentent comme aboutissement ultime de l’humanité, est évidemment vouée à disparaître. Elle ne pouvait fonctionner qu’avec l’existence de classes moyennes éduquées dans un occident en pleine croissance économique et démographiquement viable face au reste du monde. Tout cela est fini. Les conditions ne sont plus là, cette forme politique va disparaître. Elle est déjà un astre mort. Tout le défi est d’imaginer ce qui va venir après, et il est probable que nous sommes à l’aube d’un bouleversement au moins aussi colossal que celui que fut la révolution industrielle.

    Ceux qui s’accrochent au monde ancien seront emportés. Je ne crois pas que ce qui nous attende soit confortable, bien au contraire. Mais nous n’avons pas vraiment le choix, de toute façon.

    Paul fortune (Blog de Paul fortune, 28 mai 2018)

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  • La montée de l'hyperviolence est-elle évitable ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur Atlantico et consacré au discours du président de la République sur les banlieues. Pour lui, le diagnostic est en partie là. Il faut maintenant passer aux actes...

    Criminologue et spécialiste des questions de sécurité, Xavier Raufer a publié ces dernières années Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014) et a également coordonné l'ouvrage collectif intitulé La première cyber-guerre mondiale ? (Eska, 2015).

     

    Marseille_Busserine.jpg

    Montée de l’hyperviolence : une impuissance politique pourtant si évitable

    Énoncés ci-après, ces graves crimes sont TOUS advenus ces trois derniers jours. TOUS, dans les fameux "quartiers prioritaires de la politique de la ville" (QPV). Il en va de même, homicide après homicide, émeute après émeute, lynchage après lynchage, trafic après trafic, incendie après incendie, dans ces mêmes QPV, jour après jour et toute l'année, depuis désormais quarante ans et plus ; le chaos s'aggravant en outre d'année en année.

    Au point que désormais, il est possible de diagnostiquer sans exagérer que la France a un problème criminel et un seul, celui de ces ghettos hors-contrôle livrés à des bandes armées et autres narco-milices ; et qu'y rétablir l'ordre une bonne fois pour toutes ferait s'effondrer, de moitié voire plus, nos statistiques criminelles nationales.
     
    Qu'on en juge :
     
    - MARSEILLE, cité de la Busserine (QPV) des Ninjas cagoulés d'une narco-milice tirent à la kalachnikov sur tout ce qui bouge, kidnappent un voyou rival et mettent en joue des policiers venu voir. Façon guerre civile en Algérie -  la vidéo qui circule est si effrayante que le pauvre maire de la ville n'ose même plus bêler que "Marseille n'est pas Chicago".
     
    - CASTELSARRAZIN (Tarn-et-Garonne), cité Gambetta (QPV) - sur le mur d'un fief local des dealers, s'étalent les noms des policiers du secteur et de leurs proches, assortis de menaces de mort.
     
    - PAU, quartier Saragosse (QPV) - une meute des aimables chérubins de Mme Taubira, dont de juvéniles prédateurs tchétchènes, lynchent à mort un ex-bandit africain, pour d'obscurs et sans doute futiles motifs.
     
    - COURCOURONNE (Essonne, QPV) quatre policiers veulent contrôler un jeune en moto. Une meute violente les moleste, un policier est lynché, cheville fracturée.
     
    - ROMAINVILLE (93, QPV) - Poignardé en plein cœur, un quadragénaire meurt, suite à des heurts avec l'usuelle meute de voyous.
     
    Bien sûr, tous ces quartiers et cités sont d'ores et déjà inondés d'argent public, en vue d'une réhabilitation du bâti qui, s'agissant de sécurité publique et de "reconquête républicaine", échoue pathétiquement depuis vingt ans et plus. Pour le seul quartier Saragosse de Pau, on claque ainsi, sur quatre ou cinq ans, cent trente millions d'euros.
     
    Que, d'assassinats en émeutes, la France aille droit à des zones localisées de guerre civile, le président Macron a dû le ressentir : il est jeune et ainsi, son horizon est plus profond que celui de récents politiciens d'une Ve république vieillissante et fatiguée, cyniques adeptes du bien connu "après moi, le déluge".
     
    D'instinct, M. Macron aura senti que le ruineux et fantasmagorique plan de M. Borloo, pur cataplasme-sur-jambe-de-bois, était partie intégrante du problème, pas de sa solution.
     
    Et que l'exubérant fan-club-Borloo tendait la gamelle dans des conditions de gabegie telles qu'elles horrifient depuis vingt ans la Cour des comptes - et ont déjà conduit des élus de Marseille, devenus au fil des ans de purs proxénètes de la "politique de la ville", sur la paille humide des cachots.
     
    Car ce qu'a asséné M. Macron respire enfin le réalisme :
     
    - Fin de la récré-Borloo "Je ne vais pas annoncer un plan ville, un plan banlieues",
     
    - L'Etat a "perdu la bataille des trafics dans de nombreuses cités",
     
    - Ca s'aggrave : "Il faut regarder les choses en face, c'est en train d'empirer",
     
    - Le problème est criminel : "Dans nos quartiers, il y a aussi de la violence, il y a des choses qui ne vont pas et c'est explosif"
     
    - L'avenir est sombre : "Une tension qu'on a laissé s'enkyster... Une forme d'éloignement avec la République"
     
    Ce que dit M. Macron, les criminologues réalistes, et aussi par ailleurs le courageux Georges Bensoussan, le rabâchent depuis belle lurette.
     
    Enfin ! Un diagnostic présidentiel ouvre une perspective.
     
    D'autant plus, que la voie ainsi tracée fait l'effet d'une affreuse douche glacée pour les médias gauche-caviar-Niel-Drahi - furieux et dépités au point qu'ils ont censuré les propos présidentiels les plus raides, ceux exposés ci-dessus ; hier introuvables sur leurs sites.
     
    Que faire alors ? Lancer un "plan de mobilisation générale contre les trafics internationaux de stupéfiants", indique le président Macron.
     
    C'est en effet la bonne voie.
     
    Reste à s'y engager vigoureusement.
     
    Xavier Raufer (Atlantico, 23 mai 2018)
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