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Livres - Page 519

  • Fou forêt !...

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier Fou forêt, un essai de Philippe Barthelet consacré à la langue française. Philippe Barthelet , qui tient une chronique hebdomadaire, «L'esprit des mots», consacrée à la langue dans Valeurs actuelles, est écrivain et éditeur. Il a coordonné la publication des Dossiers H sur Ernst Jünger, Joseph de Maistre et Gustave Thibon et a récemment publié Le voyage d'Allemagne (Gallimard, 2010). 

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    "Le français ne s’apprend pas, il se conquiert.  C’est un éternel hors-la-loi dont le domaine d’action rejoint un monde plus vaste que l’Hexagone. Fuyant les« autoroutes » du langage automatisé que préconisent  les ministères ; ruant dans les brancards du style académique, le français, traqué de toutes parts, riposte et tend ses embuscades… poétiques. Gare à  « feu follet » : à l’autre bout du monde, il devient soudain « Fou forêt ». « Coloquintes! Volubilis! hé, clématites ! » ne  sont plus de vulgaires injures dans la bouche de Céline, mais tout un jardin extraordinaire aux réminiscences théologiques. Quant aux« âmes chaudes » de Strasbourg, c’est un paradis introuvable que dissimule le délicieux plat de saucisses qu’elles désignent. Promesses bien françaises ? Tant pis si les « péripéties » invoquées par le général de Gaulle au cours de la guerre d’Algérie firent oublier leur sens initial de « catastrophe ». Qu’importe si le célèbre « J’ai la haine » des cités - qui ranime le mot de César - dépasse la sociologie… Le français a du cœur. Ne résista-t-il pas longtemps à la « mort » en lui opposant le « trépas » ?  Il est vrai qu’il tient essentiellement son savoir-vivre de la saveur : à mi-chemin entre le savoir et la sagesse. Une leçon de panache, de poésie et d’humour signée Philippe Barthelet."

     

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  • La grande démolition...

    Les éditions Buchet-Chastel  publient cette semaine un essai de Roland Hureaux intitulé La grande démolition - La France cassée par les réformes. Haut-fonctionnaire de sensibilité souverainiste, Roland Hureaux collabore régulièrement à Valeurs actuelles et au site de l'hebdomadaire Marianne. Il est, par ailleurs, l'auteur de nombreux essais d'analyse politique.

     

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    "La réforme ! Quel politique ne s’est pas fait élire autour d’un programme réformateur ? C’est même sur ce seul mot, en guise de rupture, que Nicolas Sarkozy a fondé sa campagne de 2007. En fait de rupture promise, nous n’avons eu que la plus parfaite continuité. Et Nicolas Sarkozy n’est finalement que la version gesticulatoire de la logique perverse dictée par l’esprit idéologique qui sévit depuis une vingtaine d’années. Différentes réformes passent ainsi sous la plume critique de l’auteur : éducation nationale, réforme des communes, fusions-acquisitions de différentes administrations, logique de l’entreprise appliquée à l’État… Derrière cette maladie de la réforme, se cache l’idéologie libérale qui, comme toute idéologie, demande sa ration quotidienne de réformes, de mouvements, de bruits… Par paresse intellectuelle, par manque d’envergure politique, les gouvernants ont préféré nourrir le monstre plutôt que de construire pierre à pierre un système stable. Finalement, la véritable réforme ne serait-elle pas d’abolir la majeure partie de celles qui ont été menées durant ces dernières années afin de revenir aux bases solides et simples de la Ve République ? À l’approche d’élections décisives, alors que la crise économique fait rage depuis déjà trois ans, il est temps de montrer à quel point les réformes coûtent au pays en cassant peu à peu ce qui fait sa richesse et sa stabilité."

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  • Le système technicien...

    Les éditions du Cherche Midi viennent de rééditer Le système technicien, un des ouvrages majeurs de Jacques Ellul. Philosophe, sociologue et théologien, l'auteur, décédé en 1994, peut être considéré, au travers de ses ouvrages de réflexion sur la technique, comme un des inspirateurs de la pensée écologiste en France. Il est aussi l'auteur d'un essai intitulé Propagandes, qui reste essentiel sur ce sujet.

     

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    "Cet essai, publié en 1977 dans la collection "Liberté de l'Esprit" de Raymond Aron et introuvable en librairie depuis longtemps, est la clef de voûte de sa trilogie (La Technique, Le Système technicien, Le Bluff technologique). Il est considéré comme son livre le plus abouti. La Technique, pour Ellul, est le facteur déterminant de la société. Plus que le politique et l'économie. Elle n'est ni bonne ni mauvaise, mais ambivalente. Elle s'auto-accroît en suivant sa propre logique. Elle piétine la démocratie. Elle épuise les ressources naturelles. Elle uniformise les civilisations. Elle a des effets imprévisibles. Elle rend l'avenir impensable. Grâce à l'informatique, la Technique a changé de nature : elle forme, à l'intérieur de la société, un "système technicien". L'informatique, en unifiant tous les sous-systèmes (téléphonique, aérien, de production et distribution d'énergie, etc.), lui a permis de devenir un tout organisé, lequel vit à l'intérieur de la société, la modèle, l'utilise, la transforme. Mais ce système, qui s'auto-engendre, est aveugle. Il ne sait pas où il va. Et il ne corrige pas ses propres erreurs. Un livre indispensable pour qui ne veut pas penser en rond."

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  • Faut-il sortir de l'euro ?...

    Les éditions du Seuil publient cette semaine un essai de Jacques Sapir intitulé Faut-il sortir de l'euro ? Economiste, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, et à l'Université de Moscou, Jacques Sapir a récemment publié  La Démondialisation (Seuil, 2011). C'est un adversaire résolu du néo-libéralisme.

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    "De la Grèce à l’Italie, en passant par l’Irlande, le Portugal et l’Espagne, la zone euro est en feu. La monnaie unique censée nous protéger se révèle un piège dangereux. Tout cela avait été prévu car les défauts structurels de la zone euro étaient notoires et bien connus des économistes.

    L’Histoire dira la responsabilité de nos gouvernements qui, par idéologie, par conformisme et parfois aussi par lâcheté, ont laissé la situation se dégrader jusqu’à l’irréparable. Elle dira aussi l’immense culpabilité de ceux qui ont cherché à imposer une Europe fédérale en contrebande, par le biais de la monnaie unique, à des peuples qui n’en voulaient pas. Aujourd’hui, c’est aussi une certaine conception de l’Europe qui agonise. La crise actuelle solde à la fois les erreurs d’une financiarisation à outrance et la faute politique que furent le traité de Lisbonne et le déni de démocratie qui suivit le référendum sur le projet de traité constitutionnel en 2005.

    Faut-il, dans ces conditions, sortir de l’euro ? Ce livre tente de répondre à cette question. Il se propose d’examiner la crise actuelle, de mettre en évidence tant ses origines que la conjonction de politiques particulières qui l’ont rendu inévitable. Il entend montrer au lecteur comment nous en sommes arrivés là, à partir des espoirs ? pour certains réels et pour d’autres imaginaires ? qui avaient été mis en l’euro à l’origine. Il se propose enfin de montrer les solutions possibles qui s’offrent à nous, et d’évaluer objectivement si nous avons un intérêt à rester dans l’euro."


     

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  • La Religion du poignard...

    Paru en 2009 aux éditions Galilée, La Religion du poignard est un court essai de Michel Onfray consacré à Charlotte Corday. Il fait de la jeune Normande, qui, en juillet 1793, par conviction politique, poignarde mortellement le sinistre Jean-Paul Marat, le symbole d'un républicanisme intransigeant capable d'aller jusqu'au tyrannicide... On notera que Pierre Drieu la Rochelle admirait lui aussi ce personnage et qu'il lui a consacré en 1939 une belle pièce de théâtre, intitulée sobrement Charlotte Corday, dans laquelle il mettait en scène l'éternelle débat sur la question des fins et des moyens en période révolutionnaire...

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    "Charlotte Corday incarne le refus d’une gauche de ressentiment qui jouit de l’occasion offerte par 1789 pour donner libre cours à sa haine, ses jalousies, ses envies. Elle qui a lu Plutarque et Corneille, son ancêtre, elle ne se contente pas de pérorer dans un temps où l’on parle beaucoup, souvent à tort et à travers : elle agit. Quel intérêt de lire et d’admirer les grands romains de la république si, dans ces circonstances historiques particulières, on ne se hisse pas à leur hauteur ? Elle dit clairement son républicanisme et son mépris de la faiblesse du Roi, elle affirme les idéaux des Lumières et se soucie comme d’une guigne des vertus chrétiennes, elle peste contre le dévoiement de l’esprit de 1789 dans le sang de la Terreur, elle est la véritable Amie du Peuple alors que Marat, emblématique homme du ressentiment, se sert de la Révolution française pour régler des comptes avec le monde qui ne lui a pas donné ce qu’il attendait : titres de noblesses, visibilité mondaine, argent, pouvoir, honneur, reconnaissance institutionnelle.
    Charlotte Corday incarne le tyrannicide, cher au cœur des amis de Plutarque. Elle incarne la morale et la vertu, la pureté et l’idéal dans un monde où triomphent le vice, l’immoralité, l’impureté, la haine. Son geste fonde la « religion du poignard », selon les mots de Michelet, une religion sans Dieu bien utile en nos temps déraisonnables de nihilisme triomphant."

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  • Canal Mussolini...

    Les éditions Liana Levi viennent de publier Canal Mussolini, un roman d'Antonio Pennacchi, qui a reçu en 2010 le prix Strega, l'équivalent du prix Goncourt en Italie. Un précédent roman de cet auteur, intitulé Il fasciocommunista, a déjà été traduit en français sous le titre Mon frère est fils unique (Le Dilettante, 2007), après son adaptation au cinéma avec le remarquable acteur italien Riccardo Scamarcio.

    Politiquement incorrecte et inclassable, l'oeuvre de Pennacchi fait grincer des dents. Si l'homme n'est pas banal - ouvrier  pendant une quinzaine d'années, il s'est lancé tardivement dans des études universitaires et a publié son premier roman à 44 ans -, son parcours politique l'est moins encore, puisqu'il est passé en quelques années des jeunesses du MSI (néo-fasciste) à l'extrême-gauche maoïste. Plus récemment, s'il a fait partie des intellectuels qui se sont radicalement opposés à Berlusconi, il l'a fait, pour sa part, sur des bases assez originales, puisqu'il a soutenu en 2011 une liste facho-communiste aux élections municipales de sa ville natale de Latina, comme l'a raporté le quotidien le Monde. Difficile pour un journaliste parisien conformiste et bien propre sur lui de comprendre des déclarations comme celle-ci :« Pour vous, les Français, c'est facile de faire le tri dans votre héritage. La droite pétainiste a collaboré avec les nazis, elle était raciste. Donc elle est à juste titre condamnée. En Italie, c'est plus compliqué. La dictature fasciste n'a pas tout de suite été raciste. Des architectes juifs ont inventé l'architecture rationaliste comme à Latina. La bonification est une reconquête des terres au profit des plus pauvres. Le jugement de l'Histoire sur le fascisme ne peut pas être totalement négatif. »

    Pas étonnant, donc que Marcelle Padovani, du Nouvel Observateur ait pu dire de Canal Mussolini que cet "hommage vibrant au côté laborieux du fascisme, à sa volonté de réformer et reconstruire l'Italie" avait quelque chose de révisionniste... Mais pour Philippe Chevilley, dans les Echos, c'est surtout "un tableau saisissant, humain mais sans concession, de cette « conquête » de l'Italie fasciste - façon western mussolinien". A lire, donc !

     

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    "Les Peruzzi: dix-sept frères et soeurs, une tribu. Des paysans sans terre, tendance marxiste, à la tête dure et au sang chaud. Parce qu’un certain Benito Mussolini est un ami de la famille, ils abandonnent le rouge pour le noir. En 1932, avec trente mille autres affamés, ils émigrent dans les marais Pontins, au sud de Rome, où démarre le chantier le plus spectaculaire de la dictature. Huit ans sont nécessaires pour creuser un gigantesque canal, assécher sept cents kilomètres carrés de bourbiers infestés de moustiques et bâtir des villes nouvelles. Enfin, les Peruzzi deviennent propriétaires de leurs domaines. Mais tandis que l’histoire emporte les aînés dans le tourbillon des conquêtes coloniales et de la Seconde Guerre mondiale, au Canal, les abeilles d’Armida, l’ensorcelante femme de Pericle, prédisent un sombre avenir. Entre chronique et farce, Pennacchi signe un roman époustouflant où la saga d’une famille sur trois générations croise un demi-siècle de l’histoire italienne."

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