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Entretiens - Page 149

  • « Les Etats-Unis n'ont jamais été si divisés... C'est le résultat fatal de la diversité ! »...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Jared Taylor à Breizh infos à propos de la situation politique aux Etats_Unis. Journaliste, fondateur en 1990 du mensuel American Renaissance, Jared Taylor vient de publier en France L'Amérique de la diversité : du mythe à la réalité (L'Æncre, 2016).

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    Jared Taylor (Amren) :« Je suis très content de la victoire de Trump, mais il n’y aura pas de vraie révolution »

    Breizh-info.com : Tout d’abord, quelle est votre réaction à la suite des attentats, qui se multiplient en Europe ? Et par rapport à ces tentatives de déstabilisation comme en témoigne l’assassinat de l’ambassadeur de Russie en Turquie ?

    Jared Taylor : Depuis l’invasion musulmane de l’Espagne en 711 jusqu’au traité de Karlowitz en 1699 qui a mis fin à la dernière invasion ottomane, l’Islam a été en guerre avec l’Occident. C’est une période de presque 1,000 ans qui reflète la nature profonde de l’Islam. C’est une religion conquérante et impérialiste. Pendant les derniers 300 ans, l’Islam a été trop faible pour faire la guerre conventionnelle, mais sa nature n’as pas changé.

    Maintenant, l’Islam exprime sa haine à l’égard de l’Occident au moyen d’ attentats contres des cibles faibles. Ces attentats n’ont pas besoin de beaucoup de moyens matériels ou d’effectifs pour semer la terreur et la panique. Cependant ces attentats ne seraient pas possibles s’il n’y avait pas de communautés musulmanes implantées en Europe, surtout en France. L’existence de ces communautés reflète la faiblesse de l’Occident qui n’est plus capable de dire, comme autrefois, « Cette terre est pour nous et pour  personne d’autre. »

    Breizh-info.com :  Vous avez sorti votre premier ouvrage traduit en français, « l’Amérique de la diversité, du mythe à la réalité ». L’American way of live, façon Benetton, serait donc une illusion ?

    Jared Taylor : Il est nécessaire en Amérique de dire que la diversité est une grande force pour le pays, peut-être même la plus grande force de toutes. Pourtant, il est évident que la diversité—de langue, de religion, d’ethnie mais surtout la diversité de race — est une source intarissable de conflits.

    Mon livre est une description détaillée des problèmes nés de la diversité et du refus des Américains de les regarder en face. Les États-Unis sont allés très loin en matière de diversité, et j’espère que la France—un pays que je connais, admire, et aime—ne répétera pas les mêmes erreurs.

    Breizh-info.com :  Vous expliquez dans votre ouvrage que les communautés de Blancs ont tout fait (et été obligées de  le faire) pour intégrer, sont en train petit à petit de se séparer, de recréer une sorte d’apartheid de fait. Pourquoi cela ?

    Jared Taylor : Cet apartheid de fait est basé sur la nature humaine profonde. Notre espèce est tribale. Il est normal de préférer la culture, les mœurs, la manière de vivre de son propre peuple. C’est pourquoi, en dépit des grands efforts de l’Etat pour encourager l’intégration et le métissage, les Américains restent, pour la plus part, séparés.

    Breizh-info.com :  On s’interroge souvent, en Europe, à savoir pourquoi les Latinos ne sont pas classés, ethniquement pour une bonne partie, parmi les Blancs. Avez vous une explication à fournir ?  

    Jared Taylor : La grande majorité de gens qu’on appelle Latinos ou Hispaniques sont plus correctement des mestizos, c’est-à-dire qu’ils sont un mélange d’Européen et d’Amérindien. Ceux qui viennent aux États Unis sortent souvent des basses classes et sont  sont en grande partie Amérindiens. Ces gens-là ne sont pas blancs. Nous recevons même des Amérindiens purs qui parlent des langues comme le Quechua ou le Nahuatl et ne parlent même pas l’Espagnol.

    Breizh-info.com :  Comment avez vous ressenti la victoire de Donald Trump ? Va-t-on vers de profonds changements, voire une révolution dans la société américaine ?

    Jared Taylor : Je suis très content de la victoire de Trump, mais il n’y aura pas de vraie révolution. Trump n’est pas un identitaire. Il a des instincts sains : il n’aime pas que les étrangers entrent dans notre pays clandestinement et profitent de l’aide sociale. Il comprend que le mouvement Black Lives Matter (qui prétend que la police américaine vise systématiquement les noirs pour les tuer) est basé sur des mensonges.

    Sans doute, il se sent dépaysé quand il se trouve à Miami ou à Detroit où il n’y a pratiquement pas de Blancs.  Mais je ne crois pas qu’il ait  profondément réfléchi aux questions démographiques, et il ne comprend pas que les États Unis sont vraiment en train de sortir de l’Occident et de devenir un pays du Tiers Monde.

    Breizh-info.com :  Pouvez vous conseiller à nos lecteurs des médias américains qui, comme Breitbart news, ont contribué à faire gagner Donald Trump ? Qu’est ce qui explique que la réinformation réussisse, économiquement, à percer aux États-Unis là ou cela parait encore compliqué en Europe et notamment en France ?

    Jared Taylor : Breitbart a été un grand succès. En même temps il y a beaucoup de sites comme le nôtre (www.AmRen.com), www.Vdare.com, www.takimag.com, www.unz.com, où on trouve des renseignements et des commentaires qu’on ne trouverait jamais dans les grands médias.

    Pourtant, je ne suis pas persuadé que les médias alternatifs aient contribué décisivement à la victoire de Donald Trump. Les grands medias ont mené une campagne de diabolisation contre Trump sans précédent dans toute l’histoire des États-Unis. C’était tellement haineux et biaisé que beaucoup d’Américains moyens en ont été dégoûtés. Selon moi, la tentative des grands médias de terrifier et intimider les électeurs s’est retournée contre eux et a persuadé beaucoup d’Américains que les médias ne sont pas fiables. Je crois que l’élection a été un grand tournant pour les médias. S’ils continuent d’être si éloignés du peuple ils vont périr.

    Breizh-info.com :  Ce qui est saisissant , c’est qu’on se rend compte que les côtes américaines ont voté majoritairement Clinton tandis que les terres ont choisi Donald Trump. L’Amérique semble être un pays profondément divisé  vu de l’extérieur. Est-ce le cas ? Qu’est ce qui explique cette révolte des peuples de l’intérieur ?

    Jared Taylor : Depuis la Guerre Nord-Sud, les États-Unis n’ont jamais été si divisés. Nous sommes divisés racialement, politiquement, culturellement, et—de plus en plus géographiquement. C’est un constat très malsain pour un pays, mais c’est le résultat fatal de la diversité. A la limite, les États-Unis pourraient devenir comme le Liban ou l’ancienne Yougoslavie – ingouvernable. Nous ne sommes pas encore à ce stade-la, mais ce n’est plus inconcevable.

    Breizh-info.com :  Comment se sont comportés, électoralement, les autochtones de l’Amérique, c’est à dire les Indiens que l’on retrouve notamment dans le Dakota. Quelles sont leurs relations avec les autres communautés ? 

    Jared Taylor : A peu près deux tiers des autochtones ont voté pour Clinton, mais ils ne comptent que pour 2% de la population et leur taux de participation aux élections est très bas. Depuis toujours, les Indiens, comme toutes les autres minorités, votent majoritairement démocrate.

    Breizh-info.com :  Qu’est ce que l’élection de Trump va changer pour l’Europe, à l’heure où l’Amérique multiplie les provocations, notamment aux frontières de la Russie, en y déployant énormément de soldats et de matériel militaire ?

    Jared Taylor : Il est difficile de savoir ce que Trump pense réellement en matière de politique extérieure, mais il a toujours dit qu’il chercherait à améliorer les rapports avec la Russie. Son choix de nommer comme secrétaire d’état, Rex Tillerson, est de très bon augure. Il a également souvent dit que les Etats Unis ne peuvent plus payer pour la défense de l’Europe et de l’Asie et que les alliés doivent se défendre eux-mêmes. Selon moi, la perte de l’aide militaire ne poserait aucun problème pour l’Europe si les Européens maintenaient de bonnes relations avec la Russie—ce qui devrait être tout à fait possible.

    Il n’y a aucune raison pour  que l’Europe et la Russie ne soient pas des puissances voisines paisibles. Leurs intérêts en question d’immigration, échanges économiques et culturels, de lutte contre le terrorisme, etc., sont presqu’identiques. Si l’opposition détraquée des Américains contre les Russes disparait, il n’y a aucune raison pour que la Russie ne prenne pas sa place comme membre respecté et productif de la communauté des nations.

    Breizh-info.com :  Vous êtes un parfait francophone, et de fait, suivez régulièrement l’actualité de ce pays. Comment voyez vous, et que souhaitez vous, pour l’année électorale qui s’annonce ?

    Jared Taylor :  J’espère une victoire totale pour le Front national !  Je crains que Marine Le Pen n’ait cédé trop de terrain sur certains points importants, mais une victoire du FN aux élections françaises serait un tremblement de terre peut-être encore plus significatif que la victoire de Donald Trump.

     

    Jared Taylor, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh infos, 11 janvier 2017)

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  • La gauche contre le peuple...

    A l'occasion de la sortie de son essai Notre ennemi le capital (Flammarion, 2017), Jean-Claude Michéa était l'invité, le 11 janvier 2017, de Guillaume Erner sur France Culture pour évoquer la coupure entre la gauche et le peuple...

     

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                                              Entretien avec Jean-Claude Michéa (1ère partie)

                                       

                                              Entretien avec Jean-Claude Michéa (2ème partie)

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  • Le désir : un instrument pour nous gouverner tous...

    Vous pouvez ci-dessous découvrir un entretien avec Hervé Juvin, réalisé le 6 janvier 2017 par Martial Bild pour TV Libertés, dans lequel il évoque son dernier essai, Le gouvernement du désir (Gallimard, 2016).

                                              

    " Pour Hervé Juvin, nous vivons une révolution de notre condition humaine sans équivalent depuis plusieurs millénaires. Cette révolution, c’est le gouvernement du désir ! Le désir est le nouveau pouvoir et il gouverne nos vies en un système devenu une machine d’apocalypse. Pour l’auteur, le système du désir tient les peuples plus étroitement qu’aucune idéologie. Ce que l’on appelait “la libération” est devenue une contrainte. C’est par exemple en matière d’économie : la libéralisation financière marche du même pas que la libération des moeurs. Poursuivant son analyse implacable, Hervé Juvin affirme que la révolution du désir a soumis la planète et l’humanité au désir des mêmes choses, c’est à dire à la globalisation et à la perte des identités. Pour restaurer nos libertés politiques, l’auteur prône le retour de plusieurs outils  : la nation, l’écologie humaine et la prise de conscience de la nécessaire défense de la civilisation européenne face à la submersion migratoire. "

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  • A propos du cosmopolitisme...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Voxnr et initialement publié sur Philitt, consacré à la question du cosmopolitisme...

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    Alain de Benoist : « Le cosmopolitisme bute sur une aporie »

    PHILITT : L’optimisme d’Érasme, « prince des humanistes », l’amenait à réfléchir sur les conditions de possibilité d’une Europe de la culture. Vous voyagez beaucoup sur le Vieux Continent, notamment en Italie où vous êtes, semble-t-il, plus connu qu’en France. Quel regard portez-vous sur l’idéal du philosophe de Rotterdam ?

    Alain de Benoist : Il y a toujours eu une culture européenne, qui s’est muée très tôt en une « Europe de la culture ». Mais à partir de 1890, l’idée que la culture européenne puisse être un facteur d’unité du continent a progressivement reculé. Après 1945, le point de vue de Jean Monnet l’ayant emporté sur celui de Denis de Rougemont, la construction européenne s’est délibérément faite sur la base de l’économie et de la finance, non sur celle de la culture ou de la politique. Aujourd’hui, le problème se pose différemment dans la mesure où ce que recouvre le mot « culture » n’a plus grand-chose à voir avec ce que l’on entendait autrefois par là. Ce qui revient à dire que, si l’on veut s’interroger sur les chances de renaissance d’une « Europe de la culture», il faut d’abord prendre la juste mesure des « productions culturelles » d’aujourd’hui.

    Dans quelle mesure le projet cosmopolite peut-il échapper à la réduction au Même ? Par essence, le cosmopolitisme ne met-il pas en danger la diversité des cultures, des traditions et des modes de pensée ?

    Tout dépend de la définition que l’on donne à ce mot, qui n’apparaît en France qu’au XVIIIe siècle : c’est en 1721, dans le Dictionnaire de Trévoux, qu’il remplace le mot « cosmopolisme » (auparavant, ce n’était qu’un terme de botanique). Historiquement, il n’est pas douteux que le cosmopolitisme a partie liée avec l’universalisme, lui-même nécessairement associé à l’individualisme pour former ce que j’ai appelé l’idéologie du Même, cette idéologie
    qui considère que les hommes sont partout les mêmes et qu’on doit tenir ce qui les distingue (langues, cultures, modes de vie, sexes, etc.) comme contingences secondaires, l’idéal étant d’aboutir à un monde unifié – gouvernance mondiale ou grand marché planétaire. Mais le terme est hautement polysémique. S’il évoque la « fraternité universelle » et l’idée d’un « monde unifié », il peut aussi se rapporter à un certain sentiment de l’unité du vivant, voire à la coexistence pacifique de plusieurs cultures au sein d’une construction historique telle que les empires romain, austro-hongrois ou ottoman. Comme l’écrivait récemment Emmanuel Mattiato, « le cosmopolitisme a très rarement été étudié pour lui-même et s’est plutôt imposé comme une sorte de mot-programme sémantiquement creux ».

    Chez les stoïciens, le cosmopolitisme n’implique nullement de renier sa particularité. Il ne détourne pas non plus de la cité. Il exprime plutôt un sentiment de l’universel, ou de l’unité du monde (qui est encore à cette époque le kosmos harmonieux), qui incite à participer à la vie publique en s’efforçant de la conduire selon les exigences de la raison. Contrairement à Diogène, les stoïciens sont favorables à une participation active à la vie de la cité, même s’ils estiment n’y appartenir que de façon contingente. Ils affirment seulement que le monde est la référence à partir de laquelle on doit penser l’ordre civil, ce « monde » renvoyant surtout à un ordre intellectuel (ce n’est qu’à partir de la Renaissance qu’il commencera à désigner quelque chose de concret).

    C’est seulement avec le christianisme qu’apparaît l’idée selon laquelle l’individu, avant d’être citoyen, appartient au « peuple de Dieu », lequel ne se confond avec aucun peuple particulier. L’idée d’un Dieu unique implique celle de l’identité essentielle de tous les hommes, qui sont tous également appelés à l’adorer. Prenant le relais de la simple philanthrôpia, l’agapè chrétienne s’étend à tout le genre humain. On connaît les propos de saint Paul selon lesquels il n’y a plus, devant Dieu, ni homme ni femme, ni Juif  ni Grec (Gal. 3, 28). « Vous n’êtes plus des étrangers, ni des immigrés, dit-il encore, vous êtes de la famille de Dieu » (Eph. 2, 19). Augustin, de son côté, oppose radicalement la cité des hommes à la cité de Dieu, que Clément d’Alexandrie qualifie de cité « au sens fort. »

    Mais il y a encore une autre manière d’envisager le cosmopolitisme. Je pense ici à Paul Morand, fin diplomate et grand voyageur, qui se réclamait d’un « cosmopolitisme » qu’il définissait comme « tout ce qui subsiste de cet humanisme qui, au Moyen Âge et sous la Renaissance, grâce à une langue commune, le latin, grâce à une même religion, prit naissance et se développa jusqu’au XVIIIe siècle parmi une élite d’aristocrates, d’écrivains, d’artistes et de voyageurs ». Morand, qui fut en poste sous Vichy, regrettait le cosmopolitisme passé des élites intellectuelles européennes, sentiment que l’on retrouve aussi chez Thomas Mann ou chez Valéry Larbaud. Je n’aurais pas de mal, pour ma part, à me reconnaître dans ce modèle de « cosmopolite voyageur ». Dès que je passe une frontière, dès que je suis « à l’étranger », je respire ! Mais le « cosmopolitisme » désigne alors tout simplement la curiosité que l’on éprouve de visiter des peuples différents, d’aller voir sur place des cultures différentes, des modes de vie différents. Loin de signifier le désir de voir disparaître les différences, ce sont au contraire ces différences qui font tout l’attrait du voyage. Plaisir de franchir une frontière, plaisir de partir, plaisir de revenir. On voit en tout cas par là combien il y a de façons différentes de comprendre le terme.

    Vous écriviez en 1986 dans Europe, Tiers-monde même combat que le Tiers-monde était une force capable de lutter contre le mondialisme. En 2015, pensez-vous, malgré la recomposition du monde, qu’il constitue encore une alternative ou, au contraire, que son destin est de rejoindre le giron mondialiste ?

    Mon livre sur l’Europe et le Tiers-monde a été rédigé dans le contexte de la guerre froide, à une époque où la vie internationale se résumait à la confrontation, directe ou indirecte, du bloc soviétique et d’un « monde libre » dominé par les États-Unis. Ne me satisfaisant pas de cette alternative, je pensais que l’Europe devait chercher à se dégager de cette double emprise en prenant la tête de ce qu’on appelait alors les pays « non alignés ». Il est évident qu’aujourd’hui, le contexte est tout différent. Nous sommes sortis de l’après-guerre et la chute du Mur de Berlin, qui est allée de pair avec la désintégration du système soviétique, a ouvert la voie à un nouveau nomos de la terre, pour parler comme Carl Schmitt, dans lequel l’ancien monde bipolaire est en passe de céder la place, définitivement je l’espère, à un monde multipolaire où l’Europe pourra jouer le rôle d’un pôle de régulation de la globalisation. Quant au Tiers-monde, il est clair qu’il ne constitue pas un ensemble unitaire, et que les « pays émergents » qui l’ont en partie remplacé sont appelés à connaître des destins très différents.

    Cela dit, si le cadre a changé (et même si l’on s’aperçoit aujourd’hui que la guerre froide n’a jamais vraiment cessé !), les observations que je faisais dans ce livre me paraissent être restées toujours actuelles. Je pense surtout à ce que j’écrivais sur les sociétés traditionnelles, par rapport à un monde occidental totalement dominé par les valeurs marchandes, ou sur le problème de la dette, qui a aujourd’hui cessé d’être un problème du seul Tiers-monde puisque ce sont désormais tous les États occidentaux qui se sont placés sous la coupe des marchés financiers.

    La question du cosmopolitisme est intimement liée à un idéal de paix universelle. C’est une idée que l’on retrouve aussi bien chez Emmanuel Kant que chez Stefan Zweig. Pensez-vous comme ces auteurs que la « paix perpétuelle » n’est possible que si l’on dépasse le modèle politique de l’État-nation ?

    Comme vous le savez, c’est en 1795 que Kant publie son Projet de paix perpétuelle, qui prolonge son Idée d’une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique (1784) et s’inscrit dans le sillage des ouvrages de l’abbé de Saint-Pierre (Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe, 1712-1713) et de Grotius (De iure belli ac pacis, 1625). On dit souvent que l’originalité du cosmopolitisme kantien est d’être fondamentalement un cosmopolitisme juridique. Cela me paraît très contestable. Son jus cosmopoliticum (qu’il oppose, dans son projet de paix perpétuelle, au jus civitatis et au jus gentium) n’a en effet de juridique que le nom. Kant pose en fait la « paix perpétuelle » in abstracto comme une exigence de la raison pratique : « La raison moralement pratique énonce en nous son veto irrévocable : il ne doit pas y avoir de guerre. » On voit par là qu’il s’agit d’un vœu pieux, car s’il était possible de réaliser en pratique ce qui ne peut relever que du domaine de la raison pure, la distinction entre l’empirique et le métaphysique n’aurait plus de raison d’être. Kant ajoute d’ailleurs que « nous devons agir comme si la chose qui peut-être ne sera pas devait être ! », ce qui revient à affirmer que l’être doit être assujetti au devoir-être. En réalité, loin d’être un projet juridique, le projet kantien de paix perpétuelle postule la domination du droit par la métaphysique et la morale, et l’affirmation de la souveraineté de la métaphysique sur sa pratique.

    Tout ceci pour dire que votre question n’est à mon avis pas bien formulée. Vous me demandez si la « paix perpétuelle » n’est possible qu’au prix d’un dépassement du modèle politique de l’État-nation. Ma réponse est qu’en toute hypothèse elle est impossible. La paix ne se conçoit pas sans la guerre, et le contraire est également vrai. La guerre restera toujours une possibilité, parce qu’on ne pourra jamais faire disparaître ce qui la provoque, à savoir la diversité virtuellement antagoniste des aspirations et des valeurs, des intérêts et des projets. L’abolition de l’État-nation n’y changerait rien. Au sein d’un « État mondial », les guerres étrangères seraient seulement remplacées par des guerres civiles.

    Diogène donne un point de départ au cosmopolitisme en disant à l’empereur Alexandre qu’il est « citoyen du monde » pour lui signifier qu’il ne reconnaît aucune institution. Le cosmopolitisme est-il un anarchisme ?

    Quand il s’affirme « citoyen du monde », c’est-à-dire « cosmopolite » (de kosmos, « monde », et politês, « citoyen »), Diogène veut dire qu’il méprise les lois de la cité d’Athènes, non véritablement par anarchisme, mais parce qu’il se réclame d’une appartenance au « monde » au regard de laquelle l’appartenance athénienne est dépourvue de valeur, comme le sont à ses yeux toutes les lois attachées à un lieu. Signe d’ingratitude évidente pour la cité qui l’a accueilli, puisqu’il était lui-même originaire de Sinope. Par ce fait même, il opposait la morale à la politique. Mais se trouvait du même coup posée la question fondamentale : comment serait-il possible de penser la « citoyenneté mondiale » sachant que le citoyen ne peut se définir qu’en référence au non-citoyen, c’est-à-dire à l’étranger ?

    Se dire « citoyen du monde » est en réalité une contradiction dans les termes, car on ne peut être citoyen que d’une société ou d’une communauté politique, ce que le monde n’est pas. Il ne l’est pas et il ne saurait l’être, car le monde est par définition un, alors qu’il ne peut y avoir d’entité politique, qu’à la condition expresse qu’il en existe plusieurs. L’essence du politique réside en effet dans le couple ami-ennemi : elle implique la possibilité qu’une relation politique évolue dans le sens de l’amitié ou de l’inimitié. En ce sens, une « politique mondiale »,une véritable « cosmo-politique », est elle aussi une contradiction dans les termes. Il faut d’ailleurs rappeler que Kant, malgré son « cosmopolitisme », ne croyait pas à la possibilité d’un État mondial, et s’en tenait à l’idée d’une fédération d’États.

    On peut bien entendu regarder la citoyenneté mondiale comme une chimère impossible à établir, mais qui n’en demeure pas moins sympathique dans son principe. Ce n’est pas mon avis, pour cette simple raison que, si par hypothèse une telle perspective se concrétisait, elle entraînerait obligatoirement l’anéantissement de la diversité, la suppression de toute altérité. C’est ce qu’avait très bien compris Hannah Arendt qui, dans ses Vies politiques (1986), écrivait : « La notion même d’une force souveraine dirigeant la Terre entière […] n’est pas seulement un sinistre cauchemar de tyrannie, ce serait la fin de toute vie politique telle que nous la connaissons. Les concepts politiques sont fondés sur la pluralité, la diversité et les limitations réciproques. » Consciente que « nul ne peut être citoyen du monde comme il est citoyen de son pays », elle ajoutait que « l’établissement d’un ordre mondial souverain, loin d’être la condition préalable d’une citoyenneté mondiale, serait la fin de toute citoyenneté ». Le nœud du problème réside en effet dans la question de savoir quel traitement la « cosmo-politique » réserverait à l’altérité. Soit elle la supprime, et elle s’avère totalitaire; soit elle la respecte, mais elle n’a alors plus rien de « cosmopolite ». Si l’on définit le cosmopolitisme comme un idéal visant l’unification mondiale des modes de vie, des institutions politiques, des modèles économiques et technologiques, on bute inévitablement sur cette aporie.

    À date plus récente, la « cosmo-politique » a pu s’ordonner à l’idée que, face à toutes sortes de périls et de catastrophes possibles, le monde constitue notre espace commun. C’est à cette interdépendance planétaire que Jürgen Habermas fait allusion lorsqu’il écrit qu’« objectivement, la population mondiale forme depuis longtemps une communauté involontaire de risques partagés ». Mais cette observation ne va pas bien loin, dans la mesure où, face à ces risques, il n’est pas dit que les différents pays adopteront une conduite identique : comme l’a bien remarqué Ulrich Beck dans son livre La société du risque, une situation de risques partagés ne crée pas automatiquement une communauté politique.

    « À celui qui n’a plus rien, la patrie est son seul bien », aurait dit Jaurès. L’enracinement, le sentiment d’appartenance à une nation, serait donc l’apanage du peuple. Le cosmopolitisme, parce qu’il est enfant des Lumières, est-il nécessairement une idéologie bourgeoise ?

    Je partage le sentiment de Jaurès. Il ne signifie pas que l’enracinement ne peut être le fait que du peuple – même si l’expérience historique montre que les classes populaires ont toujours été plus « patriotes » que les élites –, mais que le sentiment d’appartenance est quelque chose que l’on ne peut enlever même à ceux qui ne possèdent rien. Il faudrait aussi rappeler qu’au XXe siècle, la critique du cosmopolitisme au nom du principe national n’a pas été le seul fait des milieux dits nationalistes. On a un peu oublié qu’en 1950, le communiste Georges Cogniot publiait aux éditions Sociales, contrôlées par le PCF, un livre intitulé Réalité de la nation. L’attrape-nigaud du cosmopolitisme. Il y affirmait que « le cosmopolite représente le dernier degré de l’inhumanité capitaliste », ce qui ne me paraît pas erroné. « Pour le cosmopolite, ajoutait-il, l’homme est un personnage schématique, “citoyen du monde” sans famille et sans peuple, sans traditions ni particularités nationales. Pour le marxiste, au contraire, l’homme est le produit d’un développement social déterminé, d’un certain nombre de conditions précises qui lui confèrent une formation psychique définie, un caractère national. » J’ajouterai, pour en finir sur ce point, qu’il ne faut pas non plus confondre l’universel et l’universalisme (pas plus qu’il ne faut confondre la liberté et le libéralisme). Ce n’est pas la singularité qui se déduit de l’universel, mais l’universel qui s’atteint par le truchement de la singularité. D’où la belle expression de l’écrivain portugais Miguel Torga : « L’universel, c’est le local moins les murs. »

    Les citoyens du monde que furent Stefan Zweig et, dans une moindre mesure, Romain Rolland, exprimaient une solidarité sincère envers tous les hommes et une hostilité justifiée envers les nationalismes dont ils furent les contemporains. Comment dès lors comprendre la phrase de Rousseau dans son Émile : « Méfiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin de leur pays des devoirs qu’ils dédaignent accomplir chez eux. Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d’aimer ses voisins »  ?

    Il n’est pas nécessaire d’être cosmopolite pour éprouver une sympathie de principe envers tous les peuples, ni même pour critiquer le nationalisme, qui n’est qu’un égoïsme collectif relevant de cette métaphysique de la subjectivité qu’a si bien dénoncée Heidegger. Quant à la phrase de Rousseau que vous citez, elle n’étonne nullement venant d’un philosophe résolument hostile au cosmopolitisme des Lumières. Montesquieu disait qu’il était « nécessairement homme », tandis qu’il n’était « Français que par hasard ». Turgot, Condorcet, Voltaire, Diderot se considéraient, eux aussi, comme avant tout chargés d’« éclairer le genre humain ». Rousseau est d’un avis tout différent. À partir du premier Discours, il s’éloigne de l’universalisme avec de plus en plus de netteté. Constatant que « plus le lien social s’étend, plus il se relâche », il n’hésite pas à mettre en accusation « ces prétendus cosmopolites qui, justifiant leur amour pour la patrie par leur amour pour le genre humain, se vantent d’aimer tout le monde pour avoir le droit de n’aimer personne ». On ne saurait mieux dire.

    Dans le contexte actuel de la mondialisation et d’émergence de la pratique du « nomadisme d’élite », l’attachement à l’identité est spontanément conçu comme une forme de sédentarisme. Pourtant, il existe des sociétés nomades traditionnelles, donc une identité proprement nomade. Qu’est-ce qui la distingue du nomadisme attalien ?

    L’opposition entre nomades et sédentaires est d’ailleurs toute relative. Durant tout le paléolithique, à l’époque des chasseurs-cueilleurs, l’humanité a vécu à l’état nomade. La sédentarité n’intervient qu’avec l’invention de l’agriculture et la révolution néolithique. L’une et l’autre n’empêcheront cependant pas les grandes migrations de peuples. Rien de commun avec le nomadisme moderne (ou postmoderne), qui est le fait d’une classe transnationale d’hommes hors-sol, d’hommes de partout et de nulle part, qui se déplacent en jets privés dans le monde entier pour organiser les délocalisations et rechercher les conditions fiscales, sociales et environnementales propres à garantir une augmentation de leurs profits. Le « nomadisme attalien » est de ce point de vue bien différent de celui des sympathiques Bédouins !Les sociétés nomades sont toutes des sociétés traditionnelles qui privilégient les rapports de lignage, les parentés familiales élargies, claniques et tribales. Ce serait également une grave erreur de s’imaginer qu’elles sont étrangères ou indifférentes aux lieux. Les Bédouins des déserts d’Arabie et les Touaregs, les nomades des steppes d’Asie centrale, les éleveurs kazakhs et kirghizes non encore sédentarisés, ne nomadisent pas n’importe où : ils sont liés à des territoires particuliers. Étymologiquement, un Bédouin (badwî ou badâwi) est un « habitant du désert ». Mode de vie fondé sur l’économie pastorale et le déplacement régulier dans un périmètre bien délimité, le nomadisme n’a rien à voir avec le « cosmopolitisme ».

    Alain de Benoist (

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  • A la recherche de la Tradition européenne...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Jean Haudry à Rébellion et consacré aux Indo-Européens. Spécialiste des langues indo-européennes, ancien professeur à l'Université de Lyon III et ancien directeur d’étude à l'École pratique des hautes études, Jean Haudry vient de publier Le message de nos ancêtres (éditions de la Forêt, 2016), un ouvrage de vulgarisation destiné aux jeunes adolescents.

     

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    Entretien avec Jean Haudry : A la recherche de la Tradition européenne

    Comment avez-vous été amené à consacrer vos recherches aux indo-européens ?

    Le passage se fait de lui-même quand on étudie et enseigne une langue vivante, morte ou reconstruite : je me suis intéressé aux Indo-Européens comme un latiniste aux Romains, un angliciste aux Anglais.

    Que recouvre le terme d’indo-européens ?

    Les Indo-Européens sont les locuteurs de l’indo-européen reconstruit, mais, contrairement aux Romains et aux Anglais, ils ne sont saisissables qu’à travers la langue.

    Un vif débat existe, dans le monde universitaire sur le « berceau » de ces peuples. Vous avancez l’idée d’un origine géographique circumpolaire, comment en êtes-vous venu à cette conclusion ?

    Le débat sur l’habitat originel n’est pas spécialement vif. Il tourne en rond depuis un siècle et demi environ sans que des progrès décisifs aient été accomplis, même si l’hypothèse d’une dispersion à partir de la Russie méridionale (la « théorie des kourganes ») est aujourd’hui privilégiée.

    L’idée d’une origine circumpolaire d’une partie de la tradition indo-européenne n’a aucun rapport avec la question de la dispersion des Indo-Européens. Personne ne suppose que ce peuple néolithique pratiquant l’agriculture et l’élevage se soit dispersé à partir de ces régions inhospitalières. Mais j’observe, à la suite de Krause et de Tilak, qu’une part non négligeable de la tradition, notamment ce qui a trait au cycle annuel, et plus particulièrement à la « longue nuit », aux « aurores de l’année » ne se comprennent qu’à partir d’une expérience vécue des réalités circumpolaires.

    L’aspect linguistique est-il lié à une culture commune? Une civilisation indo-européenne a-t-elle existé ? Quelle fut sa diffusion géographique et durant quelle période ?

    Toute langue a des locuteurs qui constituent un peuple, grand ou petit, indépendant ou non, et tout peuple a une culture qui lui est propre, même s’il partage sa civilisation matérielle avec d’autres peuples.

    Les Indo-Européens ne font pas exception. Il se trouve que nous pouvons inférer (sinon reconstruire, comme pour la langue) une part de cette culture. Quant à leur civilisation matérielle, elle a évolué avec le temps et le lieu : une part du vocabulaire reconstruit implique pour la période finale de la communauté une civilisation néolithique de régions tempérées, mais on trouve quelques vestiges d’une civilisation plus ancienne, mésolithique ou paléolithique. La diffusion géographique varie considérablement avec les époques. Le nombre et la précision des concordances linguistiques (grammaticales et lexicales) donnent à penser que l’aire initiale était exiguë. Mais elle s’est étendue progressivement à la quasi-totalité de l’Europe et à une part importante de l’Asie, avant d’essaimer sur le reste du monde.

    A travers leurs mythes et leurs épopées, que pouvons-nous connaître des idéaux et des valeurs des indo-européens ?

    Les idéaux et les valeurs, et plus généralement les préoccupations majeures, sont saisissables directement à travers le formulaire reconstruit et les groupes de notions comme celui des trois fonctions. Les mythes et les épopées appartiennent aux temps historiques et ne nous apprennent donc rien directement sur les préoccupations des Indo-Européens de la période commune. Ils doivent préalablement être soumis à une reconstruction interne comme l’a fait Dumézil pour le Mahâbhârata.

    Le fondateur des études indo-européennes modernes, Georges Dumézil mit en lumière l’organisation en trois fonctions de cette société. Que signifie ce concept de trifonctionnalité ?

    Les trois fonctions représentent une conception du monde et non une organisation de la société (1). Les deux peuples qui les ont mises en application, les Celtes et les Indo-Iraniens, ont innové. L’innovation majeure et initiale a été la constitution d’une caste sacerdotale.

    Vous rappelez qu’il existait une « mobilité sociale » au sein de cette société. Qu’en était-il?

    Le degré de mobilité sociale a varié avec les époques. Il a diminué dans les sociétés qui ont accordé plus d’importance à la naissance qu’à la valeur individuelle, mais il s’y est souvent produit des réactions qui ont rétabli pour un temps la mobilité sociale. Un exemple est celui de la « société héroïque » de la fin de la période commune et de la période des migrations et de la chevalerie qui en est un prolongement.

    Quelle était la conception de la communauté des Indo-européens ? Il semble que l’aspect organique et la recherche d’une harmonie sociale fut une caractéristique de cette culture ? Sont-ils à l’origine d’un certain esprit communautaire que nous retrouvons en Europe ?

    L’image du « corps social », typique d’une conception organique de la société, est largement attestée ; elle peut être attribuée à la période commune. Elle a persisté longtemps en Europe, mais a été battue en brèche par des idéologies de guerre civile, en particulier depuis la fin du XVIIIème siècle. Elle est aujourd’hui exclue par le remplacement d’une partie de la population originelle par des populations d’origine étrangère.

    Que représente le sacré dans la conception du monde des peuples indo-européens ?

    Dans la période la plus ancienne de la tradition, la notion de sacré s’applique, à en juger par les noms divins reconstruits, à l’univers et en premier lieu aux cycles temporels : Ciel du jour / Soleil, Aurore, Lune, Terre, et au Feu. La période intermédiaire a intégré ces entités cosmiques dans le système des trois fonctions, d’où les triades fonctionnelles et les divinités trifonctionnelles. La dernière période, celle de la « société héroïque » qui précède immédiatement la dispersion, sacralise les solidarités électives et la fidélité personnelle à l’intérieur du compagnonnage. De là proviennent les divinités comme la Fides romaine « loyauté » ou le *Mitra indo-iranien « contrat d’amitié ».

    Que nous ont transmis les indo-européens ? Que peuvent-ils encore nous enseigner en vue d’une future renaissance de la civilisation européenne ?

    Nous Français leur devons d’être ce que nous sommes à travers nos ancêtres les Gaulois, les Romains et les Germains, trois groupes ethniques apparentés porteurs de cultures compatibles entre elles, à en juger par ce qu’on nomme « interprétation romaine » des divinités celtiques et germaniques.

    Jean Haudry, propos recueillis par Rébellion (Rébellion, 6 janvier 2017)

     

    Note

    1- On nomme “idéologie tripartite” la répartition de l’ensemble des activités cosmiques, divines et humaines en 3 secteurs, les “trois fonctions” de souveraineté magico-religieuse, de force guerrière et de production et reproduction, mise en lumière par Georges Dumézil. On ne saurait parler d’un “objectif” quelconque à propos de cette tripartition : il s’agit en effet d’une part (essentielle) de la tradition indo-européenne, et non d’une construction artificielle, comme celles des “idéologues”.

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  • Mensonges et trucages au ministère de l'intérieur...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien de Charlotte d'Ornellas avec Xavier Raufer réalisé le 2 janvier 2017 pour Boulevard Voltaire, et consacré à la tentative pathétique du gouvernement de masquer son échec en matière de lutte contre l'insécurité. Criminologue et auteurs de nombreux essais, Xavier Raufer a récemment publié Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014).

     

                                       
                                        Xavier Raufer : « M. Cazeneuve et son... par bvoltaire

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