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  • L’épopée touristique des covidiens en bermuda...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jure Georges Vujic, cueilli sur Polémia et consacré à la farce du tourisme sanitairement correct pour covidiens normalisés. Avocat franco-croate, directeur de l’Institut de géopolitique et de recherches stratégiques de Zagreb, Jure Georges Vujic est l'auteur de plusieurs essais, dont Un ailleurs européen (Avatar, 2011) et  Nous n'attendrons plus les barbares - Culture et résistance au XXIème siècle (Kontre Kulture, 2015).

     

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    L’épopée touristique des covidiens en bermuda

    On s’était habitué à ce que les Occidentaux, décervelés par des décennies de manipulation mentale, se soumettent passivement aux mots d’ordre du système marchand, mais, avec la vague de covidisation des âmes et surtout en période estivale, nous pouvons dire que nous touchons le fond. De même que l’on s’était accoutumé à ce que les braves citoyens de l’Europe de Bruxelles sacrifient leur identité et leur mémoire, leur fierté nationale sur l’autel du confort matériel, de l’idéologie de la repentance, des lubies du sanding et de la consommation ostensible, un pas en avant est franchi avec le spectacle à la fois absurde et grotesque du tourisme covidien normalisé. En effet, nous sommes loin des grandes migrations touristiques saisonnières de « l’ancienne normalité », des grandes vagues charterisées de transmutations globales de troupeaux de touristes fébriles sur les rivages lointains des pâturages hôteliers de masse. Cependant, dans un état d’urgence sanitaire, on assiste au spectacle des vagues touristiques covidiennes à la fois dosées, sanitairement sélectionnées et contrôlées, découvrant combien les covidiens occidentaux sont dépendants de quelques jours de plage, atteints d’une véritable addict-holidays épidémiologiquement suivie. On peut tout nous supprimer : liberté d’expression, de rassemblement, de sortir, de s’embrasser, de protester, du lien social, du vivre-ensemble, mais quelques jours de vacances, ça, non ! Plutôt crever ! Bref, nous sommes en pleine crise de caprice hédoniste aiguë ! Les vacances, le tourisme, deviennent alors cet horizon indépassable du mental occidental moyen covidianisé. On est prêt à braver le péril épidémiologique pour le prix d’un selfie sur la plage, qu’on mettra sur Instagram pour faire baver les copains. Pour ce faire, on prend soin de choisir sa destination, si possible un pays corona free en plus d’être gay friendly, en s’armant des nouvelles applications Covid-19 pour smartphone qui nous permettent de détecter à la plage le vilain contaminé lambda en maillot de bain, affalé sur sa bouée, et de le balancer à la police épidémiologique. On met sa serviette et son parasol si possible loin d’une éventuelle maison de retraite pleine de vieux pestiférés et le plus près d’une tente sanitaire à test rapide. Le tout consiste à suivre les corridors sanitaires touristiques organisés et se bronzer à la plage, tout en suivant les nouvelles à la minute près pour remballer en panique à la première alerte rouge, direction le retour au pays au cas où les expertocrates rétabliraient la quarantaine du jour au lendemain. Bref, reposez-vous au soleil, mais en sursis, toujours à l’affût d’une nouvelle vague subite de contamination, et soyez toujours prêt sur les starting-blocks au cas où…

    Bulles touristiques et destinations sécuritaires

    Bien sûr, à ce petit jeu se prêtent de « grandes politiques » et des stratégies sanitaires touristiques fumeuses, les fameuses « tourism policy measures covid-19 » de pays paupérisés par la crise sanitaire et touristique, qui sont là pour organiser, drainer, gérer et orienter tous ces covidiens en culotte courtes, apeurés et désœuvrés à la recherche de havres désinfectés. Alors on a recours à toute la panoplie des mesures, les fameux « greens corridors », les corridors touristiques, la « clusterisation » de territoires épidémiologiquement sécurisés et les fameuses « bulles touristiques » pour y stocker le maximum de touristes socialement distanciés… D’autres mesures géniales devraient voir le jour, comme le passeport immunitaire ou comme des bulles ou box en Plexiglas à installer sur les plage d’Italie, autour des familles de baigneurs.

    La destination sécuritaire n’a plus la même connotation négative et devient salutaire et ludique. Le voyage ne rime plus avec le dépaysement mais avec sécurité, la destination sécuritaire du voyageur covidien, n’ayant plus la même connotation négative, devient salutaire et ludique. Bref, afin de jouir de quelques jours au soleil et sous contrôle, c’est un peu le parcours du combattant, le chemin de croix du covidien touriste, à la recherche des lieux saints de villégiatures estivales et bon marché, une véritable épopée, un peu comme celle de Gilgamesh à l’assaut des Aquaparc, celle des Argonautes à la recherche de la toison « corona free ». Il s’agit bien d’un eudémonisme de masse épidémiologiquement assisté, une compensation concédée par l’expertocratie sanitaro-politique, une mesure de relaxation avant le déclenchement imminent de la seconde vague en automne, ce qui coïncide très bien avec la reprise du marché du travail. On est en plein dans le règne non pas de la bulle fondatrice civilisationnelle évoquée par P. Sloterdijk mais bien la surexpansion égotique de la bulle du désir refoulé, un sursis accordé aux covidiens frustrés par le confinement et les mesures de quarantaine, une forme de bonheur éphémère sous perfusion. Car, attention, rien n’est définitif et irréversible, cette petite concession, ce temps de relaxe peut ne pas se répéter, et c’est pourquoi il faut donner mauvaise conscience. L’idéologie covidianiste est profondément eschatologique : les humains à l’âge d’or vivaient tout, comme le relatent les mythes fondateurs, dans un état originel de bonheur et de liberté, mais ils ont été chassés de ce paradis à la suite de la consommation du fruit de l’arbre de la connaissance. Ce récit transposé à l’instant covidien explique pourquoi les citoyens doivent respecter scrupuleusement les rituels, les injonctions sanitaires, ne pas transgresser les règles de bonne conduite (port du masque, distance physique, etc.), et surtout ne pas pécher en critiquant, ne pas s’insurger mais se soumettre sous peine de se voir châtiés par la punition, la seconde vague, ou le lockdown total, le monstre effrayant de tout covidien qui se respecte. À l’ère du loisir de la société de l’abondance et de la gratuité se substitue la société covidienne du loisir anxiogène en sursis et de la précaution. On est loin de la signification originelle du loisir, en grec skholè, en latin, otium, où liberté et temps libre coïncident. Le loisir à l’ère covidienne correspond à une faveur, un luxe à risque, un temps virtuellement libre puisqu’il est prescrit par les informations, les gestes barrières, des rituels sanitaires, la distanciation physique, les prescriptions sécuritaires sanitaires. Certains covidiens, plus hardis, revendiquent même le droit d’être contaminés et de mourir en bermuda, héroïquement, dans le nirvana du déconfinement, en apothéose, au rythme d’une beach party ou échoué, cramé par les ultraviolets comme une baleine de supermarché… Bien sûr, en passant, comme dans un voyage initiatique à trottinette électrique, on n’oubliera pas d’aller vénérer, par les cultes hygiénistes du panthéon coronarien, des dieux asymptomatiques de l’immunité et des déesses mères du masque et du désinfectant, de consulter les oracles de l’anticorps, la pythie du sérum magique, et surtout d’honorer les héros et vestales du personnel soignant.

    Le prix de l’évasion

    Comment ne pas évoquer l’analogie de cette réalité covidienne avec les romans dystopiques, comme Globalia de Jean-Christophe Ruffin, qui trace les contours d’un monde futur, un État mondial avec des villes-bulles s’étalant sur l’hémisphère nord, dans lequel les citoyens dociles jouissant de la sécurité et du bien-être matériel, vivent dans des cités sous des dômes permettant une température idéale en permanence. À l’extérieur des zones sécurisées, s’étendent des non-zones mystérieuses et dangereuses. On retrouve un scénario semblable dans le roman Un bonheur insoutenable (titre original : This Perfect Day) d’Ira Levin, dans lequel l’humanité (désignée sous le nom de Famille), unifiée, est régie par une méga-intelligence artificielle, un ordinateur caché sous les Alpes : UniOrd ou Uni, qui contrôle tout, oriente, autorise ou non les mariages et la procréation. Dans ce monde idéal, où la volonté humaine semble avoir disparu, et où la pluie n’existe plus, certains membres de la Famille se révoltent et souhaitent rejoindre les « incurables » qui se réfugient sur des îles non contrôlées par l’ordinateur. Cet horizon dystopique de villes-bulles sécurisées et aseptisées n’est pas si lointain, car à l’heure covidienne de l’état d’exception médicalement assisté, nous sommes déjà tous « bullisés » et « googlisés ». En effet, l’idée de bulle touristique vient renforcer le dispositif biopolitique de surveillance généralisée, déjà présent sous la forme de bulles numériques, informationnelles et ludiques (smartphone, réseaux sociaux, Instagram, etc..) omniprésentes, qui sont constitutives de notre réalité sociale quotidienne.

    L’évasion, la fuite, le déconfinement total est-il possible ? Y a-t-il une possibilité rédemptrice de « l’île », d’insulation humaine dans ce huis clos global ? À quel prix le bonheur individuel ? La réponse pourrait se trouver dans le destin de Patrick McGoohan alias John Drake dans la série TV Le Prisonnier, confiné dans un lieu, « le village », dont on ne pouvait s’échapper. Celui qui essayait de s’en évader était aussitôt rattrapé par une énorme bulle qui servait de police interne. Ayant sacrifié la liberté au nom de la sécurité et du petit bonheur médicalement concédé, les covidiens deviennent prisonniers de leur propre bulle, celle du désir anxiogène et narcissique, une sorte de servitude consentie ayant neutralisé toute forme de velléités de fugue et d’émancipation.

    Jure Georges Vujic (Polémia, 02 septembre 2020)

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  • Tour d'horizon... (190)

    turquie, méditerranée, françois chauvancy, bruno racouchot, slobodan despot, guerre informationnelle

    Au sommaire cette semaine :

    - sur Theatrum Belli, une analyse de la menace turque en Méditerranée par le général François Chauvancy, expert des questions de stratégie et de défense...

    La Turquie, une nouvelle menace militaire pour l’Union européenne ?

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    - dans la Lettre de Comes Communication, Bruno Racouchot interroge Slobodan Despot, directeur de la lettre hebdomadaire Antipresse, qui évoque la le formatage des canaux d'information et la mise en place d'une "machine à gouverner"...

    Presse, antipresse, fétichisme technologique... au cœur de la guerre informationnelle

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  • Feu sur la désinformation... (295)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Nicolas Faure.

    Au sommaire :

    • 1 : L’image de la semaine
      Retour sur la Une de Charlie Hebdo reprenant toutes les caricatures de Mahomet et analyse du sondage très inquiétant sur les jeunes musulmans réalisé par l’hebdomadaire.
    • 2 : Obono VS Valeurs actuelles : cette liberté d’expression qu’on enchaîne
      Retour du blasphème
      Insupportable 2 poids 2 mesures médiatique
      Unanimisme politico-médiatique totalitaire
      Attaques massives des « confrères » journalistes
      Geoffroy Lejeune écarté de l’antenne de LCI
      Menaces physiques des militants anti-français de la LDNA à l’encontre des journalistes de Valeurs actuelles...
    • 3 : Revue de presse
    • 4 : USA : désinformation médiatique totale
      Quand les médias Français, et notamment Le Monde, traitent les émeutes Black Lives Matter, le peu de déontologie de cette rédaction anti-Trump s’évanouit totalement...

     

                              

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  • Les Germaniques...

    Les éditions Lemme Edit viennent de publier un roman de Julien Monange intitulé Les Germaniques, avec une préface de Georges-Henri Soutou.  Officier d'active, Julien Monange est déjà l"auteur de plusieurs études historiques sur la guerre de 14-18. Nous reproduisons ci-dessous une critique du roman par Cyril-Hervé Farret d’Astiès, cueillie sur le site de la revue Conflits.

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    Les Germaniques : l’Allemagne en guerre et en prose

    Au sein de la masse de publications destinées à accompagner un été et un automne placés dans la mémoire de la Campagne de France, – l’armée organise en septembre aux Invalides une manifestation baptisée « Comme en 40 » -, Les Germaniques, de Julien Monange, prennent place un peu à l’écart.

    Pas sur un surplomb, plutôt sur une corniche latérale, un chemin de chevrier comme les aimaient Gaston Rebuffat et comme commence à nous y habituer Julien Monange, déjà auteur d’un étonnant recueil de poèmes dédiés à la Grande-Guerre.

    À la fin de la « Drôle de guerre », alors que se déclenche l’attaque allemande, un vieillard se retrouve enfermé dans Lille, sa ville natale. Persuadé que cela sera « intéressant », le narrateur, qui se pique de littérature, se met à écrire son « journal de guerre ». Il y décrit la panique générale qui s’empare de Lille, les membres de sa famille rassemblés autour de lui, leurs moyens de subsistance, ainsi que ses réflexions personnelles, face à une situation tactique se dégradant à toute vitesse.

    Le flegme initial et apparent de cette écriture diariste dissimule néanmoins une fêlure : le fils de la famille, homme mûr, professeur d’allemand à Lille, est mobilisé dans un fort du secteur « Thiérache », et les lettres reçues ne laissent plus de doute : comme « un grand faune en approche », l’ennemi arrive et s’apprête à dicter sa loi de fer et de feu.

    L’histoire pourrait évoquer, jusque-là, des tableaux déjà brossés, dans la littérature de guerre, sur « l’existence sylvestre » des forts. Ce n’est d’ailleurs pas la moindre des influences gracquiennes des Germaniques, que cet appel assumé aux exils intérieurs, à la recherche de l’impressionnisme dans la vie militaire. Mais la composition picturale change totalement de contraste lorsque le fils officier, par lettre du front adressée à sa femme et à son père, leur fait d’étranges confessions sur sa germanophilie. Outre l’enseignement de la langue de Goethe au lycée Faidherbe, ce lieutenant a en effet servi en Rhénanie vingt ans auparavant comme jeune soldat, et en a rapporté un « amour de l’Allemagne » qui étincelle dans ses lettres et ses poèmes. Une étincelle qui souvent devient flamme haute, aux crépitements exaltés et lugubres, comme celui d’un incendie dans un château wagnérien.

    L’intérêt du livre est bien sûr dans la confrontation, d’une part, entre les sentiments du fils pour l’Allemagne romantique, fut-elle défigurée par le nazisme (ce dont il a cependant conscience et tristesse), et la haine traditionnelle du père pour le Boche, éternel envahisseur barbare. Mais aussi entre les affinités d’élection, esthétiques, en l’occurrence germaniques, et la mission reçue, sacrée, qui impose de combattre ces ennemis en lesquels le lieutenant, idéaliste, voit jusqu’au bout des frères de « l’autre côté de la frontière ».

    Très fouillé historiquement, écrit dans une langue recherchée, parfois précieuse, ce roman dérangeant tient à la fois du récit de guerre et du poème des armes et de la mort. Le champ de vision du lecteur est séparé, à chaque page, entre la netteté du détail authentique et le brouillard du symbolisme le plus exalté, presque hypnotique. Une sorte de bunker sur des falaises de marbre.

    Cyril-Hervé Farret d’Astiès (Conflits, 29 août 2020)

     

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  • La vérité sur l'esclavage...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une présentation par Bernard Lugan de son livre Esclavage, l'histoire à l'endroit, publié sous couvert de sa revue L'Afrique réelle.

    Historien et africaniste, Bernard Lugan a publié de nombreux ouvrages, comme  Osons dire la vérité à l'Afrique (Rocher, 2015), Heia Safari ! - Général von Lettow-Vorbeck (L'Afrique réelle, 2017), Atlas historique de l'Afrique (Rocher, 2018) et Les guerres du Sahel (L'Afrique réelle, 2019), mais aussi deux romans avec Arnaud de Lagrange, dont Les volontaires du Roi (réédition, Balland, 2020) et un récit satirique, Le Banquet des Soudards (La Nouvelle Librairie, 2020).

     

                                         

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  • L'infiltration des services publics par les islamistes : ce qu'on ne vous dit pas...

    Les éditions Jean-Claude Lattès viennent de publier une enquête d'Eric Diard et d'Henri Vernet intitulée Radicalisation au cœur des services publics. Journaliste, Henri Vernet a publié un roman de politique-fiction, Article 36 (Jean-Claude Lattès, 2019). Eric Diard est député.

     

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    " Juin 2019 : un rapport parlementaire tire l’alarme. Son coauteur, Éric Diard, met en garde contre la radicalisation dans les services publics. Mais personne ne sait, alors, qu’il n’a pas osé écrire la moitié de ce qu’il a vu ou entendu.
    Octobre 2019 : l’attentat de la Préfecture de Police, à Paris, justifie toutes ses craintes et ses avertissements.
    Le journaliste Henri Vernet, un connaisseur du monde politique, vient étayer ce rapport de confidences inédites et de révélations. L’ouvrage réalisé par ce duo lance l’alerte : il reste bien des failles dans l’appareil d’État. Cette enquête devient explosive.
    Vous la tenez entre les mains. "

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