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  • Ce néo-racisme qui vient...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque la question de ce nouvel antiracisme qui n'est qu'un néo-racisme. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Contre le libéralisme (Rocher, 2019).

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    Alain de Benoist : « L’actuel antiracisme n’est pas le contraire du racisme, mais un racisme en sens contraire. »

    Dynamisé par le retentissement de l’affaire aux États-Unis, le combat mené par Assa Traoré contre les « violences policières » vous paraît-il être un mouvement de masse ou seulement résulter d’un effet de mode et d’une agitation marginale dont l’ampleur serait surestimée par nos médias ?

    L’affaire George Floyd est un fait divers auquel le système médiatique, acquis à l’idéologie dominante, a donné une résonance planétaire. La mort d’, autre fait divers, n’a rien à voir avec cette affaire, sinon la couleur de peau de deux délinquants multirécidivistes morts des suites de leur interpellation. Son retentissement doit, en revanche, tout à l’habileté du comité mis en place pour défendre sa « mémoire », qui a su instrumentaliser à son profit les délires du politiquement correct et les retombées non moins délirantes du mouvement Black Lives Matter, tout en faisant son miel de l’influence grandissante de l’idéologie indigéniste.

    L’amalgame entre les deux affaires met aussi en lumière l’américanisation des modes de pensée des proches d’Assa Traoré, qui se prend elle-même pour une nouvelle Angela Davis. Vous le savez, toutes les modes américaines, qu’il s’agisse de la Gay Pride, de la théorie du genre ou de l’« intersectionnalité » des luttes, ont fini par s’imposer en Europe. Or, le contexte est radicalement différent. Les États-Unis sont depuis leurs origines confrontés à une question raciale qu’ils n’ont jamais su résoudre. Rappelons-nous qu’en 1945, c’est une Amérique ségrégationniste qui a emporté la victoire sur le racisme hitlérien ! Quant à la violence policière, effectivement courante aux États-Unis, elle est sans commune mesure avec ce que l’on peut voir en France. J’ajoute que chez nous, quand il y a brutalités policières, elles s’exercent sans complexe sur les « Gaulois » (yeux crevés, bras arrachés, blessures de guerre), comme on l’a vu à l’époque des gilets jaunes, beaucoup plus que contre les racailles et les migrants.

    Mais, au fond, qu’est-ce que cette « pensée indigéniste » ?

    L’idéologie indigéniste s’est formée au contact des « études post-coloniales », elles-mêmes héritières des subaltern studies fondées par Ranajit Guha et de la French theory (Derrida, Deleuze, Foucault) qui se sont développées, principalement en Amérique, depuis plus d’une vingtaine d’années. Il est difficile d’y comprendre quelque chose si l’on ne s’est pas familiarisé avec l’œuvre de ses principaux théoriciens (Eduard W. Saïd, Gayatri C. Spivak, Achille Mbembe, Paul Gilroy, etc.). La pensée post-coloniale comprend deux aspects. D’une part une critique radicale, et à mon sens très justifiée, de l’universalisme abstrait de la raison occidentale qui, lorsqu’on l’étudie en profondeur, se dévoile comme un ethnocentrisme masqué (les « valeurs universelles », comme l’idéologie des droits de l’homme, n’ont d’universel que le nom). Et, d’autre part, le postulat, beaucoup plus contestable, selon lequel les anciennes nations colonisatrices n’ont jamais pu, par une sorte de fatalité quasi génétique, abandonner le regard « discriminant » qu’elles posaient naguère sur les indigènes des colonies. D’où le nom des Indigènes de la République (Houria Bouteldja), un nom d’autant plus grotesque que, si l’on s’en tient au sens des mots, les véritables indigènes de notre pays, les véritables autochtones, sont aussi ceux qui l’habitent depuis le plus longtemps.

    À partir de là, une nouvelle vague délirante s’est mise en place, qui n’a cessé d’enfler. On a très vite compris que le slogan « Les vies noires comptent » ne signifie pas qu’elles comptent aussi, mais que les vies des autres ne comptent pas ou comptent beaucoup moins. Concrètement, cela s’est traduit, et se traduit toujours, par une surenchère de revendications, de mises en accusation, de procès d’intention, d’exigences toujours plus extravagantes qui, sur la base des pulsions collectives pilotées par les lobbies, de la victimisation lacrymale et du droit d’avoir des droits, vise à « déblanchir » l’Europe, à dénoncer l’homme blanc comme coupable de toute la négativité sociale, voire comme incapable de dénoncer le racisme puisqu’un Blanc est nécessairement raciste, même quand il s’affirme bruyamment antiraciste (c’est dans ses gènes). L’essor de la cancel culture et l’hystérie des déboulonneurs de statues, peu différents à mes yeux des profanateurs de sépultures, entrent dans ce cadre. Pour le dire plus crûment, la chasse aux Blancs est désormais ouverte.

    Que deviennent, dans tout cela, les catégories de racisme et d’antiracisme ?

    Tout a changé. Il y a trente ans, la lutte contre le racisme consistait à lui opposer un universalisme très classique, qui en France s’affirmait « républicain ». L’Europe était perçue comme la « terre des droits de l’homme ». Les différences raciales étaient considérées comme de peu d’importance, l’idée sous-jacente étant qu’en réalité, « nous sommes tous les mêmes ». Il était alors de bon ton de proclamer l’indifférence à la différence. En supprimant les discriminations fondées sur les « préjugés » et les « stéréotypes », on allait créer des sociétés multiraciales harmonieuses et tous les problèmes disparaîtraient. Le jacobinisme français voulait, en outre, assimiler des individus mais ne reconnaissait pas l’existence des communautés. Les races, en somme, n’étaient que des illusions d’optique. Cette façon de voir n’a pas disparu, puisque l’on continue d’opposer les « valeurs universelles de la République » aux diverses formes de « communautarisme », mais elle a aujourd’hui perdu toute crédibilité. L’existence des communautés crève les yeux au moment même où – suprême ironie – on a officiellement décrété que « les races n’existent pas ».

    Le mouvement indigéniste se situe dans une tout autre perspective. C’est un mouvement identitaire qui fait reposer l’identité sur la race – ce qui est la façon la plus pauvre de définir l’identité. Voyant (non sans raison) dans l’universalisme une mystification, il revendique de façon convulsive des appartenances ethniques que l’on avait cru pouvoir enterrer sous des discours lénifiants. C’est pourquoi les Indigènes de la République contestent la légitimité des associations antiracistes traditionnelles et récusent radicalement le modèle républicain. Pour paraphraser Joseph de Maistre, on pourrait dire que cet antiracisme n’est pas le contraire du racisme mais un racisme en sens contraire. Un racisme affiché sans états d’âme qui a au moins le mérite, en luttant à fronts renversés, de clarifier les choses. Les races ont beau « ne pas exister », la racialisation des rapports sociaux est partout. Résultat : aujourd’hui, entre les réunions « interdites aux cisgenres » et les conférences réservées aux « racisés », on compte les Noirs pour dire qu’il n’y en a pas assez, comme sous le IIIe Reich on comptait les Juifs pour dire qu’il y en avait trop. C’est, assurément, une subversion de la société, mais pas une subversion du système dominant. La façon dont les grandes entreprises plient le genou devant les exigences de ce néo-racisme montre que le capitalisme n’y voit, en fin de compte, qu’une nouvelle source de profits.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 12 août 2020)

     
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  • 1870, une guerre oubliée...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous le quatrième numéro de la Revue d'Histoire Européenne. Trimestrielle, cette revue abondamment illustrée et à la maquette aérée, dirigée par Laurent Berrafato, prend la suite de la Nouvelle Revue d'Histoire. Ce trimestre le lecteur retrouvera un dossier de fond consacré à la guerre de 1870, des articles variés et les rubriques régulières : actualités, interview, expositions, mémoire des lieux, portrait, histoire politique, cinéma, l’autopsie d’une bataille, l’histoire dans l’art,… Une initiative à soutenir !

    Il est possible de se procurer la revue en kiosque ou en ligne sur le site de la Librairie du collectionneur.

     

     
     

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    Sommaire :

    L'HISTOIRE EN ACTUALITÉ

    MÉMOIRE DES LIEUX
    Le dolmen de Bagneux: 5000 ans d'histoire européenne.

    PORTRAIT
    Le général de Castelnau, le quatrième maréchal.

    ENTRETIEN
    Claude Quétel: Une histoire incorrecte de la Révolution

    DOSSIER
    1870 La guerre oubliée (avec des articles de Jean-Paul Bled, Eric Moussou-Lestang, Eric Anceau, Rémy Porte, et un entretien avec Johannes Willms)

    LA GUERRE ANGLO-AFHANE
    Maiwand, 27 juillet 1880

    LA BOMBE ATOMIQUE FRANCAISE
    Le récit national

    HISTOIRE POLITIQUE
    La nébuleuse trotskiste en France

    AUTOPSIE D'UNE BATAILLE
    25 août 357, la bataille d'Argentoratum: Julien face à son destin

    UN TABLEAU, UNE HISTOIRE
    Le paravent "namban": Les portugais au Japon

    HISTOIRE DE L'ART
    Ferdinand Liebermann, un sculpteur allemand

    L'HISTOIRE AU CINEMA
    6 films pour une drôle d'époque

    L'ABOMINABLE HISTOIRE DE FRANCE
    Une chronique iconoclaste de notre Histoire

     
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  • Feu sur la désinformation... (293)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias, présentée cette semaine par Michel Geoffroy et Nicolas Faure.

    Au sommaire :

    • 1 : L’image de la semaine

    • 2 : 2e vague, masques… L’hystérie ?

    • 3 : Revue de presse

    • 4 : Le meilleur (du pire) des médias cet été

    • 5 : Coup de chapeau... à François Bousquet

     

                                

     

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  • Qui ensauvage la France ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Bilger, cueilli sur son blog Justice au singulier et consacrés  aux responsables de l'ensauvagement de notre pays, ensauvagement désormais évoqué, sinon admis, par les médias. Ancien magistrat, Philippe Bilger est notamment l'auteur de récits ou d'essais comme 20 minutes pour la mort (Rocher, 2011) ou Contre la justice laxiste (L'Archipel, 2014).

     

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    Qui ensauvage la France ?

     
    What do you want to do ?
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    Je l'avoue : j'ai un peu peur de formuler cette interrogation. Je pressens les tombereaux d'insultes qui vont se déverser sur moi, notamment dans ce cloaque qu'est souvent Twitter, et dont la moindre sera l'accusation de penser et d'écrire comme le RN. Ce reproche sera grotesque mais il constituera, comme d'habitude, l'argumentation simpliste de ceux qui n'en ont pas d'autre.

    Mais qu'importe ! L'avantage décisif d'une vie intellectuelle libre et dénuée d'ambition officielle est qu'elle a le droit de tout se permettre et de ne pas récuser l'expression de la vérité au prétexte que celle-ci sera jugée indécente, provocatrice, scandaleuse.

    Laissons immédiatement de côté les débats périphériques qui n'ont généralement pour objectif que de vous détourner du questionnement central, de la problématique radicale.

    L'ensauvagement et le doute lexical s'attachant à ce terme ne seront pas mon sujet.

    Pas davantage que celui de l'existence débridée d'une délinquance et d'une criminalité qui augmentent, notamment dans leurs manifestations quotidiennes de plus en plus liées à une contestation de l'autorité, quelle que soit sa forme. Même les naïfs ou les humanistes en chambre n'auront plus le culot ou l'inconscience de discuter le fléau de cette réalité mais tout au plus celui de son ampleur.

    Le coeur de mon billet va concerner cette interrogation dominante mais toujours éludée : qui ensauvage la France ?

    Il me plaît de donner une interprétation élargie de cette dérive car elle ne se rapporte pas qu'à la matérialité d'infractions portant atteinte aux personnes et aux biens mais aussi à des comportements et à des propos qui participent d'une dégradation honteuse et, le pire, revendiquée de la politesse sociale et du respect humain.

    Qui a traité Eric Zemmour de sous-humain avant de retirer son tweet sous l'effet d'une réprobation générale mais de "pisser" sur lui et ses soutiens ?

    Qui a vanté la pratique de la polygamie et insulté la police en prétendant qu'elle massacrait des gens à cause de la couleur de leur peau ?

    Qui a agressé et tué Philippe Monguillot à Bayonne parce que conducteur d'autobus exemplaire, il avait voulu faire respecter l'ordre et la loi ?

    Qui, sans permis, sous l'emprise de la drogue, récidiviste, a été responsable de la mort de la gendarme Mélanie Lemée ?

    Qui à Seynod a insulté et agressé des chasseurs alpins faisant tranquillement leur footing ?

    Qui multiplie les refus d'obtempérer, se soustrait aux interpellations de la police avec des conséquences souvent dramatiques que leur mauvaise foi et le soutien médiatique imputeront systématiquement aux FDO ?

    Qui dans les cités et les quartiers sensibles se livre au trafic de stupéfiants, terrorise les résidents honnêtes, empêche les interventions de la police ou n'hésite pas à exercer des violences de toutes sortes contre elle ?

    Qui tend des guet-apens aux pompiers et à la police ?

    Qui s'en est pris à des citoyens rappelant l'obligation du masque dans une laverie ou ailleurs ? Qui est revenu, après s'être vu interdire l'accès à un bus à cause de ce manque, pour frapper le conducteur ?

    Qui a mis en branle une effrayante bataille de rue à Fleury-Mérogis où deux bandes armées se sont opposées pour une "embrouille" de drogue ?

    Qui sème la panique dans les centres de loisirs, comme à Etampes récemment ?

    Qui commet des cambriolages où on défèque sur le visage d'une victime de 85 ans, comme au Croisic ?

    Qui, en bande, se comporte dans l'espace public comme en terrain conquis, sans souci d'autrui mais avec l'arrogante certitude de l'impunité ?

    Qui vient, jour après jour, remplir la déplorable chronique des transgressions, des plus minimes aux plus graves ?

    Qui, pour tout et n'importe quoi, s'en prend aux maires au point que l'un d'eux, frappé, doit se satisfaire d'un rappel à la loi pour son agresseur campeur violent, l'anonymat systématique concédé aux transgresseurs laissant présumer leur origine ?

    Qui sont ces jeunes Français interdits de revenir à la piscine d'une commune suisse proche de la frontière française, parce qu'ils perturbaient la tranquillité du lieu ?

    Qui, majeurs ou mineurs, se livrent au pire au point que la majorité des citoyens prend acte avec accablement de ce qui se commet sur tout le territoire national et n'espère plus le moindre redressement politique et judiciaire ?

    On comprendra que ces interrogations sont de pure forme puisqu'à tout coup la responsabilité incombe à des fauteurs d'origine étrangère, maghrébine ou africaine, parés nominalement de la nationalité française grâce à un droit du sol qui n'a plus aucun sens puisqu'on l'offre mécaniquement à des générations qui haïssent ce cadeau et dévoient cet honneur.

    Sans oublier les clandestins qui se glissent dans ces bandes ou participent à ces exactions.

    L'infinie pudeur médiatique avec laquelle, dans neuf cas sur dix, on occulte les identités est la preuve la plus éclatante de l'écrasante domination de ces Français dans le tableau pénal national et dans les prisons, notamment en Île-de-France.

    Le refus entêté d'authentiques statistiques ethniques est également un indice capital qui explique la répugnance de la bienséance à prendre la mesure d'une réalité qui démolirait ses préjugés et sa bonne conscience.

    Est-ce à dire qu'il n'existe pas des voyous français de souche ? Assurément il y en a mais leur rareté est démontrée par le fait troublant que, si l'un d'eux est impliqué - une agression contre une mosquée à Bayonne par exemple -, on peut être sûr qu'on aura son identité complète, son âge, son passé judiciaire et sa structure familiale. Ces données sont si chichement communiquées dans les comptes rendus habituels qu'aucune hésitation n'est possible et l'appréciation quantitative vite opérée.

    Qui ensauvage la France ? S'accorder sur le constat que je propose ne permettra pas de résoudre magiquement le problème lancinant causé par ces jeunes Français d'origine africaine ou maghrébine et ces étrangers en situation irrégulière (il va de soi que tous ne sont pas à stigmatiser dans ces catégories) mais au moins ne nous voilons plus la face.

    On a trop longtemps refusé de répondre à cette interrogation, non pas à cause d'une quelconque incertitude mais parce que la vérité nous aurait encore plus confrontés à notre impuissance. Le désarroi d'une démocratie désarmée, répugnant à user de tout ce qu'elle aurait le droit d'accomplir, aspirant à l'ordre mais sans la force !

    Et terrorisée, depuis trop longtemps, à l'idée d'aller sur les brisées du FN-RN... Paradoxalement, et tristement, en refusant de lui donner raison sur ce plan, on ne lui donne pas tort assez vigoureusement pour le reste...

    L'ensauvagement que je dénonce et que j'impute n'est pas relié à la dégradation apparemment paisible mais insinuante, irrésistible, de notre vivre-ensemble à cause d'un séparatisme, caractérisé notamment par le voile et dont la finalité est plus politique que strictement religieuse. Ni à des modalités d'éducation ni à des politiques sans doute critiquables, comme le regroupement familial, qui ont favorisé la concentration de communautés en des lieux qui ont été rendus invivables et délabrés au fil du temps.

    C'est la perversion des attitudes individuelles que je mets en cause, au singulier mais le plus souvent au pluriel. La société n'est pas créatrice de ces malfaisances répétées de toutes sortes.

    L'immigration légale n'est pas coupable mais la clandestine contre laquelle jusqu'à aujourd'hui on lutte mal. Et, au sein de la première comme de la seconde, les délinquants déshonorant l'une et profitant de l'autre.

    Les solutions pour combattre cette réalité, après en avoir pris acte sans barguigner, imposeront, outre un courage politique de tous les instants et une politique du verbe sans complaisance, expulsions et éloignements à un rythme soutenu, une action équitable dans sa rigueur, une police et une gendarmerie accordées avec une justice sans faiblesse, une exécution des sanctions efficace et réactive et, surtout, le retour des peines plancher sans lesquelles la magistrature ne tirera jamais assez la conséquence de certains passés judiciaires.

    Rien de plus navrant, en effet, qu'un Etat sans autorité, une justice sans crédibilité et des FDO sans soutien.

    Il conviendra de remettre en discussion, dans un débat honnête, sans excommunication, le droit du sol. Envisager, aujourd'hui, dans une France éclatée, son effacement n'est ni inhumain ni contraire à une tradition dont les effets sont devenus dévastateurs. Ou alors continuons à révérer, contre vents et marées, celle-ci, et laissons l'ensauvagement de notre pays se poursuivre. Notre noblesse abstraite sera garantie mais non la sauvegarde de notre nation.

    On sait qui ensauvage la France. Ne fermons plus les yeux.

    Apeuré légèrement en commençant ce billet, je le termine en le jugeant nécessaire et, je l'espère, convaincant.

    Philippe Bilger (Justice au singulier, 11 août 2020)

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  • Nouveaux Cathares pour Montségur...

    Les éditions Auda Isarn viennent de rééditer un roman de Saint-Loup intitulé Nouveaux Cathares pour Montségur. Aventurier, journaliste engagé et écrivain, Saint-Loup, de son vrai nom Marc Augier, est l'auteur de nombreux récits et romans dont Face nord, La peau de l'Aurochs, La nuit commence au Cap Horn (Transboréal, 2015) et La République du Mont-Blanc (Auda Isarn, 2020).

     

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    " Paru en 1969, Nouveaux Cathares pour Montségur s’inscrit dans le Cycle des Patries charnelles de l’écrivain-guerrier Marc Augier, dit Saint-Loup (1908-1990). Ce roman évoque le destin aventureux et bouleversé de plusieurs amis ajistes, pionniers, comme l’auteur, de l’aventure des Auberges de jeunesse créées par Léo Lagrange. Quand la guerre arrive, certains s’engagent dans la Résistance, d’autres dans la Milice ou la SS. Mais le secret qui les relie tous, c’est la rencontre en 1937 avec le SS Otto Rahn qui hante Montségur à la recherche du vrai Graal. Pour Rahn, ce Graal est contenu dans des tablettes de pierre gravées en écriture païenne enchevêtrée. Son secret : la loi du Sang.

    Nouveaux Cathares pour Montségur est l’un des meilleurs romans de Saint-Loup, avec un sens du tragique, l’évocation de plusieurs pages d’histoire, au premier rang desquels la geste cathare, SS et de l’Occitanie dont l’auteur relie les fils coupés et cachés. Le personnage mystérieux et envoûtant d’Auda Isarn, moderne Esclarmonde de Foix, achève de donner à ce livre son caractère unique et inoubliable. "

     

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  • Quand l'immigration clandestine repart de plus belle...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Paul Tormenen cueilli sur Polémia et consacré à la hausse des arrivées d'immigrants clandestins en Europe, malgré la crise du coronavirus. Paul Tormenen est juriste.

     

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    Débarquement d'immigrants clandestins sur la côte espagnole (juillet 2020)

     

    Malgré la Covid-19, l’immigration clandestine repart de plus belle

    La reprise des arrivées massives de clandestins en Europe était redoutée avec la fin du confinement. Elle se confirme depuis quelques semaines. Alors que le coronavirus poursuit sa propagation, alors que le chômage et la pauvreté explosent, l’Italie et l’Union européenne se montrent incapables d’apporter une réponse ferme à une immigration hors de contrôle.

    En cet été 2020, vous ne trouverez pas en France de touristes venant des États-Unis ou de Russie. En revanche, en dépit des restrictions de circulation, les clandestins sont de plus en plus nombreux à partir d’Afrique du Nord pour gagner l’Europe.

    Les mises en garde sur un regain possible de l’immigration clandestine à l’issue du confinement n’ont pourtant pas manqué (1). À voir l’accélération des arrivées illégales en Europe, celles-ci sont visiblement tolérées, alors que les arrivées de touristes de certains pays sont fermement refusées, ce qui affecte durement l’économie européenne. Cette immigration clandestine n’est pas le fruit du hasard. Elle résulte de décisions et de choix politiques assumés.

    Le confinement en Europe : le blocus de l’immigration clandestine est possible

     Au début de la période de confinement en Europe, les gouvernements italiens et maltais ont annoncé la fermeture de leurs ports, pour « raisons sanitaires » (2). Le résultat a été immédiat : les bateaux des organisations non gouvernementales (ONG) croisant en mer Méditerranée ont cessé leur activité (3). Les passeurs ont suivi le mouvement. Les arrivées recensées de clandestins en Italie ont été minimes en mars et en avril (4). Les morts en mer Méditerranée n’ont, en mars 2020, jamais été aussi peu nombreuses depuis 2014 (5). Preuve s’il en fallait que le meilleur moyen d’arrêter les noyades est d’organiser un blocus des ports européens aux bateaux des passeurs de clandestins et non de tolérer les arrivées illégales.

    Les arrivées massives de clandestins en Europe reprennent

    Depuis la fin du confinement en Europe, les passeurs et les ONG ont repris du service. Sur l’île italienne de Lampedusa, entre l’Afrique et le continent européen, c’est désormais toutes les heures qu’un bateau chargé de clandestins arrive (6). Les capacités de quarantaine sont au 1er août arrivées à saturation (7). Du 20 au 26 juillet, ce ne sont pas moins de 11 000 clandestins qui sont arrivés en Italie. C’est, en une seule semaine, autant que pendant toute l’année 2019 (8). Cela amène le ministère italien de l’Intérieur à parler d’un « flux exceptionnel de migrants économiques » (9).

    Parmi les clandestins, les Maghrébins musulmans, en particulier tunisiens, tendent à devenir de plus en plus nombreux (10). Les clandestins arrivant en Italie depuis le début de l’année sont par ordre d’importance Tunisiens, Bengalais, Ivoiriens et Algériens (11). Une fois arrivés en Italie, ils vont pour nombre d’entre eux gagner d’autres pays européens. La situation explosive à la frontière franco-italienne en est une illustration (12). La tendance à une augmentation des arrivées de clandestins est observable également en Espagne et en Grèce, comme en témoignent les chiffres du Haut-Commissariat aux réfugiés (13).

    Un risque sanitaire considérable

    De nombreux cas de contamination au coronavirus ont été détectés parmi les migrants arrivant en Italie. Pour ne citer que quelques exemples, fin juin, 28 cas de contamination ont été détectés parmi les migrants présents sur le bateau de l’ONG Sea Watch, stationné près des côtes siciliennes (14). Un bateau dont la capitaine a affirmé qu’il fallait « abattre la forteresse Europe » (15). Début juillet, c’est à bord du bateau de l’ONG Mediterranea Saving Humans que huit cas de contamination ont été détectés sur les 43 migrants débarqués dans la commune italienne d’Augusta (16). Plus récemment, 134 migrants sur les 293 relocalisés dans le nord de l’Italie ont été testés positifs au coronavirus (17).

    Le rythme et le nombre des arrivées de clandestins en Italie ne permettent pas de contenir le risque sanitaire. Ainsi, en Sicile, plus de deux cents migrants ont récemment enfreint la quarantaine à laquelle ils étaient soumis (18).

    L’île de Malte a également rouvert ses ports aux bateaux chargés de clandestins. Fin juillet, 65 des 95 migrants arrivant de l’un d’entre eux ont été testés positifs au coronavirus, ce qui serait la proportion habituellement constatée selon un journal hongrois (19).

    Vieilles recettes pour pérenniser l’immigration de peuplement

    Le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, appelle l’Union européenne à se saisir de cette question immédiatement et à organiser entre pays européens une répartition des migrants arrivés dans son pays (20). Un accord dans ce sens, similaire à celui conclu à La Valette en septembre 2019, serait en négociation (21). Ce sont toujours les vieilles recettes qui sont préconisées : accueillir indépendamment de toutes considérations sociales, culturelles et économiques, répartir encore et toujours les migrants entre pays européens. Sachant que, selon un récent rapport, la grande majorité de ceux qui font l’objet d’une obligation de quitter un pays européen reste sur le continent, c’est un sauf-conduit qui est donné à nombre de clandestins qui foulent la terre européenne (22). Dans ces conditions, l’appel d’air à l’immigration clandestine n’est pas près de s’estomper.

    Une immigration incontrôlable

    Face à ces flux incessants, l’ancien ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, accuse le gouvernement italien d’« importer le coronavirus ». Il prend pour exemple la récente fuite de près de 700 clandestins de centres de rétention (23).

    Il est utile de rappeler que l’action de Matteo Salvini au gouvernement en 2018 et 2019, en imposant un blocus aux bateaux des passeurs et des ONG, a permis une baisse considérable des arrivées de clandestins en Italie. Mais cela a déchaîné le camp des immigrationnistes. L’immunité parlementaire du leader de la Lega vient d’être levée, afin de permettre son jugement pour avoir refusé en août 2019 de laisser débarquer sur les côtes italiennes 80 clandestins à bord d’un navire. Peu avant le vote du Parlement italien, la presse italienne s’est fait l’écho de révélations selon lesquelles les poursuites ont été engagées contre l’ancien ministre de l’Intérieur bien que des magistrats italiens considèrent son action au gouvernement comme justifiée et légale (24). On peut se demander s’il ne s’agit pas de faire payer à Matteo Salvini d’avoir rompu un consensus délétère concernant l’accueil des clandestins en Italie et plus largement en Europe…

    L’économie de l’immigration clandestine : un secteur florissant

    Comme Alexandre Del Valle le démontre récemment dans les colonnes de Valeurs actuelles, l’immigration clandestine représente un business florissant (25). C’est tout un secteur économique, parfois financé par l’impôt, qui a été mis à l’arrêt pendant le confinement. Les clandestins, les passeurs et les ONG ont attendu avec impatience la reprise du trafic en Méditerranée, où chacun semble avoir un rôle convenu.

    Selon un journal allemand, un rapport du centre allemand d’analyse de l’immigration illégale rattaché au ministère de l’Intérieur, publié ces dernières semaines, mentionnerait que des passeurs présents en Libye détecteraient activement la présence des bateaux des ONG au large des côtes libyennes et leur enverraient des migrants, voire les contacteraient par téléphone. Le rapport parle même de « départs concertés » à partir des côtes libyennes (26).

    Une seule solution : le blocus de l’immigration clandestine

    Face à une situation qui ne cesse de se détériorer, un ancien officier de la marine italienne préconise qu’un blocus naval des zones côtières libyennes et tunisiennes soit mis en place et que les navires des ONG impliqués dans la traite des êtres humains soient confisqués (27).

    Mais si de telles mesures ont montré leur efficacité, elles nécessitent réalisme, courage et conviction. Or ces trois conditions semblent faire défaut tant de la part des responsables actuels des autorités italiennes que des dirigeants européens.

    Ainsi, la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, déclarait récemment, à l’occasion de la présentation des objectifs du prochain pacte sur les migrations et l’asile, que les migrants « font partie de nous et nous faisons partie d’eux » (28). Elle ajoutait qu’« il est crucial d’ouvrir autant de voies de migration légales que possible ». On ne peut être plus explicite : toute dimension sociale et culturelle de l’immigration issue d’Afrique est évacuée. Seule compte l’immigration de peuplement. Comme s’il fallait en ajouter, en début d’année, l’opération Sophia, initialement chargée de lutter contre les passeurs convoyant des migrants de Libye en Italie, a été réorientée au contrôle de l’embargo sur l’importation d’armes en Libye (29).

    Crise sanitaire, crise économique, crise sociale, crise identitaire : c’est au pire moment que de nombreux clandestins affluent de nouveau en Europe, face à des gouvernements tétanisés.

    En 1848, Victor Hugo écrivait : « Le jour où la misère de tous saisit la richesse de quelques-uns, la nuit se fait, il n’y a plus rien. Plus rien pour personne. » Cela pourrait avoir été écrit aujourd’hui…

    Paul Tormenen (Polémia, 06 juillet 2020)

     

    Notes :

    (1) « Après le confinement, la submersion migratoire ? ». Paul Tormenen. Polémia. 19 mai 2020.
    (2) « Le Covid-19, nouveau danger pour les migrants en Méditerranée ». Libération. 10 avril 2020.
    (3) « Secours aux migrants : les ONG reprennent la mer en Méditerranée ». France Info. 18 juin 2020.
    (4) Operational Portal, Refugee Situation. UNHCR. Consultation le 1er août 2020.
    (5) Operational Portal, Refugee Situation. UNHCR. Requête « Dead and Missing at Sea – March 2019 ».
    (6) « Italian island overwhelmed as migrants boats arrive every hour on average ». Breitbart. 27 juillet 2020.
    (7) « Italian island of Lampedusa runs out of room to quarantine arriving migrants ». Breitbart. 1er août 2020.
    (8) cf. (4)
    (9) Communiqué de presse du ministère italien de l’Intérieur. 29 juin 2020.
    (10) « Lampedusa fait face à un nouvel afflux de migrants tunisiens ». InfoMigrants. 24 juillet 2020.
    (11) cf. (4)
    (12) « Ventimiglia, il limbo dei migranti respinti dalla Francia e costretti a dormire in strada ». Il Fatto quotidiano. 29 juillet 2020.
    (13) cf. (4)
    (14) « Un focolaio sulla Moby Zaza Da Sea Watch 28 contagiati ». Il Giornale.it. 24 juin 2020.
    (15) « EU wants migrants to drown, says German captain Carola Rackete ». InfoMigrants. 30 juin 2020.
    (16) « Bufera sul numero dei migranti contagiati. Il Viminale dica la verità ». Il Giornale.it. 2 juillet 2020.µ
    (17) « Il governo spedisce i migranti al nord e crea un maxi focolaio di Covid ». Il Giornale.it. 30 juillet 2020.
    (18) « Italie : plus de deux cents migrants bravent la quarantaine en Sicile ». Le Figaro. 27 juillet 2020.
    (19) « Nearly 70% of illegal migrants arriving in Malta have Coronavirus ». Remix News. 30 juillet 2020.
    (20) Intervention de Luigi Di Maio sur Facebook. 1er août 2020.
    (21) cf. (3)
    (22) « Fewer than 40% of migrants given deportation orders actually leave Europe ». Remix News. 31 juillet 2020.
    (23) « Italy: Salvini accuses left-wing government of importing coronavirus after over 700 migrants escape quarantine ». Remix News. 28 juillet 2020.
    (24) « Migrants : scandale en Italie après la divulgation d’échanges entre magistrats sur Salvini ». Valeurs actuelles. 24 mai 2020.
    (25) « L’incroyable business de l’immigration clandestine ». Alexandre Del Valle. Valeurs actuelles. 10 février 2020.
    (26) « NGO-Schiffe geortet – Konzertierte Abfahrten aus Libyen festgestellt ». Die Welt. 7 juillet 2020.
    (27) Interview du contre-amiral Nicola De Felice par Breizh Info le 27 juillet 2020.
    (28) « New EU migration pact set for start of summer ». EUobserver. 19 mai 2020.
    (29) « L’UE va remanier l’opération Sophia pour faire respecter l’embargo sur les armes en Libye ». EURACTIV. 22 janvier 2020.

     
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