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  • Dans l'ombre des princes qui nous gouvernent...

    Les éditions de Fallois publient cette semaines une étude historique de Charles Zorgbibe intitulée Les éminences grises - Dans l'ombre des princes qui nous gouvernent. Docteur en sciences politiques, professeur de droit à la Sorbonne, Charles Zorgbibe a publié de nombreux ouvrages d'histoire des relations internationales ainsi que plusieurs biographies, consacrées notamment à Kipling, à Guillaume II et à Kissinger. Il a également dirigé pendant près de dix ans une émission sur Radio Courtoisie.

     

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    " Dans le théâtre politique, le rôle d’éminence grise est l’un des plus convoités: c’est le conseiller caché du prince. Ce rôle fut créé par un grand acteur, Richelieu, pour un autre grand acteur, le Père Joseph: «éminence», parce que Richelieu avait demandé pour son ami le chapeau de cardinal ; «grise», car c’était la couleur de la robe de capucin que portait ce dernier.
    L’expression franchit les frontières. Elle est appliquée en Allemagne au baron Holstein qui, à Berlin, fait et défait les chanceliers sous Guillaume II. Au temps de Roosevelt, elle est reprise, aux États-Unis pour Harry Hopkins, également surnommé «le Raspoutine de la Maison Blanche». En France, au  XXe siècle, le Père Joseph renaît sous les traits de Jacques Foccart, au cœur du premier cercle gaullien puis de François de Grossouvre, dans l’entourage de François Mitterrand.
    D’autres personnalités marquantes, qui s’étaient illustrées, parfois, loin de la politique, ont contribué à infléchir le cours de l’Histoire, de Beaumarchais, qui apporta le soutien de la cour de France aux insurgés américains, à Jean Monnet le Père de l’Europe moderne.
    À travers seize portraits inoubliables, Charles Zorgbibe nous révèle – ou nous rappelle – l’action secrète de ces hommes de l’ombre qui ont, pour une part souvent déterminante, façonné le monde où nous vivons. "

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  • La Nature est dans le divin, le divin est dans la Nature...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une vidéo consacrée aux rapports entre nature et divin, diffusée à l'occasion du VIIe colloque de l'Institut Iliade le 19 septembre 2020 à Paris, dont le thème était « La nature comme socle, pour une écologie à l'endroit ».

    Cette vidéo a été réalisée par des auditeurs de l'Institut.

     

                                             

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  • Capitalisme moderne et société de marché...

    Les éditions de La Nouvelle Librairie viennent de publier, dans leur collection Longue mémoire, patronnée par l'Institut Iliade, un essai de Guillaume Travers intitulé Capitalisme moderne et société de marché.

    Professeur d'économie, Guillaume Travers est chroniqueur à la revue Éléments et a déjà publié Pourquoi tant d'inégalités ? (La Nouvelle Librairie, 2020), un petit essai de réfutation des thèses de l'économiste Thomas Piketty, ainsi que Économie médiévale et société féodale (La Nouvelle Librairie, 2020).

     

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    " Le fait peut-être le plus saillant de notre époque que tout s’achète et tout se vend. Les anciennes relations communautaires se sont dissoutes pour ne plus laisser place qu’au libre déploiement des intérêts individuels. Tous les biens qui nous entourent ne sont plus que des marchandises disponible pour la consommation. Le hiérarchie de valeurs ne sont plus que des hiérarchies d’argent. Ce sont là quelques­-unes des manifestations de ce que l’on nomme «capitalisme», dont les origines et la dynamique ont ici décrites. Ce capitalisme moderne appelle de critiques fondamentales, qui sont également étudiées. "

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  • Le Frexit : une impasse politique et civilisationnelle...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la fausse solution du Frexit, agitée dans les milieux souverainistes. Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018) et tout dernièrement La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020).

     

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    Le Frexit : une impasse politique et civilisationnelle

    Les partisans d’une sortie de la France de l’Union européenne (d’un Frexit sur le modèle du Brexit britannique) ont raison de souligner les défauts et les limites de l’Europe de Bruxelles. Notamment parce que ce « machin », selon l’expression méprisante du général de Gaulle, n’est plus adapté au monde dans lequel nous sommes entrés. D’autant que cette Union est de moins unie et qu’elle se veut de moins en moins européenne.
    Cependant les partisans d’un Frexit font fausse route. Avant tout parce qu’ils prétendent nous faire entrer à reculons dans le XXIe siècle multipolaire. Et pour le dire autrement, en poursuivant une fin utopique, ils contribuent à renforcer le mal européiste dont ils prétendent nous guérir.

    L’Union européenne n’est pas la seule responsable du déclin français

    D’abord, en rendant l’Union européenne responsable de tous nos maux, les partisans d’un Frexit égarent ceux qui les écoutent sur les causes réelles de notre déclin catastrophique et, paradoxalement, ils finissent par exempter l’oligarchie française de toute responsabilité dans ce désastre.

    Il est en effet trompeur de faire de l’Union européenne la source unique ni même principale du déclin français.

    Car ce n’est pas l’Union européenne qui est responsable de l’effondrement de l’enseignement public dans notre pays. Ce n’est pas Erasmus qui a conduit à la folie du bac pour tous !

    Ce n’est pas l’Union européenne qui a fait de la France le premier pays de l’OCDE pour le poids des impôts.

    Ce n’est pas l’Union européenne qui explique que nos gouvernants aient été incapables de présenter un budget en équilibre depuis 1974 ou de réformer le mille-feuille administratif français.

    Ce n’est pas l’Union européenne qui fait que la France soit en 2017 le premier pays européen pour le nombre d’homicides rapportés à la population. Ce n’est pas l’Union européenne qui est à l’origine de 1 100 actes antichrétiens recensés en 2019 et de l’ensauvagement de notre pays.

    Ce n’est pas l’Union européenne qui a vidé les prisons en 2020 mais la ministre de la Justice, Mme Belloubet.

    Ce n’est pas l’Union européenne qui a mis en place le regroupement familial des immigrants, c’est Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac qui l’ont imposé à la demande du patronat. Lequel Valéry Giscard d’Estaing reconnaît aujourd’hui que ce fut « sa plus grande erreur » !

    Ce n’est pas l’Union européenne qui a provoqué la crise des migrants de 2015. C’est la France, la Grande Bretagne et les États-Unis qui ont déstabilisé la Libye et la Syrie, provoquant des flots de réfugiés partout. Et c’est Mme Merkel qui a décidé, seule, d’accueillir un million de réfugiés et migrants, ce qui a provoqué un gigantesque appel d’air à destination de l’Europe.

    Ce n’est pas l’Union européenne qui a fait vendre la branche énergie d’Alstom à General Electric, c’est le gouvernement français.

    Ce n’est pas l’Union européenne qui détruit la liberté d’expression dans notre pays. Ce n’est pas la commission européenne qui a fait voter la loi Avia ou la PMA pour tous.

    Un discours trompeur

    Il est donc trompeur de faire croire qu’un Frexit effacerait tous ces désastres, dont l’oligarchie française est en réalité la principale responsable.

    En outre, on ne saurait oublier que tout ce que les partisans du Frexit reprochent à l’Union européenne a été accepté au Conseil européen par les ministres français successifs ou voté par les élus français au Parlement européen, y compris par ceux qui, chez nous, se prétendent « de droite » alors qu’ils votent comme un seul homme les propositions de la gauche européenne au sein du PPE.

    François Asselineau, le président de l’UPR, a critiqué à juste titre le plan de relance européen de 750 milliards d’euros, annoncé à grand fracas, en soulignant que le gouvernement français avait tout lâché dans cet accord alors que les autres pays (comme l’Autriche, l’Italie ou les Pays-Bas) avaient su, eux, défendre leurs intérêts nationaux. Mais ce type de critique contredit pourtant son discours du Frexit : car si l’Union européenne était le carcan qu’il prétend, comment se fait-il que certaines nations seraient capables de s’en servir à leur profit et pas nous ?

    Cela ne montre-t-il pas plutôt que l’Union européenne n’est un carcan que pour ceux qui n’ont ni le courage ni la volonté – tel M. Macron – de défendre leurs intérêts nationaux ?

    Un souverainisme inconséquent

    En second lieu les partisans du Frexit nous égarent car, s’ils mettent l’accent sur la souveraineté – c’est leur fonds de commerce politique –, la plupart du temps ils sont beaucoup moins prolixes quant aux périls qui pèsent sur notre identité et notamment sur les conséquences de l’immigration de peuplement et les moyens d’y remédier.

    Lors de la campagne présidentielle de 2017, François Asselineau proposait d’organiser un référendum sur l’immigration, sans expliciter dans quel but. C’était un peu court.

    Florian Philippot, de son côté, pour Les Patriotes, affirmait dans un communiqué que « la crise politique autour de la question des migrants ne pose en réalité qu’une seule question : celle de l’Union européenne », comme si tout était soluble dans les questions institutionnelles.

    Or un souverainiste qui ne se préoccupe pas d’identité est un souverainiste inconséquent.

    Car, comme le rappelait Alexandre Soljenitsyne, un peuple peut perdre sa liberté et sa souveraineté. Mais s’il préserve son identité, il reste vivant et pourra un jour recouvrer sa liberté. Si en revanche il perd son identité, il disparaîtra complètement.

    La souveraineté sans l’identité est une tromperie. Une république islamique en France serait-elle donc acceptable, sous prétexte qu’elle serait « souveraine » en quittant l’Union européenne ?

    Les souverainistes citent souvent le général de Gaulle mais ils oublient que celui-ci avait aussi mis en garde contre l’islamisation de la France et la société multiethnique.

    Une souveraineté factice

    Ce souverainisme néglige aussi complètement le fait que notre nation devient de plus en plus une coquille vide, notamment du fait du déracinement culturel, du chaos migratoire et de son effondrement économique et social.

    Nous avons d’ailleurs sous nos yeux le contre-exemple éloquent de ce que les frexiteurs préconisent, avec la Grande-Bretagne : elle serait donc souveraine puisqu’elle quitte l’Union européenne ?

    Mais quelle étrange « souveraineté », qui admet des tribunaux islamiques sur son sol et des policiers ou des militaires qui portent le turban ou le voile. Qui fait que Londres soit devenue la capitale européenne des attaques au couteau. Qui fait que, lors de la dernière fête de l’Achoura, des milliers de chiites défilaient dans les rues de Londres avec leurs femmes voilées de noir, brandissant des drapeaux et scandant des chants musulmans. Et qui fait que l’Écosse menace de se séparer d’un royaume de moins en moins uni.

    En réalité, la Grande Bretagne est aussi souveraine que… le Liban, car elle devient une société multiethnique, multiculturelle et donc de plus en plus multiconflictuelle. À l’évidence, le Brexit ne résoudra pas tout !

    L’illusion de la France seule

    Enfin, un Frexit nous ferait entrer de la plus mauvaise façon possible dans le xxie siècle multipolaire, en nous isolant au moment même où notre civilisation, qui est menacée de toutes parts, doit faire bloc et retrouver la puissance de survivre. Or il n’y a pas de puissance sans unité.

    Il est de bon ton, chez certains souverainistes, de récuser le choc des civilisations, sous prétexte que cette expression provient de Samuel Huntington, un essayiste conservateur américain.

    C’est oublier qu’on ne décide pas d’être un ennemi, comme le rappelait le professeur Julien Freund : c’est l’autre qui vous désigne comme tel, que vous le vouliez ou non ! Et il ne suffit pas de proclamer « Vous n’aurez pas ma haine » pour échapper à l’affrontement.

    Les partisans d’un Frexit oublient – ou feignent d’oublier – que, dans le monde polycentrique dans lequel nous sommes entrés, même la surpuissance américaine ne parvient plus à s’imposer. Et ils prétendent que ceux qui n’arrivent même plus à rétablir la loi et l’ordre chez eux seraient en mesure de s’imposer seuls face à la Chine, face à l’Inde, face au géant démographique africain ou face à l’aventurisme américain ? Ou face aux grandes entreprises mondialisées désormais plus riches et plus puissantes que bien des États ?

    D’ailleurs, on voit ce que donnent déjà les initiatives de la France seule face à la Turquie : pas grand-chose !

    Au xxie siècle, seuls auront la parole les grands espaces de puissance : les plus grands peuples, les grandes nations, les armées et les économies les plus fortes, les grandes civilisations sûres d’elles-mêmes. Et non pas les faibles, les petits, les divisés, les régionalismes folkloriques ou les repentants perpétuels.

    Il n’y a pas de fédéralisme européen

    Les souverainistes s’égarent d’ailleurs quand ils dénoncent le « fédéralisme européen » que les européistes voudraient, paraît-il, instaurer.

    Parce que, précisément, Jean Monnet et ses émules ne concevaient la communauté européenne que comme une étape transitoire vers une gouvernance mondiale – évidemment nord-américaine. Pour cette raison, les européistes ne veulent en aucun cas que l’Union européenne soit un État doté des attributs de la puissance et de la souveraineté.

    C’est bien pourquoi l’Union européenne n’est ni une fédération, ni une confédération, mais une simple organisation internationale sui generis sans puissance politique réelle, même si elle s’est dotée de la personnalité juridique par le traité de Lisbonne[1].

    « Le plus grand danger pour l’Europe, ce serait un patriotisme européen », aurait affirmé Jean Monnet : mais serait-ce vraiment un danger pour l’Europe ou pour… l’hégémonisme américain ?

    Le mythe de la francophonie

    Les partisans du Frexit prétendent que, en sortant de l’Union européenne, la France ne s’isolerait pas car elle pourrait s’appuyer sur la francophonie et sur son outre-mer.

    Le président de l’UPR affirme même que les Français auraient à ses yeux plus de points communs avec les Maghrébins et les Africains francophones qu’avec les Européens du Nord. Mais c’est quand même difficile à croire quand on entend, chez nous, les rappeurs vouloir niquer la France ou pendre les Blancs, les islamistes nous traiter de mécréants et les indigénistes accuser notre pays de tous les crimes.

    Cessons de prendre nos désirs pour des réalités : la francophonie n’est qu’un nain géopolitique. Car elle ne correspond qu’à un ensemble hétéroclite de pays, pas à un espace de puissance.

    Qu’y a-t-il de commun sur le plan géopolitique entre le Sénégal, le Canada – qui se targue d’ailleurs de devenir un État postnational ! – ou le Viet Nam ?

    En réalité, la francophonie se compose avant tout de pays africains et cela de plus en plus, compte tenu de l’évolution démographique. C’est-à-dire de pays où le dynamisme économique et social est le plus faible, où l’instabilité politique et religieuse est la plus grande, et où l’innovation scientifique et technologique stagne désespérément.

    Car la francophonie, c’est aussi le Liban, les Comores, Haïti ou le Mali : des pays certes sympathiques mais rongés par le chaos et la guerre civile. Ce ne sont pas eux qui nous permettront de peser dans le monde, c’est nous qui devons déjà les aider à survivre !

    La francophonie n’est pas à négliger bien entendu mais elle ne nous dispensera pas de l’effort de la puissance européenne.

    Et puis, les souverainistes oublient qu’au xxie siècle l’universalisme de grand-papa, c’est terminé. Notamment parce que les pays occidentaux n’ont plus les moyens d’imposer leur idéologie aux autres civilisations.

    L’histoire ne repasse pas les plats

    On ne peut donc pas sérieusement nous vendre au xxie siècle, avec le Frexit, un mauvais remake du mythe de la France seule avec son empire ! C’était déjà une mortelle illusion dans les années trente : cela le serait encore plus aujourd’hui.

    « L’histoire ne repasse pas les plats » ! Il serait temps de le comprendre.

    Pour cette raison, au xxie siècle, le seul souverainisme qui vaille est le souverainisme européen et non pas le souverainisme nostalgique qui veut nous faire croire qu’on pourrait, par la magie d’un Frexit, remonter le temps et retrouver le monde de 1960 où nous pourrions « acheter bientôt notre baguette avec des francs », comme le promettait Florian Philippot en 2017.

    Une pensée circulaire sans influence politique réelle

    Les partisans du Frexit ont élaboré un système de pensée circulaire, qui les empêche malheureusement de voir le monde dans lequel nous sommes entrés : tout le mal vient de l’Union européenne ou de l’euro, tout le bien résultera donc d’un Frexit. Hors de cette grille de lecture, point de salut ! Une posture d’autant plus confortable qu’elle reste sans prise sur le monde réel.

    Si l’on en croit Philippe de Villiers[2], au soir de l’adoption du référendum sur le traité de Maastricht, il aurait entendu Charles Pasqua et Philippe Seguin, qui prônaient un vote négatif, s’exclamer cyniquement : « Nous l’avons échappé belle » ; car nos deux compères « souverainistes » n’avaient manifestement aucune idée de ce qu’ils feraient en cas de rejet du traité qu’ils critiquaient d’abondance !

    Ce souverainisme du rejet de tout projet européen est en effet devenu avant tout un discours, mais sans prise sur la réalité car il reste politiquement marginal. Un faible score que la censure médiatique ne saurait entièrement expliquer.

    Comme l’a montré l’élection présidentielle de 2017, le Frexit fait en effet avant tout figure de repoussoir politique – en particulier parce qu’une sortie de l’euro inquiète une grande partie de la population –, pour le plus grand profit des candidats du Système et, bien sûr aussi, des européistes.

    L’heure de la grande politique

    La menace d’un Frexit peut, à l’extrême rigueur, être utilisée comme un levier par la France pour faire évoluer le projet européen, mais il ne saurait constituer une fin en soi.

    Il ne faut pas en effet abandonner le projet européen. Il faut au contraire le refonder pour que l’union des nations européennes, indispensable à toute puissance, soit mise au service de la préservation de notre identité de civilisation. Au lieu de la déconstruire comme aujourd’hui.

    Certes il ne sera pas facile de refonder un nouveau projet européen. Mais qui a dit que la grande politique devrait être facile ? La grande politique ne consiste-t-elle pas non à faire ce qui est possible mais à rendre possible ce qui est souhaitable ?

    Il est vrai qu’aujourd’hui nos élites manquent de tout : d’idées, de courage, de vertu et de foi. C’est pourquoi, pour elles, rien n’est jamais possible. Elles ne s’attaquent qu’à ce qui est facile : taper sur les Gilets jaunes ou verbaliser les Français qui ne portent pas de masque. Ou bien débattre à l’infini sur les mots, pour n’agir sur rien.

    Mais ce n’est pas une raison pour s’enfermer, en proposant un Frexit, dans une impasse politique et civilisationnelle.

    Michel Geoffroy (Polémia, 25 septembre 2020)

     

    Notes :

    [1] Article 47.

    [2] In Villiers (Philippe de), Le Moment est venu de dire ce que j’ai vu, Albin Michel, 2015.

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  • Les dossiers noirs du communisme...

    Le magazine Valeurs actuelles publie un numéro hors-série intitulé Les dossiers noirs du communisme. Un numéro dans lequel on trouvera des articles d'Arnaud Folch, de Nicolas Gauthier, de Marc Charruel et de Bruno Larebière, ainsi qu'un entretien avec Patrick Gofman.

     

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    " Préfacées par François d’Orcival, 132 pages illustrées de nombreux documents inédits permettant de se plonger, côté coulisses, sur la réalité longtemps occultée du parti à la faucille et au marteau responsable de plus de 100 millions de morts.

    L’occasion, aussi, de découvrir le vrai visage de ceux qui figurent, aujourd’hui encore, parmi ses « icônes » : Lénine, Trotski, Castro, Che Guevara, Allende…

    Idem pour la face cachée des Brigades internationales, faux résistants et autres activistes anticolonialistes. Une large partie est consacrée à l’histoire secrète du PCF et de ses chefs, de Thorez à Marchais, mais aussi de ses « compagnons de route », aux ordres de Moscou. "

    Au sommaire :

    Le toast de Staline pour Hitler

    De Moscou à Paris, crimes, mensonges et trahisons…

     

    Aux sources du mal…

    Lénine : derrière le mythe, le tyran

    Goulags, dans les entrailles de l'enfer rouge

    “Léon Trotski, le jumeau de Staline”

    Lyssenko, le savant fou

    Grande famine d'Ukraine, l'extermination par la faim

    Procès de Moscou, purges et Grande Terreur…

    Le NKVD, bras armé de Staline

    Les “moscoutaires” des Brigades internationales

    André Marty, le “boucher d'Albacete”

     

    Les tyrans rouges

    Avec nos soldats, dans l'enfer des camps de rééducation de l'Oncle Hô

    Boudarel, bourreau français du camp 113

    Castro, l'icône sanglante

    Che Guevara, le Saint-Just des tropiques

    Les derniers secrets de la Stasi

    Mugabe, le chasseur de Blancs

    “Mon voyage en Albanie communiste”

     

    Le PCF aux ordres de Moscou

    Quand le PCF pactisait avec Hitler

    Quand le PCF voulait faire reparaître “L'Huma”

    Guy Môquet, la grande manip

    Le temps des “listes noires”…

    Du rouge au brun…

    Retour à Buchenwald, quand les communistes “triaient” les déportés…

    Épuration rouge… épuration sauvage

    Thorez, le jouet de Staline

    Le parti des saboteurs

    Aragon, le “poète officiel”

    Sartre, le “compagnon de route”.

     

    Ceux qui les ont combattus

    Soljenitsyne, le prophète

    Jean-Paul II, le pape qui fit tomber le Mur

    La gloire des héros blancs

    Ungern, le “dieu de la guerre”

    Truman, le forceur de blocus.

    La “croisade” de McCarthy

    Reagan, héros de la “Guerre des étoiles”

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  • Le nouveau parapluie atomique iranien...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Caroline Galactéros cueilli sur Geopragma et consacré au traité militaro-commercial en cours de négociation entre l'Iran et la Chine. Docteur en science politique, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre (Nuvis, 2013) et de Vers un nouveau Yalta (Sigest, 2019). Elle a créé en 2017, avec Hervé Juvin, entre autres, Geopragma qui veut être un pôle français de géopolitique réaliste.

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    Le nouveau parapluie atomique iranien

    L’été fut chaud, prodigue en incendies dévastateurs de nos forêts, mais aussi en foyers savamment entretenus pour de futurs brasiers.

    L’officialisation tonitruante, le 15 septembre à la Maison Blanche, de l’alliance tactique conclue par Israël avec les Emirats arabes unis (EAU) et Bahreïn pourrait bien, le Gotha mondial n’étant pas à une indécence près, valoir à Donald Trump un Nobel de la Paix… Mais ce n’est pas le plus important. Car cet accord n’est pas un accord de paix. Il traduit la consolidation d’axes d’hostilité et de concurrence économico-militaro-idéologiques. Il s’inscrit dans un contexte hautement inflammable conjuguant l’affaiblissement aggravé de l’Europe sous les coups de boutoir turcs impunis en Méditerranée orientale, la poursuite des opérations en Syrie et en Libye, la déstabilisation du Liban et le chantage américain exercé sur Paris pour que la France boive le calice de la servitude jusqu’à la lie, et laisse tomber le pays du Cèdre en déniant au Hezbollah son rôle d’interlocuteur incontournable (que cela nous plaise ou non) dans l’équilibre politique libanais. Une façon efficace de nous décrédibiliser définitivement au Levant et de nous condamner à ne plus y servir à rien. Car, si le Hezbollah reste le rempart des communautés chrétiennes locales face à une emprise sunnite croissante, il est surtout, aux yeux de Washington, le prolongement de la capacité de nuisance Iranienne dans toute la région. Il s’agit donc de tarir son influence locale et régionale en s’attaquant aux avoirs économiques de certains leaders économiques du Hezbollah, et de démontrer que le Liban est un « Etat failli ».

    Derrière cette tragédie humaine et économique, c’est donc bien évidemment l’Iran qui est la cible ultime de Washington et de Tel-Aviv, et c’est avant tout le JCPOA (Accord sur le nucléaire iranien) qui a été le catalyseur de la conclusion de l’accord du 15 septembre. Le Liban, comme la Syrie, la Lybie, l’Irak ou le Yémen, ne sont que des espaces de manœuvre pour atteindre « l’effet final recherché » par les stratèges étatsuniens : affaiblir politiquement et financièrement le régime des Mollahs, pour le désolidariser de la population, couper les ressorts de la résilience patriotique, déstabiliser l’équilibre interne entre courants réformateur et conservateur, pousser le régime à la radicalisation puis à la faute. Et avoir enfin un prétexte pour frapper. Les salves de sanctions, les manœuvres au sein du Conseil de sécurité, les déclarations menaçantes du secrétaire d’Etat américain Pompeo et son intimidation ouverte de tous ceux, entreprises et pouvoirs européens, qui oseraient encore « travailler ou commercer avec l’Iran » ne laissent aucun doute sur sa détermination à poursuivre la diabolisation tous azimuts de la République islamique pour la pousser à la faute. Au point d’avoir fait du sanguinaire prince héritier saoudien MBS un parangon de démocratie et de modernité dans un assourdissant silence occidental et notamment français. Nous sommes dans une telle schizophrénie stratégique et diplomatique que l’on n’est plus même capables de réfléchir, moins encore de réagir. C’est l’histoire de la paille et de la poutre. Seul le Qatar, et Moscou avec prudence, semblent encore se ranger du côté de Téhéran sur qui pleuvent les sanctions unilatérales américaines (le 17 septembre contre 47 individus et entités iraniens pour détruire la capacité de nuisance cyber du régime) et désormais onusiennes, après la tragique activation le 20 septembre du mécanisme retors de « Snap Back » (piège destiné à en finir avec ce multilatéralisme récalcitrant et à neutraliser les droits de véto russe et chinois notamment sur la question de l’embargo sur les livraisons d’armes à Téhéran) qui vient de permettre la réimposition automatique de toutes les sanctions multilatérales contre l’Iran. La Russie grogne, la France, l’Allemagne et la Grande Bretagne se désolent. Mais il est trop tard. Notre impuissance consentie et finalement notre indifférence sont manifestes. Vive donc l’unilatéralisme brutal !

    Mais il y a un os dans ce brouet insipide qui sent le soufre et la poudre : l’Iran n’est pas, n’est plus seul. Il y a certes l’axe tactique d’Astana, qui le lie à Moscou et Ankara en Syrie et a empêché depuis 2015 le démembrement du pays et à son abandon aux milices islamistes sous label Daech ou Al Qaeda avec notre complaisante et suicidaire bénédiction. En Libye, le jeu est plus complexe et l’alignement aléatoire. Washington y laisse bon gré mal gré agir Ankara contre l’Egypte, la Grèce, Chypre et même contre certains intérêts israéliens dans le gazoduc East-Med, car la Turquie joue ici utilement contre l’influence russe et gêne la convergence du « format d’Astana ». Mais, si Erdogan fait merveille en tant que nouveau proxy américain en Syrie et contre l’Allemagne grâce au chantage migratoire – qui fragilise la chancelière Merkel et fait espérer aux néocons qu’elle renoncera à l’achèvement de Nord Stream 2 – Washington ne parvient pas à contrôler tout à fait les ambitions néo-ottomanes de cet éminent membre de l’Otan qu’on laisse sans états d’âme menacer Paris en haute mer ou Berlin, mais qui s’appuie aussi sur la munificence qatarie pour s’opposer à Ryad et à la bascule actuelle des EAU et de Bahreïn sous contrôle américano-saoudo-israélien.

    Las ! L’Iran a désormais un nouvel « ami » officiel, un protecteur discret mais redoutable, infiniment plus gênant pour Washington que Moscou : Pékin ! La Chine en effet, engagée dans un jeu planétaire de consolidation de ses zones d’influence, de captation de nouvelles clientèles et de marchés, mais aussi de sécurisation de ses approvisionnements notamment énergétiques, vient de pousser un pion cardinal en volant au secours de la République islamique au moment où celle-ci se préparait à essuyer un désaveu au Conseil de sécurité de l’ONU de la part des Européens. Car le multilatéralisme est en miettes, la loi de la jungle plus implacable que jamais et le nombre de grands animaux type « mâles dominants » augmente dangereusement…

    Pékin a donc saisi l’occasion de la curée américaine sur Téhéran pour lancer une contre-offensive redoutable à la manœuvre américaine, plus puissante qu’un droit de véto…. en offrant à Téhéran (l’accord en cours de négociations a opportunément « fuité » en juillet ) 400 milliards de dollars d’aide et d’investissements (infrastructures, télécommunications et transports) assortis de la présence de militaires chinois sur le territoire iranien pour encadrer les projets financés par Pékin, contre une fourniture de pétrole à prix réduit pour les 25 prochaines années… et un droit de préemption sur les opportunités liées aux projets pétroliers iraniens. Cet accord, véritable « Game changer », n’a quasiment pas fait l’objet d’analyse ni de commentaire…

    Ses implications sont pourtant cardinales : à partir de maintenant, toute provocation militaire américaine orchestrée pour plonger le régime iranien dans une riposte qui lui serait fatale reviendra à défier directement Pékin… En attaquant Téhéran, Washington attaquera désormais Pékin et son fournisseur de pétrole pour 25 ans à prix doux. Pékin qui se paie d’ailleurs aussi le luxe de mener parallèlement des recherches avec Ryad pour l’exploitation d’uranium dans le sous-sol saoudien…. Manifeste intrusion sur les plates-bandes américaines et prolégomènes d’un équilibre stratégique renouvelé.

    Ainsi, il est en train de se passer quelque chose de très important au plan du rapport de force planétaire et des jeux d’alliances. Les grandes manœuvres vont bien au-delà du seul Moyen-Orient qui comme le reste du globe, est réduit au statut de terrain de jeu pour le pugilat cardinal qui oppose désormais, dans une « guerre hors limites » assumée, Washington à Pékin.

    Dans ce contexte, notre incapacité à désobéir et surtout à définir enfin les lignes simples d’une politique étrangère indépendante et cohérente, nous coupe les ailes, sape notre crédibilité résiduelle et nous rend parfaitement incapables de protéger les « cibles » américaines qui ne sont pourtant pas les nôtres et ne servent en rien nos intérêts nationaux, qu’ils soient économiques ou stratégiques. Il faut sortir, et très vite, de cet aveuglement.

    Caroline Galactéros (Geopragma, 21 septembre 2020)

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