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  • Eloge de la force...

    Les éditions Ring viennent de publier un essai de Laurent Obertone intitulé Éloge de la force - Renverser l'histoire. Journaliste et écrivain, Laurent Obertone est notamment l'auteur de trois enquêtes essentielles, La France Orange mécanique (Ring, 2013), La France Big Brother (Ring, 2015) et La France interdite (Ring, 2018), et de deux romans de politique-fiction Guérilla - Le jour où tout s'embrasa (Ring, 2016) et Guérilla - Le temps des barbares (Ring, 2019).

     

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    " Que faire ?

    Telle est la question de ceux qui n'ont pas renoncé.
    Ultraviolence, crise économique, chaos social, trahison des élites...
    Face à l'effondrement qui vient, le Français lucide n'est plus qu'impuissance. Dans l'angle mort du dressage médiatique, son avis ne compte pas, son opinion n'existe plus. Nié dans sa souveraineté, criminalisé dans ses pensées, il n'a plus aucun moyen de se faire entendre.
    Résigné, vaincu, digéré par la matrice, il s'en remet à l'État, aux politiciens, à sa colère, à un miracle... Espérant sans trop y croire que d'autres vont le tirer de cette impasse.

    Il existe pourtant des solutions. Concrètes, immédiates, individuelles. À la portée de chacun. Changer le monde. Ce livre est là pour ça. Changer le monde, en commençant par soi.
    Dix règles. Dix simples lois pour ne plus subir, ne plus servir. Cesser de renoncer. Sortir de la servilité. Dix commandements pour exister, survivre et gagner. Retrouver enfin la vue, le pouvoir et la grandeur. Tordre le probable. Incarner l'impossible. Renverser l'histoire.

    Voilà l'Éloge de la force.
    Voilà l'Évangile selon Obertone.

    Essayiste à succès et romancier de renom international, Laurent Obertone réserve cet ovni incandescent à ceux qui refusent d'abdiquer : le guide de développement personnel le plus féroce et puissant jamais publié. Dix lois pour reprendre le pouvoir. Deux-cent-trente pages pour saboter la servitude. Un manuel de guerre à l'efficacité diabolique. Une mobilisation générale pour sauver les derniers esprits libres.

    Bienvenue dans le champ de force. Bienvenue dans le camp des forts. "

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  • Pas de souveraineté européenne sans défense commune...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue du général Vincent Desportes, cueilli sur le site de l'Association de soutien à l'Armée française et consacré à la nécessité d'une défense européenne. Spécialiste de la stratégie, le général Desportes est notamment l'auteur de Comprendre la stratégie (Economica, 2001), de Décider dans l'incertitude (Economica, 2004) et, dernièrement, de Entrer en stratégie (Robert Laffont, 2019).

     

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    Pas de souveraineté européenne sans défense commune

    Mali, Méditerranée orientale, Niger et même cyberespace… Les situations de conflits apparaissent partout et l’Europe semble les bras ballants.  Elle doit assumer une stratégie de puissance.

    Dans la succession des crises qui secouent le monde, que fait l’Europe ? Rien, ou trop peu. Tension politique en Biélorussie, chantage turc aux réfugiés, coup d’Etat au Mali, chaos guerrier en Libye, autodestruction du Yémen : l’Europe, première puissance économique, regarde presque passive se régler des problèmes qui la concernent au premier chef ! Au plan international, elle paraît absente et compte sur d’autres pour garantir ses lendemains.

    Face à des Etats-Unis erratiques, une Russie agressive, une Chine conquérante, face à des menaces sécuritaires émergentes et de nouveaux défis stratégiques, l’Europe doit balayer ses illusions pour saisir le monde tel qu’il est, forgé de souverainetés et de puissances. Et si nous, Français, voulons rester ce que nous entendons être, notre discours et nos actes ne peuvent qu’être européens.

     

    Un nouvel environnement stratégique

    Premier constat : le démantèlement du monde créé à San Francisco en 1945, tué par ceux qui l’ont créé. Dès l’origine, le ver était dans le fruit. L’architecture multilatérale du 26 juin 1945 supposait l’égalité des membres et leur acceptation du principe de souveraineté limitée. Très vite, les Etats-Unis ont estimé que leur « destinée manifeste » leur demandait de dominer le monde : ils n’avaient donc pas à se plier à la règle qu’ils avaient eux-mêmes établie. Ils la rejettent aujourd’hui : le multilatéralisme serait la source de tous leurs maux.

    Second constat : la croissance des tensions militaires. En 2019, les dépenses militaires mondiales ont atteint leur apex depuis la fin de la Guerre Froide. Le budget militaire des Etats-Unis, avec 732 milliards de dollars en 2019, en augmentation de 5,3%, représente 38% du total. Celui de la Chine, en hausse constante, est avec 261 milliards de dollars le deuxième mondial, cinq fois ce qu’il était il y a quinze ans. L’Inde a accru son budget de 6,8% pour le porter à 71,1 milliards de dollars. En Europe, la Russie fait la course en tête, augmentant son budget de 4,5% : avec à 65,1 milliards de dollars, elle se situe dans le top 5 des puissances militaires.

    Troisième constat : la franche détérioration de la relation transatlantique. Son histoire a toujours été subordonnée à la vision des Etats-Unis : une Europe solide mais vassale, sans leadership, qui ne leur fasse pas d’ombre. Leur but ? Maintenir l’Europe en constant devenir ! Les Etats-Unis n’ont jamais aidé les Européens à s’affirmer et parler d’une seule voix, les en décourageant même. Depuis 2017, le phénomène s’est accéléré. Le président américain retire ses troupes de Syrie sans concertation avec ses alliés européens contre lesquels il mène sa guerre commerciale. Il fait l’apologie du BREXIT et critique l’OTAN. Au plus fort de la pandémie, la règle a été celle de l’égoïsme et de l’indifférence envers ses alliés traditionnels.

    Quatrième constat : la montée dominatrice de la puissance chinoise. La volonté de son président est claire : faire de son pays la première puissance économique et militaire en 2049. La Chine veut imposer son modèle dans un nouvel ordre mondial dont les Etats-Unis et l’Europe auraient perdu le leadership. Encore récemment, les dirigeants occidentaux balayaient ces réalités dérangeantes. Ce n’est plus possible : la dépendance est devenue criante dans les domaines industriels et ceux des ressources critiques.

     

    Peut-on croire au retour de l’Amérique ?

    Le découplage Europe-Etats-Unis peut-il être corrigé ? Non : nous appartenons déjà à deux planètes différentes. Ecoutons le président des Etats-Unis : « America first only » ou pire : « Je crois que l’Union Européenne est un ennemi pour les Etats Unis ». Inexorablement ceux-ci se tournent vers le Pacifique. De plus en plus asiatiques, de plus en plus hispaniques, de moins en moins « caucasiens », les Américains deviennent chaque jour un peu moins européens : dès 2040, la population d’origine européenne sera devenue minoritaire. Ce pivot vers l’Asie ne traduit d’ailleurs que la réalité stratégique. Les Etats-Unis, affranchis de leur dépendance énergétique à l’égard du Proche-Orient, connaîtront de brefs regains d’intérêt pour l’Europe, mais pas d’illusions : même avec Biden, la tendance ne s’inversera pas. Le président Obama se disait déjà le premier président du Pacifique

    Il est donc fort hasardeux pour l’Europe de lier son destin à celui des Etats-Unis. Pourtant, plus le parapluie américain est une chimère, plus les Européens s’y accrochent ; hélas, en leur donnant un faux sentiment de sécurité, l’OTAN est devenue un frein politique à l’unité européenne et un ferment de déresponsabilisation. Elle est, en ce sens, devenue une menace pour la sécurité de la France et de l’Europe.

     

    Le monde a besoin d’Europe.

    L’Europe est-elle nécessaire ? D’évidence oui, puisque l’Occident a perdu son leader, les Etats-Unis ayant trahi leurs pères fondateurs et leurs alliés comme d’ailleurs les principes philosophiques et moraux qui ont fait leur grandeur.

    Pour combler cette déliquescence, notre monde dérégulé a besoin de l’Europe, une Europe mature, née d’affrontements fraternels meurtriers, puis des « Lumières », puis de massacres encore, une Europe devenue raisonnable, pôle de sagesse et d’équilibre par le sang versé, porteuse des valeurs humanistes, dans un monde qui court au gouffre.

    L’Europe est aussi nécessaire à chacune de nos nations : isolément, elles sont toutes trop faibles pour survivre, protéger leur culture, leur art de vivre, leur liberté. Sans union, demain, nous serons livrés à des entreprises et technologies chinoises, des logiciels américains, nous nous abreuverons de sous-culture américaine et n’aurons plus le choix que de subir.

    Cependant, pour être utile, l’Europe doit parler au monde. Le peut-elle ? Ses rêves congénitaux l’ont mal préparée à affronter les défis futurs : elle est encore un acteur aphone parce que la puissance militaire est un facteur clef de l’indépendance et que la sienne est inexistante. Pour être entendue, l’Europe doit être militairement forte puisque la voix des nations ne porte qu’en fonction du calibre de leurs canons, vérité regrettable mais éternelle.

     

    Peut-on rêver encore d’une défense française ?

    C’est un rêve mortifère. La construction de l’Europe de la défense relève d’un impératif d’échelle : en termes de défense, celle des nations est dépassée. Une puissance moyenne ne peut plus se doter d’un système de défense cohérent, comme ce fut le cas jusqu’au milieu du XXème siècle.

    D’abord en raison de l’expansion continue des domaines de conflictualités, de la terre hier au cyberespace aujourd’hui, et demain dans tout nouvel espace conquis par l’homme. Or, à l’expansion des espaces de guerre ne correspond nullement celui des budgets militaires : aucun Etat européen n’est plus en mesure de constituer en solo une capacité d’action substantielle dans chacun des espaces d’affrontement.

    Ensuite en raison de l’explosion du coût des équipements. Chaque nouvelle génération multiplie leur prix par dix au moins. Tout Etat est donc contraint de réduire ses parcs à chaque saut générationnel ou d’accepter le décrochage technologique. La conséquence ? Sauf pour les superpuissances, le choix est simple : accepter un système de défense échantillonnaire affaibli de larges déficiences capacitaires, ou bien opter pour le rétablissement de la cohérence au niveau supranational. Pour les nations européennes, il est donc techniquement nécessaire de retrouver là l’exhaustivité qui leur manque.

    C’est ici qu’apparaît à nouveau la nécessité d’une défense européenne, car ce niveau supranational doit être fiable et ce n’est plus le cas de l’Alliance atlantique.

     

    Construire la défense de l’Europe … pour l’Europe et par l’Europe

    Aujourd’hui, les États-Unis fournissent, selon les secteurs, 70 à 100 % des capacités de l’Alliance: ce niveau de dépendance est dangereux. Pourtant, l’Union européenne, malgré les chocs que constituèrent entre 2015 et 2017, les attentats terroristes, les attaques cyber ou l’afflux incontrôlé de migrants, reste toujours aussi mal préparée à la gestion d’une crise de sécurité sur son sol ou à sa périphérie.

    Les pays européens auraient donc tout intérêt à affermir leur contribution à cette mission de sécurité collective. Il leur faut rationaliser des appareils militaires comportant aujourd’hui autant de redondances que de carences capacitaires. Faute de convergence des programmations nationales, les dépenses militaires des États européens ont un médiocre rendement, la recherche de défense est sous financée, la relève des grands équipements est problématique : il faut donc européaniser les processus d’acquisition des équipements militaires mais aussi consolider la base industrielle et technologique de défense de l’Union. C’est vital pour l’équipement de nos armées comme pour l’industrie européenne. En outre, que ce soit pour la gestion de crises civiles ou les opérations militaires, les outils de planification, de conduite et de commandement de la PSDC sont inadaptés : l’UE a besoin de sa propre « tour de pilotage » des crises.

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    La croissance économique européenne s’est faite dans une merveilleuse insouciance devenue mortifère. Hédonistes aveugles, les Européens sont tout simplement sortis de l’histoire ; il vaudrait mieux qu’ils y entrent à nouveau, mais non par une porte dérobée. Leur salut suppose que ce soit en puissance.

    La principale illusion européenne était le caractère facultatif de la force : les évolutions dangereuses du monde doivent nous ramener au réalisme. Voulons-nous que les Etats-Unis continuent à nous dicter ce que doit être notre position vis- à-vis de la Chine ? Voulons-nous conserver notre statut de vassal, ou souhaitons-nous compter dans le monde et influer sur son devenir ? Les questions sont simples : quelle volonté, quels moyens, quels buts ? Changeons de paradigme : l’Europe économique doit devenir politique et géopolitique.

    La souveraineté de nos États suppose la recherche parallèle de l’autonomie stratégique aux niveaux national et européen. Ils sont complémentaires : la souveraineté européenne n’est pas un substitut à la souveraineté nationale mais son indispensable complément, voire sa condition. Nos vieilles nations ne pourront exister que dans et par l’Europe. Il y a 60 ans, à l’Ecole Militaire, Charles de Gaulle le martelait : « Il faut que la défense de la France soit française ». Eh bien il faut aujourd’hui que la défense de l’Europe soit européenne.

     

    Général (2S) Vincent Desportes (ASAF, 1er septembre 2020)

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  • Démocratie ?...

    Le numéro 50 de la revue Krisis, dirigée par Alain de Benoist, avec pour rédacteur en chef David L'Epée et Guillaume Travers, vient de paraître. Cette nouvelle livraison est consacrée à la démocratie...

    Vous pouvez commander ce nouveau numéro sur le site de la revue Eléments.

    Bonne lecture !

     

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    Sommaire

    Fabrizio Tribuzio-Bugatti / La volonté d’impuissance ou l’ochlocratie comme révolte des élites.

    Michel Lhomme / De la démocratie fédérative : le retour des vieilles amitiés.

    Jean-Claude Paye / Une lutte salariale directement politique.

    David L’Épée / Démocratie directe contre démocratie libérale : un conflit de légitimité.

    Olivier Meuwly / Crise de la démocratie représentative et démocratie directe: ce qu’enseigne l’expérience helvétique.

    Viktor Orban / Document : Qu’est-ce que la démocratie illibérale ? (2018).

    Denis Collin / Considérations sur le déclin et l’agonie probable de la démocratie.

    Antonella Attili / La critique décisionniste de la démocratie libérale par Carl Schmitt.

    Jean-Claude Paye / De la « guerre contre le terrorisme » à la guerre sociale.

    Fabrizio Tribuzio-Bugatti / En finir avec l’État de droit.

    Marc Halévy / Démocratie directe : mythe ou voie ?.

    Édouard Berth / Le texte : Le crépuscule démocratique (1914)., démocratie

    Les auteurs du numéro

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  • Médias de gauche : un pléonasme ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Bilger, cueilli sur son blog Justice au Singulier et consacré à la domination de la gauche politiquement correcte dans l'espace médiatique. Ancien magistrat, Philippe Bilger est notamment l'auteur de récits ou d'essais comme 20 minutes pour la mort (Rocher, 2011) ou Contre la justice laxiste (L'Archipel, 2014).

     

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    Médias de gauche : un pléonasme ?

    Quand j'ai lu que le patron de la BBC "recadrait les humoristes de gauche" (Le Figaro), j'ai fait un rêve. Que se passerait-il si l'audiovisuel public se piquait en France d'user de la même vigilance ? C'est très simple : il n'y aurait plus d'humoristes ou prétendus tels.

    J'ai pu, un temps, me laisser abuser en m'imaginant que le rapport de force était inversé et que le terreau médiatique avait changé de tonalité. Que la gauche "pour les nuls" n'était plus l'horizon indépassable au profit d'une pensée plus équilibrée et souvent plus intelligente. J'avais tort parce que tout m'a démontré, contre cette illusion, que je confondais le talent et l'aura de quelques voix libres et éclatantes avec une atmosphère générale.

    Je ne parle pas seulement de France Inter dont on se demande quelle est sa conception de l'esprit, du rire et de la drôlerie. Il ne s'agit même pas d'apprécier la qualité intrinsèque de chaque humoriste - je ne dénie à personne le droit de les trouver étincelants - mais de considérer comme leur approche du monde, de la vie, de la société, de la France et de la politique est toujours la même : une sorte de dérision vaguement progressiste, avec toujours les mêmes cibles, qui fait s'esclaffer, sur le plateau, les camarades et les invités.

    Pour s'en convaincre, il a suffi de constater les réactions qui ont suivi le départ de Jean-Pierre Pernaut. C'était une France chaleureuse, empathique, simple, dure au mal et silencieuse qui lui rendait hommage mais, pour d'autres plus rares, c'était bon débarras. Comme Eric Zemmour l'a très bien exprimé (CNews), l'émission "Quotidien" de Yann Barthès était l'exact opposé du journal rassembleur de Jean-Pierre Pernaut.

    Le navrant n'est pas qu'une dérision pas drôle, se prenant pour de l'intelligence, domine dans un certain espace médiatique mais que le conformisme de gauche irrigue profondément toutes les activités médiatiques en quelque sorte ordinaires. Il est par exemple très révélateur, quand on a le temps, d'écouter les questionnements sur plusieurs radios et chaînes de télévision pour relever, dans la banalité des interrogations, la subtile ou ostensible hémiplégie qui fait pencher à gauche faute de savoir ou de vouloir respecter un équilibre que l'honnêteté intellectuelle pourtant devrait imposer.

    On pourrait m'objecter l'audience croissante de quelques grandes voix - Eric Zemmour, Elisabeth Lévy, Michel Onfray ou Alain Finkielkraut (pas sur le même registre), les avancées indiscutables et jalousées d'une chaîne comme CNews, le pluralisme sans tabou de Sud Radio qui monte et, quoi qu'on en ait, l'influence de certaines publications comme Valeurs actuelles.

    La droitisation qu'on leur reproche à tort, une liberté qui n'exclut pas - comme si c'était un péché mortel - ne sont, le plus souvent, au moins pour partie, que la riposte à une atmosphère insinuante de progressisme mou et jamais questionné qui, répandu à peu près partout, peut laisser croire aux citoyens que la seule manière honorable de s'exprimer médiatiquement est de se parer d'une apparence de gauche. En gros, la récusation de tout ce qui soutient, renforce, protège une société au bénéfice de tout ce qui subvertit, moque et fragilise.

    Mais rien n'est simple car, pour l'observateur de bonne foi, le talent a eu le front de déserter l'humus de gauche pour donner toutes ses chances à la dissidence libre et brillante. Suscitant une haine moins à cause de ses idées que pour le style qu'elle a.

    Il est littéralement insupportable, pour les petits maîtres du dialogue, du verbe et de la culture, d'être obligés d'admettre qu'en face, il y a quelque chose qui les dépasse et qu'ils n'ont pas : cette étincelle de l'esprit et des mots qui fait qu'on écoute, qu'on regarde, qu'on lit et qu'on est séduit même si on n'est pas forcément convaincu.

    Tentons, grâce à une opération de salubrité intellectuelle et de déontologie exemplaire, d'enlever dans l'espace médiatique tout le confort des poncifs de gauche, cet infra langage qui colore, imprègne, gangrène et dénature. Le résultat serait catastrophique : on ferait trop de malheureux !

    Parce que médias de gauche est un pléonasme et qu'on ne change pas une équipe qui perd.

    Philippe Bilger (Justice au Singulier, 20 septembre 2020)

     

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  • Athènes, une cité entre mythe et politique...

    Les éditions Passés Composés viennent de publier un essai de Sonia Darthou intitulé Athènes - Histoire d'une cité entre mythe et politique. Docteur de l’École Pratique des Hautes Études, spécialiste du polythéisme et des mythes fondateurs grecs, Sonia Darthou est maître de conférences en histoire ancienne à l'université d'Evry.

     

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    " Les mythes s'avèrent intimement liés à l'histoire de la cité d'Athènes. Omniprésents, foisonnants et réactualisés au cours des siècles, ils surgissent dans tous les espaces du paysage pour construire le passé comme le présent politique. Grâce à la mythologie, les Athéniens s'ancrent et se réinventent en permanence. Au banquet, les vases à boire circulent entre les buveurs, entraînant une cohorte d'images qui voyage de main en main, donnant ainsi à voir les grands mythes de la cité. Sur les décrets de l'Assemblée du peuple, c'est la figure d'Athéna qui fait écho au texte des hommes. Sur la porte de la maison, le père accroche, à la naissance de son fils, une couronne d'olivier, cet arbre mythique qui inscrit le nouveau-né dans la communauté de ses frères athéniens. Au théâtre et au tribunal, les mythes rappellent les modèles des héros et dramatisent la condition humaine face aux citoyens assemblés. Quant aux pièces de monnaie athéniennes, frappées de l'effigie d'Athéna et de ses symboles, elles véhiculent parfaitement combien il est difficile de tracer une frontière entre mythe et politique. C'est tout le propos de l'auteure, qui a choisi de raconter une Athènes surprenante où discours et images mythiques contribuent à façonner les grands enjeux de la cité. "

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  • Comment les têtes tombent...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une intervention de Julien Rochedy qui dresse un parallèle entre notre situation et celle de la noblesse française à la veille de la Révolution. Publiciste et essayiste, Julien Rochedy est une figure prometteuse de la mouvance conservatrice et identitaire. Il vient de publier un essai intitulé Nietzsche l'actuel.

     

                                           

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