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  • Aventures...

    Les éditions Marest viennent de publier sous le titre Aventures, les mémoires du cinéaste John Boorman, réalisateur du mythique Excalibur ou encore de Délivrance, de Zardoz, de La Forêt d'émeraude ou du Général...

     

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    " Les mémoires de John Boorman, cinéaste légendaire, lauréat de deux prix de la mise en scène à Cannes (Leo the Last, Le Général) et d’autres films culte (Delivrance, Le Point de non retour, Excalibur, Duel dans le Pacifique…) ou encore d’un diptyque autobiographique salué par la critique (Hope and Glory, Queen and Country).
    Boorman revient sur sa carrière dans un récit drôle et passionnant, riche d’anecdotes de tournage, de ses diverses rencontres ou d’hommages à d’autres cinéastes (D.W. Griffith ou
    David Lean). C’est aussi l’occasion pour cet amoureux de la nature de nous livrer de multiples réflexions sur l’art cinématographique et les coulisses de l’industrie hollywoodienne. "

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  • Une France d'en haut structurée autour d'Emmanuel Macron pour protéger ses intérêts...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Christophe Guilluy à Atlantico, dans lequel il évoque les premiers mois de la présidence Macron à la lumière de ses analyses... Géographe, Christophe Guilluy est déjà l'auteur de trois essais importants, Fractures françaises (Flammarion, 2010), La France périphérique (Flammarion, 2014) et Le crépuscule de la France d'en haut (Flammarion, 2016).

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    Christophe Guilluy : "La France d'en haut s'est structurée autour d'Emmanuel Macron pour protéger ses intérêts, le monde d'en bas, lui, est complètement dispersé"

    Atlantico : À la rentrée 2016, vous publiiez "le crépuscule de la France d'en haut". Selon un sondage Viavoice publié par Libération en début de semaine, 53% des français jugent que la politique du gouvernement bénéficiera en premier lieu aux plus aisés, quand 60% d'entre eux craignent une précarisation. Un an après, quel constat portez-vous sur cette "France d'en haut" ? 

    Christophe Guilluy : Nous sommes dans la continuité d'une société qui se structure autour de la mondialisation depuis 20 ou 30 ans. Ce qui est validé ici, c'est une logique de temps long. Avec un monde d'en haut que j'ai décrit dans "la France périphérique" mais aussi dans la "Crépuscule de la France d'en haut". C'est un monde qui vit en vase clos, je parle de "citadellisation" des élites, des classes supérieures, et tout cela ne cesse de se creuse

    Il faut revenir au 2e tour de l'élection présidentielle. Ce que nous avons vu, c'est une structuration de l'électorat qui suit la dynamique économique et sociale de ces 30 dernières années. Le grand sujet caché depuis 30 ans, c'est la disparition de la classe moyenne au sens large, c’est-à-dire telle qu'elle l'était hier, celle qui regroupait la majorité des catégories sociales ; de l'ouvrier à l'employé en passant par le cadre. Les gens étaient intégrés économiquement, donc socialement, politiquement, et culturellement.

    Ce qui explose avec le modèle mondialisé, c'est la classe moyenne occidentale. On va retrouver ces gens dans les territoires qui ne comptent peu ou pas ; France périphérique, Amérique périphérique, Grande Bretagne Périphérique etc…Inversement, des gens qui vont être de plus en plus concentrés dans les endroits ou "ça" se passe ; les grandes métropoles mondialisées. C'est ce qu'on a vu avec la carte électorale, qui était assez claire : les bastions d'Emmanuel Macron sont ces grandes métropoles mondialisées qui reposent sur une sociologie d'un front DES bourgeoisies.

    Ce qui est frappant, c'est en regardant Paris. La bourgeoisie de droite n'a qu'un vernis identitaire, car même les bastions de la "manif pour tous" ont voté pour Emmanuel Macron qui est pourtant pour les réformes sociétales à laquelle elle s'oppose. Dans le même temps, les électeurs parisiens de Jean Luc Mélenchon, au 1er tour, ont aussi voté Macron au second tour. Ils n'ont pas voté blanc. Cela veut dire que le monde d'en haut est de plus en plus dans une position de domination de classe qui est en rupture avec la France d'en bas. C'est la grande nouveauté. Parce qu'un société ne marche que si le haut parle au bas. C'était le parti communiste; constitué d'une frange d'intellectuels qui parlaient aux classes ouvrières. Aujourd'hui le monde d'en haut ne prend plus du tout en charge le monde d'en bas, qui est pourtant potentiellement majoritaire. C'est un processus long, qui est celui de la sortie de la classe moyenne de toutes les catégories sociales. Cela a commencé avec les ouvriers, cela s'est poursuivi avec les employés, et cela commence à toucher les professions intermédiaires. Demain ce sera les retraités, il suffit de regarder ce qu'il se passe en Allemagne. La mondialisation produit les mêmes effets partout et les spécificités nationales s'effacent. Sur le fond, même si l'Allemagne s'en sort un peu mieux en vendant des machines-outils à la Chine, la précarisation touche largement l'Allemagne avec des retraités qui sont obligés d'empiler les petits boulots pour s'en sortir.

    Ce qui est derrière tout cela, c'est cette fin de la classe moyenne occidentale qui n'est plus intégrée au modèle économique mondialisé. À partir du moment où l'on fait travailler l'ouvrier chinois ou indien, il est bien évident que l'emploi de ces catégories-là allait en souffrir. Nous sommes à un moment ou les inégalités continuent à se creuser. Je le répète, le monde d'en haut ne prend plus en charge les aspirations du monde d'en bas, c'est une rupture historique. On parle beaucoup du divorce entre la gauche et les classes populaires, c'est très vrai, mais ce n'est pas mieux à droite.

    Selon un sondage IFOP de ce 20 septembre, 67% des Français jugent que les inégalités ont plutôt augmenté en France depuis 10 ans, un sentiment largement partagé en fonction des différentes catégories testées, à l'exception d'écarts notables pour les électeurs d'Emmanuel Macron (54% soit -13 points). Votre livre décrit une nouvelle bourgeoisie cachée par un masque de vertu. Alors que le Président a été critiqué pour ses déclarations relatives aux "fainéants et aux cyniques", n'assiste-t-on pas à une révélation ? 

    Aujourd'hui nous avons un monde d'en haut qui se serre les coudes, des bourgeoisies qui font front ensemble, qui élisent un Emmanuel Macron qui va être l'homme qui va poursuivre les grandes réformes économiques et sociétales de ces 30 dernières années. La seule différence entre Macron et Hollande ou Sarkozy, c'est que lui, il n'avance pas masqué. Il assume complètement. Il a compris qu'il ne s'agit plus d'une opposition gauche-droite, mais d'une opposition entre les tenants du modèle et ceux qui vont le contester. Les gens l'ont compris, et c'est de plus en plus marqué, électoralement et culturellement. Ce qui complique les choses, c'est qu'il n'y a plus de liens. Le monde politique et intellectuel n'est plus du tout en lien avec les classes populaires, et ils ne les prendront plus en charge. Les gens savent que les réformes vont les desservir et l'impopularité d'Emmanuel Macron va croître. Le crépuscule de la France d'en haut découle de cette absence de lien, parce qu'une société n'est pas socialement durable si les aspirations des plus modestes ne sont pas prises en compte.

    Mais la bourgeoisie d'aujourd'hui est plus intelligente que celle d''hier car elle a compris qu'il fallait rester dans le brouillage de classes, et officiellement le concept de classes n'existe pas. La nouvelle bourgeoisie n'assume pas sa position de classe. Elle est excellente dans la promotion de la société ou de la ville ouverte, alors que ce sont les gens qui sont le plus dans les stratégies d'évitement, de renforcement de position de classe, mais avec un discours d'ouverture. Et quand le peuple conteste ce modèle, on l'ostracise. C'est pour cela que je dis que l'antifascisme est devenu une arme de classe, car cette arme n'est utilisée que par la bourgeoisie. Ce n'est pas un hasard si les antifascistes dans les manifestations sont des enfants de la bourgeoisie. Et tout cela dit un mépris de classe. Parce que personne ne va être pour le racisme et pour le fascisme. En réalité, derrière tout cela, il s'agit d'ostraciser le peuple lui-même, les classes populaires. C'est aussi une façon de délégitimer leur diagnostic, parce qu'en réalité, le "populisme", c'est le diagnostic des gens d'en bas, et la bourgeoisie s'en démarque en se voyant en défenseur de la démocratie. Et si Jean Luc Mélenchon monte trop haut, on utilisera ces méthodes-là.

    Vous êtes géographe. Quel verdict dressez-vous des différentes mesures prises par le gouvernement, et comment s'articulent-t-elles autour de votre constat d'une France périphérique ?

    On a un processus de plus en plus fort, avec la dynamique économique, foncière, territoriale. Le gouvernement ne fait que suivre les orientations précédentes, les mêmes depuis 30 ans. On considère que la classe moyenne n'a plus sa place, qu'elle est trop payée quand elle travaille et qu'elle est trop protégée par un État providence qui coûte trop cher si on veut être "compétitif"'. La loi travail n'est que la suite d'une longue succession de mesures qui ne visent qu'à dépouiller une classe moyenne qui ne sert plus à rien.

    Il y a aussi un jeu pervers avec l'immigration puisqu'on va concentrer les budgets sur les plus démunis qui vont souvent être les immigrés, ce qui va permettre d’entraîner un ressentiment très fort dans les milieux populaires qui se dira qu'il ne sert qu'aux immigrés, ce qui aboutira à dire "supprimons l'État providence". Il y a une logique implacable là-dedans. Parce qu'aussi bien ce monde d'en haut a pu se structurer autour d'Emmanuel Macron pour protéger ses intérêts, le monde d'en bas est complètement dispersé.

    Christophe Guilluy (Atlantico, 23 septembre 2017)

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  • Cavalier seul...

    Les éditions La Librairie Vuibert viennent de publier Emmanuel Berl - Cavalier seul, une biographie de cet intellectuel non-conformiste, signée par Olivier Philipponnat et Patrick Lienhardt. Les deux auteurs ont déjà publié des biographies de Roger Stéphane et d'Irène Némirovsky.

     

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    " Essayiste, romancier, journaliste, philosophe, historien, mémorialiste… Emmanuel Berl (1892-1976) fut tout cela à la fois. Rien ne sera resté étranger à ce personnage singulier, cavalier seul en marge des grandes équipées de son temps.
    Sa vie commence sous le regard de Bergson et de Proust, ses parents éloignés. Elle s'achève par une étroite complicité avec Patrick Modiano. Entre-temps, il aura couru l'aventure de son siècle aux côtés d'Aragon, Drieu, Breton, Malraux, Morand ou Camus, pour ne citer qu'eux.
    Son nom évoque d'éclatants pamphlets, l'hebdomadaire Marianne qu'il dirigea de 1932 à 1936, son mariage, improbable et joyeux, avec la chanteuse Mireille ; mais aussi les messages du maréchal Pétain auxquels il prêta main-forte en juin 1940 : le spectre de Vichy hantera longtemps ce juif de bonne famille, homme de gauche proclamé, élevé dans un milieu dreyfusard et clemenciste.
    Pacifiste et patriote, quiétiste et libertin, marxiste et anticommuniste, maurrassien et européiste, Berl n'a cessé de varier et de marier les contraires. Retracer sa vie, c'est suivre une ligne brisée qui traverse tout un siècle d'idées, de livres, d'amitiés.
    À l'aide de témoignages nombreux et de documents rares, cette biographie dessine le portrait multiforme d'un écrivain farouche et séduisant, dont la vie, plus que toute autre, illustre ce qu'il en coûte de penser librement. "

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  • Pétition du CRAN : pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Lugan, cueilli sur son blog et consacré à la pétition délirante du CRAN demandant à débaptiser les lieux publiques portant le nom de Colbert... Historien et africaniste, Bernard Lugan a publié de nombreux ouvrages, dont dernièrement Osons dire la vérité à l'Afrique (Rocher, 2015), Histoire de l'Afrique du Nord (Rocher, 2016) et Algérie - L'histoire à l'endroit (L'Afrique réelle, 2017).

     

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    Pourquoi le CRAN ne demande-t-il pas de débaptiser les écoles, collèges, lycées et rues Victor Hugo, Jean Jaurès, Léon Blum et Edouard Herriot ?

    Le journal Le Monde nous apprend que le CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France) organisation ultra confidentielle mais percevant des subventions prélevées sur les impôts des Français, fait actuellement circuler une singulière pétition ayant pour cible le grand ministre que fut Colbert. Parmi les signataires de cette pétition, on relève les noms de Lilian Thuram (footballeur), Harry Roselmack (journaliste) et Rokhaya Diallo (journaliste-documentaliste). 

    Egalement celui d’une certaine Mireille Fanon-Mendès-France qui se présente comme « ancienne présidente du groupe d’experts de l’ONU sur les personnes d’ascendance africaine » (???). Ce titre ronflant fait d’elle, et en toute modestie, la porte-parole auto-proclamée de plus d’un milliard d’hommes et de femmes, ce qui n’est pas rien… Il pousse également à poser la question de savoir qui est l’actuel(le) président(e) de cet organisme et quels émoluments il (elle) perçoit du « machin » auquel la France, 5° contributeur à son budget ordinaire, verse annuellement 122,6 millions de dollars US prélevés, là encore, sur les impôts des Français.

    La pétition du CRAN demande rien de moins que de débaptiser les collèges et les lycées portant le nom de Jean-Baptiste Colbert et de déboulonner ses statues au motif qu’il « fonda la Compagnie des Indes occidentales, compagnie négrière de sinistre mémoire ».

    Mais pourquoi donc le CRAN s’en tient-il à Colbert ? Au nom du « vivre ensemble » et de l’antiracisme, n’est-il en effet pas nécessaire et plus urgent, de débaptiser les édifices publics portant les noms de Victor Hugo, Jean Jaurès, Léon Blum et Edouard Herriot… pour commencer. La liste est en effet longue de ces personnalités constituant le panthéon de nos gloires républicaines et laïques, de ces figures montrées en exemple de la défense des droits de l’homme, de la tolérance, de la fraternité universelle et qui, en réalité, seraient d’horribles racistes-colonialistes dont les propos abjects font penser aux plus sombres heures de notre passé colonial-esclavagiste. Que l’on en juge :

    Victor Hugo, qui a donné son nom à 2555 rues et avenues de France, juste derrière Louis Pasteur, ce chantre de la liberté, n’hésita pas à afficher un détestable mépris à l’égard des Africains auxquels il alla jusqu‘à contester l’appartenance au genre humain :

    « L’Asie a son histoire, l’Amérique a son histoire, l’Australie même a son histoire qui date de son commencement dans la mémoire humaine, l’Afrique n’a pas d’histoire ; une sorte de légende vaste et obscure l’enveloppe.(…) Le Blanc a fait du Noir un homme (…) Emparez-vous de cette terre. Prenez-là. A qui ? à personne»

    Concernant la conquête coloniale, cette forme moderne de l’esclavage selon le CRAN, Jean Jaurès dont 2215 voies, rues, boulevards ou avenues portent le nom considérait que :

    « La France a d’autant le droit de prolonger au Maroc son action économique et morale que (…) la civilisation qu’elle représente en Afrique auprès des indigènes est certainement supérieure à l’état présent du régime marocain »

    Léon Blum et Edouard Herriot ne sont pas dans le « top 10 » des noms de rues et voies, ce qui est heureux, même si des centaines d’écoles, collèges, lycées, maisons de la culture, portent encore leurs noms. Leurs cas sont en effet encore plus graves que ceux de Victor Hugo et de Jean Jaurès. Celui de Léon Blum est même emblématique. Cet internationaliste aux mains pures, ce défenseur de Dreyfus, cet indéfectible soutien des « républicains » espagnols devenu éminente personnalité du Front populaire, compterait en effet, aux côtés d’Arthur de Gobineau, de Vachet de la Pouge et même du taxinomiste racial George Montandon, parmi les théoriciens (horresco referens !) de l’inégalité des races puisque, cause aggravante, ce fut devant les députés qu’il osa déclarer, l’hémicycle en frémit encore, que :

    « Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture ».

    Toujours devant les députés, Edouard Herriot, cette icône de la fraternité laïque, ce chantre de la tolérance républicaine si chère aux Lyonnais, ce frère de tous les humains, ce croisé du suffrage universel, n’a, quant à lui, pas craint d’oser dire que :

    « Si nous donnions le droit de vote aux peuples de l’Empire, la France deviendrait la colonie de ses colonies ».

    Alors, oui, amplifions le grand mouvement de nettoyage de l’histoire de France lancé par le CRAN, qui n’en manque décidemment pas, et établissons au plus vite des listes de personnalités qui ne méritent plus d’être respectées. Au nom de l’antiracisme et de l’amour du genre humain, épurons ! Epurons ! Epurons ! Et que revienne le temps béni des Fouquier Tinville, Carrier ou Collot d’Herbois…

    Bernard Lugan (Blog officiel de Bernard Lugan, 17 septembre 2017)

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  • L'autre Grand Remplacement...

    Le nouveau numéro de la revue Éléments (n°168, octobre - novembre 2017) est disponible en kiosque.

    A côté du dossier consacré à la précarisation généralisée du travail, on retrouvera l'éditorial d'Alain de Benoist, les rubriques «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama» , un choix d'articles variés, dont un dézingage en règle de l'Histoire mondiale de la France de l'ineffable Patrick Boucheron par François Bousquet,  et des chroniques sous les plumes talentueuses d'Hervé Juvin, d'Olivier François, de Ludovic Maubreuil, de Laurent Schang ou de Christophe A. Maxime...

    Bonne lecture !

    Vous pouvez commander ce numéro ou vous abonner sur le site de la revue : http://www.revue-elements.com.

     

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    Au sommaire :

    Éditorial           

    Déconstruction

    Forum-agenda

    L’entretien

    Lucien Jerphagnon, mon maître, par Jean-François Gautier           

    Cartouches

    Le regard d’Olivier François : Jean-Jacques Langendorf

    Une fin du monde sans importance, par Xavier Eman

    Le carnet géopolitique d’Hervé Juvin

    Cinéma : Le mystère Clouzot

    Champs de bataille : Vous avez dit Sadowa ?

    Musique : La musique de Franco Battiato

    Sciences

    Le combat des idées

    Histoire mondiale de la France

    Le fléau de la solitude

    Washington contre de Gaulle

    La France sous la coupe des « ultratlantistes »

    Faut-il jeter l’Union européenne à la poubelle ?

    Sur terre ou sur mer avec Carl Schmitt

    Nos cinq coups de cœur de la rentrée littéraire

    La musique sur grand écran de Bertrand Burgalat

    Bertrand Burgalat, dandy électrochic

    Chevaucher le tigre avec Fritz Lang

    Le monde magique de Ladislas Starewitch

    Voyage dans le Grand Londres avec Iain Sinclair

    Jack London, écrivain populiste

    Dossier

    En marche vers l’ubérisation : l’autre Grand Remplacement

    Merci patron ! Tous précaires

    Produire ou consommer, par Pierre-Yves Gomez

    Le travail à l’heure des « hommes en trop »

    Les jobs à la con

    Robots, les travailleurs du futur ?

    La révolution managériale

     

    Panorama

    L’œil de Slobodan Despot

    Série télé : The 100, dernier arrêt avant l’Apocalypse

    Philosophie : Peut-on vouloir être immortel ?

    L’esprit des lieux : Trieste avec Paul Morand

    C’était dans Éléments : Vers un revenu de citoyenneté

    Éphémérides

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  • Sortir de l'aporie ?

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Eman, cueilli sur son site A moy que chault ! et consacré à la guerre des lignes au sein de la mouvance nationale.

    Animateur du site d'information Paris Vox et collaborateur de la revue Éléments, Xavier Eman a récemment publié un recueil de ses chroniques corrosives intitulé Une fin du monde sans importance (Krisis, 2016).

    Ligne Marion_Ligne Philippot.jpg

    Sortir de l'aporie

    Je ne fais pas partie des gens qui pensent que l'horizon indépassable de la politique se limite aujourd'hui à un choix douloureux et cornélien entre la « ligne Philippot » (socialo-étatisto-souverainiste) et la ligne « Marion » (identitaro-catho-droitarde)... Tout d'abord parce que ces positions me semblent toutes deux porteuses d'impasses, d'oxymores, de simplifications, d'insuffisances et d'approximations trompeuses ... Ensuite, parce que cette dichotomie reste étroitement imbriquée à une vision de la politique « stratégique » et « communicationnelle » qui me semble inévitablement vouée à l'échec. Or, si l'on voulait véritablement rompre avec les pratiques et les concepts qui ont échoué jusqu'à présent, c'est justement à cette approche « clientéliste » et « managériale » de la politique qu'il faudrait totalement tourner le dos.

    Aujourd'hui, on fait de la politique comme on fait du marketing et celle-ci se borne donc à être un vulgaire « placement de produit ». On détermine des « cibles » (ouvriers, classes moyennes, retraités...) que l'on veut séduire et on bricole à leur intention un programme correspondant à leur « attentes » et leurs « intérêts » supposés. Une fois cette « offre » lancée sur le marché électoral, on espère que la somme des « cibles visées » atteigne le chiffre nirvanaesque de 51%.

    « Allez dites-nous ce qui ne vous a pas plu la dernière fois, qu'on le modifie ou qu'on l'enlève ! Vous souhaitez un peu plus de ça, un peu moins de ceci ? Dites nous, on s'arrange !Ici c'est comme chez Subway, composez vous-même votre tartine de merde ! ». Au final, ce n'est même plus de la soupe, mais un insipide brouet constitué des glaviots revendicatifs des uns et des autres...

    Il s'agirait donc, si l'on était vraiment radicaux et pourquoi pas « révolutionnaires », ce mot qui fait désormais rigoler tous les doctes et les gens dits sérieux, totalement inverser le processus, établir un programme basé sur l'analyse, l'expérience, les valeurs et la volonté, autour d'un objectif clair, défini, solide et immuable qui ne soit pas soumis aux aléas de la mode, des humeurs de « l'opinion » ou des contingences de la météo. Une fois ce programme établi, il faudrait l'exposer, le présenter, fermement et sereinement, le diffuser, chercher à l'appliquer à petite échelle pour tenter de le concrétiser et si possible de « l'exemplariser », l'imposer ainsi petit à petit dans l'espace public.

    Ce sont les gens qu'il faut rallier au programme et non le programme qu'il faut adapter aux desiderata de la multitude des individus, des groupes sociaux, des factions, des lobbys... Ne pas chercher à flatter les intérêts particuliers mais tendre au Bien commun, au delà de tous les clientélismes boutiquiers. Nous ne devons pas être le syndicat de défense de telle ou telle catégorie, de telle ou telle classe, de tel ou tel groupe mais les porteurs d'une idée et d'un projet au service du pays et du peuple dans leur intégralité.

    Nous ne sommes pas marxistes, ainsi nous ne jouons pas les « les pauvres contre les riches », manichéisme vain et niais, mais nous voulons la Justice Sociale, c'est à dire l'équilibre, la décence et la complémentarité au sein d'une communauté organique et solidaire. Nous ne sommes pas libéraux, donc nous n'opposons les libertés individuelles à l'Etat, mais faisons du second le garant des premières face à l'ubris et la rapacité sans limite des appétits de certains. Nous rejetons l'étiquette de « droite », à jamais souillée par l'égoïsme de classe et le matérialisme productiviste. Nous refusons tout autant celle de « gauche », définitivement discréditée par la xénophilie masochiste et le mondialisme uniformisant. Nous sommes la troisième voie, celle qui les terrifie tant qu'ils n'ont de cesse de l'insulter, de la calomnier et de la criminaliser. Nous devons réaffirmer ce que nous sommes, et non nous travestir, endosser des costumes qui ne sont pas taillés pour nous, tenter de jouer avec leurs règles, leurs codes, leur vocabulaire.

    Après des années de calculs, d'alliances contre-nature, de billard à quinze bandes, de géostratèges génialement funambulesques, de masques, de triple discours, de pragmatisme gamellard et de « dédiabolisation » larvesque, pourquoi ne pas essayer la sincérité et la conviction ? De toute façon, ça ne peut pas être pire...

    Xavier Eman (A moy que chault ! , 14 septembre 2017)

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