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  • L'Eté chaud des collabos...

    Les éditions Histoire & Collections viennent de publier 1944 - L'Été chaud des collabos, un essai d'Olivier Pigoreau. L'auteur a publié plusieurs ouvrages sur des épisodes oubliés de la deuxième guerre mondiale comme Bad Reichenhall : un épisode tragique (Jacques Grancher, 2010), consacré à l'affaire de l'exécution sommaire d'une dizaine de waffen ss français par des membres de la 2e DB, ou Sanglante randonnée (Histoire & Collections, 2013), qui retrace la parcours d'une unité allemande composée de volontaires français chargée de traquer les groupes de la résistance.

     

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    " Pour ces Français-là, les Alliés qui débarquent en Normandie le 6 juin 1944 ne sont pas des libérateurs. «Agents dormants» disséminés le long des côtes pour renseigner les Allemands sur l’activité de l’ennemi, espions et saboteurs infiltrés à travers la ligne de front, volontaires du PPF de Jacques Doriot recrutés pour opérer contre la Résistance, correspondants de guerre intégrés dans les division SS : tous vont tenter, chacun à leur manière, de repousser «l’invasion» C’est l’histoire méconnue de ces hommes et ces femmes que raconte ce livre, et aussi celle de leurs camarades dans les rues de Paris, où les francistes de Marcel Bucard tirent sur la police, où les francs-gardes de la Milice matent la mutinerie des détenus de la Santé, où les «ultras» de la Collaboration tentent de faire revenir en France les volontaires du front de l’Est et de renverser le gouvernement de Pierre Laval. L’ultime combat des «collabos» sur le sol français. "

     

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  • A propos de la démocratie en Afrique et de l'action des ONG...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien avec Bernard Lugan dans lequel il aborde la question de la démocratie en Afrique et de l'action des ONG...

     

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  • Le sanglier...

     " C'est un livre carnivore sur le dégoût de vivre, de survivre plutôt, la rage de fuir, la haine de l'autorité, l'aversion pour les juges, l'exécration des bien-pensants, des «pourceaux domestiqués» et des «réciteurs d'amen».

    La prose de son auteur, un revenant, sent la souille, le suint, la vieille braise et les feuilles mortes. Pierre Luccin confiait que ce «Sanglier» sauvage, fonceur et révolté lui ressemblait. Après la dernière phrase de son ultime livre - «Il mordit la terre à pleine gueule» -, le vigneron de Tabanac rangea sa plume pour toujours. " Jérôme Garcin

     

    Les éditions Finitude viennent de publier Le sanglier, un court roman de Pierre Luccin. L'auteur, mort en 2001, a débuté dans les années 40 une carrière prometteuse d'écrivain, publiant cinq romans et deux recueils de nouvelles. Mais frappé de cinq ans d'indignité nationale pour avoir écrit quelques articles dans La Gerbe et Je suis partout, il a préféré abandonner la vie littéraire pour se tourner vers la viticulture et le commerce des vins de Bordeaux. Ce n'est qu'à la fin des années 80 que Pierre Luccin a repris la plume pour écrire ce roman, resté inédit jusqu'à ce jour.

     

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    " Quatre ans d’absence et rien n’a changé. Autour de Daniel, ce ne sont que bassesses et médiocrité, cupidité et conformisme. C’est donc ça, l’humanité ? C’est pour ça qu’on s’est battu ? Mieux vaut encore tout quitter et s’enfoncer dans les bois. Les bêtes sauvages, elles, ne trichent pas ; alors autant devenir l’une d’entre elles.
    Mais les hommes n’aiment pas être méprisés, encore moins jugés, et les animaux, ils les chassent.

    Dans cette fable saisissante, Pierre Luccin campe solidement son Sanglier, entre retour à la nature et révolte viscérale. "

     

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  • Quand Jean-Paul Brighelli sort le lance-famme !...

    Professeur en classes préparatoires, défenseur de l'élitisme républicain, Jean-Paul Brighelli est l'auteur, notamment, de nombreux essais sur le système éducatif, comme La fabrique du crétin : la mort programmée de l'école (Jean-Claude Gawsewitch, 2005).

    Au cours des dernières semaines, il a publié quelques textes particulièrement incisifs dans lesquels il règle ses comptes avec la gauche (« Le hollandisme, maladie infantile du socialisme ») et les pédagogistes, tout en soulignant les vertus du programme éducatif du Front national, développé par le collectif Racine (« Et si le diable sauvait l'école ? »). Ces prises de position lui ont bien évidemment valu d'être traité de réac, de facho ou de quasi-nazi sur divers sites fréquentés par la gauche enseignante (et bêlante...). Vous pouvez découvrir ci-dessous la réponse cinglante de Jean-Paul Brighelli, cueillie sur son blog Bonnet d'âne

     

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    Pour faire le portrait du FN

    Que trouve-t-on dans le chaudron de la Sorcière ?
    (Oubliez la bave de crapaud et les testicules de chauve-souris — nous sommes au XXIème siècle, queue diable, pas au début de Macbeth !)

    Dans le chaudron de la Sorcière, il y a une bonne pincée de Front de Gauche — tout le discours anti-capitaliste et anti-européen. Une poignée de Mouvement Républicain et Citoyen, les héritiers de Chevènement, qui d’ailleurs touillent parfois eux-mêmes la tambouille, assaisonnée de républicanisme exaspéré et de souverainisme jacobin. Quelques miettes encore de l’ancienne xénophobie, l’ombre de Léon Daudet pour l’anti-judaïsme, et le Café du Commerce pour les couplets sur l’immigration. Presque rien de la Droite traditionnelle, qui sert davantage de repoussoir que de modèle (alors que l’UMP, elle, voulait s’inspirer du FN — encore des gens qui n’ont rien compris, et qui se sont laissé manipuler par un Buisson dont l’objectif évident était de couler la Droite pour renflouer le Front, ses anciennes amours de toujours). À la Gogoche traditionnelle (mais tout le monde sait bien que cette opposition Droite/Gauche est un pur fantasme, un souvenir de grand-papa, rien qui corresponde encore à un état de fait), la Sorcière a pris… la lutte des classes, négligée par ces bobos de centre-ville qui ignorent qu’il se passe quelque chose en dehors du Faubourg Saint-Germain et du Marais : je racontais cela dans un billet précédent. Elle s’est dit que le libéralisme n’était pas la solution, mais le problème : pile le contraire de ce que racontait le Menhir — mais bon, les filles parfois gagnent à tuer papa.
    Pour ce qui est de l’Ecole, on trouve dans le chaudron l’état des lieux dressé par tant de polémistes de génie et d’idéologues de premier plan, de Polony à Michéa en passant par Milner. Je ne me compte pas dans le lot, parce que je n’ai pas le talent de tant d’illustres devanciers, même si la Sorcière et ses affidés m’ont emprunté pas mal de formulations ; mais après tout, Rama Yade, il y a trois ou quatre ans, avait sorti un livre émaillé de citations non signalées d’une certaine Autopsie du Mammouth chroniquée ici-même, et si on s’en était moqué,  personne ne lui en avait fait le reproche, sinon celui de plagiat : quand Marine Le Pen en use de même, les faits cesseraient d’être vrais ? Allons donc ! Voici donc la Sorcière se réclamant de l’antipédagogisme, parce qu’elle a remarqué (elle, elle sort dans l’infra-monde où se débattent les électeurs et les mort-de-faim) que les papys, mamies et autres géniteurs au premier et au second degré se désolaient de voir leur progéniture rentrer de l’école plus ignorante qu’elle n’y était entrée, et que les fadaises et turpitudes des Cahiers pédagogiques étaient un admirable terreau pour son mouvement bleu-Marine. Si Meirieu n’avait pas existé, le FN aurait plusieurs millions d’électeurs de moins : les vrais « malgré-nous » de l’extrême-droite, ils sont là, et pas ailleurs. Et c’est moi qu’ils accusent, les gueux !
    J’exagère : ils sont aussi dans les médias, qui alimentent merveilleusement le fantasme. À la façade d’un kiosque à journaux de la Canebière, il y a dix minutes, grand panneau célébrant le Nouveau Détective : « T’es blanche, tu manges du porc, on va te violer ». Cent électeurs de plus pour le Front à chaque minute — surtout dans un centre-ville sérieusement basané. À chaque règlement de compte dans les Quartiers Nord marseillais, 100 000 électeurs de plus. Ah oui, mais Marseille, c’est spécial : tu me fais frissonner la peau des roubignolles, pauvre cloche, Marseille est le laboratoire, l’avant-garde, la ville sacrifiée — Marseille, c’est demain. 40% pour la Sorcière dans certains quartiers, 60% demain. Grande bascule. On va se marrer.

    Vous en voulez encore ? À chaque connivence médiatico-politique, cent mille électeurs de plus. À chaque discours de Hollande (avez-vous entendu sa performance pour le 6 juin ? Ils n’ont pas un historien capable de singer Malraux, au PS ? Et tous les connards d’Aggiornamento, qui me vomissent sur les pompes — crac ! 100 000 électeurs de plus, à chaque dégueulis de la Pensée Unique ! —, pourquoi ne volent-ils pas au secours du grand homme, eux qui se prétendent historiens ?), un million de voix de plus. Pris dans le métro du FN. Un métro de sensations, pas un raisonnement construit, juste du passionnel. C’est ça qui marche, surtout en temps de crise. Et la Crise, ça fait bientôt quarante ans.
    Et ça ne s’arrêtera pas là. Ce qui est beau dans les mouvements populaires, c’est qu’ils vont de l’avant — ils ne se retournent jamais, ou alors après coup. Soit Marine est élue en 2017, et ça va faire mal, soit elle ne l’est pas, et ça va faire mal — parce que la Gauche méprise le peuple, et que le peuple a commencé à se venger. Ça sent mauvais, le peuple. Ça pue des pieds, à force de faire la queue à Pôle Emploi. Ça vocifère sur les bougnouls, tout en n’étant pas vraiment raciste, parce qu’ils l’ont sous les yeux, eux, l’Arabe du quartier. Ce n’est certainement pas à lui qu’ils feront mal, quand ça tournera au vinaigre : c’est aux intellos qui les ont trahis, aux profs qui ne les éduquent plus, aux flics qui ne les protègent plus — z’ont trop à faire à se protéger eux-mêmes. Ségolène Royal, qui a tous les défauts du monde mais qui ne manque pas d’intuition, proposait jadis d’envoyer l’armée dans les quartiers : trop tard, il fallait le faire il y a dix ans. À vous tous qui regardez vos petites menottes bien blanches, vos mains qui jamais ne se saliraient à aller voir de quoi la boue est faite, ils arracheront les yeux. Et ce sera justice.
    Pour rire, pour voir les réactions des sycophantes, je me fends donc d’un article sur les propositions (pleines de bon sens, nous disons tous cela dans les salles de profs — tous, y compris ceux qui me cherchent des poux dans le slip) du FN en matière d’éducation. Et j’entends aussitôt le chœur des indignés, des profs à colliers de barbe, inscrits au SGEN, conscience pure, intellect en jachère — mais l’envie de me pendre par les pieds, pour voir ce que j’ai sous mes jupes. Le Point Godwin à portée de menotte, et le trouillomètre à zéro. Eux aussi, ils la voient arriver au pouvoir gros comme une maison, la Sorcière. Un délicieux soupçon leur hante le scrotum.
    Et alors on établira les responsabilités, les complicités actives et passives — et la première chose à faire, ce sera de se débarrasser de ces foies jaunes, les petites mains de la protestation molle, les agités de la pensarde. Vous vous croyez intelligents ? Mais les sorcières ont oublié d’être stupides ! À part des anathèmes (crac ! 100 000 voix de plus chaque fois qu’un média la taquine !), que savez-vous faire ? Est-ce que vous irez vous battre dans la rue, quand on en sera là — dans trois ans, peut-être avant ? Combien d’entre vous se sont déjà affrontés à des nervis bien entraînés ? Combien le feraient ?
    Crapules, va ! Petites crapules ! Pédagos !
    Vous voulez changer l’Ecole ? Eh bien, demandez-vous sérieusement quel est le chat capable d’attraper des souris, comme disait le vieux Deng !

    Jean-Paul Brighelli (Bonnet d'âne, 13 juin 2014)

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  • Contre le grand remplacement : discours à la XVIIe chambre...

    Romancier, essayiste et diariste, mais aussi contempteur du "Grand remplacement", Renaud Camus a été attaqué à plusieurs reprises devant les tribunaux par les ligues de bienpensance antiraciste. Il vient de publier, à son compte,  sous le titre Discours à la XVIIe chambre, une version remaniée du discours qu'il a tenu face à ses juge lors de sa dernière convocation en février 2014.

    Le livre est disponible en version électronique sur le site d'une grande librairie en ligne, et en version papier sur le site de l'auteur.

     

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    " Autant le reconnaître d’emblée, ce discours n’a jamais été prononcé. Le 21 février 2014, à l’issue du procès qui m’était intenté par le Mrap pour “incitation à la haine raciale”, il me fut demandé, comme c’est l’usage, par Mme la présidente de la XVIIe chambre, si j’avais quelque chose à ajouter. Or, j’avais absolument quelque chose à ajouter, oui. J’avais pris des notes pendant les épisodes précédents de l’audience, en particulier lors du contre-examen des témoins par l’avocat du Mrap, et durant sa plaidoirie. Et je tenais fort à exprimer la teneur de ces notes, c’est-à-dire mon indignation et ma protestation. « Le prévenu a transformé le tribunal en tribune », écrivait le lendemain Jérôme Dupuis, dans L’Express : « Et l’on a alors assisté à ce spectacle stupéfiant d’un accusé faisant publiquement le procès de l’avocat qui le poursuivait ! [...] Le tribunal en est resté coi. »

    Sur le moment, toutefois, je n’étais parvenu qu’à demi, dans ma véhémence ulcérée, à débiter ce que j’estimais avoir à déclarer. En voici la version restituée et, je l’espère, améliorée. "

     

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  • En attendant que les Verts deviennent écologistes...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à l'écologie, une pensée de la nature qui n'a rien à voir avec l'idéologie libérale-libertaire des bobos verts...

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    En attendant que les Verts deviennent écologistes...

    À l’origine, l’écologie était plutôt de droite. Elle campe aujourd’hui à gauche, voire à la gauche de la gauche. Comment expliquer ce glissement de terrain ?

    Avant d’être une idéologie, l’écologie est d’abord une science, fondée en 1859 par le naturaliste allemand Ernst Haeckel pour étudier les relations entre les êtres vivants et leur milieu naturel. La notion d’« écosystème » a été créée en 1935 par l’Anglais Arthur Tansley. En tant que préoccupation politique, l’apparition de l’écologisme est beaucoup plus tardive. Il a d’abord fleuri à droite, car la droite n’a jamais été fâchée avec la notion de « nature ». Laquelle ne s’est développée à gauche qu’à partir d’une mise en cause de l’idéal productiviste héritée de la pensée des Lumières. Aujourd’hui, on peut dire que l’écologie est à la fois conservatrice et révolutionnaire : conservatrice parce qu’elle vise à préserver des équilibres naturels menacés, révolutionnaire parce que cette préservation implique une rupture radicale avec le modèle de « développement » dominant.

    L’ampleur du problème peut être difficilement contestée. Au-delà des polémiques stériles sur les causes, anthropiques ou non, du réchauffement climatique, la réalité est là : pollutions systématiques des paysages et des nappes phréatiques, fonte des banquises, déforestation de l’Amazonie, continents de déchets dérivant sur des océans de plus en plus acides, poissons nourris aux œstrogènes et aux matières plastiques, extinction des espèces, destruction de la chaîne alimentaire, etc. Il faut être d’une extraordinaire inconscience pour ne pas voir que la Terre devient une immense poubelle, et que c’est là une menace gravissime pour l’avenir.

    On a longtemps cru que les réserves naturelles étaient inépuisables et gratuites. Elles n’étaient ni l’un ni l’autre. Les combustibles fossiles représentent plus de 80 % de l’approvisionnement énergétique de l’humanité. Or, le pétrole est en passe d’atteindre le « pic » au-delà duquel il ne pourra plus être extrait qu’à rendement décroissant, tandis que la demande ne cesse d’augmenter (elle sera, en 2035, de cinq milliards de tonnes par jour). Autrement dit, il en faudra toujours plus et il y en aura toujours moins, ce qui se traduira par une explosion des prix. La moitié seulement du pétrole étant disponible à l’achat par les pays qui n’en ont pas, une baisse de 20 % de la production dans vingt ans, conjuguée avec l’augmentation de la consommation intérieure des pays producteurs, se traduira mécaniquement par une diminution de 50 % de la part disponible pour les pays non producteurs, à commencer par la France, dont la facture énergétique est déjà de l’ordre de grandeur du déficit de sa balance commerciale. Compte tenu de la relation étroite existant entre la consommation d’énergie fossile et l’activité économique, c’est là un redoutable défi. D’autant que le « développement durable » ne fait que reculer les échéances et que les énergies dites renouvelables (éolienne, photovoltaïque, etc.) sont absolument incapables de prendre le relais.

    La vérité est que, la Terre étant un espace fini, elle ne peut être le théâtre d’une croissance matérielle infinie : les arbres ne montent pas jusqu’au ciel ! Et, n’en déplaise aux défenseurs de la « vie », il en va de même de la population, qui a déjà quadruplé au XXe siècle et augmente aujourd’hui d’un million d’habitants tous les quatre jours et demi, ce qui devrait nous faire passer de 7,2 milliards de bipèdes à plus de 11 milliards en 2100. Si l’on raisonne en termes d’« empreinte écologique », laquelle est égale au nombre d’habitants multiplié par la demande en ressources et en énergie, les États-Unis sont d’ailleurs actuellement le pays le plus peuplé de la planète…

    Vous avez consacré un livre à la décroissance. Pourquoi ce sujet fondamental n’est-il jamais évoqué par les Verts ? La politique d’immigration massive relève aussi de l’écologie humaine, mais là, encore, les Verts n’abordent jamais la question…

    Parce que les Verts, contrairement à ce qu’ils prétendent, n’ont que des préoccupations écologiques tout à fait cosmétiques. Ce sont plutôt des libéraux-libertaires, souvent de simples gauchistes ayant viré bobos. Il ne vous aura pas échappé que leurs prises de position en faveur du mariage homosexuel, de la légalisation des drogues douces, de la suppression des « stéréotypes de genre » et de toute barrière à l’immigration n’ont qu’un rapport pour le moins lointain avec l’écologie. Leur opportunisme contredit en outre leurs convictions affichées, puisqu’ils ont depuis longtemps choisi de devenir la roue de secours du Parti socialiste, qui est traditionnellement un parti productiviste. Ils apparaissent par là incapables de prendre leurs distances vis-à-vis de l’idéologie du progrès, qui est à l’origine même du saccage de l’environnement. Yves Cochet a toutefois eu le mérite de s’intéresser sérieusement à la décroissance. Et, tout récemment, José Bové a fait scandale chez ses amis en déclarant, à propos de la PMA, qu’il ne voyait pas de raison d’admettre en matière de procréation humaine des manipulations qu’il refuse pour le maïs transgénique. Soit on respecte la nature, soit on ne la respecte pas. Bové, il est vrai, est un disciple de ces deux grands précurseurs de l’écologisme que furent Jacques Ellul et Bernard Charbonneau. La plupart de ses amis, au contraire, n’ont aucune culture en matière de philosophie de l’écologie (qui s’est surtout développée en Allemagne et aux États-Unis). Mais il ne faut pas oublier non plus que les Verts sont loin de représenter la totalité de la scène écologiste française. Il y a aussi le Mouvement écologiste indépendant d’Antoine Waechter et les membres des associations de protection de la nature fidèles à l’esprit de ce grand naturaliste que fut Robert Hainard.

    À en croire toutes les traditions, la nature est un legs divin dont l’homme est le jardinier. Mais pour certains écologistes, il y a parfois divinisation de la nature et diabolisation de l’homme. Cette proposition manichéenne peut également s’inverser. Qui dit vrai, qui dit faux ?

    Ce qu’il s’agit surtout de comprendre, c’est que la nature n’est pas le simple décor de notre existence, mais la condition systémique du maintien même de la vie. Elle a donc une valeur intrinsèque, indépendante de l’intérêt qu’elle peut présenter pour nous. Il est dit dans la Bible que l’homme doit « soumettre » la nature (Gen. 1, 26). Un pas supplémentaire est franchi avec Descartes, selon qui nous devons nous rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature » : la nature, rendue muette, devient une chose à exploiter, un objet à arraisonner. Chez les anciens Grecs, au contraire, le respect du cosmos allait de pair avec le refus de la démesure (hybris) ; le rapport de l’homme à la nature était un rapport de partenariat, ou plutôt de co-appartenance. C’est ce rapport qu’il faut retrouver.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 1er juin 2014)

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