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  • Le Manuel de l'Hérétique

     Les éditions du Retour aux sources viennent de publier le Manuel de L'hérétique, une vigoureuse charge contre le politiquement correct écrite par Paul Dautrans. Il est possible d'en consulter un extrait ici

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    "Le Manuel de l'Hérétique est un livre qui mettra en colère absolument tous les cons. Et eux seulement. Ce livre vous permet d'ailleurs de tester vos relations. Offrez-leur le Manuel. S'ils n'aiment pas, c'est que ce sont des cons. Le Manuel de l'Hérétique ose dire ce que tout le monde sait, mais que les cons refusent d'entendre. Que l'antiracisme est une tartufferie. Que le féminisme est une préciosité puritaine. Que le politiquement correct, c'est juste le nouveau nom de l'Inquisition. Le Manuel de l'Hérétique vous donne même le mode d'emploi pour le prouver dans les dîners en ville. Ne manquez pas le Manuel de l'Hérétique. Vous saviez déjà que les bien pensants vous prenaient pour un con. Mais après avoir lu ce bouquin, vous saurez comment leur donner tort."

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  • La face cachée de l'immigration

    Nous reproduisons ici un texte de Marianne2.fr consacré au livre de Michèle Tribalat, intitulé Les Yeux grands fermés (cf. notre note du 23 mars 2010).

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    Michelle Tribalat dévoile une face cachée de l'immigration

    Dans Les yeux grands fermés, la démographe Michèle Tribalat pourfend la bien-pensance de rigueur en matière d'immigration: statistiques, mensongères, refus de considérer le coût de l’immigration, absence des débats. L’auteur s'inquiète de l'aveuglement complice des pouvoirs publics.

    Le livre aurait pu s’appeler La face cachée de l’immigration. Celle que la France ne veut pas voir sous des prétextes aussi bienveillants que fallacieux.

    « Le modèle français » assimilationniste s’effondre sous nos yeux, et le pays s’interdit les analyses et débats scientifiques qui permettraient de regarder cette France en voie de « désintégration » en face.

    Directrice de recherche à l’Institut national des études démographiques, et spécialiste de l'immigration, Michèle Tribalat tente de pallier cette lacune. La France ne dispose que des chiffres sur les entrées d’étrangers en provenance de pays n’appartenant pas à l’espace économique européen ou encore le solde migratoire qui indique la différence entre les entrants et les sortants, sans prise en compte de la nationalité.

    Des statistiques au « doigt mouillé » selon la démographe mais surtout des statistiques politiquement convenables  puisqu’elles interdisent toute discussion sur le sujet du coût de l’immigration, le développement des mariages mixtes d’où « une ignorance généralisée et des difficultés à imaginer les politiques efficaces ».
    Le syndrome orwellien « qui consiste soit à présenter sous un jour favorable des faits qui dérangent, soit à les dissimuler, soit à incriminer le porteur de mauvaises nouvelles ».

    Le migrant, prototype de l'homme mondialisé

    Michèle Tribalat donne des chiffres. Par exemple ceux des mariages célébrés à l’étranger qui échappent aux statistiques, et qui ces dernières années ont fortement progressé. Dans 56% des cas, ils aboutissent à une régularisation en France. Elle relativise l’apport des populations immigrées sur la fécondité ou le rajeunissement de la fécondation française. « Le coup de jeune est suspendu à la perpétuation de cette immigration et au fil du temps, les filles d’immigrées se trouvent en position d’avoir des enfants mais pas plus que les autres Françaises ».

    Suit une avalanche de chiffres. En 1999, en France, 14 millions de personnes étaient d’origine étrangère soit un quart de la population pour majorité originaires d’Europe du sud (5,2 millions) contre 3 millions d’origine maghrébine.
    En Ile de France, la proportion des populations d’origine étrangère est passée de 16% à 37% entre 1968 et 2005.
    A Blois, un tiers des jeunes sont d'origine étrangère, alors qu'ils n'étaient qu'un sur vingt à la fin des années 60 ; à Grigny, dans l'Essonne, 31 % des jeunes sont d'origine subsaharienne, soit trois fois plus qu'en 1990, ce qui constitue le record de France.

    Les phénomènes de « concentration » s’additionnent. Ainsi la ségrégation sociale s’ajoute à la ségrégation ethnique. Dans le 18è arrondissement 37% des jeunes sont d’origine maghrébine, subsaharienne ou turque et 62% de leurs voisins sont de même origine. Autant de symptômes du déclin de la mixité que Michèle Tribalat assimile à des « stratégies d’évitement ». Un constat, qui impose la nécessité impérieuse de recourir à des données qualitatives : « Elles ont des implications politiques évidentes. Nul doute que les écoles où les petits camarades d’origine française se font rares nécessitent des investissements particuliers ».  

    Sur un plan plus politique, Michèle Tribalat tente de démontrer comment les législations européennes, l’idéologie « droitdelhommiste », l’intrusion du pouvoir juridique et les fantasmes de gouvernance mondiale ont -presque- réduit à néant la marge de manœuvre migratoire française. « Puisque le migrant est le prototype du monde qui vient, il faut une instance supranationale qui s’ajuste à l’univers mondialisé du migrant ». C’est la soupe experte qu’on nous sert.   
    Autre cible, le climat idéologique dans lequel s'élaborent les discours sur l'immigration à partir des sondages sur le racisme commandés par la Commission nationale consultative des droits de l'homme.

    L'immigration comme symptôme d'une société en voie de désintégration

    Un conte de fée global que rien ne doit venir contester et surtout pas la statistique. Se basant sur des études britanniques, la démographe minimise l’argument selon lequel les immigrés sont indispensables à nos économies car « ils exerceraient les emplois que les natifs ne veulent pas faire ». Dans les années 2000, l’afflux massif d’immigrés en Angleterre n’a pas réduit le nombre d’emplois souffrant de pénuries. Il est resté voisin de 600.000 car l’immigration accroît à la fois la demande et l’offre de travail. La France s’interdit toute étude de ce type.

    Salutaire à bien des égards, le livre de Tribalat a les défauts de ses qualités, une approche trop scientifique du sujet. Et c’est chez Baudrillard dans un texte intitulé « Nique ta mère » (1) que l’on trouvera un début d’explication, aussi lumineux que dérangeant, de cet aveuglement : « L’immigration et ses problèmes ne sont que les symptômes de la dissociation de notre société aux prises avec elle-même. La vérité inacceptable est là : c’est nous qui n’intégrons même plus nos propres valeurs et, du coup, faute de les assumer, il ne nous reste plus qu’à les refiler aux autres de gré ou de force. Une bonne part de la population se vit ainsi, culturellement et politiquement, comme immigrée dans son propre pays, qui ne peut même plus lui offrir une définition de sa propre appartenance nationale. Cette société doit affronter une épreuve bien plus terrible que celle de forces adverses : celle de sa propre absence, de sa perte de réalité, telle qu’elle n’aura bientôt plus d’autre définition que celle des corps étrangers qui hantent sa périphérie, de ceux qu’elle a expulsés et qui, maintenant, l’expulsent d’elle-même, mais dont l’interpellation violente à la fois révèle ce qui se défait en elle et réveille une sorte de prise de conscience. Si elle réussissait à les intégrer, elle cesserait définitivement d’exister à ses propres yeux ».

    Régis Soubrouillard (Marianne2.fr, 29 mars 2010)
    (1) Note de Métapo infos : cet excellent texte de Jean Baudrillard est disponible ici.
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  • Eloge du carburateur !

    Avec Eloge du carburateur - Essai sur le sens et la valeur du travail, publié par les éditions La Découverte, le mécanicien-philosophe Matthew B. Crawford se livre à une réhabilitation du travail artisanal et concret. Pour la très bien-pensante revue Books, "il est aussi à l'unisson [...] d'un mouvement de défense du local contre le global, du petit contre le gros, du lent contre le rapide qui n'est pas dénué d'accents réactionnaires. [...] la nostalgie du monde d'hier flirte avec celle du bon vieux machisme du travail d'autrefois". Voilà qui peut mériter le détour !

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    « La génération actuelle de révolutionnaires du management s'emploie à inculquer de force la flexibilité aux salariés et considère l'éthos artisanal comme un obstacle à éliminer. On lui préfère de loin l'exemple du consultant en gestion, vibrionnant d'une tâche à l'autre et fier de ne posséder aucune expertise spécifique. Tout comme le consommateur idéal, le consultant en gestion projette une image de liberté triomphante au regard de laquelle les métiers manuels passent volontiers pour misérables et étriqués. Imaginez à côté le plombier accroupi sous l'évier, la raie des fesses à l'air. »

    Matthew B. Crawford était un brillant universitaire, bien payé pour travailler dans un think-tank à Washington. Au bout de quelques mois, déprimé, il démissionne pour ouvrir... un atelier de réparation de motos. À partir du récit de son étonnante reconversion professionnelle, il livre dans cet ouvrage intelligent et drôle l'une des réflexions les plus fines sur le sens et la valeur du travail dans les sociétés occidentales.
    Mêlant anecdotes, récit, et réflexions philosophiques et sociologiques, il montre que ce « travail intellectuel », dont on nous rebat les oreilles depuis que nous sommes entrés dans l'« économie du savoir », se révèle pauvre et déresponsabilisant. De manière très fine, à l'inverse, il restitue l'expérience de ceux qui, comme lui, s'emploient à fabriquer ou à réparer des objets - ce qu'on ne fait plus guère dans un monde où l'on ne sait plus rien faire d'autre qu'acheter, jeter et remplacer. Il montre que le travail manuel peut même se révéler beaucoup plus captivant d'un point de vue intellectuel que tous les nouveaux emplois de l'«économie du savoir ».

    « Retour aux fondamentaux, donc. La caisse du moteur est fêlée, on voit le carburateur. Il est temps de tout démonter et de mettre les mains dans le cambouis... »

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  • Football païen !

    "Alors avec l'entrée dans le stade commence l'apothéose. Le terrain fait figure d'arène, d'enceinte sacrée. Un destin véritable se joue sous nos yeux, ouvert, entre deux équipes de champions que l'on s'est choisi : l'avenir se décide en deux mi-temps, qui rangeront les uns dans la honte des vaincus, les autres dans la gloire des vainqueurs. Le stade est un réceptacle populaire où l'on peut voir surgir l'ineffable. L'être biologique isolé est pris dans l'exaltation des spectateurs plus ou moins entassés : l'émotion est là du début à la fin dans un jeu qui opère sur le mode constant de l'intensité maximale. L'investissement est total : pas question de regarder du bout des yeux, il faut chanter, crier, trépigner, exploser de joie, de tristesse ou de colère. Le stade étant, surtout en Europe, un des derniers endroits d'émotion collective active devant un destin qui n'est pas joué d'avance, on mesure sans peine tout ce qui peut s'y investir."

    Cercle Héraclite, La civilisation du football, in Eléments n°59, été 1986 

    La dimension païenne du match de football vécu dans le stade par les supporters, c'est le sujet de Dans les tribunes, un ouvrage de Jean-françois Pradeau, professeur de philosophie à l'université de Lyon III et spécialiste de Platon, que les éditions Les Belles Lettres doivent publier début mai.  

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    "Le football est le sport le plus pratiqué au monde. Il est aussi et surtout le plus commenté, le plus observé et le plus regardé. Chaque semaine, en France comme ailleurs, des centaines de milliers de supporters viennent peupler les tribunes des stades pour encourager leur équipe, chanter, danser, crier, deux heures durant. Dans les tribunes est une réflexion sur la vie des tribunes, sur ce qui s'y dit et s’y fait, sur la manière dont on y chante et on y danse. Une réflexion qui part du principe qu’en dénonçant souvent la violence ou la bêtise des supporters, on ne comprend rien à la célébration très particulière qui se déroule dans les tribunes et qui est l’une des particularités du football. Une célébration qui mêle l’amour et le savoir.
    Car dans les tribunes des matchs de football, la cérémonie qui se déroule a bien quelque chose de sacré. Non pas qu’elle ressemble à une messe, mais parce que ceux qui s’y rendent accomplissent en son sein un rituel dont l’issue est à chaque fois une véritable révélation, ce que les anciens Grecs appelaient une « apocalypse » : une danse et une transe collectives à la faveur desquelles les hommes et les dieux se rencontrent. Les tribunes sont aujourd’hui l’équivalent de ce qu’étaient dans l’Antiquité les cultes à mystère.
    Il fallait réunir le supporter et l’antiquisant pour le comprendre."
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  • Michel Audiard romancier

    Les éditions Denoël rééditeront début juin le roman de Michel Audiard, intitulé La nuit, le jour et toutes les autres nuits, initialement publié en 1978. Nous reproduisons ici un article qu'Olivier Maison avait consacré à ce livre dans l'hebdomadaire Marianne en 1998.

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    La nuit, tous les cous sont gris
     
    Michel Audiard est un dialoguiste hors pair. C'est entendu. Il a aussi écrit un roman d'anthologie: La Nuit, le jour et toutes les autres nuits (1). C'est moins connu. Le Audiard romancier mérite pourtant qu'on s'y arrête, même si la renommée des oeuvres de ce La Rochefoucauld des faubourgs ne dépasse pas le cercle des initiés: «Mes projets, déclarait-il (2), continuer d'écrire un genre de films que tout le monde va voir et un genre de livres que personne ne lit. C'est étudié pour.» Qui a vu les films d'Audiard avance cependant en terres familières dans ses romans où il «usine dans le sarcasme». On y retrouve la saillie virile, le raccourci métaphorique, la périphrase décapante. Mais la référence au dialoguiste fait de l'ombre au romancier. Ce stakhanoviste du dialogue ciselé prenait son temps avec les romans, jusqu'à réécrire cinq fois les mêmes pages. Lui qui pouvait finir un dialogue entre deux parties de boules...


    Au cinéma, il écrivait sur commande, pour des acteurs qu'il connaissait. Il s'imprégnait de leurs mimiques, de leur phrasé. Voulait les rencontrer avant de les faire parler. Quitte à tout réécrire au cas où le casting changeait. «Pour Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages, raconte André Pousse, l'ami des débuts, l'intime, une actrice lui avait fait faux bond. Je lui ai proposé Marlène Jobert qui débutait à l'époque. Il lui a fixé rendez-vous et suite à cette rencontre, il a totalement réécrit son rôle.»


    Mais pour ses derniers livres, c'est avec sa jeunesse que Michel Audiard avait rendez-vous. Celle de l'insouciance, malgré les putasseries de la guerre. Cette drôle d'époque qui était l'occasion de drôles de rencontres. Le P'tit Cheval de retour, que Julliard a la bonne idée de rééditer, et la Nuit, le jour et toutes les autres nuits sont ses deux derniers romans largement autobiographiques. Les deux plus aboutis aussi. Ils constituent un diptyque sur deux périodes troubles de notre Histoire: la débâcle et la Libération. Dans le premier, Audiard force le trait pour rappeler que la nuit, tous les cons sont gris et surtout pas très résistants. Que les réseaux de contrebande furent plus rapides à s'installer que ceux de la Résistance. Il exécrait ceux qui, à la Libération, tournèrent francisques dès que le vent changea de direction. Ces «Atrides de pissotières» ne voulaient rien perdre de la grande braderie de la veulerie.


    Trois ans séparent l'écriture de ces deux derniers romans. Mais, entre les deux, une tragédie: une voiture jaune, conduite par son fils de 26 ans, «le petit garçon» comme il l'appelle pudiquement, s'écrase sur la pile d'un pont de l'autoroute du Sud, à quelques kilomètres de Dourdan où son père l'attendait. Lui, dont le dernier film s'intitule On ne meurt que deux fois, est mort sans doute la première fois ce jour-là.


    Les tribulations picaresques du jeune Audiard dans le P'tit Cheval se sont transformées en errance dans la Nuit, le jour et toutes les autres nuits. Et le cynisme de circonstance en un cri strident. Les «z-héros», dont l'unique obsession était de se ravitailler, deviennent soudain des cloportes qu'il veut voir engloutir. Une écriture crépusculaire, jusque dans les rares pages consacrées à son fils mais qui irradient toutes les autres: les phrases commencent, douloureuses, pour s'achever par des points de suspension, par des silences. Dans la nuit... la verve est devenue assassine: l'incorrigible enfant de choeur du P'tit Cheval est devenu un chevalier de l'Apocalypse. Il appelle de ses voeux, au début de la Nuit, le jour et toutes les autres nuits, «l'aube enchanteresse où la fusée porteuse larguera l'ogive qui piquera, dans un hululement de chouette hystérique, sur quatre milliards cinq cents millions d'enfoirés». Ce roman, qui fut salué par les critiques le plus réfractaires, marque une rupture. Audiard sort de son rôle d'amuseur. Il renonce aux facilités de son talent pour devenir un grand écrivain. L'insouciance a disparu, mais ses souvenirs le hantent. Audiard s'y enfonce avec obstination, à peine perturbé par les figures dérisoires du présent qui l'arrachent à ses rêveries. Les rares personnages qui provoquent encore sa compassion sont des épaves de la vie, échouées sur un trottoir ou derrière un comptoir, poussées là par les ressacs de l'alcool.


    «Aucun sujet ne justifie qu'on s'emmerde indéfiniment dessus, écrivait Audiard. Ou alors c'est un sujet à vous. Mais dans ce cas, je serais beaucoup plus tenté d'écrire un livre.» Et pourtant, la Nuit, le jour... fut son dernier roman. Pourquoi cet homme si cultivé, qui soulevait sa casquette à la seule évocation de Céline ou d'Antoine Blondin, n'a pas écrit davantage ? Pourquoi ne continua-t-il pas son oeuvre après le succès de son dernier roman ? La réponse est un joyau de banalité: parce qu'il n'en a pas eu le temps ! «Le cinéma est un piège, résume Alphonse Boudard. Il a écrit des livres qui n'ont pas marché, puis a vivoté grâce au cinéma avant qu'il lui apporte la reconnaissance mais aussi l'argent.» Et Audiard en avait besoin: cet homme généreux fut victime de ses largesses... et des bassesses du fisc. «Quand on entrait dans son bureau, se souvient André Pousse, il y avait deux piles: les scenarii qu'il travaillait, et ceux qu'il réécrivait. Au noir.» Pour donner un peu de consistance à des textes insignifiants et pour calmer les ardeurs des impôts.


    «Hors des cimetières, les jours sont vides»

    Reste la légende rimbaldienne à la mode des faubourgs. L'alchimie qui transfigure la tragédie en une écriture sublime le temps d'un livre. Pour Boudard, son dernier roman était «un point final», une oeuvre testamentaire. André Pousse n'est pas loin de partager ce point de vue. L'homme brisé qui a dit ce qu'il avait à dire et préfère se réfugier dans ses souvenirs, vers le parc Montsouris de son enfance. L'Abyssinie d'Audiard: «Hors des cimetières, les jours sont vides», écrivait-il.


    Il y a sans doute une part de vrai dans cette légende, mais la vérité est ailleurs. Car cet homme secret, qui parlait peu de ce qu'il écrivait, même à ses proches, se consacrait de plus en plus à la littérature. Il mettait d'ailleurs la dernière main à un manuscrit avant d'être fauché brutalement par la maladie à 65 ans. Juste une question de temps... Lui qui n'était pas homme à cultiver le regret nous en laisse quelques-uns. Mais le p'tit Audiard est de retour. Faites passer...
     
     
    Olivier Maison (Marianne, 2 février 1998, disponible sur Marianne2.fr)

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  • Tout sur Wagner !

    Les éditions Acte sudviennent de publier un monumental Dictionnaire encyclopédique Wagner. Le cas Wagner est abordé sous tous les angles : l'homme, l'oeuvre, les interprètes, l'idéologie, la critique, etc...
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    "Depuis Charles Baudelaire, qui lui écrit : "Je vous dois la plus grande jouissance musicale que j'aie jamais éprouvée", jusqu'à Pascal Quignard, qui avance que "la cour du tribunal de Nuremberg aurait dû demander de faire battre en effigie la figure de Richard Wagner, une fois l'an, dans toutes les rues des cités allemandes", aucun compositeur n'a suscité autant d'engouements ni autant de réticences que celui de L'Anneau du Nibelung, de Tristan et Isolde ou de ParsifaL Aucun, non plus, n'a exercé une telle influence, ni été à l'origine de tels accaparements - au point que son nom ait été dérivé en mouvement, le "wagnérisme", qui rend compte à la fois de la somme des propositions formulées par lui dans les domaines les plus divers, mais aussi, via la réussite éclatante de son oeuvre, des échos multiples que son nom et ses créations ont pu provoquer à travers le monde entier. Montrer à quel point, pour reprendre le mot visionnaire de Nietzsche, "Wagner résume à lui seul la modernité", tant dans ses composantes les plus légères que dans ses manifestations les plus graves, tel est le projet de ce Dictionnaire encyclopédique Wagner, dans lequel les auteurs ont également souhaité, autant que possible, mettre en oeuvre le précepte de Thomas Mann : "La passion est lucide ou, sinon, ne mérite pas son nom." Cet ouvrage, d'une ampleur et d'une ambition inédites, réunit une trentaine des meilleurs spécialistes de Wagner et du wagnérisme, et présente l'homme, l'oeuvre et sa postérité en quelque mille quatre cents entrées."

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