Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son site personnel et consacré aux trois questions auxquelles l'Europe doit impérativement se confronter sous peine d'impuissance stratégique : celle du Brexit et de sa véritable signification, celle de l'Eurasie et celle des Etats-Unis...
Économiste de formation et député européen, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Il a également publié un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).
L'Europe en tant que cible
Pendant que la mécanique à produire de la règle, de la norme et du règlement fonctionne à plein régime au sein de l’Union européenne, l’Europe est en proie à une guerre qui ne dit pas son nom, livrée par des ennemis qui ne disent pas leur nom et que nul en son sein n’ose désigner.
Pour que la boussole stratégique ait quelque chance d’être autre chose qu’une machine à cacher le réel, mieux vaudrait sortir du non-dit et regarder en face trois réalités éclatantes.
D’abord, le Brexit. Le choix incontestable de sortir de l’Union européenne décidée par les Britanniques à une nette majorité à l’occasion d’un referendum marqué par une très forte participation n’a pas été vu pour ce qu’il était et pour ce qu’il entraînait. Ce qu’il était ? Le choix du grand large, le choix d’une puissance maritime rejoignant les États-Unis dans la défiance à l’égard d’un continent qui pourrait disputer aux Anglo-saxons la suprématie mondiale. Ce qu’il entraînait ? La mobilisation de la diplomatie et des services britanniques contre une Union européenne qu’après l’avoir quittée, après s’être jugée mal traitée par les négociateurs européens, la Grande-Bretagne n’a aucune raison de ménager.
Dans les Balkans comme en Ukraine, en mer Baltique comme dans l’Indo-Pacifique, en Afrique subsaharienne comme aux Proche et Moyen Orients, nous commençons seulement à voir les effets d’un jeu britannique qui retrouve avec bonheur ses constantes ; diviser pour régner, semer les graines de la discorde et de la guerre à l’extérieur pour avoir la paix chez soi, confronter les Unions bricolées à leur inconsistance et à leur faiblesse existentielle. Inutile d’ajouter que l’Union dans ses dérives prête le flanc aux opérations britanniques !
Ensuite, l’Eurasie. L’avertissement de Mackinder est dans toutes les consciences américaines et britanniques ; qui contrôle l’océan de terre qu’est l’Eurasie contrôle le monde. Chacun connaît la constante de la politique britannique à l’égard du continent ; semer la division et la discorde pour que jamais aucune puissance terrestre européenne ne puisse menacer la suprématie britannique sur les mers ; les familiers de la thèse de doctorat de Kissinger se rappelleront que c’est à une science consommée de l’équilibre européen que Metternich et Castelreagh, avec l’aimable appui de Talleyrand, doivent de rétablir très vite la France de 1815 dans l’intégrité de son territoire afin de prévenir une suprématie de la Russie tsariste incontrôlable — une science qui fera totalement défaut à Woodrow Wilson et aux Alliés quand ils imposeront à l’Allemagne une paix introuvable en 1918.
Moins nombreux sans doute sont ceux qui distinguent les forces à l’œuvre. Et chacun devrait voir que la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne a changé le jeu, ce que l’alliance Aukus signifie — pas une affaire de sous-marins, une affaire de puissance dominatrice dont l’Europe est exclue. Ajoutons cette conviction rappelée par Kissinger ; un système ternaire est par nature instable, tôt ou tard les « non -alignés » doivent choisir leur camp. Dans l’affrontement déjà en cours entre l’hyperpuissance américaine fondée sur l’attractivité unique d’un modèle de société qui promettait à chacun d’avoir toutes ses chances, et un « rêve chinois » qui prend une consistance imprévue et largement sous-estimée en Europe, Russie comme Europe sont les variables d’ajustement que ne sont pas l’Afrique, l’Amérique latine ou même l’Inde.
Tout le jeu anglo-américain consiste à éviter l’émergence d’une Europe libre comme troisième puissance mondiale, une place qui lui reviendrait à bien des égards (à l’exception du militaire), tout en s’assurant que jamais l’Europe ne puisse lier son destin à l’Eurasie et à son indépendance. Cette position suit le mot d’ordre du premier patron de l’OTAN, Lord Jenkins ; « tenir l’Allemagne en bas et la Russie dehors ». Elle est aussi justifiée par l’attitude de la majorité des pays européens, fort heureux d’avoir financé un luxe social sans équivalent dans le monde en faisant payer leur sécurité extérieure par les États-Unis, et en abandonnant le soin d’y veiller à l’OTAN (la France représentant une partielle et remarquable exception).
Enfin, les États-Unis. Tout citoyen d’une Nation européenne sait ce qu’il doit aux États-Unis — ou devrait savoir qu’il leur doit bien moins la victoire sur le nazisme, remportée par la Russie soviétique au prix d’inconcevables sacrifices, que la libération de l’Europe de l’Est du joug soviétique, provoquée par une pression stratégique intense aboutissant à l’explosion interne du régime. Sans guerre, faut-il rappeler à ceux qui s’obstinent à voir dans la Russie une puissance belliqueuse ; un Empire qui se dissout sans conflit est une exception dans l’histoire trop peu signalée. Tout Européen doit aussi savoir que pour l’Europe notamment, les États-Unis ont été une puissance d’ordre et de progrès, maître pendant cinquante ans (jusqu’au bombardements de la Serbie) de la paix sur un continent recru de guerres civiles.
Mais tout citoyen européen devrait aussi savoir que le moralisme dévoyé qui continue de dominer la posture stratégique américaine — nous le Bien, les autres, le Mal, revu et corrigé par le mouvement LGBT, l’idéologie « Woke » et le racialisme — ne laisse que peu de place au réalisme, à des alliances entre égaux, ou à la définition d’ententes partielles et d’accords limités. « Vous êtes avec nous, ou vous êtes contre nous » ; l’oukaze de Georges Bush jr exprime une position constante de la diplomatie américaine dont les Européens devraient tirer toutes les conséquences ; les États-Unis n’ont pas d’alliés, ils n’acceptent que des supplétifs — ou des mercenaires.
A l’exception incertaine de la Grande-Bretagne, les pays européens qui se reposent sur l’alliance américaine ne doivent pas s’y tromper ; ils peuvent être requis à tout moment de s’engager dans des guerres qui ne sont pas les leurs, pour des enjeux qui ne sont pas les leurs, au nom de choix qui ne sont pas les leurs, et d’ailleurs qu’ils ne comprennent pas. Et ils sont instrumentalisés par des campagnes de désinformation d’une exceptionnelle violence notamment contre la Russie et désormais contre la Chine, destinée à faire oublier cette réalité ; sur les cinquante ans écoulés depuis la décision de Nixon de suspendre la convertibilité du dollar en or, le plus constant adversaire de l’indépendance européenne et de l’avènement d’une Europe puissance d’équilibre dans un monde multipolaire, aura été les États-Unis, malgré, ou en raison même de la dépendance consentie à leur égard.
S’il est un thème qui sonne juste dans le discours d’Emmanuel Macron, c’est celui de l’autonomie européenne, au prix d’un effort de défense dont chacun voit qu’il s’inscrit en dehors de l’OTAN — mais un thème qui résonne dans le vide, aucun des États membres de l’Union ne le reprenant à son compte.
Ces trois facteurs déterminent la situation actuelle ; l’Union européenne est attaquée de l’extérieur. Ceux qui l’attaquent pour la diviser et l’affaiblir sont ses alliés désignés qui entendent la ranger à leurs côtés dans la lutte naissante pour un nouveau partage du monde. La lecture la plus vraisemblable de l’épisode ukrainien est simple ; provoquer la Russie en multipliant les bases américaines à ses frontières immédiates, et en ignorant au nom de grands principes sa légitime préoccupation de sécurité (principe de liberté des alliances et d’immuabilité des frontières, au mépris en Crimée et dans le Donbass ou à Donetzk de la volonté des peuples) a d’abord pour effet d’assurer la dépendance stratégique des pays d’Europe, une dépendance marquée aussi bien par les achats démesurés au complexe militaro-industriel américain que par l’absence totale de sens critique à l’encontre des manipulations de l’information — allant jusqu’à reprocher à la Russie de faire manœuvrer ses troupes sur son propre territoire, mais ignorant la présence coloniale de troupes américaines en Europe !
Combien de collaborateurs de l’occupation américaine au sein du Parlement européen ? Combien s’empressent de saper les volontés françaises d’autonomie affirmées dans la PFUE au nom des soumissions confortables au parti de l’étranger ?
Il est clair que l’Union européenne est la grande perdante de l’affaire ukrainienne. Elle en sort marginalisée, dépendante, et apeurée. Il est clair que, malgré les réserves allemandes et françaises, un suivisme européen béat a dégradé les conditions du dialogue stratégique entre la Russie et les pays de l’Union européenne. Et des pays ont accepté les bases américaines et les systèmes d’armes américains qu’ils refusaient jusque là, l’exemple de la Bulgarie parlant de lui-même !
Comme il est clair que les tensions régionales réveillées à cette occasion, y compris avec la Serbie, la Bosnie et Républika Srpska ou avec l’importation de djihadistes de Syrie vers les foyers de crise européenne préparent déjà les opérations de déstabilisation qui permettront de couper les « Routes de la Soie » et de réaliser ce « containment » de la Chine qui, sous prétexte de « conditionnalité », est l’obsession actuelle des « puissances de la mer » pour diviser, opposer et affaiblir l’Europe.
L’Union européenne est sur le reculoir. La haute prétention du Haut représentant, Josep Borrell — représentant de quoi ? — ne fera pas longtemps illusion. En Europe comme en Afrique, aux Moyen et Proche-Orient comme en Asie, l’Union européenne réalise la sentence de Kant ; elle a les mains propres, mais elle n’a pas de mains ! Et répond en écho la question de Staline ; l’Union européenne, combien de divisions ?
Que ce soit aux Balkans ou dans le Donbass, la Grande-Bretagne et les États-Unis n’auront aucun mal à provoquer les conflits locaux qui feront éclater l’inconsistance stratégique de l’Union. Pour améliorer sa situation, elle doit au plus vite intégrer les conséquences géopolitiques du Brexit, reconnaître sa condition continentale et eurasiatique, accepter qu’à la fois le « toujours plus d’Union » et le bénéfice de l’adhésion à l’Union ne vont plus de soi. Elle doit plus encore reconnaître que l’intérêt national ne commande plus l’adhésion à l’Union comme par le passé. Aujourd’hui, pour nombre de pays et pas seulement à l’Est, entre la sujétion à une Union intrusive et punitive, et la sécurité fournie à bas prix par les États-Unis, le calcul est vite fait !
D’autant que le Brexit change la stature de l’Union, et son intérêt. D’abord parce que la France demeure la seule puissance dont la diplomatie est mondiale et l’empreinte présente sur cinq continents et quatre océans — oublions même sa force nucléaire. La capacité d’intelligence du monde dont peut faire preuve l’Union n’en sort pas grandie. Le départ de la Grande Bretagne prive l’Union de bien plus qu’un État membre de 60 millions d’habitants ; d’une conscience du monde et d’une présence au monde.
Est-ce un hasard si les accords de coopération militaire de Lancaster House ont laissé plus de bons souvenirs à nos armées que les accords de coopération franco-allemands ? Ensuite, parce que la dynamique britannique qui a abouti au Brexit donne à réfléchir ; plus la pression post nationale, intégratrice, destructrice des libertés nationales augmente, plus les bénéfices concrets de l’Union doivent être tangibles, plus l’Union doit délivrer de la valeur pour faire passer ses « valeurs » frelatées — la dissolution des Nations qui livre les peuples sans résistance aux élites du capital. Des Pays-Bas à la Pologne et de la Grèce à la Bulgarie, chaque Nation fait la balance des coûts et des bénéfices, chaque Nation compare les coûts de l’Union et ses avantages. Voilà ce qui est en jeu derrière les débats avec le groupe de Visegrad, et voilà ce qui devrait rendre prudente l’Union dans ses menaces et ses sanctions à l’encontre de la Pologne et de la Hongrie.
Car elles sont loin d’être seules à se poser la question ; cette Union qui prétend décider d’un modèle de société et d’un type de vie, où en sera-t-elle demain ? Le Pacte de Migration, la soumission au lobby LGBT, les injonctions touchant aux mœurs et à la parentalité n’ont jamais été dans les traités. Le coup d’État permanent qu’entendent conduire les Cours européennes insulte l’histoire et la civilisation européennes. Et les Nations européennes sont nombreuses à envisager une réponse détonante ; si la sécurité extérieure est fournie par les États-Unis à bas prix, si les accords commerciaux sont mondiaux, globalisés et le marché intérieur européen inconsistant, le rapport coût-avantage ne joue plus en faveur de l’Union. Un Polexit, avant et avec d’autres, devient d’autant plus possible que la diplomatie britannique et l’empreinte américaine se font plus présentes, plus engageantes et plus pressantes.
Et l’alliance de la diplomatie britannique et de l’argent américain peut faire merveille en ce domaine. La boussole stratégique en parlera-t-elle ? Nous vivons un moment semblable à celui de 1974, quand tout le poids des États-Unis se porta sur une Europe qui faisait semblant de diverger de la voie qui lui était tracée, entre Michel Jobert, Willy Brandt, Edward Heath, et qu’une autre génération de dirigeants, dont Valéry Giscard d’Estaing, ramena bien vite à la soumission. La Communauté européenne avait vécu son moment gaullien ; il reviendra aux travaillistes d’abord, puis aux socialistes, de la plier à l’agenda américain.
Le grand jeu qui oppose la Chine et les États-Unis lui aussi va peser lourd sur l’Union. Bien sûr, les États-Unis souhaitent isoler, contrôler et enrôler l’Union dans leur combat, comme ils l’expriment sans fards avec cette « conditionnalité » généralisée des échanges qui est un autre nom du protectionnisme intelligent. Mais il faudrait être naïf pour s’enfermer dans la vieille équation ; « les ennemis de mes ennemis sont mes amis ». La Chine elle non plus ne fait pas preuve d’un immense respect pour la souveraineté des Nations européennes, comme elle le montre face à la Lithuanie, elle ne manifeste pas une admiration révérencielle pour l’Union, et son soutien à l’affirmation d’une Europe puissance est pour le moins réservé.
La réalité est que la Chine s’accommode bien du face à face avec les États-Unis, et de la simplicité d’un système binaire qui conduit au partage du monde — toute la question étant ; qui contient l’autre, des États-Unis qui multiplient les bases militaires et les laboratoires de guerre biologique aux confins de la Russie (Géorgie, Bulgarie, etc.) ou de la Chine qui étend ses « Routes de la Soie » à l’Argentine et à l’Équateur ? Les provocations américaines en Ukraine ont eu pour premier effet que la Russie tourne le dos à l’Union européenne et même, qu’elle ferme ses portes à ses vieux interlocuteurs qu’étaient la France et l’Allemagne — mieux vaut parler au maître qu’au serviteur, doit penser le Kremlin.
Ont-elles un autre objectif que l’abaissement de l’Europe, aussi bavarde qu’impuissante ? Et la Chine ne peut que se réjouir du reclassement en cours depuis bientôt quinze ans, qui attire la Russie à l’Est et fait du Pacifique le cœur géopolitique du moment. L’Union européenne comme la Russie devraient se souvenir qu’à l’origine, le rapprochement sino-américain s’est fait contre l’Union soviétique, et que l’histoire coloniale oppose bien davantage la Chine à l’Europe et la Russie qu’à des États-Unis qui ont longtemps soutenu la lutte anticoloniale puis antisoviétique de la République populaire de Chine !
Dans le grand jeu du renversement du monde qui s’engage, l’Europe est une cible. Comme l’industrie automobile allemande a été une cible désignée à maintes reprises par Donald Trump, désormais réduite à dépendre à 80 % des USA pour le soft et à 80 % de la Chine pour les batteries. Comme l’industrie européenne et d’abord française de l’armement est une cible, qui doit être privée de sa capacité à exporter des matériels non soumis aux contraintes américaines — et la coalition allemande de s’y employer. Le mode de vie européen est une cible, que les Verts émargeant aux Fondations américaines agressent avec une énergie punitive que rien ne justifie sur le continent le plus respectueux de l’environnement qui soit, et qui a vu la pollution dans ses villes se réduire par un facteur 5 en cinquante ans (d’où l’absurdité des mesures qui frappent des millions d’automobilistes) !
Le commerce européen est une cible, qui doit se plier aux conditions imposées par Washington, aux embargos et sanctions unilatérales frappant les pays non alignés, et à la dictature financière des géants de Wall Street et de la City. L’Europe doit être réduite à la dépendance du GNL américain, donc Nordstream2 doit être coupé et plus encore, le nucléaire Européen doit être fragilisé pour que la précarité énergétique réduise l’Europe à l’obéissance. L’Europe est une cible, et tout l’intérêt de la manœuvre ukrainienne est d’avoir réduit à rien le dialogue stratégique de l’Europe avec la Russie, malgré les efforts pour une fois méritoires d’Emmanuel Macron et les arrière-pensées manifestes de l’Allemagne.
Qui a envie de dépendre du gaz de schiste et du GNL américain ? Le recul stratégique de l’Europe est considérable, et il faudra des années pour le rattraper. La Chine a pris conscience de la faiblesse et de l’inconsistance européenne ; qu’il lui sera facile de diviser pour régner ! La Russie ne croit plus que soit utile le dialogue avec l’Europe, et l’Europe ne mesure pas ce qu’elle a perdu en souscrivant aux manipulations américaines — et d’abord, tout respect pour son intelligence stratégique.
Car voilà le vrai jeu, le grand jeu du moment. La recomposition de l’Eurasie est en cours. Elle est d’importance mondiale. Aukus en est un signe, comme en sont tant d’autres, par exemple ces « five eyes » dont la France est exclue. L’arbitraire des sanctions économiques et commerciales comme celui des embargos, la menace de rupture des relations financières à travers Swift, comme la montée en puissance des contrats en yuan gagés sur le marché de l’or de Shanghaï (de l’or physique, pas du papier or !), ont pour effet de coaliser les cibles, des cibles qui représentent les deux tiers de la population et la moitié de l’économie mondiale.
Et le moment est venu pour chaque Nation d’Europe de s’interroger ; son intérêt est-il de rester lié à un système parasité par les monopoles et par une finance tentaculaires, qui se mue en économie de rente, et à une puissance qui ne sème que le chaos et la destruction sur son passage, ou bien de se tourner vers le soleil qui se lève à l’Est, et promet à l’Europe le beau destin d’une puissance d’équilibre, capable de faire la balance entre toute puissance qui entendrait dominer le monde, capable de se tenir debout, et fière, et seule, entre terre et mer, entre Est et Ouest, sans dépendance, sans soumission, et sans collaboration ?
Hervé Juvin (Site officiel d'Hervé Juvin, 18 et 20 février 2022)