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Le recours aux forêts... de Michel Onfray

Michel Onfray, philosophe et fondateur de l'Université populaire de Caen, a publié en 2009 aux éditions Galilée, Le Recours aux forêts - La tentation de Démocrite. Pierre le Vigan, qui a récemment publié Le Front du Cachalot (éditions Dualpha, 2009) et Inventaire de la modernité avant liquidation (éditions Avatar, 2007), en a fait une lecture critique.

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Le Recours aux Forêts de Michel Onfray

 

Le Recours aux Forêts : c’est le titre du dernier ouvrage du profus Michel Onfray, auteur souvent discutable – quand il faisait l’apologie de Robespierre par exemple –, franchement erroné parfois, moins novateur souvent qu’il ne l’espère (voir sa Contre-philosophie néanmoins utile) mais fréquemment stimulant. C’est déjà cela. Donner l’envie de débattre. Le recours aux forêts, c’est l’exil forcé de ceux qui ont désobéi aux lois de la communauté mais c’est aussi le refuge des hommes libres. Contre les révolutionnaires de la table rase, qu’il assimile aux hommes du ressentiment (ce qui explique peut-être son éloignement de Besancenot !), Michel Onfray défend la vertu de l’utopie comme « possibilité d’un monde ». (Resterait bien sûr à savoir si ce monde a vocation à être une île ou à irriguer tout le monde.) L’écologie « véritable », celle qu’il appelle, est définie comme une sagesse païenne. Il est ici question de Ralph Waldo Emerson, de Henry David Thoreau et de son récit « Walden ou la vie dans les bois ». Ce sont les origines lointainement danoises des Onfray qui entreraient en résonance avec sa fascination pour le Nord et singulièrement pour l’Islande, polarité nordique complémentaire de sa fascination pour le soleil.

Ce recours aux forêts, avant tout symbolique (elles sont peu nombreuses en Islande par exemple) serait aussi une voie stoïcienne afin de « sortir d’une pièce enfumée ». Cette pièce est bien sûr notre monde aliéné dans une certaine « modernité ». L’épicurien Michel Onfray se réfère ici plutôt à un certain stoïcisme. Il se réfère aussi à Démocrite, contemporain de Socrate, et à son idée d’une infinité des mondes, son matérialisme philosophique et son refus de la peur des dieux, refus qui annonce Epicure et Lucrèce. « Contente-toi du monde qui t’est donné » dit Démocrite, si détesté par Platon. L’un (Platon) recherche des arrières-monde, l’autre (Démocrite) se contente du monde. Pourquoi diable Michel Onfray a-t-il fait précéder son texte « Postface en guise de préface », qui est une méditation honorable, par une sorte d’improbable poème intitulé « Permanence de l’apocalypse », et quelque peu ridicule ?

Pierre Le Vigan

 

Le Recours aux Forêts. La tentation de Démocrite, Galilée, 80 pages, 14 euros.

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