Alain de Benoist, directeur des revues Nouvelle Ecole et Krisis et éditorialiste de la revue Eléments, répond aux questions de la radio iranienne francophone, IRIB, à propos des nouvelles sanctions occidentales prises contre l'Iran. Alain de Benoist a récemment publié un livre d'entretien avec François Bousquet, intitulé Mémoire vive (De Fallois, 2012).
nouvelle ecole
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A propos des nouvelles sanctions occidentales contre l'Iran...
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Pourquoi le capitalisme appauvrit-il les peuples ?...
Sur Radio Courtoisie, le prochain Libre Journal des enjeux actuels dirigé par aura lieu le mardi 15 février 2011, de 21h30 à 23 h 00, et aura pour thèmes : "Pourquoi le capitalisme appauvrit-il les peuples?, Actualité de Spengler, L'homme est-il un animal? ". Arnaud Guyot-Jeannin, l'animateur de l'émission, aura pour invités : Alain de Benoist (Philosophe, directeur des revues Krisis et Nouvelle Ecole, éditorialiste et rédacteur permanent à la revue Eléments) et Pascal-Manuel Heu (Historien du cinéma). L'émission sera rediffusée le jeudi 17 février à la même heure.
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Autour de Spengler et du Déclin de l'Occident
Nous reproduison ci-dessous l'introduction d'Alain de Benoist au dossier du dernier numéro de Nouvelle Ecole (n°59-60, année 2010-2011) consacré à Oswald Spengler.
Nous vous rappelons que ce numéro peut être commandé sur le site de la revue Eléments.
OSWALD SPENGLER
Les adversaires de l’idéologie du progrès croient souvent, bien à tort, que celle-ci se borne à concevoir l’histoire sous une forme linéaire, emmenant l’humanité vers un avenir toujours meilleur, et par suite à valoriser le nouveau en tant que nouveau, c’est-à-dire à constamment dévaloriser l’autorité du passé au nom des promesses de l’avenir. Ils oublient que cette caractéristique possède un corollaire : l’idée que les civilisations sont immortelles. Elles naissent, croissent et se développent, mais aucune loi ni raison objective n’exige qu’elles vieillissent ni ne meurent. Cette idée optimiste se retrouve chez beaucoup d’adversaires de l’idéologie du progrès, qui lui empruntent ainsi sans s’en rendre compte l’un de ses présupposés fondamentaux. Certes, nombre d’entre eux s’inquiètent régulièrement des menaces qui pèsent sur la civilisation occidentale, mais ils croient en général qu’il suffirait d’y parer pour que cette civilisation retrouve du même coup une espérance de vie illimitée. C’est à cette idée que s’oppose radicalement Spengler. Longuement exposée dans Le déclin de l’Occident, son approche « physiognomique » des cultures – il s’agit de cerner la « physionomie » de leurs formes historiques – nous dit que les civilisations sont mortelles, qu’elles ne peuvent que mourir et que tel est leur destin commun. Ce ne sont pas des peuples ou des époques, mais des cultures, irréductibles les unes aux autres, qui sont les moteurs de l’histoire mondiale. Ces cultures ne sont pas créées par des peuples, mais ce sont au contraire les peuples qui sont créés par les cultures. L’Antiquité, par exemple, est une culture à part entière, similaire mais entièrement distincte de la culture « faustienne » occidentale. Les cultures obéissent toutes aux mêmes lois de la croissance et du déclin organiques. Le spectacle du passé nous informe donc sur ce qui n’a pas encore eu lieu.
On a peine aujourd’hui à imaginer l’impact que la parution du premier tome du Déclin de l’Occident (1918) eut, d’abord en Allemagne, puis dans le monde entier. Et pourtant, peu d’auteurs ayant atteint une telle renommée ont été oubliés aussi vite. Dès les années 1930, l’étoile de Spengler commence à pâlir, pour s’obscurcir totalement après la Seconde Guerre mondiale. Mais en réalité, le « débat autour de Spengler » (Streit um Spengler) repose en grande partie sur des malentendus que celui-ci a lui-même contribué à entretenir, du fait notamment de ce mélange d’observations scientifiques, historiques, politiques et poétiques à la fois.
Beaucoup de reproches traditionnellement adressés à Spengler sont loin d’emporter l’adhésion. A commencer par celui qui vise son « pessimisme » : il n’y a pas de « pessimisme » à établir un diagnostic, quelqu’il soit. Dans le titre de son livre, ainsi qu’il l’a lui-même souligné, le mot « déclin » pourrait d’ailleurs tout aussi bien être remplacé par celui d’« achèvement ». D’autres ont soutenu que l’affirmation spenglérienne selon laquelle les cultures sont incommensurables se heurte à une aporie, car on ne peut à la fois dire qu’elles sont incommensurables et prétendre les comprendre toutes. Lors d’un colloque de Cérisy, en 1958, Raymond Aron déclarait ainsi : « Spengler peut tout expliquer, sauf sa propre histoire. Car, dans la mesure où il a raison, il a tort. Si les sociétés, les cultures ne peuvent pas se comprendre, l’homme qui ne peut pas exister, c’est Spengler qui les comprend toutes ». L’argument n’en est pas un puisque, pour Spengler, les grandes cultures, si incommensurables qu’elles puissent être, n’en présentent pas moins la même morphologie et obéissent toutes historiquement aux mêmes lois.
Mis en doute par Keyserling, le caractère prophétique des vues de Spengler a en revanche été longuement célébré par bien d’autres auteurs. On ne saurait nier non plus le caractère prémonitoire des Années décisives. Certes, Spengler a totalement sous-estimé les Etats-Unis en tant que grande puissance. Il plaçait en revanche de grands espoirs dans la Russie, tout en soulignant son étrangeté radicale par rapport à l’Europe occidentale. « Les Russes ne sont point un peuple à la manière du peuple allemand ou anglais, écrivait-il dans Prussianité et socialisme (1919). Ils portent en eux, tels les Germains à l’époque carolingienne, la virtualité d’une multitude de peuples futurs. Les Russes sont la promesse d’une culture à venir au moment où les ombres du soir s’allongent sur l’Occident ».
Mais, d’Eduard Spranger à Theodor W. Adorno, le principal reproche adressé à Spengler porte évidemment sur son « fatalisme » et son déterminisme. La question est de savoir jusqu’à quel point l’homme est prisonnier de sa propre histoire. Au point de ne pouvoir jamais en modifier le cours ? C’est là que le débat commence. Arnold Toynbee, que l’on a souvent comparé à Spengler, niait que l’on puisse comparer les cultures à des organismes vivants. Spengler, qui soutient la thèse inverse, affirme que la civilisation est le destin inévitable d’une culture, dont elle marque aussi le stade terminal. Que penser de cette thèse à l’époque de la globalisation ? Qu’en est-il de la civilisation occidentale, aujourd’hui universalisée au moins de paraître menacer toutes les cultures du monde encore subsistantes ? Et que signifie même ce terme d’« Occident » qui, au cours de l’histoire, a si souvent changé de sens ?
« Toutes mes occupations politiques, disait Spengler, ne m’ont procuré aucun plaisir. La philosophie, voilà mon domaine ». Il disait aussi qu’« avoir de la culture » est une question d’attitude – et d’instinct.
Alain de BENOIST
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L'aventure de Knut Hamsun...
Les Nouvelles éditions latines viennent de publier L'aventure de Knut Hamsun, un ouvrage de Tarmo Kunnas, préfacé par Michel d'Urance. On se souviendra que Tarmo Kunnas avait largement contribué à la rédaction du numéro de la revue Nouvelle Ecole (n°56, année 2006) consacré à l'auteur de La Faim.
"Cet ouvrage élucide d’une façon synthétique les différents aspects littéraires de l’œuvre romanesque de Knut Hamsun : thèmes, narration, traits stylistiques. Il place l’œuvre de l’écrivain autodidacte, à la fois moderne et archaïque, dans le contexte social et culturel nordique de son époque, et démontre un lien secret entre sa création artistique et son excès politique.
L’auteur révèle le caractère ambigu de l’engagement de Knut Hamsun mais aussi une utopie qui pourrait être d’actualité : il décrit la lutte de deux visions du monde, la pensée uniforme, hégémonique, qui croit pouvoir tout calculer, quantifier, peser et mesurer, qui prétend que l’exactitude est la vérité, et une autre vision qui sait que le monde se prête aux interprétations multiples et que l’homme reste humain, seulement quand il s’étonne devant l’Être. Hamsun est du côté de l’inquiétude et de la recherche, des prophètes et des artistes, et de tous ceux qui ont gardé une innocence. Il est avant tout un créateur de mythes, mais aussi le précurseur d’une pensée écologique, tout en prenant parti contre l’Europe matérialiste et mercantile, pour des valeurs humaines universelles." -
Nouvelle Ecole N°59 : Oswald Spengler
Comme nous vous l'indiquions il y a quelques semaines, le numéro 59 de la revue Nouvelle Ecole sera bien consacré à Oswald Spengler.La couverture présentée ci-dessous est librement imaginée par Métapo infos !...
Il est possible de pré-commander ce numéro en s'abonnant pour un numéro à la revue Nouvelle Ecole. -
Actualité d'Oswald Spengler
"L'existence éphémère, le surgissement et l'effacement, telle est la forme de toute réalité, des étoiles dont le destin échappe à nos calculs, jusqu'au grouillement passager qui couvre notre planète."
Oswald Spengler, L'homme et la technique
En attendant la publication du prochain numéro de la revue Nouvelle Ecole, qui devrait être consacrée à l'oeuvre d'Oswald Spengler, il peut être intéressant de découvrir un site original consacré à cet auteur : Oswald Spengler : retour de l'Occident
L'animateur du site a eu un parcours original puisque, ancien séminariste et ancien membre du parti communiste, il est arrivé à l'oeuvre de Spengler au travers de la lecture d'Ernst von Salomon ! Outre les articles sur les théories de l'auteur du Déclin de l'Occident, on pourra consulter avec intérêt les nombreuses fiches de lecture.