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  • Un cœur révolté...

    Les éditions Hérodios viennent de publier un recueil d'aphorisme de Nicolás Gómez Dávila intitulé Un cœur révolté. Écrivain colombien, contempteur de la société moderne et auteur de milliers d'aphorismes, Nicolás Gómez Dávila (1913-1994) s’est inspirée de Thucydide, Montaigne, Pascal, Nietzsche et Burckhardt.

     

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    " Nicolás Gómez Dávila (1913-1994) consacra sa vie à la lecture et à l’écriture. Chez lui, à Bogota, sa bibliothèque était le centre de sa maison, un lieu de recueillement et de méditation d’où se dégageait le parfum du savoir et de la littérature de l’ancienne Europe. Selon son ami Alvaro Mutis, son oeuvre est « un livre immense, un territoire jalousement maintenu dans la pénombre. »

    Reconnu comme un des penseurs les plus radicaux de son temps, la tranquillité de ce sage insolent a conquis le monde. Son œuvre est une critique radicale de la modernité et de ses phénomènes les plus importants: la démocratie, les Lumières, l’empire de l’homme sur la nature.
    L’originalité toute révolutionnaire de sa pensée est de donner sa place à la religion dans le domaine des idées, après deux siècles de désert. Son humour décapant, son écriture à la pointe de diamant lui ont valu le surnom de « Nietzsche des Andes ». "

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  • Maître ou esclave ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin,  cueilli sur son site personnel et consacré à la sujétion sanitaire qui impose progressivement au sein de la population une conception dégradée de la vie, reposant sur sa prolongation et non sur sa qualité.

    Économiste de formation et député européen, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Candidat aux élections européennes sur la liste du Rassemblement national, il a publié récemment un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).

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    Maître ou esclave ?

    « La vie vaut ce que nous sommes capables de risquer pour elle ».

    La parabole du Maître et de l’esclave figure dans la « Phénoménologie de l’Esprit », l’une des œuvres maîtresses du philosophe allemand Hegel. Son enseignement est brutal ; ceux qui mettent leur vie en jeu sont les maîtres, ceux qui attendent leur protection d’un autre sont les esclaves.

    La parabole d’Hegel retrouve une cruelle actualité en cette période de COVID19. Il faut y penser et y repenser sans cesse. Car elle interroge le paradigme dominant de l’Europe et de quelques autres sociétés avec elle. Vers quel avenir nous conduit la préférence sans limites pour la vie qui tient tout gouvernement, toute autorité, responsable de la vie longue, sans maladie, sans accident et sans handicap pour tous ? Et, de manière plus large, et donc indécidable ; vers quel modèle de vie nous conduit l’obsession de la précaution, du risque zéro, du « care » permanent — vers quel modèle de confort douillet ou de cauchemar ?

    Trois faits obligent à poser la question

    D’abord, les données connues sur la réalité de la pandémie de COVID19. Dans leur immense majorité, les cas graves et les victimes sont des personnes âgées de plus de 80 ans, souffrant d’un ou plusieurs facteurs de comorbidité, tels que le diabète, l’insuffisance cardiaque et respiratoire ou l’obésité, et donc l’espérance de vie était inférieure à une année sans le COVID. Plus de 90 % des cas de personnes plus jeunes présentent de tels facteurs de comorbidité, au point que les personnes jeunes ou adultes en parfaite santé victimes du COVID sont l’exception. Les assureurs pourraient le dire ; les quelque 50 000 décès attribués au COVID en France ne représentent qu’un nombre dérisoire d’années de travail perdues, et un nombre très faible d’années de vie en bonne santé et en toute autonomie perdues.

    Ensuite, les données inconnues à ce jour — ou non diffusées. Par exemple, sur les traitements par lesquels des médecins ont aidé leurs clients à surmonter les premières atteintes de la pandémie. Beaucoup ont traversé l’épreuve sans suites, et à moindres frais, bien aidés par leur médecin de famille, bien avant l’arrivée de vaccins supposés être la panacée, et qui semblent se révéler décevants (notamment en Israël). Par exemple aussi, sur les modes de contamination réels, qui semblent rendre accessoires et le port du masque et les distances sociales si inégalement observées — allez prendre le métro à Paris ou Bruxelles aux heures de pointe !  

    Enfin, l’extraordinaire censure qui pèse sur toute opinion, toute information, tout conseil non conforme aux objectifs des « Big Pharma «  et de l’industrie de la santé. Le renforcement des contrôles sur les médecins libéraux, la restriction de leur liberté de prescription sous l’égide du Conseil de l’ordre, leur mise à l’écart spectaculaire du processus de vaccination, le terrorisme corporatiste dont différents médecins ou experts ont été victimes, traduit une prise de pouvoir des industriels sur les indépendants, et une volonté d’étouffer toute contestation de l’ordre de la médecine numérique et des ‘Big pharma’ qui nous fait entrer dans un nouvel âge du ‘soigner-guérir’.

    Un goût perdu pour la liberté ?

    En un mot, l’homme devient une machine comme les autres, le corps est un ensemble de pièces mécaniques comme les autres, l’Intelligence artificielle indifférente au cadre familial, au contexte social, à l’origine et au mode de vie, doit en finir avec la médecine libérale et le ‘médecin de famille’ — en existe-t-il encore de ceux dont la seule arrivée valait déjà réconfort ? — pour que la maladie devienne la ressource illimitée des laboratoires pharmaceutiques, des fabricants d’algorithmes, des petites mains qui établissent les diagnostics — et de ceux dont elle finance les campagnes électorales.

    Ces constats d’une sujétion sanitaire établie renvoient à Hegel. Avec une soumission avérée, les populations européennes préfèrent : ‘une minute monsieur le Bourreau’ à leur liberté. Il leur est affirmé qu’ils vivront plus longtemps à la condition d’abdiquer toute autonomie individuelle. Ils l’acceptent. Mais quelle est cette vie sous le masque, quelle est cette vie confinée, quelle est cette vie sans les autres, les rencontres, les échanges, la découverte, le spectacle et la fête ? Tout au long de ce stupéfiant épisode de fabrique de l’obéissance, ce sera la dignité des philosophes que d’avoir posé la question ; que vaut une vie privée de la culture, de la rencontre, de l’amitié, une vie végétative, une vie réduite à la survie ?

    Il faut d’ailleurs signaler que bien peu de politiques et aussi de religieux, ont su poser les questions qui comptent, et qui vont bien au-delà de la critique, justifiée ou non, de l’intendance gouvernementale et de la logistique sanitaire. Où sont ces élus qui n’avaient que le mot ‘culture’ à la bouche ? Ceux qui répétaient ‘libertés publiques, libertés individuelles’ comme des perroquets ? Au nom de quoi tolérer l’entassement du métro et du RER, mais fermer les restaurants ? Au nom de quoi accepter les files d’attente aux portes des magasins ou au comptoir des ‘fast food’ qui prospèrent sur la crise, mais refuser que les cinémas ou les théâtres acceptent, par exemple, que leurs sièges soient occupés au quart de leur capacité, et détruire le spectacle vivant ? Au nom de quoi enfin interdire la libre circulation dans tout ce que la France compte d’espaces vides, de chemins de randonnée et de forêts ? Et sans masques !

    Soir après soir, ceux qui croient qu’ils gouvernent exposent une joie malsaine à imposer des restrictions, à détailler de nouvelles contraintes, à agiter les sanctions prévues contre les contrevenants. Et sans doute agissent-ils avec la double crainte, d’un côté d’être accusés de trop en faire, et d’achever de ruiner une économie et des professions au bord du gouffre, de l’autre, d’être poursuivis, de voir leur responsabilité pénale engagée, et de passer le reste de leur vie à se défendre — la menace n’est pas théorique, et il faudra bien un jour délivrer la décision et l’action politique de la menace paralysante du droit. Mais ils participent à la tentative de ‘nouvel ordre social’, de ce ‘Great Reset’ qui voit l’hypercapitalisme inventer une société de l’obéissance et de la conformité, et les libertés économiques, en particulier celles de constituer des monopoles mondiaux, rêver d’en finir avec les libertés politiques — notamment celle de mal voter.

    La question posée par la pandémie de COVID19 n’a en réalité que bien peu à voir avec chiffres, statistiques et origine du virus. Elle porte sur la conception de la vie. Qu’est-ce qu’une vie ? Qu’est-ce qui fait qu’une vie vaut d’être vécue ? Est-ce qu’une vie sans rencontres, sans concerts publics, sans cinémas, sans expositions, sans théâtres, une vie sans restaurants, sans manifestations culturelles, reste une vie ? Qu’est-ce qui fait une bonne vie ? La séparation physique d’avec les autres, la distanciation sociale, l’enfermement à domicile, devant son écran, valent-ils les quelques mois, quelques années de vie qu’ils sont prétendus aider à gagner ?

    La question fait partie des trous noirs des sociétés développées, libérales, modernes. Il n’est pas permis d’interroger ce qu’est une vie bonne, encore moins d’en proposer des modèles. C’est du moins ce que l’individualisme radical répond au travail millénaire des penseurs, des savants et des politiques qui se sont attachés à définir, dans des sociétés particulières, à des moments particuliers de leur histoire, ce qui faisait une vie bonne. Sénèque, Montaigne, Rabelais sont loin. Et le Décalogue. Nous payons ce manque. Car ceux qui n’ont pas appris qu’une vie bonne a pour première condition la liberté d’être sont promis à l’esclavage que leur promet le seul attachement à la durée d’une vie dans laquelle plus rien ne reste de vivant.

    Hervé Juvin (Site officiel d'Hervé Juvin, 30 janvier 2021)

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  • Français langue morte...

    Les éditions Les Provinciales viennent de publier Français langue morte de Richard Millet. Romancier, essayiste et polémiste, Richard Millet est l'auteur, notamment, de La confession négative (Gallimard, 2009),d'Arguments d'un désespoir contemporain (Hermann, 2011), de Fatigue du sens (Pierre-Guillaume de Roux, 2011), de Langue fantôme (Pierre-Guillaume de Roux, 2012) et de Tuer (Léo Scheer, 2015).

     

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    " «  La poésie a pour devoir de faire du langage d’une nation quelques applications parfaites » disait Paul Valéry, dans le temps même où il rappelait que les civilisations sont mortelles – et où mourait la nôtre, dont il était parfaitement représentatif. Sa vision était plus large encore, quasi visionnaire  : «  Je vois passer « l’homme moderne » avec une idée de lui-même et du monde qui n’est plus une idée déterminée. Il ne peut pas ne pas en porter plusieurs  ; ne pourrait presque vivre sans cette multiplicité contradictoire de visions  ; il lui est impossible d’être l’homme d’un seul point de vue, d’appartenir réellement à une seule langue, à une seule nation, à une seule confession, une seule physique, etc.  »

    L’époque à laquelle écrivait Montaigne était marquée par les ligues, les guerres de religions, la peste  : son style même est une quête de vérité, aussi «  ondoyante  » que l’homme même. Celui de Valéry, incisif comme un oiseau qui fend l’azur, tient le registre de l’intelligence qui survit aux civilisations…

    Nous n’écrivons pas dans le regret : nous écrivons après.

    Nous écrivons pour une nation posthume qui se souviendra de nous en une autre langue qu’on appellera français faute de mieux.

    La langue : la seule responsabilité politique que je me sente.

    Richard Millet "

     

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  • De la galaxie Platon...

    Les éditions Krisis viennent de publier un essai de Jean Messier intitulé De la galaxie Platon - Heurs, malheurs et fin. Ayant passé toute sa vie dans des activités intellectuelles ou artistiques, Jean Messier rassemble dans ce livre l'expérience de toute une vie, en faisant un choix parmi ses nombreuses contradictions.

     

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    " Reprenant la locution utilisée par Marshall McLuhan au siècle dernier pour désigner le monde des médias – la Galaxie Gutenberg –, je désigne ici par Galaxie Platon toute l'histoire de la pensée, son évolution, ses courants, ses combats qui, en d'innombrables branches, ont concouru, en presque trois millénaires, à fonder notre civilisation. Tâche rendue impossible par la diversité et l'ampleur du sujet, les limites de ma culture, comme celles d'un livre de quelque 300 pages. Montaigne est toujours de bon conseil, aussi ai-je tenté de le suivre : Penser à hauteur d'homme. J'y recense quelques grands courants qui me paraissent capitaux dans ces évolutions, et à mon sens ont plus d'importance que les personnalités qui les fondent ou les dominent, ne serait-ce que parce qu'ils durent plus longtemps.
    Il m'a semblé que les grands déplacements autour de la Méditerranée, surtout d’est en ouest, et le remplacement des légendes polythéistes par un monothéisme philosophique et quelque peu homosexuel – les noces de Moïse et de Platon – auront été un tournant capital dans ce gigantesque chantier. Chantier que ne feront que prolonger, abâtardi, les démocraties laïques. Valeurs, commandements, naïvetés inapplicables qui partout s'effondrent, et n'ont jamais produit que leur contraire.
    Parmi les auteurs qui ont vu et concouru à cet effondrement, je citerai Nietzsche pour le renversement des valeurs, Freud pour l'importance de l'inconscient, et Konrad Lorenz pour la remise à sa place de l'homme dans le banquet du Grand Pan. Il y en a beaucoup d'autres que vous découvrirez, parfois sous un jour nouveau tant ils ont été trahis, si vous lisez ce livre qui, s'il est tragique, se veut aussi distrayant. "

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  • Les écrits d'exil de Léon Daudet...

    Les éditions Séguier ont récemment publié un recueil de textes de Léon Daudet intitulé Écrits d'exil 1927-1928. Écrivain, polémiste et critique talentueux, Léon Daudet a été avant-guerre une des principales figures de l'Action française.

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    " Lorsque Léon Daudet arrive à Bruxelles en juillet 1927 au terme d’une rocambolesque cavale, c’est un homme traqué et meurtri par la perte d’un fils. Mais plutôt que de subir la mélancolie de l’exil et la douleur du deuil, Daudet se donne tout entier à son travail, habité par ses obsessions, ne cédant rien aux modes, tenant parfois sa plume comme une lame bien droite : l’homme, jamais, ne se départit d’une passion intègre pour la littérature. En vingt-neuf mois, pas moins d’une vingtaine de livres voient le jour, dont quatre volumes – La Ronde de nuit, Les Horreurs de la guerre, Melancholia et Les Pèlerins d’Emmaüs – devenus quasiment introuvables. Ecrits d’exil réunit un florilège de ces textes, témoins d’un penseur aussi virtuose dans l’éloge que dans le contredit. Portraits d’auteurs – Rabelais, Nietzsche, Montaigne, Hugo ou Baudelaire -, vastes réflexions politiques sur l’Europe des années 1920, questionnements scientifiques ou littéraires, aphorismes : cet ouvrage aux formes éclatées est à l’image de son fracassant auteur. "

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  • Sur quelques antimodernes...

    Pierre Le Vigan vient de publier aux éditions de La barque d'or, Ecrire contre la modernité, un essai consacré à quelques auteurs antimodernes, de Montaigne à Jean-Claude Michéa. Collaborateur des revues Eléments, Krisis et Le Spectacle du monde, il a notamment publié Inventaire de la modernité avant liquidation (Avatar, 2007) et La banlieue contre la ville (La barque d'or, 2011).

    Le livre peut être commandé à l'adresse suivante, pour la somme de 18 euros 50, port compris :

    Editions La Barque d'Or

    35 avenue Ferdinand Buisson

    75016  Paris

     

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    "Les philosophes des Lumières n'ont pas inventé la modernité mais ils l'ont ramenée à une religion du progrès. De ce point de vue, Rousseau se distingue de ceux qui croyaient au progrès comme règlement du problème de l'homme. Les philosophes des Lumières, contrairement à Rousseau, ont amené l'idée que l'homme améliore sa nature même - et pas seulement ses outils - en s'accomplissant dans la « liberté» entendue en un sens nouveau : la désinsertion de l'individu par rapport aux héritages culturels et à l'idée même de transmission. Ils ne croient pas seulement dans des progrès et des libertés mais dans Le Progrès et La Liberté, ce qui est tout autre chose et constitue un bouleversement. C'est pourquoi le début de cet ouvrage présente une étude sur la philosophie des Lumières.

    En contrepoint s'imposait le portrait de quelques penseurs guéris des illusions du progrès. Rebelles à la modernité ou en tout cas réactifs à celle-ci, les auteurs que nous évoquons - à l'exception notable de Pascal - affirment que l'essentiel reste de penser la limite de l'homme, la finitude de son histoire, et le tragique du monde. Loin de se laisser intimider par l'injonction d'être moderne, ils voient au-delà."

     

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