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lois liberticides

  • François Bousquet : « Notre vie ressemble désormais à une addition d’interdits, peut-être même à une addiction à l’interdit »

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par François Bousquet, rédacteur en chef d’Éléments, à Boulevard Voltaire, à l'occasion de la sortie du nouveau numéro de la revue.

     

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    François Bousquet : « Notre vie ressemble désormais à une addition d’interdits, peut-être même à une addiction à l’interdit »

    Vous consacrez votre dossier à la « dictature victimaire ». Une pandémie mondiale, selon vous…

    C’est la victimocratie, du grec « kratos », qui veut dire « pouvoir ». Autrement dit, la victimocratie est ce nouveau régime dans lequel le pouvoir est détenu par les victimes, réelles ou présumées. Cela leur confère un capital lacrymal, très lucratif, et les place au centre du jeu social. Or, qui dit victime dit coupable. Celui-ci est tout trouvé, c’est le fléau de la « suprématie blanche » : tout individu porteur de ce que les Américains appellent le « white privilege », le privilège blanc censé conférer un ensemble d’avantages invisibles par rapport à ce que vivent au quotidien les non-Blancs (sic). L’objectif, c’est d’abolir ledit privilège dans une nuit du 4 août mondiale depuis les États-Unis, où sévit un néo-maccarthysme hystérique qui n’est pas sans rappeler les délires ubuesques de la révolution culturelle chinoise. Il est l’œuvre de minorités « racisées » et « genrées » ; et s’appelle lutte contre le racisme, le sexisme, l’homophobie et tout ce qui est susceptible d’une suffixation phobique, des handicapés aux islamistes, selon la logique d’emballement victimaire qui commande notre monde.
    Ainsi, tout un chacun, à la condition qu’il soit pourvu d’un stigmate social, est-il invité à s’installer dans une posture victimaire parce que c’est symboliquement la position dominante la plus confortable et la plus rentable. En somme, c’est : Maman, quand je serai grand, je serai une victime ! Ce néo-maccarthysme diffuse partout une culture gémissante de la vindicte publique et de la délation. Au lieu de parler de culture du viol, il serait du reste bien plus juste de parler de culture de la délation. Sur les réseaux sociaux, on est sommé de « signaler un contenu inapproprié » (comprenez : un discours de haine). Le CSA croule sous les signalements (90.000 en 2017). Facebook encourage la dénonciation, Google déréférence à tout-va et Twitter suspend au même rythme. Avec les réseaux sociaux, le moindre minuscule « dérapage » se transforme tout de suite en affaire d’État. Ces réseaux fonctionnent comme l’effet papillon. Un battement d’ailes à Hollywood provoque une tornade dans tous les médias occidentaux. Et un éternuement de Caroline De Haas, un tremblement de terre à Paris, Londres et Berlin. Seuls les Russes sont épargnés. Pourvu qu’ils tiennent !

    C’est ce qui vous fait dire qu’« on peut plus rien dire », comme le chantait Didier Bourdon des Inconnus ?

    Notre vie ressemble désormais à une addition d’interdits, peut-être même à une addiction à l’interdit. Une nouvelle génération d’inquisiteurs est en train de s’imposer. Ce ne sont plus les austères commissaires politiques à l’ancienne, comme dans feu l’Union soviétique, mais des Robespierrettes féministes, des Torquemada transgenres, des procureurs revêtus de robe arc-en-ciel, des Tontons macoutes antiracistes, des Toussaint Louverture geeks. Un mélange d’Ubu roi, de Harry Potter et de Bisounours… qui finissent par ressembler à des gremlins, ces peluches qui se transforment en petits monstres. Des noms ? Osez le féminisme !, les collectifs LGBT, la LDH, SOS Racisme, la LICRA, le MRAP, le CRAN, le Parti des indigènes de la République (PIR), le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). On dénombre même une Brigade anti-négrophobie. Ces associations font régner un climat de terreur, ou plutôt de tiédeur, dans les salles de rédaction, mises à l’amende dès qu’elles franchissent la ligne jaune. Ce n’est plus tant le législateur – même s’il est déchaîné depuis un demi-siècle (les lois liberticides Pleven, Gayssot, Taubira, Lellouche, Perben II, etc., sont là pour en témoigner) – qui tient aujourd’hui les ciseaux d’Anastasie (du nom de la censure au XIXe siècle) que ces associations. Au fond, la puissance publique sous-traite la censure à des prestataires extérieurs : les associations antiracistes et les ligues de vertu féministes.

    Vous avez évoqué les États-Unis. À vous lire règne outre-Atlantique un climat d’hystérie et de chasse aux sorcières…

    Y aurait-il quelque chose de pourri dans le royaume à la bannière étoilée ? Telle est la question. L’économie psychique nord-américaine semble fonctionner sur le transfert de ses pathologies au monde entier, comme si elle se soignait en exportant ses phobies, sa paranoïa, sa fièvre antiseptique. L’Amérique semble hantée par l’image d’agents pathogènes qui menacent de la terrasser. L’histoire est ancienne, mais les rôles sont intervertis. Les premiers puritains (« puritain », du verbe « to purify », « se purifier »), qui traquaient le démon sous les espèces de la corruption féminine, ont trouvé de dignes héritières dans les mères la vertu féministes. À elles de faire le procès de la domination masculine. Hier, le sujet infectieux, c’était la femme ; aujourd’hui, c’est l’homme. Naguère, c’était le Noir ; désormais, c’est le Blanc. Dans tous les cas, le mal est endémique et il faut le purger. Les Américains ne savent plus quoi inventer. Là-bas, la dernière mode est à la dénonciation des « crimes de haine raciste ». Problème : ce sont, dans la plupart des cas, de faux crimes racistes, totalement instrumentalisés par la presse. En un mot, des affaires bidon, exactement comme l’affaire Théo en France. Rien qu’au cours des six derniers mois, notre correspondant américain a recensé une demi-douzaine de cas. Ils sont construits toujours selon le même canevas – des minorités se disent victimes d’insultes racistes ou sexistes – et sont suivis du même emballement médiatique. Or, il apparaît rapidement que ce sont généralement des mystifications montées de toutes pièces par des individus issus des minorités dites « visibles » et complaisamment relayées par les médias centraux. Qui ne donnent jamais la même publicité à leurs affabulations quand il s’agit de les démentir. Pour pasticher La Fontaine, les « fake news » vous rendront blanc ou noir, selon que vous serez puissant ou misérable.

    François Bousquet (Boulevard Voltaire, 24 mars 2018)

     

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  • Lois liberticides et ordre public...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une courte chronique de Maître Damien Viguier, avocat au barreau de Paris, consacré aux lois liberticides , telles que la loi Gayssot, et à la question de l'ordre public...

    Damien Viguier a déjà publié aux éditions Kontre Kulture deux tomes de Leçons de droit.

     

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  • Société de surveillance et lois liberticides...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au renforcement de la société de surveillance avec le vote de la loi sur le renseignement...

     

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    « La société de surveillance et les lois liberticides ne remontent pas à hier… »

    Radars sur les routes, caméras de surveillance à tous les coins de rue. Grande est l’impression d’être en permanence surveillés. Avec la nouvelle loi sur le renseignement, jusqu’où les dérives liberticides peuvent-elles aller ?

    La nouvelle loi autorise l’installation sur les réseaux et les serveurs de « boîtes noires », reposant sur des technologies d’« inspection des paquets en profondeur » (Deep Packet Inspection), qui permettent de lire les conversations privées sur Internet, d’intercepter et de scanner toutes les communications pour détecter, grâce à des algorithmes tenus secrets, les propos « suspects » ou les comportements « bizarres ». Elle autorise aussi, sans qu’il y ait besoin de solliciter l’autorisation d’un juge, la sonorisation des domiciles, l’intrusion informatique pour siphonner le contenu des ordinateurs, les « valises IMSI-catcher » (fausses antennes-relais qui interceptent la totalité des conversations téléphoniques dans un périmètre donné), les « keyloggers » (logiciels permettant de lire en temps réel ce qu’une personne tape sur son clavier), la pose de balises sur les voitures, la géolocalisation des personnes, des véhicules et des objets, etc.

    Les « boîtes noires » permettent aussi d’analyser l’ensemble des « métadonnées », c’est-à-dire toutes les traces que l’on laisse derrière soi en téléphonant ou en utilisant Internet. La valeur d’une donnée étant proportionnelle au carré du nombre de données auxquelles elle est reliée, le ramassage toujours plus large des « métadonnées » permet, non seulement de prédire les comportements d’un groupe d’individus aux caractéristiques déterminées, mais de connaître tout de la vie des citoyens : leurs relations, leur correspondance, leur pratique des réseaux sociaux, leurs opérations bancaires, leurs déplacements, leurs achats, leurs abonnements, leur mode de vie, leur âge, leurs opinions politiques, etc.

    Il ne s’agit donc plus de cibler, mais de quadriller. En dépit des assurances lénifiantes des pouvoirs publics, c’est bien à une surveillance de masse des citoyens que l’on est en train d’assister, alors même qu’il n’existe pour l’immense majorité d’entre eux aucune suspicion de lien avec une quelconque infraction. Le régime d’exception devient ainsi la norme. La vie privée n’existe plus et les libertés publiques sont menacées par une loi qui se fixe pour objectif de savoir si chacun d’entre nous connaît des gens qui connaissent des gens qui connaissent des gens qui ne sont pas « clairs ». Tradition « républicaine » oblige, on en revient à la loi des suspects de 1793. Les citoyens se plaignent non sans raison de ne pas être entendus. À défaut d’être entendus, ils seront écoutés.

    Les citoyens, on le sait de longue date, sont toujours prêts à abandonner des pans de liberté pour des semblants de sécurité. D’où le Patriot Act américain. Manuel Valls utilise d’ailleurs le même argument : c’est pour lutter contre le terrorisme. Benoît Hamon ajoutait, l’an dernier, que « si on n’a rien à cacher, il n’y a pas de problème à être écouté ».

    Rappel historique. Le 8 décembre 1893, pour venger Ravachol, guillotiné l’année précédente, l’anarchiste Auguste Vaillant faisait exploser à la Chambre des députés une bombe qui ne fit aucune victime. Quelques jours plus tard, les parlementaires adoptaient des lois antiterroristes, connues bientôt sous le nom de « lois scélérates », prévoyant la suppression de la liberté de la presse et l’interdiction de tout rassemblement anarchiste, même dans un lieu privé. Le banquier et futur président de la République Casimir Perier précisait à cette occasion que la « liberté d’expression ne s’applique pas aux ennemis de la civilisation ». Cela ne vous rappelle rien ? Terrorisme, « civilisation », restriction des libertés, tout y est. La « lutte contre le terrorisme » est seulement un prétexte, au demeurant très classique. Aucune des mesures de la nouvelle loi n’aurait permis d’éviter les attentats de ces derniers mois. Au demeurant, on ne déploie pas un chalut pour attraper une poignée de sardines.

    Quant à ceux qui disent que cela ne les gêne pas car « ils n’ont rien à cacher », ils méritent assurément le GPNC (Grand Prix de la naïveté citoyenne). Ce sont les mêmes idiots qui regardent les jeux télévisés ou qui achètent au bureau de tabac des cartes à gratter dans l’espoir de faire fortune. En disant cela, ils renoncent d’eux-mêmes à leurs libertés, sans réaliser que les motifs allégués par la loi (de la « prévention des violences collectives » à celle « de la reconstitution ou du maintien de groupements dissous ») sont suffisamment flous pour permettre, selon les circonstances, de placer sous surveillance policière toute action concertée visant à changer les structures politiques, sociales ou économiques du pays, tous les mouvements sociaux revendicatifs, tous ceux qui ont des opinions dissidentes ou qui se permettraient de contester d’une façon ou d’une autre l’ordre établi, que ce soit les manifestants de Sivens et de Notre-Dame-des-Landes ou ceux de la Manif pour tous.

    Nos gouvernants veulent pouvoir écouter tout le monde, mais ils sont eux-mêmes écoutés, notamment par les Américains. Comment l’Élysée aurait-il dû réagir aux récentes révélations faites à ce sujet par Julian Assange ?

    François Hollande aurait pu exiger le rappel immédiat de l’ambassadrice américaine à Washington. Il aurait pu accorder le droit d’asile à Julian Assange, voire à Edward Snowden. Il aurait pu annoncer que la France se retire de la négociation sur le traité transatlantique. Il n’a rien fait de tout cela, parce qu’il est le vassal des États-Unis, dont il dépend même désormais pour conduire les opérations où nos forces armées sont engagées. Depuis que la France a réintégré l’OTAN, ayant perdu toute indépendance, elle s’est du même coup interdit toute réaction.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 16 juillet 2015)

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  • Il faut dénoncer la Convention européenne des droits de l'homme !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue  éclairé de Jean-Yves Le Gallou, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la Convention européenne des droits de l'homme, instrument du système pour détruire la souveraineté de notre pays...

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    Il faut dénoncer la Convention européenne des droits de l'homme

    Juges européens, membres du Conseil constitutionnel, conseillers d’Etat et conseillers à la Cour de cassation ont réalisé un coup d’Etat silencieux : en s’appuyant sur le pouvoir médiatique, ils se sont emparés du vrai pouvoir législatif en interprétant à la mode politiquement correcte des textes généraux. La glose sur la Convention européenne des droits de l’homme ou sur la Convention internationale des droits de l’enfant permet de décider de tout.

    Les Français ne veulent pas de la gestation pour autrui (GPA) et de la procréation médicale assistée pour les paires homosexuelles ? Qu’importe ! La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et la Cour de cassation les imposent au nom du principe d’égalité entre enfants nés en France et enfants nés à l’étranger.

    Les gendarmes et les soldats n’ont pas le droit de se syndiquer ? La CEDH balaie d’un revers ce principe régalien au nom de l’égalité des droits entre civils et militaires.

    Depuis 30 ans, des dizaines de lois ont été votées sur le séjour des étrangers, toutes dans le but de limiter l’immigration : une immigration que les trois quarts des Français jugent excessive. Mais les lois, rédigées sous le contrôle du Conseil d’Etat, et les jurisprudences qui les appliquent n’ont cessé d’élargir les droits des étrangers : au regroupement familial, aux aides sociales et au logement et au séjour, même clandestin. Aujourd’hui, un délinquant clandestin un peu patient peut engager une dizaine de recours successifs contre l’Etat et finit toujours par être régularisé. Quant aux enfants français en danger, il n’y a plus de place pour eux dans les centres départementaux d’aide à l’enfance car les juges les remplissent avec des mineurs étrangers clandestins, pas toujours mineurs d’ailleurs…

    Nicolas Sarkozy avait qualifié les juges de « petits pois ». Ce sont les « petits pois » qui exercent le vrai pouvoir aujourd’hui. Un pouvoir irresponsable et coupé du peuple. Donc sans légitimité.

    Comment y mettre un terme : en permettant au peuple de s’exprimer directement par référendum (et référendum d’initiative populaire), en changeant la Constitution et en dénonçant la Convention européenne des droits de l’homme. Tout le reste n’est que billevesées.

    J’entends déjà les cris d’orfraie : dénoncer la Convention européenne des droits de l’homme, quel danger pour les libertés !

    Précisément non ! La France a connu (sauf période de guerre) une grande liberté d’expression et d’opinion de 1881 (loi sur la presse) à 1972 (loi Pleven). Depuis, les lois liberticides se multiplient au nom de la lutte contre le racisme (loi Pleven), la mémoire (lois Gayssot et Taubira), la lutte contre l’homophobie (loi Lellouche), sans parler des lois visant à prévenir le terrorisme. La CEDH ne s’y est pas opposée. Et les libertés ont régressé.

    In fine, la CEDH est inutile pour nos libertés et nuisible à notre identité.
    Il faut donc reprendre notre indépendance et notre souveraineté.

    La dénonciation de la Convention européenne des droits de l’homme est la condition préalable à la crédibilité d’un programme politique. Le reste ne sert qu’à amuser la galerie.

     Jean-Yves Le Gallou (Boulevard Voltaire, 10 octobre 2014)

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  • La paille et la poutre...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Yves Le Gallou, cueilli sur Polémia, dans lequel il rappelle aux vigilants défenseurs français des libertés en Russie l'existence de quelques petites lois passablement liberticides en France...

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    « Nous nous considérons comme un peuple traditionnel dans lequel les hommes vivent avec les femmes, et les femmes avec les hommes, cela vient de notre histoire ».

    « Nous tolérons toutes les opinions et nous respectons tout le monde , mais en retour, ces personnes doivent respecter nos lois ».

     

    Libertés en Russie, libertés en France : la paille et la poutre

    La France est « préoccupée » par une loi russe interdisant la propagande sur l’homosexualité, a déclaré la ministre des Sports, Valérie Fourneyron. Les appels au boycott des Jeux olympiques de Sotchi se multiplient et sont relayés par la presse bien-pensante, de Libération au Figaro, en passant par Le Monde.

    De quoi s’agit-il ? D’un texte de loi promulgué en juin 2013 par Vladimir Poutine et sanctionnant tout acte de « propagande homosexuelle » devant les mineurs. Les étrangers risquent une amende de 100.000 roubles (2.300 euros) maximum, jusqu’à 15 jours de détention et l’expulsion du pays. Du point de vue des autorités françaises, la généralité du texte est potentiellement attentatoire aux libertés. Du point de vue russe, il s’agit simplement d’éviter le déferlement de propagande homosexualiste en provenance d’Occident.

    Perben, Pleven : des lois françaises liberticides

    La grande athlète russe Yelena Isinbayeva, qui approuve la législation de son pays, a déclaré : « Les gens normaux, les hommes vivent avec les femmes, les femmes vivent avec les hommes ». Des propos licites en Russie mais qui, s’ils étaient tenus en France, pourraient lui valoir 45.000 euros d’amende et un an d’emprisonnement. Votée en 2004, la loi Perben réprime en effet « les propos discriminatoires à caractère sexiste et homophobe ». Et c’est ainsi qu’en France on ne manquerait pas d’interpréter les libres propos d’Yelena Isinbayeva.

    La loi Perben de 2004 n’est d’ailleurs qu’une extension à « l’homophobie » de la loi Pleven de 1972 qui, sous couvert de lutter contre le « racisme », a interdit dans les faits tout débat sur l’immigration.

    Délit d’homofolie ou d’homophobie, les peines françaises 20 fois plus sévères que les peines russes !

    On notera d’ailleurs que les peines prévues par le Code français de la presse sont particulièrement sévères : tenir un propos jugé « homophobe » en France peut coûter 20 fois plus cher que tenir un propos jugé « homosexualiste » en Russie et peut conduire à rester 24 fois plus longtemps en prison !

    Un an de prison pour délit d’opinion (en France !)

    Or, il ne s’agit pas de peines théoriques : lorsqu’ils condamnent des particuliers pour des propos jugés « racistes », « xénophobes » ou « homophobes », les tribunaux ont souvent la main particulièrement lourde. Il n’y a pas si longtemps d’ailleurs, en 2010, un homme a passé un an en prison en France simplement pour avoir publié un opuscule de 16 pages. Certes, Vincent Reynouard professe des opinions révisionnistes jugées particulièrement odieuses, il n’en reste pas moins que c’est pour un délit d’opinion qu’il est allé, cette fois en application de la loi Gayssot de 1990, en prison. Une loi Gayssot qui interdit toute critique du jugement du Tribunal militaire de Nuremberg qui « n’était pas lié par les règles techniques d’administration des preuves » (article 19 de son statut) et dont la séance inaugurale fut présidée par le général Nikitchenko, le fin juriste qui avait présidé aux Procès de Moscou en 1936. Liberté, liberté chérie…

    Avec les lois Pleven, Gayssot, Perben – sans oublier la loi Taubira de 2001 sur l’esclavage – la France dispose d’un arsenal très fourni en moyens de répression des opinions dissidentes. Sa classe politique et sa classe médiatique sont donc particulièrement mal placées pour donner des leçons de liberté au monde.

    La liberté d’expression, quelles limites ?

    En toute logique deux points de vue sont soutenables :

    •  Celui de la liberté d’expression absolue : dans ce cas il faut condamner la loi russe réprimant la propagande homosexuelle mais aussi les lois françaises Pleven, Gayssot, Taubira et Perben, d’autant plus qu’elles prévoient des peines infiniment plus lourdes que la loi russe et que le mis en examen est jugé non sur ce qu’il a dit mais sur les intentions qu’on lui prête. Ce qui relève davantage de la démonologie que de la justice.
    •  Celui de nécessaires limites à la liberté d’expression imposées par le souci de maintenir le consensus social en posant des interdits ; mais alors ceux-ci dépendent des circonstances historiques et géographiques ; ils sont donc relatifs.

    Ainsi est-il logique que la société marchande mondialisée et indifférenciée combatte toutes les affirmations identitaires, qu’elles concernent la nation, le sexe ou la race : c’est pour cela que, au rebours de toute leur histoire, les nations européennes se dotent de toutes de législations limitant la liberté d’expression et que tous les partis au pouvoir en France se sont entendus pour démanteler, au cours des quarante dernières années, la remarquable loi sur la liberté de la presse de 1881.

    A contrario, la volonté d’affirmation patriotique de la Russie conduit son gouvernement à tenter d’épargner à son pays les déferlantes de la propagande occidentale nihiliste et à protéger les principes de l’orthodoxie, religion identitaire de la Russie. A tout prendre, on pourrait même interpréter la loi russe contre la propagande homosexuelle comme un acte de résistance au politiquement correct occidental. En toute hypothèse il n’y a aucune raison de juger plus légitimes les interdits de Taubira et de Perben que ceux de Poutine.

    Les oligarques français sont donc mal placés pour donner des leçons de liberté. Seuls ceux qui militent pour l’abrogation des lois Pleven, Gayssot, Perben et Taubira sont crédibles pour critiquer les lois russes : à part Robert Ménard, cela ne fait pas beaucoup de monde ! Les autres ne sont que des Tartuffes qui devraient méditer la parabole de la paille et de la poutre qui reste plus que jamais d’actualité !

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 29 août 2013)
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