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  • Contes à pic...

    « Célébrant la neige et le roc, le vent et le silence, [Samivel] n'a cessé de nous inviter à respecter le monde des gentianes et des marmottes, où bêtes et plantes enseignent une vérité surgie du fond des âges. » Jean Mabire, Que lire ? (tome 2)

     

    Les éditions Hoëbecke viennent de rééditer, dans leur collection "La cordée", les Contes à pic de Samivel. Dessinateur et écrivain, Samivel (1907-1992), de son vrai nom Paul Gayet-Tancrède, s'est passionné toute sa vie pour la nature, la montagne, les mythes et les grandes civilisations.

     

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    " Depuis sa parution en 1951, Contes à pic est demeuré l’un des livres les plus populaires de la littérature alpine. C’est aussi l’un des plus originaux, car il s’agit bien de contes, genre littéraire particulièrement délicat, précisément parce que l’auteur peut tout s’y permettre… Et Samivel ne s’en prive pas : ses « héros » sont cristalliers, alpinistes ou guides, mais on y croise aussi un saint facétieux et Napoléon, des marmottes qui parlent et un caillou qui pense. Et, quand il s’agit de raconter l’épisode le plus célèbre de l’histoire de l’alpinisme, la première ascension du Cervin, Samivel le fait du point de vue des choucas…
    Des gravures préhistoriques de la vallée des Merveilles aux montagnes sacrées de l’Himalaya en passant par les glaciers des Alpes, Contes à pic mêle avec verve, humour et fantaisie la légende – réelle ou inventée – à la réalité historique, et la vie intime des hôtes de la montagne, qu’ils soient à poils ou à plumes, aux actions et aux passions des hommes. "

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  • Les Évadés de la mer...

    Les éditions de L'Atelier Fol'Fer viennent de publier un recueil de récits de Jean Mabire intitulé Les Évadés de mer.

    Décédé en 2006, Jean Mabire, qui était un des grands écrivains de l'aventure, qu'elle soit historique, mythologique ou politique, a aussi été un combattant pour la cause de l'identité des peuples européens.

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    " La mer peut devenir une prison et les vagues paraissent alors plus infranchissables que les murs les plus hauts. Mais il est des hommes que rien ne peut arrêter quand ils veulent, plus que tout au monde, ce bien dont ils sont privés par l’infortune des armes ou les hasards de la politique : la liberté.

    Alors, rien n’est impossible ; la plus petite coque de noix devient l’arche de l’espérance. Qu’im­portent les gardiens et les tempêtes, mieux vaut la mort au grand large que la vie à l’ombre des prisons.

    Ces hommes, prêts à tout perdre pour s’évader, ga­gnent parce qu’ils osent. Défiant le destin, ils finissent par arriver à bon port. Ainsi :

    Jean Bart et Forbin poursuivant jusque dans leur ca­chot une séculaire querelle, mais s’évadant de con­cert…

    Benyowski qui, en cherchant la liberté, trouve l’amour…

    Pellot, aussi hardi corsaire que bon comédien…

    Rochefort, journaliste d’humeur et marin d’occasion…

    Le lieutenant von Mücke et les survivants du croiseur Emdem, abandonnant la vapeur pour la voile en pleine guerre de 1914-1914…

    Le commandant Schaeffer et « les loups gris » de l’U-977, acceptant soixante-six jours de plongée pour ne pas subir la défaite de leur pays…

    … Et ces seize Estoniens ignorant tout de la navigation qui traversent l’Atlantique sur un yacht pourri…

    Voici leurs aventures. Ce sont des histoires vraies, même si elles ne paraissent pas vraisemblables, car tous ces hommes ont fait reculer les limites du possible. "

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  • Quelques heures avec eux...

    Les éditions Auda Isarn viennent de publier Une heure avec..., un recueil des entretiens menés par Pierre Gillieth, pour la revue Réflechir & Agir notamment, avec une brochette particulièrement variée d'auteurs et de personnalités.

    Collaborateur de différents magazines, Pierre Gillieth a publié plusieurs livres, dont des romans comme Les Dioscures (Auda Isarn, 2002), Ombre (Auda Isarn, 2007) ou Western électrique (Auda Isarn, 2020), et des essais comme La France d'Alphonse Boudard (Xénia, 2011) ou L’Épuration ou la fin du monde (Auda Isarn, 2020).

     

    Gillieth_Une heure avec.png

    Voici réunis en recueil les principaux entretiens recueillis par Pierre Gillieth depuis plus de 30 ans, parus dans différents magazines (Le Magazine des Livres, Réfléchir&Agir, etc.). On y trouvera écrivains, artistes, dessinateurs, journalistes, archéologues, musiciens de styles et opinions très diversifiés, et même le fondateur de l’ETA basque !

    A.D.G. – Adolf – Brigitte Bardot – Alain de Benoist – Arnaud Bordes – Jérôme Bourbon – Jean-Paul Bourre – Jean-Louis Brunaux – Didier Carette – Chard – Jean-Louis Costes – Michel Déon – Patrick Eudeline – Bruno Favrit – Floc’h – Edmond Fraysse – Camille Galic – Pierric Guittaut – Philippe d’Hugues – Île de France – In Memoriam – John King – Konk – Francis Lacassin – Bruno Lafourcade – Brigitte Lahaie – Edouard Limonov – Jean-Louis Loubet Del Bayle – Jean Mabire – Julen Madariaga – Jack Marchal – Thierry Marignac – Michel Marmin – Jacques Martin – David Miège – Michel Mohrt – Papacito – Jean-Bernard Pouy – Pierre Robin – Sylvain Roussillon – Guy Sajer – Jacques Terpant – Jean Tulard – Varg Vikernes – Dominique Zardi – Eric Zemmour

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  • Qu’est-ce que la métapolitique ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist à la Revue des Amis de Jean Mabire et publié sur le site de la revue Éléments. Celui-ci y revient sur les origines et le sens de la notion de « métapolitique », centrale dans l'activité de la Nouvelle Droite.

    Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Contre le libéralisme (Rocher, 2019),  La chape de plomb (La Nouvelle Librairie, 2020),  La place de l'homme dans la nature (La Nouvelle Librairie, 2020), La puissance et la foi - Essais de théologie politique (La Nouvelle Librairie, 2021), L'homme qui n'avait pas de père - Le dossier Jésus (Krisis, 2021), L'exil intérieur (La Nouvelle Librairie, 2022) et, dernièrement, Nous et les autres - L'identité sans fantasme (Rocher, 2023).

     

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    Qu’est-ce que la métapolitique ?

    LES AMIS DE JEAN MABIRE. Quand avez-vous découvert la métapolitique ? Le thème vous était-il déjà familier ? Quelle en est aujourd’hui votre conception ?

    ALAIN DE BENOIST : J’ai probablement rencontré le terme pour la première fois dans la seconde moitié des années 1960, mais j’ai oublié dans quelles circonstances. A cette époque, je ne connaissais pas le livre, d’ailleurs très contestable, publié en 1941 à New York par Peter Viereck sous le titre Metapolitics, pour qualifier la culture allemande post-romantique dans une perspective critique. Je n’avais pas lu non plus le livre d’Anthony James Gregor, An Introduction to Metapolitics, paru en 1971. Et bien sûr j’ignorais complètement que c’est au XVIIe siècle que le mot a été employé pour la première fois, en l’occurrence dans un manuscrit intitulé Metapolitica, hoc est tractatus de republica philosophice considerata, aujourd’hui conservé aux Archives historiques du diocèse de Vigevano, près de Pavie, dont l’auteur était le mathématicien et philosophe catholique espagnol Juan Caramuel y Lobkowitz, né à Madrid en 1606.

         J’étais alors au sortir de l’adolescence, et j’étais désireux, pour des raisons que j’ai eu l’occasion d’expliquer ailleurs, de rompre avec l’engagement politique et militant qui avait été le mien durant les années précédentes. Le terme de « métapolitique » est celui qui m’est apparu comme le plus susceptible de tenter de convaincre un certain nombre de mes amis que le travail d’ordre théorique, culturel ou intellectuel, était au moins aussi important que l’action politique au jour le jour. J’ambitionnai alors de créer une école de pensée qui se tiendrait à l’écart des contingences de l’actualité et s’emploierait, de façon collective, à fonder ou refonder un corpus théorique embrassant tous les domaines de la connaissance et du savoir. Le projet était vaste, certes, et non dépourvu de naïveté, mais j’étais déjà bien conscient de la grande difficulté qu’il y a à mener de pair un travail de réflexion et un engagement de type politique. Je voyais bien que les hommes politiques veulent avant tout rassembler, tandis qu’à leurs yeux les idées divisent. Je constatais aussi qu’une transposition d’un programme idéologique en un programme politique impliquait de faire en permanence des concessions auxquelles je n’étais pas disposé : on commence à vouloir défendre les idées de sa stratégie, et l’on finit par ne plus avoir que les idées de cette stratégie.

         Bref, au départ, la métapolitique était tout simplement pour moi synonyme de travail intellectuel collectif. Cela n’a pas toujours été bien compris – ni bien accepté. J’ai eu tort de m’en agacer parfois : les hommes de puissance ne peuvent pas se transformer en hommes de connaissance par un coup de baguette magique ! Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, on ne change pas de casquette à volonté.

    LES AMIS DE JEAN MABIRE. Est-ce la fréquentation des écrits d’Antonio Gramsci qui vous a poussé à investir la métapolitique ou bien cet auteur n’a-t-il fait que confirmer votre inclination vers ce champ ?

    ALAIN DE BENOIST : La référence à Gramsci n’a pas précédé, mais au contraire découlé de mon intérêt pour la métapolitique. Mon premier article sur Gramsci, paru dans Valeurs actuelles, date d’octobre 1974 ! Ce qui est vrai, en revanche, c’est que dans les années 1970, j’ai écrit de nombreux articles sur l’articulation de la culture et de la politique. Je m’y employais à cerner la notion de « pouvoir culturel ». J’insistais sur le rôle de la culture comme élément déterminant des changements politiques : une transformation politique forte consacre une évolution déjà intervenue dans les mœurs et dans les esprits. Le travail intellectuel et culturel contribue à cette évolution des esprits en popularisant des valeurs, des images, des thématiques en rupture avec l’ordre en place ou avec les valeurs de la classe dominante. Dans une telle perspective, la conquête d’une position éditoriale, voire la diffusion d’un feuilleton télévisé, ont plus d’importance que les slogans d’un parti. Ma démonstration reposait sur l’idée que, sans théorie bien structurée, il n’y a pas d’action efficace (« il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs »). La Révolution française n’aurait pas eu le caractère qui fut le sien si la voie ne lui avait pas été ouverte par les philosophes des Lumières, on ne peut avoir un Lénine avant d’avoir eu un Marx, même un petit catéchisme présuppose l’existence d’une théologie, etc.

         C’est dans cette perspective qu’il m’est arrivé à plusieurs reprises de me référer à ce qu’Antonio Gramsci a pu écrire à propos des « intellectuels organiques », qu’il chargeait d’exercer un pouvoir culturel susceptible de créer un nouveau « bloc hégémonique ». Sans doute y avait-il là une équivoque. Gramsci, tout attaché qu’il ait été à l’action des intellectuels, n’en avait pas moins été aussi l’un des membres dirigeants du parti communiste italien. En me référant à lui, ne risquais-je pas de conforter la critique selon laquelle les idées n’étaient pour moi qu’un moyen de parvenir à un but proprement politique, au moment même où je disais vouloir me tenir résolument à l’écart de toute préoccupation politique ? Le fait est en tout cas que la Nouvelle Droite a rapidement été caractérisée comme porteuse d’un « gramscisme de droite » dont certains observateurs, en particulier à l’étranger, n’ont pas hésité à faire le cœur de sa doctrine, ce qui m’a proprement stupéfié. Quant aux membres de la classe politique qui se réfèrent aujourd’hui à ce «gramscisme de droite », ils n’ont jamais que cinquante ans de retard – et je peux vous certifier qu’ils n’ont toujours pas lu Gramsci !

    LES AMIS DE JEAN MABIRE. Selon vous, la métapolitique ne concerne-t-elle que la seule réflexion ou bien a-t-elle des déclinaisons possibles, en particulier politiques ?

    ALAIN DE BENOIST : Certains de mes proches ont pu croire que la « métapolitique » n’était jamais qu’une autre manière de faire de la politique. C’est à mon avis une erreur, mais une erreur qui leur a donné bonne conscience pour céder aux démons de la politique qui n’avaient jamais cessé de les travailler. Pour moi, de même que la métaphysique n’a pas grand-chose à voir avec la physique, la métapolitique se situe sans ambiguïté au-delà de la politique. Joseph de Maistre, en 1814, la définissait comme la « métaphysique de la politique », ce que je ne trouve pas plus satisfaisant. Cela dit, dès l’instant où l’on parle de « métapolitique » et pas seulement de travail intellectuel, quelques explications complémentaires sont nécessaires. Le rapport n’est pas celui de la théorie et de la pratique. S’il y a un rapport entre la métapolitique et la politique, c’est un rapport indirect, consistant dans l’effet de causalité dont j’ai déjà parlé : le pouvoir culturel, lorsqu’il est idéologiquement bien structuré et qu’il parvient à influer sur le Zeitgeist d’une époque donnée, peut avoir un effet de levier par rapport à certaines évolutions ou situations politiques. Pensons à nouveau au rapport entre la philosophie des Lumières et la Révolution française. Mais l’erreur serait de croire que ceux qui font les révolutions sont les mêmes que ceux qui les rendent possibles. En réalité, c’est très rarement le cas. Et lorsque c’est le cas, l’ironie de l’histoire veut que ceux qui s’engagent dans les révolutions qu’ils ont contribué à rendre possibles en soient généralement les premières victimes. En novembre 1793, lors du procès de Lavoisier, Jean-Baptiste Coffinhal, président du tribunal révolutionnaire, proclamait hautement que « la République n’a pas besoin de savants ». Les révolutions manifestent une fâcheuse tendance à dévorer leurs pères, tout aussi bien que leurs enfants (Coffinhal fut lui aussi guillotiné).

         Je crois donc qu’il faut séparer la politique de la métapolitique. Cela ne signifie évidemment pas que la métapolitique ait une supériorité qui en ferait un modèle absolu, ni que faire de la métapolitique empêche de s’intéresser à la politique, de se poser vis-à-vis d’elle, non pas en acteur, mais en observateur. J’ai moi-même écrit constamment sur la politique, qu’il s’agisse de l’actualité politique ou de travaux sur la philosophie politique, les doctrines politiques ou les théories de l’État. Il est bon que certains fassent de la politique, parce que c’est ce qu’ils savent faire le mieux. Un monde uniquement composé d’intellectuels serait tout aussi invivable qu’un monde uniquement composé de fleuristes ou d’électroniciens ! Comme le disait Dominique Venner à la fin de sa vie : « Si vous éprouvez le désir d’agir en politique, engagez-vous, mais en sachant que la politique a ses règles propres qui ne sont pas celles de l’éthique » (Un samouraï d’Occident).

    LES AMIS DE JEAN MABIRE. La naissance du GRECE fut incontestablement un fait majeur ainsi qu’un outil déterminant de cette pensée. Par quelle volonté arriva-t-elle et quel fut le moteur de son développement ?

    ALAIN DE BENOIST : Le GRECE a été fondé fin 1967 par une trentaine d’amis, étudiants pour la plupart, qui s’étaient connus dans le cadre de la Fédération des étudiants nationalistes (FEN). C’est à mon initiative qu’ils se sont réunis, à peu près au moment où je faisais paraître le premier numéro de Nouvelle École. Un certain nombre ne se sont finalement pas associés au projet, mais d’autres s’y sont ralliés au point d’être toujours là un demi-siècle plus tard ! Le sens de l’acronyme était clair : au-delà d’une évocation symbolique de la Grèce, il s’agissait bien de fonder une école de pensée qui serait un « Groupement de recherche et d’études ». C’est à cette école de pensée que les médias ont donné à l’été 1979 le nom de « Nouvelle Droite », une dénomination qui ne m’a jamais satisfait, mais qui a été consacrée par l’usage.

    LES AMIS DE JEAN MABIRE. D’après vous, Jean Mabire était-il sensible à l’approche métapolitique et quel rôle joua-t-il au sein du GRECE ?

    ALAIN DE BENOIST : Oui, bien sûr. Jean Mabire, qui entretenait avec nous des relations de complicité amicale, et qui vivait alors à Paris (où il a quelque temps habité chez moi), était plus que sensible l’approche métapolitique, qui correspondait à l’une des facettes de son tempérament. Je ne sais plus s’il a été formellement adhérent du GRECE, mais il a participé durant de longues années aux activités de la mouvance qui a très tôt débordé le seul cadre de l’association. Je pense notamment au rôle qu’il a joué aux éditions Copernic, où il a dirigé, à la fin des années 1970, deux collections : « Maîtres à penser » et « Réalisme fantastique ». Il a aussi bien entendu collaboré aux publications apparues à la périphérie du GRECE, à commencer par la revue Éléments, qui paraît toujours.

    LES AMIS DE JEAN MABIRE. À travers ses essais, ses articles, ses ouvrages historiques et ses critiques littéraires, Jean Mabire faisait-il de la métapolitique, à quel niveau et sur quels thèmes ?

    ALAIN DE BENOIST : Je n’hésiterais pas à dire que tous les livres de Jean Mabire ont eu une portée métapolitique, mais c’est surtout vrai, à mon avis, pour les travaux qu’il a consacrés à la Normandie et au « nordisme », pour ses ouvrages sur la mer, pour Les dieux maudits et pour Thulé, pour des romans comme La Mâove ou des biographies comme celle du « baron fou » von Ungern-Sternberg, et bien sûr pour la formidable entreprise que représenta à partir de 1994 sa série des « Que lire ? » (qui mériteraient d’être aujourd’hui réédités dans la collection « Bouquins »).

    LES AMIS DE JEAN MABIRE. À l’heure des réseaux sociaux et de l’effondrement de la transmission à l’école, la métapolitique a-t-elle un avenir ?

    ALAIN DE BENOIST : Elle a sûrement un avenir, pour la simple raison qu’il existera toujours des poètes, des écrivains, des peintres, des musiciens et des théoriciens soucieux de comprendre leur temps et désireux d’y exercer une influence. Mais il lui faudra s’adapter à des moyens d’expression et de diffusion nouveaux. La montée rapide de la « vidéosphère » (Régis Debray), relayée aujourd’hui par le monde des écrans, l’effondrement du niveau scolaire et de la culture en général, l’apparition de l’intelligence artificielle et le rôle joué désormais par les « influenceurs » dans un monde « archipélisé », gouverné par l’émotion plus que par les idées (la « désidéologisation », pour reprendre un terme récemment vulgarisé par Christophe Bourseiller), en outre menacé par le nihilisme et le chaos, représentent de ce point de vue autant de défis à relever.

    Alain de Benoist (Site de la revue Éléments, 8 avril 2024)

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  • Jean Mabire : l’enracinement et l’aventure...

    Dans ce nouveau numéro de l'émission de TV Libertés, « Les idées à l’endroit », Rémi Soulié, pour évoquer la figure de Jean Mabire, écrivain et chantre des patries charnelles, des héros et des dieux, reçoit Philippe Randa, éditeur et romancier, Franck Buleux, enseignant et essayiste, et Laurent Schang, écrivain, éditeur et journaliste à Éléments.

     

                                              

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  • Friedrich Ludwig Jahn, l'éveilleur...

    Les éditions des Amis de la Culture européenne viennent de rééditer le récit que Jean Mabire a consacré à la vie de Friedrich Ludwig Jahn, qui avait été publié initialement dans le premier tome de son ouvrage Les grands aventuriers de l'histoire (Fayard, 1982).

    Décédé en 2006, Jean Mabire, qui était un des grands écrivains de l'aventure, qu'elle soit historique, mythologique ou politique, a aussi été un combattant pour la cause de l'identité des peuples européens.

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    " La Révolution Conservatrice allemande des années 20 et 30 est bien connue. On connaît le tumulte d’idées provoquées par la défaite de 1918. On ignore que le pays avait connu semblable incandescence sous les coups de boutoir de Napoléon.

    Qui est ce colosse à la barbe rousse qui, juché sur l’Arc de Triomphe en 1815, abat à la masse les insignes de bronze de l’Empire français ? Pour faire le portrait de Ludwig Jahn, nous pourrions relire les Que lire ? de Jean Mabire. Comme Augieras, il fut un original qui vécut dans une caverne ; comme René Quinton, ses aphorismes mobilisèrent les énergies guerrières ; comme Jack London, il porta les souliers usés du « vagabond de l’idéal » ; comme Blanqui, il fut un conspirateur et un enfermé. Comme Georges Hebert, on a fait de lui un rénovateur des corps et un exalté du plein air.

    Aux dires de Jahn, la grande affaire de sa vie fut la défense de la germanité. On lui doit notamment des Recherches sur la nationalité, l’esprit des peuples allemands. Son Histoire de la guerre de trente ans, elle, est perdue à jamais. La postérité retiendra surtout qu’il fonda les Turnen, des sociétés de gymnastique qui encourageaient une pratique sportive joyeuse et collective, loin de tout esprit de compétition individualiste. "

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