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génocide

  • La Terreur, une ZAD historique pour la gauche ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un point de vue de Thierry Lentz cueilli sur Figaro Vox et consacré à la polémique montée par les médias de gauche autour du film Vaincre ou mourir, de Vincent Mottez et Paul Mignot, qui met à l'honneur le chef vendéen Charette.

    Historien, directeur de la Fondation Napoléon, Thierry Lentz est l'auteur de nombreux ouvrage sur l'Empereur et le 1er Empire, dont dernièrement Pour Napoléon (Perrin, 2021). Mais, on lui doit également une enquête passionnante sur l'assassinat du président des Etats-Unis John Kennedy ainsi qu'une étude intitulée Le diable sur la montagne - Hitler au Berghof 1922-1944 (Perrin, 2017).

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    Pour une certaine gauche, la Terreur reste une ZAD historique intouchable

    Les déconstructeurs de l'histoire de France, pour qui il n'y a en l'espèce qu'un « roman », qu'une intoxication séculaire voire un outil d'extrême-droitisation des esprits, ne dorment jamais, nous le savons. La chasse à tout ce que le général de Gaulle aurait trouvé « grand, beau et généreux » dans notre passé ne doit jamais s'arrêter. Et lorsque le cinéma produit un long métrage qui permet de cracher encore un peu plus dans la soupe nationale, la presse de gauche (qui se croit la seule à avoir de la hauteur et à parler vrai) se régale et se gargarise du « courage » du réalisateur ou de l'acteur. Foin des qualités et défauts cinématographiques ou esthétiques, pas question de tenter de trier le bon grain de l'ivraie historique : le film est forcément une œuvre qui échappe à l'examen critique et provoque l'extase obligatoire. Œuvre de l'esprit, œuvre de l'artiste car œuvre militante… du bon côté.

    Pourtant, dans ce jeu de massacre de notre histoire, il reste encore quelques ZAD auxquelles il est défendu de toucher. En histoire contemporaine, avec la révolution bolchévique et le Front populaire, la Terreur et ses œuvres sont au cœur de ce camp retranché. Ici, de vaillants et grincheux défenseurs résistent encore et toujours à la critique ou aux recherches récentes, lorsqu'ils ne nient pas des faits établis depuis des lustres. Ils sont peu nombreux et rarement à jour, mais dès qu'une proie se présente, ils sortent du bois en meute et, à la guerre comme à la guerre, ne reculent devant rien pour préserver la zone.

    On en a eu la preuve cette semaine avec la campagne menée par les médias privés et publics de gauche contre le film Vaincre ou mourir, consacré aux guerres de Vendée et à l'un de leurs « géants » (Napoléon dixit), Charette.

    Même adversaire des républicains, nul ne peut contester à François-Athanase Charette de La Contrie d'avoir été un des grands chefs vendéens lors du soulèvement de cette contrée (plus large que le département actuel) dans lequel il fut presqu'entraîné à son corps défendant. Chef courageux et généreux envers ses adversaires, il fut finalement capturé et fusillé par les « Bleus ». C'est cette épopée romantique que raconte Vaincre ou mourir. Pas de quoi fouetter un chat me direz-vous : de la guerre, de l'amour et un héros, de quoi faire un bon film. Mais il y a plusieurs hics.

    Le premier est que l'épisode des guerres de Vendée a eu lieu pendant la période de la Terreur, zone à défendre puisque c'est celle de Robespierre et de Saint-Just. Ajoutons-y que dans cette affaire, il n'y a pas de quoi glorifier la république jacobine, malgré sa victoire. Car une fois la guerre « chaude » terminée, la Convention et le Comité de Salut public ordonnèrent une impitoyable répression, avec le massacre systématique de 120 à 150 000 hommes, femmes, enfants et vieillards. Des villages furent rasés, les champs dévastés, on fusilla, on guillotina, on noya dans la Loire, on crucifia sur des portes de granges, on immola dans les églises (ce qui nous rappelle les douloureux souvenirs de la Deuxième Guerre mondiale). Ce fut ce que le révolutionnaire Gracchus Baboeuf appela un « populicide ». C'est ce que certains osent appeler un « génocide », provoquant les hauts cris des robespierristes. Traiter d'un sujet aussi sensible – est en soi une intolérable attaque contre le mythe de la Révolution en marche, la seule qui compte, celle des jacobins. Ce qui justifie donc que montent au créneau quelques gardes rouges journalistiques, plein de certitudes et vides des connaissances de base sur l'épisode.

    Ils se sentent d'autant plus en mission – voici notre deuxième hic - que la société de production à l'origine de ce petit film à 4 millions de budget est une filiale du Puy du Fou, l'extraordinaire parc historique et culturel créé par Philippe de Villiers et dirigé par son fils Nicolas. Il n'en faut pas plus pour hurler à la contre-révolution pis : à la zémmouri-lepénisation des esprits. Puisqu'il y a du Puy du Fou dans l'affaire, le film est forcément mensonger, bassement politique et subversif. Et le chœur des vierges rouges-vertes d'entonner un chant qui, dans leur gorge, sonne faux : défendons l'histoire de France, la vraie, la seule, la révolutionnaire ! On pourra ainsi lire dans un récent numéro de Libération, élégamment titré « Le Puy du Fourbe », un amoncellement de billevesées où l'erreur historique et la méchanceté gratuite en disputent aux arguments wokes les plus inattendus sur un tel sujet. Un régal pour les Insoumis et les Verts qui ont fait de Robespierre leur héros absolu (après avoir abandonné Trostky et Mao). Leurs féaux socialistes emboîtent le pas, tandis que la radio publique, qui s'était mise en quatre pour le film Tirailleurs, fait comme si Vaincre ou mourir était un simple documentaire égaré dans les salles obscures et indigne du prix d'une entrée.

    Si le film, par manque de moyens, n'est pas exempt de critiques esthétiques, si le choix de l'ouvrir par des interventions contemporaines rend le tout un peu inhabituel, on ne voit pas pourquoi ses thèses – d'ailleurs acceptables pour un historien - auraient moins droit de cité que celles d'autres productions cinématographiques.

    On devrait même se réjouir qu'enfin, le cinéma français traite un sujet pareil, ne serait-ce que pour continuer la discussion sur ces terribles et peu reluisantes guerres et exactions de Vendée. Mais la ZAD de la Terreur, sachant sa position historiquement faible, ne voudra jamais en entendre parler. C'est la seule chose qui est sûre.

    Thierry Lentz (Figaro Vox, 26 janvier 2023)

     

                        

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  • Qui était Pol Pot, le frère numéro un...

    « Pour construire l'économie [...] comme pour faire la guerre [...] la direction du Parti doit exercer son rôle directeur en employant une violence tranchante [...]. » (Pol Pot, juin 1976.)

    Les éditions Pardès viennent de publier, dans leur collection Qui suis-je ?, une biographie de Pol Pot signée par Nicolas Tandler. Ancien journaliste, l'auteur est un spécialiste des mouvements marxistes. Il a collaboré à la revue Est & Ouest et à l'Institut d'Histoire Sociale et est déjà l'auteur de deux ouvrages dans la même collection consacrés à Staline et à Trotsky.

     

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    " On ne dit pas "Djougachvili", mais Staline. De même, on ne parle pas de "Saloth Sâr", mais, à partir de 1970, de Pol Pot, son pseudonyme. D'une famille cambodgienne aisée, il profita de divers enseignements dans la capitale du pays, Phnom Penh. Parti compléter sa formation en France, il y découvre les Lumières avec Rousseau, la Révolution avec Robespierre, le marxisme avec Staline. Il néglige son école technique, et il doit retourner au pays sans diplôme. Il décide alors de devenir révolutionnaire professionnel. Stoïque, il fait ses classes grâce aux communistes vietnamiens, qu'il hait, dans son for intérieur, comme ennemis héréditaires des Khmers. Devenu l'organisateur du Parti communiste à Phnom Penh, la chance le sert : le chef du PC est tué, et il prend sa place.
    Le voici acteur d'une guerre tout à la fois civile et internationale. Avec des enfants-soldats vêtus de noir, ses troupes, les Khmers rouges, se multiplieront grâce aux erreurs de la puissante Amérique, aux divisions entre républicains et royalistes, au soutien de Hanoï. Le 17 avril 1975, Pol Pot atteint son but.
    Trois ans, huit mois, vingt jours, le peuple khmer subira une expérience démente, à vif, qu'aucun utopiste social n'avait osée avant lui. Elle lui coûtera 1700000 morts (estimation basse). Puis Pol Pot fut vaincu dans une guerre éclair par le Vietnam. Il survécut deux décennies à sa défaite, divisant le monde à son propos, avant de mourir, esseulé. "

     

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  • Mon Holocauste...

    " Si la littérature avait encore une influence, ce livre salutaire abolirait les Jeux olympiques de la victimisation auquel nous assistons aujourd'hui. " Alain Finkielkraut (Journal du dimanche, 21 septembre 2014)

     

    Les éditions du Cherche-Midi viennent de publier Mon holocauste un roman de Tova Reich. Fille de rabbin, ex-femme du directeur du musée de l’Holocauste de Washington, Tova Reich est romancière. Mon Holocauste est son premier livre publié en France. Ceux qui veulent découvrir le fond de réalité de cette satire pourront utilement se reporter à l'essai de Norman G. Finkelstein, L'industrie de l'holocauste  : réflexions sur l'exploitation de la souffrance des juifs (La Fabrique, 2001)...

     

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    " Bienvenue dans la famille Messer. Le père et le fils, Maurice et Norman, vivent par et pour le génocide juif. Le premier dirige le musée de l'Holocauste de Washington, le second préside une société, Holocaust Connections, Inc., chargée de distribuer une appellation « Holocauste compatible » aux produits de ses clients. Autour d'eux se presse une foule de donateurs, d'artistes, d'intellectuels, tous soucieux d'obtenir un label socialement désirable et commercialement rentable. Tout va pour le mieux jusqu'au jour où Nechama, la fille de Norman, décide de se convertir au catholicisme et d'entrer au carmel d'Auschwitz.

    Avec ce roman furieux, sans hypocrisie ni tabou, Tova Reich s'en prend, sous la forme d'une satire irrésistible, aux « professionnels de l'Holocauste ». Salué par la critique américaine, comparé aux oeuvres de Philip Roth, Mon Holocauste a fait scandale lors de sa sortie aux États-Unis. "

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  • Noires fureurs, blancs menteurs...

    Les éditions Fayard viennent de rééditer dans leur collection de poche Pluriel l'essai de Pierre Péan intitulé Noires fureurs, blancs menteurs, consacré à la guerre civile au Rwanda. Journaliste d'investigation et esprit libre, Pierre Péan est un de ceux qui, avec Bernard Lugan, Charles Onana et Robin Philpot, a contribué à remettre en cause la thèse officielle du génocide, diffusée par le régime de Paul Kagamé et ses soutiens occidentaux. Il a, à la suite de la publication de ce livre en 2005, été victime d'une campagne de terrorisme judiciaire menée par les associations proches du régime de Kigali et relayée par SOS Racisme.

    Pierre Péan a récemment publié Carnage - Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique (Fayard, 2010) et Kosovo - Une guerre "juste" pour un Etat mafieux (Fayard, 2013).

     

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    " Au printemps 1994, le monde est stupéfié par le déchaînement de fureur et de violence qui s'est emparé d'un petit pays africain, au cœur de la région des Grands Lacs, le Rwanda. Jamais le continent noir n'avait connu des massacres d'une telle ampleur. Très vite, les médias opposent victimes, les Tutsis, et bourreaux, les Hutus ; et ils désignent les coupables de cette folie meurtrière sans précédent, qualifiée de génocide : la communauté internationale, qui n'a pas su prévenir l'embrasement général ; et, en premier lieu, la France, soutien du président Habyarimana et du régime en place qui aurait armé les milices exterminatrices. Qui a tué Habyarimana le 6 avril 1994 dans un attentat qui a déclenché les massacres ? La question a ressurgi plus de dix ans après les faits. Instigateur aussi de cette guerre, Paul Kagame, actuel président du pays, « libérateur », chef des mercenaires tutsis armés en Ouganda. Pierre Péan démontre que le génocide de 1994 est un épisode dans une guerre civile et régionale ignorée, plus meurtrière encore, voulue depuis octobre 1990. Le FPR était prêt à tout pour conquérir le pouvoir à Kigali, y compris à sacrifier des centaines de milliers de Tutsis et de Hutus. Pierre Péan est journaliste d’investigation. "

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  • Rwanda, un génocide en questions...

    Les éditions du Rocher viennent de publier une étude de Bernard Lugan intitulée Rwanda - Un génocide en questions. Historien et africaniste, Bernard Lugan est un spécialiste du Rwanda, pays dans lequel il a passé plus de dix ans. Il est notamment l'auteur d'une imposante Histoire de l'Afrique des origines à nos jours (Ellipses, 2009).

     

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    "Vingt ans après (avril 1994), il n'est plus possible de dire que le génocide du Rwanda était programmé, que la France en serait complice, que pour le commettre les "extrémistes" hutu avaient créé une cellule secrète nommée Akazu, qu'ils avaient dressé des listes de Tutsi à abattre, qu'ils avaient fondé la radio des Mille collines pour les besoins de leur propagande génocidaire, qu'ils assassinèrent leur propre président en abattant son avion et qu'enfin ils firent un coup d'état dans la nuit du 6 au 7 avril 1994.

    Ces idées reçues qui constituaient les bases de l'histoire officielle écrite par les vainqueurs de la guerre civile rwandaise, afin de légitimer la conquête du pouvoir par le général Kagamé, ont été balayées par le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda créé par le Conseil de sécurité de l'ONU afin de juger les responsables de ce génocide.

    Expert assermenté dans les principaux procès qui se tinrent devant ce tribunal, Bernard Lugan a eu accès à la totalité de ces archives ce qui lui a permis d'écrire ce livre dans lequel tout ce que l'on croyait savoir au sujet du génocide du Rwanda est remis en question."

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  • Eric Werner et l'extermination...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien avec le philosophe Eric Werner, réalisé par les éditions Xénia, à l'occasion de la réédition de son essai De l'extermination (Xénia, 2013).

     

    " Pourquoi les hommes s'exterminent-ils? L'extermination est-elle un prolongement naturel de la guerre, voire son but secret? Pourquoi est-il si difficile d'en débattre sans passion?

    Toutes ces questions, Eric Werner les a abordées de manière frontale et concise dans son essai De l'extermination, qui surprend par son ton, envoûte par la clarté du langage et désarçonne par la lucidité du propos. Dans cet entretien filmé, Eric Werner répond aux questions essentielles que soulève ce livre hors du commun. "

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