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  • Soulèvements de la Terre, Civitas: dissolution, piège à cons...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Nicolas Lévine, cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré à la question de la politisation de la justice notamment au travers des décisions de dissolution d'associations politiques...

     

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    Soulèvements de la Terre, Civitas: dissolution, piège à cons

    Il n’y a que les gens de gauche qui trouvent la France trop à droite. De même, il n’y a que les juristes de gauche qui pensent vraiment qu’on y juge « en droit ». Il est vrai que notre droit est de gauche – ou libéral, ou progressiste. La preuve par le Conseil d’État, lui qui doit statuer sur les demandes de dissolution du ministère de l’Intérieur, mais qui ne semble pas les traiter avec la même équité suivant qu’elles sont de gauche ou de droite. Ainsi les Soulèvements de la Terre seraient-ils indissolubles, alors que les soulèvements de la droite – hier Génération identitaire, demain Civitas ? – seraient quant à eux solubles. Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements tout court vous rendront blanc ou noir.

    En France, on juge globalement « en droit », parce qu’on a quand même des codes, des articles, et que la Justice s’y réfère pour absoudre – j’emploie ce vocabulaire à dessein, car il y a quelque chose de messianique dans cette Justice humaniste, adepte de la dixième chance, enfin uniquement pour certains, avec son idéal de la réinsertion qui sonne comme une rédemption maçonne – ou condamner. Mais la loi est sujette à interprétation, et les juges français – à l’instar des européens – ne se privent pas pour interpréter dans un sens qui leur convient. Lorsque le rappeur noir – par ailleurs caché derrière un pseudonyme, ce qui a pu jouer, je le conçois – Nick Conrad chante : « Je rentre dans les crèches / Je tue des bébés blancs / Attrapez-les vite / Et pendez leurs parents », en fait un clip horrifique, le diffuse et l’assume parfaitement, la loi permet de l’envoyer au trou pour un an et de lui soutirer quarante-cinq mille euros. Ce qui n’a pas été le cas, comme on s’en doute.

    Ce n’est pas rien, de prôner l’assassinat de nourrissons, de leurs parents, et ce en vertu de la couleur de leur peau. En Occident, il n’est rien de plus grave, de pire crime-pensée que le racisme. Conrad aurait donc dû être sévèrement puni. Mais Conrad est Noir ; or, selon le progressisme, le racisme est un système de domination inventé par les Blancs pour dominer les autres races ; l’appel au meurtre lancé, sur une base raciale, par le rappeur-afro-militant ne peut donc pas être tout à fait raciste ; il relève fondamentalement d’un autre ordre : c’est un appel au secours, l’expression d’un juste désir de revanche, la « blanchité » soumise à un examen de conscience, une « métaphore »… C’est là ce que pensent la plupart des journalistes, des universitaires, des écrivains, des comédiennes, des juges, des politiques, des cadres de l’économie nouvelle, en somme les membres des élites, qui recrutent d’ailleurs dans le même milieu, qui pratiquent une endogamie stupéfiante et partagent le même fond culturel et idéologique – en clair, la bourgeoisie, ou plutôt les deux, la petite et la tout court.

    Selon que vous serez correct ou incorrect

    Pour « décrypter le monde », comme disent les journalistes – laissant donc accroire que le monde est « crypté », mais heureusement ils sont là pour le révéler aux simples mortels que nous sommes ! –, ils disposent d’une unique grille de lecture, difficile à nommer – marxisto-raciale ? libérale-diversitaire ? –, avec des « dominés » et des « dominants », des gentils colorés et des méchants blancs. C’est là le « logiciel » de la gauche, pour parler (encore) comme elle – un logiciel directement issu des Lumières, donc, mais revu par deux cinglés, Sartre et Foucault. Si Nick Conrad avait été Blanc et avait chanté « Je rentre dans les crèches / Je tue des bébés noirs / Attrapez-les vite / Et pendez leurs parents », il la prenait, son année en zonzon, et il n’aurait pas non plus échappé à l’amende de quarante-cinq mille euros.

    Pour un raciste de ce genre, on tordrait sans remords les qualifications pénales afin de le tuer socialement et économiquement. Mais en tant qu’homme noir, donc victime atavique, pluriséculaire, victime du fameux système de domination instauré par les Blancs, justement désireux de se libérer de l’esclavage mental, culturel, économique et social dans lequel il vit, Conrad a le droit d’appeler à massacrer des enfants blancs, leurs parents et le revendiquer devant un tribunal. Cela ne coûte en tout cas que six mois et cinq mille euros avec sursis (qui seront du reste annulés en appel). Il en va d’ailleurs des gauchistes comme des « dominés » de naissance : si Clément Méric avait tué Esteban Morillo et non l’inverse, il est certain que le verdict aurait été différent. (Un antifa qui tue un facho, ce n’est pas la même chose qu’un facho qui tue un antifa. Nier cela, ce serait comme comparer nazisme et communisme, alors qu’on sait très bien que le second génocidait pour le bien de l’humanité, ce qui change tout. Les dizaines de millions d’innocentes victimes du communisme étaient heureuses de mourir d’une balle dans la tête, sur un petit sentier de Pologne, de Bohême, du Vietnam, dans un goulag.) Sans doute que, outre une peine bien inférieure à celle reçue par Morillo, Méric aurait été remercié d’avoir, avec ses camarades petits-bourgeois, participé au nettoyage des rues de France, où les fachos font régner la terreur. Mais donc on juge « en droit » ?

    Le bon accueil des Soulèvements de la Terre au Conseil d’État

    L’avocat – l’un des avocats ? – des Soulèvements de la Terre n’a pas fait semblant, lui. Le 11 août sur BFM, le bonhomme, en direct en visio, est lancé par la speakerine. Que pense-t-il de la décision du Conseil d’État qui refuse la dissolution de l’association d’extrême gauche ? Normalement, il devrait dire ceci : « C’est une décision logique. Le juge administratif a, en responsabilité, estimé que les éléments du dossier ne justifiaient pas au final la dissolution de l’association. » Le droit, toujours le droit – et ce qu’il faut de novlangue, d’anglicismes et de scies. Il était tôt ; l’avocat n’était pas ivre, à priori ; et le reste de son intervention manifestait une adhésion totale à l’époque et ses codes. Alors pourquoi a-t-il répondu, le plus posément du monde, la chose suivante : « Le Conseil d’État a déjà puni plusieurs fois le gouvernement pour son inaction climatique. Logiquement, il ne pouvait donc pas dissoudre une association qui a pour but de sauver la planète. Le Conseil d’État a été cohérent. » Hein ? Cohérent en quoi ? Politiquement ? Il ne pouvait vouloir dire que cela. Oui, en effet, le Conseil d’État est, en l’espèce, cohérent politiquement. Mais de quel droit notre plus haute juridiction administrative fait-elle de la politique, ce qui n’est pas du tout sa vocation ? Elle en fait depuis longtemps, certes. C’est par exemple le Conseil d’État qui, via le célèbre arrêt GISTI de 1978, a consacré l’immigration de peuplement – ce sont donc des juges, des fonctionnaires non élus et irresponsables, qui ont réinitialisé le paradigme civilisationnel dans lequel la France se déployait depuis quinze siècles. Nous nous sommes habitués à une inflation jurisprudentielle, systématiquement orientée politiquement, du reste raccord, dans le cas de l’ordre judiciaire, avec le gauchisme et le socialisme hégémoniques à l’École nationale de la magistrature – pour s’en convaincre, en plus des débats et des peines, on peut s’amuser à lire les productions « scientifiques » des élèves de l’école, évidemment tous obsédés par le social, le sexisme, le genre, les violences-faites-aux-femmes, les discriminations, les-violences-policières. Les juridictions administratives ne sont pas en reste qui mettent juridiquement en œuvre, avec le même zèle, le programme progressiste.

    Maman-Gaïa et Migrant-Rédempteur

    Selon ce dernier, il n’est rien de plus important que « l’urgence climatique ». Chaque jour, le JT le répète : « La jeunesse se mobilise pour la planète », « La crise écologique est l’affaire de tous », « Encore une preuve du dérèglement climatique ». Chaque jour un reportage nous montre les conséquences de la hausse du niveau des océans sur l’activité des pêcheurs de Zanzibar. Le climat, c’est limite, juste après l’indétrônable « pouvoir d’achat », qui est lui hors classement, la-première-préoccupation-des-Français. L’« enjeu de civilisation », et même l’enjeu tout court, c’est ça. Fondamentalement ésotérique, la gauche a trouvé dans l’écologie une nouvelle prophétie. Dans son culte dualiste, la protection de Maman-Gaïa va de pair avec celle du Migrant-Rédempteur : un jour, l’homme nouveau métis pourra gambader sur une Planète rendue à la Nature et libérée du Corrupteur-Blanc – cependant, il pourra toujours se rendre dans une clinique pour changer de sexe – pas plus que des autres la gauche n’a peur de cette insurmontable contradiction entre idéalisation puérile et mépris absolu de la nature, une nature bonne en soi, sauf quand elle concerne l’homme. Ce n’est pas « la » jeunesse, mais une certaine, la bourgeoise des métropoles d’Occident, qui manifeste « pour sauver la planète ». Peu importe : c’est la bourgeoisie qui décide du programme. Le climat est donc la grande et unique mission de notre génération et des générations à venir. Y’a-pas-débat. C’est là ce qui autorise l’avocat à avouer aussi benoîtement. En plus, sur BFM, on est entre nous, entre convaincus de l’« urgence climatique » ; on pense dans l’ordre des items proposés par les instituts de sondage ; on sait qu’on ne sera pas contredit sur le fond.

    Et d’ailleurs, la speakerine ne reprend pas l’avocat après sa saillie. La même speakerine, ou l’un de ses clones sévissant sur la pire chaîne de télé de France, qui dégaine sans relâche, quand la causalité y oblige mais que l’idéologie veut absolument le cacher, de chafouins « Vous faites de la politique ». Lola, les « attentats » : il ne faut pas « faire de la politique ». Les droits des minorités, la lutte pour le climat : là tout est politique, même si c’est un politique qui se confond entièrement avec la morale – la gauche est religieuse, disais-je. Il y a en somme, plus que jamais, plus qu’à n’importe quelle époque hormis peut-être les années 30 – et encore ! au moins les idéologies s’y affrontaient, en France le royalisme n’était pas tout à fait mort, c’était infiniment plus fun qu’aujourd’hui où le progressisme domine intégralement les élites, alors qu’elles étaient encore heureusement divisées durant l’entre-deux-guerres – le problème ce n’est pas les élites, il en faut, les nôtres firent d’immenses choses ; le problème c’est qu’elles soient désormais apatrides, que plus rien ne les lie à la France, qu’elles méprisent ses habitants autochtones plus sûrement que les aristocrates snobaient leurs gens en 1788 – il y a plus que jamais, disais-je, l’idéologie.

    Darmanin ou l’art de dissoudre des associations

    L’air satisfait des journalistes, sur BFM et ailleurs, en annonçant la décision du Conseil d’État trahissait le contentement de tout un système. Elle leur permettait en plus, au cœur de l’été, où ils n’ont habituellement que des incendies de forêt, le prix du steak frites en terrasse sur le bassin d’Arcachon et bien sûr les salvateurs conseils pour résister à la canicule – leur monde n’est qu’une suite de messages de prévention – à se mettre sous la dent, de titiller Gérald Darmanin, l’un des meilleurs « clients » de cette Macronie où les personnalités ne brillent guère. Dans l’imaginaire de la gauche – qui est d’abord un imaginaire –, Darmanin occupe la même place que Sarkozy autrefois. Dans sa lutte éternelle contre le nazisme, la gauche voit en lui un énième avatar de la Réaction, l’homme providentiel espéré par les cons qui n’ont rien compris à l’émancipation de l’individu dans un monde enfin débarrassé de ses frontières, évidemment artificielles, et qui empêchent les humains de vivre ensemble, heureux, en paix, ce à quoi ils aspirent évidemment. Darmanin, c’est le drapeau, l’ordre, l’autorité. Que sa dureté, comme celle de Sarkozy, ne soit que de mots, n’y change rien ; non seulement par hypocrisie, qui est chez elle une seconde nature, mais aussi parce que la gauche pense vraiment que « les mots tuent » ; pour elle, ils le font même plus sûrement que ce supposé « réel » qui plaît tant aux réacs et avec lequel la gauche est – même la marxiste, la « scientifique », parfaitement gnostique en vérité, en tout cas basée, comme le libéralisme dont elle procède, sur des postulats complétement faux sur la nature humaine – irrévocablement fâchée.

    Ministère de l’Intérieur au moment où la violence dite du quotidien explose, dix fois humilié dans le dossier des OQTF où les États des pays d’origine des clandestins l’ont baladé, confronté à une fronde systémique des policiers qui voient clair dans son jeu, il y a au moins une chose que Darmanin sait faire, en général : dissoudre des associations. Dans la frêle dynamique de l’oiseuse loi contre le séparatisme, il s’est enfin attaqué à des associations islamistes, parfois déguisées en ONG ; il s’en est pris à quelques figures de la mouvance, à l’instar bien sûr de l’imam Iquioussen – qui l’a bien eu, d’ailleurs, avec le soutien de la justice belge, de la couronne marocaine et, en partie, de notre justice administrative.

    Mais à chaque fois que Darmanin dissout une association islamiste, il se croit obligé de dissoudre également une association patriotique. Le nom de la loi annonçait la couleur, cela dit : outre qu’il vise à cacher le mot islam, le terme « séparatisme » traduit l’idée que nos élites se font des « radicalismes », qu’elles hiérarchisent ; et en vérité, pour un libéral et a fortiori un socialiste et un gauchiste, l’intégriste autochtone est plus dangereux que le salafiste exogène, le type qui veut juste prier en latin que celui qui prépare un massacre de masse, un fascisme imaginaire qu’un fascisme bien réel. Ainsi, Génération identitaire avait été dissoute en même temps que BarakaCity, dans une évidente logique de compensation. Car non seulement la Macronie doit satisfaire son aile gauche, mais elle est de gauche – il faut donc compenser sévère.

    Hyper-tolérance pour l’extrême gauche

    Ces dernières années, d’autres groupuscules identitaires, locaux, ont subi le même sort ; il est vrai que ce fut également le cas de quelques groupes antifas. On observera que le traitement médiatique diffère selon l’objet à dissoudre ; la dissolution d’une assos islamiste, même wahhabite assumée, provoquera une « polémique » ; il n’en ira pas de même de la dissolution d’un groupe de patriotes, dont la disparition sera seulement accompagnée, sur les plateaux, de formules définitives sur le péril fasciste distillées par des experts en extrême droite militant à l’extrême gauche – ce qui est un bon gage d’objectivité. Génération identitaire a été dissoute pour quelques feuilles jetées en l’air au siège marseillais de l’association d’ultragauche SOS Méditerranée, qui encourage des étrangers à violer les lois européennes et les viole elle-même, et des vidéos qui prouvaient que la frontière entre la France et l’Italie était une passoire. L’association refusait la violence. Son agit-prop était propre, et en plus très pro. Elle a été dissoute en cinq minutes. Il y a de cela quelques mois, des membres des Soulèvements de la Terre ont mené et même filmé l’attaque d’une usine de Lafarge, brûlant pour plus de quatre millions d’euros de matériel, affaire d’ailleurs traitée par les services antiterroristes – les journalistes semblent avoir omis ce fait, dont ils n’ont absolument pas parlé. L’association appelle à la violence, au moins contre les biens ; elle mène ou s’agrège à des manifestations interdites, comme celle de Sainte-Soline, où des dizaines de gendarmes ont été blessés ; son caractère séparatiste et même insurrectionnel ne fait aucun doute, tant ce qu’elle dit que ce qu’elle fait justifiait sa dissolution. Le Conseil d’État a en jugé autrement. Que le dossier présenté par le cabinet de Darmanin soit solide ou non, c’est d’abord au tamis idéologique qu’il est passé, et qu’il a logiquement perdu – comme perdent systématiquement toutes les maigres tentatives de durcir le droit des étrangers.

    Pas de civilité pour Civitas

    Compensation, toujours : tandis que le Conseil d’État examinait le dossier des Soulèvements de la Terre, Darmanin a annoncé, pour satisfaire une gauche évidemment indignée par la procédure engagée contre ces sympathiques amoureux de la planète, tous ces Jean-Eudes, Charlotte et Stan sortis d’un cauchemar de Papacito, la dissolution de Civitas. Association catholique, de droite dure, tendance tradi et donc éloignée d’une Église dominée par le gauchisme, Civitas s’est manifestée aux yeux du grand public – et des journalistes, qui ne s’intéressent à rien – lors du vote de l’Assemblée socialiste en faveur du mariage gay. Conséquente – contrairement à tant de catholiques dits de gauche, qui sont surtout de gauche –, l’association s’est opposée et continue de s’opposer farouchement à la PMA et à la GPA, et elle est clairement moins enthousiaste que l’antipape François vis-à-vis de l’immigration de masse extra-européenne. Civitas ne prône pas la violence, ne mène pas d’actions violentes.

    Récemment, lors de quelque colloque, Civitas a invité Pierre Hillard, géopolitologue promu par Égalité et Réconciliation. Durant son intervention – telle qu’elle a été rapportée par une presse évidemment hostile par principe –, Hillard a commenté la naturalisation des Juifs sous la Révolution, a dit voir en elle la matrice de l’immigrationnisme et s’est demandé s’il ne faudrait pas revenir sur ce principe. Niveau antisémitisme, on a fait cent fois pire. Comme tous les auteurs qui gravitent autour de Soral, Hillard a une fâcheuse tendance à analyser toute l’histoire avec le Talmud à la main. Comme le brillant Julien Rochedy l’avait expliqué à un autre essayiste soralien, Youssef Hindi, l’obsession soralienne pour les Juifs est d’abord et surtout bête ; prenant l’exemple de l’origine de la Révolution française, Rochedy opposait les tenants du complot maçonnique à Taine, en somme ceux qui croient en une cause unique et ceux qui savent que, bien sûr, il y a toujours plusieurs causes – et Taine le prouve génialement. Oui, les événements sont toujours multifactoriels ; et j’ajoute que rien, dans la vie des idées, n’arrive par hasard, spontanément, y compris le progressisme, qui correspond en premier lieu, comme l’a démontré Christopher Lasch, à une mutation de la bourgeoisie occidentale, sa sortie du corps social – comme l’aristocratie en était sortie au moment de la Révolution, ce qui l’explique en partie.

    Inviter Hillard est une drôle d’idée ; du reste, on ne voit pas ce qui, dans ses propos, choque tant – il n’a pas dit qu’il fallait déchoir les Juifs de leur nationalité française –, et puis les excès de la liberté sont toujours préférables à ceux de la censure. Aidé comme d’habitude par les mouchards LFI qui traquent sans relâche, avec l’enthousiasme de scouts commissaires politiques, les « dérapages » sur les réseaux sociaux, qui réclament sans cesse la dissolution de mouvements patriotiques quand ce n’est pas carrément celle du RN, Darmanin a immédiatement sauté sur l’affaire. Se débarrasser de l’une des principales associations authentiquement catholiques, d’un opposant constant aux délires transhumanistes et sociétaux : le Iago de Tourcoing ne pouvait laisser passer cette occasion. Sevrée de « polémiques » sur les tampons hygiéniques, les toilettes non-genrées et le changement de sexe à huit ans, la gauche accepte volontiers ce cadeau, qui l’autorise à faire des heures d’antenne et des pages et des pages sur l’intégrisme catholique, si présent, si oppressant, toujours capable de déclencher sur une nouvelle Saint-Barthélemy dans le Marais et à Sevran. Si le dossier contre Civitas est centré sur Hillard, il me semble bien léger ; et je ne vois pas ce qui, dans ses prises de position et actions passées, justifierait la dissolution de l’association ; mais on peut quand même parier que, pour elle, le Conseil d’État ne s’opposera pas.

    Une justice politique

    Chaque semaine, des associations islamistes accueillent – ou tentent d’accueillir – des prédicateurs imperméables aux « valeurs de la République ». Darmanin n’engage pas leur dissolution. Il laisse également tranquille, outre SOS Méditerranée qui accomplit un rôle de passeur, d’associé de trafiquants d’êtres humains, toutes les associations pro-clandestins qui – je le répète, car la chose semble ne choquer que moi – violent et appellent les clandestins à violer les lois et ce, en toute décontraction – imagine-t-on une association, subventionnée en grande partie par de l’argent public, appelant à ne pas payer les impôts ou promouvant la haine raciale ? Quid d’Utopia 56, qui a installé, sous des tentes, des clandestins sur les places de la République et du Palais-Royal, paye les procédures administratives des clandestins et, dans la lignée du GISTI toujours très actif, mène une guérilla juridique de chaque instant contre l’État ?

    Formidablement ambitieux, Darmanin se sert de la dissolution d’association pour nourrir sa com’. Donner aux boomers centristes l’impression de frapper les « radicalismes », ça doit rapporter. C’est son calcul pour 2027. Mais, entre les mains de cet énième Machiavel et sous la pression permanente de la gauche, cette procédure est aussi un outil au service d’une répression idéologique qui s’acharne encore plus durement sur ceux qui veulent sauver leur culture que sur ceux qui veulent la détruire. Et la Justice, sur la même ligne, vient consacrer ce titanesque renversement de civilisation auquel le droit a déjà collaboré de façon décisive. En somme, il s’agit d’une justice politique.

    Nicolas Lévine (Site de la revue Éléments, 21 août 2023)

     

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  • Feu sur la désinformation... (391)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Jules Blaiseau.

    Au sommaire :

    • 1 - L'image de la semaine
      Alors que les carburants se font rares, la France est tendue ! Violences dans les stations et grèves de plus en plus nombreuses seront nos images de la semaine.
    • 2 - La guerre mondiale a-t-elle commencé ?
      Nous consacrons ensuite une bonne partie de notre émission à la troisième guerre mondiale qui se profile. Nous reviendrons entre autres sur l’explosion du Pont Kertch en Crimée, les bombardements de Kiev par la Russie, la propagande par l’image qui s’intensifie et le bellicisme des généraux de plateaux.
    • 3 - Revue de presse
      En revue de presse, nous disséquons les pratiques journalistiques de la semaine : entre écolo-tartufferie, affaires de censure de la presse alternative et nouvelles excitantes, nous avons de quoi faire cette semaine !
    • 4 - Génération identitaire, la persécution continue !
      Enfin, ne ratez surtout pas notre dernière partie d’émission dans laquelle nous revenons sur le procès de 23 anciens membres de Génération identitaire à Marseille. Ces militants risquent la prison pour des faits qui remontent à 2018 et il est important que vous preniez connaissance des faits !

                             

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  • Le Conseil d’État, une officine liberticide et immigrationniste...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Yves Le Gallou cueilli sur Polémia et consacré à la dérive liberticide et ethno-masochiste du Conseil d'Etat..

    Ancien haut-fonctionnaire, président de la Fondation Polémia, Jean-Yves Le Gallou a, notamment, publié La tyrannie médiatique (Via Romana, 2013),  Immigration : la catastrophe - Que faire ? (Via Romana, 2016), Européen d'abord - Essai sur la préférence de civilisation (Via Romana, 2018) et Manuel de lutte contre la diabolisation (La Nouvelle Librairie, 2020).

     

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    Le Conseil d’État, une officine socialiste, liberticide et immigrationniste

    Les dirigeants de Génération Identitaire ont déposé un recours auprès du Conseil d’État visant à obtenir l’annulation du décret de dissolution de leur mouvement. Le Conseil d’État se prononcera  sur le fond d’ici six mois à un an. Génération identitaire avait aussi déposé un référé-suspension pour pouvoir continuer son activité militante en attendant la décision sur le fond du Conseil d’État. Ce référé-suspension a été rejeté le lundi 3 mai 2021 par la section du contentieux du Conseil d’État, dont le président est Christophe Chantepy.

    La justification du Conseil d’État

    « Saisi par l’association Génération identitaire qui contestait sa dissolution par le Gouvernement, le juge des référés du Conseil d’État constate que l’association promeut une idéologie incitant à la haine et à la violence envers les étrangers et la religion musulmane. Par son organisation, sa communication et ses actions, cette association se positionne comme un recours face aux forces de l’ordre prétendument défaillantes. Le juge des référés estime donc que la dissolution de cette association est proportionnée à la gravité des risques pour l’ordre public et la sécurité publique résultant des activités de l’association. » En justifiant ainsi sa décision de rejet de la demande de Génération Identitaire, le Conseil d’État adopte une rhétorique purement idéologique dont le droit est exclu.

    Le Conseil d’État affirme ainsi sans ciller :

    1 – Qu’il n’y a-plus place pour la liberté d’expression en France.

    2 – Qu’il n’est plus permis de critiquer l’immigration y compris clandestine.

    3 – Que la liberté d’association est quantité négligeable.

    Bref qu’il a cessé d’être un gardien des libertés.

    Une orientation qui s’explique par l’histoire récente et l’idéologie aveugle des hommes qui animent le Conseil d’État

    Christophe Chantepy, un militant socialiste choisi par Macron

    Christophe Chantepy, le président de la section du contentieux du Conseil d’État, qui a « jugé » (sic !) Génération Identitaire, est un éminent représentant de la « gauche morale ».

    « Che Che » – c’est son surnom – a été l’ami de l’ancien patron de la SNCF Guillaume Pépy et surtout membre de « la bande à Descoings », feu l’ancien directeur de Sciences-Po (selon Richie de Raphaëlle Bacqué, Grasset 2015).
    Christophe Chantepy a hanté les cabinets ministériels socialistes sous le second mandat de François Mitterrand puis lors du passage à Matignon de Lionel Jospin. C’est un militant fortement engagé au parti socialiste depuis 2001, d’abord comme soutien de Laurent Fabius avant de passer auprès de François Hollande, puis de devenir président de Désir d’avenir, l’association de Ségolène Royal dont il a été le directeur de campagne présidentielle en 2007.
    Christophe Chantepy s’engage à nouveau auprès de Hollande en 2011 avant de diriger le cabinet du premier ministre socialiste Marc Ayraud de 2012 à 2014.

    Après un séjour de cinq ans à Athènes comme ambassadeur de France en Grèce, il a été nommé président de la section du contentieux du Conseil d’État par le gouvernement en janvier 2021. Un choix éminemment politique…

    Ceci étant, au-delà de la personnalité militante – très « gauche morale » – de Chantepy, le rejet du référé-suspension de Génération Identitaire s’inscrit dans la longue litanie des décisions liberticides du conseil d’État.

    Le Conseil d’État une officine validant les mesures liberticides

    Depuis un an, une législation d’« urgence sanitaire » a été mise en place en France. Aboutissant à une limitation sans précédent des libertés d’aller et venir, de commercer, de manifester et même de prescription médicale.

    Le Conseil constitutionnel n’a en rien limité la marge de manœuvre du gouvernement. Et, à sa suite, le Conseil d’État a repoussé la quasi-totalité des recours qui lui ont été soumis, jugeant les restrictions proportionnées aux périls qu’elles visaient à combattre : les restrictions de circulation à 1 km, 10 km, 30 km ont été validées, tout comme les couvre-feux, les fermetures de commerces, de librairies, de théâtres, le port des masques en plein air, l’interdiction de tenir des veillées pascales, etc.

    Bien rares ont été les arrêts de protection des libertés, à l’exception de la tenue en visioconférence des procès pénaux, et de la limitation à 30 personnes des réunions cultuelles indépendamment de la taille de l’édifice.

    Dans deux décisions récentes, le Conseil d’État s’est aussi montré peu soucieux des libertés des Français : il a validé une discrimination à l’encontre des élèves de l’enseignement hors contrat à qui le contrôle continu pour le baccalauréat est interdit alors qu’il s’applique aux autres candidats pour des raisons sanitaires : allez comprendre ! Il vient aussi de valider un projet de surveillance numérique renforcée des Français.

    Les libertés des Français ne font manifestement pas parti des priorités du Conseil d’État. Les droits des immigrés si.

    Le Conseil d’État, une officine immigrationniste

    En 1978, par l’arrêt GISTI cassant un décret limitant le regroupement familial, le Conseil d’État s’est emparé du pouvoir de décider qui parmi les étrangers avait le droit ou non d’entrer en France. Le pouvoir judiciaire a ainsi accaparé une partie essentielle du pouvoir exécutif.

    Dans le prolongement de ces arrêts le Conseil d’État a créé un véritable droit à l’immigration :

    • droit à l’entrée des étrangers, au titre du regroupement familial ;
    • droit au séjour clandestin par la validation jurisprudentielle de décisions des tribunaux administratifs de plus en plus défavorables aux préfectures s’agissant des OQTF (obligation de quitter le territoire français) ;
    • droit à obtenir la nationalité française y compris pour des étrangers sans autres ressources que l’aide sociale ou ayant déchiré publiquement la charte des droits et devoirs du citoyen français ;
    • élargissement du droit d’asile par une application extensive de la convention de Genève et de la « protection subsidiaire » par la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) – où le Conseil d’État joue un rôle clé et où Christophe Chantepy a siégé.

    Le Conseil d’État a d’ailleurs saisi l’occasion de la crise sanitaire pour affirmer avec encore plus de force la préférence étrangère. Alors qu’il a validé la quasi-totalité des mesures de la dictature sanitaire lorsqu’elles s’appliquaient aux Français, le Conseil d’Etat n’a pas hésité à les annuler pour protéger les étrangers. Il a ainsi imposé au gouvernement :

    • la reprise sans conditions de la délivrance des visas au titre du regroupement familial,
    • la reprise immédiate de l’enregistrement des demandes d’asile,
    • la suspension de l’interdiction de l’entrée des étrangers en France pour se marier.

    Alors qu’un simple Français ne pouvait pas s’éloigner de plus de 10 km de chez lui, un étranger pouvait effectuer un voyage de 10 000 kilomètres pour venir en France… Cherchez l’erreur !

    Le droit des Français est mort : le Conseil d’État l’a tué !

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 04 mai 2021)

     

    PS : Petit rappel historique

    Compte-tenu de son rôle essentiel dans l’appareil d’État, le Conseil d’État partagea avec la magistrature le privilège d’être le corps le plus sévèrement épuré en 1945…
    Vingt révocations sans pension (dont le vice-président et un condamné à mort, gracié), cinq mises à la retraite d’office, une mise en disponibilité d’office pour trois ans, six blâmes auxquels il convient d’ajouter les membres mis hors cadres.
    Source : Jacques Chevalier dans L’épuration au Conseil d’État : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01722522/document

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  • Feu sur la désinformation... (321)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Nicolas Faure.

    Au sommaire :

    • 1 : L’image de la semaine
      L’association de lanceurs d’alerte Génération Identitaire a été dissoute en Conseil des Ministres par Gérald Darmanin. Thaïs d’Escufon et plusieurs autres militants ont été contrôlés par la police alors qu’il voulait réaliser une dernière action.
    • 2 : Les médias découvrent la violence des cités (et n’y comprennent toujours rien)
      Un photographe du quotidien régional L’Union a été très violemment agressé par un Algérien multi-condamné alors qu’il réalisait un reportage dans un quartier de l’immigration. Les médias semblent découvrir la violence de ces cités… mais n’y comprennent toujours rien !
    • 3 :  Revue de presse
    • 4 : Covid-19. Les prédictions de l’Inserm et des médias
      Le 15 février, une équipe de l’Inserm annonçait une hausse exponentielle des admissions à l’hôpital pour Covid-19 si des mesures restrictives supplémentaires n’étaient pas prises. Les médias et le gouvernement en faisait alors une utilisation massive. Mais les chiffres récents sont en réalité bien inférieurs aux prévisions alarmistes...

     

     

                                             

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  • Feu sur la désinformation... (320)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Nicolas Faure.

    Au sommaire :

    • 1 : L’image de la semaine
      Après l’assassinat du directeur du pôle asile du Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile de Pau par un migrant, les médias se sont fait étonnement discret.
    • 2 : Islamo-gauchisme : une réalité malgré le déni
      Frédérique Vidal a récemment annoncé vouloir lancer une enquête sur l’influence et les conséquences de l’« islamo-gauchisme » dans les universités. Cette décision a provoqué un scandale politico-médiatique. Pourtant, l’islamo-gauchisme est bien une réalité.
    • 3 :  Revue de presse
    • 4 : Génération Identitaire : les mensonges face à la mobilisation
      Samedi dernier, Génération Identitaire organisait à Paris une manifestation contre la dissolution voulue par Gérald Darmanin. Et les médias ont évidemment été gênés de voir que tout s’était bien passé. Au point que certains journalistes ont inventé un salut nazi pour attaquer la mobilisation.

     

                                              

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  • Feu sur la désinformation... (319)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Nicolas Faure.

    Au sommaire :

    • 1 : L’image de la semaine
      La censure arbitraire de YouTube a frappé I-Média la semaine dernière. La vidéo de l’émission 335 postée sur la chaîne personnelle de Jean-Yves Le Gallou a été censurée pour « informations médicales incorrectes ». Une dérive inquiétante.
    • 2 : Génération Identitaire : dissolution et persécution
      L’une des actualités médiatiques de la semaine, c’est bien entendu l’annonce par Gérald Darmanin de la dissolution de Génération Identitaire. Une décision totalitaire qui inquiète de nombreux observateurs.
    • 3 :  Revue de presse
    • 4 : Trappes, Marseille, CNRS : islamisation et soumission
      Alors que l’islamisation de la France est évidemment croissante, les médias dominants continuent globalement à faire l’autruche. Heureusement, certains journalistes tirent la sonnette d’alarme.

     

                                                 

     

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