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eric zemmour

  • Feu sur la désinformation... (486) : Musk - Trump, une "dream team" contre les médias ?

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou et Lucas Chancerelle.

     

                                               

    Au sommaire cette semaine :

    L'image de la semaine : les prodiges technologiques d’Elon Musk avec le lancement d’une fusée innovante et des robots du futur. 

    Dossier du jour : la présidentielle américaine avec Donald Trump qui bénéficie d’une dynamique favorable avec son allié Elon Musk.

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    Pastilles de l’info :

    1) Affaire Depardieu : manipulation de Complément d’enquête

    2) Doliprane : vente d’un fleuron français aux américains

    3) Zemmour adapte le suicide français pour Canal+

    4) Emily in Kaboul

    5) Les bobo-boomers aiment l’immigration !

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    Portrait piquant (en partenariat avec l’OJIM) : Glenn Greenwald, un journaliste lanceur d'alerte américain courageux...

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  • Quelques heures avec eux...

    Les éditions Auda Isarn viennent de publier Une heure avec..., un recueil des entretiens menés par Pierre Gillieth, pour la revue Réflechir & Agir notamment, avec une brochette particulièrement variée d'auteurs et de personnalités.

    Collaborateur de différents magazines, Pierre Gillieth a publié plusieurs livres, dont des romans comme Les Dioscures (Auda Isarn, 2002), Ombre (Auda Isarn, 2007) ou Western électrique (Auda Isarn, 2020), et des essais comme La France d'Alphonse Boudard (Xénia, 2011) ou L’Épuration ou la fin du monde (Auda Isarn, 2020).

     

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    Voici réunis en recueil les principaux entretiens recueillis par Pierre Gillieth depuis plus de 30 ans, parus dans différents magazines (Le Magazine des Livres, Réfléchir&Agir, etc.). On y trouvera écrivains, artistes, dessinateurs, journalistes, archéologues, musiciens de styles et opinions très diversifiés, et même le fondateur de l’ETA basque !

    A.D.G. – Adolf – Brigitte Bardot – Alain de Benoist – Arnaud Bordes – Jérôme Bourbon – Jean-Paul Bourre – Jean-Louis Brunaux – Didier Carette – Chard – Jean-Louis Costes – Michel Déon – Patrick Eudeline – Bruno Favrit – Floc’h – Edmond Fraysse – Camille Galic – Pierric Guittaut – Philippe d’Hugues – Île de France – In Memoriam – John King – Konk – Francis Lacassin – Bruno Lafourcade – Brigitte Lahaie – Edouard Limonov – Jean-Louis Loubet Del Bayle – Jean Mabire – Julen Madariaga – Jack Marchal – Thierry Marignac – Michel Marmin – Jacques Martin – David Miège – Michel Mohrt – Papacito – Jean-Bernard Pouy – Pierre Robin – Sylvain Roussillon – Guy Sajer – Jacques Terpant – Jean Tulard – Varg Vikernes – Dominique Zardi – Eric Zemmour

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  • Jérôme Sainte-Marie : “ La bourgeoisie est de moins en moins nationale ! ”

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné le 18 juin 2023 (avant les émeutes) par Jérôme Sainte-Marie à Livre noir dans lequel il livre ses analyses chiffrées sur l'état de l'opinion, les forces et faiblesses de Marine Le Pen, Eric Zemmour, LR et Macron. Et l'opposition entre bloc populaire et bloc élitaire, en répondant aux critiques sur cette théorie.

    Politologue et sondeur reconnu, Jérôme Sainte-Marie  est l'auteur de Bloc populaire - Une subversion électorale inachevée ( Cerf, 2021) et de Bloc contre bloc - La dynamique du Macronisme (Cerf, 2019).

     

                                             

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  • Zemmour ou Marine, les leçons de la présidentielle...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous  un débat organisé par les Natifs Paris qui, le 24 juin dernier, ont invité Jean-Yves Le Gallou, président de Polémia, et François Bousquet, rédacteur en chef d’Éléments pour débattre des leçons de la présidentielle.

     

                                            

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  • La droite divisée contre elle-même n’a pas d’avenir...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Didier Beauregard, cueilli sur Polémia et consacré à la division des droites nationales et à ses conséquences...

     

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    La droite divisée contre elle-même n’a pas d’avenir

    « Passé le deuxième tour des présidentielles, l’épreuve des législatives s‘annonce redoutable pour la droite de rupture si elle va au combat divisée contre elle-même, minée par un affrontement dévastateur des egos et des détestations ! », voilà ce que nous écrivions dans notre dernière chronique dans ces mêmes colonnes.

    Si le pire n’est jamais sûr, dit-on, il semble devoir s’imposer comme l’horizon indépassable de la droite française, en l’absence d’union des forces des droites nationales, incapables de se rassembler dans un moment historique décisif. Au-delà des aspects idéologiques qui fractionnent la droite, impuissante, contrairement à la gauche, à nommer un ennemi commun pour mener un combat commun, il faut bien constater aussi que les personnalités leaders ne sont pas au niveau des enjeux qu’elles sont censées affronter. La guerre des egos, qui fonde l’ordinaire de toutes les familles politiques, est aggravée par des choix stratégiques divergents qui reposent largement sur de fausses perceptions de la réalité politique et sociale du pays. C’est ce que nous nous proposons d’analyser dans cet article.

    Les électeurs pour l’union des droites

    La palme de la contrevérité, dans le triste feuilleton des occasions manquées dont nous sommes les témoins, revient à Marine Le Pen, quand elle affirme, avec le plus grand aplomb, qu’elle refuse l’alliance avec Reconquête pour ne pas trahir ses électeurs ! Une inversion de la réalité ; alors qu’un récent sondage montrait que 75% des électeurs RN sont favorables à cette alliance, soutenue par 70% des électeurs de droite, dont 43% de ceux de LR ! Marine Le Pen se pique de ne pas céder à la politique politicienne des alliances opportunistes, quand son attitude tendrait à montrer que son souci premier est de conserver le monopole de la fonction contestatrice et tribunitienne qui permet à l’entreprise familiale de prospérer, en dépit des échecs répétés qui ne laissent envisager aucune perspective sérieuse de victoire. Il est légitime de se poser la question de savoir si, prendre le pouvoir, est bien la finalité politique de la chef du Rassemblement National, qui porte si mal son nom ? On ne peut construire un grand parti national, en fonctionnant sur un noyau très restreint d’individus, unis par des liens familiaux et d’obéissance clanique, en excluant toute diversité idéologique. Un grand parti doit savoir unir des sensibilités idéologiques différentes et favoriser l’expression de personnalités fortes et diverses, aptes à élargir son espace électoral. Un chef de parti doit être un chef d’orchestre qui met en cohérence autour de lui les différents courants de pensée qui peuvent partager un combat commun. La droite, une fois de plus, est victime de son culte archaïque du chef monolithique.

    A contrario, la gauche trouve sa force dans la diversité des courants et la guerre idéologique interne qui l’anime, étant assurée que la détestation d’un ennemi commun, nommé et diabolisé, lui permettra de se retrouver unie dans les moments décisifs. Le modèle du genre est l’Union de la gauche portée par François Mitterrand qui a permis à ce dernier d’accéder au pouvoir après dix ans d’une guerre incessante avec son partenaire communiste. A un niveau nettement inférieur, Mélenchon vient de nous rejouer, avec succès, la tragicomédie de l’union des gauches, qui permet à ces dernières d’occuper le devant de la scène malgré leur dépérissement global. L’absence d’une culture de la controverse et de la confrontation idéologique s’est manifestée de manière particulièrement visible dans le récent débat du 2e tour, où la candidate RN a subi les attaques de son adversaire, avec une incapacité criante de contrebattre ses arguments.

    L’erreur de Zemmour

    Si les talents d’Éric Zemmour pour le débat et la controverse idéologique ne sont plus à démontrer, ses choix stratégiques et ses postures ont laissé apparaitre quelques failles qui ont été, hors effet Ukraine, déterminantes dans sa contreperformance. Il n’a pas su résister à la tentation de la polémique avec sa rivale du RN, alors que, d’évidence, il avait tout à perdre à s’engager dans cette voie. Un leader politique qui se présente au suffrage du peuple doit savoir maîtriser son sentiment de supériorité. Mais, plus fondamentalement, son choix stratégique, essentiellement centré sur la question identitaire et sécuritaire, s’est révélé erroné. Si près de 70% des français partagent, plus ou moins, ses analyses sur les dangers de l’immigration et la présence massive de l’islam dans notre pays, il est naïf de penser qu’ils choisiront pour autant l’homme politique qui se saisie de ces inquiétudes. Le FN a longtemps partagé cette illusion quand ses partisans affirmaient que Jean-Marie Le Pen dit tout haut ce que les français pensent tout bas, espérant ainsi le ralliement de la masse. La sociologie politique est forcément plus complexe et traduit des approches et des attentes contradictoires, voire incohérentes. Pour preuve, si 70% de nos concitoyens s’inquiètent de l’immigration de masse, plus de 60% d’entre eux ont voté pour des partis résolument immigrationniste, dont 58% pour Macron au second tour. Le citoyen électeur est un être fragmenté et compartimenté, dont la main droite ignore souvent ce que fait la main gauche.

    Zemmour, paradoxalement, a partagé le même type d’erreur que Giscard d’Estaing, quand confondant le centre sociologique et le centre idéologique de la France des années 70, il prétendait réunir au centre 2 français sur 3 autour du centre sociologique de la large classe moyenne, alors que l’époque était marquée par une culture idéologique d’affrontement binaire droite/gauche qu’il a refusé d’assumer. Zemmour commet l’erreur inverse, en pensant que le constat culturel d’une crainte partagée de l’immigration de masse puisse constituer, par effet mécanique, une nouvelle sociologie politique autour de l’immigration et de ses enjeux civilisationnels. La profondeur du conditionnement des esprits ne permet pas ce sursaut quantitatif et qualitatif et, surtout, la problématique de l’immigration, même très élargie, ne permet pas d’englober la diversité des attentes des électeurs.

    Pouvoir d’achat vs identité et sécurité, un faux débat !

    Nous abordons là un sujet crucial, source de divisions et d’incompréhensions dans le camp national, dont nous devons préciser l’enjeu : celui de l’articulation entre les questions sociétales et civilisationnelles et les problématiques socio-économiques ; d’où tout le débat entre le pouvoir d’achat et le régalien qui a marqué la campagne présidentielle. Seul Zemmour a résolument assumé l’option identitaire, quand tous les autres candidats ont choisi, chacun pour des raisons évidentes, de privilégier la thématique du pouvoir d’achat : Marine Le Pen pour consolider son image sociale auprès de l’électorat populaire, la gauche, parce qu’elle est immigrationniste par essence, et Macron, outre ses choix idéologiques pro-immigration qu’il ne pouvait franchement revendiquer, qui était particulièrement vulnérable sur le sujet identité/ sécurité.

    Disons-le nettement, cette construction d’opposition binaire entre le civilisationnel et l’économique est particulièrement pernicieuse et doit être rejetée totalement comme source privilégiée de manipulation de l’opinion. De fait, les deux problématiques évoluent dans des espaces différents qui ne peuvent se comparer mais, qui loin de s’opposer, se répondent. Les immigrationnistes, la gauche en tête, exhibant les résultats des études d’opinion, ne ratent pas une occasion de relativiser, voir nier, la question migratoire et sécuritaire, en montrant que le pouvoir d’achat est la première question qui préoccupe et mobilise les français ; argument facile, martelé pour escamoter la question identitaire. En termes de psycho-sociologie cette affirmation n’a pas de sens, car la première position, le pouvoir d’achat, n’annule pas la deuxième (le sécuritaire/ identitaire), mais la renforce. Le pouvoir d’achat est un problème écrasant qui conditionne la qualité quotidienne de l’existence de ceux qui sont socialement fragilisés, il est une fatalité de tous les jours qui s’impose comme un enjeu vital, nul ne peut s’arrêter de manger, de se loger ou de se déplacer. L’identitaire, même oppressant, est du domaine du ressenti, du bien être existentiel, on peut en souffrir profondément et s’en distancier au quotidien. Quant au sécuritaire, largement lié à l’identitaire dans l’esprit du français ordinaire, il est, sauf cas particulièrement dramatiques, vécu comme une fatalité avec laquelle il faut apprendre à composer. Elle crée un climat lourd d’angoisse et de mal-être, mais les populations indigènes, aisées ou populaires, ont appris, au fil des décennies, à gérer le risque. Ces populations dans leur mode de vie quotidien restreignent et s’adaptent à leur espace public, en fonction des considérations sécuritaires.  La recomposition de la géographie de l’habitat, avec ses centres ville boboïsés, et ses zones périphériques pavillonnaires, est largement le fruit de cette adaptation aux bouleversements humains générés par l’immigration, combinés avec la dimension économique des prix de l’immobilier urbain. Et c’est bien là que la question sociale et identitaire se recoupent, car la masse des classes moyennes et populaires sait que la paupérisation renvoie ou maintient le « petit blanc » dans les zones « défrancisées », où il se trouvera en tant que maillon le plus vulnérable de son environnement social. A contrario, des revenus corrects permettent de rejoindre les zones pavillonnaires ou urbaines, où la propriété immobilière assure un minimum de sécurité et de cohérence identitaire ; un enjeu capital pour la scolarisation des enfants, notamment. Il est donc absurde, répétons-le, d’opposer pouvoir d’achat et identité/sécurité ; ce sont les deux faces d’une même médaille qui ne sont pas hiérarchisées avec le même niveau d’urgence et de contrainte : l’une s’impose comme une priorité lancinante du quotidien, l’autre comme une peur larvée à laquelle on s’adapte tant bien que mal, tant qu’elle ne vous frappe pas directement. Il est logique que l’angoisse de la détresse sociale qui détruit la vie quotidienne l’emporte sur la crainte sécuritaire dans les préoccupations des français, sans que cela ne relativise en rien l’importance de cette dernière qui lui est étroitement liée.

    Il est donc illusoire de mener campagne avec l’intention réelle d’arriver au pouvoir, sans avoir préalablement pris la peine d’assoir une crédibilité économique qui rassure un électorat potentiel. L’enjeu matériel du quotidien pèse prioritairement sur les choix politiques, d’autant que la propagande du système peut durablement tricher sur la perception des français sur les enjeux migratoires et sécuritaires, une part non négligeable de la population vit encore dans des zones plus ou moins préservées, mais tout un chacun est confronté à l’incontournable principe de réalité de son pouvoir d’achat ; je peux, ou je ne peux pas avoir ce dont j’ai besoin ! Au-delà de la naturelle divergence des positions, cette crédibilité passe d’abord par la reconnaissance de l’importance de l’enjeu économique et social, afin de conforter l’électeur sur la prise en compte de ses attentes.  Elle passe aussi par le soutien que peuvent apporter des acteurs de l’économie, entrepreneurs ou autres, et un corpus théorique qui puisse être légitimé par des personnalités reconnues pour leur savoir, des académiques, notamment. Les différentes familles de la droite nationale n’ont jamais réussi à acquérir cette légitimité économique, alors que, dans les pays anglo-saxons, elle a été à la base des succès du camp conservateur, comme en leurs temps, Thatcher, Reagan, ou même Trump.

    Il faut engager une alliance des droites sur la base d’une plateforme programmatique prioritairement construite autour des enjeux économiques, si l’on considère, a fortiori, que le constat sur l’identitaire et le sécuritaire est déjà très largement partagé par l’ensemble des forces qui se réclament de la droite.

    L’illusion de Marine

    Malgré tous ses efforts pour se « normaliser », Marine Le Pen n’a jamais réussi à obtenir un label de crédibilité en termes économique. Pire encore, l’élargissement des thèmes sécuritaires et identitaires dans la conscience collective, a obligé les adversaires du RN à concentrer leurs attaques sur sa dangerosité économique qui, selon eux, isolerait et ruinerait la France en quelques mois. Il faut savoir que Les Echos, journal de l’idéologie dominante des milieux économiques, a été, durant les présidentielles, un des titres les plus virulents contre la candidate du RN. Marine Le Pen est enfermée dans une contradiction qu’elle n’arrive pas à surmonter entre son désir d’être acceptée au sein du système et sa volonté d’afficher une dimension sociale qui peut séduire une « certaine » gauche « populaire », au-delà de l’opposition droite/gauche. En conséquence, elle se « mélenchonise » aux yeux du système et de la droite patrimoniale, sans gains réels du côté de la gauche. Son analyse est sociologiquement fausse, et ses réserves de voix potentielles ne sont pas du côté de LFI, comme l’a prouvé le 2e tour des présidentielles. La gauche de culture populaire et patriote a depuis longtemps quitté les rangs de la gauche officielle et, selon une logique quasi physique, plus l’électorat de gauche s’amoindrit, plus il se concentre sur son noyau dur, idéologiquement fermé et culturellement et sociologiquement incompatible avec la sensibilité « populiste » RN. Il en va de même pour ce qui reste de l’électorat LR, mécaniquement de plus en plus âgé et bourgeois, et donc, de moins en moins susceptible de rejoindre la droite contestatrice.  Comme nous l’écrivions dans ces mêmes colonnes, « qu’importe que le RN ne se réclame ni de droite, ni de gauche, le déterminisme historique et sociologique le place inéluctablement à la droite de l’échiquier politique, là où ses adversaires le positionnent ».

    En toute logique, la seule voie réaliste pour le RN d’arriver au pouvoir est d’être la plaque tournante d’une alliance des droites de rupture, susceptible de réunir d’emblée plus de 40% de l’électorat national.

    LR ou l’art de la destruction programmée

    S’il n’y a plus vraiment grand-chose à attendre pour la droite de rupture du côté de l’électorat LR résiduel, il existe, en revanche, un électorat important d’ancien électeurs de la droite « classique » qui ne savent plus vraiment vers qui se tourner. Cet électorat représente entre le tiers et la moitié des électeurs de Sarkozy en 2012 et de Fillon en 2017, soit quelque 10% de l’électorat global ; c’est là, pour des raisons sociologiques et idéologiques faciles à comprendre, que se trouvent les plus importantes réserves de voies pour une droite offensive. Encore faut-il convaincre cet électorat, plutôt bourgeois et conservateur, d’une capacité à gouverner pour qu’il bascule largement dans un vote antisystème. Cet électorat, toutefois, est toujours susceptible de retourner vers sa famille  d’origine, s’il trouve des leaders qu’il juge combatifs et assument leur engagement à droite : un choix anti Pécresse, en quelque sorte. Nous retrouvons ainsi la problématique de la qualité déficiente des têtes d’affiche des partis.

    Il est proprement stupéfiant que depuis 40 ans, la droite se soit enfermée dans le ghetto électoral du « front républicain », qui tourne quasiment systématiquement à son désavantage, sans qu’aucune personnalité majeure de la droite se soit rebellée contre ce diktat qui assoit la puissance idéologique de la gauche. Ce principe a distordu la réalité politique du pays, au point que la droite institutionnelle a fini par perdre tous ses repères pour se condamner elle-même. Tout était prévisible et écrit d’avance ; on ne peut combattre durablement deux ennemis à la fois : au nom de la lutte contre « l’extrême droite », la droite a légitimé la domination « morale » que la gauche prétend exercer. Après le désastre de la candidature Pécresse, aboutissement logique de la distorsion stratégique de la droite, l’avenir de LR est plus qu’incertain. Il est encore étonnant de voir que rien ne bouge, rien ne semble annoncer un revirement stratégique. Aucun des dirigeants censés assumer une image de droite forte, n’apparait capable de franchir le Rubicon de la farce tragique du cordon sanitaire « républicain ». Le paradoxe est que, malgré l’état avancé de décomposition de la droite, un leader solide et déterminé pourrait probablement encore rafler la mise d’un grand rassemblement des droites, tant les français restent fondamentalement légitimistes au regard de ce qu’ils estiment être la capacité à gouverner.  La droite attend toujours son Mitterrand qui brise enfin le tabou de l’alliance interdite, alors que le temps lui est compté ; en deçà d’un certain seuil il n’y a plus de retour possible !

    La droite « hors les murs » … ou « hors-jeu » ?

    Le vivier électoral de la droite est riche et diversifié, mais aussi éparpillé. Des personnalités, hors des deux partis dominants (il faut encore attendre pour savoir si Reconquête confirme sa percée), sont capables de mobiliser quelques fractions de l’électorat national. On pense prioritairement, à Dupont Aignan et Philippot, mais aussi, dans une moindre mesure, à Asselineau, et, pourquoi pas même, à Jean Lasalle. Prises dans leur ensemble, ces personnalités représentent un espace électoral qui évolue autour des 5% ; ce qui est loin d’être négligeable dans le cadre d’une stratégie d’alliance, alors que, éparpillé, ce vote ne pèse pratiquement rien. La conclusion s’impose d’elle-même : si ces personnalités peuvent garder un positionnement personnel utile dans le débat public- on l’a vu avec le combat de Philippot contre les dérives « covidistes » – il est clair que, isolées, elles ne peuvent exister électoralement. Ces forces, modestes mais combatives sur des thématiques ciblées, ont donc tout intérêt à adhérer à une stratégie d’alliance qui leur permettrait d’exister politiquement, sauf à privilégier un isolement narcissique qui flatte leur ego, dans l’attente du grand choc qui transcendera leur destin. On a toujours le droit de rêver !

    Mais la droite hors les murs, c’est d’abord la masse des électeurs déçus et sceptiques qui se réfugient dans l’abstention. Aucun candidat, en dépit des vœux pieux régulièrement exprimés, ne réussit à les mobiliser, malgré leur conscience politique souvent développée. Il est clair que l’offre ne correspond pas à leurs attentes, et le regard des abstentionnistes est généralement sévère sur les personnalités politiques de droite, jugées incapables de porter une véritable alternative politique. La désunion des droites ne peut qu’aggraver ce sentiment, alors que, nous en sommes convaincus, un projet commun sur les bases de quelques grands objectifs partagés pourrait amorcer une véritable dynamique de conquête du pouvoir. La division des droites, aujourd’hui, laisse le rôle de premier opposant au régime Macroniste  à une gauche « mélenchonisée » ; ce qui est proprement absurde vu l’état général des partis de gauche.

    L’Union est un combat

    Alors, la droite est-elle définitivement trop divisée idéologiquement et humainement pour pouvoir un jour espérer bâtir une alliance qui renverse la donne politique des quatre dernières décennies ? En tout état de cause, il est vain de vouloir créer un consensus idéologique qui n’existe pas. La conflictualité et la controverse sont les fruits naturels de la diversité qui fonde une alliance. « L’Union est un combat », martelait la gauche au temps du Programme commun. Selon une vieille loi de l’histoire, on s’allie d’abord contre un ennemi commun. Le constat d’un socle de valeurs communes (le respect des libertés essentielles, la transmission culturelle, le patriotisme…) et le même sentiment d’urgence partagé face à des dangers identifiés, devraient permettre de poser les bases d’un consensus de fond, à partir duquel pourrait être définies les grandes lignes d’un cadre économique et institutionnel rénové; chaque force politique gardant son autonomie d’action et de proposition à l’intérieur de ce cadre, avec l’engagement d’accords unitaires à chaque échéance électorale.

    Sans capacités d’alliance l’avenir politique des droites, en tant que force dirigeante, est compromis, et leurs électeurs perçoivent clairement cet enjeu. Si le rôle des personnalités leaders est essentiel pour porter un projet vers la victoire, il faut alors que le choix des électeurs prenne prioritairement en compte la capacité d’un (ou une) dirigeant(e) à rassembler au-delà de sa famille naturelle et des limites de sa personne. Nous sommes à un moment historique, où l’absence ou la présence d’une (ou plusieurs) personnalité (s) à la hauteur des enjeux historiques que nous affrontons peuvent changer le destin d’un peuple.

    Didier Beauregard (Polémia, 8 juin 2022)

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  • Cet effondrement généralisé qui menace la société française...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Sébastien Laye et Jean-Baptiste Giraud, cueilli sur Figaro Vox et consacré à la dégradation alarmante de la situation dans notre pays. Sébastien Laye est économiste et Jean-Baptiste Giraud journaliste et auteur de Dernière crise avant l'Apocalypse (Ring, 2021).

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    «L'effondrement généralisé menace la société française»

    Quand on parle d'effondrement dans le débat intellectuel français, d'aucuns imaginent les thèses de collapsologie de Pablo Sevigne et Raphaël Stevens. Pourtant, le thème du déclin et même de l'effondrement des civilisations est avant tout un sujet historique et anthropologique: qu'on se souvienne des thèses de Gibbon sur le déclin de l'Empire romain- un spectre de l'écroulement qui a hanté ses contemporains- ou de celles de Spengler dans Le Déclin de l'Occident. On songera aussi à l'effarement d'un Stefan Zweig qui assistera impuissant à l'écroulement de «sa» civilisation européenne.

    Or, le tableau que nous pourrions dresser de la France, sur la base de nombreux signaux faibles, se rapproche de celui brossé par Spengler. Houellebecq, Onfray, Debray ou Zemmour reprennent d'ailleurs certains des éléments critiques que l'on retrouvait chez Spengler. Vous qui lisez ces lignes, consciemment ou inconsciemment, savez déjà de quoi il est question ici, comme les 75% de Français qui estiment que la France est en déclin, d'après l'enquête «Fractures françaises» réalisée par l'institut Ipsos pour Le Monde parue en septembre 2021.

    Notre pays n'était déjà pas réputé pour la rigueur et l'efficacité de son administration, la poigne de ses commerciaux, ou l'excellence de son sens de l'organisation. Les milliers de drames individuels dont ont été victimes les supporters anglais ou espagnols au Stade de France samedi 28 mai, qualifiés «d'incidents» par Gérald Darmanin, n'en sont qu'une nouvelle preuve.

    Depuis quelques mois - on peut arbitrairement fixer le point de «départ» à la sortie non déclarée de la pandémie, et à la levée des mesures de restriction - de nombreux signaux faibles permettent d'anticiper un possible, et peut-être malheureusement probable, grand effondrement collectif.

    Grand, non qu'il soit glorieux, mais parce qu'il menace d'être généralisé. Le blocage logistique d'une partie de la Cité entraînera de facto l'anomie de tout le reste, par un effet désormais largement documenté de contamination impossible à juguler.

    Pendant la pandémie, un peu partout dans le monde, les systèmes de santé se sont effondrés. Bruyamment dans certains pays, avec des malades du Covid qui mourraient dans des ambulances sur des parkings, sous des tentes, ou parfois comme dans plusieurs pays d'Amérique du Sud et en Inde, chez eux, sans une once d'oxygène à respirer, non pour pouvoir les sauver mais simplement pour rendre leur agonie (une lente et inexorable asphyxie) un peu moins horrible. En France, et dans d'autres pays occidentaux (les Italiens n'ont pas oublié), le tri opéré entre ceux que l'on allait essayer de sauver et ceux qui étaient de toute manière condamnés est la signature parfaite de l'effondrement. Brutalement, la croyance que l'hôpital et les médecins pouvaient soigner et sauver s'effondrait. Les proches, parfois, les malades eux-mêmes, se sont entendus dire qu'ils étaient condamnés. Et que rien ne serait tenté pour tenter de les sauver, quoi qu'il en coûte.

    Deux ans plus tard, l'hôpital, encore lui, est au bord du grand effondrement. De nombreux professionnels de santé clament dans le désert que le système de santé français n'a pas remonté la pente. Partout sur le territoire, des services d'urgence saturés refusent des cohortes de malades. Des enfants, des personnes âgées, mais aussi des hommes et des femmes de tous âges, sont morts ces derniers mois parce qu'ils n'ont pas été pris en charge, ou mal, ou trop tardivement, dans une situation d'urgence, par un système de santé «à bout de souffle». Au moment où des centaines, des milliers d'infirmiers, de médecins, arracheront simultanément leur blouse, et partiront en claquant la porte, les malades n'auront d'autre recours que d'appeler au secours leurs proches pour les sortir de là. Du moins, ceux qui ont la chance d'en avoir.

    Le secteur de l'énergie aussi est menacé d'effondrement. Pas celui des hydrocarbures, car l'offre demeure pour l'instant abondante, et au final, pour le pétrole comme pour le gaz, ce n'est qu'une question de prix. En revanche, l'arrêt de près de la moitié des réacteurs nucléaires d'EDF pour raisons de sécurité, une situation à laquelle jamais le réseau électrique français n'a été confronté, crée les conditions pour qu'un ou plusieurs black-out surviennent l'hiver prochain. La France est le pays d'Europe ou le MWh est vendu le plus cher sur le marché de l'électricité, alors que nous sommes censés produire l'électricité la moins chère au monde grâce au nucléaire ! Il y a comme un bug ou plutôt, le big bug est devant nous. Sauf si Enedis parvient à imposer au gouvernement un système de délestages tournants, privant des millions d'abonnés d'électricité pendant trente minutes au moins simultanément, aux heures de pointe. En effet, en l'état actuel des capacités de production françaises, et des perspectives d'importation, le réseau électrique français ne tiendra pas. Il manquera au minimum 10 GW de capacités pour affronter les pics de consommation de l'hiver prochain. RTE en est contraint à étudier (Les Echos-13 avril 2022) un scénario surréaliste consistant à raccorder au réseau des milliers de groupes électrogènes diesel, groupes qui servent normalement à alimenter des équipements sensibles en cas de défaillance... du réseau. Ils pourraient apporter entre 6 et 10 GW, très ponctuellement. Mais si le réseau s'effondre quand même, qui alimentera ces équipements sensibles, privés de leurs bouées de sauvetage, mobilisées pour un naufragé beaucoup trop gros pour être sauvé de la noyade ?

    Dans l'automobile, où la France a encore une partition à jouer en Europe, les grands patrons multiplient les tribunes et les conférences pour dire que leur secteur, qui représente des millions d'emplois, mais permet tout simplement aussi la mobilité individuelle de milliards d'habitants et arme toutes les chaînes logistiques du monde en véhicules de toutes tailles, est menacé d'effondrement. À cause de la chasse au moteur thermique et de la folie des normes, de l'équation impossible du tout électrique (sujet à relier au paragraphe précédent), de la pénurie de composants électroniques, de la cherté de certains matériaux rares et moins rares...

    Dans les télécoms, le déploiement à marche forcée de la fibre place la France loin devant tous les autres pays occidentaux, avec près de 70 % de foyers éligibles au haut débit. Mais à quel prix ! En réalité, selon le gendarme des télécoms, la fibre n'atteint pas un foyer éligible sur cinq. Le taux de panne mensuel (oui, mensuel), atteint par endroits 3%, selon le sénateur Patrick Chaize. Les délais de rétablissement sont fixés en semaines voire en mois. La plupart des armoires techniques sont transformées en «plats de spaghettis» auxquels plus personne ne comprend rien, et les déconnexions sauvages sont le lot commun de bien des abonnés. Enfin, le réseau fibre français est constitué de près de... 500 000 kilomètres de réseau aérien. À la prochaine grosse tempête, les abonnés privés d'Internet se compteront par millions, dont dans le lot nombre d'applications civiles ou industrielles hautement sensibles, car totalement dépendantes d'Internet. La communauté d'agglomération de Paris-Saclay, qui héberge entre autres Polytechnique et des laboratoires du CEA, vient de porter plainte contre les opérateurs de téléphonie, tellement le déploiement de la fibre y est catastrophique. Nos territoires ruraux sont de facto abandonnés, le télétravail tant vanté y étant chaotique du fait de ces problèmes d'infrastructure.

    Dans les secteurs du tourisme, de l'hôtellerie, et de la restauration, les patrons n'attendent pas l'été avec la satisfaction de savoir qu'ils vont enfin pouvoir faire passer leurs comptes de résultat dans le vert, et ainsi faire face aux dizaines de milliards d'euros de PGE qui leur ont permis de garder la tête hors de l'eau pendant la pandémie. Non ! Il manque au bas mot 300 000 employés dans le secteur. Les hôtels ferment des étages entiers. Les restaurants deux, parfois trois jours par semaine, faute de personnel. Les compagnies aériennes annulent des vols par milliers.

    Quant aux agriculteurs, tous les maux s'abattent simultanément sur leurs têtes, au pire moment. Pénurie d'eau et explosion du prix des intrants pour les céréaliers, explosion du prix du gaz pour les maraîchers qui cultivent sous serre à la mi-saison et en hiver, pénurie de main-d’œuvre pour ramasser fruits et légumes qui pourrissent sur pied. Des pandémies qui n'en finissent pas, dont une colossale et dramatique grippe aviaire, sans doute la «plus grave de l'histoire pour l'agriculture française», pandémie dont on ne parle pas ou trop peu pour des raisons aisées à deviner. Une grippe porcine menace à nos portes, avec des foyers découverts en Allemagne.

    La place nous manque pour faire la liste exhaustive de tous ces signaux faibles d'un effondrement prochain, et en tout cas déjà bien entamé.

    A-t-on retenu les leçons de la menace d'effondrement du système financier et bancaire en 2009 ? Les banques centrales seront-elles capables (et en auront-elles les moyens ?), une fois encore, de réagir, en cas de nouveau grippage de la mécanique, avec la nouvelle priorité de lutte contre l'inflation ?

    L'explosion des incivilités, des vols, de la délinquance, niés par un ministre dont les services produisent pourtant des monceaux de statistiques qui disent exactement le contraire, n'est-il pas un autre signal faible d'un possible retour à la loi de la jungle... ou du Far-West ?

    Le pire n'est jamais certain. L'accumulation de ces signaux faibles, en réalité de plus en plus visibles pour qui veut bien se donner la peine de les regarder, doit nous conduire à en tirer les conclusions qui s'imposent.

    Soit l'État, qui est en train de disparaître sous nos yeux, cédera la place demain à une nouvelle hiérarchie des normes et des pouvoirs, plus proche et accessible des citoyens, plus respectueuse de la liberté individuelle, pleinement garante des droits et des devoirs de chacun. Il s'agira ainsi pour la société civile de reprendre la main face à l'État et aux politiques.

    Soit nous avons déjà les deux pieds enfoncés bien profond dans les sables mouvants d'une période durablement et profondément trouble, caractérisée par un individu seul face à l'État (et écrasé par sa bureaucratie) qui cédera à l'individualisme forcené, déjà bien ancré dans notre société et dans les mentalités, mais qui atteindra son paroxysme.

    Il faut lire et écouter Spengler de même qu'il faut lire et écouter les (trop rares) politistes et économistes réalistes qui nous rappellent des réalités auxquelles nous avons peut-être trop tendance à opposer notre déni: que notre capacité d'innovation s'essouffle, que les perspectives d'ascension sociale pour nos jeunes sont quasiment nulles, que le dialogue entre cultures n'est pas si facile en France, que les droits de l'Homme ne sont pas si aisément transposables dans d'autres cultures, que le demos est aussi un ethnos, et que la civilisation française classique du XXe siècle mourra aussi inéluctablement que d'autres modèles.

    C'est déjà arrivé. Rien n'empêche aujourd'hui que cela n'arrive encore une fois demain.

    Sébastien Laye et Jean-Baptiste Giraud (Figaro Vox, 8 juin 2022)

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