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  • Faire de l’Europe un endroit plus sauvage...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Hans Vogel cueilli sur Voxnr et consacré à l'ensauvagement organisé de l'Europe. Un point de vue qui naturellement (!...), sur certains aspects, peut susciter le débat.

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    Faire de l’Europe un endroit plus sauvage

    À grands renforts d’efforts et de financements somptueux, l’Europe est en train d’être transformée en un lieu plus sauvage. S’appuyant sur les affirmations des « climatologues » et sur toute une série de programmes et d’idées élaborés par des armées de bureaucrates, la Commission européenne, qui n’est pas élue, est en train de reproduire une version moderne des plans quinquennaux classiques de l’ancienne Union soviétique. À une différence cruciale près : les plans quinquennaux soviétiques visaient à développer et à diversifier l’économie soviétique. L’« agenda vert » de l’UE, les 17 « objectifs de développement durable » des Nations unies et « Natura 2000 » visent essentiellement à rendre les Européens totalement soumis à la religion impitoyable de l’environnementalisme. La nature, qui se caractérise essentiellement par une lutte permanente pour la survie de tous contre tous, est néanmoins présentée de la manière la plus romantique qui soit, dans des couleurs subtiles et peuplée d’ours bruns câlins, de loups mignons et de sangliers adorables.

    Il a été décidé que l’Europe devait devenir un endroit plus sauvage et tout est mis en œuvre pour atteindre cet objectif. N’est-ce pas romantique : « un endroit plus sauvage » ? À quoi ressemblerait un tel endroit ?

    Vous trouverez les réponses sur le site Rewilding Europe, une ONG basée aux Pays-Bas qui reçoit beaucoup d’argent de la Nationale Postcode Loterij néerlandaise, « fondée en 1989 pour soutenir des associations caritatives qui œuvrent pour un monde juste, sain et vert » (c’est moi qui souligne), et du WWF Pays-Bas. Rewilding Europe travaille en étroite collaboration avec les ONG affiliées Open Rivers Programme, Endangered Landscapes et Damremoval Europe.

    En d’autres termes, en supprimant des centaines de barrages sur les fleuves européens, en éliminant tous les obstacles artificiels de ces cours d’eau afin de les ramener à leur état d’origine (qui sait encore à quoi ils ressemblaient avant la construction des barrages ?), la nature devrait retrouver toute sa splendeur. Les inondations catastrophiques qui ont frappé la région de Valence en Espagne l’automne dernier nous ont donné un avant-goût de ce à quoi nous pouvons nous attendre lorsque tous les fleuves européens auront été débarrassés de leurs barrages et obstacles. Partout en Europe, des centaines de milliers, voire des millions de personnes devront finalement quitter leurs maisons à la campagne pour s’installer dans des appartements exigus en ville. Si l’on en croit la Commission européenne non élue et les ONG adeptes de l’écologie, cette ville sera une « ville 15 minutes ».

    Sous l’égide de Rewilding Europe, un certain nombre de régions pittoresques à travers l’Europe sont en train d’être transformées en un jardin d’Eden régional, où tous les animaux et toutes les plantes sont censés coexister dans une harmonie biblique. Dans le cadre de Natura 2000, près de 20 % de la superficie totale de l’UE, soit près de 800 000 kilomètres carrés (environ la taille du Texas) de terres boisées (la moitié de la superficie totale des forêts), ont été réservés à la conservation. En revanche, d’ici 2030, environ 7 % de la superficie totale sera urbanisée.

    Sur le papier, ces programmes de conservation de l’environnement semblent très bien. D’un côté, la Commission européenne, qui n’est pas élue, semble soutenir la nature, la faune sauvage et la diversité naturelle, respecter les coutumes et traditions ancestrales et restaurer la campagne dans son état d’origine. De l’autre côté, la même clique d’eurocrates fait tout son possible pour détruire la nature et empêcher les Européens de coexister avec elle.

    Au cours des dernières décennies, conformément à l’agenda vert et aux dix commandements du culte de la nature et du climat, quelque 100 000 éoliennes géantes ont été érigées, la plupart d’une hauteur moyenne de 150 mètres (environ 500 pieds !). Chaque année, chacune de ces éoliennes consommera 80 gallons d’huile lubrifiante hautement polluante et toxique. Chacune de ces éoliennes est un tueur en série d’animaux sauvages (oiseaux, chauves-souris, insectes), transformant la zone entourant les « parcs éoliens » en véritables déserts. Tout bien considéré, ces éoliennes constituent une catastrophe environnementale aux proportions insoupçonnées. Après leur cycle de vie de 20 ans, elles ne peuvent pas être recyclées et doivent être enfouies dans le sol, créant ainsi un problème environnemental majeur pour les générations futures (si celles-ci voient réellement le jour). De plus, toutes ces éoliennes, avec leurs trois pales pointues et laides, sont une véritable pollution visuelle, visibles de loin et gâchant le paysage.

    Comme si cela ne suffisait pas, les commissaires européens autorisent, voire encouragent, l’empoisonnement systématique de centaines de millions d’Européens en autorisant l’utilisation du glyphosate et d’autres poisons agricoles dans l’agriculture.

    Il semblerait que les eurocrates ne se soucient que de se remplir les poches tout en créant un monde dystopique pour tous les autres Européens. À bien y réfléchir, « Rewilding Europe » (ré-sauvager l’Europe) décrit probablement le mieux ce qu’ils font. On pourrait aussi dire que MEWA est leur devise : « Make Europe Wild Again » (rendre l’Europe sauvage à nouveau).

    Toutes ces éoliennes sont un outil formidable pour transformer de vastes étendues de terre en désert inhabitable. Dans le même temps, les commissaires européens font tout leur possible pour rendre la campagne inhabitable par d’autres moyens. Notamment en favorisant la croissance des populations de loups et de sangliers. Il y a déjà quelque 35 000 loups en Europe, soit cinq fois plus qu’en 2000, et plus d’un million de sangliers. Chaque année, ces merveilleux animaux gagnent du terrain et font leur apparition pendant l’hiver dans des villages de montagne isolés. Pour l’instant, les loups ne vivent pas encore en meute, mais lorsque ce jour viendra, la vie à la campagne sera impossible pour de nombreux Européens. Ils devront alors trouver un appartement exigu dans une « ville 15 minutes ». Chaque année, le nombre de zones où il est dangereux de sortir après la tombée de la nuit augmente. En fait, il semblerait que les commissaires européens se soient inspirés des plans élaborés par certains Français du XVIIIe siècle pour introduire secrètement des loups en Grande-Bretagne (où ils avaient disparu), afin de rendre la campagne trop dangereuse pour y vivre et ainsi déstabiliser leur ennemi juré (cette référence est tirée de l’historien français Fernand Braudel, pages 66-67 du premier volume de Civilisation et capital, XVe-XVIIIe siècles, Londres : William Collins, 1981).

    Dans le même temps, les politiques de l’UE et de ses États membres visent à modifier la structure de l’agriculture, ce qui revient à rendre la vie impossible aux agriculteurs. Confrontés à des réglementations toujours plus strictes et minutieuses (censées lutter contre le « réchauffement climatique » anthropique) et à toutes sortes de restrictions, ils sont chassés de leurs terres et contraints de se réinstaller dans des appartements exigus en ville. La politique agricole de l’UE est similaire à celle menée par l’Union soviétique il y a un siècle pour éradiquer les koulaks.

    Ce n’est pas seulement la campagne qui est renaturalisée. Puisqu’il a été déclaré comme objectif de transformer les villes européennes en « villes 15 minutes », où les habitants n’auront jamais besoin de marcher ou de faire du vélo plus de 15 minutes pour satisfaire leurs besoins fondamentaux et accéder aux services essentiels, il faut familiariser les gens avec ce concept et faire en sorte qu’ils n’opposent que peu ou pas de résistance lorsqu’on leur demandera de s’enfermer dans ces prisons à ciel ouvert. Ils doivent commencer à comprendre qu’ils ne doivent pas rester trop longtemps à l’extérieur, car le danger rôde toujours quelque part.

    L’Allemagne est déjà bien avancée dans ses efforts pour dissuader ses habitants (les Allemands de souche) de rester longtemps à l’extérieur. Ils sont encouragés à ne pas se rendre dans les merveilleux marchés de Noël traditionnels allemands. Ils ne sont pas non plus censés sortir quand bon leur semble pour rendre visite à des amis ou prendre une bière dans le bar de leur quartier. Chaque jour, environ 80 agressions au couteau sont perpétrées contre des Allemands de souche pacifiques, principalement par des « demandeurs d’asile » syriens, afghans ou africains. Toujours reconnaissants pour les aides, le logement gratuit, les soins de santé et toutes les autres avantages dont ils bénéficient, ils aiment aller poignarder des citoyens allemands ordinaires. En France, les Françaises de souche se sentent tellement en insécurité à l’extérieur que, selon un récent sondage, la plupart d’entre elles sont désormais favorables à la patrouille de l’armée dans les rues, car la police n’est manifestement pas en mesure de faire face.

    Dans de nombreuses grandes villes européennes, l’espace public est devenu très dangereux en raison de l’afflux incontrôlé de migrants provenant des enfers du tiers-monde, bombardés jusqu’à la destruction par les États-Unis et leurs vassaux européens de l’OTAN. Ils sont des millions, pour la plupart des jeunes hommes inaptes ou refusant d’exercer tout travail utile. À l’instar des loups, des ours et des sangliers dans les campagnes, ils font à nouveau de la vie une aventure, cela ne peut être nié. Pourtant, la plupart des Européens ne voient pas l’enchantement de cette situation. Jusqu’à présent, la plupart semblent avoir réussi à survivre au cycle précédent de retour à la nature, lorsque, pendant le grand spectacle Covid, les commissaires européens ont transformé tout le continent en une réplique d’un vieux saloon western, permettant à un petit groupe de fanatiques privilégiés de tirer sur leurs concitoyens.

    Le retour à la nature profite également aux grandes entreprises et aux géants de l’investissement, tels que BlackRock et Vanguard. Sur un continent dirigé par des commissaires européens impitoyables, ils s’en donnent à cœur joie. Pour eux, ce n’est qu’une grande fête sauvage où ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Les commissaires européens les soutiennent, décrétant toutes les lois et règles nécessaires pour rendre l’Europe encore plus sauvage.

    Avec les commissaires européens qui tentent frénétiquement de provoquer une guerre avec la Russie afin de sacrifier encore plus d’Européens sur le champ de bataille (une aubaine pour les fabricants d’armes, les fossoyeurs et les entreprises produisant des monuments commémoratifs et des pierres tombales !), des temps sauvages s’annoncent pour tous.

    Alors que l’Ukraine est en train d’être rayée de la carte, des quantités fabuleuses d’armes vont inonder le marché noir européen. Il ne fait aucun doute que l’Europe deviendra alors un endroit très, très sauvage !

    Le bon côté des choses, c’est que les rares personnes qui vivront encore dans le pays pourront acheter des fusils d’assaut et des armes de poing pour se protéger contre les ours, les loups et les sangliers !

    Hans Vogel (Voxnr, 10 juin 2025)

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  • À Lisbonne aussi, les banlieues de l'immigration explosent...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Duarte Branquinho, cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré aux émeutes qui ont enflammé voilà quelques jours les banlieues portugaise à la suite de la mort d'un voyou cap-verdien.

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    Les banlieues explosent à Lisbonne

    Le 21 octobre, à 5 heures du matin, après une course-poursuite dans un « quartier sensible » de la ville d’Amadora, dans la banlieue de Lisbonne, un policier de 22 ans a abattu Odair Moniz, un immigré cap-verdien de 43 ans, dans des circonstances qui n’ont pas encore été élucidées. Selon les premiers rapports, Odair aurait attaqué la police avec un couteau, ce que les agents concernés ont démenti. Le motif de la poursuite n’est pas non plus clair, mais il semble qu’il s’agisse d’un ordre d’arrêt à la suite d’une infraction routière.

    Dans la nuit, après la nouvelle de la mort d’Odair, la réaction du quartier où il vivait, un autre « quartier sensible » d’Amadora, a été violente et a déclenché une série d’émeutes qui ont duré plusieurs jours et se sont étendues à d’autres quartiers de la périphérie de Lisbonne et même à certains quartiers de la capitale. Le bilan est lourd : cinq bus brûlés, plusieurs voitures carbonisées ou endommagées, un poste de police attaqué, une station-service partiellement incendiée, des poubelles et des équipements publics brûlés et détruits à coups de cocktails Molotov…  Les forces de l’ordre et les pompiers ont même été la civil de tirs d’armes à feu. Plusieurs personnes ont été blessées, la plupart à à l’arme blanche, la plus grave étant un chauffeur de bus qui a subi de graves brûlures, et plus de vingt personnes ont été arrêtées.

    Au quatrième jour des émeutes, plus d’une centaine d’incidents ont été recensés et les affrontements avec la police ont créé un climat d’insurrection civile dans la périphérie de Lisbonne.

    Il était autrefois dans l’Ouest

    Situé à l’extrême ouest de l’Europe, le Portugal est depuis de nombreuses années un pays à faible taux de criminalité et de violence. Dans les classements internationaux, il apparaît comme l’un des pays les plus sûrs du monde et, naturellement, cette classification est utilisée pour promouvoir le Portugal comme destination touristique et attirer les investissements étrangers. Mais cette image de « terre promise » ne correspond désormais plus tout à fait à la réalité.

    Ces dernières années, le Portugal a connu d’importants changements sociaux, en particulier l’afflux exponentiel d’immigrants sur son territoire. Ce phénomène a entraîné l’apparition de nouvelles formes de criminalité, notamment plus violentes, et une augmentation des conflits sociaux, en plus de l’aggravation des problèmes antérieurs.

    « L’exception portugaise », dont tant de gens étaient très fiers, n’existait finalement pas. Ces changements ont notamment conduit à l’émergence et à la croissance de la Chega (Assez), un parti de droite nationale dont le programme est axé sur la sécurité et le contrôle de l’immigration.

    Comme dans d’autres pays européens, les bien-pensants ont alors averti contre le « danger de l’extrême droite », coupable de tous les maux, et ont défendu sans concession l’immigration comme une « chance pour le Portugal ».

    Le Bon, la Brute et les Truands

    Ainsi, Odair Moniz a été rapidement transformé en martyr par l’extrême-gauche et les médias, qui ont donné la parole à ses voisins qui ont assuré, comme toujours, qu’il était « un homme gentil ». Les informations indiquant qu’Odair avait un casier judiciaire, notamment pour trafic de drogue et délits violents, et qu’il avait même fait de la prison, n’a pas semblé altérer l’aura du nouveau héros.

    Quant au policier qui a tiré sur lui et l’a tué, il était évide le méchant dans ce film et même le fait qu’il avait 22 ans et moins de deux ans de service dans la police ne semblait pas constituer une circonstance atténuante. Le policier a donc été accusé du meurtre d’Odair et risque une peine d’emprisonnement de 8 à 16 ans. Outre l’accusation de violence policière, l’extrême gauche et ses satellites, tels que SOS Racismo, ont rapidement accusé la police d’être raciste. Odair était cap-verdien et le quartier sensible où il a été abattu est principalement habité par des Africains ;

    Mais c’est le parti Chega et son président André Ventura qui sont apparus comme les pires de tous lorsque ce cernier a déclaré : « Si quelqu’un menace de tuer un policier, je préfère que ce soit le bandit qui meure plutôt que le policier. Il y a des moments où il faut tirer pour tuer ». Un groupe de personnalités de gauche a rapidement déposé une plainte pénale contre lui pour incitation à la violence.

    Parmi les attaques dont le président du parti Chega a fait l’objet, il en est une qui mérite d’être rappelée. Début octobre, un commentateur politique de CNN Portugal écrivait dans le journal Expresso : « Où est la vague de criminalité dont parle tant André Ventura ? Où sont les quartiers qui brûlent ? Où sont les voyous étrangers qui, soi-disant, transforment nos rues en champ de bataille ? »

    Le chaos généré par la mort d’Odair Moniz est venu apporter une réponse à cette hypocrite interrogation et il y a même eu une situation assez ironique car, pendant les émeutes, les reporters de CNN Portugal ont été menacés et ont dû fuir, et leur voiture a été vandalisée.

    Et pour quelques euros de plus

    Ce qui se passe aujourd’hui au Portugal est exactement le même phénomène que dans d’autres pays européens, en particulier la France. Regarder les problèmes politiques et sociaux de la France aujourd’hui, c’est voir l’avenir proche du Portugal.

    L’afflux massif d’immigrés, la précarité de l’emploi, l’augmentation de la criminalité violente, la montée des conflits sociaux et des tensions raciales, la polarisation politique et la persécution judiciaire, l’attaque de l’histoire et des valeurs européennes, la culpabilisation systémique de l’homme blanc, l’idéologie du genre et la transmania, le déracinement et la décaractérisation sont les conséquences de l’abandon par les élites européennes de leur propre peuple. Réduite à la soumission, l’Europe est aujourd’hui pour cette caste l’éprouvette de la mondialisation, l’utopie qui devait  apporter le bonheur et le bien-être à tous.

    L’apparent développement économique induit par ce modèle peut bénéficier à une minorité, mais il est en fait l’une des faces d’un système à tuer les peuples. L’ensauvagement des sociétés européennes ne peut être notre avenir. Que le chaos qui s’intensifie et s’étend sur notre continent incite les Européens à prendre leur destin en main. Notre avenir historique vaut bien plus qu’une poignée d’euros de confort éphémère et égoïste.

    Duarte Branquinho  (Site de la revue Éléments, 28 octobre 2024)

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  • Feu sur la désinformation : une brochette de coupables ?... (444)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Floriane Jeannin.

     

                                          

    Au sommaire :

    La météo de l’info : Le mot de la semaine... Ensauvagement !

    Le dossier de la semaine : L’assassinat de Thomas à Crépol par des sauvages !

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    Les pastilles de l’info :

    Joyeux Noël à Nantes ? “Le voyage en hiver”…

    Un sénateur violeur, un chat et de la drogue partout ?

    Fiction antisémite sur fond géopolitique

    La gauche et la livraison à domicile

    Les 20H en périls avec le sale boulot de Gilles Bouleau

    Marche silencieuse "stop à la guerre" : des stars ou des miss France ?

    Coup de chapô : la revue Front populaire

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    Conclusion

    Sonia Devillers, journaliste pur produit France Inter

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  • Les snipers de la semaine... (215)

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    A sommaire cette semaine :

    - sur le site de le revue Éléments, Lionel Rondouin allume les chantres des bienfaits de l'immigration qui découvrent, maintenant, avec stupéfaction la réalité de l'ensauvagement de la France...

    Bernard Tapie, ou de l’utilité de ne pas pisser face au vent…

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    - sur La pompe à phynance, Frédéric Lordon dézingue le monde "gorafisé" de Macron et ses sbires...

    Critique de la raison gorafique

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  • Ensauvagement et libéralisme...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Jure Georges Vujic, cueilli sur Polémia et consacré à la relation entre ensauvagement et libéralisme. Avocat franco-croate, directeur de l’Institut de géopolitique et de recherches stratégiques de Zagreb, Jure Georges Vujic est l'auteur de plusieurs essais, dont Un ailleurs européen (Avatar, 2011) et  Nous n'attendrons plus les barbares - Culture et résistance au XXIème siècle (Kontre Kulture, 2015).

     

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    Ensauvagement. « Le crime et la société du crime sont inhérents au libéralisme » selon Jure Georges Vujic

    Polémia : Ces derniers temps, le terme d’« ensauvagement » est devenu à la mode, et renvoie avec justesse à une augmentation de la criminalité, de l’explosion brutale et sporadique d’actes de vandalisme et de pillages. S’agit-il selon vous d’actes de barbarie passagers, ou s’agit-il d’un phénomène plus profond qui témoigne d’un malaise de notre civilisation contemporaine ?

    Jure Georges Vujic : La barbarie est une thématique classique de la philosophie de la culture, et l’on se souvient du fameux paradoxe de la barbarie soulevé par Montaigne dans la confrontation entre le royaume des cannibales, et les cannibales du royaume, mais aussi Victor Hugo qui pose l’importante distinction entre « les barbares de la civilisation » et « les civilisés de la barbarie ». Bref, si l’on admet que la perception et la signification de la barbarie, de la sauvagerie, dépendent de la confrontation des cultures, des mœurs, des coutumes, des comportements, comme des pratiques politiques, économiques, sociales, idéologiques, ethniques, alors l’on peut relativiser ce phénomène à outrance. Le paradoxe de la modernité réside dans le fait que, en dépit des promesses salutaires et irénistes des Lumières puis kantiennes, de la foi au progrès continu, elle n’a pas pacifié l’humanité, et qu’au contraire elle a créé les conditions techniques, sociales et culturelles propres à générer non seulement les irruptions de sauvagerie criminelle et sociétale mais aussi les grandes formes de barbaries industrielles totalitaires du xxe siècle, qui ont abouti à ce qu’Hannah Arendt désignait par la banalisation du mal. En revanche, ce qui est nouveau et récent, c’est que l’ensauvagement a pris la forme d’un iconoclasme violent et d’un vandalisme révolutionnaire lorsque, dans le sillage de manifestations anti-racistes, des statues, monuments de l’histoire européenne, ont été vandalisées, décapitées, voire carrément déboulonnées. Dans cette forme de sauvagerie, il faut voir en acte un véritable nihilisme dont le but non avoué est loin de réparer une discrimination, de détruire une mémoire historique ainsi qu’un espace public commun. D’autre part, le vandalisme et l’iconoclasme révolutionnaire, en épurant le passé, entendent s’approprier et imposer leur souveraineté, ce qui équivaudrait dans le cas présent à une tyrannie des minorités.

    Quels sont les différents types d’ensauvagement et peut-on assimiler la délinquance urbaine, la criminalité avec la violence et la radicalité politique ?

    On peut disséquer ad vitam aeternam les différents sens et formes de la notion d’ensauvagement en raison de sa polysémie et de son utilisation dans la sphère scientifique et publique. La popularisation de ce terme par le milieu médiatique et sa paternité idéologique pour évoquer la croissance de la violence urbaine et de la délinquance très souvent liée à l’immigration pandémique, me paraissent insuffisantes pour expliquer un phénomène complexe protéiforme, qui dépasse le seul débat des statistiques. La violence urbaine de groupe, de masse, le phénomène des « casseurs » dans leur forme sporadique et éruptive sont une constante sociale, je dirais même qu’ils sont consubstantiels à notre modernité tardive, mais ce qui a changé dans la perception et le traitement de ces phénomènes d’« ensauvagement », c’est leur banalisation, et, pour reprendre Baudrillard, leur « viralité », l’amplification médiatique et la vitesse de propagation de cette violence en temps réel permettant leur banalisation. C’est ce qu’avait vérifié la politologue Thérèse Delpech, dans son ouvrage L’Ensauvagement – Le retour de la barbarie au xxie siècle, dans lequel elle constatait que « la passivité qui accompagne la montée de la violence est plus inquiétante encore que la violence montante. Car elle rend sa victoire possible. Celle-ci bénéficie de l’inaction ».

    On constate que, avec les attentats islamistes, les émeutes ethniques et raciales aux USA, la guerre des gangs, l’ensauvagement prend une tournure globale ? Y a-t-il un phénomène de mimétisme ?

    Oui, l’ensauvagement est un phénomène mondial et, tout comme le constatait Baudrillard, il y a une violence du mondial. Cette violence moléculaire et systémique qui rend compte de ce que Bourdieu appelait la violence symbolique de notre société, qui légitime le pouvoir diffus du grand marché, et de l’oligarchie mondialiste, est une violence structurelle qui s’efforce d’évacuer toute forme de mal au nom du « bien absolutisé », sanctifié. Il s’agit d’une « violence d’un système qui traque toute forme de négativité, de singularité, y compris cette forme ultime de singularité qu’est la mort elle-même – violence d’une société où nous sommes virtuellement interdits de conflit, interdits de mort ». Cette violence du mondial, cette « virulence » globalisante s’efforce de mettre en place un monde uniforme affranchi de différences, de tout ordre naturel, que ce soit celui du corps, du sexe, de la naissance ou de la mort. Il n’y a qu’à voir le degré de la platitude iréniste et de déni du réel dans le traitement accordé par les classes dirigeantes mondialistes aux phénomènes de violence criminelles et politiques, face aux attentats islamistes. Le danger du phénomène de l’ensauvagement serait non pas dans leurs manifestations spectaculaires et leur onde de choc, mais dans leur viralité mimétique : car il s’agit d’une violence qui opère par contagion, par réaction en chaîne, et elle détruit peu à peu toutes nos immunités et notre capacité de résistance.

    Que pensez-vous des mesures de répression et de prévention prises par les classes dirigeantes, des programmes de déradicalisation et de réinsertion des anciens délinquants voire des ex-terroristes ?

    L’ensemble de ces mesures palliatives d’intégration, d’éducation et de prévention, le plus souvent se réduisent à une approche thérapeutique qui nous renvoie à la sempiternelle sous-jacente question de savoir si la culture, ou telle ou telle mesure pédagogique éducative « nous permet d’échapper à la barbarie ». La réponse est bien sûr négative, et la culture, le discours de socialisation n’ont jamais neutralisé la nocivité, la déviance de comportements violents en société. On peut même constater que la culture postmoderne dominante, technicienne, marchande et hyperindividualiste, loin d’être une antithèse de la barbarie a été le ferment des grandes barbaries totalitaires de la modernité.

    Ainsi la culture, voire la civilisation dans son acception moderne du terme, ne nous absout point de la barbarie, lorsque cette même civilisation tente de s’imposer aux autres cultures par la seule force brutale, en témoigne la période de colonisation et les expéditions impérialistes américaines au Moyen-Orient. On se souvient de la phrase de Lévi-Strauss : « Le barbare est celui qui croit à la barbarie », et combien l’ethnocentrisme a pu fonctionner comme miroir déformant, quant à la perception du couple barbare-civilisé. Les guerres mondiales, le terrorisme, les pratiques génocidaires du xxe siècle, qui constituent l’armature de l’âge des extrêmes évoqué par E. Hobsbawn, ne sont pas le produit d’une régression de la civilisation dans une sauvagerie archaïque, mais bien au contraire l’aboutissement d’un long processus d’aliénation et de rationalisation extrême, qui ont généré les conditions d’un auto-anéantissement de l’humanité. C’est bien cette dialectique entre culture, civilisation et barbarie qui rend compte du double visage de la culture, l’homo sapiens pouvant en même temps être « homo demens » (Edgar Morin, Culture et barbarie européennes). Au début des années 2000, l’historien américain George Mosse parlait de brutalization, « brutalisation » ou « ensauvagement » du monde, pour dénoncer une culture de guerre née au creux du long conflit de 1914-1918, faite de banalisation de la violence, puis de glorification de la virilité, une culture qui aurait permis de légitimer les dérives de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, on pourrait très bien dire que l’on assiste à une double brutalisation : brutalisation sociétale et médiatique de la violence gratuite voir ludique (cinématographie, Internet), et brutalisation de l’angélisme, de la repentance, qui aboutit à un déni de réalité. Avec la pandémie de Covid-19, la brutalisation contemporaine prend la forme d’une ingénierie biopolitique qui, par la propagation d’une culture hygiéniste, masque les dérives totalitaires.

    Il s’agit bien d’une barbarie internalisée, une « barbarie intérieure », quand les forces de stérilité et de violence, toujours latentes dans l’humanité, ont pris le dessus, sur les forces créatrices. Nietzsche répétait, devant le spectacle offert par son époque : « Le désert croît. » Le drame de notre temps, en effet, c’est l’apparition d’une nouvelle sorte de barbarie, une barbarie intérieure à notre conception de l’homme qui s’est développée avec l’avènement du Grand Sujet autocentré des Modernes. Le plus souvent, les phénomènes sociopathologiques d’ensauvagement sont les multiples manifestations de ce même sujet despotique et anxieux, replié sur son identité stérile et narcissique, même lorsqu’il défend le droit à la différence, qui constituent le témoignage de la barbarie intérieure d’une civilisation qui, dans la pratique de la vie quotidienne, tend à abdiquer des principes sur lesquels elle est fondée. La barbarie intérieure s’apparente à l’autoproduction, l’auto-institution du Sujet, qui se coupe de Dieu, du monde et des autres hommes.

    Dans votre dernier livre, Nous n’attendrons plus les barbares – Culture et résistance au xxie siècle, aux éditions Kontre Kulture, vous évoquez le phénomène d’une sorte de barbarie interne, vous constatez que « les barbares sont en nous », qu’ils ont « colonisé le mental, l’imaginaire individuel et collectif européen ». Est-ce un aveu d’impuissance ou un appel ā la résistance ?

    C’est en effet un essai sur les multiples visages de la barbarie moderne parfois diffuse, et difficile à identifier. Une douce barbarie, sous la forme de narratif hédoniste techno-scientiste, a colonisé le mental, l’imaginaire individuel et collectif européen, de sorte que l’on peut parler de colonisation interne pure et simple. En effet, la culture dominante de notre époque est éminemment une culture de la quantité, de l’aliénation de la volonté et de l’asservissement des esprits. C’est une forme de culture du prophylactique, du placebo qu’on retrouve aujourd’hui dans cette culture hygiéniste du masque. À l’inverse de la menace d’une barbarie extérieure d’invasion, je persiste à croire que les maux qui accablent l’Europe et les peuples européens d’aujourd’hui ne viennent pas d’un ennemi externe, elles ne viennent pas des barbares eux-mêmes, car la crise morale, démographique, politique et civique actuelle n’est qu’un épiphénomène d’un mal intérieur plus insidieux et dévastateur : celui du fatalisme, de l’entropie, de l’inaction, de la vieillesse et de l’attentisme.

    Assistons-nous à un ensauvagement de la mondialisation, et quels sont les liens entre globalisation du crime et libéralisme ?

    Depuis les années 1990, on assiste à une globalisation du crime, la criminalité connaissant une hybridation dans laquelle interfèrent et s’imbriquent les revendications politiques et la criminalité. À cet égard, « l’ennemi intérieur criminel », même lorsque qu’il s’agit d’un agent isolé, est difficilement repérable et identifiable en raison de l’opacité de l’hybridation entre opérateurs « politiques » et organisations criminelles. D’autre part, il n’y a plus de frontière étanche entre violences politiques et crimes crapuleux. Les deux se rapprochent dangereusement, comme le montre l’imbrication du terrorisme, du narcotrafic ou de la corruption des élites financières. Depuis la fin du crime organisé classique et territorialisé (réseaux mafieux Cosa Nostra) et la recomposition globale et déterritorialisée de la criminalité, qui va du microniveau des cités périphériques jusqu’aux zones de production de drogue en Colombie ou en Afghanistan, comme le constate Alain Bauer, « l’entreprise criminelle est peu à peu devenue l’étalon de la société économique libérale avancée, donnant totalement raison à Adam Smith : la main invisible du marché existe. Mais c’est une main criminelle ». Le crime et la société du crime sont inhérents au libéralisme qui s’est détaché de toute référence morale et suprapersonnelle, puisque la maximisation des profits et l’accumulation des richesses en tant que buts suprêmes justifient tous les moyens. Ils sont le versant sociopathologique de modes de vie déstructurants, comme le souligne Mark Hunyadi dans La Tyrannie des modes de vie sur le paradoxe moral de notre temps, qui reproduisent les normes d’un système dominant et qui échappent à tout contrôle éthique ou démocratique. C’est en ce sens que l’ensauvagement pourrait être traité de symptôme révélateur de la phase finale du « désenchantement du monde » de la modernité.

    Jure Georges Vujic (Polémia, 25 novembre 2020)

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  • Vers la montée de la décivilisation et du chaos ?...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque la question de l'ensauvagement de la société. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017), Contre le libéralisme (Rocher, 2019) et La chape de plomb (La Nouvelle Librairie, 2020).

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    Alain de Benoist : « Les garde-fous qui contenaient autrefois la violence sociale ont sauté les uns après les autres ! »

    Après les « sauvageons » de Jean-Pierre Chevènement, voilà maintenant qu’on évoque, en haut lieu, l’« ensauvagement de la société ». Le fait que ce terme, employé par , ministre de l’Intérieur, ait été emprunté au vocabulaire du Rassemblement national vous paraît-il significatif ?

    Comme Chevènement, Darmanin a visiblement voulu frapper les esprits. Mais il n’est pas exact de dire qu’il s’est inspiré du Rassemblement national. Marine Le Pen, à partir de 2013, a effectivement employé ce terme à plusieurs reprises, sans doute à la suite de Laurent Obertone qui avait publié, la même année, un livre intitulé Enquête sur un sujet tabou : l’ensauvagement d’une nation. Mais Obertone ne l’avait lui-même pas inventé. En 2005, la politologue Thérèse Delpech avait publié, chez Grasset, L’Ensauvagement : le retour de la barbarie au XXIe siècle. Beaucoup plus tôt encore, on retrouve le mot sous la plume de l’écrivain et poète martiniquais Aimé Césaire, selon qui la colonisation a « instillé dans les veines de l’Europe » le « progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent » (Discours sur le colonialisme, 1950). De son côté, l’historien George Mosse, évoquant la « culture de la guerre » née dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, a employé le mot de « brutalization », que l’on a traduit en français par « ensauvagement ». Nous sommes donc devant un terme auquel on peut donner des significations bien différentes.

    Personnellement, le mot ne me plaît qu’à moitié. Pendant des siècles, on a traité de « sauvages » des cultures « primitives » qui étaient en fait, tout simplement, des cultures traditionnelles. Le mot « sauvage » (du bas latin salvaticus, altération du latin classique silvaticus) est, à l’origine, quasiment synonyme de « sylvestre » : il désigne l’homme qui vit dans les bois ou qui s’est exilé dans la forêt. Ce n’est qu’à partir du XIIe siècle que le terme prendra une connotation péjorative, pour désigner notamment les peuples germaniques : « la pute gent sauvage » dans la « Chanson des Saisnes ». Mais nous voilà loin de Gérald Darmanin !

    Le second vocable relève d’un registre autrement plus grave que le premier. Cela signifie-t-il que la situation se soit aggravée ? Et comment définiriez-vous cet « ensauvagement » ?

    Il se caractérise comme une multiplication et une aggravation des actes de violence sociale : homicides, attaques à main armée, émeutes, cambriolages, harcèlement de rue, attaques au couteau, règlements de comptes entre gangs, etc., mais aussi d’une foule d’incidents plus ou moins graves (parfois même gravissimes), qui généralisent dans la population un sentiment croissant de peur et d’insécurité. Bien entendu, on nous explique que ce sentiment d’insécurité n’a rien à voir avec l’insécurité réelle. Vous remarquerez que les mêmes, en sens inverse, assurent que le simple fait qu’on puisse se sentir « racisé » en France est la preuve de l’existence d’un « racisme systématique » dans notre pays. Sur la réalité de l’insécurité, les chiffres sont pourtant parlants. Je vous renvoie aux travaux de Xavier Raufer, qui me paraissent irréfutables.

    De façon plus générale, il est clair que, dans une société qui n’a plus aucun repère, les garde-fous qui contenaient autrefois la violence sociale dans certaines limites ont sauté les uns après les autres. L’immigration a encore aggravé tout cela, et s’y sont ajoutés également le laxisme judiciaire, les atermoiements des pouvoirs publics et l’omniprésence de la « culture de l’excuse ». Quand on respectait la loi autrefois, ce n’était pas uniquement par peur du gendarme (qui existait, bien sûr), mais aussi parce que de larges fractions de la population donnaient à la loi une valeur et une autorité objectives. C’est cela qui tend à disparaître aujourd’hui. La loi n’a plus de valeur prescriptive, mais seulement indicative, le seul problème qui se pose étant de savoir quel est le moyen le plus économique de la contourner. Et comme l’idéologie dominante nous répète qu’il faut avant tout faire partie des « gagnants » (les « premiers de cordée »), le choix des moyens pour y parvenir devient très secondaire.

    De très nombreux commentateurs, excipant du précédent libanais ou du Camp des saints, le fameux livre de Jean Raspail, n’en finissent plus d’annoncer la guerre civile à venir. Vous y croyez, vous, à cette guerre civile ?

    Je crois à une aggravation de la situation actuelle, à la multiplication des troubles, des émeutes et des attentats. Je crois à la montée de la décivilisation et du chaos. Mais je ne crois pas à la « guerre civile », expression qui, chez ceux qui l’emploient, renvoie à une guerre « raciale » mettant aux prises deux catégories (allogènes et autochtones) de citoyens français (si ce n’était pas le cas, ce ne serait pas une guerre civile mais une guerre étrangère). Je note, aussi, qu’en général, ceux qui la prédisent avec le plus d’assurance sont aussi ceux qui la souhaitent le plus. D’abord, pour qu’éclate une guerre civile, il faut déjà que la police et l’armée soient divisées, ce qui n’est pas le cas. Il faut ensuite que, de part et d’autre, il y ait des dizaines de milliers de personnes décidées à prendre les armes, ce qui n’est pas le cas non plus. Dans un avenir proche, une guerre civile me semble beaucoup plus probable au Liban, qui en a déjà connu, voire aux États-Unis, où les deux principaux camps politiques ont atteint, aujourd’hui, un niveau de détestation mutuelle que l’on n’avait pas connu depuis la guerre de Sécession.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 12 octobre 2020)

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