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critique

  • Les repères pour la France de Michel Drac...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la présentation du livre Triangulation. Repères pour des temps incertains (Le Retour aux sources, 2015) par son auteur Michel Drac. C'est intelligent, lucide et radical...

     


    « Triangulation, repères pour des temps... par Scriptomaniak

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  • Repères pour des temps incertains...

    Les éditions Le retour aux sources viennent de publier Triangulation - Repères pour des temps incertains, un essai de Michel Drac. Penseur non-conformiste et sereinement radical, Michel Drac a publié plusieurs ouvrafges stimulants, qui ont été récemment rassemblés en un seul volume, intitulé Essais.

     

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    " Il y aurait un roman fabuleux et interminable à écrire sur les enchaînements de causalité qui peuvent relier une réunion de travail au siège de la Banque Centrale Européenne, une rencontre au sommet entre dirigeants des grandes banques d’affaires londoniennes, une note d’analyse destinée aux plus hauts cadres de la CIA, l’assassinat d’un leader djihadiste en Syrie, un attentat meurtrier dans les rues de Paris, un échange de bons procédés entre services français et russes, la renégociation d’un contrat gazier entre deux pays d’Europe centrale et une seconde réunion de travail au siège de la BCE. Peut-être d’ailleurs, un jour, l’ouverture des archives nous permettra-t-elle d’écrire a posteriori de semblables histoires. En attendant, nous pouvons déjà en peindre la toile de fond.

    Cet exercice n’est pas tout à fait gratuit. Nous approchons manifestement d’un moment critique dans l’histoire de notre pays. Pour la première fois depuis longtemps, il devient envisageable qu’en France, un gouvernement de rupture arrive aux affaires, dans quelques années.

    Dans ces conditions, nous devons changer de point de vue. Jusqu’ici, la littérature dissidente en France s’est bornée à critiquer le système existant. Mais critiquer n’est plus suffisant : de plus en plus, il faudra être capable de proposer quelque chose. "

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  • Culture de masse ou culture populaire ?...

    Les éditions Climats rééditent Culture de masse ou culture populaire ?, un essai du sociologue critique américain Christopher Lasch, mort en 1994, dont l'oeuvre a influencé des auteurs comme Jean-Claude Michéa ou Alain de Benoist. Ses ouvrages les plus connus sont désormais disponibles en collection de poche : La culture du narcissisme (Champs Flammarion, 2008), Le seul et vrai paradis (Champs Flammarion, 2006) ou La révolte des élites et la trahison de la démocratie (Champs Flammarion, 2010).

     

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    "La culture de masse est défendue à partir de l'idée qu'elle a permis de faire accéder chacun à un éventail de choix autrefois réservé aux plus riches. La confusion entre démocratie et libre circulation des biens de consommation est si profonde que toute protestation contre l'industrialisation de la culture est automatiquement perçue comme une protestation contre la démocratie elle-même. Alors que le marketing de masse, dans le domaine culturel comme ailleurs, n'augmente pas, mais réduit les possibilités de choix des consommateurs. La culture de masse, homogénéisée, des sociétés modernes n'engendre nullement une " mentalité " éclairée et indépendante, mais au contraire la passivité intellectuelle, la confusion et l'amnésie collective. Ce pseudo pluralisme culturel appauvrit l'idée même de culture et ignore le lien intrinsèque existant entre liberté intellectuelle et liberté politique.
    Une culture vraiment moderne ne répudie pas les schémas traditionnels. La gauche doit donc réviser ses idées sur ce qui fait accéder les hommes à la modernité."

     

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  • Une Femme d'Etat...

    Michel Desgranges, ancien reponsable des éditions des Belles Lettres, éditeur et ami de Philippe Muray, vient de publier Une Femme d'Etat, une farce grinçante et savoureuse...

     

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    « Du cynisme des puissants entourés d’auxiliaires intéressés à l’exception de la « femme d’État » que doit devenir l’héroïne de son roman, Michel Desgranges a tiré une farce d’une alacrité et d’une énormité rabelaisienne. […] L’action se déroule à l’intérieur d’un territoire innommé –  jamais il n’est question de la France – où l’on paie désormais en slotys, et non plus en euros. Les frontières sont floues, d’autant que ses limites administratives intérieures reculent à mesure que, pour honorer les échéances budgétaires toujours plus massives, l’Etat abandonne des régions (la France-Comté puis, l’une après l’autre, tout le Midi !) à un certain M. Kim, le représentant des nouveaux fermiers généraux que sont devenus les Chinois. […] Partout dominent l’indécence, la vulgarité et le contrôle de la vie privée que ne cesse de renforcer Glouglou, le moteur de recherche. »

    Philippe Delaroche (Lire, février 2011)

     

    Un extrait pour découvrir le style de l'auteur :

    "De retour chez elle, Valérie se rendit dans sa cuisine-salle-à-manger-living, elle habitait, derrière une grande gare, un immeuble à la façade lépreuse, mais intérieurement relooké, du quartier tamoul, avait acheté au bazar-épicerie tamoul voisin un régime de bananes vertes du Tamil Nadu, elle en aurait pour des mois mais c’était plus avantageux, elle était un peu étourdie, son cerveau fatiguait à essayer d’intégrer toutes les phrases qu’elle avait entendues à la Réunion monétaire, ralentissait aussi son rythme cérébral sa fierté d’avoir partagé les secrets de l’État, elle n’aurait jamais osé imaginer cela quand elle avait été appelée au gouvernement, elle devait se montrer digne de cette confiance nouvelle, d’abord s’informer, elle effleura une touche de l’écran tactile connecté qui occupait quelques centimètres carrés, entre des magnets nunuche, de la porte de son réfrigérateur, glouglouta Zimbabwe, ouf, c’était bien en Afrique, elle s’assit sur une chaise Ikéa qu’elle avait montée elle-même, un peu bancale, une vis oubliée ?, attrapa People’s Secrets, l’avantage d’être ministre, même sous-ministresse, c’était d’avoir des bouquins gratos, la lecture reposait,  sur la couverture une photo de la nouvelle épouse du Président, une ancienne starlette de l’opposition qui lui avait apporté en dot cinq régions, une demi-douzaine de sénateurs et quatre philosophes vus-à-la-télé, Valérie lut le litre : Barbara, sa nouvelle vie de princesse, elle était crevée, arrêta de lire, eut l’énergie de se lever pour aller jusqu’à la fenêtre, la rue grouillait de Tamouls, que des hommes, ce n’était pas l’un des créneaux où les femmes avaient le droit de sortir, des hommes à la peau très sombre, elle pensa « on se croirait à Helsinki », se reprocha cette remarque raciste, son regard s’attarda sur les bananes, elle avait lu dans les conseils-santé de Marie-Claire : « Stress : relaxez-vous en vous masturbant », elle n’aurait pas le courage d’ôter son string Petit Bateau made in Cambodia, ni même de l’écarter juste ce qu’il fallait, elle s’assoupit."

    Michel Desgranges, Une Femme d’État, pp 41-42.

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  • Récupérés par le système ?...

    Le Goncourt pour Michel Houellebecq et le Renaudot pour Virginie Despentes... Le système a-t-il montré, encore une fois, sa capacité à vampiriser toutes les formes de subversion ou de critique ? Nous reproduisons ici le point de vue de la chroniqueuse Ursula Michel.

     

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    « Les femmes sont plus faciles à choquer », « la prostitution, je trouve ça très bien. Ce n'est pas si mal payé, comme métier... », « la religion la plus con, c'est quand même l'islam ». La provocation, Michel Houellebecq l’a usée par tous les trous lors de ses premières années de médiatisation intensive. Choquer, subvertir, tel était son credo, autant dans les interviews, là où le personnage Houellebecq s’est construit, que dans ses romans, loupe vilement déformante de la basse nature humaine. Mais après plus de quinze ans de bons et loyaux services à la littérature, la reconnaissance de ses pairs, par l’entremise des prix et autres trophées, n’était toujours pas au rendez-vous. Alors avec La Carte et le territoire, apparaît un nouvel homme Houellebecq. Affable, consensuel, pas un mot plus haut que l’autre, le dépressif le plus connu du paf s’assagit dans les médias.

    Suivant une courbe sensiblement différente (elle n’est pas encore la bonne cliente des médias mainstream), mais aboutissant finalement à la même intronisation par les élites, la punk Despentes, autrefois connue comme l’auteur de Baise-moi, calme elle aussi le jeu. Apocalypse bébé, prix Renaudot de la cuvée 2010, oublie l’agressivité mordante de ses débuts pour se tourner vers une prose plus lisse, une homosexualité encore revendiquée mais embourgeoisée et une image médiatique plus conforme aux canons de la communication. Et ça paie. Qui aurait parié il y a dix ans sur ces deux « loosers » magnifiques à l’expression dévastatrice? Qui pouvait alors envisager Houellebecq et Despentes comme les parangons de la littérature française, adoubés par une élite poussiéreuse en costume trois-pièces?

    En 2009, Marc-Edouard Nabe, nominé cette année au Renaudot mais recalé, rapportait dans Le Vingt-Septième livre ce conseil de Houellebecq : «Si tu veux avoir des lecteurs, mets-toi à leur niveau ! Fais de toi un personnage aussi plat, flou, médiocre, moche et honteux que lui. C'est le secret, Marc-Édouard. Toi, tu veux trop soulever le lecteur de terre, l'emporter dans les cieux de ton fol amour de la vie et des hommes !... Ça le complexe, ça l'humilie, et donc il te néglige, il te rejette, puis il finit par te mépriser et te haïr... »

    Conseil marketing que Nabe n’a guère suivi (d’où son ostracisation du microcosme littéraire parisien?) mais qui semble avoir porté ses fruits pour l’auteur d’Extension du domaine de la lutte et pour Despentes dans une moindre mesure (même si on l’a vu cette année en promo chez Ruquier ou Denisot). Renversement profond des codes de nomination des dignitaires du monde des Lettres ou vampirisation de la subversion par le système, force est de constater que l’année 2010 crée un précédent notable, du moins en apparence. Entre Makine (Un Testament français, 1995), Ruffin (Rouge Brésil 2001) ou Van Cauwelaert (Un Aller simple, 1994) pour Houellebecq et Picouly (L’Enfant léopard, 1999), Bouraoui (Mes Mauvaises pensées, 2005) ou Pennac (Chagrin d’école, 2007) pour Despentes, les choix des jurés font coexister des auteurs pour le moins hétérogènes. Mais avec Beigbeder l’année dernière (Renaudot), peut-être Franz-Olivier Giesbert (juré) et ses acolytes essaient-ils de rajeunir l’image du prix, quitte à récompenser tous azimuts, des ouvrages non méritants.

    Quant au Goncourt, trop souvent perçu comme un prix pour la grande Littérature, peut-être ont-ils voulu s’auréoler du (feu) parfum de scandale du trublion Houellebecq ? Dommage qu’il ait fallu attendre l’assagissement médiatique et littéraire des deux sales gosses Houellebecq et Despentes pour leur rendre hommage. Baise-moi et Plate-forme auraient bien mieux mérités d’entrer dans le panthéon que leur dernier rejeton.

    Ursula Michel (Darkplanneur, 9 novembre 2010)

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  • Critique de la déraison pure...

     Avec Critique de la déraison pure - La faillite intellectuelle des nouveaux philosophes et de leurs épigones, publié chez Bourin éditeur, Daniel Salvatore Schiffer, philosophe et essayiste, sonne la charge contre les Glucksmann, BHL et autres nouveaux philosophes qui occupent le paysage médiatique depuis plus de trente ans. Curieusement, l'auteur a rencontré quelques difficultés pour faire publier ce livre, qui, initialement, devait sortir aux éditions Mille et une nuits... 

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    "Fin des années 1970 : les « nouveaux philosophes » envahissent les médias. Ils s’appellent André Glucksmann, Maurice Clavel, Jean- Marie Benoist, et surtout Bernard-Henri Lévy. Ils seront bientôt suivis d’amis proches sur le plan idéologique dont, au premier rang, Alain Finkielkraut et Pascal Bruckner. Trente ans plus tard, que reste-t-il de leur réflexion ? Si les membres de ce courant ont incontestablement marqué la scène publique française, leur héritage fait débat sur le plan philosophique. C’est sur ce terrain que Daniel Salvatore Schiffer a choisi d’exercer son regard critique.
     

    Essai aux accents pamphlétaires, Critique de la déraison pure, référence directe au maître ouvrage d’Emmanuel Kant, dresse un bilan cinglant de la pensée léguée par les « intellectuels médiatiques ». Loin de se borner à la mise en cause de leurs postures, ce livre engage, pour la première fois, une réflexion de fond sur les dérives et les manipulations logées au cœur de leur philosophie."

     

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