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  • Feu sur la désinformation... (34)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 :  Français de souche : victoire sémantique !

    • 2 :  Le zapping d’I-Média.

    • 3 : Dîner du CRIF : Feu sur la Liberté d’Expression
    • 4 :  Tweets d’I-Média.
    • 5 :  Petits mensonges internationaux.
    • 6 :  Le bobard de la semaine.

     

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  • Antifa, FEMEN, LGBT and co : poisons pour la démocratie ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue tonique cueilli sur le site Idiocratie et consacré au durcissement du discours bien-pensant...

     

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    Antifa, FEMEN, LGBT and co : poisons pour la démocratie ?

    La période actuelle est fort peu agréable. On pourrait même dire qu'elle pue très franchement. Avec le mariage pour tous et les affrontements idéologiques qui l'ont entouré, les associations de lutte contre l'homophobie ne cessent de monter au créneau pour dénoncer aujourd'hui la "libération" du discours homophobe sous toutes ses formes. Avec la mort de Clément Méric, les associations antifascistes dénoncent le retour du fascisme et de la bête immonde. Bref, ces associations de lutte contre les -phobes et les -istes de tous poils font ce qu'elles ont toujours fait, à savoir entretenir un fond de commerce communautaire, mais avec en plus le sentiment d'urgence que confère l'actualité des dernières semaines. Clément Méric est mort dans une bagarre de rue entre skinheads et militants antifas que l'on peut qualifier de skins rouges, ce qui n'est pas leur faire beaucoup plus d'honneur qu'aux amateurs de bras levés. Lacets blancs, lacets rouges, blanc bonnet et bonnet blanc. Les antifascistes qui dénoncent la violence à laquelle ils sont confrontés oublient de mentionner leurs propres exploits : attaque d’une librairie catholique à Nantes, dégradation de biens publics lors de la manifestation nationale et, chose encore plus surprenante, interruption d’une conférence de Michel Collon à Lille organisée par le Mouvement des Jeunes Communistes du Nord ! On cherche encore où est la lutte contre l’infamie néo-nazie dans ces événements. En revanche, on comprend très bien que le système fait preuve d’une tolérance bienveillante, pour ne pas dire d’un laxisme coupable, à l’égard de ces représentants du Bien; lesquels pourront sûrement “servir” en d’autres occasions.   

     

    Le discours politique ne cesse par ailleurs d'ajouter à la dramatisation constante du propos chez nos amis associatifs. Ceux-ci voyaient dans la manif pour tous le retour des 666 légions de l'enfer fasciste sorties du ventre (toujours fécond) de la bête immonde pour détruire les homosexuels (toujours discriminés), la démocratie (toujours menacée) et la gay pride (toujours festive) ? Qu'à cela ne tienne, un parlementaire socialiste en rajoutait une couche en évoquant avec beaucoup de finesse le triangle rose des victimes de la déportation et le souvenir des exactions nazies pour qualifier le mouvement de contestation à l'ouverture du mariage civil aux couples homosexuels. Il s'en fallait de peu qu'il traite manifestants et organisateurs d'ordures nazies, un pas que Pierre Bergé, la pasionaria bling bling du mariage pour tous, n'hésita pas à franchir en arrivant à la conclusion, par un miracle réthorique qui assurera pour longtemps sa postérité, que les opposants au mariage gay ne pouvaient être que de répugnants antisémites. CQFD. De la même manière, les associations anti-homophobie se sont émues récemment de l'interdiction de l'affiche de L'inconnu du lac, y voyant la preuve supplémentaire que les gays en France subissent le même sort que le peuple d'Israël en Egypte, (histoire de continuer à filer la métaphore Bergé, la France étant peu dotée en vastes étendues arides, on conseillera la mer de sable d'Ermenonville ou la dune du Pyla pour la traversée du désert tandis que la butte aux cailles fera un parfait mont Sinaï). Les représentants des associations LGBT ont tout de suite dénoncé avec force les manoeuvres des partisans de la réaction, gênés par la poésie sulfureuse de ce baiser entre deux hommes, aux chaudes couleurs pastel, omettant cependant de préciser un détail secondaire de l'affiche, à savoir une bonne séance de turlute entre deux personnages étendus au loin sur le sable du lac éponyme, une illustration certes un peu moins gentillette et Lac des Cygnes que la romantique étreinte du premier plan.

     

     

    De même, après les dégradations infligées à l'exposition photo d'Olivier Ciappa il y a quelques jours, il n'est pas une seconde venu à l'idée du principal intéressé, qui a dénoncé une agression de "personnes homophobes" dirigée "contre l'amour", que son exposition, loin d'"apaiser les tensions" comme il le prétend avec ingénuité, contribuait au contraire largement à l'exaspération générale en renforçant l'impression d'un véritable envahissement de l'espace public par un discours anti-discrimination devenu un credo politique omniprésent. Le fait que le portrait vedette de l'exposition soit celui de Roselyne Bachelot et d'Audrey Pulvar, dans une mise en scène si grotesque qu'elle devrait susciter l'ire de nombre de couples homosexuels, renforce l'idée que le combat des associations, telles que SOS Homophobie qui a participé au montage de l'exposition, correspond surtout à un cirque médiatique orchestré par une minorité agissante, à laquelle des clowns comme Bergé, Bachelot ou Pulvar, servent de caution people. Cette minorité agissante ultra-communautariste use et abuse cyniquement du discours victimaire et dispose d'une audience qui paraît démesurée et de plus en plus insupportable aux yeux d'une majorité de moins en moins silencieuse, comme l'a montré l'ensemble des débats et des contestations entourant la manif pour tous. Ces associations auront contribué plus que tout autre acteur du débat à "libérer la parole homophobe", pour reprendre leur terminologie, par leur surenchère et leur agressivité systématique. 

     

     

    Que dire également des FEMEN et de leurs piteuses démonstrations, qui semblent avec tant de constance bénéficier de la bienveillance des pouvoirs publics ? Une bienveillance si efficace que Nicolas Bernard-Busse, manifestant anti-mariage gay coupable de rébellion à l'encontre des forces publiques, écope de deux mois de prison ferme et est immédiatement écroué, pour avoir, rappelons-le, délivré une identité imaginaire et tenté de fuir l'arrestation, tandis que les militantes aux seins nus n'ont pas été inquiétées plus de quelques heures après leur intervention à Notre-Dame (pour laquelle le recteur et archiprêtre a déposé une plainte pour dégradation et coups et blessures). Les faits d'armes pathétiques (Inna et Sacha Chevtchenko se sont vantées d'avoir emporté un morceau de la feuille d'or qui recouvrait la cloche Saint-Denis), qui accompagnent l'attitude torquemadesque des dirigeants et principaux membres de ses associations de soi-disant lutte pour les droits, et le soutien évident qu'elles reçoivent de la classe politique et médiatique, provoquent un rejet de plus en plus évident au sein de la population vis-à-vis des petits matamores et des divas de la subversion-spectacle qui parviennent à régenter aujourd'hui le discours public.

     

     

    Ce n'est pas la "parole homophobe" qui se libère actuellement, c'est plutôt un raz-le-bol généralisé vis-à-vis de tous ces emmerdeurs en bandes organisées que sont ces associations de flicage en tout genre. Comment ne pas les détester en effet ces fonctionnaires de l'indignation, ces petits juges arrogants, ces professionnels de la victimisation, qui s'invitent partout, sous prétexte d'égalitarisme, pour asséner leur morale niaise et autoritaire qui contribue plus certainement à alimenter le ressentiment à l'encontre de ceux qu'ils prétendent défendre que n'importe quel "discours de haine" ? Comment ne pas les trouver ridicule ces tartuffes, quand ils interviennent dans les salles de classes, avec la bénédiction et les deniers des pouvoirs publics, pour dispenser face à des gamins incrédules un cours de bienséance universaliste que même le plus bigot des jésuites n'aurait pas osé produire ? Comment ne pas se tenir les côtes quand ils annoncent vouloir favoriser la lutte (encore et toujours) contre les discrimination professionnelles et oeuvrer en faveur du coming out au travail, comme si la majorité des salariés se souciaient plus de l'homosexualité révélée de leur collègue de bureau que du menu de la cantine ? 

     

    La dramatisation de ce discours que l'on a appelé tour à tour "politiquement correct", "pensée unique" ou "bienpensance" est responsable, non seulement d'une exacerbation très nette des tensions au sein de notre société, mais d'une asphyxie idéologique contre laquelle il est peut-être trop tard pour se prémunir. Nous nous trouvons dans une situation où le communautarisme est devenu une politique imposée sous couvert d'égalitarisme à une société parfaitement atomisée hésitant encore entre la nostalgie du holisme et la désagrégation individualiste. Comme Tocqueville l'avait fort bien examiné dans De la démocratie en Amérique, l'association est devenu un corps intermédiaire et un indispensable relai entre le pouvoir politique et une société d'individus ou d'agrégats locaux. Les associations sont devenues aujourd'hui le relai autoritaire d'une idéologie qui ne sert plus que les intérêts particuliers de catégories de la population qui, prenant prétexte de la lutte contre différentes formes de discrimination réelles ou largement fantasmées, assurent un lobbying efficace et leur domination de fait en tant que vainqueurs autoproclamés de l'utopie mondialisée dont elles alimentent sans cesse la réthorique uniformisante.

     

     

    Elles bénéficient malheureusement de façon très évidente du soutien du pouvoir socialiste qui passe sans honte de la caricature mitterandienne au vaudeville gay friendly avant de se prendre pour le Front Populaire qui interdit les ligues en 1936. Cette politique permet au moins à François Hollande et à son gouvernement de  camoufler derrière un engagement sociétal l'absence complète de propositions politiques qui justifie un immobilisme complet. Dans tous les domaines, les associations, SOS Racisme, le CRAN, le Crif, SOS Homophobie (...etc...etc), ont pris le relais du discours politique qu'elles contribuent à la fois à déterminer et à appauvrir en rendant plus prégnante encore la logique rétributive et strictement communautaire qui anime la société du spectacle à la française. Dans tous les domaines, le politique s'est enfermé dans une logique compassionnelle parfaitement artificielle et ne répond plus qu'au pathos et à l'injonction distributive en matière de droits, dont les associations de tous bords sont devenues le fer de lance et leurs membres les premiers bénéficiaires. Ces associations, devenant de véritables antichambres du pouvoir politique et des groupes de pression bénéficiant de larges financements publics, rappellent la dérive connue par les thinktank américains et dénoncés aujourd'hui par de nombreuses voix. Elles contribuent à instituer un verrouillage du discours et une forme de clientélisme au coeur des institutions culturelles et politiques qui est un poison pour la démocratie.

    Des idiots (Idiocratie, 26 juin 2013)

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  • Le CRIF installé à l'Elysée ?...

    Nous vous invitons à lire un article éclairant d'Alain Gresh, cueilli sur le site du Monde diplomatique, dont il est le rédacteur en chef, et consacré à une des plumes du président de la république , dont les liens affichés avec le Conseil représentatif des institutions juives de France interpellent...  

     

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     Richard Prasquier, président du CRIF et François Hollande


    Le CRIF écrit-il les discours de Hollande sur la Palestine ?

    Finalement, le gouvernement français votera en faveur de la reconnaissance de l’Etat palestinien. A reculons, après avoir longtemps hésité, en demandant mille et une garanties à l’Autorité palestinienne. Il est loin le temps où la France défendait une position originale, appelait à l’autodétermination des Palestiniens et au dialogue avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), passant outre aux injonctions des Etats-Unis et d’Israël.

    L’information de l’hebdomadaire L’Express ne semble pas avoir suscité de fortes réactions. Dans un article du 8 novembre de Marcelo Wesfreid, « Paul Bernard, la plume de l’ombre de François Hollande », on apprend en quoi consiste le travail de Paul Bernard :

    « De l’ouverture de la conférence sociale à l’anniversaire de la Libération de Paris, de la commémoration du Vél’ d’Hiv à celle de la tuerie de Toulouse, du discours sur l’école à celui sur la mutualité française, il est celui qui rédige les premières trames, amendées ensuite par son supérieur hiérarchique, le conseiller politique Aquilino Morelle, puis remodelées par le président lui-même. Paul Bernard planche aussi sur les interviews télévisées et les Légions d’honneur, quand il ne s’occupe pas d’une préface de livre. »

    Qui est donc cet homme de l’ombre ?

    « Les plumes ne ressemblent jamais aux technocrates qui peuplent les cabinets. Et Paul Bernard n’a pas le parcours type d’une plume. En sortant de Normale-Sup, un DEA sur la littérature de l’époque napoléonienne en poche, il entre chez Publicis comme chargé de mission auprès du magnat de la publicitéMaurice Lévy. Il participe pour le compte de l’homme d’affaires à la rédaction du rapport commandé en 2006 par le ministre des finances Thierry Breton, sur l’“économie de l’immatériel”, cosigné avec Jean-Pierre Jouyet.

    Parallèlement, il rejoint le Mouvement juif libéral de France (MJLF), un courant du judaïsme progressiste qui s’est notamment illustré en menant campagne pour l’accès des femmes aux fonctions du culte. Le touche-à-tout a récemment intégré le comité directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). »

    Rappelons que parmi les objectifs du CRIF figure celui de soutenir l’Etat d’Israël. Et que, depuis des années, cette organisation a toujours soutenu toutes les aventures militaires israéliennes, de la guerre contre le Liban en 2006 à celle contre Gaza en 2012.

    Mais ne croyez surtout pas que l’homme est de parti pris. Il explique : « Il faut oublier ce qu’on pense et ne pas chercher à peser dans le sens de ses propres idées. »

    Imagine-t-on un instant un citoyen français de confession musulmane, engagé dans une association de soutien au peuple palestinien, chargé d’écrire les discours du président de la République ?

    Je ne sais pas si M. Bernard cherche ou non à imposer ses propres idées sur le conflit, mais comment ne pas remarquer ce que le président français a dit lors de la conférence de presse avec le premier ministre Netanyahou :« Il y a aussi la tentation pour l’Autorité palestinienne d’aller chercher à l’Assemblée générale de l’ONU ce qu’elle n’obtient pas dans la négociation (…).Seule la négociation pourra déboucher sur une solution définitive à la situation en Palestine.  » (Lire, par exemple, « Sur la Palestine, Hollande conforte Netanyahou », L’Humanité, 2 novembre.)

    Or c’est, au mot près, ce que disent les dirigeants israéliens depuis des mois (« Statements by Israeli leaders », ministère israélien des affaires étrangères), et qui est repris par le CRIF. On peut aussi se reporter à la déclaration de M. Netanyahou l’an dernier (« B. Netanyahu : “La vérité c’est que les Palestiniens bloquent les négociations” », RTBF, 18 septembre 2011) :

    « Mon voyage [aux Nations unies] a un double objectif : faire en sorte que la tentative [des Palestiniens] de contourner des négociations directes échoue(...) La vérité, c’est qu’Israël veut la paix et que les Palestiniens font tout leur possible pour bloquer des négociations directes (...). Ils doivent comprendre que la paix ne peut être obtenue que par des négociations, et non en essayant de les contourner par la voie de l’ONU. »

    Une simple coïncidence ? Sans doute, et le réalignement de la politique française sur la Palestine dépasse, bien évidemment, le travail de tel ou tel homme de l’ombre.

    M. Bernard a aussi rédigé, si l’on en croit L’Expressle discours de Hollande du 1er novembre, lors de la cérémonie d’hommage aux victimes de l’attentat du 19 mars 2012 (Ecole Ohr Torah - Toulouse). La cérémonie s’est tenue en présence de M. Netanyahou.

    « Ces enfants de la France reposent aujourd’hui à Jérusalem. Nos deux pays, nos deux peuples, sont réunis autour de leur souvenir. Monsieur le Premier Ministre, vous représentez un pays créé, au lendemain de la Shoah, pour servir de refuge aux juifs. C’est pourquoi chaque fois qu’un juif est pris pour cible parce que juif, Israël est concerné. C’est le sens de votre présence. Je la comprends, je la salue, je vous accueille. »

    Il est donc normal qu’Israël soit concerné par la situation des juifs de France ? A-t-on demandé leur avis aux juifs de France qui ne veulent rien avoir à faire avec Israël et qui ne se reconnaissent pas dans cet Etat ? A-t-on demandé leur avis aux juifs de France qui ne se reconnaissent pas dans un premier ministre qui mène une politique d’oppression des Palestiniens ?

    Il est paradoxal que ceux-là même qui dénoncent l’importation du conflit israélo-palestinien en France invitent le premier ministre d’Israël à une telle cérémonie, favorisant les amalgames nauséabonds entre juifs, sionistes et Israël. Les mêmes qui dénoncent la mobilisation des banlieues ou des musulmans de France en faveur des Palestiniens soutiennent celle des juifs de France (ou de certains d’entre eux) en faveur d’Israël.

    Ce « deux poids deux mesures » encourage la montée d’un antisémitisme stupide, qui veut faire croire que les juifs de France disposent d’un statut différent de celui des autres citoyens.

    Dans une déclaration du 22 novembre, l’Union française juive pour la paix (UJFP) s’interrogeait aussi pour savoir « Qui représente les Juifs et la “communauté juive” en France ? » et s’inquiétait du soutien inconditionnel du CRIF à l’Etat d’Israël dans son attaque contre Gaza. Cette prise de position contribue davantage à la lutte contre l’antisémitisme en France que toutes les déclarations du CRIF ou de certains de nos responsables politiques (lire aussi la lettre du grand rabbin à l’organisation et la réponse de celle-ci).

    Lorsque l’on a un ministre de l’intérieur, Manuel Valls, qui peut proclamer que, par sa femme,« il est lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël », nous pouvons nous inquiéter. Valls a tenté d’obtenir la suppression de cette citation, notamment dans sa biographie sur Wikipedia et en demandant à la radio de Strasbourg, sur laquelle il a proféré ces insanités, de les retirer au nom du droit d’auteur. Mais la censure ne peut rien contre Internet.

    Dans une tribune publiée par l’hebdomadaire Marianne (22 novembre), « Un citoyen étonné », Pierre Conesa s’étonne que le président français n’accorde aucune place à certaines des victimes non juives de Merah.

    « Avant les assassinats de l’école juive, Mohamed Merah avait exécuté de sang-froid trois parachutistes (le maréchal des logis Imad Ibn Ziaten, 30 ans, et deux militaires du rang, Abel Chennouf, d’origine algérienne, 26 ans, et Mohamed Legouad, Français musulman d’origine algérienne, 24 ans) et avait blessé grièvement à la tête un quatrième (Loïc Liber, 28 ans) les 11 et 15 mars à Toulouse et à Montauban. Aucun membre de ces familles n’a été associé à la visite présidentielle à Toulouse. Qu’en est-il de ces victimes aujourd’hui ?

    Le ministre de l’Intérieur avait reçu en octobre, à la préfecture de Haute-Garonne, Hatim Ibn Ziaten, frère aîné du premier soldat tué, à Toulouse, la sœur de Mohamed Legouad et le père d’Abel Chennouf, et leurs avocats. L’avocate Me Maktouf a évoqué “un ras-le-bol, un mal-être insupportables”. L’un de ses clients, Albert Chennouf, perçoit 700 euros de retraite et a déjà dû faire l’avance de 1 700 euros de frais en tant que partie civile. Les avocats de ces soldats veulent avec raison faire reconnaître que les quatre militaires visés sont “morts pour la France”, permettant ainsi une prise en charge partielle de leurs frais de justice et une aide à leurs familles. Ce serait là un signe à l’égard de la communauté maghrébine qui, à travers ces jeunes engagés, a démontré son attachement à la France et a payé un très lourd tribut.

    Pour l’heure, le président Hollande n’a pas jugé bon de les recevoir, leur faisant répondre par un courrier d’un conseiller. Sarkozy s’était au moins senti obligé de leur adresser une lettre manuscrite... »

    Alain Gresh (Le Monde diplomatique, 27 novembre 2012)

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  • Le gouvernement, annexe du CRIF ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Bilger, cueilli sur son blog Justice au singulier, consacré au dîner du CRIF, qui s'est déroulé mercredi 8 février et où, comme l'évoque un article du Point (« Sarkozy et Hollande, guest-stars du dîner du Crif»), le gouvernement et la classe politique, à la notable exception de François Bayrou et de Marine Le Pen, se sont bousculés...

     

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    Le gouvernement annexe du CRIF ?

    Ils sont venus, ils sont tous là.

    Le président de la République, le Premier ministre, tous les ministres (Le Monde, Marianne 2).

    François Hollande a suivi le mouvement. Il est présent avec d'autres socialistes. Evénement considérable : il va même serrer la main de Nicolas Sarkozy. Son absence aurait-elle été une honte ou de la lucidité ?

    Ils sont venus, ils sont tous là.

    A la soirée très chic organisée par le Conseil représentatif des institutions juives au Pavillon d'Armenonville. Le président du CRIF mettra en cause dans son discours l'antisémitisme, ce qui est normal, mais aussi "l'antisionisme obsessionnel".

    Ils sont venus, ils sont tous là. Même Dominique de Villepin qui passera très vite.

    Sauf François Bayrou qui  se méfie à juste titre du communautarisme et Marine Le Pen indésirable. Ce n'est pas parce qu'elle cherche à se faire inviter en Israël qu'on va la mélanger à tous ces politiciens remarquables, honnêtes et tellement humanistes.

    Ils sont venus, ils sont tous là.

    Il y a des artistes, notamment le ridicule Enrico Macias, tout énamouré du président de la République. Il n'a pas changé de position au cours du quinquennat, c'est un fidèle, mais comme recrue, il y a mieux !

    Le président de la République et Richard Prasquier s'entendent comme la rhubarbe et le séné. Chacun aura droit à sa dose de compliments. Les réceptions ont ceci d'agréable qu'elles ne servent à rien mais font de l'effet et caressent les amours-propres.

    C'est bizarre, je ne peux pas m'empêcher de me rappeler les mots du président du CRIF quand interviewé par Robert Ménard sur iTELE, il s'est déclaré sans aucune gêne défenseur inconditionnel de l'Etat d'Israël. Si j'osais, je dirais "sioniste obsessionnel".

    La politique étrangère de la France, celle d'aujourd'hui comme celle, peut-être rénovée, de demain, ne se met-elle pas un licou en affichant, avec cette présence envahissante des politiciens des deux bords, cette adhésion sans nuance à la communauté juive ? Y aurait-il le même élan enthousiaste pour les fêtes et les rassemblements à l'initiative d'autres confessions ? Le président de la République qui est le garant de la communauté nationale et de l'équité démocratique peut-il ainsi donner l'impression de n'offrir la part du lion qu'au CRIF et à sa vision politique de la vie internationale ?

    Ils sont venus, ils sont tous là.

    Le conflit israélo-palestinien serait-il déjà réglé ?

    Philippe Bilger (Justice au singulier, 10 février 2012)

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  • Quelle mémoire pour la France ?...

    Nous reproduisons ici, en ce jour du 11 novembre, une belle réflexion de Jean-Yves Le Gallou sur la mémoire de la France, initialement publiée sur le site de Polémia.

    jean-yves le gallou,shoah

    11 novembre : la mémoire de la France est davantage à Verdun qu'à Auschwitz

    Le ministre de l’Education nationale a choisi symboliquement le jour de la rentrée scolaire, le 1er septembre 2011, pour recevoir Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), et le cinéaste Claude Lanzmann, auteur du film Shoah. Luc Chatel leur a redit solennellement l’importance primordiale qu’il accordait à l’enseignement de la « Shoah », une importance telle qu’elle justifie d’ailleurs l’existence d’un site officiel dédié sur le portail de l’Education nationale.

    La persécution dont les juifs ont été victimes durant la seconde guerre mondiale est naturellement un élément central de la mémoire juive. Et les souffrances des juifs français sont bien évidemment un élément important de la mémoire française. Nul ne peut oublier le souvenir de nos 25.000 compatriotes juifs français (et des 50.000 juifs étrangers présents en France) déportés dans les camps de concentration dont bien peu eurent, comme Simone Veil, la chance de revenir en France.

    Hypermnésie de certaines souffrances, amnésie des autres

    Mais ces souffrances-là ne doivent pas conduire à nier ou à minimiser les autres drames français. Or, l’hypermnésie de la souffrance des uns conduit souvent à l’amnésie de la souffrance des autres. A-t-on le droit d’oublier (chiffres donnés par Jacques Dupâquier dans Histoire de la population française) :

    • - les 123.000 militaires tués en 1939/1940 ; dans la bataille de France, en ce printemps 1940, c’est 3.000 hommes qui sont tombés chaque jour, le plus souvent en combattant, à l’instar des Cadets de Saumur ; - les 45.000 prisonniers de guerre qui ne revinrent jamais ;
    • - les 20.000 tués des FFI et des FFL ;
    • - les 27.000 résistants morts en déportation ;
    • - les 43.000 morts de l’armée de la Libération ;
    • - les 40.000 requis morts en Allemagne ;
    • - les 125.000 victimes des bombardements aériens (pas toujours justifiés militairement) et terrestres.

    Oublier ces victimes, ce n’est pas seulement un déni de compassion, c’est les tuer une deuxième fois ; c’est aussi trahir la vérité historique.

    Ce qui compte dans la mémoire d’un peuple c’est ce que ses ancêtres ont charnellement vécu

    Et pourtant ces victimes furent honorées dans l’immédiat après–guerre : par les timbres-postes, les noms de rue, les livres, les films, les disques, et ce jusqu’au début des années 1970, avant de disparaître dans l’obligation de repentance et l’oubli officiel. Pourtant ces victimes-là sont encore très présentes dans la mémoire française : parce que, les événements qui ont provoqué leur mort, ceux qui ont survécu les ont aussi connus et pas seulement au… cinéma. Or ce qui se transmet dans la mémoire des familles et des lignées, c’est ce que les ancêtres ont vécu. La patrie, c’est la terre des pères.

    Français de souche ? Avoir son patronyme inscrit sur un monument aux morts

    C’est pourquoi dans chaque famille française la mémoire de 1914 est si vive. Chaque famille conserve le souvenir des 1.400.000 morts de la Grande Ordalie : 1.000 morts par jour pendant quatre longues années. Et les Français vivants ont tous un père, un grand-père, un arrière-grand-père ou un trisaïeul qui a combattu à Verdun. Dans cette guerre civile européenne, c’est le sang gaulois qui a coulé. La présence dans nos villes et nos villages des monuments aux morts est infiniment poignante.

    Réfléchissons un instant à ce qu’est un Français de souche : un Français de souche, c’est un Français dont le patronyme est inscrit sur l’un de nos monuments aux morts.

    Un Français de souche, c’est un Français qui a dans ses archives familiales les lettres ou les carnets d’un ancêtre qui raconte avec des mots simples le quotidien de la Grande Guerre. Alors qu’approche le centenaire du 2 août 1914, ces écrits simples, précis et sans emphase, trouvent le chemin de l’édition : pieuses autoéditions familiales ou publication chez de grands éditeurs comme le carnet de route du sous-lieutenant Porchon (*). N’oublions pas non plus le succès du Monument, livre de Claude Duneton, qui raconte la vie des hommes dont les noms sont inscrits sur le monument aux morts d’un village du Limousin. Comme le dit un lecteur sur le site d’Amazon : « Vous ne traverserez plus jamais un petit village de France sans chercher des yeux son monument aux morts et avoir une pensée émue pour ces hommes dont le nom est gravé. Quels auraient été leurs destins et celui de leurs villages sans cette guerre ? Un livre à lire et à faire lire pour ne pas oublier. »

    Reprendre le fil du temps dans la fidélité à la longue mémoire

    Le siècle de 1914 s’achève : après avoir vu disparaître le fascisme, le national-socialisme, le communisme, c’est le libre-échangisme mondialiste qui s’effondre sous nos yeux. Le centenaire de 1914 approche, et il sera, n’en doutons pas, profondément commémoré. Pour la France et l’Europe le moment est venu de reprendre le fil du temps et de la tradition. Un fil du temps interrompu il y a un siècle. Un fil du temps à reprendre dans la fidélité à la longue mémoire.

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 7 novembre 2011)

    (*) La précision de ces textes est admirable. J’ai eu la surprise de lire la narration des mêmes événements – attaques et contre-attaques aux Eparges en janvier/février 1915 – dans trois textes différents :
    - Carnet de route du sous-lieutenant Porchon, saint-cyrien, chef de section, tué au combat, commandant la section voisine de celle du sous-lieutenant Genevoix ;
    - Ceux de 14, admirable somme de Maurice Genevoix, blessé au combat ;
    - Mémoires d’Auguste Finet, mon grand-père, simple soldat, sorti de l’école à onze ans et écrivant bien le français, blessé au combat.
    Ce sont les mêmes faits qui sont précisément décrits, presque avec les mêmes mots. A cet égard la belle reconstruction littéraire de Maurice Genevoix est d’une fidélité parfaite aux événements.

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  • Le CRIF : la tentation du lobby...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent article de Jean-Yves Le Gallou, publié sur le site de Polémia et dans lequel il réfléchit aux activités de représentation et d'influence du CRIF... 

     

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    Le CRIF : la tentation du lobby

    Pour avoir évoqué avec des auditeurs le possible rôle d’un « lobby juif » dans le soutien apporté à DSK, Sud-Radio est dans la tourmente : blâme du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), renvoi du journaliste Eric Mazet, diabolisation médiatique, poursuites pénales. Pourtant un livre sur Le Lobby breton, « l’un des plus puissants de France », vient d’être publié sans faire de vagues ; et pourtant toute la thèse de l’auteur est que les Bretons se soutiennent entre eux, ce qui est somme toute… bien naturel. Et un docteur en sociologie, professeur à Sciences-Po, Samuel Ghiles-Meilhac, vient de publier un ouvrage consacré, lui, au Conseil représentatif des institutions juives de France : Le CRIF/ De la Résistance juive à la tentation du lobby/ De 1943 à nos jours. Explications.

    En moins d’un an deux livres viennent d’être publiés sur le CRIF : Le CRIF / Un lobby au cœur de la République d’Anne Kling et Le CRIF/ De la Résistance juive à la tentation du lobby/ De 1943 à nos jours de Samuel Ghiles-Meilhac.

    Tout paraît opposer leurs auteurs : Anne Kling est une essayiste critique, animateur du blog « La France licratisée » ; Samuel Ghiles-Meilhac est sociologue et professeur à Sciences-Po ; il collabore à la revue de BHL, Le Meilleur des mondes, et son livre s’inscrit clairement dans une perspective légitimant le CRIF.

    Le ministre de l’Education choisit le jour de la rentrée pour recevoir le président du CRIF

    Mais les deux ouvrages ont pour point commun d’être une mine précieuse de renseignements historiques et d’informations sur les faits contemporains. Ils se complètent d’ailleurs assez bien : Anne Kling analyse avec précision, et sur la base du site Internet du CRIF, les (très nombreuses) interventions de cette organisation dans la vie publique. Cette description clinique montre l’étendue des pouvoirs du CRIF, une étendue des pouvoirs encore récemment vérifiée par le fait que Luc Chatel, ministre de l’Education, ait choisi le jour symbolique de la rentrée scolaire (5 septembre 2011) pour recevoir officiellement Richard Prasquier, président du CRIF, et Claude Lanzmann, auteur du film Shoah.

    « Un puissant lobby juif français ? » (Samuel Ghiles-Meilhac)

    La méthode de Samuel Ghiles-Meilhac est différente de celle d’Anne Kling mais leurs conclusions convergent. Samuel Ghiles-Meilhac interroge les dirigeants du CRIF et leurs propos confirment sans discussion l’analyse d’Anne Kling. Le dernier chapitre, sorte de conclusion du livre de Samuel Ghiles-Meilhac, s’intitule : « Un puissant lobby juif français ? ». Et le point d’interrogation final ne résiste guère ; car à la lecture du chapitre, une seule réponse est possible : Oui.

    Evoquant l’histoire récente, Samuel Ghiles-Meilhac rappelle un propos tenu par François Mitterrand à Jean d’Ormesson. Arrivé au terme de son mandat, le président de la République évoque « l’influence puissante et nocive du lobby juif » (cité page 246), « un propos iconoclaste » pourtant défendu, en 1999, dans Marianne, par Pierre Bergé, l’un des actuels patrons du Monde : « Je pense – n’en déplaise à beaucoup – que les lobbies existent. Il y a un lobby juif comme il y a un lobby homosexuel et un lobby de femmes. Comme il y a un lobby hispanique aux Etats-Unis et un lobby indien en Angleterre. Les lobbies sont là pour protéger des gens, des peuples, des races, mais aussi – et c’est bien normal – pour protéger leurs croyances et leur permettre de s’imposer » (cité page 247). L’ancien président du CRIF Roger Cukierman a d’ailleurs repris lui-même à son compte le mot « lobby », en déclarant à Samuel Ghiles-Meilhac : « Le mot lobby ne me choque pas. S’il s’agit d’utiliser des moyens légaux pour faire entendre notre voix, alors nous pouvons être un lobby » (cité page 263).

    Le CRIF : « Représentativité et pouvoir symbolique »

    Samuel Ghiles-Meilhac rappelle (page 260) un sous-titre de la une du Monde du 15 février 2008 : « Devant les Juifs de France, le président précise sa pensée sur Dieu et la République. » Et l’auteur de conclure : « Tous les Juifs sont donc pour Le Monde représentés dans cette fédération d’associations (le CRIF). » En sociologue, Samuel Ghiles-Meilhac explique ce phénomène par « le pouvoir symbolique, la charge historique et morale qu’incarne la figure des Juifs dans l’histoire de la société française ». D’où, selon l’auteur, l’intervention du CRIF contre l’Eglise catholique dans l’affaire du Carmel d’Auschwitz, d’où la lutte contre le Front national, d’où les débats et procès autour de la déportation des Juifs : « Le CRIF semble alors incarner l’histoire juive de la France » (page 260). D’où « l’importance considérable [le mot est de l’auteur] du dîner du CRIF » : un lieu d’échange symbolique entre le CRIF qui y reçoit « une légitimité exceptionnelle » et les hommes politiques qui se voient « symboliquement consacrés comme républicains ». L’analyse est juste, même s’il est pour le moins paradoxal de considérer l’allégeance à une organisation communautaire comme une preuve de républicanisme…

    Le CRIF et la politique étrangère

    Samuel Ghiles-Meilhac analyse aussi l’impact du CRIF sur la politique étrangère française, un CRIF dont « le souci d’Israël » se mue en « défense inconditionnelle » (page 297). Il nuance toutefois ce propos en estimant que le CRIF n’obtient pas des succès aussi marquants que l’AIPAC (l’American israel Public Affairs Committee). Il note toutefois le rapprochement – en particulier sous la présidence Sarkozy – de la diplomatie française avec les positions américaine et israélienne.

    Le rôle des rituels et de la « Shoah »

    Reste que : « L’influence du CRIF est une réalité dans la France contemporaine. Il ne s’en défend pas et le revendique de plus en plus (…) La dimension spécifique de la puissance relative du CRIF tient aux dimensions symboliques qui l’entourent » (page 293). L’auteur pense ici au rituel du dîner annuel et aux cérémonies commémoratrices de la persécution des Juifs durant la seconde guerre mondiale. « Dans ce rituel, le CRIF occupe une place charnière qui lui permet de s’arrimer au discours d’unité nationale et d’acquérir une légitimité historique et politique particulière » (page 296). L’auteur n’occulte évidemment pas le rôle de la « Shoah » dans le magistère du CRIF. A commencer par de « faibles ressources (…) considérablement augmentées par la Fondation pour la mémoire de la Shoah » (page 293). Mais l’essentiel « tient à la résonance historique et morale de la Seconde Guerre mondiale et du génocide contre les Juifs. (…) Cet événement central de l’histoire européenne joue un rôle essentiel dans la place qu’occupe le CRIF, né au cœur de la Shoah ». En ce sens, le pouvoir du CRIF – contesté par certains comme le philosophe Alain Finkielkraut – apparaît justifié à Samuel Ghiles-Meilhac.

    Que conclure ?

    D’abord, qu’il est paradoxal de prétendre interdire de parler d’un « lobby juif » alors qu’un universitaire, par ailleurs proche du CRIF, apporte la démonstration implacable que cette organisation communautaire juive fonctionne précisément comme un puissant lobby.

    Ensuite, qu’il n’est pas parfaitement démocratique qu’un organisme communautaire acquière une influence « considérable » sur la base d’une légitimité historique, voire rituelle et religieuse, particulière.

    Enfin, qu’il est sans doute légitime que « le CRIF incarne l’histoire juive de la France » à condition que l’histoire de la France ne se réduise pas à l’histoire juive de la France. La partie ne doit pas l’emporter sur le tout. La mémoire de la « Shoah » ne doit pas conduire à l’oubli d’une histoire multimillénaire ni à la négation de l’identité française.

    Assurément ces débats-là méritent mieux que les oukases médiatiques et les interdits judiciaires. Vive la liberté d’expression !

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 8 septembre 2011)

    Samuel Ghiles-Meilhac , Le CRIF - De la résistance juive à la tentation du lobby, de 1943 à nos jours, Robert Laffont, collection « Le monde comme il va », janvier 2011, 349 pages.

    Lire : « Ces Bretons qui font bouger la France » Le Figaro Magazine, 10/06/2001 http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2011/06/10/01006-20110610ARTFIG00794-ces-bretons-qui-font-bouger-la-france.php

    Clarisse Lucas, Le lobby breton » - (Lobi Breizh), Nouveau monde éditions, dans la collection « Les enquêteurs associés », juin 2011, 343 pages

    Anne Kling, Le CRIF, un lobby au cœur de la République, Editions Mithra, 2010, 294 pages

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