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  • Le Québec face au projet d’annexion du Canada par Donald Trump...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Rémy Tremblay  à Camille Galic pour Polémia, dans lequel il évoque les projets d'annexion du Canada par les États-Unis lancés par Trump.

    Rémy Tremblay est un journaliste québécois spécialiste des arcanes politiques du Canada et éditeur de la revue Le Harfang.

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    Le Québec face au projet d’annexion du Canada par Donald Trump

    Un voisin déjà ultra-américanisé

    Camile Galic : Après le canal de Panama puis l’immense et très riche en métaux précieux Groenland, région autonome (mais désertique : 57 000 âmes) du Danemark, le président états-unien Donald Trump convoite le Canada. Votre première réaction a-t-elle été la stupéfaction ou l’indignation ? 

    Rémy Tremblay : En fait, comme la plupart des Canadiens, lorsque cette idée fut lancée la première fois par Donald Trump peu après son élection, j’ai pensé qu’il s’agissait d’une simple blague. Après tout, le président américain est connu pour ses déclarations à l’emporte-pièce et il annonçait des négociations sur des tarifs sur les produits canadiens, qu’il souhaiterait voir atteindre 25 % !
    Mais, nous sommes désormais en janvier, et Trump continue de discuter ouvertement de cette annexion envisagée. Alors, comme tout le monde ici, je commence à me demander s’il s’agit réellement d’une simple blague. Et la plupart des gens à qui je parle se posent la même question.

    Camile Galic : L’américanisation des esprits, de la langue et des mœurs avec le wokisme est-elle déjà un fait accompli au Canada ? Et, si oui, les régions les plus gangrenées sont-elles les provinces francophones ou anglophones ? 

    Rémy Tremblay : La question est excellente; en fait, le Canada anglais (qu’on appelle le Rest of Canada) est déjà ultra-américanisé : le wokisme y triomphe partout, on se nourrit de la culture hollywoodienne, on a les même références culturelles… Bref, les Anglo-Canadiens sont pratiquement des Américains, mais un peu plus à gauche. Ici, la liberté d’expression est loin d’être absolue, tout comme le droit aux armes à feu, et nous vivons, d’un océan à l’autre dans un état-Providence.

    Force est de constater que Vancouver, Toronto et même Montréal n’ont plus grand-chose de canadien. Ces mégalopoles, où les « de souche » se font de plus en plus rares, pourraient être des villes états-uniennes.

    Cela étant dit, ce qui distinguait les Canadiens anglais des Américains était l’américanophobie de façade adoptée par les Canadiens anglais, qui aiment se considérer comme « plus éclairés » que leurs voisins du Sud. Anciennement, les Canadiens anglais étaient des WASP (White Anglo Saxon Protestants) et se considéraient plus comme des Britanniques que comme des Canadiens. Loyaux à la Couronne, ils entretenaient de réelles différences culturelles avec leurs voisins du Sud.

    Toutefois, ces Anglais sont devenus une minorité. Lorsque Stephen Harper tenta il y a une quinzaine d’années de faire revivre un patriotisme canadien autour de la Couronne, de l’attachement à la Grande-Bretagne et à notre participation au conflit de 1812 contre les États-Unis, ce fut un échec. Les Néo-Canadiens provenant des quatre coins du globe, n’ont que peu d’intérêt pour ce genre de patriotisme à saveur historique.

    À l’heure où les Canadiens d’origine anglaise deviennent une pièce de plus en plus petite de la mosaïque canadienne, ce genre de patriotisme ne fonctionne plus.

    Camile Galic : Et le Québec?

    Rémy Tremblay : Le Québec, voilà ce qui me préoccupe. Nous avons une culture propre, une histoire différente, des origines à nous. Nous sommes une nation distincte. Et reconnue.

    Que les États-Unis avalent le Canada anglais m’importe peu. Les ressemblances entre eux sont tellement flagrantes, que leur séparation est une quasi-erreur historique! Dans tous les cas, le Canada-français ne doit pas être absorbé par les États-Unis, ce serait la fin de l’aventure française en Amérique. En une ou deux générations, nous serions, comme nos aïeux installés au Sud de la frontière durant la « Grande saignée », assimilés. Il ne resterait de nous que quelques patronymes prononcés à la sauce yankee.
    Une culture mourrait définitivement.

    Si certains sont prompts à condamner mes propos, qui peuvent paraître choquants, il faut se rappeler que c’est par le rapport de forces que le Canada tient le Québec en otage. En 1995, lorsque les Québécois purent s’exprimer sur leur avenir national, ce sont les magouilles avérées d’Ottawa qui firent en sorte que nous sommes restés contre notre gré dans cette Confédération. Ottawa a parfois invoqué la possibilité de faire intervenir l’armée ou d’utiliser d’autres moyens de coercition si le Québec quittait le Canada. Dans le scénario actuel, Washington a annoncé qu’il n’emploierait ni la force, ni la contrainte.

    Je me sens donc fort peu solidaire du Canada anglais, mais je crains que les souverainistes se rangent par commodité derrière Ottawa plutôt que de tenter de tirer leur propre épingle du jeu… surtout que la fenêtre de possibilités s’ouvre pour nous.
    Pourquoi défendre la souveraineté d’un État qui nie la souveraineté de ma nation?

    Un projet déjà ancien

    Camile Galic : L’Anschluss du Canada est-elle populaire ou déjà envisagée aux Etats-Unis ou bien cette idée extravagante pour nous Français est-elle sortie tout armée de la tête de Trump à des fins géopolitiques et/ou mercantiles  ? 

    Rémy Tremblay : Il faut le dire, ce n’est pas la première fois qu’un tel projet est évoqué. Les révolutionnaires américains tentèrent d’annexer le Canada lors de la Guerre d’indépendance, puis, en 1837-1838, plusieurs chefs canadiens-français, dont Louis-Joseph Papineau, évoquaient la possibilité de s’émanciper du joug britannique pour se rattacher aux États-Unis. Nous aurions été une Louisiane-bis.

    Dans les années 1980, il y eut un petit parti, le Parti 51, qui proposait de faire du Québec le 51e État américain. Le score fut anecdotique.

    Il semble que l’objectif de la menace de Trump soit de déstabiliser l’adversaire dans les rounds de négociation. Il faut comprendre que Trump veut imposer des tarifs de 25% aux produits canadiens pour favoriser l’économie de son pays. Face à lui, il a un Premier ministre démissionnaire, car peu populaire, qui a dû suspendre la démocratie en fermant le Parlement jusqu’au printemps pour éviter d’être renversé. Bref, Trump a le gros bout du bâton.

    Pire, la principale arme que Ottawa pourrait brandir est l’imposition de tarifs ou de restrictions sur les exportations énergétiques (pétrole de l’Alberta et électricité du Québec), mais on imagine mal l’Alberta et le Québec faire front commun avec Trudeau lors de ces négociations. D’ailleurs, la Première ministre albertaine Danielle Smith était à Mar-a-Lago le samedi le 11 janvier!

    L’assourdissant silence de la France

    Camile Galic : La réaction du Danemark a été jusqu’ici très modérée, mis à part le changement de ses armoiries pour y inclure le Groenland et les Féroé, mais quelle a été celle du Royaume-Uni ? 

    Rémy Tremblay : Le Royaume-Uni n’a plus de pouvoir au Canada. Le roi par contre est roi du Canada, ce qui en fait le chef d’État officiel, mais non pas en tant que roi d’Angleterre. Le Royaume-Uni n’a donc pas son mot à dire. Mais, vu la réputation du Canada dans les « Five Eyes », agence de renseignements réunissant depuis la Seconde Guerre mondiale  l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, et où il fait office de bon dernier, il y a probablement des gens à Londres qui espèrent un tel scénario.

    Maintenant, ce qui est assourdissant, c’est le silence de la France. Imaginons que ce fût un Charles de Gaulle à l’Élysée… À peine ce scénario d’annexion annoncé, le président français aurait traversé l’Atlantique pour assurer les Québécois de son soutien et il est fort à parier qu’il aurait exigé que le Québec devienne indépendant et devienne soit une nation totalement indépendante, soit un protectorat. Mais la France, qui fut longtemps la meilleure amie du Québec, ne semble pas vouloir jouer un rôle cette histoire.

    Camile Galic : Notre actuel président a d’autres chats à fouetter… Mais comment ont réagi les immigrés, de plus en plus nombreux au Canada et dont les nouvelles générations naturalisées sont majoritairement anglophones, même quand leurs ascendants venaient du Maghreb ou de Haïti ? En cas de référendum par exemple, comment voteraient ces citoyens de fraîche date ? 

    Rémy Tremblay : Bonne question! Il est difficile de savoir comment le vent tournerait. Il faut savoir que le Canada est excessivement laxiste au niveau de la justice et offre un filet social incroyable… Il se pourrait donc bien que les Néo-Canadiens préfèrent le Canada aux États-Unis. Mais ça reste à voir !

    Rémy Tremblay, propos recueillis par Camile Galic (Polémia, 21 janvier 2025)

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  • Nouveau Front populaire : anatomie d’un monstre...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Camille Galic, cueilli sur le site de Polémia et consacré au Nouveau Front populaire qui s'est constitué pour faire face au "péril fasciste" qui rappelle, bien entendu, les heures les plus sombres de notre histoire...

     

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    Nouveau Front populaire : anatomie d’un monstre

    Néo-Front populaire contre contre front national

    De Lille à Papeete le 14 juin, et à l’appel d’une partie de la presse (les journalistes de BFMTV s’étaient même mis en grève pour participer aux réjouissances), des élus de gauche et de tous les représentants des « forces laborieuses », de SUD-Rail au Syndicat de la magistrature regroupant hélas 32 % des magistrats, on a compté 265 000 manifestants selon le ministre de l’Intérieur et même 630 000 selon la CGT familière des grands chiffres.

    Motif de ces rassemblements qui en annoncent sans doute bien d’autres d’ici au 7 juillet : faire barrage au « péril fasciste » et surtout remettre dans le droit chemin, fût-ce contre son gré, le peuple souverain, qui s’est égaré lors des élections européennes en donnant la préférence à la liste Bardella. Incompréhensible, et scandaleux, aux yeux des démocrates patentés.

     Il était d’autant plus vital d’agir que, simultanément, une rafale de sondages créditait le « rassemblement des Droites » composé du RN renforcé par soixante-dix élus Les Rpublicains ayant suivi leur président Eric Ciotti d’un nombre record d’intentions de votes au premier tour des législatives : avec un électorat sûr de son vote à 87 %, le RN pourrait en effet obtenir 235 à 265 sièges, contre 89 actuellement avec 29,5 % selon le Cluster 17 du Point, 34 % pour l’institut Opinion Way et même 35% pour l’IFOP, résultat selon Le Journal du dimanche des « deux coups politiques réussis en à peine une semaine : récupérer Marion Maréchal en écrasant Éric Zemmour et faire exploser les Républicains avec le ralliement d’Éric Ciotti ».

    Face à ce déferlement, qui devra toutefois être vérifié dans les urnes le 6 juin, le parti présidentiel et ses alliés du Modem et d’Horizons jouent les utilités avec au mieux 19%, loin devant Les Républicains tendance Bertrand-Larcher-Wauquiez, réduits à 9%, mais loin derrière le Nouveau Front populaire (NFP) crédité au maximum par les sondeurs de 28,5% des intentions de vote. Mais qu’est donc ce conglomérat concocté à la va-vite après la victoire de Jordan Bardella aux élections européennes et la dissolution par Macron de l’Assemblée nationale qui s’ensuivit?

    Le choix de la référence au Front populaire constitué en 1936 par le socialiste Léon Blum peut sembler curieux puisque Jean-Luc Mélenchon, qui se sent « capable » d’être Premier ministre, affirme lui-même que quand le vénérable Blum arriva au pouvoir, « il n’avait pas le niveau qu’ont aujourd’hui Manuel Bompard et Mathilde Panot », deux des députés les plus frénétiques de La France Insoumise.

    Glucksmann cocufié

    D’autre part, nombre de sénateurs et de députés membres de cette coalition devaient quatre ans plus tard voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Ce souvenir ne gêne-t-il pas Raphaël Glucksmann qui, tête de liste de Place publique/PS, faisait figure le 9 juin au soir de vainqueur à gauche du scrutin européen avec 13,83 %, à peine moins que la candidate macronise Valérie Hayer, quand LFI devait se contenter de 9,89 % des suffrages, Europe Écologie les Verts de 5,50% et le PC de 2,36 %?

    Mais la Roche tarpéienne est proche du Capitole et, star des plateaux télés pendant quelques dizaines de minutes, Glucksmann devait s’effacer sitôt après l’annonce de la dissolution. Avec Manon Aubry et François Ruffin appelant aussitôt à l’union sacrée contre l’« extrême droite », La France Insoumise reprenait la main et c’est autour d’elle que s’édifiait le nouveau rempart contre « la petite bête qui monte, qui monte » jusqu’au sommet, comme prophétisait Jean-Marie Le Pen.

    Cela n’est pas allé sans réticences. Présidente de l’Occitanie mais ayant des visées sur la mairie de Toulouse et, dit-on, l’Élysée, Carole Delga renâclait ainsi que d’autres hiérarques socialistes ou EELV tel leur ancien patron Yannick Jadot. Mais, quelques heures après sa rédaction, la pétition unitaire lancée par François Ruffin recueillait plusieurs centaines de milliers de signatures, et 350 « personnalités » suivaient le mouvement en publiant dans Le Monde une tribune dont les premières signataires étaient Esther Duflo, prix Nobel d’économie, et Annie Ernaux, prix Nobel de littérature. Du beau linge. Car il fallait mettre la pression en prévision des législatives souverainement fixées par Emmanuel Macron aux 30 juin et 7 juillet, la campagne électorale la plus courte dans l’histoire de la Vème République. Devant l’urgence de faire front contre le Rassemblement national et son nouvel allié Eric Ciotti, président de Les Républicains — destitué par ses pairs mais reconduit dans ses fonctions par la Justice qu’il avait saisie —, tout était rapidement bouclé.

    Le 11 juin, Delga cédait et, le 14 juin, Glucksmann qui avait le 11 repoussé les conditions imposées par La France Insoumise, se résignait à les accepter. Au grand désarroi de ses électeurs modérés, mais l’essentiel était que l’on pouvait produire une séduisante photo de famille. D’ailleurs uniformément blanche, ce qui est surprenant de la part d’une gauche qui a pour mots d’ordre inclusion et diversité.

    Un programme commun pour les Français ou pour les immigrés ?

    Regroupant finalement autour des pères fouettards LFI les écologistes, le PS, le PC, Place Publique, la Gauche républicaine et jusqu’au Nouveau Parti anticapitaliste (issu de la Ligue communiste révolutionnaire d’Alain Krivine), aux ultras basques de Euskal Herria Bai, aux indépendantistes polynésiens d’Oscar Tomaru ou aux Maghrébins de Génération.s, ce rassemblement de bric et de broc a fini par s’accorder sur un programme commun attrape-tout assorti d’un « contrat de législature » et surtout à se distribuer les rôles afin de présenter avant la date fatidique du 16 juin pour le dépôt des candidatures un candidat dans les 577 circonscriptions de France et d’Outre-mer— dont 229 pour les mélenchonistes qui se sont taillé la part du lion.

    Comme on pouvait s’y attendre, figurent dans ce programme commun des mesures financières extravagantes ou démagogiques comme la généralisation du « remboursement du sport sur ordonnance » et d’autres carrément inquiétantes. Ainsi de la promesse de donner à la justice encore plus de « moyens pour poursuivre et sanctionner les auteurs de propos ou actes racistes, islamophobes et antisémites » (pas un mot évidemment sur les actes antichrétiens, de loin les plus fréquents) ou du « remplacement de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) et de l’Inspection générale de la Gendarmerie nationale (IGPN) par un nouvel organisme indépendant rattaché au Défenseur des droits » — autorité administrative créée en 2008 par un certain Sarkozy et disposant de prérogatives particulières en matière de promotion des droits de l’enfant, de lutte contre les discriminations, du respect de la déontologie des des activités de sécurité et d’orientation et de la protection des lanceurs d’alerte. Sauf ceux d’« extrême droite », bien sûr, traqués et condamnés avec la plus extrême sévérité— voir le site Asla.fr qui organise la « résistance judiciaire » pour défendre les nationaux.

    L’actuel Défenseur des droits (concept imaginé par… Gracchus Babeuf !) est la journaliste Claire Hédon, ancienne présidente d’ADT Quart Monde, en pointe justement contre les contrôles d’identité « au faciès » ou les « violences policières » ; elle s’était d’ailleurs déchaînée après l’«exécution» du délinquant récidiviste Nahel Merzouk, le « petit ange » dont la mort consécutive à un refus d’obtempérer fut le prétexte des émeutes de juin 2023 avec leurs cortèges d’incendies et de destructions aveugles d’écoles ou de médiathèques flambant neuf — coût : plus de 900 millions d’euros.

    Naturellement, le programme et le contrat de législature du NFP abordent longuement la question des immigrés. Ils prévoient ainsi la régularisation des « travailleurs, étudiants, parents d’enfants scolarisés », la « création d’un statut de “déplacé climatique” », l’instauration d’une « voie légale et sécurisée d’immigration » avec « mise en place d’une agence de sauvetage en mer et sur terre » et un « accès garanti à l’Aide médicale d’État » qui nous coûte déjà 1,2 milliard par an.

    À combien la note s’élèverait-elle si la Marine nationale recevait l’ordre d’amener à bon port (français) toutes les cargaisons exotiques acheminées par les passeurs et s’il nous fallait-il accueillir tous les réfugiés climatiques ?

    Les Insoumis sont-ils d’extrême gauche ? Un simple “ressenti”

    Mais que le bon peuple se rassure et que les milieux financiers s’apaisent : il est erroné de considérer La France Insoumise comme d’extrême gauche. C’est du moins le quotidien gratuit 20 minutes (qui a renoncé à sa version papier mais reste très actif sur « la Toile » où il affiche ses partis-pris sociétaux, en faveur des immigrés et des LGBT notamment) qui l’assurait le 16 juin, dans un entretien avec Aurélien Dubuisson. Pour ce chercheur associé au Centre d’histoire de Sciences po, LFI est « un mouvement réformiste qui ne vise pas une rupture nette avec le capitalisme mais désire plutôt, au moins dans un premier temps, l’adoption de mesures limitant les effets des formes débridées du libéralisme économique actuel ». C’est donc « une erreur » que de le cataloguer à l’extrême gauche alors que les fondateurs, dirigeants et militants du Rassemblement national, eux, « inscrivent indubitablement l’histoire de ce parti dans la filiation de l’extrême droite française ». «Erreur notamment provoquée par la droitisation de l’échiquier politique ces dernières années ».

    En somme, si vous vous méfiez de LFI, c’est seulement du « ressenti », comme pour la météo ! Même si Mélenchon a tenu absolument à investir à Lyon le voyou Raphaël Arnault, porte-parole du mouvement antifa La Jeune Garde, tabasseur de jeunes royalistes dont l’un fut sérieusement blessé puis agresseur d’Alice Cordier, présidente du groupe d’action identitaire et alterféministe Némésis — et dont les interventions furent très appréciées en février dernier lors de notre cérémonie des « Bobards d’or ». Ces exploits n’avaient d’ailleurs pas empêché le camarade Arnault d’être invité le 3 avril dernier à l’Assemblée nationale pour débattre de « la lutte contre le terrorisme d’extrême droite », en dépit des protestations de divers élus de droite… tel Éric Ciotti.

    Rififi à LFI

    Et si vous n’êtes pas convaincu, vous pouvez toujours vous consoler avec l’espoir de l’implosion — moins grave toutefois que celle qu’a connue Reconquête — de ce parti après l’exclusion de cinq de ses députés sortants, les « mutins » Danielle Simonnet, dont Sophia Chikirou, la muse de Mélenchon — qui l’avait fait élire en 2022 député de Paris, s’est réjoui publiquement d’avoir « enfin eu la peau », Hendrik Davi et Frédéric Mathieu ainsi que les époux Alexis Corbière et Raquel Garrido — la Franco-Chilienne devant céder sa circonscription, où elle se maintient, de Seine-Saint-Denis au bénéfice du Franco-Gambien Aly Diouara. Pendant la campagne des élections européennes, ce fonctionnaire de la mairie de Drancy s’était pourtant distingué par des tweets vengeurs contre « le candidat sioniste de la droite libérale de gôche » Raphaël Glucksmann ; lequel, apparemment sonné, n’a pas moufté devant ce choix délibérément insultant à son égard (2). Pas de réactions non plus du côté du revenant François Hollande qui, investi dans son ancien fief de Tulle sous l’égide du NFP, rêve de revenir à l’Assemblée et, « pourquoi pas ? », selon ses termes, de décrocher Matignon pour se venger du « traître » Macron… dont lui-même avait fait un fleuron de son quinquennat et favorisé le vedettariat.

    Macron : moi ET le chaos

    Nul n’ignore cependant que les « forces de gauche » savent mieux que celles de droite préserver leurs intérêts et donc leur unité. Si hétéroclite, bancal — et profondément amoral — soit-il, nous ne serons donc pas de sitôt débarrassés du Nouveau Front populaire qui, s’il parvenait par malheur à ses fins, ruinerait notre nation, voire l’annihilerait dans son essence même.

    Mais à qui la faute ? La dissolution ne fut pas une foucade de « l’enfant roi » trônant à l’Élysée mais une stratégie longuement méditée. C’est lui-même qui l’a reconnu — et avec quel cynisme en un tel lieu ! — le 10 juin dernier, lors de la solennelle commémoration de la tragédie d’Oradour-sur-Glane. Interrogé sur les difficultés de la situation, il répondit en effet en s’esclaffant : « Mais pas du tout ! Je prépare ça depuis des semaines, et je suis ravi. Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant on va voir comment ils s’en sortent ! »cité par Le Monde, qui n’a pas été démenti.

    Immaturité, perversité, malheur au pays dont le prince est un enfant. Mais la culpabilité doit aussi être partagé par tous ceux, politiques ou journalistes, syndicalistes ou grands patrons, obédiences maçonniques et dignitaires religieux qui, agitant l’épouvantail Le Pen, avaient concouru en 2022 à la reconduction de ce psychopathe se prenant pour un démiurge. De même d’ailleurs que les électeurs « raisonnables » qui, redoutant la peste mariniste, avaient opté pour le choléra morbus macronien. Espérons qu’ils ne referont pas en juillet cette erreur diabolique.

    Camille Galic (Polémia, 17 juin 2024)

     

    Note :

    (1) Hostile au contraire à « une extrême gauche qui est sous l’emprise de La France Insoumise avec des relents antisémites et un violent antisionisme », Serge Klarsfeld a déclaré le 15 juin sur LCI : « En cas de duel avec la gauche lors des législatives, je voterai pour le Rassemblement national. » Pour savourer ce virage, se souvenir que le fondateur du lobby Fils et filles de déportés juifs de France fut à l’origine de maints procès contre des journaux, en particulier Rivarol pour une interview de Jean-Marie Le Pen accusé par Arno Klarsfeld de « négationnisme ».

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  • Quelques heures avec eux...

    Les éditions Auda Isarn viennent de publier Une heure avec..., un recueil des entretiens menés par Pierre Gillieth, pour la revue Réflechir & Agir notamment, avec une brochette particulièrement variée d'auteurs et de personnalités.

    Collaborateur de différents magazines, Pierre Gillieth a publié plusieurs livres, dont des romans comme Les Dioscures (Auda Isarn, 2002), Ombre (Auda Isarn, 2007) ou Western électrique (Auda Isarn, 2020), et des essais comme La France d'Alphonse Boudard (Xénia, 2011) ou L’Épuration ou la fin du monde (Auda Isarn, 2020).

     

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    Voici réunis en recueil les principaux entretiens recueillis par Pierre Gillieth depuis plus de 30 ans, parus dans différents magazines (Le Magazine des Livres, Réfléchir&Agir, etc.). On y trouvera écrivains, artistes, dessinateurs, journalistes, archéologues, musiciens de styles et opinions très diversifiés, et même le fondateur de l’ETA basque !

    A.D.G. – Adolf – Brigitte Bardot – Alain de Benoist – Arnaud Bordes – Jérôme Bourbon – Jean-Paul Bourre – Jean-Louis Brunaux – Didier Carette – Chard – Jean-Louis Costes – Michel Déon – Patrick Eudeline – Bruno Favrit – Floc’h – Edmond Fraysse – Camille Galic – Pierric Guittaut – Philippe d’Hugues – Île de France – In Memoriam – John King – Konk – Francis Lacassin – Bruno Lafourcade – Brigitte Lahaie – Edouard Limonov – Jean-Louis Loubet Del Bayle – Jean Mabire – Julen Madariaga – Jack Marchal – Thierry Marignac – Michel Marmin – Jacques Martin – David Miège – Michel Mohrt – Papacito – Jean-Bernard Pouy – Pierre Robin – Sylvain Roussillon – Guy Sajer – Jacques Terpant – Jean Tulard – Varg Vikernes – Dominique Zardi – Eric Zemmour

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  • La France qu'on aime...

    Les éditions de l'Atelier Fol'Fer, diffusées par Francephi, viennent de publier un ouvrage de Franck Nicolle intitulé La France qu'on aime - Itinéraires, anecdotes, recettes identitaires et bonnes adresses. Ancien critique gastronomique de Rivarol, Franck Nicolle est restaurateur depuis près d'une dizaine d'années.

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    " L’immense mérite de Franck Nicolle, dont la culture encyclopédique égale la bonne humeur contagieuse, est de se placer dans le temps long, de rappeler la longue mémoire de nos provinces, de l’Alsace au Comtat Venaissin et de les ancrer dans l’Histoire avec un grand H qui, presque autant que la terre nourricière et les produits du cru, modèle les goûts et donc les gastronomies locales.

    Visiter La France qu’on aime, titre ne devant rien au hasard, c’est donc goûter, voire s’initier car ce livre foisonnant abonde en recettes, aux cuisines des près de quarante « pays » qui ont fait la France. Mais aussi rencontrer le petit peuple ou les grands hommes – ceux-ci rarement fréquentables selon les critères du Politiquement Correct – de ces terroirs dont certains ont subi tant de vicissitudes. Et enfin, car notre auteur est un fin lettré des plus éclectiques, faire une jolie promenade littéraire, où l’on rencontre au hasard des pages Alexandre Dumas et Marcel Amont, Robert Brasillach et Georges Brassens, Kleber Haedens et Louis de Funès ou Léon Daudet et Antoine Blondin.

    Personnages qui avaient peu de points communs sinon un amour charnel de « Madame la France ».

    Chasseur un jour, chasseur toujours, sociologue de formation, mais cuisinier amateur au premier sens du terme et chef de cuisine, récompensé par le guide Michelin, le Gault & Millau, Le Routard, le Collège Culinaire de France… Il a effectué tel un compagnon passant du devoir, son tour de France gourmand et déclare : « En France, je suis partout chez moi ! » "

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  • Les médias en guerre contre la démocratie ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Camille Galic, cueilli sur Polémia et consacré à la guerre que les médias mènent contre le peuple français.

     

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    Les médias en guerre contre la démocratie?

    Selon L’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias (ACPM), la diffusion en 2022/2023 de la presse écrite, quotidienne ou périodique, a encore reculé de 3,8% par rapport à 2021/2022. Ce qui signifie, commente François Solchaga (1), qu’« une presse réellement indépendante de l’État et des grands trusts mondialisés semble donc condamnée à terme » puisque, plus que jamais, « son avenir passe par les aides de l’État et par le bon vouloir de groupes industriels ou financiers incorporant la presse (papier et numérique) dans le panel des outils utilisés pour leur communication, leur publicité. Voilà qui n’est guère rassurant pour l’indépendance desdits médias ».

    Que reste-t-il de la liberté de la presse ?

    Édités par La Documentation française dépendant de la Direction légale et administrative ou DILA elle-même placée sous l’autorité du Secrétaire général du gouvernement (actuellement : l’énarque Claire Landais, née en 1973 et première femme à occuper ce poste stratégique), les Cahiers français, qui ont pour vocation de « comprendre la société, éclairer le débat public », ont justement choisi « Médias et démocratie » (2) comme thème de leur livraison de septembre-octobre 2023 car « une démocratie ne saurait aller sans l’existence d’une information libre ».

    Certes, mais on peut se demander si l’information est réellement libre quand la loi de 1881 sur la liberté de la presse a été bonsaïsée au cours du dernier demi-siècle par les mutilations qu’ont apportées les lois Pleven (la seule mentionnée en « date-clé » dans les Cahiers français), Gayssot, Lellouche et Perben multipliant à l’infini les catégories de victimes potentielles habilitées à se pourvoir en justice car prétendument attaquées sur les plans racial, religieuse, physique, historique et maintenant sexuel. Et la liberté de la presse est mêmement bafouée quand la Commission paritaire dispensatrice d’aides (colossales dans le cas de Libération, de La Croix ou de l’Humanité dont les dettes ont même été épongées par l’Etat) en prive les organes mal-pensants dès lors qu’ils comptent trop de pigistes et pas assez de journalistes professionnels dans leur rédaction, qu’ils ne vendent pas leur journal assez cher (cas du défunt quotidien Présent survivant aujourd’hui comme Le Nouveau Présent sur internet) ou de l’hebdomadaire Rivarol croulant sous les procès intentés en vertu des lois susdites.

    Une défiance justifiée

    Ainsi muselée la presse libre, qui assurait une certaine diversification, les Cahiers feignent de s’étonner de « la défiance des Français vis-à-vis des médias ». « Si la crise de confiance à l’égard des médias est ancienne , elle n’en est pas moins symptomatique d’un état de fait. Les médias en général et les journalistes en particulier ont, si l’on ose dire, mauvaise presse », constate ainsi le sociologue Rémy Rieffel, professeur émérite en sciences de l’information et de la communication, qui explique ce désamour par le fait de la « faible diversité sociale » des milieux journalistiques où « les “minorités visibles” sont insuffisamment représentées », ce qui « ne favorise guère une lecture nuancée et plurielle de la réalité » — l’éminent professeur ne doit pas regarder souvent les diverses chaînes de télévision où les intervenants racisés sont, comme dans les publicités, de plus en plus nombreux.

    Évoquant lui aussi ce « réel problème de défiance […] particulièrement notable en France », Bruno Patino, ancien doyen de l’École de journalisme de Sciences Po promu président de la chaîne Arte, déplore aussi que, « en 2022, seulement 29 % des Français disent faire confiance aux médias, et ce chiffre baisse chaque année ». Au profit des sites indépendants d’information, tel Polémia ou Boulevard Voltaire, et des réseaux sociaux.

    A qui la faute ? Peu avant qu’à la présidentielle de 2002, Jean-Marie Le Pen n’ait talonné le sortant Jacques Chirac, éliminant au passage le Premier ministre Lionel Jospin que tous les augures donnaient favori, il ressortait d’un sondage IFOP commandé par Marianne que 90% des journalistes professionnels s’apprêtaient à voter à gauche, pas un n’ayant coché le président du Front national dans la liste des candidats proposés. Deux décennies, plus tard, les Français confrontés à une immigration exponentielle et à ses corollaires, la paupérisation et l’insécurité, sont de plus en plus séduits par le FN devenu RN comme en témoignent les sondages — selon l’un des derniers en date, réalisé par l’IFOP pour Livre Noir, 86% des sondés, majorité écrasante, se prononcent ainsi pour le remigration des clandestins — mais aussi les prises de position souvent très réacs sur les forums de discussion.

    Mais la quasi-totalité de la gent journalistique, elle, campe toujours à gauche. Voir tout récemment, la mobilisation — approuvée par l’ensemble de la profession — des rédacteurs du Journal du dimanche se disant menacés dans leur éthique par l’arrivée à leur tête de Geoffroy Lejeune, ancien directeur de Valeurs actuelles, hebdo unanimement catalogué d’extrême droite. Ou encore le choix du service culturel de France Info qui, le 24 septembre, au lendemain de la grand’messe de Marseille où le pape François avait appelé à l’accueil inconditionnel aux migrants et fustigé ceux qui s’y refusaient, choisissait de mettre en exergue deux livres bouleversifiants (dont l’un pour la jeunesse) sur les affres d’Africains risquant leur vie et parfois la perdant pour rejoindre à tout prix l’Eldorado européen. De la même manière, les deux journalistes (Anne-Claire Coudray pour TF1 et Laurent Delahousse pour France 2 qui, le même soir, interviewaient Emmanuel Macron n’avaient qu’une obsession: savoir combien des « migrants de Lampedusa » allait accueillir la France et dans quel délai. Comme si c’était, ici et maintenant et en dépit des Diktats du pape François, la principale préoccupation du peuple souverain !

    La preuve par CNews

    Rien d’étonnant, donc, si, délaissant une presse majoritairement aux mains du grand capital et les chaînes de radio et de télévision alignées et dégoulinantes de moraline, beaucoup de nos compatriotes ont assuré le succès de CNews et ont renoué avec Europe 1, qui offrent un autre son de cloche avec les encouragements de leur repreneur Vincent Bolloré. Il est du reste symptomatique que ce dernier soit mentionné à trois reprises, et négativement, dans les Cahiers français, muets en revanche sur l’omniprésence au capital des médias d’autres milliardaires tels le défunt Pierre Bergé, le banquier Mathieu Pigasse, Xavier Niel, François Pinault, Bernard Arnauld, le richissime Tchèque Daniel Kretinsky (qui a revendu à Niel ses parts du Monde) ou le très cosmopolite Patrick Drahi, actionnaire majeur de L’Express, patron du groupe Altice (BFMTV, RMC et la chaîne israélienne 124 News) et heureux détenteur des nationalités marocaine, française, israélienne, portugaise et christophienne — du nom de Saint-Christophe et Nieves, un paradis fiscal antillais.

    Il est vrai que, sur certains sujets tels le Covid, l’immigration, le climat, le wokisme ou la guerre russo-ukrainienne, CNews et Europe 1 qui s’inspirent, — avec des moyens très supérieurs — des précurseurs TV Libertés et Radio Courtoisie, passent outre aux oukases de l’État profond et font appel à des intervenants personae non gratae ailleurs. Mais n’est-ce pas cela, justement, la démocratie ?

    Ce qui prouve combien le titre « Médias et démocratie » choisi par les Cahiers français et la neutralité apparente de ces derniers sont trompeurs. La démocratie, d’accord, mais selon la doxa actuelle et dans les clous. Autrement dit, revue et corrigée par l’oligarchie du Nouvel Ordre mondial qui a mis « les médias en servitude » (3).

    Au secours des apprentis-sorciers de la « transition de genre »

    On en dira autant, d’ailleurs, de « Jeunesse, de nouvelles identités de genre » (4), autre fascicule publié en juillet dernier par La Documentation française, dû à Arnaud Alessandrini et dont la philosophie est simple : puisque la loi n’interdit pas aux mineures d’avorter, au nom de quoi pourrait-on leur interdire de changer de sexe, fût-ce au prix d’un bombardement d’hormones et de mutilations irréversibles, afin de « faire respecter leur identité de genre » ? Car leur bonheur futur est en jeu. À preuve, « les professionnels de soin estiment la part de regret à 1% des personnes suivies, notamment dans les cohortes de mineurs ».

    On notera que l’auteur ne précise pas quels sont ces « professionnels de soin ». En revanche, les médecins, sociologues, éducateurs et psychiatres telle Caroline Eliacheff, pourtant fille de ‘icône Françoise Giroud, hostiles aux opérations de transition déjà pratiquées en France sur près de trois cents adolescent(e)s, voire enfants, sont étiquetés par lui « militants » ou même « activistes ». En toute objectivité, bien sûr.

    Au fait, à part le site Fdesouche le 15 septembre, quel média a fait écho à la plainte déposée par Luka Hein, une jeune Américaine du Nebraska, contre les apprentis-sorciers qui l’avaient persuadée, alors qu’elle n’avait que seize ans et était mal dans sa peau comme tant d’ados, de subir l’ablation de ses seins et une hormonothérapie massive qui, loin de favoriser son épanouissement dans sa nouvelle « identité de genre », ont fait d’elle une épave ? Physiquement et psychologiquement. Mais la malheureuse n’est sans doute qu’une de ces exceptions (1%…) confirmant la règle qu’entend promouvoir pour notre bien à tous La Documentation française, naguère mieux inspirée. La parole est à Mme le Premier ministre, tutrice de la DILA.

    Camille Galic (Polémia, 28 septembre 2023)

     

    Notes :

    (1) https://nouveaupresent.fr/2023/09/20/nouvelles-des-medias-partiellement-compense-par-le-numerique-un-nouveau-recul-de-la-presse-papier/
    (2) Médias et démocratie, 104 pages, 10 euros

    (3) https://www.polemia.com/pdf_v2/media-servitudes.pdf
    (4) Jeunesse, de nouvelles identités de genre, collection Doc EN poche, Place au débat, 106 pages, 9,90 €.

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  • Dominique Venner, dernière victime de la dictature Macron...

    Dans cet article cueilli sur Polémia, Camille Galic revient sur la scandaleuse interdiction de la réunion d'hommage à Dominique Venner, organisée par l'Institut Iliade, qui aurait dû se tenir à Paris dimanche dernier. Analyse d'une dérive liberticide qui devient de plus en plus inquiétante...

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    Dominique Venner, dernière victime de la dictature Macron

    Venus tout spécialement – pour certains de Bretagne ou de Provence – nous nous réjouissions d’assister ce dimanche 21 mai à Paris à l’hommage qui, sous l’égide de l’institut Iliade et de la Nouvelle Librairie — et fort peu clandestin puisqu’il avait été constamment annoncé depuis une quinzaine sur plusieurs sites, dont celui de Polémia —, devait être rendu à Dominique Venner, qui s’était donné la mort voici dix ans tout juste à Notre-Dame dans l’espoir de « réveiller les consciences » européennes. Mais, arrivés devant le Pavillon Wagram, nous avons trouvé porte close et une police présente en nombre. Arrivés, et ensuite repartis en compagnie de l’équipe des bolchos de Quotidien, les flics nous sommèrent de nous disperser. Motif : par arrêté n° 2023-00540, sciemment diffusé trop tard pour que le référé-liberté aussitôt déposé puisse être examiné par le tribunal administratif, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez avait souverainement (et scandaleusement) interdit la réunion, certes politique mais aussi littéraire, le fondateur d’Europe Action puis de La Nouvelle Revue d’histoire (où écrivit notamment la grande helléniste et académicienne Jacqueline de Romilly) ayant été un écrivain et un essayiste majeur, d’ailleurs couronné par l’Académie française.

    Nuñez démission !

    Cette mesure d’interdiction est aussi révoltante que misérable par son argumentation. Bien incapable de la justifier, compte tenu du lieu choisi et de la parfaite honorabilité des orateurs annoncés dont Jean-Yves Le Gallou ou l’historien Philippe Conrad, par le classique risque de trouble à l’ordre public, M. Nuñez excipait en effet du passé évidemment nauséabond à ses yeux de Dominique Venner, qui fut « condamné à 18 mois de prison pour appartenance à l’Organisation Armée secrète (OAS), organisation terroriste clandestine proche de l’extrême droite ». Si bien que sa « célébration ne signifie pas un simple hommage » à l’auteur du Cœur rebelle, mais « une incitation à l’émeute » et à « allumer des feux ».

    Faut-il rappeler à celui qui fut secrétaire d’État à l’Intérieur sous la houlette du ministre Castaner de 2018 à 2020, et donc en première ligne contre les Gilets jaunes, avec le cortège de violences et de mutilations qui s’ensuivit, que les crimes de l’OAS (simple délit dans le cas de Venner dont la peine fut insignifiante au regard des multiples condamnations à mort ou à la réclusion perpétuelle ensuite prononcées) furent amnistiés par les lois des 17 juin et 31 juillet 1968 et que les évoquer hors contexte historique entraîne automatiquement le délit de diffamation comme Le Nouvel Observateur en fit l’expérience quand il fut condamné pour avoir souligné la participation de Louis de Condé à l’attentat du Petit-Clamart et la lourde condamnation qui lui avait été infligée ? Faut-il rappeler à M. Nuñez que certains chefs de l’OAS, tel le capitaine Pierre Sergent, n’avaient jamais été « proches de l’extrême droite » mais se référaient à la Résistance, à laquelle ils avaient appartenu ? Faut-il lui rappeler enfin que, préfet de police, il resta impavide le 23 mars dernier, « journée d’action » contre la réforme des retraites, devant les innombrables feux allumés — non pas métaphoriquement, mais réellement — un peu partout par les Black Blocs dans maintes villes, dont Paris ? Ainsi sur les Grands Boulevards où un arbre récemment planté fut brûlé en face du théâtre du Gymnase… sans qu’aucun écolo s’en émeuve.

    Un Teknival non autorisé mais très chouchouté

    Cet abus de pouvoir est d’autant plus inqualifiable que, simultanément, se déroulait près d’Issoudun une gigantesque rave-party qui, interdite par le préfet de l’Indre, mobilisa nonobstant quatre jours durant plus de 30 000 participants attroupés sur des champs, dont le propriétaire n’avait pas été averti de ce débarquement massif. Que croyez-vous qu’il arriva dans ce cas ? Les pouvoirs publics se bornèrent à déployer toujours plus de gendarmes, près de 400, et, dans ce territoire qui est un désert médical, autant de pompiers et de soignants. Histoire de venir en aide aux précieux festivaliers transformés en zombies par la musique techno, camés ou ivres-morts car toutes sortes de drogue circulaient à l’envi et l’alcool coulait à flots. D’où moult évacuations et hospitalisations en urgence — dont nous devrons payer la note. Mais un Teknival, c’est sacré. Pas question donc d’employer des canons à eau ni de saisir l’impressionnant matériel de sonorisation utilisé par les organisateurs de cette « fête », que seule a troublée l’apparition de vipères perturbées par la foule et l’infernal boucan.

    À la remorque de Mediapart

    Tandis qu’étaient tacitement autorisé le Teknival et interdit l’hommage à Dominique Venner, Gérald Darmanin soignait, lui, sa stature internationale en participant à Washington puis à New-York (où, selon Europe 1, il a été « reçu en grande pompe, par les plus hautes instances policières des États-Unis ») à une réunion sur les thèmes plutôt mystérieux « de la coopération policière et de la décolonisation ». Mais on ne peut évidemment l’exonérer de la décision inique prise par le préfet de Paris, bien entendu avec l’aval de son ministre, lequel n’avait vu d’ailleurs aucun inconvénient à la conférence faite en mars dernier à la faculté de Bordeaux par l’ancien terroriste Jean-Marc Rouillan, assassin en chef d’Action directe, à la faculté de Bordeaux.

    Pourquoi cette répression sélective ? Sans doute la Place Beauvau veut-elle se concilier l’ultragauche qui, par ses outrances, rend de signalés service à la Macronie : le 19 mai, quelques heures avant l’annonce de l’arrêté préfectoral, Le Monde, toujours aussi cafard, s’inquiétait « des risques sérieux pour que, à l’occasion de cet hommage, des propos incitant à la haine et à la discrimination (…) soient tenus ». Et, surtout, le site Mediapart du camarade Edwy Plenel avait mis en ligne un article de Nicolas Lebourg où était longuement exposée l’extrême dangerosité de l’homme Venner (comment Lebourg s’est-il procuré l’analyse psychiatrique suivant l’arrestation de 1961 ?) et, partant, de ses idées et de son enseignement, plus que jamais actuels et suivis par la jeunesse française, en raison de sa capacité à « mobiliser des mémoires dans le cadre d’une méditation sur la décadence », qui était sa hantise. Tâche poursuivie par l’institut Iliade, propulsé donc comme ennemi numéro un de la République et de notre belle démocratie.

    Darmanin veut-il la guerre civile ?

    Mais, connaissant la perversité du ministre de l’intérieur, il n’est pas exclu qu’en interdisant systématiquement des manifestations par nature pacifiques tels les hommages à Jeanne d’Arc et à Dominique Venner — et pourquoi pas, demain, à Louis XVI, à Charette et aux victimes de la Grande Révolution ? — que Darmanin veuille convaincre les jeunes Français écœurés par la décadence de leur pays que, les voies légales étant coupées, il n’est d’autre recours pour se faire entendre que la violence aveugle. Transformer les contestataires en desperados redoutés et haïs par le marais, ne serait-ce pas le meilleur moyen d’en finir avec l’ultradroite, l’extrême droite, et même la droite pas encore totalement couchée ?

    Nous sommes conscients de la gravité de cette question mais, devant la dérive liberticide de l’État-Macron, dictature dénoncée ici dès 2019, elle mérite, nous semble-t-il, d’être posée.

    Camille Galic (Polémia, 22 mai 2023)

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