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afrique du sud

  • Quand la "nation arc-en-ciel" s'effondre...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Lugan cueilli sur son blog et consacré à la crise diplomatique entre l'Algérie et la France.

    Historien et africaniste, Bernard Lugan a publié de nombreux ouvrages, dont Histoire de l'Afrique (Ellipses, 2009), Atlas historique de l'Afrique (Rocher, 2018), Esclavage, l'histoire à l'endroit (L'Afrique réelle, 2020), Pour répondre aux « décoloniaux », aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la repentance (L'Afrique réelle, 2021) et dernièrement Comment la France est devenue la colonie de ses colonie (L'Afrique réelle, 2022).

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    Afrique du Sud :« Face à la décomposition du pays, il va bientôt falloir se décider à en rendre la direction aux Boers » !!!

    Cette proposition aussi désabusée qu’iconoclaste a été faite il y a quelques mois par un journaliste noir sud-africain. Elle illustre le naufrage d’un pays dans lequel 74 meurtres sont commis quotidiennement (moyenne 2021 selon Stats SA), où le chômage touche environ 40% des actifs, où le revenu de la tranche la plus démunie de la population est inférieur de près de 50% à celui qu’il était sous le régime blanc d’avant 1994, et où plus d’un tiers des habitants  ne survit que grâce aux aides sociales. Comment aurait-il d’ailleurs pu en être autrement dans une « nouvelle Afrique du Sud » devenue la proie de l’ANC et dont les cadres, trop souvent aussi incapables que corrompus, semblent n’avoir pour objectif que leur propre enrichissement ? 

    En bientôt trois décennies de pouvoir absolu, l'ANC qui a méthodiquement dilapidé l’immense héritage laissé par le régime blanc, a peu à peu transformé la prospère Afrique du Sud en un Etat du « tiers-monde » dérivant dans un océan de pénuries, de corruption, de misère sociale et de violences. Une réalité qui échappe aux touristes et qui est masquée par quelques secteurs ultraperformants dirigés par des Blancs ou par une poignée d’entrepreneurs noirs.

    Le désastreux bilan économique de bientôt trois décennies de pouvoir ANC tient en trois constats. 

    - Un PIB qui ne cesse de baisser (3,5% en 2011, 2,6% en 2012, 1,9% en 2013, 1,8% en 2014, 1% en 2015, 0,6% en 2016, une entrée en récession en 2017 suivie d’un léger rebond à 0,2% en 2019, puis par une chute vertigineuse de 6,4% en 2020 avant un rebond de 4,9% en 2021 qui n’efface pas le trou de 2020 (Stats Sa 8 mars 2022).

    - Des mines, premier employeur du pays, qui ont perdu près de 300.000 emplois depuis 1994. Quant aux pertes de production et de revenus, elles se conjuguent avec des coûts d’exploitation en hausse constants, cependant que les dramatiques coupures d’électricité ont eu pour conséquence la fermeture des puits secondaires et la mise à pied de dizaines de milliers de mineurs.

    - Une agriculture qui a, elle aussi, perdu plusieurs centaines de milliers d’emplois et qui a reçu un coup mortel le mardi 27 février 2018 quand le parlement sud-africain vota le commencement d’un processus de nationalisation-expropriation sans compensation des 35.000 fermiers blancs.

    Le soit disant héritage « négatif » de  «l 'apartheid » a, des années durant, servi d’excuse au système prédateur sud-africain alors qu’en 1994, quand le président De Klerk hissa au pouvoir un Nelson Mandela incapable de le prendre par la force[1], il légua à l’ANC la première économie du continent, un pays doté d’infrastructures de communication et de transport à l’égal des pays développés, un secteur financier moderne et prospère, une large indépendance énergétique, une industrie diversifiée, des capacités techniques de haut niveau et la première armée africaine. Vingt-huit ans plus tard, pris dans la nasse de leurs propres mensonges, de leurs prévarications et de leurs insuffisances, les dirigeants de l'ANC ne sont donc plus crédibles quand ils continuent à mettre en accusation le "régime d'apartheid" afin de tenter de dégager leurs responsabilités dans l’impressionnante faillite dont ils sont les seuls responsables.

    Dans ce pays où un abîme s'est creusé entre une infime minorité de profiteurs noirs et des millions de chômeurs, d’assistés et de travailleurs sous-payés qui paralysent l’économie avec de continuels mouvements de revendication, l’abyssal échec de l’ANC a débouché sur des violences xénophobes, les étrangers étant accusés de prendre le travail des plus pauvres et d’entretenir la délinquance. 

    Depuis la fin du mois de mars 2022, c’est en hurlant « Dudula », un nouveau slogan en langue zulu signifiant « refouler » ou « faire déguerpir », que la chasse aux étrangers a été lancée. Déjà, en 2008, en 2015, en 2016 et en 2019, un peu partout dans le pays, notamment au Natal et dans la région de Johannesburg, les immigrés africains qu'ils soient Malawites, Mozambicains, Somaliens, Zimbabwéens, Soudanais ou encore Nigérians avaient été pris pour cible, lynchés et leurs biens systématiquement pillés. En 2016, les violences « xénophobes » connurent une telle ampleur que le Malawi décida d'évacuer ses ressortissants et que le Mozambique demanda aux autorités sud-africaines d'assurer la protection de ses nationaux face à l’ampleur des pogroms alors encouragés par le roi des Zulu...

    Dans la « nation arc-en-ciel », au pays de l’ « icône » Nelson Mandela, des Noirs massacrent donc d'autres Noirs, et qui plus est, des Noirs immigrés... Voilà de quoi déstabiliser ceux qui pensaient qu'une fois le régime blanc balayé, les fontaines sud-africaines allaient laisser couler le lait et le miel de la fraternelle société « post-raciale »...

    Face au gouffre creusé par ses détournements et son incompétence, l’Etat-parti ANC n’a désormais plus que trois options :

    1) Chercher à redresser l’économie en empruntant une voie libérale, mais il provoquera alors une sanglante révolution populaire.

    2) Continuer à accuser le bouc-émissaire blanc en tentant de faire croire que la situation est un héritage de l’apartheid et en nationalisant les mines et la terre. La « poule aux œufs d’or » sera alors définitivement tuée, et, comme au Zimbabwe, les Blancs émigreront et le pays sombrera encore davantage dans la misère.

    3) Recourir à la « planche à billets », ce qui provoquera d’abord l’inflation, puis une hyperinflation et enfin l’achèvement de la ruine totale du pays.

    Coquille vide ayant perdu tout sens idéologique et politique, ne survivant plus que comme machine électorale destinée à distribuer des sièges de députés à ses membres, l’ANC est donc au pied du mur. L’heure de vérité approche inexorablement cependant que les masses noires, totalement paupérisées, constituent un bloc de plus en plus explosif.

    Et pourtant, décérébrés par l’auto-culpabilisation, par les glapissements des « décoloniaux » et par le « sida mental » introduit par la « culture woke » (voir à ce sujet mon livre « Pour répondre aux décoloniaux, aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la Repentance »), les chapons gras occidentaux continueront à se pâmer devant le fantasme de la « nation arc-en-ciel », ne voyant pas, futures victimes qu’ils sont, que ce qui se passe actuellement en Afrique du Sud annonce le futur apocalyptique de l’Europe « multiraciale » rêvé par les mondialistes, organisé par la « Commission de Bruxelles », et encouragé par ce pape tiers-mondiste qui ne cesse d’appeler à l’accueil des « Autres »...

    Bernard Lugan (Blog de Bernard Lugan, 12 avril 2022)

     

    Note :

    [1] Voir à ce sujet mon livre « Histoire de l’Afrique du Sud des origines à nos jours ». Editions Ellipses, 2010. Disponible en librairie.

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  • Les cocus ayant cru à la fable de la nation arc-en-ciel peuvent sortir des rangs et avancer de trois pas !…

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Lugan, cueilli sur son blog et consacré à la vague de violences xénophobes qui a frappé l'immigration africaine en Afrique du Sud ces derniers jours. Historien et africaniste, Bernard Lugan a publié de nombreux ouvrages, dont  Osons dire la vérité à l'Afrique (Rocher, 2015), Histoire de l'Afrique du Nord (Rocher, 2016), Algérie - L'histoire à l'endroit (L'Afrique réelle, 2017), Heia Safari ! - Général von Lettow-Vorbeck (L'Afrique réelle, 2017) et Mai 68 vu d'en face (Balland, 2018).

     

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    Afrique du Sud : les cocus ayant cru à la fable de la nation arc-en-ciel peuvent sortir des rangs et avancer de trois pas…

    En Afrique du Sud, pays de Nelson Mandela, des Noirs massacrent d'autres Noirs. Qui plus est, des Noirs immigrés, des frères migrants venus de pays ayant jadis soutenu leur lutte contre le régime blanc...

    Comme en 2016, un peu partout, notamment au Natal et dans la région de Johannesburg, les étrangers noirs, qu'ils soient Malawites, Mozambicains, Somaliens, Zimbabwéens, Soudanais ou Nigérians, sont ainsi de nouveau pris pour cible, lynchés, brûlés vifs, cependant que leurs pauvres biens sont systématiquement pillés par des foules ayant échappé à tout contrôle policier. 

    Voilà de quoi déstabiliser ces cocus idéologiques qui, croyant au mythe-guimauve de la « nation arc-en-ciel », prétendaient que les maux du pays découlant de la domination blanche, une fois la majorité noire au pouvoir, les fontaines de la démocratie laisseraient couler le lait et le miel de la fraternité... 

    La réalité est évidemment autre car ces tueries xénophobes illustrent l’échec de la « Nouvelle Afrique du Sud » dont les dirigeants ont dilapidé le colossal héritage reçu de l’ancien régime blanc. Résultat :

    - Le revenu de la tranche la plus démunie de la population noire est inférieur de près de 50% à celui qu’il était sous le régime blanc d’avant 1994 ;

    - 17 millions de Noirs vivent essentiellement des prestations sociales et 14 millions ne survivent que grâce au versement d’une allocation (Social Grant) qui leur assure le minimum vital ;

    - Le taux réel de chômage est de près de 35%, et celui des jeunes âgés de 15 à 34 ans de plus de 50%.

    En 25 années de pouvoir, l'ANC - le parti de Nelson Mandela -, a donc transformé la prospère Afrique du Sud en un Etat du « tiers-monde » dérivant dans un océan de pénuries, de corruption, de misère sociale et de violences, réalité en partie masquée par les derniers secteurs ultraperformants  encore tenus par des Blancs. Un naufrage économique qui tient en trois points :

    1) La production minière nécessite une énorme modernisation et donc de gros investissements ; or, la main d’œuvre noire revendiquant des salaires plombant la compétitivité,  les investisseurs ont délocalisé.

    2) Les cadres blancs continuent à quitter le pays, chassés par la discrimination inversée, l’incroyable insécurité et le surfiscalisme.

    3) Le secteur agricole, le seul à être excédentaire a été littéralement assassiné par la décision de spoliation des fermiers blancs.

    Dans ce pays où un abîme s'est creusé entre une infime minorité de profiteurs noirs et des millions de chômeurs, d’assistés et de travailleurs sous-payés qui paralysent le pays avec de continuels mouvements de revendication, l’abyssal échec économique et social de l’ANC a donc débouché sur des violences xénophobes, les étrangers étant accusés de prendre le travail des plus pauvres.

    Au pied du mur, acculé par le bilan de ses détournements et de son incompétence, l’Etat-parti ANC n’a désormais plus que trois options :

    1) Chercher à redresser l’économie en empruntant une voie libérale, mais il provoquera alors une révolution.

    2) Accuser le bouc-émissaire blanc en tentant de faire croire que la situation est un héritage de l’apartheid et en nationalisant les mines et la terre. La « poule aux œufs d’or » sera alors définitivement  tuée, comme au Zimbabwe, et le pays sombrera encore davantage  dans la misère.

    3) Recourir à la « planche à billets », ce qui, comme au Zimbabwe, provoquera d’abord l’inflation, puis une hyperinflation et la ruine totale du pays.

    Bernard Lugan (Blog de Bernard Lugan, 8 septembre 2019)

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  • Le naufrage de l'Afrique du Sud...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Lugan consacré au naufrage de l'Afrique du Sud, vingt-cinq ans après les premières élections multiraciales, qui consacraient la fin de l'apartheid. Historien et africaniste, Bernard Lugan a publié de nombreux ouvrages, dont  Osons dire la vérité à l'Afrique (Rocher, 2015), Histoire de l'Afrique du Nord (Rocher, 2016), Algérie - L'histoire à l'endroit (L'Afrique réelle, 2017), Heia Safari ! - Général von Lettow-Vorbeck (L'Afrique réelle, 2017) et Mai 68 vu d'en face (Balland, 2018).

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    27 avril 1994 : le début du naufrage de l’Afrique du Sud

    En Afrique du Sud, le 27 avril 1994, il y a donc 25 ans, se tinrent  les premières élections multiraciales. Grâce à elles, l’enfer de l’apartheid allait être oublié et le paradis sur terre allait advenir puisque,  des fontaines de la démocratie non raciale allaient couler le lait et le miel. Alléluia !

    Vingt-cinq ans plus tard, les illusions ont été dissipées et le pays a sombré :
    - Taux de chômage officiel, 27,7% (taux officieux 40%).
    - Chômage des jeunes âgés de 15 à 34 ans, 38,8% selon le  taux officiel.
    - PIB en chute libre : 3,5% en 2011 ; 2,6% en 2012 ; 1,9% en 2013 ; 0,6% en 2016 ; 1,3% en 2017 et 0,8% en 2018, alors qu’il faudrait 7% durant plusieurs décennies pour simplement stabiliser la pauvreté.
    - Economie entrée en récession technique depuis  2018.
    - Revenu de la tranche la plus démunie de la population noire inférieur de près de 50% à celui qu’il était sous le régime blanc d’avant 1994.
    - Un habitant sur trois survivant  grâce aux aides sociales, le Social Grant.
    - A l’exception de l’agriculture, branche encore contrôlée par les Blancs, tous les secteurs économiques sud-africains sont en recul ou en faillite, à commencer par les industries de main d’œuvre (textile, vêtement, chaussures), qui n’ont pu résister aux importations chinoises. Quant aux secteurs de la mécanique dans lesquels, avant 1994, l’Afrique du Sud produisait la majeure partie des pièces dont ses industries avaient besoin, ils sont moribonds.
    - Les mines ont sombré. En raison des pertes de production et des coûts d’exploitation en hausse constants, nombre de puits secondaires ont fermé, entraînant  la  mise à pied de dizaines de milliers de mineurs. Pour maintenir la production, il aurait fallu investir des sommes colossales, mais le climat social, la corruption et l’insécurité ont découragé les investisseurs qui ont préféré faire glisser leurs activités vers des pays moins incertains.
    - L’industrie minière est pénalisée par les coupures de courant à répétition car la compagnie publique Eskom, littéralement pillée par ses nouveaux dirigeants nommés par l’ANC a vécu sur l’héritage laissé par le régime blanc sans procéder aux investissements indispensables. Résultat : les mines qui représentent aujourd’hui 10% du PIB sud-africain, qui emploient 8% de la population active et qui sont le premier employeur du pays avec 500.000 emplois directs, ont  perdu plus de 300.000 emplois depuis 1994.
    - La criminalité  fait de l’Afrique du Sud un des pays les plus dangereux au monde.
    - L’exceptionnel maillage médical a disparu.

    Face à ce désastre, regardons en arrière. En 1994, quand, après avoir menti à son peuple, le président De Klerk hissa au pouvoir un Nelson Mandela bien incapable de le conquérir par les armes, il légua à l’ANC la première économie du continent, un pays doté d’infrastructures de communication et de transport à l’égal des pays développés, un secteur financier moderne et prospère, une large indépendance énergétique, une industrie diversifiée, des capacités techniques de haut niveau et la première armée africaine.
     
    Libérée de l’ « oppression raciale », la « nouvelle Afrique du Sud » fut immédiatement la proie du parti prédateur ANC dont les cadres, aussi incapables que corrompus, eurent comme objectif principal leur propre enrichissement. Caricature du corrompu, le président Zuma fut évincé par un coup d’Etat interne à l’ANC qui mit au pouvoir  le vice-président Cyril Ramaphosa. A cette occasion, le monde médiatique entonna son habituel péan: débarrassée du « maffieux » Zuma remplacé par le « vertueux »  Ramaphosa, l’Afrique du Sud allait pouvoir renouer avec l’héritage de  Nelson Mandela. 
     
    Or, comme je l’ai dit à l’époque, en dehors du fait qu’un Venda allait remplacer un Zulu, cette révolution de palais n’allait rien changer au pays. A un Jacob Zuma lié au gang indien Gupta, succédait en effet l’ex syndicaliste Cyril Ramaphosa qui avait trahi ses camarades mineurs en se vendant au patronat blanc. C’est en effet dans les conseils d’administration des sociétés minières au sein desquels il fut adoubé pour contrer les revendications des mineurs dont il avait été le représentant avant 1994, qu’il édifia sa colossale fortune !!!
    Pris entre les pressions des milieux d’affaires pro-occidentaux dont il était la créature, et celles des tendances radicales-racialistes lourdes qui constituent le fonds de commerce de l’ANC et des partisans de Julius Malema, le nouveau président se trouva vite paralysé. Et, comme d’habitude, il utilisa l’habituel joker des politiciens de l’ANC aux abois, à savoir la dénonciation du bouc-émissaire représenté par les fermiers blancs.

    25 ans après les premières élections multiraciales, et comme l’a dit avec justesse Julius Malema: « En Afrique du Sud, la situation est pire que sous l’apartheid  la seule chose qui a changé, c’est qu’un gouvernement blanc a été remplacé par un gouvernement de Noirs ».
    Avec une différence cependant : avant 1994 les Noirs ne mouraient pas de faim, ils étaient gratuitement soignés et éduqués, l’électricité fonctionnait, les pénuries d’eau étaient inconnues et la police faisait son travail.
     
    Mais, tout cela appartient au passé car, entre 1994 et 2019, l’ANC, le mouvement de Nelson Mandela, a conduit l’Afrique du Sud vers un naufrage. Selon la Banque Mondiale, et bien que réalisant ¼ du PIB de tout le continent, le pays est aujourd’hui devenu un des 5 pays « les moins performants » d’Afrique, juste devant les Comores, Madagascar, le Soudan et le Swaziland…
    En 25 ans de pouvoir, l’ANC a donc ruiné un pays prospère, le transformant en un Etat du « tiers-monde » dérivant dans un océan de pénuries, de corruption, de misère sociale et de violences.
     
    Bernard Lugan (Blog de Bernard Lugan, 27 avril 2019)
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  • La voix de l'Afrikanerdom...

    Les éditions Auda Isarn viennent de publier un essai de Pierre-Olivier Sabalot intitulé Piet Meyer, la voix de l'Afrikanerdom. Diplomé en histoire et en sciences politiques, Pierre-Olivier Sabalot est professeur de sciences économiques et sociales et a enseigné au lycée français de Johannesburg, en Afrique du sud. Son livre constitue un éclairage utile sur l'idéologie afrikaner du "développement séparé", peu connue en France, à l'heure où les assassinats et les spoliations de fermiers blancs se multiplient en Afrique du sud...

     

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    " Presque totalement inconnu en France, Pieter Johannes « Piet » Meyer (1909-1984) reste cependant un personnage incontournable dans l’histoire idéologique de l’apartheid sud-africain. Docteur en philosophie, militant infatigable du nationalisme républicain afrikaner le plus radical et anticommuniste farouche, idéologue parmi les plus féconds et les plus prolifiques de sa génération – la « Génération des Alphas » – figure emblématique de l’Ossewabrandwag, Président du Broederbond puis de la SABC, la chaîne nationale de radiodiffusion, Piet Meyer est considéré en Afrique du Sud comme l’un des « quatre majeurs » de l’idéologie du développement séparé, aux côtés des Drs Verwoerd, Diederichs et Cronjé. Tout au long d’un XXe siècle riche et tourmenté, porte-drapeau de son combat et fidèle jusqu’au bout aux idéaux de sa jeunesse, il restera toute sa vie « la Voix de l’Afrikanerdom ». "

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  • L'or, l'empire et le sang...

    Les éditions du Seuil viennent de publier un livre de Martin Bossenbroek intitulé L'or, l'empire et le sang - La guerre anglo-boer (1899-1902). Historien, spécialiste de l'histoire coloniale, l'auteur est directeur de la Bibliothèque Royale de La Haye.

     

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    " Déclenchée dans un contexte de ruée vers l'or et le diamant, la guerre anglo-boer est singulière à bien des égards. Aux origines de l'Apartheid, elle oppose le puissant Empire britannique aux deux petites républiques boers. Ce conflit asymétrique, largement médiatisé, évolue très vite en guérilla. Camps de concentration, déplacements de population, terreur contre les civils, usage du gaz, famine : aucun moyen n'est épargné pour soumettre les descendants des premiers colons néerlandais d'Afrique du Sud.

    Dans ce livre couronné de prix, Martin Bossenbroek donne toute son ampleur à ce conflit inaugural des tragédies du XXe siècle et restitue, avec un réel talent littéraire, les espoirs et le désespoir de tous ceux qui ont pris part au conflit, combattants ou simples civils – voire les deux à la fois. Il met ses pas dans ceux de trois acteurs du conflit – le diplomate et juriste Hollandais William Leyds, au service de la république blanche du Transvaal, un correspondant de guerre britannique quelque peu remuant qui n'est autre que Winston Churchill et le jeune soldat boer Deneys Reitz – et suit au plus près leur destin pour livrer un récit aux allures d'épopée."

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  • Jacob Zuma ou le nouvel échec de l’Afrique du Sud « post-apartheid »...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Lugan, cueilli sur son blog et consacré à l'éviction de Jacob Zuma de son poste de président de la République d'Afrique du Sud, après sa mise en cause dans plusieurs affaires de corruption...

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    Jacob Zuma ou le nouvel échec de l’Afrique du Sud «post-apartheid»

    En Afrique du Sud, les fins de mandat des présidents se ressemblent : par un coup d’Etat interne à l’ANC, le vice-président Cyril Ramaphosa a évincé le président Jacob Zuma, lequel avait fait de même avec Thabo Mbeki en 2008. En dehors du fait qu’un Venda va remplacer un Zulu, cette révolution de palais ne changera pas grand-chose dans le pays. A un Jacob Zuma lié au gang indien Gupta[1], va en effet succéder l’ex avocat-syndicaliste Cyril Ramaphosa. Ce dernier a bâti sa colossale fortune dans les conseils d’administration des sociétés minières blanches au sein desquels il fut coopté en échange de son « expertise » syndicale. En réalité, il fut adoubé par le patronat pour contrer les revendications des mineurs noirs dont il fut le représentant avant 1994 !!!

    Le leader révolutionnaire Julius Malema a donc raison de dire qu': « En Afrique du Sud, la situation est pire que sous l’apartheid (et que) la seule chose qui a changé, c’est qu’un gouvernement blanc a été remplacé par un gouvernement de Noirs ». Avec une différence cependant : avant 1994 les Noirs ne mouraient pas de faim, ils étaient gratuitement soignés et éduqués, l’électricité fonctionnait, les pénuries d’eau étaient inconnues et la police faisait son travail…

    La présidence de Jacob Zuma s’est donc achevée dans le désastre. Englué dans plusieurs affaires de corruption, le président sud-africain a été pris la main dans le sac d’une gigantesque entreprise de favoritisme d’Etat au profit de la famille Gupta. Une commission judiciaire fut même désignée pour enquêter sur la gravissime accusation de « State Capture » car ces gangsters affairistes avaient réussi à imposer leur droit de regard sur les nominations officielles, ce qui leur avait permis de placer leurs agents à tous les rouages de décision de l’Etat et des entreprises publiques.

    Ne nous trompons pas d’analyse, car le départ de Jacob Zuma ne va pas permettre d’ouvrir des fontaines laissant couler le lait et le miel. Contrairement à ce qu’écrivent les journalistes, l’affaire Zuma est en effet, et d’abord, la conséquence de l’incurie du parti gouvernemental ANC, l’arbre qui cache la forêt d’un gangstérisme d’Etat. C’est la faillite de l’ANC qui est mise en évidence à travers elle car, entre 1994 et 2018, le mouvement de Nelson Mandela a conduit le pays vers un naufrage qui se mesure en quelques chiffres :

    - Bien que réalisant ¼ du PIB de tout le continent, l’Afrique du Sud est aujourd’hui devenue un des 5 pays « les moins performants » d’Afrique, juste devant les Comores, Madagascar, le Soudan et le Swaziland.

    - Au mois de mai 2017, l’Afrique du Sud est entrée en récession. Or, en 2000, il fut acté par l’ONU que les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dont le principal était le recul de la pauvreté, ne pourraient être atteints sans un minimum de croissance annuelle de 7% durant plusieurs années.

    - Le chômage touche plus de 40% des actifs quand les chiffres officiels sont de 25%

    - Le revenu de la tranche la plus démunie de la population noire est inférieur de près de 50% à celui qu’il était sous le régime blanc d’avant 1994.

    - Un habitant sur trois survit grâce aux aides sociales, le Social Grant.

    - A l’exception de l’agriculture, branche encore contrôlée par les Blancs - mais pour combien de temps? -, tous les secteurs économiques sud-africains sont en recul, à commencer par les industries de main d’œuvre (textile, vêtement, chaussures), qui n’ont pu résister aux importations chinoises. Quant aux secteurs de la mécanique dans lesquels, avant 1994, l’Afrique du Sud produisait la majeure partie des pièces dont ses industries avaient besoin, ils sont moribonds.

    - Même les mines ont sombré. Pertes de production et de revenus, plus coûts d’exploitation en hausse constants, ont eu pour conséquence la fermeture des puits secondaires et la mise à pied de dizaines de milliers de mineurs. Pour maintenir la production, il aurait fallu investir des sommes colossales, mais le climat social, la corruption et l’insécurité ont découragé les investisseurs qui ont préféré faire glisser leurs activités vers des pays moins incertains. L’industrie minière est également pénalisée par les coupures de courant à répétition car la compagnie publique Eskom, littéralement pillée par ses nouveaux dirigeants nommés par l’ANC a, de plus, vécu sur l’héritage laissé par le régime blanc et sans procéder aux investissements indispensables. Résultat : les mines qui représentent aujourd’hui 10% du PIB sud-africain, qui emploient 8% de la population active et qui sont le premier employeur du pays avec 500.000 emplois directs, ont perdu plus de 300.000 emplois depuis 1994.

    Le soit disant héritage négatif de «l 'apartheid » a, des années durant, servi d’excuse aux dirigeants sud-africains. Or, personne ne peut plus nier qu’en 1994, quand le président De Klerk hissa au pouvoir un Nelson Mandela bien incapable de le conquérir par les armes, il légua à l’ANC la première économie du continent, un pays doté d’infrastructures de communication et de transport à l’égal des pays développés, un secteur financier moderne et prospère, une large indépendance énergétique, une industrie diversifiée, des capacités techniques de haut niveau et la première armée africaine. Force est également de constater que, libérée de l’ « oppression raciste », la « nouvelle Afrique du Sud » fut immédiatement la proie du parti prédateur ANC dont les cadres, aussi incapables que corrompus, eurent comme objectif principal leur propre enrichissement.

    La leçon sud-africaine est donc limpide : en 24 ans de pouvoir sans partage, l’ANC a ruiné un pays prospère, le transformant en un Etat du « tiers-monde » dérivant dans un océan de pénuries, de corruption, de misère sociale et de violences. Les gogos occidentaux continueront pourtant à se pâmer devant la figure tutélaire de Nelson Mandela, le chef de l’ANC, tout en continuant à avoir « les yeux de Chimène » pour le fantasme de la « nation arc-en-ciel ». Dans les jours qui viennent, tétanisés par leurs certitudes, les « spécialistes » auto-proclamés vont donc disserter à l’infini sur le remplacement du « maffieux » Zuma par le « vertueux » Ramaphosa. « Vertueux » par définition puisqu’il était prétendument l’héritier préféré de « l’icône » Mandela…

    La seule question qui mériterait d’être posée, mais ils ne la poseront pas, ou alors très partiellement, est de savoir comment le nouveau président va pouvoir gérer le naufrage de l’économie sud-africaine, comment il va pouvoir gouverner en étant pris entre des pressions internes et externes contradictoires. Vont en effet se confronter deux plaques tectoniques, celle des milieux d’affaires pro-occidentaux qui ont fait sa fortune et celle des tendances radicales-racialistes lourdes qui constituent le fonds de commerce de l’ANC et des partisans de Julius Malema.

    Bernard Lugan (Le blog officiel de Bernard Lugan, 14 février 2017)

     

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