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  • Que sont devenus les héros européens ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Frédéric Desylve cueilli sur le site de l'Institut Iliade et consacré à l'effacement des héros européens.

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    Que sont les héros d’autrefois devenus ?

    Si vous demandez à un enfant quel est son héros préféré, il y a de très fortes chances pour qu’il vous réponde par le nom d’un « super-héros ». Les jours de Carnaval dans les écoles, vous croiserez Spiderman, Batman ou l’un de leurs acolytes, un Robin des Bois si vous avez de la chance, mais probablement pas d’Hercule ni de Siegfried. Les héros européens sont en voie d’effacement, plus précisément de “super-remplacement” dans l’imaginaire collectif.

    Point n’est besoin de revenir ici en détail sur la figure du héros européen – figure saillante porteuse de vertus cardinales ou célèbre pour ses bienfaits – ni de citer d’autres noms que ceux d’Arthur, Cúchulainn, Siegfried et Achille, ou encore Ulysse et Héraklès, pour que nous sachions de quoi il est question.

    Désormais, au lieu de quelques individus incarnant les vertus cardinales européennes, nous assistons à une multiplication de clones bon marché qui officient comme autant de têtes de gondoles du supermarché de la bien-pensance. D’un petit nombre de héros inspirants, célèbres pour les bienfaits qu’ils ont apportés ou pour les modèles qu’ils nous proposent, nous sommes passés à une horde grouillante et bigarrée de héros en plastique.

    Pourquoi nos héros européens sont peu à peu remplacés ?

    Comprendre les raisons de ce remplacement, c’est déjà avancer vers son remède. Plusieurs phénomènes coexistent.

    Le premier est la rupture des transmissions traditionnelles combinée à la perte de nos racines. Déclin de la lecture et de la transmission orale au sein de la famille, qui conduit à l’ignorance de plus en plus généralisée de l’existence de nos propres héros. Les enfants ne lisent plus, et leurs parents ne leur racontent plus nos histoires. Coupés de leurs racines, ils sont abandonnés devant des écrans par des adultes complices, qui ne contrôlent pas ce que regardent leurs rejetons. Smartphones, télévision, jeux vidéo sont remplis de super-héros. Est-il besoin de préciser que ces écrans sont alimentés par les mêmes qui préfèrent des super-héros rentables à des héros incompatibles avec le monde globalisé ?

    Après la perte des racines vient ensuite la permanence de l’aspiration héroïque. Les peuples ont besoin de héros, du sentiment héroïque transcendant. Mais nos héros européens, personnages d’ascendance divine ou non, incarnent des modèles propres à notre civilisation, à la civilisation européenne. Et c’est bien là ce qui les rend incompatibles avec notre monde moderne, mercantile et globalisé. En étant porteurs de valeurs spécifiques à un peuple, à une aire civilisationnelle, ils sont des obstacles au marché qui nous voudrait tous identiques, standardisés et acheteurs des mêmes produits.

    Dès lors, très logiquement, le marché nous propose des héros compatibles avec ses objectifs. Des héros mondialisés et porteurs des valeurs de la morale universaliste. Ces héros de substitution qui nous encerclent, en étant ceux d’aucun peuple, deviennent ceux de tous les peuples et remplacent les héros mythologiques.

    Du modèle d’élite au produit de grande consommation : le super-héros comme modèle confortable

    Dans la plupart des cas, le super-héros n’est qu’un humain lambda qui reçoit des super-pouvoirs par hasard, s’inscrivant dans la plus pure logique égalitariste : il n’est pas différent des autres, et ce qui lui est arrivé pourrait arriver à n’importe qui. Il n’est qu’un citoyen moyen, mais disposant de super-pouvoirs.

    Nous sommes également passés du héros comme élite – appartient à une élite celui qui sait qu’il a plus de devoirs que de droits – au super-héros comme produit de marché. C’est un rapport totalement inversé qui s’est instauré. Au lieu de héros qui personnifient les vertus nécessaires à un peuple donné, valeurs qui fondent son identité et alimentent sa puissance, ce sont les individualismes forcenés et les minorités qui donnent leurs caractéristiques aux super-héros. Noir, musulman, bisexuel, LGBT… la liste est longue et ne cessera de s’allonger à mesure que de nouveaux marchés s’ouvriront.

    Il faut souligner en outre que l’identification à un super-héros est bien plus facile qu’à un héros traditionnel, puisque le catalogue est tellement large que vous finirez bien par trouver celui auquel vous pouvez vous identifier sans aucun effort. Aujourd’hui, un héros n’est plus qu’un personnage de fiction mercantile qui lutte pour le « bien ». Le modèle vertical du héros s’est effacé devant le modèle horizontal de la logique de marché.

    Et c’est le marché, avec toute sa puissance, qui mène la guerre contre nos héros : encerclement par les produits dérivés et ciblage de toutes les tranches d’âge. Les clients de ces « super-héros » ne sont pas seulement les enfants devenus parents, mais directement les parents. Le marché du super-héros est devenu un marché transgénérationnel qui n’épargne personne. Les parents amènent leurs enfants au cinéma voir le dernier film de « super-machin », et lui offrent ensuite un cartable logoté qui transformera ce pauvre gosse en homme-sandwich. Films, dessins animés, jeux-vidéos, jouets, vêtements, fournitures scolaires, boissons, friandises… L’envahissement est total.

    Enfin, et c’est un facteur important, ces « super-héros » sont bien souvent des produits américains. De cette Amérique qui se veut tout sauf européenne. De cette Amérique qui, avec à peine plus de trois siècles d’histoire, demeure elle aussi soumise à ce besoin de culte héroïque, et produit donc des héros antinomiques aux héros européens traditionnels.

    Que faire ? Comme toujours, puiser à nos propres sources

    Tout d’abord, nous devons nous réjouir du regain d’intérêt pour la mythologie en général, et grecque en particulier. Les héros grecs sont l’archétype du héros européen, la source primordiale à laquelle il faut accompagner les enfants pour qu’ils y puisent.

    Ensuite, nous affranchir des écrans et du marché, revenir à nos traditions. Traditions de nos propres héros qui portent et transmettent nos valeurs, et tradition de la transmission au sein de la famille. Raconter des histoires à nos enfants, raconter nos histoires à nos enfants. Redécouvrir, nous adultes, parents, ces histoires, les faire nôtres à nouveau et les raconter à notre tour. Point n’est besoin d’infliger à nos enfants un cours magistral sur le culte héroïque, il suffit de les laisser s’émerveiller devant les exploits de Finn Mac Cumhail, la ruse de Pénélope, et ignorer royalement le lancement de tel ou tel « super-héros » supplémentaire.

    Frédéric Desylve (Institut Iliade, février 2022)

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  • Confinez-vous avec : ... Paideia, de Werner Jaeger !

    Avec la crise du coronavirus, les maisons d'édition reportent la publication de leurs nouveautés à des jours meilleurs. Cette période sera donc l'occasion de vous signaler, au gré de l'inspiration du moment, des ouvrages, disponibles sur les sites de librairie en ligne (ceux dont l'activité se poursuit...), qui méritent d'être découverts ou "redécouverts".

    On peut trouver aux éditions Gallimard, dans la collection Tel, un essai de Werner Jaeger intitulé Paideia - La formation de l'homme grec. Helléniste, philologue, spécialiste de la philosophie d'Aristote, Werner Jaeger (1888-1961) a enseigné à Bâle, Berlin, Chicago et Harvard.

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    " Ce volume retrace l'histoire de la Paideia depuis l'époque homérique jusqu'à la défaite d'Athènes, à la fin du Ve siècle. La voix de la Grèce archaïque est celle que nous fait entendre Homère, celle de toute une société en quête de l'exploit qui confère la noblesse. La première partie de l'histoire de la civilisation hellénique est dominée par la grande figure d'Achille. Avec l'apparition des cités, le désir de l'ordre et celui de l'égalité deviennent une passion et une raison de vivre. Les débats soulevés à cette occasion ont trouvé leur écho dans les poèmes de Solon et de Tyrtée. De même, les penseurs ioniens essaient d'expliquer le cosmos comme un Tout régi par une loi unique. Cette recherche des normes universelles sera désormais l'une des marques distinctives du génie grec. Puis, à partir de la seconde moitié du ve siècle, Athènes va occuper seule le devant de la scène. Les grands tragiques, les sophistes, la réflexion sur l'histoire, tout cela fait d'elle "l'école de la Grèce" : pour la première fois, un véritable idéal culturel est proposé au monde. En raison de sa perspective originale, de la profondeur de la pensée de Werner Jaeger, Paideia est, depuis sa parution, considéré comme un classique. "

     

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  • Tout Homère !...

    Les éditions Les Belles Lettres et Albin Michel, viennent de publier un volume intitulé Tout Homère qui comprend L'Iliade, avec une nouvelle traduction de Pierre Judet de La Combe, L'Odyssée et l'ensemble des textes attribués au plus célèbre des aèdes grecs. Superbe volume !

     

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    " Pour la première fois, l'intégralité des textes homériques se trouve réunie en un seul volume. Vous y trouverez les deux grands poèmes, l'Iliade, dans une nouvelle traduction donnée par Pierre Judet de La Combe, et l'Odyssée, dans la traduction désormais classique de Victor Bérard, mais également des textes qui, dans l'Antiquité, ont été attribués à Homère ou ont entretenu la légende de Troie.
    À ces textes viennent s'ajouter les textes épiques « contemporains » du moment homérique (VIIIe - Ve siècle avant notre ère) la plupart inédits, qui permettent de découvrir une facette inattendue d'un Homère divertissant. On lira aussi le « Cycle troyen », les Vies d'Homère, des extraits de commentaires anciens, et l'essentiel des sources littéraires antiques qui racontent la mythologie homérique.

    Une occasion unique d'embrasser la beauté de cette œuvre fondatrice et d'en mesurer toute sa modernité. "

                             

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  • Quand la guerre au chromosome Y est déclarée...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque les délires du féminisme. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Contre le libéralisme (Rocher, 2019).

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    Alain de Benoist : « Dans la nouvelle guerre des sexes, l’homme est appelé à la rédemption en se défaisant de son identité… »

    Le féminisme d’autrefois luttait pour faire avancer les droits des femmes. L’actuel néoféminisme en vient maintenant à nier les notions mêmes de masculinité et de féminité. Comment expliquer ce glissement ?

    Il s’est produit en deux temps. Dans un premier temps, les féministes de tendance universaliste (celles qui conçoivent l’égalité comme synonyme de mêmeté) ont voulu montrer que les femmes étaient « des hommes comme les autres ». Il s’agissait, par exemple, de prouver qu’il n’y a pas de métier réservé par nature à l’un ou l’autre sexe, qu’il peut y avoir des femmes soldats, des femmes pilotes d’avion, etc. Pourquoi pas ? Mais évidemment, s’il n’y a plus de « métiers d’hommes », il n’y a plus que des métiers unisexes. Parallèlement, on a exigé la parité dans tous les domaines, en présupposant que les deux sexes ont, non seulement les mêmes capacités, mais aussi les mêmes appétences et les mêmes aspirations. Cette exigence s’est progressivement généralisée jusqu’à l’absurde – même s’il n’y a pas encore beaucoup d’éboueuses ou de sages-hommes ! Bien entendu, l’absence de parité n’est présentée comme choquante que là où elle s’exerce au bénéfice des hommes : que la magistrature soit féminisée à 66 % (plus de 86 % chez les 30-34 ans), le personnel de l’Éducation nationale à 68 % (82 % dans l’enseignement primaire) ne suscite pas la moindre protestation. Quand on regarde, aujourd’hui, un téléfilm policier, on a même du mal à imaginer qu’il y a aussi des hommes dans la police nationale !

    Les choses se sont aggravées avec la théorie du genre, qui nie que le sexe biologique soit un élément déterminant de la vie sexuelle, en fait une « construction sociale », et lui oppose la multiplicité des « genres ». L’idée générale est, ici, qu’à la naissance, tout le monde est plus ou moins transsexuel. Vous aurez noté l’importance du « trans » dans le discours LGBTQI+ : bien que les véritables transsexuels ne soient qu’une infime minorité, le recours à la vision « queer » du monde permet d’affirmer que tout est dans tout et inversement. Des enfants de quatre ou cinq ans se voient ainsi expliquer qu’ils peuvent choisir leur « genre » à leur gré.

    Les notions de masculinité et de féminité sont donc en effet niées, mais en même temps, sous l’influence du politiquement correct, on ne cesse de ressusciter le masculin pour le mettre en accusation. D’un côté, on affirme que le biologique ne détermine rien du tout, de l’autre que l’homme est par nature un violeur potentiel et que le patriarcat (la « culture du viol ») est en quelque sorte inscrit dans ses gènes. On conteste l’idée d’un « éternel féminin » mais on essentialise le mâle au motif qu’il n’a cessé, de tout temps, de se montrer agressif et « dominant ».

    On s’oriente alors vers une dévaluation générale de la masculinité ?

    Oui, on peut même dire que la guerre au chromosome Y est déclarée. Non seulement il faut traquer le « sexisme » jusque dans ses manifestations les plus anodines, puisqu’il y aurait continuité du « harcèlement » jusqu’au « féminicide », mais il faut tout faire pour que les hommes renoncent à leur virilité – ce qu’on appelle, désormais, la « masculinité toxique ». Hier, les femmes voulaient être « des hommes comme les autres », aujourd’hui, ce sont les hommes qui doivent apprendre à devenir « des femmes comme les autres ». La masculinité devient une condition pathologique. Nouveau mot d’ordre orwellien : l’homme est une femme (Dieu aussi, sans doute – lesbienne, de surcroît). Les hommes doivent donc se féminiser, cesser de « se comporter comme des hommes », ainsi qu’on le leur recommandait autrefois, laisser libre cours à leurs émotions (larmes et jérémiades sont recommandées), faire taire leur goût du risque et de l’aventure, se tourner vers les produits de beauté (le capitalisme et la société des pousseurs de Caddie™ y trouvent leur compte) et surtout – surtout – ne jamais considérer les femmes comme un objet de désir. Nouvelle version de la guerre des sexes, où l’ennemi est appelé à la rédemption en se défaisant de son identité.

    Les précieuses ridicules de l’écriture inclusive et les mères fouettardes du « girl power » exigent désormais des hommes qu’ils se rallient à l’« intersectionnalité » des luttes « décoloniales », qu’ils communient dans une vertueuse dévotion pour les « vainqueuses » du foot féminin, qu’ils militent pour l’« élargissement de la visibilité des sexualités alternatives » et se mobilisent contre la « précarité menstruelle », en attendant sans doute de se convertir à l’androgynat généralisé dans un monde transformé en gynécée régi par Big Mother, l’État thérapeutique prescripteur de conduites. Halte aux « cisgenres », place aux « non-binaires », aux « gender fluid » qui ont su s’extraire des stéréotypes de l’univers « hétérocentré » !

    Telle est la raison pour laquelle notre époque n’aime pas les héros, leur préférant les victimes. Voyez la façon dont, lors des cérémonies de la fin du centenaire de la Première Guerre mondiale, on s’est employé à « démilitariser » l’événement, en célébrant le « retour de la paix » pour ne pas avoir à parler de la victoire. Comme si les poilus voulaient seulement que les combats s’arrêtent sans se soucier de savoir qui finirait par gagner la guerre ! Certes, les classes populaires admirent spontanément l’héroïsme du colonel Beltrame ou celui des deux commandos marine tués au Mali, Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello. L’esprit du temps, lui, appelle plutôt à se reconnaître dans le travesti Bilal Hassani, « représentant de la France » à l’Eurovision et titulaire du « prix LGBTI » de l’année. Ce n’est pas tout à fait la même humanité.

    Vous parlez de dévaluation de l’héroïsme. Mais alors, comment expliquer au cinéma la vogue des « super-héros » ? Une forme de compensation ?

    Sans doute, mais là n’est pas l’essentiel. Il faut bien voir, en fait, que le super-héros n’est pas un héros à l’exponentielle, mais le contraire même du héros. Le héros est une figure tragique. C’est un homme qui a choisi d’avoir une vie glorieuse mais brève, plutôt qu’une vie confortable mais quelconque. Le héros est un homme qui sait qu’un jour ou l’autre, il devra donner sa vie. Rien de tel chez Iron Man, Superman, Spiderman et autres tristes productions de chez DC ou Marvel. Ce ne sont pas des héros parce qu’ils sont invincibles, qu’ils ne ressentent pas la moindre peur, qu’il n’y a rien de tragique en eux. Ce ne sont des surhommes que sous l’angle de la testostérone. Au sens propre, ce sont des « hommes augmentés », tels que se les représentent les tenants du « surhumanisme ». On est à mille lieues d’Achille ou de Siegfried.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 23 juin 2019)

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  • Être Achille ou Ulysse ?...

    Les éditions Bayard viennent de publier Être Achille ou Ulysse ?, le texte d'une conférence de Pierre Judet de la Combe. Helléniste, spécialiste de la tragédie grecque et directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, Pierre Judet de La Combe est également l'auteur de L'avenir des anciens : oser lire les Grecs et les Latins (Albin Michel, 2016) et d'une biographie d'Homère (Folio, 2017).

     

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    " Dans cette petite conférence très vivante et pleine de fantaisie, Pierre Judet de La Combe présente deux personnalités bien différentes. Deux héros, deux destins, deux manières d'être, de vivre. Le premier est en colère, affronte ses ennemis, bouscule les dieux, les hommes et gagne. Sans méfiance aucune, il aime passionnément ses amis, souffre pour eux, et laisse un souvenir lumineux, mais il meurt. L'autre ruse, fuit, invente mille tours, se méfie de tout le monde, s'échappe toujours et parvient à revenir chez lui, mais à quel prix ? Faut-il choisir entre ces deux voies ? Une formidable réflexion sur ce que dit de nous la mythologie. "

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  • Achille, le héros tragique...

    Les éditions Ellipses ont récemment publié un essai historique d'Aurore Noirault consacré à Achille, le guerrier grec, héros de l'Iliade. L'auteur est professeur de Lettres classiques...

     

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    " Achille, ce guerrier grec, né d'une déesse et d'un mortel, plongé dans le Styx par sa mère afin de le rendre invulnérable, est encore connu de nos jours pour sa participation à la guerre de Troie, illustrée dans l'Iliade, l'épopée écrite par Homère au VIIIe siècle avant notre ère. Promis à une destinée fulgurante, bénéficiant de l'aide bienveillante des dieux, il mène derrière son bouclier de sanglants combats contre les Troyens, massacrant ses ennemis sans aucune pitié. Sa violence se déchaine surtout contre Hector, qui a tué Patrocle, son ami le plus cher, son autre lui-même. Pourtant, sous l'armure étincelante du guerrier quasi invincible, se dévoile au fil des pages une personnalité complexe, révélant tout le paradoxe du héros. Celui dont le nom est principalement associé à la cruauté, à la fureur et à la colère est aussi capable d'une grande humanité. Un trait mortel précipitera son destin funeste ; la flèche décochée par Pâris et guidée par Apollon l'atteindra au talon, seul endroit vulnérable de son corps. Cet ouvrage se propose de retracer la légende auréolée de gloire du divin Achille, en partant des textes antiques jusqu'aux représentations modernes. Modèle en sculpture et en peinture, héros tragique par excellence, il est également source d'inspiration musicale : sa force hors norme conduit un groupe comme Led Zeppelin à en faire une véritable star du rock. Le personnage d'Achille signe aussi le retour de l'Antiquité sur grand écran, attestant le renouveau du genre du péplum, comme pour répondre à l'aspiration profonde du guerrier d'atteindre à l'immortalité. "

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