Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Métapo infos - Page 1294

  • De l'Europe et de ses capacités militaires...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Paul Baquiast, cueilli sur Europe solidaire et consacré aux capacités de défense de l'Europe, bien maigres et négligées...

     

    Charles-de-gaulle.jpg

     

    Europe. Capacités militaires

    L'article de Jean-Claude Empereur, que nous venons de publier, et qui recueille notre approbation totale « Europe. Puissance et souveraineté » n'évoque pas directement la question de la puissance militaire dont dispose - ou plutôt ne dispose pas l'Europe.
    Le réarmement auquel se livrent dorénavant les autres grandes puissances, Russie, Chine, Inde, Japon...oblige cependant à poser la question. L'Europe restera-t-elle dans les prochaines décennies dépourvue de capacités militaires en proportion de celles du reste du monde.

    Plus récemment, les évènements d'Ukraine obligent à jette un nouveau regard sur le problème. Sans craindre nécessairement un retour à la guerre froide marquée par la menace constante des armées de l'URSS, les pays européens devraient veiller à renforcer les moyens militaires dont ils disposent. Ceci ne voudrait pas nécessairement dire se préparer à un affrontement armé avec la Russie. Même dans le cadre souhaitable d'une convergence stratégique entre l'Europe, la Russie et les autres pays du BRICS, l'on convergerait d'autant mieux que l'on disposerait de ressources comparables. Toute coopération technologique avec les BRICS, qui serait nécessaire à l'Europe, notamment dans la perspective dite duale (civile et militaire), serait à ce prix.

    Les pays européens, dont la plupart sont membres de l'Otan, avaient longtemps compté sur l'Amérique pour assurer leur sécurité. C'était une erreur, car ils y avaient perdu leur autonomie diplomatique. Ils y avaient perdu aussi l'occasion de développer des technologies en propre, qui aujourd'hui contribuerait à leur souveraineté. On voit aujourd'hui l'embarras des gouvernements européens qui s'étaient fait imposé l'acquisition de Lockheed Martin F35 dont les prestations techniques sont de plus en plus contestées, alors que le prix à l'unité ne cesse de croître. Par ailleurs aujourd'hui, dans le cadre d'un recentrage sur le Pacifique, l'Amérique a retiré une grande partie des forces qu'elle avait déployées en Europe.

    Nous ne nous en plaindrions pas, si l'Europe avait dans le même temps fait l'effort de se doter de capacités industrielles et militaires en propre. Ce ne fut pas le cas, comme le montrent sans ambiguïtés les estimations de l'Institut de recherches stratégiques français. Les seuls pays disposant de quelques forces, terrestres, aériennes ou navales, sont la France et la Grande Bretagne. Les autres, supposés mettre des moyens à la disposition de l'Otan – pour ne pas parler d'une défense européenne qui n'a jamais été prise au sérieux par eux, ne pourraient aligner que quelques bataillons. Autrement dit, ils seraient incapables d'assurer plus que quelques heures la défense de leur territoire, face à un adversaire quelque peu déterminé.

    Dans le même temps, toutes les recherches et la production intéressant les nouvelles armes, drones, satellites, technologies de la cyber-guerre, végètent. Il en résulte l'incapacité de se mesurer aux pays non européens, non seulement au plan militaire, mais en ce qui concerne les applications civiles de ces technologies. Non ne mentionnons pas ici l'arme nucléaire française, qui demeure indispensable à titre de prévention, mais dont l'usage signerait la destruction d'une partie du monde.

    Les vœux des populations

    Les hommes politiques européens font valoir que ce désengagement généralisé est conforme aux voeux des populations et des corps électoraux. Comme les menaces de guerre ont cessé depuis la chute du mur de Berlin, lesdites populations préfèreraient les consommations aux investissements à long terme exigés par le maintien de forces de défense compétitives. Mais les travailleurs licenciés par les industriel de la défense en mal de contrats ont-ils les mêmes préférences. De plus, dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, les voeux profonds des populations sont façonnés par les narratifs dont on les nourrit. Il paraît indéniable que dans le domaine militaire et militaro-industriel, ce furent les Etats-Unis qui en premier lieu avaient intérêt à tuer dans l'oeuf toute concurrence européenne. Ainsi préservaient-ils la « full spectrum dominance » de leurs propres capacités et des contrats correspondants. La même chose d'ailleurs s'observe dans le domaine du spatial et des sciences dites émergentes. Les corps électoraux sont dits ne pas s'y intéresser, parce que tous les narratifs concernant ces perspectives sont en dernier ressort confisqués par les médias américains du film et de la télévision.

    Obama est venu en Europe récemment pour convaincre l'Europe de Otan de renforcer sa contribution aux efforts prétendus de défense commune. Mais il cherchait en fait, sous la pression d'un lobby militaro-industriel qui, lui, ne désarme pas, à les convaincre d'acquérir davantage d'armements américains. Si les Européens avaient répondu que pour améliorer leur défense, ils se dotaient de Rafales ou de BPCs Mistral français, Obama n'aurait certainement pas pris cela pour une bonne nouvelle.

    Que devraient faire les Européens s'ils se persuadaient de la nécessité de renforcer leur défense. La crise et les économies qu'elle impose ne devraient pas être évoquées pour justifier un retrait de plus en plus accentué. Mais il faudrait en ce sens que de véritables coopérations entre pays moteurs s'établissent. Dans le cadre actuelle des institutions européennes, rien de tel ne peut être espéré. Il resterait donc à des pays comme la France, l'Italie ou l'Espagne d'entraîner l'Allemagne et les pays nordiques dans un effort commun. Il serait tentant d'évoquer la menace d'une Russie en réarmement rapide. Mais ce serait à notre sens très dangereux, car dressant l'une contre l'autre les deux moitiés d'une Eurasie commune. Ceci bien évidemment serait incompatible avec le maintien d'une présence quelque peu effective au sein de l'Otan. 

    Mieux vaudrait, nous y revenons, évoquer les nécessités d'une résistance commune aux grandes crises en préparation. D'une part, les dépenses budgétaires consacrées à la défense et aux industries duales militaires et civiles ne devraient pas être gelées, sous prétexte d'économies. Elles devraient au contraire être augmentées, conjointement avec celles intéressant le développement de différents secteurs stratégiques comme le spatial, la lutte contre le changement climatique et autres menaces. Les crédits ne manqueraient pas, si la Banque centrale européenne était autorisée à fournir des liquidités au secteur productif. Par ailleurs, les retombées humaines, en termes d'emploi, immédiatement, et pour l'acquisition de compétences hautement technologiques, à terme, seraient très vite sensibles aux yeux des populations. Les risques d'une inflation forte seraient inexistants.

    Vain espoir, dira-t-on, quand l'on constate l'insuffisance des décideurs européens en terme de compétences stratégiques et d'esprit d'entreprise. Si les besoins futurs de la défense européenne étaient gérés comme aujourd'hui en France l'affaire Alstom, il faudrait se résigner dès maintenant aux futures invasions. Après tout, les esclaves peuvent toujours espérer trouver un emploi en cirant les chaussures des vainqueurs.

     

    Jean Paul Baquiast (Europe solidaire, 3 mai 2014)
     
    Lien permanent Catégories : Géopolitique, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Les snipers de la semaine... (84)

    NKVD.png

     

    Au sommaire cette semaine :

    - sur Boulevard Voltaire, Nicolas Gauthier allume François Hollande pour sa prestation ridicule, et surtout indigne d'un président de la République, sur BFM avec Jean-Jacques Bourdin...

    François Hollande : président ou assistante sociale ?

    Hollande Bourdin.jpg

    - sur Marianne, Jack Dion flingue le manichéisme des médias occidentaux dans l'affaire ukrainienne...

    Pourquoi le massacre d’Odessa a-t-il si peu d’écho dans les médias ?

    Odessa.jpg

    Lien permanent Catégories : Snipers 0 commentaire Pin it!
  • Feu sur la désinformation !... (4)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • Première Partie – Les aides à la presse.
    • Seconde Partie – Désinformation du Figaro sur le Front National.
    • Troisième Partie – Les interdits de l’antiracisme.
    • Quatrième Partie – La désinformations par occultation.

    Feu sur la désinformation !...

     

    Lien permanent Catégories : Décryptage, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Rue de Babylone...

    Les éditions De Fallois viennent de publier un roman de Claude Durand intitulé Rue de Babylone. Ancien directeur des éditions Fayard, romancier, Claude Durand  a été, et est toujours, l'éditeur de Soljenitsyne, une aventure qu'il a raconté dans Agent de Soljenitsyne (Fayard, 2011).

     

    Rue de Babylone.jpg

    " Rue de Babylone s’apparente au genre « sotie », sorte de farce satirique qu’on jouait au Moyen Âge pour ridiculiser les mœurs du temps (Gide sous-titra ainsi ses Caves du Vatican), ou encore au conte voltairien (comme Zadig), comme à certaines «histoires» de Jorge Luis Borges.

    L’idée en a été soufflée à Claude Durand par Umberto Eco dans son ouvrage sur La Langue parfaite où il évoque le problème posé en 1983 par l’Administration américaine à un collège d’experts : compte tenu du fait que l’on enfouit dans des fosses non sismiques des tonnes de déchets nucléaires dont la radioactivité risque de se manifester sur des dizaines de milliers, voire des centaines de millions d’années, en quel langage aviser du danger mortel qu’ils représentent nos successeurs sur cette planète ?

    Claude Durand a imaginé de faire convoquer par l’UNESCO, sur ce thème, un colloque qui ne pouvait à l’évidence que se tenir rue de Babylone (Babel !), au siège de l’ancien Haut Comité de la langue française donnant sur les jardins de Matignon. Les spécialistes les plus réputés – physiciens atomistes, écologistes, linguistes, sémiologues, éthologues, ecclésiastiques, militaires, mais aussi musicologues, odorologues, mimographes, etc. – sont conviés à prôner à la tribune la solution la plus conforme à leur savoir, cependant que le narrateur, délégué à cette rencontre par le Quai d’Orsay, file une relation assez torride avec la jeune interprète islandaise durant les suspensions de séance, souvent dans la salle obscure du cinéma La Pagode tout proche où la projection de vieux films en V.O. sous-titrés en des dialectes indéchiffrables ne gêne pas outre mesure leurs ébats.

    C’est l’occasion d’évoquer les centaines de tentatives, des plus sérieuses aux plus loufoques, déployées au cours de l’histoire humaine pour fabriquer une langue commune à tous, susceptible d’instaurer entre les peuples la paix universelle, comme si le fait de parler le même idiome n’était pas, au contraire, le plus sûr moyen de ne pas s’entendre, de susciter des disputes, d’en venir aux mains ou aux armes...

    Derrière ce divertissement mi-grave, mi-bouffon, est dressé, en forme de réquisitoire ironique, un inventaire des utopies les plus niaises de notre siècle, du principe de précaution poussé à ses extrêmes au gommage des frontières et à l’abolition de la diversité des langues. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • La Stasi pour tous...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Laurent Cantamessi, cueilli sur Idiocratie et consacré à la surveillance totale qui se met en place et à laquelle nous collaborons tous. Cet article a été publié initialement dans la revue Causeur.

     

    Stasi.jpg

    La Stasi pour tous

    Si on la compare à d’autres polices politiques, et en particulier à celle du grand-frère russe, la Staatssicherheit (ou Stasi), police d’Etat est-allemande créée en février 1950, s’est montrée très modérément meurtrière. Même si la sinistre organisation s’est rendue coupable d’arrestations arbitraires, voire d’enlèvements pratiqués à l’ouest, de tortures et, de façon beaucoup plus exceptionnelle, d’assassinats politiques, la Stasi a adopté à partir de la fin des années cinquante une approche à la fois originale et très ambitieuse de la sécurité d’Etat, passant de la répression à la « prévention ». En accord avec l’ambition des dirigeants est-allemands de faire en sorte que le parti, le SED, englobe toute la société allemande, priorité est donnée, à « l’éducation des citoyens »,  et il n’est rien de dire que la Stasi a pris ce programme très à cœur. 

    Il est ainsi rapidement apparu plus utile à Erich Mielke, éternel chef de la Stasi de 1957 à 1989, de laisser en place les groupes d’opposition et de les infiltrer ou d’en isoler graduellement les membres en utilisant toutes sortes de stratagèmes : lettre de dénonciation, tracasseries administratives, gel de la promotion professionnelle, message anonyme envoyé à l’épouse ou l’époux pour dénoncer une infidélité imaginaire, ou encore aux amis pour dénoncer … un informateur de la Stasi ! Dans certains cas, les méthodes d’intimidation employées par la police politique témoignaient d’un degré d’inventivité extrême. Ainsi, les agents de la Stasi n’hésitaient pas à s’introduire chez les citoyens placés sous surveillance pour y dérober tous les rouleaux de papier hygiénique, déplacer les objets ou le mobilier de la maison ou tout simplement laisser le courrier ouvert bien en évidence dans la boîte aux lettres. 

    L’essentiel étant, plus encore que de surveiller, de faire savoir aux « suspects » qu’ils étaient surveillés ou susceptibles de l’être. Afin d’exercer un contrôle plus efficace sur la population, les services d’Erich Mielke s’appuyaient également sur presque 200000 Inofizielle Mitarbeiter, les « informateurs non-officiels », recrutés de manière très discrète parmi les habitants de toutes origines auxquels on proposait de rendre « un service », qui allait d’un simple dépôt de courrier dans une boîte aux lettres jusqu’à la rédaction de rapports circonstanciés et quotidiens sur les proches, les amis, voire l’époux ou l’épouse. Chacun était « libre » d’accepter ou de refuser les propositions de la Stasi. Il s’agissait simplement de tester la résistance à l’incitation, le dévouement à la cause du parti ou, au contraire, la déloyauté, invariablement consignés dans un rapport qui allait grossir les archives dont on a retrouvé plus de 180 kilomètres après la réunification allemande, en dépit des efforts désespérés pour en détruire le plus possible après l’annonce de la chute du mur. La Stasi employait 91000 personnes au plus fort de son activité et possédait au moins 5 millions de dossiers (sur un total de 17 millions d’habitants). Elle s’est employée, pendant quarante ans, à rendre les Allemands de l’est complètement paranoïaques. Pourtant, un quart de siècle après la chute du mur et de la DDR, les efforts de la sinistre agence de renseignement pour contrôler l’Allemagne de l’est apparaissent dérisoires en regard des moyens de contrôle dont disposent nos sociétés parfaitement démocratiques. 

    Le développement impressionnant de la vidéosurveillance en est un aspect. Le territoire français compte aujourd’hui 935000 caméras de surveillance ; chiffre qui paraît presque ridicule en regard de la couverture du Royaume-Uni : 65 000 à 500 000 caméras rien qu’à Londres et plus de 4 millions sur tout le territoire. Ce vaste réseau de surveillance promettait certainement d’être plus efficace que les fausses moustaches et les écoutes de la défunte Stasi rendues célèbres par le film La vie des autres.  Pourtant les critiques fusent depuis vingt ans, mettant sérieusement en cause  la stratégie de la  vidéosurveillance qui a un coût certain pour les finances publiques, en premier lieu parce qu’il ne suffit pas d’installer des caméras partout, encore faut-il payer des gens pour les regarder. Pourquoi d’ailleurs investir autant de moyens humains et financiers dans la surveillance quand on peut tout simplement laisser les individus faire ce travail eux-mêmes ? 

    Dans Surveiller et punir, Michel Foucault reprenait un célèbre motif, celui du panoptique de Jérémy Bentham, sorte de prison modèle dans laquelle un gardien, logé dans une tour centrale, avait la possibilité d’observer tous les prisonniers, enfermés dans des cellules individuelles autour de la tour, sans que ceux-ci puissent savoir s'ils étaient observés et sans qu’ils puissent s’observer les uns les autres. Ce dispositif devait, nous dit-on, créer un « sentiment d'omniscience invisible » chez les détenus, identique à celui que cherchait à créer les agents de la Stasi chez les malheureux dont ils subtilisaient de façon perverse les rouleaux de papier toilette. 

    Foucault avait pressenti quels types d’applications pouvait trouver le modèle du panoptique dans nos sociétés modernes, à l’ère de l’ « open space ». Le concept d’aménagement de « bureaux paysagers », conçu dans les années 1950 en Allemagne par les frères Eberhard et Wolfgang Schnelle, au moment où la Stasi été créée de l’autre côté du mur, a en effet influencé les pratiques, les manières d’être et les comportements de manière d’autant plus radicale que ce nouveau rapport au monde a été amplifiée par la révolution relationnelle et communicationnelle engendrée par l’avènement du Web 2.0. L’ère de « l’open space » est devenue l’ère de la transparence, dans laquelle la multiplication des revendications en termes de droits – et de désirs – individuels s’est mêlée à l’obsession de la visibilité. A la différence du panoptique de Bentham, les surveillés sont aussi les surveillants et s’observent les uns les autres avec autant d’assiduité qu’ils se donnent en spectacle. Sans sombrer dans le complexe de Big Brother, on admettra que certains chiffres donnent le tournis. Facebook compte aujourd’hui 1,3 milliards d’utilisateurs, Twitter, 242 millions, tandis que Linkedin, Tumblr, Pinterest, Google+ ou Instagram en rassemblent presque 800 millions. 

    Même si tout le monde ne se sent pas obligé de généreusement disperser données personnelles et photos de vacances sur son compte personnel, l’inflation de ce nouveau mode de socialisation numérique est en train de modifier graduellement le rapport que nous entretenons à notre propre intimité et la manière dont nous concevons les relations humaines, transformées en une véritable économie relationnelle par les réseaux sociaux. Sans compter les fiches de renseignement toujours réactualisées que nous remplissons dès la création d’un compte, le développement de ce village numérique, que Marshall Mc Luhan n’aurait pas envisagé dans ses rêves les plus fous, nous amène à quantifier très précisément la valeur des amitiés nouées sur internet à coup de « like », « tweet » et autres signalétiques qui permettent de gagner en popularité, monnaie d’échange plus précieuse que toute autre à l’ère 2.0. Ainsi, derrière le décor idyllique dépeint par les généreux discours sur le partage global se profile un futur moins séduisant : celui d’une société dans laquelle des relations codifiées à l’extrême par l’omniprésence des réseaux sociaux se mesureront seulement à l’aune de la maximisation du plaisir et du caractère strictement utilitaire des rapports sociaux, tout cela au nom de l’amélioration constante de la communication entre les hommes. Nous n’en sommes pas encore là, c’est certain, mais les ex-agents de la Stasi qui sont encore en vie de nos jours doivent se dire qu’ils ont loupé quelque chose. Peut-être le rapportent-ils très consciencieusement sur le statut de leur compte Facebook.

    Laurent Cantamessi (Idiocratie, 6 mai 2014)

     

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Le nouvel art de la guerre ?...

    Les éditions Lux viennent de publier Dirty wars - Le nouvel art de la guerre, une enquête de Jeremy Scahill. Correspondant de guerre magazine The Nation, Jeremy Scahill est l’auteur de Blackwater : l’ascension de l’armée privée la plus puissante au monde. Après avoir participé à révéler le scandale Prism, il contribue à diffuser les informations révélées par Edwar Snowden.

     

    Dirty wars.jpg

     

    " Une armée secrète
      Une mission sans frontières
      Une guerre sans fin

    Dans cette captivante enquête qui prend la forme d’un thriller, Jeremy Scahill braque le projecteur sur les manœuvres clandestines du Joint Special Operations Command (JSOC), ce corps d’armée placé directement sous les ordres de la Maison-Blanche, muni d’un permis de tuer en toute impunité et pour qui le monde n’est un champ de bataille. De l’Afghanistan au Yémen, en passant par le Pakistan, la Somalie et les États-Unis, le journaliste donne la parole aux victimes de cette sale guerre, les familles anéanties, femmes et hommes qui doivent choisir entre la douleur résignée et le djihad contre l’Amérique sanguinaire.

    La lecture de ce chef-d’œuvre d’investigation fait l’effet d’un électrochoc. Scahill nous mène loin des fronts officiels, là où vont trop peu de journalistes et où l’État prend goût à d’inavouables pratiques. "

     

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!