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Métapo infos - Page 1017

  • L'autre tiers-mondisme...

    Les éditions Akribéia viennent de publier un essai de Philippe Baillet intitulé L'autre tiers-mondisme - Des origines à l'islamisme radical. Traducteur d'italien, spécialiste d'Evola et collaborateur de nombreuses revues, Philippe Baillet est déjà l'auteur de Pour la contre-révolution blanche - Portraits fidèles et lectures sans entraves,(Akribéia, 2010) et de Le parti de la vie - Clercs et guerriers d'Europe et d'Asie (Akribéia, 2015).

     

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    " Le fait de parler d’un « autre tiers-mondisme », différent du tiers-mondisme progressiste, peut dérouter mais se justifie. En effet, s’appuyant sur une documentation très variée – du modeste bulletin militant à l’ouvrage classique – et puisant à des sources francophones, allemandes, italiennes, britanniques et nord-américaines, cet ouvrage met au jour un important corpus de textes, qui va des lendemains de la Grande Guerre à nos jours.
    À travers eux, l’ « autre tiers-mondisme », en cela bien antérieur à l’apparition de la formule « tiers-monde » en 1952, se dévoile comme inséparable d’une tentative de Troisième Voie européenne. Celle-ci s’affirme d’abord avec le préfascisme de D’Annunzio, se poursuit avec les nationaux-révolutionnaires allemands ou encore avec la gauche nationale-socialiste (des frères Strasser à Johann von Leers). Mais la « solidarité anti-impérialiste » ne passera jamais, aux yeux de Hitler et de Rosenberg, avant la « défense de la race ». Après 1945, l’ « autre tiers-mondisme » refait surface chez Maurice Bardèche admirateur de Nasser ou chez François Genoud soutien actif du FLN. Il trouve son théoricien proprement politique avec Jean Thiriart, auprès duquel se forme Claudio Mutti, ensuite favorable à la révolution islamique d’Iran et converti à l’islam.
    Ainsi se précisent les contours d’un « parti islamophile » présent en Europe de l’Ouest sous une forme « docte » et culturelle, qui doit beaucoup à l’influence de l’œuvre de René Guénon, et sous une forme « simple » et politique, dont les écrits d’Alain Soral sont la dernière expression en date.
    À l’heure où l’islamisme radical incarne de plus en plus la forme agressive du flot montant des peuples de couleur contre la race blanche, cette somme, caractérisée par le sens de la profondeur historique, remet dans leurs vraies perspectives de nombreuses questions d’une brûlante actualité. "

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  • Terrorisme, déradicalisation et culture de l’excuse...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur le site du Nouvel Economiste et consacré à la culture de l'excuse, qui amène ses tenants à expliquer le phénomène djihadiste par la pauvreté, le racisme et l'appartheid...

     

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    Terrorisme, déradicalisation et culture de l’excuse

    Dans l'antiterrorisme, notre gouvernement a pratiquement cessé de penser. Face à la déferlante terroriste moyen-orientale, il titube entre sociologisme au rancart et idéologie caduque. Invinciblement, il retourne à l'inepte couple “politique de la ville” plus “culture de l'excuse”, alpha et oméga de ce qu'il peut encore imaginer.

    Hier encore (Libération, 13 mai 2016), un Diafoirus-sociologue nie toute “exception marseillaise” : “Tous ces problèmes socio-économiques sont un élément majeur. Le niveau d'exclusion sociale par l'échec scolaire puis par le chômage est faramineux. Quand des collèges affichent 60 % d'échec au brevet et que le même quartier enregistre 60 % de chômage, la violence des chiffres est là”. Le catéchisme y passe en entier : fragilités familiales… échec scolaire… quartier dégradé… nulle perspective d'emploi… ville pauvre…

    Analogue radotage officiel : en mars 2015, à la conférence sur la prévention de l'extrémisme violent de Genève, le secrétaire général du comité interministériel de prévention de la “délinquance” décrit les terroristes comme des “jeunes en situation d'échec social, de fragilité psychologique, de marginalisation”. C'était d'ailleurs déjà la “ligne du parti” au comité interministériel Égalité et citoyenneté de mars 2015, trois semaines après Charlie Hebdo et l'Hyper-cacher : le terrorisme djihadi est d'origine sociale et disparaîtra avec “l'apartheid territorial, social, ethnique” qui accable nos banlieues.

    Captifs de poncifs idéologiques désormais dédaignés, nos officiels ignorent, aux deux sens du terme, toute analyse ou étude contradictoire : ils ne savent pas qu'elles existent, ou les négligent. Cependant, il en existe d'impeccablement scientifiques. Voyons la plus notoire d'entre elles.

    Après les attentats du 11 septembre 2001, la Maison-Blanche veut savoir : la misère sociale génère-t-elle la terreur ? Cette explication (celle des Diafoirus-sociologues) permettrait-elle de prévenir ou résorber le terrorisme ?

    Cette recherche est confiée à l'un des grands économistes mondiaux, le professeur Alan B. Krueger, docteur en économie de Harvard, titulaire de la chaire d'économie de l'université de Princeton et membre du fort officiel National Bureau of Economic Research.

    Elle étudie des groupes terroristes palestiniens ou libanais, des réseaux terroristes juifs des territoires occupés, des groupes terroristes allemands, italiens, irlandais, japonais, turcs, etc. De multiples tableaux, dix pages de références et de sources (voir en fin d'article).

    Conclusion : “Les données analysées exposent peu de liens directs entre pauvreté, éducation et activisme terroriste” – dans les pays étudiés, les deux tiers des terroristes identifiés sont d'origine bourgeoise ! “On ne trouve nul lien entre pauvreté et terrorisme et pas d'indice contradictoire fort… Nulle origine sociale spécifique, nul niveau d'enseignement donné ne semble prédisposer au terrorisme.”

    Autre lubie officielle : le racisme subi par Merah, Coulibaly & co. les pousserait au terrorisme. Là encore, dans le pays où les homicides de jeunes Noirs sont les plus fréquents et médiatisés, qu'en est-il vraiment ?

    Aux États-Unis, les hommes noirs forment 6 % de la population, et (chaque année) 40 % des victimes d'homicides.

    - En 2015 (dernière disponible), 36 Noirs désarmés sont (inexcusablement) abattus par la police.

    - Mais en 2014, sur 2 451 hommes noirs assassinés, 90 % (2 205) l'ont été par un autre Noir, d'usage lors de guerres de gangs.

    Même si tous les 36 Noirs désarmés sont victimes du racisme (en oubliant les cas de panique, maladresses, etc.), cela fait 1,5 % des assassinés. À voir cet ensemble, où est le racisme là-dedans ?

    Peut-on demander à notre gouvernement, 150 morts plus tard, de bien vouloir fonder sa stratégie antiterroriste sur des analyses réalistes et non sur de risibles poncifs ? Cela contribuerait à sa crédibilité.

    Xavier Raufer (Le nouvel Economiste, 20 mai 2016)

     

    Sources :

    • National Bureau of Economic Research, Cambridge, Mass. July 2002 - NBER Working Paper Series - Working Paper 9074.
    • Journal of Economic Perspectives, Fall 2003, Vol. 17, N°4 - "Education, poverty and terrorism: is there a causal connection ?"

     

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  • Vers un renouveau de la Russie ?...

    Les éditions des Syrtes viennent de publier un essai d'Alexandre Latsa intitulé Un printemps russe - Vers un renouveau de la Russie ?. Chef d'entreprise, installé en Russie de puis près de dix ans, Alexandre Latsa commente l'actualité de la Russie sur son blog Dissonance ainsi que sur divers autres médias...

     

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    " Le traitement systématiquement négatif de la Russie dans les médias français et occidentaux est indiscutable : corruption, guerres dans le Caucase, atteinte aux droits de l’homme, opposition politique interdite, attentats à Moscou, discothèques qui brûlent, démographie qui s’effondre, minorités sexuelles menacées… Même lorsque la Russie mène seule une guerre juste en Syrie contre ce danger pour la France qu’est l’Émirat islamique, comme les derniers attentats nous l’ont démontré, les médias s’en prennent au Kremlin qui serait une menace pour la paix et la sécurité.

    Ce traitement médiatique n’est pas le fruit du hasard. Il est en réalité l’une des facettes de la guerre totale menée contre la Russie renaissante. Une guerre qui monte en intensité au même rythme que le réveil russe bouscule l’agenda voulu par des élites occidentales souhaitant imposer à la Russie, comme à l’Afrique ou l’Amérique du Sud, une occidentalisation forcée sous domination morale, politique, économique et spirituelle américaine. Une guerre qui traduit l’emprise quasi totale sur le monde médiatique, politique et intellectuel français d’une nouvelle idéologie, l’atlantisme, cette variante européenne du néoconservatisme américain.

    Pour Alexandre Latsa, la France doit briser cette dynamique qui l’engage sur une trajectoire extrêmement risquée pouvant mettre en péril sa sécurité et même son existence. La France doit ressurgir par une nouvelle trajectoire stratégique et historique qui lui permette d’initier son retour dans l’histoire. Elle pourrait pour cela prendre modèle sur la Russie dont chacun pensait, au cœur de cet hiver 1999, qu’elle était au bord de la disparition, alors que le pays allait, au contraire, connaître une incroyable renaissance, que l’on peut qualifier de printemps russe. "

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (13)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Michel Pastoureau historien de l'héraldique, des couleurs et du bestiaire montre ici comment l'Église a récupéré et détourné un grand nombre de légendes originellement païennes pour les mettre au service de sa foi. Ici, l'image du dragon dans une émission de 1998. D'autres séquences consacrées aux animaux emblématiques de l'ancien imaginaire européen peuvent être écoutées à partir du site indiqué (seconde référence) comme celle consacrée à l'ours, animal révéré en Europe par la tradition orale et symbole guerrier que les chrétiens ont choisi de ridiculiser et de diaboliser  lui préférant le lion de Juda comme "roi des animaux".
     
     
     
    • L'historien Nicolas Lebourg (spécialiste de "l'extrême droite") à propos de l'invitation de Black M à Verdun : "nos dirigeants ne comprennent rien au passé ni au présent". 
     
    http://www.slate.fr/story/118129/black-m-commemoration-verdun
     
    • Pour Elisabeth Lévy, directrice de la rédaction de Causeur, l'affaire Black M révèle ce paradoxe que ses défenseurs antiracistes sont obsédés par le racialisme. En effet si parmi les détracteurs du rappeur tous se référaient aux paroles de ses chansons, aucun ne s'en est pris à sa couleur de peau, en revanche tous ceux qui ont justifié sa présence à Verdun n'ont voulu voir exclusivement en lui qu'un Noir, donc une victime. "Etre traité de facho, ça fait maintenant rigoler tout le monde" conclue-t-elle.
     
     
    Pascal Bruckner pour qui la gauche qui a perdu le magistère de la pensée et n'a d'autres ressources que de qualifier les déviants de "réactionnaires" plaide pour une "réac pride". Plus sérieusement il discrédite l'antifascisme en vigueur en montrant qu'il s'agit d'une stratégie du Komintern afin de délégitimer ses adversaires au nom d'un autre totalitarisme. Revenant sur l'affaire Black M, il déclare justement que "l'industrie du divertissement n'a pas à se réapproprier l'intégralité de notre histoire" et célèbre le symbolique dont Poutine et Assad ne méconnaissent pas l'importance comme ils l'ont montré à Palmyre en y organisant un "magnifique concert" après la libération de la ville. "Convertir le tragique en festif est le péché originel de la gauche depuis Mitterrand" ajoute-t-il. Opérant une fâcheuse confusion entre "radicalité" et "extrémisme" il semble craindre la jonction des casseurs chauffés à blanc et des djihadistes rétrogrades laissant peser sur notre pays le cauchemar de nouveaux attentats qui seraient le fait de cette collaboration. Malheureusement celui qui signait le 14 mai 2003 un tribune libre dans Le Monde intitulé "La faute" n'a pas changé. La faute était celle de la France de Chirac qui avait refusé de s'enrôler dans la croisade irakienne pour, nous faisons-on accroire, abattre un pays qui développait un redoutable programme d'armes de destruction massive. C'était le temps où Bruckner chantait les louanges de George Bush et de Tony Blair. Il s'affiche aujourd'hui en pourfendeur du terrorisme qui n'est que la résultante des expéditions guerrières de l'Occident. Inconséquence ? Bruckner en libéral conséquent fait l'éloge de Macron, coqueluche des médias de connivence, et le compare à Guizot puisqu'il entend réconcilier, comme Bruckner lui-même, les Français avec l'argent. L'argent auquel Bruckner vient de consacrer un essai  dans lequel il loue ses vertus, "une récompense autant qu'une grâce", condamne la décroissance de Serge Latouche "éloge de la dèche" et prend la défense du tourisme sexuel et de la marchandisation des individus. Bref de bonnes et de très mauvaises choses, comme toujours chez ceux qui se revendiquent du conservatisme libéral sans s'apercevoir qu'ils manient là le plus préoccupant des oxymores.
     
     
    • Sur le site Idiocratie un faire-part de décès sur le mouvement des "nuit-au-boutisme". On ne s'en plaindra pas tant cette énième métamorphose du gauchisme institutionnel est demeurée enkystée dans les paradigmes pavloviens et séniles des années soixante-dix. RIP...
     
     
    • Dans son émission hebdomadaire I-Média (sur Tv-LibertésJean-Yves Le Gallou aborde successivement la victoire politique et culturelle de la réinfosphère que constitue l'affaire Black M;  la déprogrammation de Ce soir ou jamais de Frédéric Taddei, seul espace de relatif pluralisme à France-télévision, que les prescripteurs remplaceront par Yann Barthés entérinant ainsi la manipulation et l'intoxication en lieu et place de la réflexion. La banalisation de la censure sur les réseaux sociaux grâce à un algorithme qui occulterait les contenus "conservateurs" sur FaceBook. Enfin la dernière rubrique consacrée au bobard concerne l'odieux fantasme de l'infiltration de terroristes parmi les "réfugiés".
     
     
    • Sur la quasi suppression de l'émission de Frédéric Taddeï, l'avis ci-dessous de l'OJIM.
     
     
    Ingrid Riocreux est agrégée de lettres et docteur de l'université Paris-Sorbonne. Elle est interrogée ici par Claude Chollet, directeur de l'Observatoire des journaliste et de l'information médiatique (OJIM) à propos de son livre La langue des médias (éditions de L'artilleur) où citant de nombreux exemples, elle décrypte le discours dominant des journalistes qui se montrent prescripteurs des préjugés des "élites", fabriquant ainsi le consentement du peuple en le rééduquant. Entretien pétillant d'intelligence critique.
     
     
    • Dans leur émission du dimanche 22 mai 2016 Alain Finkielkraut et Elisabeth Lévy reviennent excellemment sur l'affaire Black M. "Il faut être tombé dans une paresse définitive pour oser encore employer l'adjectif nauséabond... Et en matière d'antiracisme la routine tient lieu de vigilance et le réflexe a remplacé la réflexion" déclare Finkielkraut à propos d'Audrey Azoulay, ministre de la culture. Sur les violences anti-policières il proclame " au bout du bout de la longue déchéance de l'antifascisme il y a l'esprit et la pratique du pogrome". Il cite également Michéa en bonne part et Trotski en mauvaise.
     
     
    • La désinformation made in USA par les spin doctors. François-Bernard Huygue se livre à une très bonne mise au point adossée à son expérience de spécialiste de médiologie. Texte datant du 23/06/2011 qui n'a rien perdu de son actualité.
     
     
    • Pour Jean Paul Basquiast animateur du site Europe Solidaire le Tafta n'est pas mort car il survivra au prix de quelques arrangements cosmétiques sous la forme du Ceta, accord de libre-échange avec le Canada.
     
     
    • En conclusion du colloque tenu par la Fondation pour une Europe des Nations et des Libertés (FENL) le 16 mai, Hervé Juvin dans sa brillante intervention conclusive explique comment l'Union Européenne en est venue de l'ouverture à l'interdépendance puis de celle-ci à la dépendance pour aboutir in fine à la soumission à la finance anglo-saxonne. Il rappelle les mots du général Wesley Clark, grand ordonnateur du bombardement des Serbes en 1999, qui disait explicitement : "ma mission est de détruire l'unité des nations européennes". Il s'en prend vigoureusement au TAFTA, "enterrement de première classe pour nos démocraties", plaide pour le "nationalisme libéral" politique libérale à l'intérieur mais adossée à un protectionnisme rigoureux, prend comme exemple la politique de de Gaulle et de Poutine. Selon lui, il faut travailler au monde de l'après dollar afin de s'échapper de la soumission aux seuls intérêts nationaux américains et retrouver par le politique la voie de l'indépendance et du non-alignement. Enfin, il instruit le procès des droits de l'homme, c'est à dire de la mystique individualiste, et propose de réintroduire dans nos codes le droit des collectivités humaines à défendre leur identité. 
     
     
    • On peut retrouver Hervé Juvin chaque soir sur Tv-Libertés. Ici ses émissions de la semaine du 9 au 15, puis du 16 au 20 mai.
     
     
     
    • "Les gens ne savent pas dans quelle structure institutionnelle ils vivent" et Frédéric Rouvillois, professeur de droit constitutionnel, en répondant aux questions de Gilbert Collard se montre incapable de définir la République, tout simplement parce qu'elle obéit à des caractéristiques plurivoques. La logorrhée autours du signifiant "République" ne suffit pas à lui conférer un signifié défini et stable. Intéressante discussion sur un concept piégé auquel personne ne s'accorde à donner la même valeur.
     
     
    Jean-Yves Le Gallou s'adresse aux Européens afin qu'ils sortent d'une culpabilité qui les ronge de l'intérieur (vidéo, première référence). Texte de cette brève allocution (seconde référence).
     
     
     
    • Selon Alain de Benoist le Front national n'est de toute évidence pas prêt à l'exercice du pouvoir. Il ajoute qu'en cas de second tour, si Marine Le Pen est opposée à un candidat de gauche elle tirera avantage d'apparaître comme la seule force d'opposition par rapport à ce dernier. Si elle est opposée à un candidat de droite il lui faudra tenir en priorité un langage susceptible de lui rallier des électeurs de gauche. Enfin, la guerre civile que beaucoup se plaisent à annoncer est un fantasme à ses yeux.
     
     
    Alain de Benoist signe sur Boulevard Voltaire deux interventions. La première porte sur le thème de l'idéologie, la seconde est une intervention vidéo sur les raisons pour lesquelles il se rend aux rendez-vous de  Béziers organisés par Robert Ménard.
    http://www.bvoltaire.fr/alaindebenoist/quoi-quen-disent-les-liberaux-lideologie-est-inherente-a-la-nature-humaine,257122
     
     
    • Victime d'une hystérique campagne de presse européenne à l'annonce de sa nomination comme ministre de la culture du nouveau gouvernement croate, l'intellectuel musulman Zlatko Hasanbegovic répond dans un entretien au Monde. Il y affiche crânement son intérêts pour les travaux d'Alain de Benoist "l'un des plus grands intellectuels français" à propos duquel les malheureux lecteurs du Monde doivent tout ignorer s'ils sont exclusivement accrochés à la lecture de ce qui fut le quotidien de référence.
     
     
    • Plutôt que de se plaindre des ravages bien réels de la novlangue ne vaut-il pas mieux s'en gausser ? C'est le  parti pris par Eloïse Lenesley à propos du "sans-abrisme" d'Emmanuel Cosse, récente trouvaille néologique des simili-écolo.
     
     
    • Pour Laetitia Strauch-Bonard qui vient de publier Vous avez dit conservateur (Cerf) la "pédagogie" que l'on nous sert sans cesse ne serait elle qu'une nouvelle forme de l'autorité. Ou le symbole d'une impuissance bavarde ?
     
     
    Chantal Delsol, membre de l'académie des science morales et politiques et élève de Julien Freund, est une philosophe catholique qui se veut partisane des Lumières de Kant et non de celles de Robespierre. Elle  se définit comme conservatrice et libérale dans la lignée des lumières écossaises et américaine. Elle publie La haine du monde aux Éditions du Cerf, livre dans lequel elle propose de substituer au clivage traditionnel gauche/droite un nouveau clivage, plus récent selon elle, entre les "démiurges" qui entendent arracher l'homme à ses particularismes, à ses attaches familiales, religieuses et nationales, et les "jardiniers" qui veulent maintenir les enracinements. Le but du jardinier n'est pas de créer un monde nouveau, écrit-elle, mais de parfaire le monde tel qu'il est. Elle est interrogée ici par Martial Bild pour Tv-Libertés, à qui elle confie son intérêt pour Éléments, revue très intelligente dit-elle.
     
     
    Bernard Mazin donne sur Polémia les réflexions que lui inspirent les livres de Paul-françois Paoli Quand la gauche agonise et de Chantal Delsol La haine du monde.
     
     
    • Pour le professeur Gilles-Éric Séralini les OGM sont des éponges à herbicides. Professeur en biologie moléculaire à l'université de Caen, il avait fait l'objet d'une attaque en règle de tous les lobbies qui vivent du transgénique. Son étude intitulée "toxicité à long terme d'un herbicide Roundup et d'un maïs tolérant au Roundup génétiquement modifié" a reçu un écho planétaire et grâce à lui le Centre international contre le cancer a classé en mars 2015 l'herbicide phare de la multinationale Monsanto au rang d'agent probablement cancérogène. Il évoque ici les multiples fraudes "scientifiques" organisées par l'industrie des OGM pour démontrer l'innocuité des produits qu'elle fabrique.
     
     
    • Sur le blog Guerres et conflits une bonne critique de la réédition chez Gallimard du Questionnaire d'Ernst von Salomon.
     
     
    • Évoquant pour Boulevard Voltaire les fractures qui divisent la gauche Xavier Raufer déclare dans une interview  : "Il y a une tendance forte d'islamo-gauchistes, de gens qui forment aujourd'hui clairement le parti de l'étranger, qui sont couchés devant les islamistes ... qui pensent que l'avenir du monde et celui de la France se situent là. Qui fait couler le sang en France depuis 2012 ? Ce n'est pas vraiment l'ultra-droite..." (Vidéo).
     
     
    Caroline Galactéros sur son blog affirme que l'embolie qui s'est emparée de l'Union européenne trouve son origine dans sa fondation même; elle n'est en effet qu'un projet américain qui s'est constitué dans le cadre de la Guerre froide (première référence). Dans un autre texte publié par Le Point elle constate que le président François Hollande a sombré dans une sorte d'auto-hypnose et qu'il est incapable de s'imaginer l'exaspération de toutes les couches de la population française que suscite son impolitique. Prenant à juste titre comme exemple notre action en Syrie, elle montre les mensonges sur lesquels elle s'est bâtie et annonce la fin désastreuse sur laquelle elle ne manquera pas de se conclure (seconde référence).
     
     
     
    • L'homme qui semble chuchoter à l'oreille de Marine Le Pen saisit l'occasion de l'échec du candidat "d'extrême droite" autrichien (comme le serine les médias de grand chemin tout esbaudis à l'annonce de cette divine surprise) pour jouer le spin doctor à vrai dire assez judicieux du Front national. Jacques Sapir pense qu'un programme cohérent et répondant aux aspirations de la majorité de la population peut seul permettre de briser le plafond de verre sous lequel les partis de l'oligarchie entendent maintenir les velléités du mouvement "populiste". Ses conseils politiques et sociaux évoquent, sans en faire pour autant la question centrale, la préservation de "ce qui fait l'identité française"...
     
     
    • Une autre compréhension de ce défi est livrée par le Bulletin de réinformation de Radio Courtoisie livrée par Novopress. Ici, en revanche, l'identité apparait comme le problème essentiel que devront résoudre les mouvements populistes s'ils entendent s'approcher du pouvoir et le conquérir.
     
     
    • Le Comptoir interviewe deux penseurs impertinents, Carl Cederström et André Spicer qui viennent de publier aux éditions de L'Échappée un ouvrage sur Le syndrome du bien-être qui frappe nos sociétés. Pour eux l'objectif du néolibéralisme est d'individualiser les problèmes collectifs, c'est à dire de les dépolitiser.
     
     
    • Dans un article paru en mai-juin 2014 et que le site de la revue Rébellion met en ligne, David L'Epée dessine à grands traits les principaux aspects du nationalisme russe à l'époque soviétique et post-soviétique concentrant essentiellement son analyse sur deux personnage clés, Alexandre Douguine et Edouard Limonov.
     
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  • Les écrits politiques de Heidegger...

    Les éditions de L'Herne viennent de rééditer l'essai de Jean-Michel Palmier intitulé Les écrits politiques de Heidegger et depuis longtemps introuvable. Philosophe et germaniste, spécialiste de la période de Weimar,  Jean-Michel Palmier, décédé en 1998, est notamment l'auteur de Weimar en exil (Payot, 1987) ou de Ernst Jünger, rêveries sur un chasseur de cincidèles (Hachette, 1996).

     

     

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    " L’erreur tragique que commit Heidegger en 1933, en croyant sincèrement que le chef du parti national-socialiste ouvrier allemand, Adolf Hitler, pouvait sauver l’Allemagne de sa misère et de sa détresse, a fait l’objet de nombreuses polémiques aveugles.

    Par un examen rigoureux des documents et des archives nazies, cet ouvrage s’efforce de dissiper les malentendus habituels et d’établir le sens réel de ce “rectorat de 1933”, et la place qu’il occupe dans l’ensemble du “chemin de pensée de Heidegger. Suivant pas à pas la formation de cette pensée, il est montré que seule une interrogation sur le stade ultime de la métaphysique occidentale et son achèvement dans la technique mondiale, rend compréhensible le sens que ce philosophe crut reconnaître au mouvement national-socialiste allemand. L’erreur politique de Heidegger, dont il n’est pas question de nier la gravité, ne nous apparaît en pleine lumière qu’avec l’élucidation des figures qui traversent l’horizon de cet achêvement, celle de Nietzsche, de Rainer Maria Rilke, de Trakl qui, tous tentèrent un même passage hors des déserts et de la nuit métaphysique de l’Occident. "

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  • A propos du politiquement correct...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur son site personnel et consacré au "politiquement correct".

    Spécialiste de l'information et de la communication, François-Bernard Huyghe est l'auteur de nombreux essais et a publié dernièrement La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2016).

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    Politiquement correct

    Personne en France ne se dit politiquement correct par plaisir. De même, il est rare qu'un éditorialiste (et je ne parle pas d'un ministre !) avoue diffuser l'idéologie dominante. Il préférera se parer des prestiges sinon de la révolte, du moins d'une pensée dérangeante, sans doute minoritaire, même s'il est quotidiennement en mesure de l'asséner à des millions de gens. Exception, on a vu assumer d'être bien-pensant "et alors ?", comme L. Joffrin. Il réussissait ainsi à cumuler les apparences du courage (Dieu sait s'il en faut pour se dire anti-raciste, pro vivre-ensemble, pour l'Europe et les droits de l'homme dans un quotidien sur un plateau de télévision) et la jouissance de la dénonciation du complot néo-réac.

    Initialement conçu dès les années 80 comme un refus des termes insultants envers des catégories présumées minoritaires, né d'une forme de compassion (ce qui, soit dit en passant, permet au "correct" de se sentir supérieur à la fois à celui dont il défend la dignité et à celui qu'il dénonce) le PC ( Political Corectness' made in Usa) fut d'abord une tactique d'évitement sémantique du mot blessant, mais va se transformer en programme pénal. Soit la loi tend à réprimer non plus des incitations publiques mais sentiments privés - or comment prohiber la crainte (phobie) et rendre l'amour de l'autre obligatoire ?-. Soit par l'exclusion sociale et morale de l'excluant présumé. Ce processus ne se traduit pas forcément par la perte d'un travail ou d'une tribune médiatique (encore que...) mais surtout par l'impossibilité de s'exprimer sans se justifier et rappeler quelles valeurs l'on n'entend pas remettre en cause. Donc de dire d'où l'on parle ou où l'on tend, plutôt que d'énoncer une thèse qui se révélera ou bien vraie ou bien fausse. Grâce au PC chacun peut redécouvrir les joies du Surmoi, du péché et de l'auto-répression. Mais attention : la critique du politiquement correct, ou des élites sont devenus de forts marqueurs du populisme, comme la critique des médias de masse (après avoir pendant des décennies représenté le comble du radicalisme de gauche).

    Parallèlement, on glisse du politiquement correct comme "index" (liste d'expressions et comportements qui blessent) au politiquement correct comme "logiciel" au sens d'un programme destiné à produire des énoncés conformes, mais aussi à repérer les virus de la pensée (virus dont on craint qu'il ne se répande chez les classes inférieures peu humanistes et susceptibles de se laisser contaminer par des peurs, des nostalgies ou des rigidités). Bénéfice collatéral : même l'ancipenseur celui qui pense comme avant Big Brother) est contraint de pratiquer l'arrêtpensée (autre expression d'Orwell : la faculté intériorisée d'interrompre son raisonnement et a fortiori son expression au moment où il va mener vers des conclusions prohibées).

    Le PC instaure donc une censure, mais en faisant croire que tout est affaire de mentalités (de tolérance) et non d’intérêts et de domination, donc qu’il suffirait de bons sentiments pour passer dans le bon camp. À la lutte des classes ou des idéologies se substitue celle des ouvertures et des cultures. Ou des bons ouverts contre les archaïques crispés sur leur refus du monde qui vient, de ses valeurs et de ses impératifs. Les libéraux contre les coincés, les héroïques contre les bloqués. Un adversaire politique n'est plus quelqu'un qui a des intérêts opposés à ceux de votre camp ou une doctrine aux conséquences négatives. C'est un individu, soit abusé (cet ignare a été se faire désinformer sur les réseaux sociaux complotistes, par exemple), soit qui souffre de problèmes psychiques (il a des fantasmes, il cherche des boucs émissaires à son propre sentiment d'infériorité ou de déclin), mais dans tous les cas, il n'émet pas une pensée discutable. Seulement qualifiable d'inqualifiable.

    Le P.C. est aussi Puritainement Correct ; ce n’est plus la lubricité qui est condamnée mais l’orgueil des dominants, avec les mêmes hypocrisies et des mêmes indignations que l’on maudissait autrefois la fornication. Il y a sans doute de la volupté à se proclamer si respectueux de toutes les différences et en même temps tant menacé de pécher d’un mot. Le Politiquement Correct joue de la culpabilité : la faute consistant à employer des mots discriminants, donc à exclure de son cœur. Et comme de désigner ou de qualifier (ce qui, on l’admettra, reste une des fonctions normales des mots) on passe à classer, voire à évaluer, tout locuteur vit entre faute et rédemption, toujours en situation d’avoir à s’excuser d’avoir pu penser ce qu’il n’ose énoncer. Le crime est dans l'esprit il faut se rééduquer.

    Le pire dans le politiquement correct est qu'il arrive à gâcher même les meilleures causes ou les sentiments les plus évidents. Soit l'affaire Baupin. La réaction la plus spontanée serait de dire qu'il est mal de forcer une femme qui vous repousse ou de l'humilier, que si le Tartuffe écologiste l'a fait, il doit être puni même s'il jouit entre temps de la présomption d'innocence. Décence commune, en somme. Mais voici qu'à la norme de la honte se substitue la dialectique du sentiment impur et de la bonne répression (un exemple) : le crime des tireurs d'élastique et autres frotteurs, serait le sentiment de puissance et d'impunité que leur confère la tradition. Il faudrait donc en faire plus : plus d'avancées, plus de contrôle de la société, moins de zones de non droit.

    Ainsi, le logiciel PC oblige le locuteur à évoquer la libération de la parole et les tabous qui nous oppressent encore, à faire planer le soupçon sur les mâles en général et les structures archaïques en particulier. Et à dissimuler en combat de libération une envie de pénal : plus de lois, plus de dénonciations. Un peu d'auto-critique (il y a eu omerta, nous n'avions pas assez pris conscience), quelques exemples cités (le courage de ces femmes d'oser témoigner) et la culpabilisation de ceux qui laissent faire, de ceux qui ricanent, de ceux qui ne sont pas assez ardents au combat et au lynchage.

    Le constat de la faute individuelle donne une occasion de rappeler qu'il y a encore des droits à affirmer et des prises de conscience à encourager, que le monde se divise en coupables et victimes, mais que l'air du temps, pourvu que l'on renonce à ses blocages et préjugés, balaiera ces miasmes.
    Le politiquement correct politise dans un premier temps (tout est affaire de rapports de force et de dominations établies) mais pour dépolitiser dans un second temps : tout est dans la tête, ouvrez vous à la modernité. C'est là sa pire contradiction.
     
    François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 13 mai 2016)
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