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xavier raufer - Page 11

  • Radouane Lakdim, le quartier Ozanam et la politique de la ville...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur Atlantico et consacré au quartier Ozanam de Carcassonne, dont le terroriste islamiste Radouane Lakdim est un pur produit...

     Criminologue et auteurs de nombreux essais, Xavier Raufer a publié ces dernières années Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014) et a également coordonné l'ouvrage collectif intitulé La première cyber-guerre mondiale ? (Eska, 2015).

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    Opération de police dans le quartier Ozanam après l'attaque terroriste de Trèbes

     

    Le lieutenant-colonel Beltrame égorgé par Radouane Ladkim ET victime de la "Politique de la Ville"

    On entend d'ici les pleureuses, "flocons de neige" et indignés à répétition, trépigner et attiser une de leurs fameuses tornades morales. Qu'ils prennent plutôt le temps de lire et méditer ce qui suit - dans l'intérêt même de leur propre sécurité, argument qui devrait les séduire.

    24 mars matinée : l'hybride racaille-salafiste Radouane Lakdim vient d'assassiner quatre innocents et d'en blesser 15 autres. Des journalistes affluent à la cité Ozanam de Carcassonne, dont Lakdim est un pur produit. Réaction de la milice narco-islamiste locale "Casse-toi, je vais t'éclater"... "Barre-toi d'ici ou je te casse les jambes". Regards haineux ; des journalistes sont molestés, leur matériel, volé. Milice vraiment ? Oui : "Toutes les issues sont contrôlées... Les journalistes fuient... des jeunes les poursuivent à bord d'un véhicule"...

    Une "retraitée" [décodeur : l'ultime Française du coin] : "Une minorité pourrit le quartier... Ils ont pris le pouvoir". Notons que tout ceci provient de la notoirement bienséante France-Info.

    Ozanam, cloaque en sécession, coup de tonnerre dans un ciel bleu ? Non : le 30 juillet 2012, une association d'habitants du lieu écrit au président de la République (les pauvres, c'était Hollande...), au ministre de l'Intérieur, etc. (La Dépêche, 12/08/2012) Ces habitants veulent juste "vivre en paix". Or au quotidien, disent-ils, agressions de citoyens et de policiers... cambriolages... rodéos... vols dans les véhicules... trafics multiples... Le programme de réhabilitation urbaine d'Ozanam et autres coupe-gorge devait apaiser le climat ? A Ozanam en tout cas "le résultat est moins probant" [Décodeur : total échec]. Précision : ces habitants avaient déjà appelé au secours en 2008 - ce qui fait bientôt dix ans.

    Accélérateur avant. Que fait-on aujourd'hui pour nettoyer ces repaires de trafiquants, d'islamistes et d'assassins-terroristes ? (Coulibaly N°1, de l'Hyper-Cacher, venait de la Grande-Borne, célèbre cité hors-contrôle de l'Essonne). Lisons (décembre 2017) le "Contrat de ville de Carcassonne, appel à projets 2018" (il figure sur Internet).

    Bienvenue dans le gentil petit monde de la Politique de la Ville. Pas d'islamistes ! Nuls trafiquants de drogue ! Ni bandes, ni racailles.

    Mais procédons par ordre :

    1 - La Conte-Ozanam est bien un "Quartier prioritaire de la politique de la ville". Le confirme, le décret N°2014-1750 du 30/12/2014.

    2 - L'assassin et terroriste Redouane Lakdim est bien un pur produit d'Ozanam.

    3 - "Contrat de ville" : 16 bonnes fées se sont penchées sur son berceau : Carcassonne-Agglo - L'Etat (CGET) - Ville de Carcassonne - Conseil départemental de l'Aude - Conseil régional d'Occitanie - Ministère de la Justice - Pôle-Emploi - Caisse d'allocations familiales de l'Aude - Direction académique de l'Aude - Agence régionale de la santé - Caisse primaire d'assurance-maladie - Caisse des dépôts et consignations - Chambre des métiers de d'artisanat de l'Aude - Chambre de commerce et d'industrie - Mission locale ouest-audois - 3 bailleurs sociaux.

    Alors qu'ils ignoraient le coupe-gorge et repaire salafiste, voici ce que ces nobles organismes et brillants sujets ont pondu : "lutte contre les discriminations et le racisme...vivre ensemble... travail de mémoire... Construction d'une image positive du quartier (!!)...prises en charge individualisées des jeunes les plus fragiles (bonjour la culture de l'excuse)... Valeurs de la République... Conseils citoyens". 24 "critères de discrimination" aimablement étalés (si un racketteur venait à en oublier un...).

    Bref, l'usuelle ratatouille, boy-scouts attardés, Abbé-Pierre-gaga-terminal et néo-dames patronnesses.

    Résultat : l'aveuglement. Une invisible zone de guérilla où l'on expédie les gendarmes, comme dans la bonne vieille banlieue d'antan. Pourquoi se méfieraient-ils ? "Vivre ensemble... valeurs de la République" ? Face à eux bien plutôt, un fauve. Ainsi périssent quatre innocents ; ainsi souffrent quinze autres malheureux, victimes d'une collective impuissance à regarder en face le réel criminel et terroriste.

    Ne pas régler une fois pour tous le sévère problème des Ozanam & co. ; ne pas y rétablir cet "ordre républicain" promis depuis TRENTE-SEPT ans, c'est l'assurance d'autres attentats, d'autres victimes.

    C'est la certitude d'autres Beltrame. Gloire à lui et honte à ceux qui, par lâcheté ou bienséance, ont laissé pourrir la situation, à Ozanam et ailleurs.

    Xavier Raufer (Atlantico, 26 mars 2018)



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  • Xavier Raufer : « Dans le monde du numérique, tout est falsifiable ! » ...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien avec Xavier Raufer réalisé le 21 mars 2018 pour Boulevard Voltaire, et consacré au piratage des données de cinquante millions d’utilisateurs Facebook par la société Cambridge Analytica au profit de la campagne électorale de Donald Trump. Criminologue et auteurs de nombreux essais, Xavier Raufer a récemment publié Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014) et a également coordonné l'ouvrage collectif intitulé La première cyber-guerre mondiale ? (Eska, 2015).

     

                                   

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  • Vous avez demandé la police ? Ne quittez pas !...

    Le numéro 7 du mensuel L'Incorrect est arrivé en kiosque. On peut y trouver un dossier consacré à la police, avec, notamment un article de Xavier Raufer et un entretien avec l'avocat Thierry de Montbrial, et y lire, également des entretiens avec Brigitte Bardot et Aymeric Chauprade (l'homme qui, après avoir déclaré solennellement en mai 2013 répondre à l'appel de Dominique Venner, a, moins de quatre plus tard, appelé à voter Macron, faisant ainsi preuve d'une souplesse dans ses convictions qui laisse pantois...) , et les rubriques "L'époque", "Monde", "Reportages",  "Les essais" et "Culture"...

    Le sommaire complet est disponible ici.

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  • Entre séduction et manipulations, le soft power américain...

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    La revue Conflits, dirigée par Pascal Gauchon, vient de sortir en kiosque son septième numéro hors-série consacré au soft power américain. A lire !

    Au sommaire

    Éditorial : Méfiez-vous des rêves, par Pascal Gauchon

    Entretien avec Régis Debray : comment nous sommes devenus “gallo-ricains”

    Le pouvoir feutré par Gérard Chaliand

    Le soft power, un concept taillé pour les États-unis par Frédéric Munier

    La puissance du rêve et du marketing

    Pourquoi sont-ils si bons par Pascal Gauchon

    Le rêve américain : la quête du bonheur par Lauric Henneton

    Art. Ce que le monde doit aux États-unis par Jean Baptiste Noé

    Moderne et intemporel : la force du design américain par Jean Baptiste Noé

    Ces objets ont-ils un âme par Julien Damon et Jean Baptiste Noé

    Un soft power en séries par Didier Giorgini

    Le cinéma : le dernier pré carré de l’hyperpuissance par Didier Giorgini

    Séduction et manipulation par François-Bernard Huyghe

    Internet, une colonie sous administration américaine par Olivier de Maison Rouge

    États-unis, ils ont confiance en dieu par Jean Baptiste Noé

    Trouver des relais, par John Mackenzie

    Des élites conformes par François-Bernard Huyghe

    Quand le soft power rafle la mise

    Les très riches effets du soft power par Pascal Gauchon

    Le soft power économique américain par Christian Harbulot

    Fixer les règles du monde…par Frédéric Munier

    Brain drain et attractivité par Julien Damon

    De l’impérialisme au puritanisme par Xavier Raufer

    Les révolution de couleur par François-Bernard Huyghe

    Les Serbes peuvent-ils aimer l’OTAN par Andrej Fajgelj

    Georges Soros. On ne prête qu’aux riches par Mériadec Raffray

    Quand Washington voulait “détruire” De Gaulle par Éric Branca

    Jusqu’où la France est-elle devenue américaine ? par Christophe Réveillard

    Pouvoir doux ou pouvoir faible

    Les nouvelles fragilités du soft power américain par Olivier Zajec

    Le soft power en dehors de sa patrie par Frédéric Munier

    L’antiaméricanisme, revers du soft power ? par Florian Louis

    La fin de l’hypocrisie par Pascal Gauchon

    Le soft power parle américain par François-Bernard Huyghe

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  • Insécurité : pourquoi les statistiques officielles ne sont qu’un reflet déformé de la réalité...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Xavier Raufer à Atlantico et consacré à l'explosion du nombre des violences gratuites en France...

    Criminologue et auteurs de nombreux essais, Xavier Raufer a publié ces dernières années Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014) et a également coordonné l'ouvrage collectif intitulé La première cyber-guerre mondiale ? (Eska, 2015).

     

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    Insécurité : pourquoi les statistiques officielles ne sont qu’un reflet déformé de la réalité

    Selon une enquête du Figaro ce 13 février, 777 agressions  type "violence gratuite" (violences non crapuleuses, n'ayant pas pour but de voler)  seraient commises en France chaque jour, soit  283.631 infractions déclarées (+3.4% sur un an) pour toute l'année 2017. Que faut-il penser de ces chiffres ? 

    Xavier Raufer : D'abord, prudence : le Ministère de l'Intérieur jongle pas mal avec les chiffres brut dont il dispose. Peut-être que, à tout prendre et en termes de communication-tisane ("dormez, brave gens"), la violence gratuite lui a-t-elle semblée moins affolante que les vols avec violence pour les électeurs. Il faudrait y aller voir de plus près. Aussi, on ne dispose pas à présent de la répartition géographique desdites "violences gratuites". Quand on aura cette répartition, on verra sans doute que le gros de ces violences se déchaîne dans, ou à proximité, des zones hors contrôle, quartiers ou cités coupe-gorge (autrement appelées par l'administration "territoires de la politique de la ville" ou "zones urbaines sensibles").

    Dans ces zones, les violences - gratuites ou payantes - peuvent d'autant mieux s'exercer que la police en est, d'ordinaire et le plus souvent, absente, et qu'y règne une toxique loi du silence qui pousse les habitants du cru à se taire et regarder ailleurs. Enfin, sans doute plus de 90% des auteurs de ces violences passent entre les mailles distendues du filet judiciaire, les infractions de ce type n'étant d'usage pas réprimées du tout. Ainsi se vérifie un infaillible adage criminologique : "les malfaiteurs ne s'arrêtent que quand on les arrête". On les laisse en paix ? Ils continuent et même, aggravent leurs exactions.

    Comment expliquer ces chiffres ? Faut-il y voir un reflet des inégalités sociétales ?

    Laissons la "culture de l'excuse" au cimetière des vieilles lunes du sociologisme paléo-1968. regardez la Suède : pas de société plus égalitaire, politiquement correcte et vivant dans l'aisance. L'idée du bien commun, les Suédois la chérissent ! Et le vivre ensemble, plus encore. Cependant, depuis la marée migratoire des années 2012-2013, les viols se multiplient, les commissariats sont attaqués à la bombe et Malmö est devenu un coupe-gorge type Seine Saint-Denis. Bien sûr, vous ne trouverez là-dessus aucune information dans les médias grand public mais des sources impartiales (Agence Reuter, etc.) dépeignent clairement le désastre sécuritaire que subit la Suède. Donc là n'est pas l'origine du mal.

    Comment expliquer le paradoxe d'une violence gratuite en hausse et d'une baisse tendancielle du taux d'homicides sur les 25 dernières années ?

    Les deux phénomènes n'ont rien à voir. Comme vu plus haut, la violence gratuite explose pour divers motifs, tenant tous plus ou moins à une démission de l'Etat. En revanche, si le nombre des homicides baisse fort depuis un quart de siècle, c'est du seul fait des progrès immenses de la médecine d'urgence, et de la décisive rapidité avec laquelle les blessés arrivent désormais sur la table d'opération. Ainsi, les trois quarts dans doute, de ceux qui, voici trente ans seraient mort en route, sont aujourd'hui sauvés.

    Ce qui se traduit dans les médias par la célèbre phrase sur le "pronostic vital engagé".

    Mais prenons comme base de calcul les morts ET les blessés sérieux : les résultats sont bien moins spectaculaires. Ce que bien sûr, le ministère de l'Intérieur se garde bien de révéler, comme il serait honnête de le faire. Ainsi et comme souvent désormais, il triche sans vergogne, face à des journalistes prosternés qui ne font à ses allégations, ni objection ni murmure. Il faut les comprendre : leur rédacteur en chef, lui-même Ubérisé, exige des tuyaux à toute vitesse - sur les sites en ligne des médias, la concurrence se fait à la minute près. Donc interdit d'irriter le détenteur des dites précieuses nouvelles... Le fâche-t-on ? Il ferme un robinet sans aucune source alternative. Naguère, le matamore-factice Cazeneuve disposait ainsi de deux dames-pitbull qui menaçaient ouvertement les journalistes de les priver d'infos, s'ils ne filaient pas doux...

    Xavier Raufer (Atlantico, 15 février 2018)



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  • La France des autruches incapables d’anticipation...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur Atlantico et consacré à la nécessité de l'anticipation, au travers de la question des stupéfiants...

     Criminologue et auteurs de nombreux essais, Xavier Raufer a publié ces dernières années Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014) et a également coordonné l'ouvrage collectif intitulé La première cyber-guerre mondiale ? (Eska, 2015).

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    Cannabis et usage de stupéfiants : la France des autruches incapables d’anticipation

    Dix ans bientôt : le "Livre blanc de défense et sécurité nationale" paraît en juin 2008. Ces livres blancs sont d'usage sobres et lisses, mais avec véhémence, celui de 2008 appelle à l'an-ti-ci-pa-tion, saint-Graal de la défense à venir. "Anticipation... base de notre stratégie... très haute priorité... première ligne de défense... fondement d'une nouvelle doctrine" : hors de là, point de salut.

    Depuis, dans la vraie vie, notre appareil de défense-sécurité a-t-il appris à anticiper ?

    Mohamed Merah et autres fanatiques, tueries de Charlie-Hebdo, du Bataclan, etc. ? Raté. Les blitzkriege de Poutine, Crimée puis violente reconquête de la Syrie ? Raté encore. La mutation du gang salafiste d'abu Musab al-Zarqawi en un terrible "Etat islamique" ayant, vers 2014, plus de blindés que l'armée française ? L'explosion ravageuse du cyber-crime ? Rien vu ni prévu. 

    Faute à qui ? D'abord, aux architectes du Livre blanc - ignorant que le besoin d'un dispositif ou produit nouveau, un vaccin contre le Sida par exemple, n'induit pas sa faisabilité rapide. Vouloir anticiper n'est pas savoir le faire - tant d'obstacles existent sur cette route-là. 

    Le premier pour mémoire, car souvent dénoncé par l'auteur : les cyber-arnaques du big data-police-justice prédictive, etc. Pas plus qu'à l'ère d'Aristote, l'incertitude n'est aujourd'hui modélisable. Un jour peut-être, grâce à la physique quantique, mais demain matin, non.

    Reste l'obstacle majeur à l'anticipation, au décèlement précoce des dangers et menaces : l'aveuglement médiatique. Définissons-le à partir d'un exemple précis, les stupéfiants, la toxicomanie. 

    Sous la présidence Hollande, le gros de notre presse d'information fut bradée à deux milliardaires, menant désormais d'une main de fer des empires médiatiques Uberisés. Ce, non pour informer les lecteurs, mais pour leur vendre le capitalisme libertaire à la Soros, ici défini comme DGSI (Davos-Goldman-Sachs-Idéologie).

    Pour pulvériser la société à leur profit, Soros, filou-financier souvent condamné et ses complices milliardaires-libertaires glauques, prônent la libéralisation des drogues. Leur plan : créer la panique médiatique autour du cannabis. Vite, libéralisons ! Demain sera trop tard. D'où, le matraquage du Monde et de Libération sur la toxicomanie galopante en France et en Europe, que seule la libéralisation du cannabis saurait contrôler et encadrer.

    Or c'est faux : en Europe, l'usage de toutes les drogues, héroïne, cocaïne, amphétamines, cannabis, etc., baisse désormais - surtout là où ses ravages étaient les pires. En septembre 2012, le Daily Mail titre - inutile de traduire "Drugs are going out of fashion - dramatic fall in usage since 1996". En 2012 aussi, le World Drug Report signale qu'en Europe, l'usage de l'héroïne et de la cocaïne est en "baisse sensible", le cannabis étant, lui, "stable ou déclinant". Même constat dans le rapport Europe-2013 de l'Office français des drogues et de la toxicomanie (OFDT). En France ? Dès 2013, l'OFDT signale que, chez les jeunes de 17 ans, le cannabis recule. L'usage régulier (10 fois par mois) a même diminué de moitié de 2002 à 2011, de 12% à 6 % des 17 ans - signal fort : là sont les usagers de demain.

    Conséquence du recul des drogues en Europe, marché mondial N°1, 24 milliards d'euros par an dit l'Office européen des drogues et de la toxicomanie (OEDT): pour les cartels et mafias, une baisse de 15% de ce marché signifie perdre 3,5 milliards d'euros par an. Or dans le féroce milieu criminel, le chef n'enrichissant plus sa meute est éliminé. Ainsi et dès 2012, les criminologues alertent : les "parrains" inventifs se ruent sur des trafics palliatifs, êtres humains, contrefaçons, cyber-crime, etc.

    De fait, ces activités criminelles ravageant  la société, la santé publique, etc., explosent depuis lors. 

    Si, au lieu de gober les bobards-DGSI, notre appareil de sécurité avait ciblé à temps ces nouveaux périls criminels, il aurait attaqué le mal à sa racine - c'est cela, anticiper - au lieu d'attendre passivement, comme c'est le cas, que le mal soit fait.

    Aujourd'hui, ce recul de la toxicomanie éclate au grand jour. La 9e enquête OFDT-Escapad établit que, dans la cruciale catégorie des 17 ans, l'usage du cannabis est au plus bas depuis 2000 ; de 2014 à 2017, le nombre de ces jeunes fumant du hasch baisse de 9%. Les amphétamines et la cocaïne ? 8,8% en usent en 2014 chez les 17 ans, 6,8% début 2018. 

    Du bout des lèvres mais bien tard, les médias-DGSI l'avouent désormais. Or pourquoi libéraliser des drogues dont l'usage baisse de lui-même ? Voilà la vraie question. Et la tâche des officiels est désormais claire : affronter les menaces criminelles émergentes, au lieu d'écouter des sornettes médiatiques.

    Xavier Raufer (Atlantico, 12 février 2017)



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