Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

remigration - Page 6

  • Pour un discours communautariste ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Julien Rochedy, cueilli sur son blog et consacré à la question du communautarisme. Ancien responsable du Front national de la jeunesse et auteur de deux essais, Le marteau - Déclaration de guerre à la décadence moderne (Praelego, 2010) et L'Union européenne contre l'Europe (Perspectives libres, 2014), Julien Rochedy revient sur un sujet sensible et complexe, qu'avait abordé, de façon assez audacieuse et un peu provocatrice, la revue Eléments, il y a près de 20 ans, et qui est aujourd'hui d'une redoutable actualité... A lire, à commenter, à contester...

     

    Eléments 91.jpg

     

    Pour un discours communautariste

    Pendant des années, je me suis convaincu que le meilleur message à porter était celui de l'assimilation. Plusieurs raisons m'y poussaient.

    D'abord, ce principe était abandonné par les autres, la gauche et la droite, lesquelles prirent le parti de l'intégration voire de « l'inclusion », c'est à dire autant de systèmes laissant aux personnes d'origine immigrée le privilège de conserver, sinon l'entièreté de leur culture, au moins la fierté de leurs origines et tout ce qui va avec. La nature ayant horreur du vide, il y avait là un principe on ne peut plus républicain à récupérer et à porter d'un point de vue politique.

    Ensuite, je pensais que ce principe correspondait particulièrement à, disons, l'âme française. La France étant une nation singulièrement culturelle, et les français n'ayant, par nature, presque aucune conscience ethnique (contrairement aux allemands, anglais et autres italiens), nous ne pouvions que demander aux habitants de France de respecter une culture majoritaire. Ce message, me semblait-il, non seulement pouvait être entendu et apprécié par les français, mais il présentait de plus l'avantage – considérable – de ne pas prêter le flanc, ou très peu, aux accusations de racisme qui ont toujours plu sur le mouvement national. 

    Je supposais aussi que l'arbre français était capable de supporter de nouvelles branches, et que, perdus pour perdus, le mieux qu'il nous restait à faire était de transformer un maximum de personnes d'origine immigrée en parfaits français « culturels », c'est à dire prenant en eux-mêmes, le plus qu'ils le pouvaient, une partie de notre héritage civilisationnel afin de le transmettre, eux-aussi. 

    Ce discours de « l'assimilation », avec tous les avantages qu'il procurait, devint celui que choisit Marine Le Pen pour parler d'immigration. C'est toujours le sien aujourd'hui, et, en tant que l'un de ses portes-paroles pendant des années, je véhiculais avec lui dès qu'un micro ou un auditoire m'étaient offerts.

    Aujourd'hui, je dois le dire, je veux faire mon « coming-out » communautariste. Là encore, plusieurs raisons m'y poussent. 

    D'abord, même si je tentais d'y penser le moins possible, je savais très bien qu'il est impossible d'assimiler dix à quinze millions de personnes. L'argument est banal mais il est valable : on peut assimiler des individus mais pas des peuples. A l'échelle de ces chiffres, nous avons à faire à des peuples, non plus à des individus ayant été transférés dans des familles d'accueil. Cela ne s'est jamais produit dans l'Histoire, et puisqu'elle est, pour nous, notre seule véritable école politique, nous ne voyons pas comment un tel exploit serait possible aujourd'hui, d'autant que les conditions, ne serait-ce que pour essayer, sont désormais les pires possibles. En effet, la puissance d'attraction de la culture et de la civilisation françaises a fortement diminué. Nous ne sommes hélas plus au 18eme ou 19eme siècle. Nous avons cédé face aux cultures anglo-saxonnes depuis déjà trop longtemps, et, tandis qu'un certain nombre de français de souche n'ont déjà quasiment plus beaucoup d'attirance pour leur propre civilisation, on voudrait que des français de fraîche date devinssent des Jean Gabin et récitassent du Corneille ou du Racine ? Cela paraît hautement improbable. Et puisque de toute façon nous n'avons pas commencé, depuis trente ans, par l'assimilation, nous nous trouvons en face de gens déjà formés par leur propre culture. En somme, c'est déjà trop tard. Ajoutez à cela des cultures profondément différentes des cultures européennes, parce qu'africaines, musulmanes, etc, et vous vous retrouvez dans une situation impossible. 

    En définitive, désormais, l'assimilation relève du rêve ou de la gageure. Les communautés se forment déjà sur notre territoire, tout à fait naturellement. Un million de hussards noirs, sveltes et sévères, qui ressusciteraient, n'y pourraient rien. Et de toute façon, nous ne les avons pas. Le sort est donc jeté. 

    Mais puisque nous parlons de « messages politiques », venons-en. Les plus malins du Front National ne croient pas plus à l'assimilation de quinze millions de personnes que moi, mais rétorquent habilement que ce discours reste le plus utile à tenir. Il rassure les français sur une vieille illusion de paix sociale garantie par une forte culture commune, et peut même agréger au mouvement des personnes d'origine immigrée qui aurait fait le choix personnel de s'assimiler parfaitement. 

    Oui, ça peut marcher, et d'ailleurs, dans une certaine mesure, ça marche. 

    Toutefois, je crois qu'il est possible que le FN ait un coup d'avance en assumant une donnée qui sera la réalité incontestable de demain. En vérité, puisque le communautarisme tiendra lieu de système social dans la France – voire l'Occident tout entier – de demain, la question qu'il reste à trancher est celle de son application : sera-ce un communautarisme larvé et conflictuel ou au contraire ordonné ? 

    Les intérêts politiques d'un tel discours seraient les suivants : 

    Déjà, il serait plus proche des réalités et du possible. Alors certes, dans la « politique com », ce n'est plus vraiment l'essentiel, mais pour celui qui voudrait se préparer à exercer, effectivement, le pouvoir, intégrer à son logiciel la vérité et les éléments du possible n'est pas chose superfétatoire.

    Il réaliserait aussi l'équation assumée de ce qui est déjà, à savoir que le Front National est le parti des français, de ceux qui se ressentent et se respirent comme tel, et dont la plupart, qu'on le veuille ou non, ne sont pas d'origine immigrée.

    De plus, ce message serait loin de faire fuir les voix des personnes d'origine immigrée. Je m'explique : j'ai été frappé de constater qu'un tel discours responsabilise et rassure les français musulmans ou simplement d'origines étrangères. Il ne leur somme pas de devenir de « parfaits français », ce qu'ils n'ont pas envie d'être, à de rares exceptions, mais leur permet de rester ce qu'ils sont, organisés, respectés, avec comme seules conditions d'honorer les lois du pays en n'étant pas à sa charge. En clair, il rehausserait le drapeau et l'Etat au dessus des communautés, lesquelles seraient, le plus possible, encouragées toutes à leur porter allégeance. Nous aurions là des français, tous rassurés dans leur manière de vivre, mais travaillant de concert pour leur bien propre. 

    Alors certes, on va me dire que ce modèle est celui des Etats-Unis. Oui, c'est vrai. Là-bas, dans l'archétype, les communautés existent et vivent plus ou moins comme elles l'entendent, du moment qu'elles respectent les lois de l'Etat et soient capables de le servir dans une conscience rehaussée de servir quelque chose qui les dépasse et les garantie dans leurs modes de vie.

    Ce n'est pas l'idéal, bien entendu. Mais nous n'avons plus quinze ans : l'idéal est derrière nous. Nous devons faire au mieux avec les conditions sociales qui sont les nôtres, et tant pis si celles-ci ressemblent désormais aux sociétés multiculturelles anglo-saxonnes. Ce n'est pas de notre faute si c'est ainsi. S'il n'en avait tenu qu'à nous, il n'y aurait pas eu d'immigration et tous ces problèmes ne se seraient jamais posés. 

    De toute façon, quelle est l'alternative ? Entendu que quinze millions de personnes, sans doute vingt demain, ne deviendront jamais, tous, des auvergnats et des bretons classiques, il va bien falloir organiser un peu tout cela. Ne serait-ce que – parce que nous y tenons – pour conserver le type classique de l'auvergnat et du breton. Restes des solutions de guerre civile, de remmigration massive ou de génocides, mais personne, en l'état, en raison et en morale, ne peut proposer de telles solutions. Dès lors, organiser en vue de la France des communautés qui de toute façon existent et existeront encore plus demain, semble la seule solution d'avenir à la fois pacifique et salutaire. Le reste n'est qu'illusions, anarchie et sang.

    PS : J'ajoute, pour ceux qui rêvent de "remigration", que celle ci ne pourrait être envisageable que dans un contexte de communautés clairement identifiées. Tous les exemples de mouvements de populations dans l'Histoire en témoignent.

    Julien Rochedy (Rochedy.fr, 19 mars 2015)

     

    Lien permanent Catégories : Points de vue 6 commentaires Pin it!
  • Laurent Ozon : "La classe politico-médiatique à l'origine de l'emballement migratoire"...

    Laurent Ozon, auteur de l'excellent essai intitulé France, années décisives (Bios, 2015) et fondateur du Mouvement pour la Remigration, était reçu le 6 janvier 2015 par Martial Bild et Elise Blaise, dans le journal de TV Libertés. Il a évoqué à cette occasion l'emballement migratoire auquel on assiste depuis quelques semaines et les solutions envisageables pour y mettre fin...

     

    Lien permanent Catégories : Entretiens, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Eric Zemmour fait face à la meute !...

    Accusé par Jean-Luc Mélenchon et par les médias du système d'avoir déclaré à un journal italien qu'il était favorable à la déportation des Musulmans résidant en France, Eric Zemmour fait face à la meute hurlante, rendue hystérique par le succès de son livre Le suicide français (Albin Michel, 2014), démonte la manipulation et expose son point de vue.

     


    Éric Zemmour s'exprime face à la polémique par rtl-fr

    Lien permanent Catégories : Décryptage, Entretiens, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • "Le seul vrai grand clivage aujourd’hui est celui qui oppose le peuple aux élites mondialisées"...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré aux évolutions idéologiques du Front National depuis l'arrivée de Marine Le Pen à sa tête...

    alain de benoist,turbocapitalisme,hollande,taubira,révolution

     

     

    Marine Le Pen n’est pas Jeanne d’Arc : elle n’entend pas des voix, elle en cherche !

    Indubitablement, le Front national qui vient de se réunir en congrès à Lyon n’est plus celui de naguère. Au comité central, les partisans de Bruno Gollnisch sont en voie de disparition. D’un autre côté, Marion Maréchal-Le Pen arrive largement en tête de l’élection interne, tandis que Florian Philippot pointe à la quatrième place. Quelle leçon tirer de ce rapport de force ?

    Je ne m’intéresse pas aux questions de personnes, mais seulement aux questions de programme et d’orientation. Il est très clair qu’il y a des sensibilités différentes au Front national, tant parmi ses responsables que parmi ses électeurs, mais elles me paraissent très surévaluées par les médias, qui savent que le grand public est toujours friand de ragots. Elles comptent pour l’heure d’autant moins que Marine Le Pen fédère sans difficulté les différents « courants ». Au demeurant, si l’on veut absolument découvrir un clivage, je dirai que celui-ci n’est pas à rechercher entre les « nationaux-républicains » et les « identitaires » (Marion Maréchal n’est pas moins antilibérale que Florian Philippot), mais plutôt entre ceux qui croient encore au clivage droite-gauche (et sont donc tentés par l’inusable mythe de l’« union des droites ») et ceux qui ont compris que le seul vrai grand clivage aujourd’hui est celui qui oppose le peuple aux élites mondialisées.

    Marine Le Pen, sortie grande gagnante du congrès, n’en fait pas moins l’objet, sur ses marges, de critiques persistantes de la part de ceux qui lui reprochent de mettre trop d’eau dans son vin. Critiques justifiées ?

    Quelles que soient les positions que le FN adoptera, il y aura toujours des maximalistes pour lui reprocher de n’être pas assez « dure » ou de ne pas aller assez loin. En chambre, la critique est toujours facile. Mais la politique a son essence propre. Elle est affaire de rapports de force et de priorités. Et surtout, elle est l’art du possible. Ceux qui veulent l’ignorer se condamnent à l’angélisme (ils rêvent d’une « politique idéale », c’est-à-dire d’une politique imaginaire), à l’activisme stérile ou à l’extrémisme pur et simple. Je ne doute pas que certains (ceux qui entrent en convulsion, par exemple, quand Marine Le Pen parle de « nos compatriotes musulmans ») adoreraient voir le FN endosser avec complaisance le costume d’extrême droite que lui tendent ses adversaires. Ce sont en général des gens qui croient qu’il suffit de vouloir (« la foi soulève les montagnes »), sans réaliser que le volontarisme dont ils se réclament n’est qu’une machine à recycler des fantasmes. Les ligues nationalistes de l’entre-deux-guerres, qui n’ont jamais vraiment cherché à parvenir au pouvoir, ne raisonnaient pas autrement.

    Il y a aussi les idiots utiles qui rêvent de voir le FN se convertir au libéralisme, histoire sans doute de le rendre compatible avec une UMP aujourd’hui divisée entre libéraux conservateurs, libéraux centristes et libéraux bling-bling. Il est vrai qu’en face, d’autres tombent dans l’excès inverse en voyant dans Marine Le Pen la dernière incarnation en date du mythe du « sauveur providentiel ». Or, Marine n’est pas Jeanne d’Arc : elle n’entend pas des voix, elle en cherche !

    Dans l’immédiat, le Front a autre chose à faire qu’à répondre à ces enfantillages. Trois tâches redoutables l’attendent, car contrairement à ce que beaucoup s’imaginent, rien n’est joué pour 2017. Il lui faut d’abord remettre de l’ordre dans un parti dont l’organisation n’est incontestablement pas le point fort. Il doit ensuite développer en profondeur son implantation locale, afin d’aborder dans les meilleures conditions possibles l’échéance des élections départementales et régionales. Enfin, il lui reste à attirer vers lui des responsables dotés d’une véritable culture de gouvernement, de futurs hommes d’État ayant compris que la logique de parti est tout autre chose que la logique d’un mouvement. Tâche déjà difficile en soi, mais qui l’est plus encore pour un parti qui doit résoudre un évident problème de crédibilité sans pour autant apparaître comme un nouveau nid de technocrates et d’énarques.

    Concernant l’immigration, Marine Le Pen, en tout cas, se refuse absolument à employer le mot « remigration ». Et vous, qu’en pensez-vous ?

    Je n’en pense rien, car j’attends encore qu’on m’explique en quoi cela pourrait consister. Dans certains milieux, le mot de « remigration » a visiblement remplacé celui de Reconquista. La Reconquista, c’est un peu brutal, un peu daté aussi (comme le disait Ortega y Gasset, « une reconquête qui dure huit siècles, ce n’est pas une reconquête, c’est autre chose »). La « remigration », c’est plus chic. Oui, mais qu’est-ce que cela veut dire ? J’ai lu avec attention toutes les mesures proposées par les tenants de la « remigration ». Ce sont des mesures qui, si elles étaient appliquées, auraient certainement pour effet de diminuer les flux migratoires, de couper certaines pompes aspirantes, de décourager d’éventuels candidats à l’immigration. Ce qui est déjà beaucoup. Je n’en ai pas vu une seule, en revanche, qui soit de nature à faire repartir vers un improbable « chez eux » – avec, on le suppose, leurs parents « de souche » – des millions de Français d’origine étrangère installés ici depuis parfois des générations et qui n’ont nullement l’intention d’en bouger. Cela dit, tout le monde n’est pas forcé d’être exigeant sur le sens des mots. Et il n’est pas non plus interdit de rêver…

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 6 décembre 2014)

    Lien permanent Catégories : Entretiens 0 commentaire Pin it!
  • Comment arrêter toute immigration nouvelle ?...

    Nous reproduisons ci-dessous l'intervention de Jean-Yves Le Gallou aux Assises de la remigration, qui se sont déroulées le 15 novembre 2014 à Paris.

    Immigration.jpg

    Remigration : comment arrêter toute immigration nouvelle ?

    1-Une bonne nouvelle : chaque année des immigrés repartent volontairement (pour différents motifs : études, emplois, soins, famille, retour au pays). Les chiffres de ces retours sont mal connus mais ils sont de l’ordre de quelques dizaines de milliers par an.

    2-Ce qui signifie que l’arrêt de toute immigration nouvelle serait déjà le début de la remigration.

    3-Cela paraît simple, cela s’appelle « l’immigration zéro » : une proposition au cœur du programme RPR des années 1990 ou, sous une variante atténuée, du programme présidentiel de Marine Le Pen en 2012 projetant de limiter les entrées à 10.000.

    4-Cela paraît simple mais c’est très difficile.

    5-Le débat politique tourne autour de la révision ou mieux de la dénonciation des Accords de Schengen. C’est bien mais, au-delà des effets de manche, c’est loin d’être suffisant. Les étrangers qui obtiennent des titres de séjour les obtiennent par des décisions de l’administration française.

    6-Quelques chiffres sur 2013 : provisoires mais officiels (source : ministère de l’Intérieur):

    • demandeurs d’asile : 65.894 demandes ;
    • titres de séjour délivrés en France métropolitaine : 203.996.

    Là est le nœud du problème : la moitié des entrées au séjour régulier le sont pour des motifs familiaux (93.173) et bénéficient principalement à des enfants (auxquels il faut ajouter 3918 étrangers entrés mineurs) et à des jeunes femmes, étrangères souvent épousées dans le pays d’origine et accédant ainsi au territoire français. C’est l’immigration nuptiale. C’est la bombe démographique à retardement, le moteur du Grand Remplacement.

    7-C’est précisément ce qu’il faut arrêter.

    8-Pour cela il faut que le peuple, soit par référendum, soit par la représentation nationale, décide des lois et réglementations. Ce n’est hélas plus le cas. En 1977, par l’arrêt du Conseil d’Etat GISTI sur le regroupement familial, les juges ont fait un putsch. C’est le gouvernement des juges qui fait – ou plutôt empêche de faire – la loi sur l’immigration. Les Français croient vivre en démocratie, ils vivent sous le gouvernement de juges de gauche bénéficiant de la bénédiction des médias de gauche. Le conseiller immigration de Nicolas Sarkozy, Maxime Tandonnet, en a fait une démonstration implacable dans un livre récent où il démontre, page après page, la gesticulation impuissante des politiques et l’omnipotence sournoise des juges (1).

    9-Car tout texte d’importance – loi, règlement, arrêté – est soumis à une censure remontante : du Conseil d’Etat et de la Cour de cassation d’abord, du Conseil constitutionnel ensuite, de la Cour européenne enfin. Tout ce petit monde interprète de manière politiquement correcte des textes généraux.

    10-Ainsi le « droit à une vie familiale » débouche sur le droit à vivre en France pour tout étranger qui y a une parentèle, alors que la vie familiale pourrait se poursuivre dans le pays d’origine. A contrario, un Anglais qui épouse une Australienne n’a pas pour autant le droit de vivre en Australie alors même que les deux pays sont de culture identique. Mais un bi-national franco-algérien qui bénéficie d’un mariage arrangé avec une cousine restée au « bled », lui, pourra immédiatement la faire venir en France.

    11-Dans un autre ordre d’idées le Conseil d’Etat a récemment rendu la lutte contre la fraude aux demandes d’asile quasiment impossible en refusant que soit présumée la mauvaise foi d’individus rendant leur identification impraticable en dissolvant à l’acide leurs empreintes digitales (2).

    Des demandes d’asile sont ouvertes aujourd’hui non seulement pour des motifs prétendument politiques mais aussi « subsidiaires » : femmes risquant une mutilation sexuelle (ce que les immigrées africaines risquent aussi en France), homosexuels susceptibles d’être persécutés dans leur pays d’origine. Pas plus tard que ce jeudi 13 novembre 2014, la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) vient de consacrer un colloque à ce sujet (3).

    12-Et qu’on ne vienne pas nous chanter le refrain sur « la France terre des droits de l’homme » alors que le dissident Edward Snowden qui a dénoncé le flicage mondial de la NSA s’est vu refuser le droit d’asile ! alors que, lui, le méritait sans contestation possible. Minables politiques !

    13-Aujourd’hui il n’y a pas d’autres solutions pour les Français que de renverser la tyrannie des juges pour recouvrer leur souveraineté. Comment :

    - en changeant le préambule de la Constitution pour réaffirmer la suprématie du droit national sur le droit international ;

    - en posant à côté des droits individuels le droit du peuple français à la sauvegarde de son identité, à la défense de son patrimoine paysager et culturel, à la préférence nationale et à la libre affectation de ses ressources collectives ;

    - en supprimant le pouvoir de censure idéologique du Conseil constitutionnel ;

    - en dénonçant les conventions internationales dont l’interprétation rend impossible toute politique migratoire, comme c’est le cas pour la Convention européenne des droits de l’homme.

    14-J’entends déjà les cris d’orfraie : dénoncer la Convention européenne des droits de l’homme, retirer au Conseil constitutionnel son pouvoir de censure idéologique, quel danger ce serait pour les libertés !

    Précisément non ! La France a connu (sauf périodes de guerre) une grande liberté d’expression et d’opinion de 1881 (loi sur la presse) à 1972 (loi Pleven) : loi Pleven tombeau de la liberté d’expression, sarcophage de l’identité française. Depuis, les lois liberticides se multiplient au nom de la lutte contre le racisme (loi Pleven), la mémoire (lois Gayssot et Taubira 1), la lutte contre l’homophobie (loi Perben), sans parler des lois visant à prévenir le terrorisme. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ne s’y est pas opposée. Le Conseil constitutionnel, pas davantage. Et les libertés ont régressé.

    15-Ces libertés d’opinion et d’expression, il faut les défendre et même les rétablir comme le demande en ce moment même, à l’occasion de son Université annuelle, le Club de l’Horloge. C’est simple : il faut en revenir au texte original de la grande loi sur la presse de 1881 et la purger de tous ses ajouts nuisibles : saluons ce grand texte et son superbe article 1 : « L’imprimerie et la librairie sont libres », tout au plus pourrait-on ajouter aujourd’hui « et l’Internet ».

    16-Voici une corbeille à papiers et un cadre : la corbeille, pour la Convention européenne des droits de l’homme dépravée par l’interprétation qui en est faite ; le cadre, pour la grande loi sur la presse qui doit retrouver sa pureté originelle.

     Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 15 novembre 2014)

    Notes :

    (1) « Au cœur du volcan/ Carnets de l’Elysée 2007-2012 » de Maxime Tandonnet
    (2) Les empreintes inexploitables et les retournements jurisprudentiels
    (3) Réforme du droit d’asile : une accélération du « Grand Remplacement » ?

    Lien permanent Catégories : Conférences 0 commentaire Pin it!
  • Remigration et volonté politique...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien avec Laurent Ozon, réalisé à Nice le 10 novembre 2014 par Les non-alignés et consacré à la question de la remigration. Animateur de la structure identitaire, écologiste et localiste Maison commune, Laurent Ozon vient de fonder le Mouvement pour la remigration. Il a également publié le mois dernier aux éditions Bios un essai remarquable intitulé France, années décisives.

     

    Lien permanent Catégories : Entretiens, Multimédia 1 commentaire Pin it!