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mélenchon - Page 4

  • Comment survivre ?...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il évoque la crise de la démocratie...

    Auteur de La confession négative (Gallimard, 2009) et de Tuer (Léo Scheer, 2015), Richard Millet vient de publier aux éditions Léo Scheer un roman intitulé Province.

     

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    Comment survivre ?

    La démocratie, qui s’est longtemps moquée des scores à 99% des régimes dictatoriaux, se voit aujourd’hui prise à son propre piège : elle se révèle non pas la panacée politique égarée dans une impasse provisoire (l’épuisement des institutions de la Ve République ayant amené, murmurent certains, la pantalonnade électorale dont on ne peut pourtant que se réjouir), mais, tout au contraire, un système essentiellement pernicieux et totalitaire qui, en France, comme partout, ne se survit que dans la farce médiatique. Elle n’est pas seulement la « démocratie contre elle-même », pour reprendre un titre de Marcel Gauchet, mais un système politique qui joue contre le peuple lui-même, lequel se résout de moins en moins à voir son équilibre ethnique et religieux modifié par des éléments allogènes toujours plus nombreux et hostiles.

                C’est pourquoi Le Monde tente, quotidiennement, comme Arte et tous les médias officiels, de faire avaler le prétendu thériaque migratoire en célébrant, par exemple, l’arrivée d’une famille de neuf Soudanais à Bugeat, en haute Corrèze. Des Soudanais à trois kilomètres du village où je suis né ? Voilà de quoi je demanderai des nouvelles à mes cousines de Viam, qui me diront si ces repeupleurs sont accueillis avec autant d’enthousiasme que le prétend La Pravda. Nul doute néanmoins que la propagande y trouvera de quoi s’attendrir sur ses propres vertus, comme elle le fait pour « Tarnac », qui est passé de l’état de village à celui de logo gaucho-culturel, particulièrement actif dans la propagation de l’épidémie migratoire.

    On connaît l’argument qui permet au gauchisme de passer outre toute contradiction et de composer avec l’hypercapitalisme : plutôt des Soudanais, des Syriens, des Erythréens, des Afghans que rien du tout ; car ils sont bons pour l’économie locale. C’est en quelque sorte l’argument ontologique perverti par l’économisme idéologique devenu le destin même de la démocratie. Plus on parle de « valeurs » et de « vivre ensemble », moins ces valeurs sont ce qu’elles se prétendent ; elles  se révèlent même aussi creuses qu’un roman de Ben Jelloun, un article de BHL, un discours de Macron ou de ses semblables, de droite comme de gauche – lesquels empêchent que soit posée la seule question qui importe : que faire, en cette période d’agonie civilisationnelle, où, par exemple, Trump est désigné comme une menace pour la démocratie, tandis qu’Obama et son exemplaire épouse reçoivent 60 millions de dollars pour « écrire » un livre ? Oui, comment vivre, au lieu de faire partie des morts-vivants spirituels que la démocratie  produit en masse? me dis-je en tentant de lire l’ouvrage que m’a offert une ironique amie : Le Royaume de Carrère, qui, mal écrit, est un parfait précis de déchristianisation, tout comme Elle, le film de Verhoeven, primé sans qu’on cille, lors de la cérémonie des Césars, parce que puissamment anti-catholique, comme il se doit. Comment supporter qu’on nous veuille avaler l’idée que le flux migratoire, incessant et massif, est tout autre chose d’une nouvelle invasion barbare ? Pendant ce temps, nul ne se soucie du sort des chrétiens d’Orient ni de celui des fermiers blancs de l’ex-Rhodésie et de l’Afrique du Sud, régulièrement assassinés par des Noirs…

    Sans doute doit-on, pour comprendre où nous en sommes, entendre les recommandations de l’officine islamo-gauchiste Terra Nova, pour qui ce qu’il reste de christianisme (les jours fériés correspondant aux fêtes catholiques) doit être dilué dans les autres religions, qui doivent aussi avoir leurs jours de fêtes officiels. Ainsi n’est-on pas très loin de la libanisation de la vie quotidienne…On peut aussi lire la lettre qu’un des promoteurs de la démocratie médiatique, Raphaël Glucksmann, qui s’est contenté de naître, comme tant de fils et filles de héritant des nouveaux appareils idéologiques d’État, la lettre, donc, que Glucksmann a écrite à Mélenchon, ce tribun d’extrême gauche qu’on ne désespère pas de voir se muer en Doriot : il lui demande de renoncer à ses prétentions présidentielles au profit de l’idéologue socialiste Hamon, afin de hâter la venue d’une VIe République, « plus démocratique et plus horizontale ».

    Je me suis trouvé une fois avec Glucksmann dans une émission de télévision. Il y disait sa satisfaction de voir déchue la verticalité au profit de cette horizontalité qui est pourtant l’apanage des marécages et des cloaques. La démocratie, c’est la grande fadeur contemporaine. On le voit partout, notamment dans l’insignifiance littéraire. Je regrette de n’avoir pas répondu à Glucksmann : la question de la verticalité est au coeur d’un de mes livres, Arguments d’un désespoir contemporain, paru en 2011, aux éditions Hermann, sans aucun écho dans la presse officielle. Si je n’ai pas interpellé Glucksmann, pendant l’émission, c’est que j’avais déjà beaucoup parlé, et que Joffrin, qui se trouvait en face de moi, s’apprêtait à m’attaquer. Je regrette, pour cela, d’avoir croisé le fer avec ce laquais de la presse la plus servile – celle qui va faire élire Macron, tout en faisant mine de soutenir l’islamophile Hamon. Glucksmann est plus subtil que Joffrin, et d’autant plus dangereux. Au moins avais-je reniflé à sa source l’origine de l’imposture immigrationniste : les fils des soixante-huitards arrivent au pouvoir en déniant à autrui toute forme d’autorité, à commencer par celle que tout homme peut revendiquer pour soi. La démocratie n’est rien d’autre que cette confiscation qui s’opère au nom même du peuple.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 6 mars 2017)

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (3)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    • Un tournant majeure dans le traitement médiatique de la crise syrienne en France. France 2 revient "honnêtement" sur la guerre civile, ses origines, ses enjeux et ses finalités. Interviewant des "experts" indépendants le documentaire se livre à une ré-interprétation de certains des événements qui ont marqué cette guerre et leur donne une lecture qui aurait été jugée comme "révisionniste" il y a quelques semaines encore. En fin de séquence cependant on n'échappe pas à l'épisode lacrymal sur les "réfugiés". L'émission était programmée jeudi 18 février en fin de soirée.
     
     
    • Chronique d'Éric Zemmour sur RTL consacrée au désengagement américain en Syrie. "En se retirant de ce guêpier, Obama rend service au monde", proclame-t-il avec raison. 
     
     
    • Roland Hureaux, haut fonctionnaire, tance dans cette vidéo l'imposture et la responsabilité des gouvernements occidentaux concernant les affaires syriennes et dénonce le "bobardement" médiatique qui a précédé et qui accompagne le chaos occasionné par la guerre civile. Comment peut-on prétendre combattre ici le djihadisme alors que l'on le soutient sur place ?
     
     
    • Le point sur la situation en Syrie. Entretien avec Fabrice Balanche spécialiste du Proche Orient et membre du Washington Institute. Un autre de Valérie Toranian, directrice de la Revue des deux mondes.
     
     
     
    • Ivan Blot fait le point sur la situation en Ukraine et revient sur certains événements récents occultés par la presse occidentale jusqu'au documentaire de Paul Moreira diffusé sur Canal plus il y a quelques jours (Ukraine, les masques de la révolution) dont nous-nous étions fait l'écho.
     
     
    • Vive le Brexit ! Une intervention de Hajnalka Vincze, spécialiste hongroise de géo-stratégie établie en Suisse. Collaboratrice régulière du site Theatrum Belli.
     
     
    • Le martyr d'Anne Frank utilisé pour que l'inusable culpabilité allemande la porte à recevoir décemment tous les "réfugiés" qui se présentent à ses frontières. Nazifier la contestation de l'immigration, telle est la dernière recette de ceux qui y trouvent leur avantage. Une technique immuable.
     
     
    • La désinformation : un enjeu stratégique. François-Bernard Huygue répond à l'IRIS à propos de son livre La désinformation. Les armes du Faux paru chez Armand Colin
     
     
    • En Europe plus les populations immigrées seront importantes et plus la séparation entre les communautés sera grande. Une implacable démonstration de Roland Hureaux contre les bons sentiments et les politiques d'accueil généreuses qui demeurent le b.a. Ba de l'Union européenne et de nombreux gouvernements pour aboutir au total à une Europe ghettoïsée, conflictuelle et autoritaire. Un parfait exemple d'hétérotélie (Jules Monnerot).
     
     
    • Pour Françoise Bonardel, professeur émérite de philosophie à la Sorbonne et spécialiste des doctrines hermétistes, la diabolisation du "repli sur soi" témoigne en fait d'une incapacité à penser et à vivre sans heurt la tension toujours vive du dehors et du dedans, réduite à une simple et stérile alternative entre ouverture et fermeture, générosité et égoïsme, courage et peur. belle démonstration contre un topique de l'époque.
     
     
    • Pour Maxime Tandonnet l'espace Schengen est déjà derrière nous. Tandonnet est haut fonctionnaire, ancien responsable des problèmes d'immigration dans le cabinet présidentiel de Nicolas Sarkozy.
     
     
    • Révolte populaire contre l'afflux des "migrants" (en réalité des clandestins). Les soldats  d'Odin patrouillent en Finlande .
     
     
    • Jean-Paul Brighelli à propos de la Corse et du football. Des réflexions qui vont droit au but.
     
     
    • Jacques Sapir; retours vers Mélenchon ? À la condition cependant que celui ci libéré du carcan des manoeuvres d'appareil fasse au deuxième tour des présidentielles où il ne parviendrait pas, le choix de faire voter pour un et surtout une candidate souverainiste... 
     
     
    • "Le dernier des païens ?" Christopher Gérard fait une critique très positive du dernier livre de Marcel Conche, Épicure en Corrèze (Stock)
     
     
    • La lutte des classes en action. Un article décapant de Frédéric Lordon dans Le Monde Diplomatique à propos du film de François Ruffin Merci patron ! Ruffin est le fondateur du journal Fakir. Les Klur héros bien malgré eux de ce film offrent un résumé du système néo-libéral dans toute sa perfection de laminoir des classes populaires. En attendant les autres.
     
     
    • Le président du Conseil national des Républicains, Luc Chatel, déclare dans une envolée dépourvue du moindre lyrisme que son parti est celui des OGM et du gaz de schiste. Bien entendu, tout cela au nom de "l'innovation". Nous voici prévenus. Première référence : les fait puisés dans un article de 20 minutes. Seconde référence : l'avis éclairé de Gaultier Bès, l'un des animateurs de la revue Limite.
     
     
     
    • "Lire les signes avant-coureurs de ce qui vient", voilà la légitimité que confère Alain de Benoist au travail des intellectuels dans sa chronique du Boulevard Voltaire.
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  • Aux abris, revoilà la religion d'Etat antiraciste !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Marc Crapez, cueilli sur Nouvelles de France et consacré l'hystérie antiraciste.

    Chercheur en sciences politiques, Marc Crapez est l'auteur de plusieurs essais comme La gauche réactionnaire (Berg, 1998), L'antisémitisme de gauche au XIXe siècle (Berg, 2002), Défense du bon sens (Rocher, 2004).

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    Aux abris, revoilà la religion d’État antiraciste !

    En 1983, un virage antiraciste offrit au pouvoir socialiste une manœuvre de diversion pour masquer l’échec de sa politique économique et servir de substitut idéologique à la promesse trahie du changement. L’historienne Annie Kriegel le théorisa, la première, en 1985. Le subterfuge antiraciste permit au parti socialiste de se refaire une santé en faisant oublier ses promesses électorales. Il est à craindre qu’on assiste aujourd’hui au même stratagème.

    Que signifie faire « bloc » (Hollande), par un « rassemblement des forces les plus avancées », pour un « sursaut républicain » (Ayrault), contre des « factieux » (Valls) ? Ce langage est destiné à envoyer des signaux de fumée antifascistes aux élites médiatiques, à rameuter l’extrême-gauche et à culpabiliser le centre pour le détacher de la droite, bref, à ressouder ses propres troupes et à semer le doute et la discorde chez l’adversaire.

    Au moment même où la gauche abandonne la République pour se convertir au communautarisme, elle surenchérit dans les proclamations de République menacée par un péril aux portes de la Cité. Contre un prétendu regain du racisme, sont orchestrés un meeting le 27 novembre prochain et une manif le 30… « Nous devons pourchasser, lutter, éradiquer le racisme et l’antisémitisme », assène François Hollande. François Mitterrand, pour se faire réélire en 1988, écrivit dans sa Lettre aux Français : « Je vous conjure d’éloigner de vous l’égarement raciste ».

    Arrestation du militant d’extrême-gauche Abdelhakim Dekhar

    Le filon est inépuisable, on le voit avec l’affaire du tireur du journal Libération. Aussitôt, le patron de Libé met en cause « le
    climat de violence » et « des mots qui sont prononcés ». Suivez mon regard… C’est révélateur « d’une ambiance », selon Jean-Luc Mélenchon, tandis que François Fillon énonce : « Il n’est pas anodin que son premier geste meurtrier fut perpétré au sein d’un journal qui participe à la vitalité de notre démocratie. Face à cette violence, nous devons tous faire bloc ».

    Plus explicite, le radical de gauche Jean-Michel Baylet dramatise : « s’en prendre à la presse c’est s’en prendre à la République ». Et il accuse le « contexte actuel marqué par une multiplication des attaques contre les valeurs républicaines ». Cet ancien candidat à la primaire socialiste, accusé par la justice de prise illégale d’intérêts, est toujours prompt à dénoncer le « jeu dangereux du populisme » et « une droite décomplexée qui a d’ores et déjà montré qu’elle était prête, ici et là, à l’alliance avec l’extrême-droite ».

    Autre adversaire du populisme, la journaliste Caroline Fourest incrimine Internet, « bistrot global… où se libère une parole qui encourage les passages à l’acte violents… Mais la plus grande responsabilité, aujourd’hui, est à droite, où l’absence de complexe et la surenchère ont libéré une parole mortifère. On entend décidément trop peu la droite républicaine. Où est-elle ? Quand des gens de son propre camp dérapent et tiennent des propos à droite de l’actuel Front national… », etc.

    Las ! Comme le remarque plaisamment un internaute : « En fait, le tireur a certainement plus souvent acheté Libération que Le Figaro, et on peut être sûr qu’il n’a jamais acheté Minute ». En effet, le coupable présumé avait déjà été condamné dans l’affaire Rey-Maupin, du nom de ces militants d’extrême-gauche qui avaient abattu des policiers.

    Plusieurs conclusions s’imposent. Une nouvelle fois, comme dans l’affaire Merah, ceux qui ont parlé trop vite auraient mieux fait de se taire. Cela conforte ceux qui, lors de l’affaire Méric, ont d’emblée renvoyé dos-à-dos l’extrême-droite violente et l’extrême-gauche violente. Cela infirme, une nouvelle fois, la pertinence des âneries antiracistes sur la « parole qui se libère » et « les mots qui tuent ».

    Enfin, cela devrait inciter à la sobriété ceux qui donnent dans la boursouflure mélodramatique en incriminant, au premier fait divers, une attaque-au-cœur-de-la-République et contre-la-liberté-d’opinion. Comme le remarque un internaute : « Il y a 100 fois moins de moyens policiers déployés et de unes médiatiques quand chaque semaine en France une grand mère est égorgée ou un chauffeur de bus tabassé. Cette histoire confirme que les médias et les politiques sont une caste au dessus du peuple français ».

    Marc Crapez (Nouvelles de France, 21 novembre 2013)

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  • Les snipers de la semaine... (66)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Boulevard Voltaire, Gabrielle Cluzel dézingue Mélenchon, un rebelle, labellisé par le système, qui aime son petit confort...

    Les vertèbres de pépé Mélenchon n'ont pas de prix !

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    - sur RussEurope, Jacques Sapir éreinte le parti communiste et ses économistes...

    Quand la mauvaise foi remplace l’économie: le PCF et le mythe de “l’autre euro”

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  • Voyage au pays de l'essentialisme...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent texte de Pierre Bérard, cueilli sur le site de La Droite strasbourgeoise. Membre fondateur du G.R.E.C.E., ami et disciple de Julien Freund, Pierre Bérard est un collaborateur régulier de la revue Éléments 

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    Le journal Le Monde publiait récemment la tribune d’un professeur d’histoire, Bruno Belliot, titrée « Le Front de Gauche est un mouvement républicain, contrairement au FN ». Faisant le procès de l’UMP et du FN tout en dédouanant les angéliques du PC et du FdG français, cette tribune contenait tout l’argumentaire médiatique habituel sur l’incompatibilité du FN et de la République, colporté tant par certains politiques ignorants que par des journalistes incultes qui mettent leur complaisance au service d’une cause inavouable : la nostalgie du totalitarisme stalinien. Sa participation au camp des vainqueurs de 1945 n’empêche pas, en effet, le PCF de s’être rendu coupable de complicité avec la tyrannie.

    Le sens de l’affaire est limpide, toujours et encore culpabiliser le camp de la « droite » : « C’est pourquoi, il m’est intolérable d’entendre, de lire (comme de voir dessiner), qu’un parallèle peut être fait entre Mélenchon, les communistes, les candidats du Front de Gauche et l’extrême droite du FN. Et que par conséquent, la droite n’aurait pas à rougir de ses alliances avec le FN puisque le PS s’allie avec le Front de Gauche. »

    Ainsi, nous démontrons ci-dessous non seulement l’inanité de cette culpabilisation mais démontons du même coup la notion de « droite républicaine » dont la signification reste à démontrer si l’on veut dire par là qu’il existerait en 2012 une droite qui ne le serait pas.

    La Droite strasbourgeoise

     

    Front de Gauche/FN : Voyage au pays de l’essentialisme

    Alors que tout change, y compris l’extrême gauche passée en 40 ans de la défense héroïque du grand soir prolétarien à celle lacrymale des sans papier, « armée de réserve » du capital qui exerce une pression discrète mais constante à la baisse des petits salaires (sinon on se demande bien pourquoi madame Laurence Parisot aurait, sur ce point, les mêmes idées immigrationnistes que messieurs Krivine et Mélanchon). Certes, on peut toujours s’évertuer à penser que la dirigeante du MEDEF est secrètement passée du coté obscur de la force et qu’elle contraint ses amis à cultiver une forme peu banale de masochisme altruiste. Hypothèse peu probable, reconnaissons-le. Tout change donc : le « socialisme » démocratique acquis, via l’Europe, depuis deux ou trois décennies au social-libéralisme, comme le « gaullisme » qui a renoncé à l’indépendance et au dogme du peuple souverain.

    Tout change, sauf bien sûr l’extrême droite vue par Bruno Belliot, membre du Front de Gauche. Impavide, elle est semblable à elle même, immobile et pétrifiée comme les années trente du XX siècle en ont donné la définition rituelle , guettant dans l’ombre (évidemment) l’heure de sa revanche, ourdissant des complots comme celui de la Cagoule, collaborant avec l’ennemi durant l’occupation, se relevant avec le poujadisme puis l’OAS pour finir par renaitre avec le Front National. Elle est là, figée, telle que la vulgate médiatique en fait le portrait, une vulgate inspirée par l’antifascisme stalinien qui nous ressert toujours le même plat continûment réchauffé depuis 80 ans, comme l’a très bien montré François Furet. Cette paresse a fini par s’inscrire comme un habitus dans nos moeurs et nos tics de langage.

    Pourtant, en ce qui concerne le procès le plus sévère instruit contre l’extrême droite, sa collaboration avec le régime nazi ou ses soit-disant affidés, qu’en est-il ? 

    Pour ce qui est de la résistance et de la collaboration, puisque c’est sur ce sombre épisode que s’enrochent la plupart des mythes fondateurs de l’histoire sainte dont se réclame Bruno Belliot, rappelons quelques faits marquants qui n’appartiennent nullement à une vision révisionniste de l’histoire. C’est le 26 septembre 1939 que le Parti Communiste est interdit par le gouvernement dirigé par un des chefs du Front Populaire, Édouard Daladier. Pour quelle raison ? Parce que en bon disciple stalinien il continue d’approuver le pacte Germano-Soviétique d’août 1939 qui permettra le dépeçage de la Pologne, alliée de la France, entre les deux contractants. Passé dans la clandestinité, Jacques Duclos, un des principaux dirigeants du PCF, diffuse le premier octobre 1939 une lettre ouverte invitant le gouvernement à entamer des négociations de paix avec l’Allemagne hitlérienne qui étant pour l’heure l’alliée de l’URSS ne représente plus le condensé de la menace fasciste. C’est à la même époque que Maurice Thorez, secrétaire général du Parti, déserte face aux armées nazies, pour rejoindre la « patrie des travailleurs » (et du Goulag), ce qui lui vaut une condamnation à mort et la déchéance de la nationalité française.

    Plus tard, la défaite de la France étant consommée, Jacques Duclos entre en contact dès le 18 juin 1940 avec les autorités allemandes d’occupation tout juste installées pour entreprendre une négociation. Dans quel but ? Permettre au Parti d’être à nouveau autorisé sur la base d’une bonne entente entre le peuple français et l’armée d’occupation. Duclos propose même d’orienter la propagande du Parti dans le sens d’une lutte contre le grand capital anglais et contre sa guerre impérialiste. Les allemands ne sont pas preneurs.

    Ce n’est qu’en Juin 1941 que l’extrême gauche communiste entre dans la résistance active suivant en cela ses sponsors. L’Allemagne ayant en effet décidé d’attaquer l’URSS. Dans cette résistance active, les communistes arrivent bien tard pour y retrouver des hommes qui venaient souvent de l’extrême droite. Comment, en effet, qualifier autrement les partisans de la monarchie tels Daniel Cordier (secrétaire de jean Moulin), le célèbre colonel Rémy (premier agent gaulliste en France occupée), De Vawrin (chef des services secrets de la France libre). Ou encore des cagoulards comme Guillain de Benouville (dirigeant du mouvement Combat) et des centaines d’autres affreux tels Honoré d’Estienne d’Orves fusillé un mois après Guy Moquet, célébré par Sarkozy ( à la suite du parti Communiste) et qui ne fut jamais résistant…

    Il suffit de lire les deux livres que l’historien israélien Simon Epstein a consacré à cette période pour abandonner tout schéma manichéen, schéma auquel s’accroche désespérément Bruno Belliot pour nous conter sa fable d’une France coupée en deux avec d’un coté les représentants du Bien et de l’autre ceux du Mal, c’est à dire l’extrême droite éternelle.

    Dans « Les Dreyfusards sous l’Occupation » (2001) puis dans « Un paradoxe français » (2008), il montre, liste de noms à l’appui, que dans leur immense majorité les dreyfusards, anti-racistes, généralement pacifistes de gauche s’engagèrent dans la collaboration, tandis que nombre d’antidreyfusards et antisémites appartenant à ce qu’il est convenu d’appeler la droite radicale germanophobe s’engagèrent dans la résistance et la France libre. Or ce paradoxe, on le comprend aisément, est peu abordé par l’histoire académique, prudente jusqu’à la couardise, permettant à une doxa politiquement correcte de prospérer sur les non dits de l’histoire savante. ce qui permet qu’aujourd’hui encore fleurissent des absurdités comme cette apologie du Front de Gauche intégrant trotskistes et communistes, dont peu, même dans une « droite » gagnée par la lâcheté, ose remettre en question les énoncés falsifiés. N’en reste pas moins vrai que les quatre cinquième de la chambre du Front Populaire ont accordé à un vieux maréchal, que sa réputation de laïque républicain plaçait au dessus de tout soupçon, les pleins pouvoirs. Il y avaient très peu de députés d’extrême droite, pourtant, dans cette assemblée. 

    Quant à la reconnaissance du Parti Communiste comme parti républicain par le général de Gaulle en 1943-1944, avait-il le choix ? Il lui fallait composer avec une force majeure à l’époque. Son réalisme politique a contribué à mettre en selle un parti qu’il s’est empressé de combattre à partir de 1947 (création du RPF). De même, n’est ce pas un récipiendaire de la francisque qui nomma en 1981 des ministres communistes dans son gouvernement pour mieux étouffer un parti qui devait plus tard ramasser les dividendes putrides de son long flirt avec une URSS désormais honnie? Ce qui montre bien que la reconnaissance de tel parti comme « parti républicain » est avant tout une question de rapport de force. Le statut « républicain » accordé à un parti n’a que très peu de rapport avec les vérités de la science politique et beaucoup à voir avec la « realpolitik » de l’époque. Les définitions de la République sont évasives, comme tout ce qui ressort de la condition humaine. Chacun devrait savoir que depuis 1793, la République a changé de signification. En faire une monade surplombant dans le ciel le monde des Idées est une niaiserie platonicienne. 

    Pierre Bérard (La Droite strasbourgeoise, 3 juillet 2012)

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  • Enseignements sur le premier tour de l'élection présidentielle de 2012...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Andrea Massari, cueilli sur Polémia et consacré aux enseignements qu'il est possible de tirer du premier tour de l'élection présidentielle...

     

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    Dix enseignements sur le premier tour de l'élection présidentielle de 2012

    1-Un nouveau désaveu de la classe médiatico-sondagière

    Depuis plusieurs semaines les médias et les sondages scénarisaient deux duels : Hollande/Sarkozy pour la première place, Mélenchon/Le Pen pour la seconde. Au final, il y sept points d’écart entre le candidat du Front de gauche et la candidate du Front national : l’un était surestimé de 3,5 points, l’autre sous-estimé d’autant. Il est vrai que Mélenchon (11,11%) bénéficiait à la fois de la sympathie de nombreux journalistes trotskystes et de la bienveillance intéressée des stratèges sarkozystes… En novlangue, quand les médias et les sondeurs ont bobardé on dit que les résultats sont une « surprise ».

    2-Le vrai échec de Mélenchon

    Mélenchon a réussi à polariser sur son nom les voix de l’extrême gauche ; mais celles-ci, malgré la crise économique et la contestation du capitalisme financier plafonnent à moins de 13% (Mélenchon + Poutou + Artaud). C’est un peu mieux qu’en 2007, mais moins bien qu’en 2002.

    3-L’incontestable succès de Marine Le Pen

    Avec plus de 17,90% des suffrages exprimés, Marine Le Pen dépasse les meilleurs résultats de son père. Certes, elle n’atteint pas, en pourcentage, le total Le Pen + Mégret de 2002 (19,20%), mais en nombre de suffrages (plus de 6,3 millions) et en pourcentage des inscrits (près de 15%), c’est un record absolu !

    Le couplage stratégie de « dédiabolisation » puis retour sur les « fondamentaux » (immigration et sécurité) dans la dernière ligne droite a plutôt bien fonctionné.

    4-Le niveau du « bloc patriotique » est élevé

    Si l’on regroupe les électeurs par rapport au discours qui leur a été adressé, on peut parler d’un « bloc patriotique », au moins par le verbe, avec Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan et Nicolas Sarkozy et ses paroliers (Buisson et Peltier, Guaino et Emmanuelle Mignon). Ce « bloc patriotique » se situe à un niveau élevé et le tricolore fait recette avec 47% des suffrages.

    C’est plus qu’en 2007 où le score s’établissait à 45% (Le Pen père + Sarkozy + Villiers + Nihous). C’est plus aussi que le bloc de gauche en 2012 qui se situe à 43%.

    Mais s’ils sont importants par ce qu’ils révèlent de l’état de l’opinion, ces résultats ne permettent en rien de prédire un succès sarkozyste au deuxième tour.

    5-L’équation impossible de Nicolas Sarkozy

    A 20h15 dimanche, la gauche était déjà rassemblée. Et il est raisonnable de croire que 85% des électeurs de Mélenchon, des petits candidats trotskystes et d’Eva Joly se reporteront sur Hollande (28, 63%). A contrario, les électeurs de Bayrou et de Le Pen se partageront plus ou moins également entre Sarkozy, Hollande et l’abstention.

    Ainsi, pour gagner, Sarkozy (27,18%) devrait récupérer au moins les trois quarts de l’électorat lepéniste : un pari difficile, jamais réussi dans le passé ; et un pari qui sera d’autant moins facile à gagner cette année que Marine Le Pen appellera probablement à l’abstention dimanche 1er mai, Place de l’Opéra.

    6-Le grand écart sarkozyste

    Dans l’entre-deux tours, Sarkozy va poursuivre la stratégie Buisson : les oreilles des électeurs de Marine Le Pen vont être saturées de petite musique nationale et de flonflons patriotiques. Et le projet socialiste de droit de vote des étrangers aux élections municipales va être brandi devant leurs yeux comme un épouvantail.

    Pourtant, comme l’a rappelé le directeur stratégique de Marine Le Pen, Florian Philippot, lors de la soirée électorale, il y a un fossé entre Sarkozy et Le Pen : l’un défend le système mondialiste, l’autre le combat, l’un accepte l’abandon de la souveraineté française, l’autre le refuse, l’un s’oppose à la préférence nationale (ou la priorité nationale), l’autre la promeut.

    Comme en 2007, Sarkozy peut tout promettre en paroles à condition de n’en rien faire dans les actes (pour ne pas perdre l’appui des oligarchies qui le soutiennent). En 2007, il a été cru sur ses seules paroles. Mais après cinq ans d’expérience présidentielle son discours ne peut que se heurter à un certain scepticisme des électeurs. Chat échaudé craint l’eau froide ! Ce qui rend incertaine en 2012 la réussite du renouvellement de la manœuvre électorale de 2007 : tous les électeurs n’ont pas la mémoire-tampon du poisson rouge…

    7-Front national : les ambiguïtés de la « dédiabolisation »

    Marine Le Pen a déclaré quelques jours avant le premier tour que, dans l’esprit des électeurs en tout cas, la bataille de la dédiabolisation était gagnée. C’est en partie vrai, encore qu’incomplètement, car manifestement une partie des sondés ont continué de cacher leur vote.

    Et surtout les mécanismes de diabolisation et d’intimidation du Système sont toujours en place. L’écrivain Renaud Camus a apporté son soutien à Marine Le Pen : mais malgré les prudences de langage et les précautions historiques qu’il a prises dans la tribune libre qu’il a adressée au Monde, il a, dans la foulée, perdu son éditeur. Le DRH du groupe Marie-Claire, Marc Desgorces, a, lui, rejoint le comité de soutien à Marine Le Pen, il a immédiatement été frappé d’interdits professionnels.

    Cela s’explique. Certes, Marine Le Pen s’est démarquée des positions les plus « sulfureuses » de son père. Mais, en continuant à défendre la préférence (ou priorité) nationale, en refusant le droit du sol, en combattant les abandons de souveraineté à l’Union européenne, à l’OMC, à l’OTAN, en préconisant un protectionnisme raisonnable, elle reste profondément politiquement incorrecte.

    C’est ce qui fait son intérêt pour ses électeurs. Mais c’est aussi ce qui la désigne comme une ennemie pour l’oligarchie financière et médiatique. D’où la persistance des mécanismes de diabolisation : ainsi Marine Le Pen, qui qualifie le nazisme de « pire abomination », reste diabolisée pendant que Mélenchon, qui fait l’apologie de la terreur et assume sans complexe le goulag (100 millions de morts), est toujours présenté comme un gentil garçon… A la mode anglo-saxonne, il y a les « good guys » d’un côté, les « bad guys » de l’autre.

    8-Marine Le Pen : le défi de l’après-présidentielle

    Bref, Marine Le Pen a encore du chemin à faire pour renverser la table… D’autant que jusqu’ici chaque période post-présidentielle a été une épreuve pour le Front national. Car au soir du premier tour les lampions médiatiques s’éteignent. Les caméras se braquent sur les deux seuls candidats restés en lice pour le second tour. Puis sur les cérémonies d’investiture du nouveau président et la constitution du nouveau gouvernement. Après un mois de diète médiatique les législatives arrivent avec un mode de scrutin particulièrement défavorable, d’autant que l’enracinement local du Front national est aujourd’hui très faible.

    Certes, Marine Le Pen va tenter de changer la donne. Elle vise, pour le Rassemblement bleu marine qu’elle va constituer, un score important, de nombreuses triangulaires comme en 1997 et des élus au deuxième tour. Elle entend pour cela se présenter comme la nouvelle opposition : ce qui suppose évidemment l’élection de François Hollande, au demeurant arithmétiquement très probable.

    9-La crise en embuscade pour le nouveau président

    Quel que soit le vainqueur, l’état de grâce du nouveau président sera bref. La crise financière, l’ampleur de la dette et du déficit extérieur (80 milliards) reviendront très vite au premier rang de l’actualité. Les promesses électorales seront intenables. Et l’opinion sera d’autant plus déçue qu’à part venant de Bayrou elle n’a guère entendu de discours de rigueur. Or Bayrou, qui avait eu le courage de parler de la dette en 2007, n’en a guère été récompensé en 2012 où il n’a rassemblé que 9,13% des suffrages. Reconnaissons d’ailleurs que les deux tiers des électeurs (Hollande, Sarkozy, Bayrou) ont implicitement choisi la poursuite des politiques de mondialisation (comme ceux de l’internationaliste Mélenchon d’ailleurs). Cela ne peut que déboucher sur une amplification de la crise et un nouveau bond du chômage.

    10-Les ambiguïtés du « vote utile »

    « Au premier tour on choisit, au deuxième on élimine », la vieille formule va à nouveau s’appliquer. Hollande va s’efforcer de rassembler tous ceux qui veulent le départ de Sarkozy. A contrario, Sarkozy va faire une campagne du type « Au secours la gauche revient ! » La peur va à nouveau servir à mobiliser les électeurs de droite.

    Reste à savoir si, à tout prendre, il ne serait pas plus démonstratif et moins dangereux d’avoir Hollande aux commandes pour faire face au rebond de la crise. Reste aussi à savoir si une présidence Hollande ne permettrait pas un profond renouvellement des majorités municipales en 2014.

    Or il y a aujourd’hui moins de différences entre la droite et la gauche en politique nationale (parce que celle-ci se fait dans les instances internationales) que dans les politiques locales (où les élus sont plus libres, y compris vis-à-vis du politiquement correct).

    Bref, pour avoir des maires de « droite » en 2014, ne vaudrait-il pas mieux voter Hollande en 2012 ? Alors, que le meilleur perde ? Que nos lecteurs se rassurent : ces propos provocateurs visent simplement à montrer la complexité des jeux stratégiques et des votes tactiques…

    Andrea Massari (Polémia, 23 avril 2012) 

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