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michel geoffroy - Page 18

  • Pour garder le pouvoir, la super-classe mondiale est prête à toutes les violences !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur le site de Polémia, qui rappelle, exemples à l'appui, que l'oligarchie au pouvoir est n'est pas disposée à reculer. quand sa mainmise sur le système menace d'être remise en cause...

     

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    Pour garder le pouvoir, la super-classe mondiale est prête à toutes les violences

    Pour garder le pouvoir, la super-classe mondiale est prête à tout car en post-démocratie les électeurs ont encore le droit de changer de gouvernement mais plus celui de changer de politique. A bon entendeur, salut !

    Petit rappel de l’actualité

    En 1990, la France découvre avec horreur la profanation du cimetière de Carpentras, profanation immédiatement imputée, directement ou indirectement, au Front national alors en pleine progression électorale. Cette imputation politico-médiatique – qui ne sera pourtant jamais confirmée par l’enquête judiciaire – sert à accoler au Front national l’étiquette antisémite. Ce qui contribuera à un isolement politique dont il n’est jamais sorti.

    En 2003, la ministre sociale-démocrate suédoise des Affaires étrangères, Anna Lindh, est assassinée par un « déséquilibré » quatre jours avant le référendum pour ou contre l’adhésion à l’euro. Anna Lindh était partisante du oui et son meurtre suscite une émotion dûment médiatisée. Mais finalement le non l’emportera au référendum à près de 56% des voix.

    En Grèce, le parti nationaliste, identitaire et anti-immigration – considéré donc comme néo-nazi par les médias – Aube Dorée devient aux élections européennes de 2014 le troisième parti grec, devançant le Parti socialiste. Il obtient 16% des voix aux élections municipales d’Athènes. Peu de temps après, tous ses responsables perdent leur immunité parlementaire et font l’objet de poursuites judiciaires pour différents motifs et notamment du chef de « participation à une organisation criminelle ». Ce dont se félicitent les responsables de l’Union européenne.

    En septembre 2015, la photo du petit Aylan Kurdi mort sur une plage, mondialement médiatisée, vient à propos ébranler les dernières résistances européennes à « l’accueil des migrants », notamment à la mise en place de quotas de « réfugiés » que souhaite la chancelière allemande.

    En 2016, en Autriche, la victoire annoncée du candidat patriote (parti autrichien de la liberté) à l’élection présidentielle, Norbert Hofer, se solde finalement par une défaite électorale à quelques milliers de voix près – un résultat qui laisse suspecter des fraudes électorales et qui a conduit Norbert Hofer à saisir la justice.

    La Grande-Bretagne se prépare, en juin 2016, à voter par référendum son maintien ou non dans l’Union européenne. Le non semble l’emporter dans les sondages d’opinion. Mais la députée travailliste Jo Cox, partisante du maintien, est assassinée une semaine avant par un individu « d’extrême droite », ce qui « suscite l’émotion » et permet d’incriminer les partisans du « Brexit » pour le « climat de haine » qu’ils auraient suscité.

    Aux Etats-Unis, un Anglais vient d’être intercepté, le 20 juin, alors qu’il envisageait un attentat contre le candidat Républicain Donald Trump, un candidat dont les meetings sont systématiquement perturbés par l’extrême gauche américaine.

    Pas d’amalgame ni de complotisme !

    Tous ces faits n’ont, bien sûr, strictement aucun rapport les uns avec les autres et il ne faut faire ni « amalgame » ni « complotisme », comme le disent si bien nos médias de propagande.

    Néanmoins, force est de constater que lorsque les urnes sont susceptibles de donner un résultat contraire à ce qu’attend la super-classe occidentale, il se produit curieusement des événements propres à susciter l’émotion des électeurs et à changer le résultat.

    Et si, malgré cela, les électeurs persistent, alors on a recours à d’autres stratagèmes : les faire revoter ou bien faire entériner par le Parlement ce que les électeurs ont rejeté par référendum (comme on l’a vu avec le Traité de Lisbonne). Ou bien les menacer des pires catastrophes économiques et sociales, comme on le voit en ce moment avec la campagne politico-médiatique menée contre le « Brexit » y compris… en France ! Comme on menaçait hier les Irlandais de délocalisations massives s’ils persistaient à mal voter.

    En post-démocratie, en effet, les électeurs ont le droit de changer de gouvernement mais pas de politique.

    Silence le peuple !

    La super-classe mondiale ne tolère le peuple qu’à la condition que celui-ci lui donne périodiquement l’onction démocratique. Ensuite il n’a que le droit de se soumettre en se montrant une ressource humaine bien « flexible ».

    Sinon il devient un ramassis populiste, raciste et fascisant contre lequel les oligarques peuvent tout s’autoriser puisqu’ils prétendent incarner le camp du Bien et qu’il serait dans l’essence du Bien de détruire le Mal. Ce qui légitime l’usage de la violence – directe ou indirecte – contre ceux qui contestent leur pouvoir. Pas de liberté contre les ennemis de la liberté ! On connaît la chanson.

    Les candidats populistes mais surtout leurs électeurs doivent donc comprendre que désormais ils ne jouent pas le jeu politique avec les mêmes cartes que les oligarques au pouvoir – et que ceux-ci sont prêts à tout pour le conserver : coups tordus, provocations, chantage, manipulations de la loi électorale, poursuites judiciaires, fraudes, attentats ou même guerres.

    Rien ne les arrêtera.

    A bon entendeur, salut !

    Michel Geoffroy (Polémia, 21 juin 2016)

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (15)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    • Remarquable analyse d'Alain de Benoist sur Philitt où le philosophe s'attaque à une des vaches sacrées de l'Occident contemporain en démontrant que "Le cosmopolitisme bute sur une aporie".
     
    • "Le foot, c'est la guerre", analyse Éric Zemmour dans un brève généalogie où il passe en revue les changements de statut de ce sport depuis la fin du XIX siècle jusqu'à sa dernière mutation intervenue il y a trente ans quand "le foot a été arraché aux classes populaires et qu'il est devenu le temple du fric" (première référence). On se reportera à cet égard à la critique de Philitt sur le plus beau but était une passe de Jean-Claude Michéa (seconde référence).
     
     
     
    • Dans une conférence donnée le 1 juin à la synagogue de la Victoire par Éric Zemmour et Yves Thréard à l'invitation du grand rabbin Gilles Bernheim, Zemmour a rappelé avec courage, compte tenu du lieu et de l'assistance, la différence entre le sort des juifs français et des juifs étrangers sous le gouvernement de Vichy. Voici le passage clef de son intervention.
     
     
    • La Fête est finie, le dernier roman d'Olivier Maulin est l'objet d'une déambulation critique et plutôt admirative par Romaric Sangars.
     
     
    Olivier Maulin est par ailleurs critique littéraire de l'hebdomadaire Valeurs Actuelles. Dans le présent article il tire les leçons du prétendu antiracisme qu'entendent nous infliger Karim Benzema, Éric Cantona, 
    Jamel Debbouze et le "sociologue" Thomas Guénolé.
     
    • L'historien nantais Jean-Joël Bregeon, spécialiste de la Révolution et de l'Empire, qui a confié au dernier numéro de Nouvelle Ecole un article sur L'historiographie des guerres de Vendée est interrogé ici par Breizh-info à propos de la réédition de son livre Carrier et la Terreur nantaise en poche Tempus (Éditions Perrin).
     
    • Alors que madame Hidalgo, maire socialiste de Paris, milite afin qu'une rue de la capitale porte le nom de Robespierre l'historien Patrice Gueniffey rappelle que ce conventionnel porte la responsabilité principale de la Terreur. Pour rappel, en 2002 Anne Hidalgo alors première adjointe n'avait pas hésité à débaptiser la rue Alexis Carrel pour d'obscures raisons idéologiques. Tout de même, Alexis Carrel, prix Nobel de médecine avait permis, grâce à ses découvertes, de sauver la vie de dizaines de milliers de blessés durant la première guerre mondiale. Un bilan que l'on comparera avantageusement, du point de vue de "l'humanisme" dont se réclame Anne Hidalgo, à la postérité criminelle de "l'incorruptible" qui faisait l'admiration des totalitaires bolcheviques Lénine et Pol Pot.
     
     
    • Dans deux des dernières émissions Répliques qu'il anime sur France-culture Alain Finkielkraut recevait respectivement Rémi Brague et Philippe d'Iribarne sur le thème "Christianisme et modernité" (11 juin),
    Michel Onfray et Luc Ferry sur "Faut-il avoir peur du monde qui vient ?" (4 juin). On pourra se reporter pour élargir le propos de Rémi Brague à l'entretien qu'il a donné dans le récent numéro de Krisis sur la même problématique.
     
     
    • Sauver l'Europe de la consanguinité, tel est l'argument totalement aberrant du ministre allemand Wollfang Schäuble pour justifier l'immigration massive en Europe. Si il est vrai que les risques de malformations pour les descendants des unions consanguines sont effectivement le double que pour les couples non-consanguins rappelons que l'Allemagne et l'Europe ne risquent aucunement de sombrer dans une semblable reproduction entre individus apparentés vu le nombre et la variété génétique de leurs populations et leurs habitudes exogamiques. C'est, en revanche, parmi les individus de religion musulmane que ces mariages entre cousins sont une tradition bien établie fondant l'endogamie de ces sociétés (première et seconde référence). On se reportera sur le sujet à la thèse de Germaine Tillon Le Harem et les cousins parue en 1966 et qui fait autorité. Une fois de plus un homme politique pressé d'abonder dans le sens de l'idéologie immigrationniste du Bien est pris au piège de son inculture crasse.
     
     
     
    • Sur son journal dominical bien nommé L'antipresse, Slobodan Despot se livre tout d'abord à une judicieuse analyse de l'information, pas franchement surprenante, d'une serveuse musulmane injuriée et giflée dans un bar niçois parce qu'elle servait de l'alcool en période de Ramadan. Rappelons que l'auteur de cette admonestation religieuse était un Tunisien en séjour irrégulier en France et qu'il a été condamné pour la "correction" qu'il avait infligée à la jeune femme. S'ensuit un bel entretien avec Claude Chollet, animateur de l'OJIM (Observatoire des Journalistes et de l'Information Médiatique) ci dessous.
     
     
    • Le peuple contre les élites par Jacques Sapir.
     
    Michel Geoffroy, l'un des piliers de la fondation Polémia voit dans les élections présidentielles de 2017 le désolant remake de celles de 2012, à moins que les citoyens lassés de cette répétition aux allures de récidive se décident à casser la baraque... (Première référence). Dans la seconde référence il analyse les métamorphoses sémantiques qui ont accompagné, à partir de 1983, le ralliement du Parti socialiste à l'oligarchie libérale-libertaire. Cette adhésion qui est une trahison des idéaux traditionnels de la gauche s'est manifestée par des discours lénifiants afin de faire accepter à une population rétive les joies du "vivre ensemble" et de la "diversité heureuse". Mais que diable, pourquoi désigner la seule "gauche" comme responsable de l'état de fait qui en est résulté ? La "droite" y a toute sa part et ses palinodies depuis qu'Alain Juppé alors président du Club 89, structure programmatique du RPR, prônait l'arrêt des flux migratoires et l'abandon de toute forme de droit du sol, sont bien connues. Dans cette affaire il ne saurait être question de soustraire la "droite" à la réprobation. Droite et gauche agissent dorénavant comme un mouvement d'essuie-glace dont il n'y a rien à attendre sinon la perpétuation de la même politique.
     
     
     
    • Dans cet article de Karel Vereycken il est signalé, preuve à l'appui, que les présidents des États-Unis peuvent bien passer, mais que la doctrine du néo-conservatisme reste aux commandes.
     
     
    • L'ancien ministre de la République fédérale allemande, Willy Wimmer publie en juin un nouveau livre Die Akte Moskau (Le Dossier Moscou) dans lequel il s'élève vigoureusement contre le nouveau mur que les Américains et leurs complices européens prétendent construire entre la Russie et nous. Le site suisse Horizons et débat l'a interrogé sur les actuelles relations entre l'Ouest et l'Est et leur développement prévisible.
     
     
    Xavier Moreau fondateur de Stratpol est saint-cyrien, ancien officier parachutiste et homme d'affaire installé à Moscou depuis une quinzaine d'années. De retour du Donbass il répond aux questions de Frédéric Saillot pour Eurasie Express
     
     
    • Dans un étrange chassé-croisé la Russie et la Turquie ont échangé leur rôle. C'est du moins ce qu'observe Roland Hureaux dans un très intéressant article paru sur Causeur. Une fois de plus l'Europe soumise à l'hégémonie américaine se trompe d'adversaire et choisit de négocier avec Erdogan tandis qu'elle voue Poutine aux gémonies.
     
     
    • Voici un petit texte sans doute excellent. Sous la forme d'un pastiche de la prose du "Comité Invisible" les disciples du théoricien marxiste Michel Clouscard, regroupés autour des éditions Delga s'attaquent à Éric Hazan, des éditions La Fabrique, à Julien Coupat, au comité invisible et plus généralement à l'ensemble de l'ultra-gauche anarcho-post-situationniste. Ce texte signé parodiquement "Comité translucide" et magnifiquement titré Je sens que ça vient dénonce tout à la fois leur dérive théoriciste et leur insurrectionnalisme aussi bien-pensant qu'il est coupé du réel. On peut y lire, au milieu d'autres belles trouvailles, une violente critique de l'exaltation diversitaire et du communautarisme islamique.
     
    • Pour Mathieu Bock-Côté qui s'exprime ici sur le massacre d'Orlando, le "pas d'amalgame" que l'on nous sert encore et toujours en pareille circonstance et qui sature le caquetage médiatique n'est qu'une manière de noyer le poisson et de ne pas faire vraiment face à l'ennemi. Dérobade dictée par la lutte contre toutes les discriminations, devenue la doxa d'un Occident certes émancipé, mais lui même devenu nihiliste à force d'émancipation.
     
     
    • Derrière la gesticulation et une agitation qui relèvent de la simulation l'État français se refuse toujours à faire la guerre, c'est du moins ce que pense le colonel Michel Goya qui s'interroge sur les raisons de notre impuissance.
     
     
    • Pour Xavier Raufer, criminologue, en matière de terrorisme nos gouvernants sont tout simplement incompétents.
     
     
    Xavier Raufer souligne avec justesse les effets paradoxaux de la bienséance idéologique. Citant Martin Heidegger "Ce qui agit de manière réactive pose d'abord ce à quoi il s'oppose et reste donc tributaire de ce qu'il s'imagine avoir révoqué", il cite quelques exemples marquants touchant le "fascisme", "l'obésité", le "féminisme" et le "racisme".
     
     
    • Après l'acte terroriste perpétré à Magnanville le site suisse Les Observateurs confesse que nos pays ne nous protègent plus puisque prenant des décisions molles ils ouvrent dans le même temps les frontières à des populations en provenance de zones où le terrorisme sévit à grande échelle. L'auteur voit  dans cette prolifération de crimes islamistes une aubaine et une excellente occasion d'instaurer une société de surveillance généralisée.
     
     
    • Dans la dernière émission d'I-média Jean-Yves Le Gallou décrypte la tentative des lobbies homosexuels d'expliquer l'attentat d'Orlando par les seuls motivations homophobes de son auteur, occultant ainsi son origine islamiste. Suivent le Zapping, l'attentat de Magnanville, les tweets et enfin le football comme arme festive de conditionnement massif.
     
     
    • La Nouvelle Revue d'Histoire vient de publier un numéro spécial dont le thème Être minoritaire en terre d'islam s'inscrit dans l'actualité la plus brûlante. Son directeur, Philippe Conrad écrit dans un éditorial bien senti (ci-dessous, ainsi que le sommaire) que les attentats toujours plus nombreux en Europe prennent place "dans un projet de conquête qui s'appuie sur le dynamisme démographique des sociétés musulmanes, sur le prosélytisme mis en œuvre par les monarchies de la péninsule arabique et sur l'aveuglement des élites occidentales..."
     
     

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  • Le populisme à la croisée des chemins...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse impeccable de Michel Geoffroy, cueillie sur Polémia et consacrée à la nécessité pour le populisme, s'il veut triompher, d'articuler la question identitaire à la question sociale...

     

    La croisée des chemins

     

    Le populisme à la croisée des chemins

    Pour l’emporter, le populisme doit être social et non pas libéral. Une proposition qui ne plairait pas à tout le monde …

    Le moteur du populisme en Europe – et en France du Front national – provient historiquement du refus de l’immigration de peuplement. Ce refus se justifie aujourd’hui plus que jamais alors que le Grand Remplacement et l’Islamisation de l’Europe progressent si rapidement qu’il faut désormais être aveugle ou complice pour ne pas le constater.

    L’erreur des mouvements et partis populistes serait évidemment d’abandonner cette ligne identitaire au moment même où une part croissante de nos concitoyens comprend que l’avenir de notre civilisation est en jeu.

    Mais une erreur symétrique consisterait aussi à n’en rester qu’à ce niveau, en oubliant l’autre versant de la dissidence identitaire : la société et le social, justement.

    Un refus fondateur

    Le populisme en Europe est la forme politique prise par le refus de la disparition de leur civilisation et de leur identité par les Européens qui se sentent abandonnés par les pouvoirs publics et trahis par les oligarchies remplacistes (1).

    Il s’agit d’un refus politiquement fondateur, comme toutes les grandes alternances politiques et intellectuelles se sont fondées de la sorte : qu’il s’agisse du refus d’une religion, du refus d’un régime, du refus d’une défaite, du refus d’une oppression ou du refus d’une injustice.

    Cependant il ne suffit pas de dénoncer le Grand Remplacement : pour le combattre efficacement il faut aussi s’interroger sur ses causes profondes, ce qui ouvre nécessairement d’autres perspectives.

    Le moteur du Grand Remplacement est d’abord idéologique

    Le Grand Remplacement n’est pas tombé du ciel en effet.

    Car il correspond au projet de l’oligarchie occidentale (2) qui a pris le pouvoir à la fin du XXe siècle en Occident et qui a mis en application son idéologie libérale/libertaire et cosmopolite. Même si ce projet a fini par lui échapper en partie sous la forme du djihadisme, l’oligarchie l’a initié, l’a encouragé et l’a entretenu.

    Le moteur du Grand Remplacement est donc d’abord idéologique, avant d’être civilisationnel, africain, musulman ou climatique.

    C’est au nom de l’idéologie libérale/libertaire que l’Occident croit que les hommes doivent circuler et s’installer librement partout, comme s’il s’agissait de marchandises. C’est pourquoi les oligarques ont détruit les frontières et les douanes qui permettaient de réguler la concurrence, ainsi que les mouvements de populations et de marchandises. Et ils ont fait cela pour le plus grand profit des entreprises mondiales. Car l’immigration permet de faire baisser les salaires et de réduire au silence les salariés autochtones.

    Au nom de cette même idéologie, tous les hommes sont désormais réputés avoir les mêmes « droits » politiques et sociaux, qu’ils soient étrangers ou citoyens d’un Etat : ce qui a permis de déconstruire la souveraineté et la démocratie en Europe occidentale et de faire exploser les régimes de protection sociale.

    Le Grand Remplacement, une dérégulation civilisationnelle

    Le Grand Remplacement n’est que l’effet le plus visible de la catastrophe culturelle, sociale et humaine provoquée partout par les oligarques occidentaux, qui depuis 30 ans exercent un pouvoir sans partage, notamment en Europe. Car le Grand Remplacement est une dérégulation civilisationnelle au même titre que la dérégulation financière, économique et sociale.

    La mondialisation n’est heureuse (3) que pour les oligarques, les bobos, les banquiers, les histrions médiatiques et les dirigeants des entreprises transnationales. Pour les autres, c’est-à-dire la majorité de la population, elle signifie désindustrialisation, chômage, précarité du travail, fin de l’ascenseur social, diminution des droits et des protections sociales, réduction des services publics, augmentation des impôts, des charges et des taxes, déflation, dépossession de son identité, inquiétude devant l’avenir.

    Car l’oligarchie n’a pas hésité à sacrifier la classe moyenne européenne sur l’autel du mondialisme, annulant en quelques années l’effet des Trente Glorieuses et un siècle de luttes sociales. Dans le même temps elle a cyniquement promu l’immigré/migrant au rang de prolétariat compassionnel de rechange : Big Other permettant de masquer l’étendue de la régression provoquée partout par les oligarques et pas seulement en Europe.

    On ne saurait oublier que le développement du mondialisme économique et financier se paye ailleurs aussi de drames sociaux et environnementaux : exode rural massif entraînant la perte de l’autonomie alimentaire, mouvements de populations dans des centres urbains surpeuplés et pollués, exploitation brutale des salariés dans les usines travaillant pour les grandes firmes mondialisées, saccage de l’environnement, etc.

    Les tenants du national-libéralisme se trompent

    Cela signifie qu’on ne peut pas inverser le processus remplaciste en cours en Europe si on ne remet pas en cause l’idéologie libérale/libertaire qui le sous-tend.

    Un populisme conséquent ne peut faire l’impasse sur cette question. Car la question sociale prolonge la question identitaire : l’identité c’est la nation et la nation c’est le peuple. Et à l’âge du mondialisme seuls les peuples souffrent.

    C’est pourquoi les tenants d’une nouvelle gauche (4) qui ne se soucierait pas de la question identitaire n’ont aucun avenir.

    C’est pourquoi aussi ceux qui, au sein de la droite populiste, préconisent l’adoption d’une ligne libérale et nationale se trompent d’époque.

    Le cocktail libéral/national est en effet un oxymore ou, au mieux, un malentendu politique.

    Le libéralisme conséquent, comme agent du capitalisme, tend en effet à détruire la nation, en déconstruisant tout ce qui fait obstacle à la liberté du marché. Il ne faut donc pas confondre la liberté économique qui peut effectivement s’appliquer dans l’espace national sous certaines conditions (5) avec le libéralisme, qui est une idéologie de combat contre les identités et les nations.

    Le populisme s’affirme sur le registre de la souveraineté politique des nations, toutes choses que les libéraux ont toujours exécrées. Les libéraux ne croient qu’en l’individu et en la providence des marchés. Pour eux, comme le disait Mme Thatcher, « la société n’existe pas ». Alors pourquoi voudraient-ils la sauver ?

    On ne peut donc pas être sincèrement populiste et libéral en même temps.

    Les ravages du néo-libéralisme : un remake du XIXe siècle

    Elargissons la perspective.

    La mise en œuvre des préconisations libérales/libertaires a provoqué le chaos partout au XXIe siècle, dont ne profite qu’une infime minorité de la population occidentale. Cette situation n’est pas sans rappeler les ravages sociaux advenus au XIXe siècle lors de la mise en place de l’industrialisation capitaliste en Europe.

    Ces ravages ont provoqué par réaction l’apparition du socialisme, puis au XXe siècle, du communisme en Europe. C’est pourquoi on a pu écrire que le socialisme avait été le « cri de douleur » du prolétariat (6).

    Que le socialisme et le communisme n’aient pas réussi à abolir « l’exploitation de l’homme par l’homme » ou que le communisme ait été une utopie sanglante ne doit pas faire oublier que ces mouvements ont quand même réussi à forcer le capitalisme à se montrer plus social et à corriger ses excès en Occident (7).

    Mais de nos jours le communisme est mort, les syndicats sont marginalisés et la gauche a abandonné l’héritage du socialisme pour devenir l’idiot utile du néo-capitalisme mondialisé. Cela signifie que plus personne n’est en mesure d’obliger les oligarques mondialistes à faire preuve de retenue dans leur course au profit.

    On en voit le résultat : le chaos partout.

    Le populisme, un socialisme pour notre temps ?

    Si le populisme veut s’affirmer comme une véritable réponse aux interrogations de notre temps, il ne peut donc pas faire l’impasse sur la nouvelle question sociale.

    Pour le dire autrement, le populisme doit jouer, au plan métapolitique, vis-à-vis du néo-capitalisme mondialisé, le rôle dévolu hier au socialisme vis-à-vis du capitalisme national.

    Il doit à son tour devenir le « cri de douleur » des peuples européens et se présenter comme une force alternative aux ravages de la dérégulation néo-libérale, en Europe d’abord, au plan international ensuite.

    Le populisme doit pour ce faire promouvoir une nouvelle éthique du Bien Commun et de l’Etat, en réponse à la marchandisation du monde incarnée par les oligarques mondialistes ; en réponse aussi à l’idéologie de l’individualisme absolu, destructeur de tout lien social. Le populisme doit aussi porter le retour des vertus civiques et des bonnes mœurs, conformément aux traditions européennes, contre le laxisme et le cynisme qui sont une arme aux mains de l’oligarchie.

    Le populisme : passer du refus à la révolution

    Cela implique d’annoncer et d’entreprendre une révolution culturelle et morale qui ébranle les dogmes et les oligarques dominants. Cela implique qu’une nouvelle élite politique, économique et sociale, s’avance. Cette élite existe mais elle est réduite au silence par les oligarques : il faut seulement qu’elle sorte de sa réserve.

    La menace de la révolution socialiste a imposé au capitalisme européen la conscience sociale qui lui manquait.

    La perspective d’une révolution populiste doit produire le même effet vis-à-vis du néo-capitalisme mondialisé.

    C’est à cette condition que le populisme deviendra vraiment populaire. C’est à cette condition qu’il deviendra majoritaire.

    Michel Geoffroy (Polémia, 10 mai 2016)

     

    Notes :

    1/ Selon l’expression de l’écrivain Renaud Camus.

    2/ Voir le livre de Jean-Yves Le Gallou : Immigration : la catastrophe/ Que faire ? Via Romana, 2016.

    3/ Selon l’expression de Dominique Strauss-Kahn.

    4/ Genre Mélenchon.

    5/ Comme cela a été le cas dans le passé européen.

    6/ Jaurès, Histoire socialiste.

    7/ Ce qui d’ailleurs explique l’envolée occidentale après la seconde guerre mondiale : la loi du profit étant associée à une politique sociale dynamique (social-démocratie ou sécurité sociale) ou par des salaires élevés (fordisme).

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  • La fin programmée des oligarques...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à l'effondrement prévisible de l'oligarchie, la classe des nantis de la mondialisation...

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    La fin programmée des oligarques

    Aujourd’hui une oligarchie transnationale domine sans partage les post-démocraties occidentales. Mais son règne touche à sa fin.

    L’oligarchie, fille de la fin de l’URSS

    L’oligarchie s’est imposée dans la seconde moitié du XXe siècle à la suite de l’effondrement de l’URSS et de la disparition de l’hypothèque que le socialisme, d’abord, et le communisme, ensuite, faisaient peser sur le système capitaliste.

    L’oligarchie correspond donc dans l’ordre métapolitique au triomphe de la conception du monde du protestantisme anglo-saxon sur tous ses adversaires.

    Sur ce plan, le XXe siècle a été le siècle des Anglo-Saxons, celui de leur suprématie. Au point que certains ont cru avoir atteint la fin de l’histoire, avec le triomphe planétaire du libéralisme économique et de la « démocratie » et bientôt un gouvernement mondial sous leur direction.

    L’oligarchie bourgeoise : un cocktail de libéralisme et de mai 1968

    Dans l’ordre sociologique, l’oligarchie correspond à la bourgeoisie libérée de la peur de la révolution socialiste et qui pour cette raison ne met plus aucun frein à la recherche de son intérêt ni à l’exploitation des autres – mais une bourgeoisie désormais mondialiste et non plus patriote, car la richesse, comme les grandes entreprises, est de nos jours majoritairement transnationale.

    Dans l’ordre idéologique, l’oligarchie correspond à l’alliance du libéralisme, de l’esprit libertaire et du cosmopolitisme : un cocktail original qui transcende la vieille opposition droite/gauche puisque la gauche a renoncé à révolutionner le capitalisme. L’esprit libertaire est hérité de la révolution culturelle des années 1960, initiée aux Etats-Unis et qui s’est ensuite répandue dans tout l’Occident.

    Mais à la différence des libertaires du XIXe siècle qui ne voulaient « Ni Dieu ni Maître », les libertaires actuels sont au service de la domination sans partage de l’Argent : car ils ont transformé le « Jouissons sans entraves » de mai 1968 en « Consommons sans limites ». Et ils ont ouvert la voie à la marchandisation du monde, comme l’illustre le fait que la promotion de l’homosexualité au rang de normalité débouche sur la GPA, c’est-à-dire la marchandisation de la maternité.

    Le règne sans partage des oligarques

    Les oligarques règnent en Occident depuis environ 30 années et ils l’ont façonné à leur image et conformément à leurs intérêts.

    Les résultats parlent d’eux-mêmes : abolition des frontières, destruction des traditions et des cultures nationales, précarisation générale des salariés, augmentation des inégalités de revenus et de la violence sociale, immigration massive, ahurissement médiatique des populations, réduction des libertés politiques.

    En Europe ils ont pris la direction de l’Union européenne pour la transformer en espace de libre-échange inféodé aux Etats-Unis et ils ont ouvert la voie au Grand Remplacement des Européens sur leur propre terre.

    Les oligarques se croient tout permis et prétendent désormais régenter le monde entier par le truchement de la superpuissance américaine.

    Mais en réalité la situation leur échappe.

    Les oligarques ne comprennent pas que le monde change

    L’oligarchie incarne la classe des nantis de la mondialisation et promeut donc les « valeurs » des marchands : le contrat et le marché. C’est pourquoi elle perd de plus en plus pied dans un monde marqué par le retour de l’Histoire, de la Foi (islam), de la Violence et du Tragique : c’est-à-dire un monde de plus en plus chaotique que le « doux marché » ne sait pas réguler.

    Les oligarques ont oublié que nous ne sommes plus au temps de Thatcher et de Reagan.

    Le vide laissé par la disparition de l’URSS est, depuis, en train de se combler par la réémergence des anciennes civilisations (Chine, Inde, Asie notamment) et par le retour à la puissance de la Russie. L’islam s’affirme aussi comme un universalisme concurrent du mondialisme yankee, au surplus plus dynamique que lui au plan démographique.

    Il apparaît de plus en plus, en outre, que la domination des Etats-Unis ne sera pas durable : car à la fragilité d’une économie reposant sur l’endettement et la suprématie du dollar (de plus en plus contestée par la Chine notamment) s’ajoute l’éclatement communautaire d’une société multiraciale où l’élément WASP décline irrémédiablement.

    Le rêve oligarchique est en train de se briser

    L’oligarchie se berce du rêve du contrôle total mais c’est une illusion fatale. Car comme l’écrivait Dominique Venner : « L’histoire est le lieu de l’imprévu ».

    Le rêve de l’oligarchie est en train de se briser au XXIe siècle.

    D’abord, l’oligarchie n’est qu’un mal européen et nord-américain en réalité : car il découle de la décadence occidentale. L’inversion des valeurs qui correspond à la suprématie de la fonction marchande est un symptôme de décadence car le marché ne fait pas, seul, société.

    Les oligarques occidentaux s’illusionnent aussi quant à leur capacité à soumettre tous les peuples à leur idéologie. En réalité l’idéologie occidentale est de plus en plus minoritaire à l’échelle du monde et elle est, à juste titre, considérée comme une agression contre leur identité par tous les autres peuples. L’échec des « révolutions arabes » débouchant non pas sur la « démocratie » mais sur l’islamisme ou la dictature le démontre une nouvelle fois.

    Le monde est en train d’échapper à l’oligarchie

    L’économie mondiale dérégulée selon les recettes libérales devient chaotique pour tout le monde, y compris pour l’oligarchie.

    L’oligarchie, qui se parait des couleurs de la compétence, apparaît de plus en plus incapable de réguler quoi que ce soit : l’économie, le chômage, les trafics de drogue comme les flux migratoires.

    Enfin, en Europe même, les conséquences désastreuses de la mondialisation pour le plus grand nombre, le Grand Remplacement et le chaos migratoire contribuent au réveil de la conscience identitaire européenne.

    L’idéologie libérale/libertaire recule pour toutes ces raisons et la contestation politique des oligarques progresse partout, y compris aux Etats-Unis comme le montrent l’audience croissante de D. Trump ou de B. Sanders. Partout les peuples occidentaux commencent à se réveiller de leur léthargie et à contester les pouvoirs en place, c’est-à-dire la superclasse mondiale.

    La dissidence est partout en marche

    Les oligarques se prétendaient à l’avant-garde, éclairée, de l’humanité nouvelle. Mais aujourd’hui plus personne ne croit sérieusement à ce qu’ils racontent.

    Le marxisme soviétique est mort du décalage entre l’idéologie et la réalité vécue par le plus grand nombre. Le Mur de l’Est est tombé pour cette raison. Il est en train de se passer la même chose en Occident.

    L’oligarchie est une élite en perdition. Pour cette raison, comme toujours dans l’histoire, une nouvelle élite la remplacera bientôt.

    On ne la voit pas encore car, dissidente, elle est cachée et diabolisée par le Système. Mais elle existe et se prépare. L’histoire est en marche.

    Oligarques de tous les pays : préparez-vous à faire bientôt vos valises !

    Michel Geoffroy (Polémia, 29 avril 2016)

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  • La laïcité : une idéologie au service du Grand Remplacement ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la question de la laïcité...

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    La laïcité : une idéologie désormais au service du Grand Remplacement

    La laïcité serait, selon l’oligarchie, la réponse « républicaine » à l’islamisme et un levier du fameux « vivre-ensemble ».

    Mais c’est une totale duperie, qui ne sert qu’à déconstruire toujours plus notre civilisation.

    La déesse Raison

     La laïcité est une invention des Lumières, reprise ensuite, en partie, par la Révolution française ; en partie seulement parce les républicains ne sont pas tous hostiles à la religion, loin de là : beaucoup sont d’ailleurs déistes, à commencer par Robespierre. Même si, au-delà de la lutte contre les ordres de la société d’Ancien Régime, pour les intellectuels des Lumières, la religion correspond à un stade dépassé et obscurantiste du développement humain, appelé à se voir remplacé par celui de la Raison et de la Science. On célèbre alors la déesse Raison dans des églises reconverties à cet effet, ce qui est quand même une légère contradiction…

    Cependant la laïcité telle qu’on l’invoque aujourd’hui est assez différente car reformulée à la sauce libérale/libertaire. Elle ne correspond plus vraiment, en outre, à la doctrine élaborée et mise en œuvre sous la Troisième République, avec notamment la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

    Une laïcité de combat

    La laïcité de la Troisième République était avant tout de nature politique, en effet : elle visait à réduire l’influence sociale de l’Eglise catholique, considérée comme hostile au nouveau régime. En particulier dans l’enseignement : les républicains de la Troisième République voyaient loin et se sont servis de la séparation de l’Eglise et de l’Etat pour briser l’enseignement catholique. Le formatage des futurs électeurs sera désormais accompli par l’enseignement public obligatoire et laïc et aussi par la conscription.

    Il s’agissait donc d’une laïcité de combat pour enraciner le républicanisme dans la France rurale d’alors – en arrachant la population à ses déterminants religieux, comme aurait pu dire Vincent Peillon, ancien ministre de l’Education nationale. Ce qui fut fait en partie et déboucha sur un relatif consensus patriotique.

    La laïcité contemporaine : une idéologie inconsistante

    L’idéologie laïque contemporaine est de nature différente car elle exprime avant tout un individualisme d’origine libérale/libertaire, qui repose sur l’idée paradoxale que la religion pourrait et devrait rester une affaire privée – en contradiction, pourtant, avec l’étymologie même du mot puisque religion vient d’un verbe latin signifiant « relier » : la religion par principe a donc au contraire toujours une dimension communautaire. Ce qui explique aussi que la religiosité soit aussi ancienne que la socialisation humaine.

    L’idée que la religion doive être reléguée dans l’espace privé est au surplus totalement marginale à l’échelle de l’histoire et de l’humanité incarnée. Seuls les adeptes de la doxa libérale/libertaire y croient, c’est-à-dire une partie extrêmement marginale et au surplus déclinante de l’humanité.

    L’utopie de la religion privée

    Affirmer qu’une croyance religieuse relève de la simple opinion personnelle aurait d’ailleurs fait hausser les épaules de nos ancêtres et ils auraient assimilé cette attitude à une forme d’athéisme. Comme cela ferait rire les Indiens, les Japonais, les Africains ou les musulmans : tous considèrent au contraire leur religion comme une composante de leur identité culturelle et sociale. D’ailleurs dans la civilisation européenne traditionnelle, la fonction souveraine recoupait bien une dimension à la fois temporelle et spirituelle : ce qui signifie que la religion avait nécessairement « droit de cité ».

    En d’autres termes, une société où la religion ne serait qu’une inclination personnelle, sans aucune dimension sociale, n’existe tout simplement pas. Mais cette utopie fait partie de la doxa libérale/libertaire et constitue par conséquent un dogme auquel on est prié de croire de nos jours.

    Le caractère inopérant de cette idéologie apparaît pourtant clairement aujourd’hui face à l’islam, religion qui repose sur l’observation de commandements de nature sociale et qui pour cette raison ne peut se cantonner à l’espace individuel. Ce qui explique d’ailleurs la grande fragilité des régimes « musulmans laïcs » dans l’histoire, car ils reposent sur des principes incompatibles. Tous finissent par être balayés par une pratique plus orthodoxe de l’islam, sauf à se transformer en dictatures militaires pour tenter de retarder le processus.

    Une idéologie trompeuse

    A quoi sert donc l’invocation de la « laïcité » de nos jours ? A tromper les Français.

    D’abord, il y a tromperie sur le contenu du mot « laïcité ». Car dorénavant la laïcité n’est plus la séparation de l’Eglise et de l’Etat, comme en 1905, mais serait au contraire l’encouragement donné par les collectivités publiques à l’exercice des « cultes » : en clair, l’encouragement à la construction de mosquées, même si on les baptise pour la circonstance sous l’euphémisme de « centre culturel », au motif qu’il faudrait traiter toutes « les religions » de la même façon.

    Cette évolution sémantique traduit le fait que l’Etat et les collectivités publiques ne cessent de céder devant la poussée de l’islam.

    Les laïcs, un peu gênés quand même, ont d’ailleurs inventé un nouveau concept pour ce faire : la « laïcité positive », comme la discrimination du même nom ! La laïcité positive est en effet censée solutionner la quadrature du cercle laïc vis-à-vis de l’islam : comment faire croire que l’on reste « laïc » tout en cautionnant les manifestations extérieures et donc sociales de l’islam ? That is the question !

    Désinformer les Français

    L’invocation du mot laïcité sert donc à désinformer les Français : elle vise à faire croire que l’oligarchie serait, face à l’islam, dans le même esprit que celui du petit père Combes vis-à-vis des catholiques.

    Alors que nous sommes exactement dans une situation inverse.

    Les laïcs de la Troisième République voulaient contrer l’influence de l’Eglise catholique. Les oligarques « laïcs » veulent au contraire engranger les avantages électoraux – et financiers via les pétromonarchies – de leur soutien ostensible à l’islam !

    Le mot laïcité est donc devenu typiquement novlangue de nos jours : car il désigne l’inverse désormais de ce que l’on rangeait habituellement sous ce terme.

    Face à l’islam l’oligarchie prend le contrepied de la laïcité

    L’invocation de la « laïcité » ne sert donc pas du tout à cantonner l’islam dans l’espace privé.

    Une véritable attitude « laïque » devrait pourtant consister à limiter les manifestations publiques de l’islam qui finissent par s’imposer aux non-musulmans, comme on a réglementé dans le passé, pour cette raison, les sonneries de cloches des églises. Mais cela est considéré par l’oligarchie, qui lorgne sur le vote musulman, comme de… l’islamophobie d’extrême droite !

    Elle devrait aussi consister à imposer aux musulmans le respect d’un concordat national, comme on l’a fait dans le passé pour le catholicisme ou le judaïsme. Mais en réalité on fait tout le contraire puisqu’on n’impose aux musulmans aucune contrepartie aux facilités qu’on leur accorde de façon croissante.

    La laïcité à géométrie variable

    L’invocation de la « laïcité » ne sert finalement qu’un seul objectif : combattre l’identité française en s’efforçant de gommer toujours

    plus ce qui reste des racines chrétiennes des Européens en général et des Français en particulier.

    Que font en effet nos « laïcs » aujourd’hui ? S’opposent-ils aux prières dans les rues, aux repas hallal dans la restauration collective, aux

    exigences des musulmans dans les hôpitaux ou au port du voile dans les lieux publics ? Pas du tout : ils font campagne contre… les crèches de Noël dans les mairies ! ou ils veulent supprimer les fêtes chrétiennes du calendrier (*), comme ils ont commencé de le faire avec le travail dominical ; ou ils ne chassent que l’islamophobie, réelle ou prétendue, en délaissant la christianophobie.

    En d’autres termes les « laïcs » newlook masquent leur impuissance et leur lâcheté face à l’islamisation derrière une mauvaise foi ostensible, présentée comme une « valeur républicaine » : pour une commune, aider à la construction d’une mosquée c’est laïc. Par contre, installer une crèche chrétienne dans une mairie n’est pas laïc.

    La laïcité est donc, comme désormais la justice, à géométrie variable dans notre pays : dure avec les autochtones, tolérante avec les autres. Il faut dire que ces autres savent faire respecter leurs convictions et leurs croyances, à la différence des autochtones !

    La « laïcité » vient ainsi en soutien du discours sur le « vivre-ensemble » : les autochtones sont priés, et eux seuls, de mettre en sourdine leurs traditions, leurs croyances, leurs fêtes ou leur façon de vivre. Pour vivre avec les autres, c’est-à-dire en réalité comme les autres.

    Une façon de préparer leur future soumission. Ou bien leur révolte.

     Michel Geoffroy (Polémia, 18 février 2016)

     

    (*) « Je suis pour la suppression intégrale de toutes les fêtes chrétiennes en France », Pierre Bergé le 26 septembre 2013.

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  • Aujourd’hui, les bourgeois se fichent de Calais !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la lâcheté de la bourgeoisie face à la question de l'immigration massive et violente que subit notre pays...

     

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    Aujourd’hui, les bourgeois se fichent de Calais

    En 1346, durant la Guerre de Cent Ans, les Anglais assiègent Calais qui résiste courageusement. Mais à l’issue d’un siège de 11 mois la population, affamée, n’a d’autre issue que de se rendre aux envahisseurs. Les Anglais, rendus furieux par la durée du siège, menacent, en représailles, de passer toute la population au fil de l’épée sauf si des otages acceptent de se sacrifier. Six bourgeois, les fameux « bourgeois de Calais », acceptent leur sort pour sauver la population. Finalement ils seront graciés par Edouard III, ému par leur esprit de sacrifice. Et la ville sera épargnée.

    Mais aujourd’hui l’histoire ne se répète pas parce que les bourgeois se fichent du peuple de Calais comme du peuple de France.

    Un drame ordinaire

    Tout le monde a pu voir depuis samedi dernier, sur les réseaux sociaux, les tragiques images de cette famille calaisienne agressée devant son petit pavillon par des « migrants ». Les assaillants leur jettent des pierres, des pneus, des bâtons ; ils tentent d’entrer dans le domicile. On voit la femme qui supplie son mari de ne pas s’interposer. Finalement les assaillants refluent lorsque le fils brandit un fusil (factice ou non chargé).

    Une famille seule face aux « migrants » parce que la police laisse faire. Soyons juste, la police va quand même agir : en fin de journée elle interpelle… le fils au sujet dudit fusil.

    Les bourgeois s’en fichent

    Mais ce drame à Calais n’intéresse plus les bourgeois. Ce n’est après tout qu’une famille autochtone modeste : des « sans-dents », qui peut-être, au surplus, ne votent pas bien. Ce ne sont que des cht’is « franchouillards » qui s’obstinent à ne pas reconnaître l’apport magnifique de ces « migrants » : ils n’ont pas compris, comme nous le vantent les bobos du MEDEF, que ces migrants allaient « améliorer le marché de l’emploi ». Tant pis pour eux !

    Les bourgeois vivent à l’abri

    Les bourgeois se moquent de ce qui se passe à Calais car ils vivent bien à l’abri dans leurs quartiers préservés et dans leurs appartements digicodés. Et en cas de pépin ils peuvent compter sur la réaction rapide de leurs copains dans les ministères ou à la préfecture.

    Ils ne prennent jamais les transports en commun comme les « bidochons ». Leurs enfants ne fréquentent que les bonnes écoles : celles où on ne sert pas de « repas aménagés » et où les élèves sont triés sur le volet. Leurs bambins échapperont, bien sûr, au désastre universitaire français : à eux les écoles de commerce, les grandes écoles, les stages à l’étranger et les universités yankees. Pôle Emploi c’est pour les sans-dents, pas pour eux.

    Les bourgeois ne se confrontent jamais aux « migrants », sauf dans les articles de l’Obs. ou des Echos. Sauf quand le fiston, ému jusqu’aux larmes par le sort du petit Aylan, décide d’aller « faire de l’humanitaire » au profit des « migrants », avant d’entrer se mettre au chaud dans la banque de papa. Car le fiston, bien sûr, ne s’occupe pas des sans-abris français qui, eux, peuvent rester dans les rues : salauds de pauvres !

    Les bourgeois sont responsables de l’immigration

    Les bourgeois ne se confrontent pas aux « migrants » mais, par contre, ils les font venir depuis 50 ans, dans toute l’Europe. Dans les années 1960, ils allaient même les chercher au Maghreb pour être sûrs qu’ils viennent bien.

    Pour améliorer la « profitabilité » des entreprises où les bourgeois travaillent et dont ils sont les heureux actionnaires, c’est-à-dire pour pousser à la baisse les salaires des « bidochons» et à la hausse les profits des bobos.

    C’est pourquoi les bourgeois ont toujours soutenu les gouvernements qui ont ouvert toujours plus les portes à l’immigration. C’est pourquoi les bourgeois haïssent plus que tout le Front national et tous les populistes qui risqueraient de menacer leur « value for money ».

    Les bourgeois se moquent des conséquences de leur égoïsme

    Les bourgeois se fichent des conséquences d’une immigration de peuplement désormais incontrôlable car ils sont à l’abri. Et en cas de grabuge, ils pourront toujours filer ailleurs, là où ils ont d’ailleurs déjà placé leurs économies.

    Les bourgeois ne se sacrifieront plus pour sauver Calais, Cologne ou Paris car ils sont devenus mondialistes. Les bourgeois ne seront pas victimes du Grand Remplacement : ils sont déjà partis ou ils vont partir se mettre à l’abri, laissant les sans-dents se débrouiller avec les charmants allogènes.

    Les bourgeois ne se mettront pas la corde autour du cou pour sauver le peuple comme en 1346. Cette corde il faudra la leur mettre de force. Car ils la méritent.

    Michel Geoffroy (Polémia, 27 janvier 2016)

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