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michel drac - Page 7

  • La stratégie de la tension au service des élites mondialisées...

    Le 18 novembre 2016, Elise Blaise recevait, sur TV libertésMichel Drac à l'occasion de la sortie de son essai Triangulation - Repères pour des temps incertains (Le Retour aux Sources, 2015). Penseur non-conformiste et d'une grande probité intellectuelle, Michel Drac est également le fondateur des éditions le Retour aux Sources, qui publient notamment Piero San Giorgio ou Howard Kunstler.

     

                                    

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  • Qu'est-ce qu'une Base autonome durable ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Michel Drac , cueilli sur le site Scriptoblog et consacré au concept de Base autonome durable. Publié initialement dans la revue Rébellion en 2011, il n'en garde pas moins tout son intérêt. Responsable des très dynamiques éditions Le Retour aux sources, Michel Drac est également l'auteur de plusieurs essais intéressants, dont dernièrement Triangulation - Repères pour des temps incertains (Le Retour aux sources, 2015).

     

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    Le concept de Base Autonome Durable

    Le concept de Base Autonome Durable (BAD) est dérivé d’une proposition initialement formulée par Hakim Bey : la Temporary Autonomous Zone (TAZ). L’idée fut à la fois retenue et critiquée par les principaux courants autonomes. Retenue, parce que la TAZ fournissait la possibilité d’une action, même incomplète, même symbolique, face à un ordre devenu trop puissant pour ses opposants. Critiquée, parce le caractère temporaire d’une base autonome sous-entendait que l’autonomie était ici réduite à un simulacre. Par définition, une autonomie temporaire est toujours une autonomie trompeuse. Pour dépasser la TAZ, on inventa donc la BAD : la même chose, mais sous la forme de base, « en dur », « durable ».

    De plus en plus de « militants » se transforment en « résistants » sous l’influence du courant survivaliste américain, et ces « résistants » glissent tout doucement vers la conclusion que résistance rime avec résilience, puisqu’au fond, tout commence avec l’autonomie : on ne résiste à un système que si on ne dépend pas de lui. A l’action politique telle qu’on la pense traditionnellement en France, on adjoint ainsi une autre façon de penser le combat : une méthode non-politique servant des fins politiques. Il s’agit non de peser directement sur la vie de la Cité, mais au contraire de s’en abstraire pour la conditionner indirectement, ou plutôt pour en contester le conditionnement par le Pouvoir. « Je ne dis pas que je veux changer les lois de la Cité, je dis que je veux suivre les lois de ma propre cité, hors la Cité » : tel est le slogan. J’avoue que pour ma part, je me reconnais tout à fait dans cette sensibilité.

    Ici, nous devons admettre que nous avons affaire, une fois n’est pas coutume, à une forme positive d’américanisation. Et après tout, pourquoi pas ? Depuis des décennies, la France importe pour son malheur toutes les pathologies du modèle américain. Il est justice qu’elle importe aussi quelques-uns des antidotes partiels que l’Amérique réelle a fini par inventer, pour se défendre contre ses démons. A une époque où le Pouvoir se nourrit de la dislocation de la Cité, se mettre à l’avant-garde de ce mouvement de dislocation peut être, pour les résistants, un moyen de battre le Prince à son propre jeu. Il faut considérer l’hypothèse, à tout le moins.

    Mais la raison pour laquelle la mode « autonome » peut durer, la raison pour laquelle il faut s’y intéresser, est ailleurs : elle tient au contexte. Le grand effondrement a commencé.

    Accrochez-vous, ça va tanguer !

    Passons aux choses sérieuses : de plus en plus de gens réalisent que le conte de fées consumériste/productiviste contemporain est un château de cartes, et que le château de cartes peut s’écrouler du jour au lendemain. Il y a quelques années, quand vous expliquiez que la « prospérité » occidentale reposait sur un incroyable trou noir de dettes, que cette économie de casino pouvait s’effondrer comme l’URSS en son temps, et qu’en outre, vu le très haut niveau d’intégration de toutes les chaînes logistiques, il en résulterait une destruction de valeurs et des troubles bien pires que lors de la chute du système soviétique, on vous riait au nez. Aujourd’hui, plus personne ne ricane quand vous tenez ce genre de propos.

    Que s’est-il passé entretemps ? C’est simple : les gens ont entraperçu le gouffre au bord duquel ils marchaient jusque là en toute inconscience. La crise des subprimes, les évènements de Grèce, la faillite quasi-avérée de nombreux Etats fédérés américains, la menace d’une cessation de paiement de l’Etat fédéral US même : les occidentaux en général, et les Français aussi donc, viennent de réaliser que le malheur, ça n’arrive pas forcément qu’aux autres. La psychologie collective évolue. Le désastre soudain réintègre le champ des possibles. Même la catastrophe globale devient pensable.

    Et il y a d’excellentes raisons de penser que cette évolution va se poursuivre et s’accentuer.

    Les dirigeants américains et européens peuvent gesticuler : en réalité, on voit bien qu’ils n’ont aucune réponse adaptée aux défis contemporains. C’est particulièrement sensible aux USA – un Empire global qui rappelle de plus en plus l’Empire espagnol dans ces dernières années, rongé par la corruption, affaibli par des guerres ingagnables, drogué par l’abondance d’une monnaie de pillage, une monnaie si abondante qu’elle avait fini par vampiriser toutes les forces productives authentiques. Mais l’effondrement est presque aussi sensible en Europe, ou plutôt dans l’Eurozone et dans ce qui reste du Royaume-Uni, transformé en base financière offshore. Londres achève en ce moment de sacrifier le peuple anglais pour sauver temporairement la City. Paris et Rome sombrent dans le ridicule, avec des chefs d’Etat tout juste capables d’organiser des partouzes (le sympathique Berlusconi) ou de contester à la famille Grimaldi les pages People de Paris-Match (le même-pas-sympathique Sarkozy). La seule capitale occidentale qui semble encore capable de penser l’avenir est Berlin, mais l’avenir qu’on pense là-bas est pour l’instant limité à la vision faussement rassurante d’une épicerie bien gérée. C’est évidemment mieux que Sarkozy ; mais c’est très, très loin de constituer une réponse à la hauteur des défis contemporains.

    Pendant ce temps-là, contraste dramatique, l’hémisphère occidental sombre lentement dans le chaos, tandis que l’Asie poursuit une croissance rapide mais malsaine. L’amoncellement de dettes privées et publiques est devenu tel que la simple évocation de son remboursement intégral provoque l’hilarité. La combinaison des produits dérivés et des politiques de taux aberrantes a fini par créer une situation inextricable, dont il est de plus en plus évident qu’on ne pourra sortir que par une faillite globale pure et simple – autant dire que la crise financière en gestation fera passer le 1923 allemand pour une simple péripétie. Personne n’a de réponse satisfaisante à apporter aux questions énergétiques soulevées par les défaillances du nucléaire, la déplétion pétrolière, la déception probable sur l’énergie de fusion. Personne ne sait vraiment comment conjuguer les perspectives démographiques à l’horizon 2030/2040 (+ 2 milliards d’hommes) et les risques que la crise énergétique fera peser sur une production agricole mondiale largement dépendante de l’économie pétrole (engrais, acheminement, mécanisation). Personne ne sait comment, dans ce contexte, réguler les flux migratoires potentiels venant d’Afrique ou du sous-continent indien. Bref, personne n’a de réponse globale à proposer.

    La conjonction d’une carte financière ingérable et d’un territoire politique, économique et social réel fragilisé laisse craindre un effondrement pur et simple de toute l’économie contemporaine – quelque chose qui pourrait ressembler à la dislocation de l’espace économique méditerranéen de la chute de Rome à la conquête musulmane, mais à une vitesse bien plus rapide, comme un film passé en accéléré. Il s’agirait alors d’un de ces ajustements brutaux, que l’humanité a déjà connu jadis, et qui viennent sanctionner l’excès de croissance à la fin d’une phase ascendante – la Peste Noire à la fin des grands défrichages en Europe, l’effondrement cataclysmique d’une Chine surpeuplée manquant la révolution industrielle, au XIX° siècle… L’originalité serait que, cette fois, mondialisation oblige, l’ajustement pourrait bien être planétaire.

    Bien sûr, ces scénarios noirs ne sont pas les plus probables. Les instruments technologiques contemporains peuvent rendre possible la gestion d’une décroissance harmonieuse, dans certaines limites. On ne peut ni ne doit exclure par hypothèse un atterrissage progressif, une sortie raisonnée de la société de consommation et l’émergence d’une conception plus juste des richesses, des sociétés, des fins mêmes du politique – devant l’imminence de la catastrophe, peut-être l’humanité saura-t-elle se sublimer. Mais le simple fait que la catastrophe globale ait cessé de constituer un scénario absurde, le simple fait qu’il faille prendre en considération la possibilité avérée d’une évolution cataclysmique à moyen terme, suffit à changer radicalement la psychologie collective.

    Il va en résulter, en fait il en résulte déjà partiellement, une réévaluation des critères de la décision dans la plupart des domaines susceptibles d’impacter nos vies. A la logique de maximisation du rendement moyen dans un cadre général stable, logique actuellement dominante, va progressivement se substituer une logique de minimisation de la perte latente dans un cadre général dégradé. La robustesse d’une solution sera jugée plus précieuse que sa performance « quand tout va bien ». Seules les très grandes entreprises multinationales n’ont pas encore modifié la hiérarchie de leurs critères de décision, parce que leur fonctionnement est si parfaitement adapté à la mondialisation tous azimuts que la remise en cause du mode de production délocalisé/intégré constitue une révolution mentale difficile pour elles. Les autres acteurs de l’économie, eux, ne s’y trompent pas – particuliers qui recherchent l’autonomie de leur approvisionnement énergétique, même avec des solutions à faible rentabilité, PME s’évadant d’une situation de sous-traitance qui les place en grande vulnérabilité face à des donneurs d’ordre eux-mêmes fragilisés, etc. Dans l’ensemble, un mouvement de raccourcissement des chaînes logistique s’enclenche discrètement.

    Dans ce contexte, la BAD est plus qu’une simple alternative impolitique au conditionnement politique. Elle est aussi une idée tendance – et pour de bonnes raisons. C’est pourquoi les dissidences vont vraisemblablement s’en emparer de plus en plus : non seulement c’est un bon moyen de prendre à revers le système tant qu’il fonctionne, mais c’est aussi une garantie de survie s’il s’écroule. Bref, c’est un concept polyvalent, dans une période de grande incertitude sur les ruptures de contexte possibles à court et moyen terme.

    On vit ensemble, on meurt ensemble

    Au-delà de ces constats sur l’évidente opportunité de la BAD, la vraie question, pour qui tente d’enclencher une démarche en ce sens, est sa faisabilité –les conditions pour rendre faisable un projet de BAD. Et c’est là que les choses deviennent compliquées. Comprendre que la BAD est une bonne idée n’est rien ; le vrai sujet, c’est : comment mettre cette idée en pratique ?

    Pour l’instant, la mouvance dissidente et les divers projets survivalistes en sont encore au stade des premières expérimentations. Le concept est de toute manière très polyvalent, et il est probable, souhaitable même, que diverses solutions seront élaborées, adaptées aux situations particulières de tel ou tel sous-groupe. Pour l’instant, l’avancement des expérimentations permet tout au plus de lister les questions-clefs, de les hiérarchiser – on ne peut répondre à tout, mais on commence à avoir une idée précise des domaines où la réponse ne sera pas simple à élaborer. C’est un début.

    Les trois enseignements principaux, à ce stade, sont : la complexité de la solution organisationnelle, la nécessité du réseau, l’importance de la préparation psychologique.

    Trouver le lieu d’une BAD n’est pas difficile. Dégager le financement peut être plus compliqué, mais finalement, si la motivation est là, on se débrouille toujours. Le vrai problème, c’est d’organiser cette motivation, de lui donner le cadre à l’intérieur duquel les individus se coordonnent.

    Ce sont d’abord des questions très concrètes. Par exemple : faut-il acheter le lieu en SCI ? En indivision ? Diviser le bien ou acheter des biens mitoyens ou en tout cas proches ? A combien ? Quel statut pour les membres du projet ? N’y a-t-il qu’un seul type de membre ? Faut-il distinguer des membres permanents et des membres associés ? Quelle fonction exacte pour les uns et les autres ? Comment répartit-on les tâches ? Qui est chargé de contrôler quoi ?

    Mais à l’expérience, on s’aperçoit vite que ce dont il est question ici, ce n’est pas simplement de gérer quelques points d’intendance. Il s’agit potentiellement d’inventer la structure de base d’une nouvelle société. Tout simplement parce que derrière la gestion des choses, il y a celle des gens qui vont construire, entretenir et utiliser ces choses.

    Or, édifier cette structure de base est un projet à la fois indispensable et très difficile.

    Indispensable, parce que toutes les expérimentations en cours confirment la nécessité impérieuse de ne pas penser la BAD comme une monade isolée, mais comme un nœud au sein d’un réseau. Très vite, dès qu’on commence à sortir du « système », on mesure sa vulnérabilité. Certains rêveurs s’imaginent pouvoir déconstruire la matrice qui enserrait leur vie par leurs seules forces. Ce qu’il faut dire à ceux qui nourrissent semblables illusions, c’est qu’il est temps de grandir et de regarder les réalités en face. Un individu isolé, même un petit groupe sans liens avec d’autres groupes, est parfaitement démuni en face des menaces qui peuvent peser sur lui.

    Vous n’affrontez pas l’Etat tout seul – au mieux, il prendra le temps de vous manipuler sournoisement avant de vous écraser. Seul, vous ne pouvez même pas assurer votre propre sécurité : les gens qui viendraient armés de mauvaises intentions ne vont pas les afficher à la porte de votre BAD pour que vous puissiez les reconnaître et les repousser aisément. Même contre un autre individu, un individu ne peut pas se protéger seul si son adversaire a l’initiative du lieu et de la méthode. En fait, un individu isolé ne peut même pas se défendre contre lui-même ; il est très vulnérable à toutes les tentatives de manipulation d’un réseau qui voudrait l’inclure pour l’utiliser. Il est d’ailleurs probable que les récents attentats en Norvège fournissent une belle illustration de ce cas de figure.

    Si vous êtes seul, vous pouvez avoir l’illusion d’une forme d’indépendance, mais puisque votre sûreté dépend des juges et des policiers de la machine d’Etat, ce n’est, précisément, qu’une illusion. Si vous voulez être réellement indépendant, il faut constituer un réseau d’une taille suffisante pour qu’un adversaire, n’importe quel adversaire, soit paralysé par la menace des mesures de rétorsion que le groupe, soudé, solidaire, prend si l’on attaque un de ses membres. C’est pourquoi la réalité de l’indépendance, de l’autonomie, de la souveraineté, commence toujours par la fabrication d’un collectif.

    Prenez la mafia. Evidemment, pas en exemple : moralement, c’est indéfendable. Mais à titre d’illustration du principe d’organisation contre la machine d’Etat. Comme adversaire, pour l’Etat, la mafia, c’est un peu plus sérieux que n’importe quel individu isolé. Il est certain qu’un champion de boxe thaïe est beaucoup plus fort physiquement qu’un quadragénaire fatigué d’1 mètre 70 – le portrait type du soldat dans la mafia italo-américaine. Mais, n’en déplaise aux amateurs de boxe thaïe, comme défi lancé à l’Etat, la mafia, c’est un peu plus sérieux qu’un club de boxe thaïe. Pourquoi ? Parce que nos mafieux à physique al-pacinesque savent se coordonner ; ils ne sont pas une réunion d’individus, ils sont une organisation. Ce ne sont pas des bandits sans foi ni loi. A tout le moins, ils ont une loi : la leur. Eh bien, donnez-moi quelques dizaines de ces types aptes à conduire des manœuvres invisibles coordonnées, et même si ces gars-là sont individuellement inoffensifs, je vous garantis qu’ils formeront collectivement une force redoutable.

    Voilà pourquoi la BAD doit d’abord être pensée comme le lieu d’incubation des structures de base d’une nouvelle société, ou plutôt d’une contre-société. Parce que la seule chose qui peut triompher d’un système social, c’est un autre système social.

    Le problème, c’est que cette tâche indispensable est rendue aujourd’hui très difficile par la psychologie que les réseaux du système en place ont su instiller aux individus qu’ils entendent dominer. Voilà le principal obstacle qui se dressera concrètement sur le trajet de tous ceux qui tenteront de constituer une BAD : nos contemporains ont désappris à se penser comme parties d’un tout. Chaque individu est enfermé dans la perception de son existence propre comme devant nécessairement être justifiée par elle-même.

    Quand vous construisez un projet de BAD, vous réalisez vite que la première ligne de défense du système d’hétéronomie est implantée à l’intérieur même de vous : c’est votre héritage psychologique, modelé par la culture du narcissisme et la dégénérescence pathologique du modèle de la famille nucléaire, devenu anti-modèle de la famille décomposée et mal recomposée. Ne nous attardons pas à multiplier les exemples. Juste une observation : combien de temps faut-il à nos contemporains pour employer sincèrement le pronom « nous » quand ils forment un groupe ? Réponse : ils n’emploient jamais ce pronom – jamais sincèrement, en tout cas.

    C’est précisément cette incapacité à penser le collectif qui explique ce syndrome très répandu : le fantasme de toute-puissance. La proportion de personnalités borderline parmi nos contemporains, et particulièrement parmi les personnes encore dotées d’un minimum d’esprit critique, est probablement très supérieure à ce qu’elle était jadis. Cela vient du fait que les individus, se sachant en fait parfaitement impuissants mais, en même temps, restant incapables de sortir de leur individuation radicale, se réfugient dans une posture, voire dans un univers semi-onirique. D’où la multiplication, dans les milieux non conformistes, de survivalistes du dimanche capables d’arrêter une armée à eux tout seuls, de boxeurs de rue imaginaires, etc. Il n’est pas évident de constituer un réseau de BAD à partir d’une population constituée majoritairement d’individus atteints par ce type de pathologies.

    La vraie question

    En synthèse, la BAD apparaît aujourd’hui comme un concept polyvalent, adapté à un contexte instable. Ce concept séduit parce qu’il propose une voie d’action accessible. Plus profondément, l’esprit du temps entre spontanément en résonnance avec l’idée d’autonomie, à un instant de l’Histoire ou un très grand système fédérateur totalement intégré menace de se disloquer. Mais la réussite ou l’échec de ce concept, dans la pratique et au sein des divers courants de la dissidence, dépendra non de son opportunité, évidente, mais de sa faisabilité. Et cette faisabilité dépend elle-même de la capacité qu’auront les groupes concernés à inventer, pour s’opposer au système qu’ils combattent, la brique de base d’un contre-système – une nouvelle manière d’insuffler une dynamique collective à une masse d’individus atomisés.

    Le premier territoire à libérer, avant même celui de nos futures BAD, est donc l’espace mental constitué par l’interconnexion de nos cerveaux. En ce sens, la première BAD est mentale, à l’intérieur de nous. Si l’esprit n’est pas au rendez-vous, la matière ne suivra pas. Au reste, le véritable enjeu du combat a-t-il jamais été ailleurs ?

    Michel Drac (Scriptoblog, 26 août 2016)

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (17)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Avec, pour la dernière de la saison, au sommaire :

    • Baisse du QI moyen en Europe, une information bien référencée qui ne semble pas inquiéter outre mesure nos gouvernants qui continuent de célébrer la "diversité" et d'exiger de leurs populations qu'elles accroissent leur "compétitivité". Concernant le fait que la présence des immigrés en France freine la productivité, se reporter au livre de Christopher Caldwell, Une révolution sous nos yeux, éditions du Toucan, 2011, page 75.
     
     
    • En 2015, et pour la première fois, la population de l'Union européenne a décru malgré l'installation d'au moins 1,9 millions de migrants d'origine non européenne. Ce qui ne dissuade nullement les ONG "humanitaires" de conspuer une "forteresse Europe" qui se fermerait à la "diversité" pour se murer dans le repli sur soi.
     
     
    Natacha Polony, la police de la pensée et le journalisme en laisse. 
     
     
    • Le copinage valeur plus forte que la vertu ? C'est la question que pose l'OJIM après la réintégration de la délicate Agnès Saal au ministère de la culture.
     
     
    Hervé Juvin en libertés, semaine du 27 juin au 1 juillet. L'économiste répond aux questions des téléspectateurs de Tv-Libertés et ses répliques sont percutantes. Le retour du drapeau bleu, blanc, rouge dans les stades / Faut-il accepter les prélèvements automatiques / L'un des arguments du Brexit c'est l'irréversibilité de la construction européenne. Info ou intox ? / Que sont les taux d'intérêt négatifs ?
     
     
    • Selon Bernard Lugan l'Afrique du Nord est dans une phase d'implosion, d'explosion et de perdition (entretien avec Boulevard Voltaire, première référence). En se reportant à son blog on pourra lire ce qu'il écrit de la situation en Libye à la date du 3 juillet (seconde référence). Bernard Lugan vient par ailleurs de faire paraitre un copieux ouvrage consacré à l'histoire de l'Afrique du Nord aux éditions du Rocher et fait l'objet à ce propos d'une interview dans le dernier numéro de la Nouvelle Revue d'Histoire.
     
     
     
    • La diplomatie française au Moyen-Orient par Bruno Guigue. À partir de son expérience personnelle, et de ses propres déconvenues, l'ancien diplomate livre sa pensée sur ce qu'était la politique arabe de la France. Une politique aujourd'hui défunte à force d'erreurs de jugement et de suivisme par rapport aux seuls intérêts israélo-américains dans une région où nous jouons désormais les utilités.
     
     
    • Sur le Moyen-Orient et sa situation géopolitique complexe la polémologue Caroline Galactéros répond aux questions de Charlotte Amadis et de Daoud Boughezala sur le site de Causeur.
     
     
    Michel Drac présente une remarquable analyse du capitalisme néolibéral mondialisé. Celui-ci bute en effet sur des limites technologiques et environnementales qui font apparaitre tout retour de la croissance comme un fable racontée à des enfants. Les oligarchies occidentales, sur la défensive, sont passées dans ces conditions d'une politique de la carotte (redistribution équitable de la plus value entre le capital et le travail) à celle du bâton (prédation financière et casse sociale) dont le terrain privilégié semble bien être l'Europe, ventre mou de la scène mondiale. La présente intervention se situe dans le droit fil de son dernier ouvrage Triangulation, repères pour des temps incertains paru en octobre 2015 aux éditions Le retour aux sources.
     
     
    • Dans une magnifique série de dix émissions (une heure chacune) consacrées à l'histoire, Régis Debray donne toute la mesure de son talent. Si il fallait faire une sélection parmi ces chroniques étincelantes notre choix se porterait sur l'histoire de la construction européenne et aussi sur celle ayant trait au sacré et à ses avatars.
     
     
    Jérôme Leroy, rédacteur en chef du pôle culture de Causeur expliquait avant que le match n'ait lieu les raisons pour lesquelles il souhaitait la victoire de l'Islande sur la France.
     
     
    Éric Zemmour ironise sur cette gauche qui aime les perdants magnifiques, qui préfère Poulidor et déteste Anquetil, qui célèbre Michel Rocard comme elle adule Pierre Mendès France mais porte le florentin Mitterrand au pouvoir pour réaliser le programme de Terra Nova que véhiculait la deuxième gauche incarnée par Rocard, un idiot utile en quelques sortes dont Alain Finkielkraut juge qu'il est resté prisonnier d'un vision trop étroitement économique du monde. Cependant la pratique politique de cet esprit  brillant et torturé plus marquée par les échecs que par les succès ne manquait pas d'une certaine noblesse; mais peut-on être un politique accompli quand on manque à ce point de cynisme ? 
     
     

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    A propos du Brexit
     
    • Réaction d'Alain de Benoist, après le Brexit. Le Royaume uni s'est toujours senti plus proche des États-Unis (le "grand large") que de l'Europe, où il n'a cessé de jouer le rôle d'un cheval de Troie atlantiste et dont il n'a jamais pleinement accepté les règles. En ce sens, le divorce met fin à un mariage qui n'avait jamais été vraiment consommé.
     
     
    • Pour Hubert Védrine l'Union européenne devenue une énorme machine à normaliser s'est égarée dans un océan de règles ubuesques. Afin de répondre au décrochage généralisé que les peuples lui opposent il propose que l'on arrête de se faire peur avec le mythe du retour nauséabond des années 30, et l'adjonction dans le processus d'une véritable subsidiarité faisant toute sa place au maintien des nations souveraines et à l'identité des peuples. Constatant que depuis Lisbonne, rejeté par referendum mais ratifié par le Parlement on n'est plus dans la démocratie, il se lamente de la cécité d'élites qui ne veulent jamais se remettre en cause ce qui est la principale raison de la montée des populismes et propose d'user du choc du Brexit pour repenser l'Union européenne en profondeur.
     
    • Pour Jean-Michel Quatrepoint, le Brexit révèle la défaite de l'idéologie néolibérale de Reagan et de Thatcher. Si l'Europe prend son indépendance vie à vis des États-Unis, elle pourra exister comme puissance par la coopération des nations qui la constituent.
     
     
    Éric Zemmour réagit au vote des Britanniques en faveur du Brexit et aux réactions qu'il a suscité. De l'ironie bien sûr et beaucoup de réalisme.
     
    • Dans son émission I-média du premier juillet (Tv-Libertés) Jean-Yves Le Gallou se consacre pour l'essentiel au traitement médiatique du Brexit qui a donné aux journalistes une remarquable occasion de faire la preuve de leur sectarisme (première référence). Dans le numéro du 8 juillet Jean-Yves Le Gallou se penche sur le conférence de le rentrée de France Télévision. Décryptage d'I-Média. Le Brexit encore où l'émission souligne avec ironie que les "élites" doivent se soulever contre les masses ignorantes et teigneuses; mais cela fait plus de 20 ans que Christopher Lasch avait analysé ce phénomène symptomatique de notre époque dans La révolte des élites et la trahison de la démocratie éditions Flammarion pour l'édition française de 1996 (seconde référence).
     
     
     
    Clément Sirdey se moque bien quant à lui des diatribes nostradmesques des éditocrates européistes annonçant les sept plaies d'Égypte pour la Grande Bretagne après sa sortie de l'Union. Il rappelle cette forte parole de Jean-Claude Juncker destinée à s'inscrire dans le bêtisier de l'arrogance : "il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européen".
     
     
    • Sombrant dans les ténèbres de l'obscurantisme le peuple britannique a opposé un non catégorique à son maintien dans l'Union européenne. C'est du moins l'interprétation que donne, parmi bien d'autres, un homme de l'élite éclairée qui sait par définition ce qu'est l'intérêt du peuple dans son blog de L'ExpressMathieu Bock-Côté répond aux propos hyperboliques de BHL dans une tribune bienvenue du Figaro. Titre de sa chronique "Le peuple contre les despotes éclairés".
     
     
    • Un tout autre son de cloche avec sa suffisance Bernard-Henri Botul. Après avoir pronostiqué la défaite du Brexit, il écrit dans sa revue La règle du jeu : "Assez de ces relents nationalistes rances, assez de ces peuples qui dressent des murs avec leurs voisins, soyons modernes, irréprochables, inspirons nous du génie du judaïsme et prenons exemple sur Israël, phare des nations". Il est évident, sauf pour les demeurés, que "le phare des nations" ne dresse aucun mur pour se séparer de ses voisins. BHL serait-il adepte du double discours ? 
     
     
    • L'intellectuel britannique Phillip Blond donne son avis circonstancié sur le Brexit dans un intéressant entretien accordé au Figaro. Théoricien du Red Toryism il dresse un diagnostic sans appel de la situation en Occident et déclare : "Le vote en faveur du brexit exprime le plus grand rejet de la mondialisation qu'ait connu dans les urnes le monde occidental. Les bénéficiaires de la mondialisation, tous ceux qui culturellement comme financièrement se trouvent en phase avec le nouvel ordre du monde, sont désormais minoritaires dans la société".
     
     
    • Comment l'Union européenne a sacrifié en trente ans ses classes moyennes et sabordé son modèle social au bénéfice d'une minorité de privilégiés. Euthanasie en règle sur l'autel d'un libre-échangisme à l'échelle planétaire. Une analyse exemplaire de Véronique Nguyen, professeur affiliée à HEC, qui conclue qu'il n'est guère surprenant dans ces conditions que ces catégories lésées expriment leur colère et leur frustration par des votes iconoclastes qui laissent les élites médusées. 
     
     
    • Le FN principal gagnant du Brexit ? Bonne analyse.
     
     
    • Selon Bruno Mégret le Brexit ne changera pas la donne au Royaume Uni. Il considère cette sortie comme un symptôme et non comme un remède de la maladie bruxelloise. Si il se refuse à l'Union européenne telle qu'elle se trouve configurée aujourd'hui, il est partisan de la conserver à condition de la transformer en une machinerie de puissance se préoccupant de l'identité de ses peuples en mettant fin à l'immigration et en organisant la remigration, ce que le départ de la Grande-Bretagne pourrait rendre possible puisqu'elle a toujours voulu une Europe de l'atlantisme et du libre-échange.
     
     
    Jean-luc Mélenchon, en pleine forme à propos du Brexit, déclare au Parlement européen le 5 juillet que l'Union européenne, "soit on la change, soit on la quitte".
     
     
    • Devant une UE qui s'effiloche Jacques Sapir s'applique à penser l'avenir des nations européennes.
     
     
     
    • Les séides de l'oligarchie qui siègent à la Commission européenne n'ont pas de souci à se faire. Après le Brexit ils pourront toujours se recaser chez Goldman Sachs à l'image de leur ancien patron José Manuel Barroso dont le parcours, depuis qu'il dirigeait le mouvement maoïstes portugais, se révèle exemplaire. Du col Mao au Rotary il n'y a qu'un pas, et beaucoup de reptations couronnées par ce bâton de maréchal qui sonne comme l'aveu de services rendus (première référence). Comme le note très justement Michel Onfray dans sa dernière chronique mensuelle, ne pèse sur Barroso et ses semblables  aucune fatwa. C'est la grande différence avec Alain de Benoist (seconde référence). Suit la pluie de critiques politiciennes qui a suivi cette annonce de la banque. Elle permet de mesurer la duplicité de la plupart de nos dirigeants (troisième référence). Enfin le jugement de Maxime Tandonnet selon qui ce parachutage bardé d'or ne peut que renforcer les soupçons de l'Europe d'en bas vis à vis des connivences de l'Europe d'en haut avec "la finance mondiale" et ainsi favoriser le "populisme" en vérifiant un de ses principaux arguments (quatrième référence).
     
     
     
     
     
     
    • Démocratie ? Les curieuses conceptions que s'en fait "l'expert" François Jost, chroniqueur de L'Obs, ou quand le galimatias rhétorique ne parvient qu'à démontrer l'inanité d'un discours emberlificoté plaidant pour une démocratie sublimée qui se passerait des électeurs.
     
     
    • Certains authentiques "démocrates" semblent partisans d'une euthanasie des vieux électeurs britanniques. Leur remarques désobligeantes montrent l'indigence de leur raisonnement. En effet ces commentateurs ne semblent pas se rendre compte qu'en France comme en Autriche ce sont les électeurs sénescents qui constituent l'obstacle principal à la victoire du "populisme" ? Ci-joint un article de Richard Dessens pour Euro-Libertés.
     
     

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    • Analyse du récent ouvrage d'Alexandre Latsa Un printemps russe (Édition des Syrtes) par Bernard Mazin sur Polémia (première référence). Alexandre Latsa s'entretient avec Jean-Michel Vernochet sur le printemps russe et la diabolisation de Poutine et de la Russie par les médias (seconde référence). Enfin il répond aux questions de Télé-Libertés (troisième référence).
     
     
     
     
     
    Paul Moreira, candide journaliste d'investigation qui s'était rendu célèbre par son documentaire non conforme intitulé Ukraine. Les masques de la révolution diffusé en février dernier sur Canal +  explique comment la perception d'un événement est filtrée par les médias censeurs. Il met en cause dans cet interview le manichéisme des grands organes de presse occidentaux en accord avec les manipulations du département d'État américain et des néo-cons. Ceux-ci agitant pour leurs basses oeuvres les milices nationalistes ukrainiennes avec la complicité active de l'Union européenne.
     
     
    • S'interrogant sur l'épistémé de la post-modernité occidentale le penseur croate Jure Georges Vujic note que la rétrospective loin d'être une simple mode est devenue une stratégie de marché du capitalisme tardif qui récupère et commercialise les idées, les mythologies, les produits de la "subversion" et la contre-culture libertaire de gauche dans un recyclage sans fin du vintage. Brillant développement sur le pastiche et l'histoire comme marchandise.
     
     
    • Conflits numéro 10 vient de paraitre (juillet-septembre). Éditorial de Pascal Gauchon. Au sommaire, les enjeux du sport, entretien avec Pascal Boniface, portrait de Lavrov par Frédéric Pons, le retour de l'armée russe, la grande stratégie de Frédéric II
     
     
    • Belle et brillante critique du dernier livre d'entretiens donnés par Rémi Brague, Où va l'histoire par Pierre Le Vigan. Rémi Brague est philosophe de profession spécialisé dans la philosophie chrétienne et musulmane de l'époque médiévale.
     
     
    • Critique laudative du Putain de Saint Foucault  de François Bousquet par Thierry Durolle sur le site d'Europe Maxima.
     
     
    François Bousquet rédacteur en chef adjoint de la revue Éléments s'entretient avec la rédaction de Rébellion sur le cas de Jean-Edern Hallier.
     
    • Le grand malaise des agriculteurs français lancés dans une course à la modernisation sous peine de mort rapide. Étranglé par les normes toujours plus complexes, toujours plus contraignants ils sont forcés à définir leur voisins comme des ennemis illustrant ainsi la doctrine libérale de la guerre de tous contre tous.
     
     
    • Éditorial du nouveau numéro de la la Nouvelle Revue d'Histoire (juillet-août 2016) par Philippe Conrad, son directeur, et sommaire.
     
     
    • L'entretien avec Jean Haudry publié dans la Nouvelle Revue d'Histoire (hors-série numéro 11) est désormais disponible sur le site de l'Institut Iliade. Il s'agit d'une critique du livre négationniste de l'archéologue Jean-Paul Demoule intitulé Où sont passés les Indo-européens ?
     
     
    • Le site theatrum belli publie un texte d'Alain de Benoist consacré aux héros et aux "péchés du guerrier" dans la tradition indo-européenne.
     
     
    • Les conséquences de l'ethnocide des Amérindiens au Canada.
     
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  • La revue de presse d'un esprit libre... (5)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    • Nouvelle livraison de la revue trimestrielle Krisis. Cette fois-ci un numéro consacré à l'Amérique. Ci-joint le sommaire.
     
     
    • À propos de ce numéro de Krisis, signalons que son rédacteur en chef Thibault Isabel a publié le 8 mars un entretien entièrement  consacré à l'Amérique sur le site de Rébellion.  
     
     
    • Vidéo de la conférence donnée à Lille en janvier dernier sur le thème de l'identité par Thibault Isabel et Alain de Benoist.
     
     
    • Dans les Chronique de la Vieille Europe, sur Radio Courtoisie, Patrick Péhèle recevait le linguiste Gérard Conio pour son livre Théologie de la provocation, causes et enjeux  préfacé par Michel Onfray. Slavophone, Conio développe une pensée de l'Est qui s'affirme comme telle et revient sur les catastrophes qui ont secoué le cours du XX siècle et ont nourri le nihilisme européen dont le socialisme effectivement réalisé interprété ici à travers les concepts chrétiens. Très riche entretien.
     
     
    • Pour Hervé Juvin le sacre de l'individu désirant sans aucune limitation a fait sortir la modernité de ses gonds. Il plaide ici pour une redécouverte de la communauté contre l'individu sans racine.
     
     
    • Deux contributions d'Alain de Benoist sur Boulevard Voltaire.
     
     
     
    • Jean-Pierre Le Goff était l'invité d'Élisabeth Quin sur Arte pour son émission 28 minutes. Dans ce temple de la bobocratie il fait montre d'un ton pour le moins décalé mais n'a droit malheureusement qu'aux 12 premières minutes. Son discours est dans ce lieu visiblement non gratta.
     
     
    • Le 7 mars ce même Jean-Pierre Le Goff était l'invité de l'émission d'Olivier de Lagarde Un monde d'idées sur France-info. Il y fait le procès d'une Europe confite en droit-de-l'hommisme, sortie de l'histoire et persuadée que la compréhension des lois du marché est suffisante pour assurer une bonne "gouvernance". En bref d'après lui l'Europe angélique se détruit dans la croyance religieuse au progrès, dans la repentance et dans la dénégation d'elle-même.
     
     
    • Michel Onfray contre les totems. Un long article du Point sur ce magnifique tribun de la plèbe opposé par toutes ses fibres à la "gauche libérale" qui n'est selon lui que de papier mâché. Il célèbre par ailleurs "l'excellent Jean-Pierre Le Goff". On lui pardonnera aisément quelques glissades innocentes sur l'islam et son interprétation de la France de Vichy qui n'est pas de notre goût mais qui n'était sûrement pas "libérale".
     
    • Michèle Tribalat, démographe honnête, plaide pour une réhabilitation des statistiques ethniques contre ceux qui se refusent à voir ce qu'ils voient.
    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/02/26/31003-20160226ARTFIG00378-michele-tribalat-les-statistiques-etniques-sont-indispensables-a-la-connaissance.php
     
    • Affaire Kamel Daoud, l'Algérien courageux pour qui les faits sont d'autant plus têtus qu'ils sont avérés et qui bien entendu se heurte à une misérable escouade de bonnes consciences pétitionnaires. Le point de vue de Laurent Bouvet, suivi de celui du premier ministre Manuel Valls retranscrit par Marc Cohen de Causeur mais aussi  ceux de Brice Couturier de France culture et de Jean-Paul Brighelli.
     
     
     
     
     
    • Outre ce concert d'éloge, on peut lire sur Boulevard Voltaire cette mise au point de Caroline Artus qui rompt avec le consensus national-républicain en pointant les approximations pour le moins aventurées de Kamel Daoud.
     
     
    • Maxime Chaix sur la Syrie 
     
     
    • Maxime Chaix sur BHL et la Libye.
     
     
    • Nikola Mirkovic fait le point sur l'élection de Hahim Thaci à la tête du Kosovo, entité mafieuse et protectorat de l'OTAN.
     
     
    • Discours de Tomislav Sunic prononcé le 20 février lors d'une manifestation des Identitaires autrichiens à Klagenfurt à l'encontre de l'immigration de masse issue d'Afrique et du Proche-Orient. Se prévalant de sa connaissance des sociétés multiculturelles (bric à brac de l'ex-Yougoslavie, États-Unis), l'orateur pronostique une fin de l'Europe plongée dans le chaos ethnique. 
     
     
    • L'Europe prisonnière de la russophobie ukrainienne et atlantiste sacrifie ses industries agroalimentaires au profit de la bonne pensée.
     
     
    • Mimant le célèbre slogan stalinien Georges Feltin-Tracol se réclame de Serge Latouche tout en critiquant son irénisme au nom du politique selon Julien Freund. Si ce pseudo irénisme se ramène à la volonté de ne pas voir se ré-éditer les hiérarchies figées de l'Ancien Régime, nous le faisons volontiers nôtre. Mais il est vrai que ce qui demeure béant dans la décroissance, c'est en effet son occultation de l'idée de puissance. Or dans le monde tel qu'il est cette éclipse utopique risque bien de s'avérer mortelle. Article de Feltin-Tracol puis référence au dernier numéro (mars) de la Décroissance qui marque bien les évolutions positives de ce courant d'idées vers un anti-libéralisme accompli en se faisant l'écho des analyses de Jean-Claude Michéa.
     
     
     
    • Bel hommage tout de retenue et de sobriété à Emmanuel Ratier fondateur, entre mille autres choses, de la lettre d'information et d'investigation Faits & Documents. Cérémonie publique (850 personnes) enregistrée par télé Libertés le 19 septembre 2015. Parmi les intervenants, Fabrice Lesade, maitre de cérémonie, Arnaud Soyez, Anne Brassié, Henry de Lesquen, Marc Laudelout, Éric Delcroix, Francis Cousin, Patrick Péhèle, Jean-Yves Le Gallou. La fille ainée d'Emmanuel conclue magnifiquement la séance.
     
     
    • Michel Drac dans une conférence  prononcée à Dijon réfléchit sur la France face au mondialisme. Seules les puissances dominantes d'une époque donnée ont intérêt à jouer l'unification mondiale et donc à agiter l'idéologie mondialiste qui tend à dénier aux échelons inférieurs (les nations) un rôle quelconque dans l'organisation du monde.
     
     
    • Au coeur d'une tempête d'apparence littéraire mais de facture réellement politique, Richard Millet  est définitivement viré du comité de lecture de Gallimard pour cause de trop grande indépendance d'esprit.
     
    • Dans Causeur Jean-Paul Brighelli prend habilement la défense de Richard Millet et tance le réflexe pavlovien et l'esprit de meute de ceux qui s'érigent en censeurs et cultivent l'esprit stalinien des listes de proscrits.
     
     
    • Dans Marianne, un article révélateur sur la manière idyllique  dont les manuels scolaires traitent de l'immigration. Quand la dénégation du réel relève du bourrage de crâne et de l'ahurissement car l'immigration est présentée comme un phénomène modeste, stable, régulé, inévitable, nécessaire et finalement bénéfique pour tous par le brassage des cultures qu'elle induit.
     
     
    • Les "antifa" du Forez dument corrigés par les étudiants qui veulent entendre ce que l'africaniste Bernard a à leur dire. La soirée se termine en une réjouissante chasse au dahut des  gauchistes du capital.
     
     
    • Lors du récent tribunal dinatoire du CRIF son président, Roger Cukierman, s'est laissé aller à une étrange déclaration de nature "essentialiste".  Il a en effet  prononcé ces fortes paroles : " Nous sommes l'un des très rares groupes humains qui ait réussi à préserver sa singularité à travers les siècles". Assistaient à ce dîner de cons nombre de membres du gouvernement et de l'opposition; aucun d'entre eux n'a, semble-t-il, émis de protestation pour cette injure infligée au dogme très en vogue parmi eux d'une nécessaire hybridation des cultures. Des esprit mal embouchés pourraient penser que le métissage n'est pas fait pour tout un chacun et que certain par une sorte de décret de la divine providence aurait le devoir d'y échapper.
    À l'opposé si l'on ose dire, comment ces mêmes politiques jugeraient-ils ce texte s'il était soumis à leur lecture, paru d'abord chez Polémia et repris par Matapo-infos ?
     
     
    • Ré-édition des mémoire d'un magicien de Hjalmar Schacht chez Kontre Kulture.
     
     
    • Colloque de l'Institut Iliade le 9 avril 2016. Titre et programme des interventions.
     
     
    • Présentation de l'événement (vidéo)
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  • La revue de presse d'un esprit libre... (4)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    • Reportage sur le peuple des Kalashs à l'extrême nord-ouest du Pakistan. Contrairement à ce qu'il est dit il ne s'agit pas du "dernier peuple indo-aryen" du Pakistan. Fussent-ils convertis à l'islam, ils ne changent pas de langue pour autant et demeurent des membres de la grande famille indo-européenne comme la plupart des Pakistanais et des Afghans qui les entourent.
     
     
    • Entretien particulièrement captivant de Jean-Claude Michéa avec Le Comptoir. En deux parties.
     
     
     
    • L'émission "Bistro libertés" sur Télé Libertés recevait récemment Ivan Blot pour un aimable babillage où toutes les "droites" caquettent entre elles sans qu'il en sorte grand chose.
     
     
    • Le Monde (du Bien) a consacré une interminable chronique pour dénoncer la parution sur le service publique de l'émission Un Oeil sur la Planète consacrée à la Syrie et diffusée le 18 février (voir notre précédente revue de presse). En effet le camp occidentalo-progressiste largement majoritaire dans nos médias s'est senti mis en cause, à juste titre, par ce documentaire que nous avons pour notre part trouvé relativement "objectif". Pratiquant une tolérance à sens unique les atlantistes n'admettent guère que l'on s'attaque à leurs propres préjugés et disposent d'une armada d'hommes de presse tout prêts à  les défendre quand ils sont mis en cause comme le montre la presse mainstream qui a unanimement réagi à cette émission (par exemple L'Express). Une plainte a même été déposée auprès de Madame Dephine Ernotte, PDG de France Télévisions, accusant le documentaire de s'alimenter "aux thèses les plus farfelues des médias conspirationnistes". Le grand mot est lâché. Il signifie généralement que les plaignants n'ont pas d'autres arguments à faire valoir. 
     
     
    • La politique arabe de la France se réduit à une inféodation à l'Arabie saoudite et à la guerre que mène celle-ci contre les chiites. Une impasse selon le géostratège Hadrien Desuin,.
     
     
    • Pour Stephen Kinzer, ex-envoyé spécial du New York Times en Syrie, par leur narration les médias étasuniens induisent en erreur l'opinion occidentale sur ce qui se passe au Proche-Orient et plus particulièrement dans la guerre civile syrienne.
     
     
    • Une France emportée depuis la Révolution par l'obsession de l'égalité, la dictature de la Raison et la dynamique du progrès permanent. C'est ainsi que Slobodan Despot réfléchit sur ce qui nous advient.
     
     
    • Une savoureuse chronique de Slobodan Despot parue originellement sur Antipresse n° 13, ici reprise sur Causeur. On ne plaisante pas en Suisse avec le droit d'asile.
     
     
    • Dans la rubrique "Le désinvité d'Antipresse" Slobodan Despot livre une excellente interview de Caroline Galacteros, collaboratrice du Point. Celle-ci évoque avec beaucoup de lucidité les enjeux stratégique de l'année 2016 et condamne l'aveuglement de l'Europe poussée à agir contre ses intérêts pour le seul avantage des États Unis, puissance certes hégémonique mais déclinante. Elle analyse la crise des migrants et l'éclatement de l'Union européenne qu'elle entraine comme le clou le plus récent enfoncé dans le cercueil des utopies transfrontièristes européennes. Elle pronostique la fin de l'occidentalisme comme modèle dominant.
     
     
    • Dans une conférence organisée par le groupe Europe des Nations et des Libertés du parlement européen, dont le leadership est assuré par le Front national, Xavier Moreau (à partir de la 22 minute) explique pourquoi la France doit se retirer de l'OTAN.
     
     
    • Dans une longue émission de Meta TV Michel Drac pose très raisonnablement les grands axes de la géopolitique européenne et tente quelques perspectives intéressantes sur ce que pourrait faire un éventuel pouvoir de rupture. Il insiste beaucoup sur la non viabilité de l'euro dans son architecture actuelle. Se contenter de la première et de la troisième partie, la seconde se résumant à un bavardage où l'argumentation se perd dans les sables mouvants.
     
     
    • Périco Légasse fait le point sur la crise systémique que traverse l'agriculture française et la détresse du monde agricole. Au premier rang des coupables, la FNSEA qui depuis des décennies accule les paysans à une industrialisation sans limite de leurs exploitations et les grandes enseignes commerciales vendant à prix cassés du lait en poudre néo-zélandais, des fruits et légumes saturés de pesticides, des viandes infâmes, des produits cuisinés nocifs que l'auteur n'hésite pas à appeler de la "merde".
     
     
    • Nicolas Dupont-Aignan trace le portrait des fossoyeurs de l'agriculture française. Malheureusement, en accusant à juste titre les politiques, sa charge rate une partie non négligeable de sa cible : pourquoi les professions agro-pastorales ont elles été poussées depuis 50 ans sous prétexte de maximisation des profits vers une agro-chimie toxique qui a empoisonné durablement les sols, l'eau, l'air et les organismes pour un résultat final qui s'avère finalement non rentable sous la pression de l'Europe et de la mondialisation ? En cette matière comme en d'autres si l'on est pas protégé on sera toujours dépassés par de plus escrocs que soi au nom, bien entendu, de la "concurrence libre et nos faussée".
     
     
    • Parution chez Via Romana d'un essai de Jean-Yves Le Gallou Immigration. La catastrophe. Que faire.
     
     
     
    • I-Média du 19 février. À partir de la 30 ème minute BHL,  squatter des écrans, voit de l'antisémitisme partout. Un imposteur à la charnière de puissants réseaux qui lui assurent une rente de notabilité.
     
     
    • I-Média du 26 février essentiellement centré autour du personnage de Bernard Arnaud sur un thème de toujours, "celui qui paye l'orchestre choisit la musique". À propos notamment du film Merci patron de François Ruffin.
     
     
    • François Ruffin, toujours, taillant un costume (Kenzo, bien sûr) à Bernard Arnaud. Cette fois ci vu par l'Observatoire des Journalistes et de l'Information Médiatique (OJIM).
     
     
    • L'OJIM publie une fiche exhaustive sur Raphaël Glucksmann, néo-conservateur à l'américaine et partisan déterminé de la "société ouverte" sans limite.
     
     
    • Les islamologues Gilles Kepel (orientaliste sérieux) et Raphaël Liogier (sociologue angélique ne parlant pas l'arabe...) étaient les invités d'Alain Finkielkraut à l'émission Répliques de France culture du 20 février et répondaient à la question : "Quelle est l'identité de notre ennemi et la nature de la guerre qu'il nous livre ?".
     
     
    • Dans un superbe article Hervé Juvin met les points sur les i. Sur Breizh-Info il publie : "Crise des migrants. Serons-nous victimes des victimes", une vigoureuse alarme annonçant la fin de nos systèmes sociaux de solidarité fondés sur un haut degré de mutualisation et ployant sous le nombre des "réfugiés". Les idiots utiles qui se laissent berner au nom de leurs scrupules humanitaires par cette véritable entreprise de destruction ont une cervelle de colibri.
     
     
    • Dans nos pays, seuls les migrants sont "souverains" car ils tirent de leur fragilité même un pouvoir que nul n'est moralement autorisé à contester. Une chronique du magistrat Philippe Bilger.
     
     
    • Dans un article du Figaro Vox le juriste Aléxis Théas traite à propos de l'immigration des dangers d'une loi irresponsable votée en catimini le 18 février. Une loi bien entendu largement favorable au parti de l'Autre et paralysante pour l'autorité d'un État qui se flatte de maitriser l'immigration.
     
     
    • Malgré les révélations de Snowden, de Udo Ulfkotte etc, combien de gens demeurent persuadés que les États-Unis protègent l'Europe ?
     
     
    • Hajnalka Vincze, Au-delà de la question du Brexit.
     
     
    • Un bon article de Coralie Delaume sur le Brexit: pour cette spécialiste du droit communautaire européen les Britanniques, résolus à défendre bec et ongles leurs intérêts nationaux, étonnent de ce coté ci de la Manche où ce genre de pratique semble tombé en désuétude. La présence du Royaume Uni dans les institutions européennes n'a servi qu'un seul objectif : y accélérer le dérégulation de toute chose pour le plus grand bénéfice de la City. Ce qui fut fait à partir de l'Acte unique.
     
     
    • Le sommaire intéressant de la dernière livraison du trimestriel Réfléchir & Agir.
     
     
    • KontreKulture présente le nouveau livre de Lucien Cerise. Le neuro-piratage qui permet à l'oligarchie de s'emparer de la psyché des peuples est au cœur de l'analyse développée par l'ouvrage. 
     
     
    • La revue Rébellion interroge Alain de Benoist sur Le Traité transatlantique.
     
     
    • Jean-Frédéric Poisson, président du Parti Chrétien Démocrate, exprime devant les cameras de TV Libertés son opposition au TAFTA, puis évoque le conflit syrien. Pour lui la diplomatie française n'a plus la culture qu'il faudrait pour comprendre les problèmes de Proche-Orient d'où ses initiatives pour le moins irréalistes en ce qui concerne la guerre civile syrienne. Notre lecture des conflits inter-arabes si elle sert les intérêts anglo-saxons n'est pas conforme à nos intérêts.
     
     
    • De Pascal G. Lassalle reprise d'un article d'abord mis en ligne par le Cercle non conforme le 2 janvier 2016. Il s'agit d'une brève biographie de Stepan Bandera figure du nationalisme ukrainien assassiné en Allemagne par les services soviétiques en 1959. S'il est effectivement faux de prétendre qu'il fut "un massacreur de Juifs" comme le font de trop nombreux Russes victimes d'une historiographie d'origine communiste, il est également erroné de soutenir que le Donbass est "une poche de soviétisation et de russification extrême". Le Donbass est pour l'essentiel peuplé par des Russes en révolte contre le pouvoir de Kiev soumis à des éléments minoritaires corrompus et pro-américains dont le premier acte législatif sitôt le coup d'État du Maïdan réalisé fut de dénier l'identité de ses habitants. Il n'est nul besoin d'être un "agent russe stipendié" (il en existe certes) pour le penser.
     
     
    • Mark Zuckerberg marche seul au milieu d'un troupeau d'hommes zombifiés. Bonne analyse.
     
     
    • Et pour finir cette nouvelle désarmante pour les adeptes de la "dé-radicalistion".
     
     

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  • Les repères pour la France de Michel Drac...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la présentation du livre Triangulation. Repères pour des temps incertains (Le Retour aux sources, 2015) par son auteur Michel Drac. C'est intelligent, lucide et radical...

     


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