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mathieu bock-côté - Page 8

  • La revue de presse d'un esprit libre... (15)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    • Remarquable analyse d'Alain de Benoist sur Philitt où le philosophe s'attaque à une des vaches sacrées de l'Occident contemporain en démontrant que "Le cosmopolitisme bute sur une aporie".
     
    • "Le foot, c'est la guerre", analyse Éric Zemmour dans un brève généalogie où il passe en revue les changements de statut de ce sport depuis la fin du XIX siècle jusqu'à sa dernière mutation intervenue il y a trente ans quand "le foot a été arraché aux classes populaires et qu'il est devenu le temple du fric" (première référence). On se reportera à cet égard à la critique de Philitt sur le plus beau but était une passe de Jean-Claude Michéa (seconde référence).
     
     
     
    • Dans une conférence donnée le 1 juin à la synagogue de la Victoire par Éric Zemmour et Yves Thréard à l'invitation du grand rabbin Gilles Bernheim, Zemmour a rappelé avec courage, compte tenu du lieu et de l'assistance, la différence entre le sort des juifs français et des juifs étrangers sous le gouvernement de Vichy. Voici le passage clef de son intervention.
     
     
    • La Fête est finie, le dernier roman d'Olivier Maulin est l'objet d'une déambulation critique et plutôt admirative par Romaric Sangars.
     
     
    Olivier Maulin est par ailleurs critique littéraire de l'hebdomadaire Valeurs Actuelles. Dans le présent article il tire les leçons du prétendu antiracisme qu'entendent nous infliger Karim Benzema, Éric Cantona, 
    Jamel Debbouze et le "sociologue" Thomas Guénolé.
     
    • L'historien nantais Jean-Joël Bregeon, spécialiste de la Révolution et de l'Empire, qui a confié au dernier numéro de Nouvelle Ecole un article sur L'historiographie des guerres de Vendée est interrogé ici par Breizh-info à propos de la réédition de son livre Carrier et la Terreur nantaise en poche Tempus (Éditions Perrin).
     
    • Alors que madame Hidalgo, maire socialiste de Paris, milite afin qu'une rue de la capitale porte le nom de Robespierre l'historien Patrice Gueniffey rappelle que ce conventionnel porte la responsabilité principale de la Terreur. Pour rappel, en 2002 Anne Hidalgo alors première adjointe n'avait pas hésité à débaptiser la rue Alexis Carrel pour d'obscures raisons idéologiques. Tout de même, Alexis Carrel, prix Nobel de médecine avait permis, grâce à ses découvertes, de sauver la vie de dizaines de milliers de blessés durant la première guerre mondiale. Un bilan que l'on comparera avantageusement, du point de vue de "l'humanisme" dont se réclame Anne Hidalgo, à la postérité criminelle de "l'incorruptible" qui faisait l'admiration des totalitaires bolcheviques Lénine et Pol Pot.
     
     
    • Dans deux des dernières émissions Répliques qu'il anime sur France-culture Alain Finkielkraut recevait respectivement Rémi Brague et Philippe d'Iribarne sur le thème "Christianisme et modernité" (11 juin),
    Michel Onfray et Luc Ferry sur "Faut-il avoir peur du monde qui vient ?" (4 juin). On pourra se reporter pour élargir le propos de Rémi Brague à l'entretien qu'il a donné dans le récent numéro de Krisis sur la même problématique.
     
     
    • Sauver l'Europe de la consanguinité, tel est l'argument totalement aberrant du ministre allemand Wollfang Schäuble pour justifier l'immigration massive en Europe. Si il est vrai que les risques de malformations pour les descendants des unions consanguines sont effectivement le double que pour les couples non-consanguins rappelons que l'Allemagne et l'Europe ne risquent aucunement de sombrer dans une semblable reproduction entre individus apparentés vu le nombre et la variété génétique de leurs populations et leurs habitudes exogamiques. C'est, en revanche, parmi les individus de religion musulmane que ces mariages entre cousins sont une tradition bien établie fondant l'endogamie de ces sociétés (première et seconde référence). On se reportera sur le sujet à la thèse de Germaine Tillon Le Harem et les cousins parue en 1966 et qui fait autorité. Une fois de plus un homme politique pressé d'abonder dans le sens de l'idéologie immigrationniste du Bien est pris au piège de son inculture crasse.
     
     
     
    • Sur son journal dominical bien nommé L'antipresse, Slobodan Despot se livre tout d'abord à une judicieuse analyse de l'information, pas franchement surprenante, d'une serveuse musulmane injuriée et giflée dans un bar niçois parce qu'elle servait de l'alcool en période de Ramadan. Rappelons que l'auteur de cette admonestation religieuse était un Tunisien en séjour irrégulier en France et qu'il a été condamné pour la "correction" qu'il avait infligée à la jeune femme. S'ensuit un bel entretien avec Claude Chollet, animateur de l'OJIM (Observatoire des Journalistes et de l'Information Médiatique) ci dessous.
     
     
    • Le peuple contre les élites par Jacques Sapir.
     
    Michel Geoffroy, l'un des piliers de la fondation Polémia voit dans les élections présidentielles de 2017 le désolant remake de celles de 2012, à moins que les citoyens lassés de cette répétition aux allures de récidive se décident à casser la baraque... (Première référence). Dans la seconde référence il analyse les métamorphoses sémantiques qui ont accompagné, à partir de 1983, le ralliement du Parti socialiste à l'oligarchie libérale-libertaire. Cette adhésion qui est une trahison des idéaux traditionnels de la gauche s'est manifestée par des discours lénifiants afin de faire accepter à une population rétive les joies du "vivre ensemble" et de la "diversité heureuse". Mais que diable, pourquoi désigner la seule "gauche" comme responsable de l'état de fait qui en est résulté ? La "droite" y a toute sa part et ses palinodies depuis qu'Alain Juppé alors président du Club 89, structure programmatique du RPR, prônait l'arrêt des flux migratoires et l'abandon de toute forme de droit du sol, sont bien connues. Dans cette affaire il ne saurait être question de soustraire la "droite" à la réprobation. Droite et gauche agissent dorénavant comme un mouvement d'essuie-glace dont il n'y a rien à attendre sinon la perpétuation de la même politique.
     
     
     
    • Dans cet article de Karel Vereycken il est signalé, preuve à l'appui, que les présidents des États-Unis peuvent bien passer, mais que la doctrine du néo-conservatisme reste aux commandes.
     
     
    • L'ancien ministre de la République fédérale allemande, Willy Wimmer publie en juin un nouveau livre Die Akte Moskau (Le Dossier Moscou) dans lequel il s'élève vigoureusement contre le nouveau mur que les Américains et leurs complices européens prétendent construire entre la Russie et nous. Le site suisse Horizons et débat l'a interrogé sur les actuelles relations entre l'Ouest et l'Est et leur développement prévisible.
     
     
    Xavier Moreau fondateur de Stratpol est saint-cyrien, ancien officier parachutiste et homme d'affaire installé à Moscou depuis une quinzaine d'années. De retour du Donbass il répond aux questions de Frédéric Saillot pour Eurasie Express
     
     
    • Dans un étrange chassé-croisé la Russie et la Turquie ont échangé leur rôle. C'est du moins ce qu'observe Roland Hureaux dans un très intéressant article paru sur Causeur. Une fois de plus l'Europe soumise à l'hégémonie américaine se trompe d'adversaire et choisit de négocier avec Erdogan tandis qu'elle voue Poutine aux gémonies.
     
     
    • Voici un petit texte sans doute excellent. Sous la forme d'un pastiche de la prose du "Comité Invisible" les disciples du théoricien marxiste Michel Clouscard, regroupés autour des éditions Delga s'attaquent à Éric Hazan, des éditions La Fabrique, à Julien Coupat, au comité invisible et plus généralement à l'ensemble de l'ultra-gauche anarcho-post-situationniste. Ce texte signé parodiquement "Comité translucide" et magnifiquement titré Je sens que ça vient dénonce tout à la fois leur dérive théoriciste et leur insurrectionnalisme aussi bien-pensant qu'il est coupé du réel. On peut y lire, au milieu d'autres belles trouvailles, une violente critique de l'exaltation diversitaire et du communautarisme islamique.
     
    • Pour Mathieu Bock-Côté qui s'exprime ici sur le massacre d'Orlando, le "pas d'amalgame" que l'on nous sert encore et toujours en pareille circonstance et qui sature le caquetage médiatique n'est qu'une manière de noyer le poisson et de ne pas faire vraiment face à l'ennemi. Dérobade dictée par la lutte contre toutes les discriminations, devenue la doxa d'un Occident certes émancipé, mais lui même devenu nihiliste à force d'émancipation.
     
     
    • Derrière la gesticulation et une agitation qui relèvent de la simulation l'État français se refuse toujours à faire la guerre, c'est du moins ce que pense le colonel Michel Goya qui s'interroge sur les raisons de notre impuissance.
     
     
    • Pour Xavier Raufer, criminologue, en matière de terrorisme nos gouvernants sont tout simplement incompétents.
     
     
    Xavier Raufer souligne avec justesse les effets paradoxaux de la bienséance idéologique. Citant Martin Heidegger "Ce qui agit de manière réactive pose d'abord ce à quoi il s'oppose et reste donc tributaire de ce qu'il s'imagine avoir révoqué", il cite quelques exemples marquants touchant le "fascisme", "l'obésité", le "féminisme" et le "racisme".
     
     
    • Après l'acte terroriste perpétré à Magnanville le site suisse Les Observateurs confesse que nos pays ne nous protègent plus puisque prenant des décisions molles ils ouvrent dans le même temps les frontières à des populations en provenance de zones où le terrorisme sévit à grande échelle. L'auteur voit  dans cette prolifération de crimes islamistes une aubaine et une excellente occasion d'instaurer une société de surveillance généralisée.
     
     
    • Dans la dernière émission d'I-média Jean-Yves Le Gallou décrypte la tentative des lobbies homosexuels d'expliquer l'attentat d'Orlando par les seuls motivations homophobes de son auteur, occultant ainsi son origine islamiste. Suivent le Zapping, l'attentat de Magnanville, les tweets et enfin le football comme arme festive de conditionnement massif.
     
     
    • La Nouvelle Revue d'Histoire vient de publier un numéro spécial dont le thème Être minoritaire en terre d'islam s'inscrit dans l'actualité la plus brûlante. Son directeur, Philippe Conrad écrit dans un éditorial bien senti (ci-dessous, ainsi que le sommaire) que les attentats toujours plus nombreux en Europe prennent place "dans un projet de conquête qui s'appuie sur le dynamisme démographique des sociétés musulmanes, sur le prosélytisme mis en œuvre par les monarchies de la péninsule arabique et sur l'aveuglement des élites occidentales..."
     
     

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (12)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Sortie du dernier numéro d'Éléments, Je suis la guerre. Couverture et sommaire ici.
     
    • Le samedi 7 mai France Culture recevait des membres de Pièces et Main d'Oeuvre pour une excellente émission sur le Transhumanisme. Contre la modernité technologique ce groupe entend fonder sa révolte en raison et produit une analyse sans concession du progressisme en partant du constat élaboré par Karl Marx suivant lequel la bourgeoisie ne pouvait accroitre ses profits qu'en bouleversant sans cesse les rapports de production et donc les rapports sociaux. Généalogie des travaux de cette équipe depuis le début des années 2000.
     
     
    • L'historienne Anne Lombard-Jourdan avait publié Aux origines de carnaval; Un dieu gaulois ancêtre des rois de France chez Odile Jacob en 2005. Ci-joint une très bonne critique de son livre.
     
     
    • Dans "Juvin en liberté" sur TV-Libertés règne incontestablement une impertinence étincelante, loin de tout esprit bravache. Rappelons que cette chaîne qui permet une ouverture sur une réalité que les médias de l'oligarchie nous dissimulent ne vit que des cotisations de ses généreux donateurs.
     
     
    Angela Merkel sous influence. Son plan pour l'accueil des "réfugiés" aurait été conçu par une officine de l'OTAN dans laquelle  se profile l'ombre de l'inévitable "philanthrope" Soros.
     
     
    • Le blanc et le noir publie une chronique de Soeren Kern, analyste des politiques européennes. Son thème, l'Europe piégée par Erdogan, président de la Turquie.
     
     
    • Selon Julien Dir de Breizh infos l'Europe serait prise au piège de son humanitarisme larmoyant dans la crise des migrants. N'osant pas se prononcer franchement contre cet humanitarisme qui fait partie malgré tout de son stock de valeurs, la "majorité silencieuse" qui se tient coite laisse le monopole de la parole aux immigrationnistes qui font passer leurs exigences par le biais de l'humanitaire.
     
     
    Julien Rochedy prend ses aises et devient lui-même depuis qu'il a volontairement abandonné ses responsabilités au Front national. Il traite ici de manière facétieuse du paradoxe électoral vis à vis de l'immigration qui veut que les "anti" votent généralement pour des partis assimilationnistes tandis que les "pro" confient leur voix à des mouvements qui ne peuvent qu'aggraver la fracture ethnique du pays.
     
     
    Slobodan Despot dans la dernière parution de son bulletin hebdomadaire paraissant le dimanche "parce que le dimanche, on doute" aborde successivement deux auteurs majeurs, Noam Chomsky puis Baudouin de Bodinat dont il a lu la récente publication Au fond de la couche gazeuse qui nous révéle que dans le désastre contemporain la nostalgie serait comme dernier ancrage dans le monde réel, dans le monde d'avant. On peut s'abonner gratuitement à cette publication dont le titre, Antipresse, annonce très exactement le contenu.
     
     
    Georges Feltin-Tracol dans son billet montre toutes les apories du Tribunal Pénal International pour l'ex Yougoslavie (TPIY) à propos du jugement de Vojislav Seselj, sorti libre des prisons occidentales après plus de dix ans d'incarcération à La Haye.
     
     
    • La réussite de TV Libertés hérisse le poil de l'hebdomadaire Marianne.
     
     
    • TV Libertés qui, justement, invite Alain de Benoist à s'exprimer sur son dernier livre Au delà des droits de l'homme, pour défendre les libertés. Bel entretien réalisé par Martial Bild.
     
     
    • Critique du récent livre d'Alain de Benoist Au-delà des droits de l'homme par l'excellente équipe de Philitt.
     
     
    Le nouveau site de réinformation Paris vox rend compte brièvement de la conférence tenue le 4 mai par Alain de Benoist  sur les droits de l'homme. Elle était organisée par le Cercle Kairos.
     
     
    Alain de Benoist ne discerne dans Nuit debout ni un ramassis de gauchistes hirsutes et décervelés ni l'esperance révolutionnaire que certains croient y déceler, mais par le "pour-toussisme", le sans-frontiérisme et la-lutte-contre-toutes-les-discriminations qui s'y déploient jusqu'à la nausée, une nouvelle version de ce libéralisme sociétal inapte à contester le Système en place qui se nourrit exactement des mêmes valeurs.
     
     
    Alain de Benoist était l'invité le 7 mai du Centro Studi Eurasia-Mediterraneo pour une conférence à propos de la traduction de son livre en langue italienne, Il trattato transatlantico. La manifestation se tenait à Modène avec le soutien de la commune (vidéo).
     
     
    Alain de Benoist sur Donald Trump et ce que son succès signifie.
     
     
    • Pour Michel Geoffroy, l'un des piliers de la Fondation Polémia, pour l'emporter le populisme doit être social et non pas libéral. Proposition qui ralliera les suffrages de tous ceux qui ont apprécié la lecture du dissident Jean-Claude Michéa.
     
     
    Pour Éric Zemmour le traité de libre-échange transatlantique (TAFTA) est mort-né, c'est du moins ce qu'il avance dans sa chronique sur RTL du 28 avril 2016.
     
     
    Nicolas Gauthier sur Boulevard Voltaire persifle la "vraie droite" sorte de dahu du monde politique et approuve la ligne sociale suivie par Marine Le Pen et Forian philippot.
     
     
    • D'après Claude Sicard l'islam n'est pas soluble dans la civilisation européenne et les Européens en prennent de plus en plus conscience.
     
     
    • Pour Mathieu Bock-Côté, indépendantiste québécois qui a le sort de la France au coeur, l'esprit multiculturaliste domine l'esprit publique depuis que la gauche est passée du socialisme à l'antiracisme au début des années quatre-vingt et que la droite a déserté toute réflexion. Certes le multiculturalisme est en crise, désavoué par le réel, mais son malaise provoque la radicalisation de ses thuriféraires qui pourraient être tentés par le despotisme pour imposer leur vue.
     
     
    Jean-Paul Brighelli propose de licencier les idéologues qui encombrent le ministère de l'Éducation nationale (première référence) et se moque des "pédadémagogues", ces faquins qui appauvrissent le lexique pour rendre la lecture plus agréable aux jeunes esprits (seconde référence).
     
     
     
    François-Xavier Bellamy, auteur d'une belle étude sur le devoir de transmettre commente le changement des manuels scolaires dans le secondaire.
     
     
    • On sait que pour les néo-républicains l'histoire n'est plus notre code et qu'il est juste de transmettre à nos collégiens un bréviaire du peuple inédit accentuant le dénigrement de soi comme accès à la société diversitaire. Certes, si le "roman national" en usage autrefois véhiculait de nombreuses mythologies, il avait l'avantage de soustraire les jeunes esprits aux interrogations morbides sur leur passé et à exalter un récit propre à la rêverie, préambule souvent à la passion pour la discipline. Cette propédeutique par le légendaire n'excluait nullement que l'on puisse, une fois parvenu à l'âge adulte, rétablir une narration plus conforme à la réalité toujours complexe des choses où il ne s'agit plus d'opposer une magie blanche à une magie noire de l'histoire. Illustration avec Virginie Vota qui ne prend guère de distance avec son sujet.
     
     
    • Émission de la Vieille Europe dirigée par Patrick Péhèle, sur Radio Courtoisie. Elle se divise en trois parties. La première consiste en un entretien avec Michel Thibault, directeur de la revue Éléments sur le centième anniversaire des Pâques sanglantes. La seconde en une discussion avec Thibault Isabel rédacteur en chef de la revue Krisis sur les caractères psychiques qui semblent dominer la société contemporaine d'Amérique de Nord. La troisième partie permet à Pascal Esseyric, rédacteur en chef d'Éléments, de disserter sur la thèse du berceau unique de l'humanité, doctrine radicalement contestée par des chercheurs essentiellement chinois.
     
     
    Éric Zemmour sur Nuit debout en proie à la violence de fait mais à la bienveillance des médias.
     
     
    • Selon Éric Zemmour le concours de l'Eurovision est une épreuve de dressage au politiquement correct. Avec son humour radical et décalé ne nous dit-il pas  ce que nous sommes en train de devenir ?
     
     
    Jean Bricmont penseur libertaire et a-dogmatique s'interrogeant sur le mouvement Nuit debout et les propos de Frédéric Lordon qui a justifié l'expulsion d'Alain Finkielkraut par ses organisateurs  pose avec perspicacité la question de savoir qui doit être exclu des mouvements qui se veulent "populaires". La propension de ces activistes à molester tout ce qui selon eux relève d'un "fascisme" à l'extension indéfinie serait la marque, selon Bricmont, d'un maccarthisme pathologique contraire à l'esprit d'ouverture dont le mouvement devrait faire preuve si il cherche à briser la quiétude de l'entre-soi. 
     
     
    • Les décodeurs du Monde signalent à juste titre que les citations apocryphes de Bernard Cazeneuve dont une certaine droite se sert pour le dénigrer sont de toute évidence truquées. Effectivement les citations fabriquées ou falsifiées pour les besoins de la cause sont d'un usage idiot quand l'actualité nous fournit  chaque jour son lot d'authentiques informations et de propos délétères produits par le ministre. En l'occurrence la mauvaise monnaie de l'information chasse la bonne et permet aux folliculaire des médias appointés de jeter le discrédit sur l'ensemble des sites non alignés. 
     
     
    • Autre falsification qui plaira cette fois à nos "élites" et au médias de grand chemin, celle de cette chercheuse africaine qui entend démontrer que la présence "négro-africaine" précède la présence "blanche" sur le territoire de l'Europe. À chacun ses délires pourrait-on dire, mais celui-là quel que soit le "racisme" qu'il véhicule va incontestablement dans le sens des vents dominants puisque son but affiché est de lutter contre le "racisme scientifique". Il ne faut pas gâcher une aussi noble cause.
     
     
    Bernard Lugan revient sur un mythe statistiquement démenti depuis des lustres mais sur lequel les enchanteurs de l'historiquement correct ne se lassent pas de revenir. Non, la France n'a pas gagné la première guerre mondiale grâce à la chair à canon africaine.
     
     
    Denis Tillinac a sans doute raison quand il dit qu'il ne saurait y avoir de "valeurs républicaines", mais n'a-t-il pas tort quand il identifie le clivage droite-gauche à une permanence de l'être français  présent dans notre identité politique depuis la révolution sinon depuis les guerres de religion ? Il est à craindre que sous prétexte d'envisager à juste titre le temps long de l'histoire Tillinac se retranche uniquement dans un passé fané en se refusant d'analyser ce qui dans la situation d'aujourd'hui permettrait de renouveler des oppositions fondamentales susceptibles de réveiller un peuple français embourbé dans l'anesthésie.
     
     
     
     
     
    • Dans cet entretien avec Figaro vox Denis Tillinac reproche à la droite d'avoir oublié son imaginaire et de se concentrer sur l'économie et argumente sur la dépression des troupes parce que les chefs sont déficients. Comme d'autres il blâme la droite de s'être abandonnée par paresse au gauchisme culturel, et il le fait avec un talent de plume évident.
     
     
    Yannick Jaffré sur les tartufes de l'affaire Denis Baupin met en cause non seulement cet homme sans doute trop romantique mais également son épouse Emmanuelle Cosse. Que ces accusations de harcèlement viennent toutes de membres d'ELV-Les Verts, quelques semaine après que le couple les ait quittés pour partager la gamelle ministérielle ne doit pas être sous-estimé (première référence). Éric Zemmour s'en donne à coeur joie sur cette affaire révélatrice du dire et du faire de certains hommes politiques (seconde référence).
     
     
     
    • Dans un billet particulièrement bien enlevé et pénétré de remarques acidulés mais au combien réalistes, le philosophe Yannick Jaffré exécute celui qu'il appelle Aimefric Chauprade. Au bout de ses multiples traitrises celui-ci n'aura même pas mérité son salaire de trente deniers.
     
     
    • Le même Yannick Jaffré produit une excellente mise au point philosophico-politique malheureusement bien trop longue (plus de quatre heures) selon les règles actuelles de la communication. Pour ceux qui en sont restés à la restitution des idées qu'on ne saurait résumer dans un tweet.
     
     
    Luc Rosenzweig de Causeur et ancien journaliste au Monde analyse le cas de Sadiq Khan, nouveau maire de Londres. À la nouvelle de son élection tous les éditocrates de la presse française ont fait chorus pour une standing ovation. Pourquoi ? Parce que il est issu d'une minorité "dominée", pauvre et musulmane. Sans se poser la moindre question sur son programme qui a pourtant rallié une majorité de l'électorat. Comme quoi cette propension des journalistes à juger les individus sur leur seule naissance n'est pas seulement la marque d'un Ancien Régime honni.
     
     
    • Le prix Charlemagne pour l'unification européenne a été remis au pape François par Jean-Claude Juncker (président de la Commission), Donald Tusk (président du Conseil) et Martin Schulz (président du Parlement européen). Angela Merkel, Matteo Renzi, le roi Felipe d'Espagne ainsi que Marion Draghi assistaient à la cérémonie où Najat Vallaud-Belkacem représentait la France. Comme l'a noté Le Monde l'Europe, divisé, malade, aux abois devant la crise migratoire espère trouver auprès du souverain pontife un peu de soutien moral. Le pape qui exhorte une Europe toujours plus "frileuse" a accueillir toujours plus de migrants a ainsi reçu le salaire de sa défection et de son alignement sur les intérêts de l'oligarchie mondialiste. Et, il ne s'est trouvé personne pour lui remémorer ces paroles de l'évangile de Matthieu (7/15) : "Gardez vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtement de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. Ces hommes là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs déguisés en apôtre de Christ... Leur fin sera selon leurs oeuvres".  
     
    • Bien que son concert pour les "kouffars" soit annulé à la suite d'une avalanche de protestations, Maxime Tandonnet, haut fonctionnaire chargé des problèmes de l'immigration sous la présidence Sarkozy, dit tout ce qu'il faut penser de l'invitation du rappeur Black M pour clore les cérémonies de la commémoration du centième anniversaire de la bataille de Verdun (première référence). Mieux que cet évènement festif et racailleux bien dans l'esprit des têtes molles de la France légale d'aujourd'hui voici l'allocution prononcée par Ernst Jünger devant les membres de l'association "Ceux de Verdun" le 24 juin 1979, autant dire dans une époque préhistorique. Il s'y exprime avec haute tenue; celle qui fait défaut à nos bouffons prétendument "politiques" (seconde référence). Pour la troisième référence nous avons retenu un texte de Régis de Castelnau, avocat, contre lequel l'argument rituel a fusé : "extrême droite raciste !" Hélas ou tant mieux cet argument n'intimide plus personne et prêterait plutôt à sourire. Qu'auraient dit les apôtres du Bien si l'on avait organisé une techno-parade pour l'anniversaires de la libération du camp d'Auschwitz ? Michel Geoffroy (Polémia) dans son texte un brin polémique va plus loin en pointant une entreprise de subversion généralisée et de déconstruction de l'identité française (quatrième référence). Enfin ce passage en revue se termine avec l'excellente chronique pêchée sur le site d'Idiocratie (cinquième référence).
     
     
     
     
     
     
    • Nous donnons la référence du Monde qui le soir du vendredi 13 essaie de tirer la leçon de l'annulation, y voyant une victoire de la "fachosphère" évidemment "raciste" tandis que madame Audrey Azoulay, ministre de la "culture" et de l'entertainment, rabâchant des mêmes incantations magiques croit déceler dans cette déprogrammation le triomphe "d'un ordre moral nauséabond et décomplexé". Quant au secrétaire d'État aux anciens combattants, Jean Marc Todeschini, il y a saisi gravement "un premier pas vers le fascisme", rien que ça ! Décidément les éléments de langage ne volent pas très haut et ne méritent qu'un grand moment d'hilarité.
     
     
    • À ce propos rappelons que le site Theatrum Belli a eu la bonne idée de rediffuser l'entretien d'Ernst Jünger avec Philippe Barthelet enregistré sur France Culture en 1993.
     
     
    • Enfin, nous réparons un oubli avec une émission de Méridien Zéro diffusée en janvier dernier et intitulée Au delà de la Nation : l'Empire. Animée par Pascal Lassalle et Georges Feltin-Tracol, elle recevait Alain de Benoist pour un très riche entretien.
     
     

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  • Le multiculturalisme, un projet de destruction des identités nationales...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Mathieu Bock-Côté au Figaro Vox, à l'occasion de la publication de son essai Le multiculturalisme comme religion politique (Cerf, 2016).

     

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    Une image de la France multiculturelle...

     

    Mathieu Bock-Côté : «L'homme sans civilisation est nu et condamné au désespoir»

    En tant que Québécois, quel regard portez-vous sur la société française?

    Je m'en voudrais d'abord de ne pas dire que j'aime profondément la France et que j'hérite d'une tradition très francophile, autrefois bien présente chez nous, qui considère encore un peu votre pays comme une mère-patrie. La France, en un mot, ne nous est pas étrangère. Vous me pardonnerez ces premiers mots, mais ils témoignent de mon affection profonde pour un pays avec lequel les Québécois entretiennent une relation absolument particulière. En un mot, j'ai le sort de la France à cœur!

    La pénétration de l'idéologie multiculturelle, que vous dénoncez dans votre livre, est-elle en France aussi forte que dans les pays d'Amérique?

    Le multiculturalisme prend un visage tout à fait singulier au Canada. Au Canada, le multiculturalisme est inscrit dans la constitution de 1982, imposé de force au Québec, qui ne l'a jamais signé. Il a servi historiquement à noyer le peuple québécois dans une diversité qui le privait de son statut de nation fondatrice. Pierre Trudeau, le père de Justin Trudeau, était radicalement hostile au peuple québécois, à son propre peuple, qu'il croyait traversé par une tentation ethnique rétrograde. C'était faux, mais c'était sa conviction profonde, et il voulait désarmer politiquement le Québec et le priver de sa prétention à constituer une nation.

    Dans l'histoire du Canada, nous étions un peuple fondateur sur deux. Avec le multiculturalisme d'État, on nous a transformés en nuance identitaire parmi d'autres dans l'ensemble canadien. Il faut rappeler ces origines oubliées du multiculturalisme canadien à ceux qui n'en finissent plus d'idéaliser un pays qui a œuvré à oblitérer sa part française.

    Je vous donne au passage ma définition du multiculturalisme, valable au-delà du contexte canadien: c'est une idéologie fondée sur l'inversion du devoir d'intégration. Traditionnellement, c'était la vocation de l'immigré de prendre le pli de la société d'accueil et d'apprendre à dire nous avec elle. Désormais, c'est la société d'accueil qui doit se transformer pour accommoder la diversité. La culture nationale perd son statut: elle n'est plus qu'un communautarisme parmi d'autres. Elle devra toutefois avoir la grandeur morale de se dissoudre pour expier ses péchés passés contre la diversité.

    Retour au Canada. Au fil du temps, le multiculturalisme canadien s'est autonomisé de sa vocation antiquébécoise et en est venu à représenter paradoxalement le cœur de l'identité canadienne. Il a remplacé ce qu'on pourrait appeler l'identité historique canadienne par une identité idéologique fondée sur la prétention. Ce qui tient lieu d'identité commune au Canada aujourd'hui, et cela plus encore depuis l'arrivée au pouvoir de Justin Trudeau, que la France regarde étrangement d'un air enamouré, c'est le sentiment d'être une superpuissance morale, exemplaire pour l'humanité entière, une utopie réussie représentant non seulement un pays admirable, mais la prochaine étape dans le progrès de l'humanité.

    L'indépendantiste québécois que je suis a un regard pour le moins sceptique devant cet ultranationalisme canadien qui conjugue la fierté cocardière et l'esprit post-moderne.

    Plus largement, au Canada, le multiculturalisme sert de machine à normaliser et à banaliser les différences les plus extrêmes, les moins compatibles avec ce qu'on appellera l'esprit de la civilisation occidentale ou les mœurs occidentales. C'est le pays du communautarisme décomplexé, c'est aussi celui où on peut prêter son serment de citoyenneté en niqab avec la bénédiction des tribunaux et du premier ministre, qui y voit une marque admirable de tolérance.

    C'est le pays qui banalise sous le terme d'accommodements raisonnables un relativisme généralisé, qui peut aller très loin. C'est le pays où certains iront même jusqu'à dire que le niqab est peut-être même le symbole par excellence de la diversité canadienne, puisque son acceptation par les élites témoigne de la remarquable ouverture d'esprit de ceux qui le dirigent et des institutions qui le charpentent. Pour le dire autrement, le Canada pratique un multiculturalisme à la fois radicalisé et pacifié.

    En France, le multiculturalisme semble moins agressif ...

    Il domine aussi l'esprit public mais n'est pas nécessairement revendiqué par les élites, qui entretiennent, à travers la référence aux valeurs républicaines, l'idéal d'une nation transcendant sa diversité. On sait bien que la réalité est autre et que la référence républicaine s'est progressivement désincarnée et vidée de sa substance nationale depuis une trentaine d'années.

    En fait, la France fait une expérience tragique du multiculturalisme. Elle se délite, se décompose sous nos yeux, et la plupart de mes interlocuteurs, ici, me confessent avoir une vision terriblement pessimiste de l'avenir de leur pays. J'ajoute, et je le dis avec tristesse, que les Français semblent nombreux, lorsque leur pays est attaqué, à se croire responsable du mauvais sort qu'ils subissent, comme s'ils avaient intériorisé pleinement le discours pénitentiel occidental, qui pousse nos nations à s'autoflageller en toutes circonstances.

    Le multiculturalisme s'est imposé chez vous par une gauche qui, depuis le passage du socialisme à l'antiracisme, au début des années 1980, jusqu'à la stratégie Terra Nova, en 2012, a été de moins en moins capable de parler le langage de la nation, comme si cette dernière était une fiction idéologique au service d'une majorité tyrannique désirant écraser les minorités.

    Il s'est aussi imposé avec l'aide des institutions européennes, qui sont de formidables machines à dénationaliser les peuples européens.

    La droite, par ailleurs, toujours prompte à vouloir donner des gages au progressisme, a peu à peu abandonné aussi la nation, ou s'est du moins contentée de la définir de manière minimaliste en en évacuant l'histoire pour retenir seulement les fameuses valeurs républicaines.

    Le multiculturalisme est la dynamique idéologique dominante de notre temps, et cela en Amérique du nord comme en Europe occidentale. Chez les élites, il suscite la même admiration béate ou la même passion militante. Il propose toujours le même constat: nos sociétés sont pétries de stéréotypes et de préjugés, elles sont fermées à la différence et elles doivent se convertir à la diversité pour enfin renaître, épurées de leur part mauvaise, lavées de leurs crimes. Pour emprunter les mots d'un autre, le multiculturalisme se présente comme l'horizon indépassable de notre temps et comme le seul visage possible de la démocratie.

    La gauche européenne, en général, y voit d'ailleurs le cœur de son programme politique et idéologique.

    Je note autre chose: le multiculturalisme est partout en crise, parce qu'on constate qu'une société exagérément hétérogène, qui ne possède plus de culture commune ancrée dans l'histoire et qui par ailleurs, renonce à produire du commun, est condamnée à entrer en crise ou à se déliter. Lorsqu'on légitime les revendications ethnoreligieuses les plus insensées au nom du droit à la différence, on crée les conditions d'une déliaison sociale majeure.

    Mais devant cette crise, le multiculturalisme, loin de s'amender, loin de battre en retraite, se radicalise incroyablement. Pour ses thuriféraires, si le multiculturalisme ne fonctionne pas, c'est qu'on y résiste exagérément, c'est que les nations historiques, en refusant de s'y convertir, l'empêchent de transformer pour le mieux nos sociétés selon les termes de la promesse diversitaire.

    Il faudra alors rééduquer les populations pour transformer leur identité et les amener à consentir à ce nouveau modèle: on cherche, par l'école, à fabriquer un nouveau peuple, ayant pleinement intériorisé l'exigence diversitaire. On cherchera à culpabiliser les peuples pour les pousser à enfin céder à l'utopie diversitaire.

    C'est la tentation autoritaire du multiculturalisme, qui est tenté par ce qu'on pourrait appeler une forme de despotisme qui se veut éclairé.

    Quels sont les points communs et différence avec la France?

    L'histoire des deux pays, naturellement n'est pas la même. La France est un vieux pays, une vieille culture, une vieille civilisation qui se représente généralement comme un monde commun à transmettre et non comme une utopie à exporter, même si la révolution française a eu un temps cette tentation.

    En un mot, la France a des ressources inouïes pour résister au multiculturalisme même si elle ne les mobilise pas tellement le discours culpabilisateur inhibe les peuples et les convaincs que l'affirmation de leur identité relève de la xénophobie et du racisme.

    Mais encore une fois, il faut le dire, c'est le même logiciel idéologique qui est à l'œuvre. Il repose sur l'historiographie victimaire, qui criminalise les origines de la nation ou réduit son histoire à ses pages noires, sur la sociologie antidiscriminatoire, qui annihile la possibilité même d'une culture commune, dans la mesure où elle n'y voit qu'une culture dominante au service d'une majorité capricieuse, et sur une transformation de la démocratie, qui sera vidée de sa substance, dans la mesure où la judiciarisation des problèmes politiques et le transfert de la souveraineté vers le gouvernement des juges permet de désarmer institutionnellement un peuple qu'on soupçonne de céder au vice de la tyrannie de la majorité.

    En un mot, si l'idéologie multiculturaliste s'adapte à chaque pays où elle s'implante, elle fait partout le même diagnostic et prescrit les mêmes solutions: c'est qu'il s'agit d'une idéologie, finalement, qui pose un diagnostic global et globalement négatif sur l'expérience historique occidentale.

    Vous définissez aussi le multiculturalisme comme la créature de Frankenstein du marxisme. Mais cette idéologie est née dans les pays anglo-saxons de culture libérale. N'est-ce pas paradoxal?

    Je nuancerais. Le multiculturalisme comme idéologie s'est développée au cœur des luttes et contestations qui ont caractérisé les radical sixties et les radical seventies et s'est alimenté de références idéologiques venant des deux côtés de l'Atlantique. Par ailleurs, de grands intellectuels français ont joué un rôle majeur dans la mise en place de cette idéologie, née du croisement d'un marxisme en décomposition et des revendications issues de la contre-culture. Michel Foucault et Alain Touraine, par exemple, ont joué un grand rôle dans la construction globale de l'idéologie multiculturaliste. En fait, je dirais que la crise du progressisme a frappé toutes les gauches occidentales. Chose certaine, il ne faut pas confondre l'idéologie multiculturaliste avec une simple expression globalisée de l'empire américain. C'est une explication trop facile à laquelle il ne faut pas céder.

    En France, vieux pays jacobin qui a fait la révolution, le multiculturalisme reste contesté malgré la conversion de la majorité de nos élites …

    Il est contesté partout, il est contesté au Québec, il est contesté en Grande-Bretagne, il est contesté aux États-Unis, il est aussi contesté chez vous, cela va de soi. Sur le fond des choses, le refus du multiculturalisme repose sur le refus d'être dépossédé de son pays et de voir la culture nationale transformée en identité parmi d'autres dans une citoyenneté mosaïque. Il serait quand même insensé que la civilisation française devienne optionnelle sur son territoire, certains pouvant s'en réclamer, d'autres pas, mais tous cohabitant dans une fausse harmonie que de vrais propagandistes nommeront vivre-ensemble.

    Le drame de cette contestation, c'est qu'elle est souvent inhibée, disqualifiée ou criminalisée. La simple affirmation du sentiment national a longtemps passé pour de la xénophobie plus ou moins avouée, qu'il fallait combattre de toutes les manières possibles. D'ailleurs, la multiplication des phobies dans le discours médiatique, qui témoigne d'une psychiatrisation du débat public: on veut exclure du cercle de la respectabilité démocratique ceux qui sont attachés, d'une manière ou d'une autre, à l'État-nation.

    On ne sortira pas de l'hégémonie multiculturaliste sans réaffirmer la légitimité du référent national, sans redonner ses lettres de noblesse à un patriotisme enraciné et décomplexé.

    Depuis quelques années, on observe également en France la percée d'un féminisme identitaire qui semble tout droit inspiré de Judith Butler. Quelle a été son influence au Québec et plus largement en Amérique du Nord? Ce féminisme est-il une variante du multiculturalisme?

    Ce féminisme est dominant dans nos universités et est particulièrement influent au Québec, surtout dans une nouvelle génération féministe très militante qui voit dans la théorie du genre l'expression la plus satisfaisante d'une certaine radicalité théorique qui est pour certains une drogue dure. La théorie du genre, en d'autres mots, est à la mode, très à la mode (et elle l'est aussi plus généralement dans les universités nord-américaines et dans les milieux culturels et médiatiques), et il est mal vu de s'y opposer. Il faut pourtant dire qu'elle est portée par une tentation nihiliste radicale, qui entend tout nier, tout déconstruire, au nom d'une liberté pensée comme pure indétermination. C'est le fantasme de l'autoengendrement. La théorie du genre veut éradiquer le monde historique et reprendre l'histoire à zéro, en quelques sortes, en abolissant la possibilité même de permanences anthropologiques.

    On peut certainement y voir une autre manifestation de l'héritage des radical sixties et de l'idéologie diversitaire qui domine généralement les départements de sciences sociales et au nom de laquelle on mène la bien mal nommée lutte contre les discriminations - parce qu'à force de présenter toute différence à la manière d'une discrimination, on condamne toutes les institutions à la déconstruction. Devant Judith Butler, la tentation première est peut-être de s'esclaffer. Je comprends cela. Il faut pourtant prendre son propos très au sérieux, car sa vision des choses, et plus largement, du courant néoféministe qu'elle représente, est particulièrement efficace dans les milieux qui se veulent progressistes et craignent par-dessus tout de ne pas avoir l'air assez à gauche.

    Depuis les attentats de janvier 2015, le débat autour de l'islam divise profondément la France. Cette question est-elle aussi centrale en Amérique du Nord? Pourquoi?

    Elle est présente, très présente, mais elle est l'est de manière moins angoissante, dans la mesure où les communautarismes ne prennent pas la forme d'une multiplication de Molenbeek, même si la question de l'islam radical et violent inquiète aussi nos autorités et même si nous avons aussi chez certains jeunes une tentation syrienne.

    Mais la question du voile, du voile intégral, des accommodements raisonnables, se pose chez nous très vivement - et je note qu'au Québec, on s'inquiète particulièrement du multiculturalisme. Nos sociétés sont toutes visées par l'islamisme. Elles connaissent toutes, aussi, de vrais problèmes d'intégration.

    Généralisons un peu le propos: partout en Occident, la question de l'Islam force les pays à se poser deux questions fondamentales: qu'avons-nous en propre, au-delà de la seule référence aux droits de l'homme, et comment intégrer une population qui est culturellement très éloignée, bien souvent, des grands repères qui constituent le monde commun en Occident?

    Cela force, à terme, et cela de manière assez étonnante, plusieurs à redécouvrir la part chrétienne oubliée de notre civilisation. Non pas à la manière d'une identité confessionnelle militante, évidemment, mais tout simplement sous la forme d'une conscience de l'enracinement.

    Les musulmans qui arrivent en Occident doivent accepter qu'ils arrivent dans une civilisation qui a longtemps été le monde chrétien, et où sur le plan symbolique, l'héritage chrétien conserve une prédominance naturelle et légitime.

    Cela ne veut pas dire, évidemment, qu'il faille courir au conflit confessionnel ou à la guerre des religions: ce serait désastreux.

    Mais simplement dit, la question de l'islam nous pousse à redécouvrir des pans oubliés de notre identité, même si cette part est aujourd'hui essentiellement culturalisée.

    L'islamisme et ses prétentions hégémoniques ne sont-ils pas finalement incompatible avec le multiculturalisme qui suppose le «vivre ensemble»?

    L'islamisme a un certain génie stratégique: il mise sur les droits consentis par les sociétés occidentales pour les retourner contre elles. Il se présente à la manière d'une identité parmi d'autres dans la société plurielle: il prétend s'inscrire dans la logique du multiculturalisme, à travers lui, il banalise ses revendications. Il instrumentalise les droits de l'homme pour poursuivre l'installation d'un islam radical dans les sociétés occidentales et parvient à le faire en se réclamant de nos propres principes. Il se présente à la manière d'une identité parmi d'autres qui réclame qu'on l'accommode, sans quoi il jouera la carte victimaire de la discrimination. C'est très habile. À travers cela, il avance, il gagne du terrain et nous lui cédons. Devant cela, nous sommes moralement désarmés.

    Il faudrait pourtant se rappeler, dans la mesure du possible, que lorsqu'on sépare la démocratie libérale de ses fondements historiques et civilisationnels, elle s'effrite, elle se décompose. La démocratie désincarnée et dénationalisée est une démocratie qui se laisse aisément manipuler par ses ennemis déclarés. D'ailleurs, au vingtième siècle, ce n'est pas seulement au nom des droits de l'homme mais aussi au nom d'une certaine idée de notre civilisation que les pays occidentaux ont pu se dresser victorieusement contre le totalitarisme. Du général de Gaulle à Churchill en passant par Soljenitsyne, la défense de la démocratie ne s'est pas limitée à la défense de sa part formelle, mais s'accompagnait d'une défense de la civilisation dont elle était la forme politique la plus achevée.

    Comment voyez-vous l'avenir de la France. Le renouveau conservateur en germe peut-il stopper l'offensive multiculturaliste de ces 30 dernières années?

    On dit que la France a la droite la plus bête du monde. C'est une boutade, je sais, mais elle est terriblement injuste.

    Je suis frappé, quant à moi, par la qualité intellectuelle du renouveau conservateur, qui se porte à la fois sur la question identitaire et sur la question anthropologique, même si je sais bien qu'il ne se réclame pas explicitement du conservatisme, un mot qui a mauvaise réputation en France.

    Je définis ainsi le conservatisme: une philosophie politique interne à la modernité qui cherche à la garder contre sa tentation démiurgique, contre la tentation de la table-rase, contre sa prétention aussi à abolir l'histoire comme si l'homme devait s'en extraire pour se livrer à un fantasme de toute puissance sociale, où il n'entend plus seulement conserver, améliorer, transformer et transmettre la société, mais la créer par sa pure volonté. Le conservatisme rappelle à l'homme qu'il est un héritier et que la gratitude, comprise comme une bienveillance envers le monde qui nous accueille, est une vertu honorable. C'est une philosophie politique de la finitude.

    Réponse un peu abstraite, me direz-vous. Mais pas nécessairement: car on aborde toujours les problèmes politiques à partir d'une certaine idée de l'homme. Si nous pensons l'homme comme héritier, nous nous méfierons de la réécriture culpabilisante de l'histoire qui domine aujourd'hui l'esprit public dans les sociétés occidentales. Ce que j'espère, c'est que la renaissance intellectuelle du conservatisme en France trouve un débouché politiquement, qui normalement, ne devrait pas être étranger à l'héritage du gaullisme. Pour l'instant, ce conservatisme semble entravé par un espace politique qui l'empêche de prendre forme.

    Et pour ce qui est du multiculturalisme, on ne peut bien y résister qu'à condition d'assumer pleinement sa propre identité historique, ce qui permet de résister aux discours culpabilisants et incapacitants. Il faut donc redécouvrir l'héritage historique propre à chaque pays et cesser de croire qu'en l'affirmant, on bascule inévitablement dans la logique de la discrimination contre l'Autre ou le minoritaire. Cette reconstruction ne se fera pas en quelques années. Pour user d'une image facile, c'est le travail d'une génération.

    Le multiculturalisme peut-il finalement réussir le vieux rêve marxiste de révolution mondiale? La France va-t-elle devenir les Etats-Unis ou le Canada?

    À tout le moins, il s'inscrit dans la grande histoire du progressisme radical et porte l'espoir d'une humanité réconciliée, délivrée de ses différences profondes, où les identités pourraient circuler librement et sans entraves dans un paradis diversitaire. On nous présente cela comme une sublime promesse: en fait, ce serait un monde soumis à une terrible désincarnation, où l'homme serait privé de ses ancrages et de la possibilité même de l'enracinement. L'homme sans histoire, sans culture, sans patrie, sans famille et sans civilisation n'est pas libre: il est nu et condamné au désespoir.

    En un sens, le multiculturalisme ne peut pas gagner: il est désavoué par le réel, par la permanence de l'authentique diversité du monde. Il pousse à une société artificielle de carte postale, au mieux ou à la décomposition du corps politique et au conflit social, au pire. Et il est traversé par une vraie tentation autoritaire, chaque fois. Mais il peut tous nous faire perdre en provoquant un effritement de nos identités nationales, en déconstruisant leur légitimité, en dynamitant leurs fondements historiques.

    Et pour la France, permettez-moi de lui souhaiter une chose: qu'elle ne devienne ni les États-Unis, ni le Canada, mais qu'elle demeure la France.

    Mathieu Bock-Côté, propos recueillis par Alexandre Devecchio (Figaro Vox, 29 avril 2016)

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  • Le multiculturalisme comme religion politique...

    Les éditions du Cerf viennent de publier un essai de Mathieu Bock-Côté intitulé Le multiculturalisme comme religion politique. Québécois, l'auteur est sociologue et chroniqueur à Radio-Canada et collabore également au Figaro Vox et aux revues Le débat et Commentaire.

     

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    " Le multiculturalisme serait l’alpha et l’oméga de la démocratie, le seul visage possible de la modernité. Mais comment en sommes nous arrivés là ? Comment des intellectuels ont imposé à la France et aux nations occidentales la notion d’« identités particulières », et comment lui ont-ils retiré celle d’« identité commune » ? Qu’est-ce qui se cache derrière le culte de la diversité ?
    Pour Mathieu Bock-Côté, mai 1968 marque le début d’une révolution inventée par une gauche métamorphosée. Constatant l’effondrement du marxisme, elle a inventé l’égalitarisme identitaire. Critique de l’Occident, déconstruction des traditions, invention de l’antiracisme, telles ont été les étapes d’un redoutable projet : la
    confiscation de la démocratie par une minorité.
    S’inspirant des œuvres des plus grands penseurs de la modernité, de Tocqueville à Muray, en passant par Marcel Gauchet, Raymond Aron ou encore Jean-Pierre Le Goff, revenant sur cinquante ans de vie intellectuelle, de la faillite du communisme à la création de la contre-culture, en passant par l’avènement du droit de l’hommisme
    et de l’idéologie antidiscriminatoire, Mathieu Bock-Côté propose le décryptage lucide et sévère d’un autoritarisme qui ne dit pas son nom. "

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (9)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Alain de Benoist publie ces jours-ci une nouvelle version largement augmentée de son essai sur les droits de l'homme.
     
    • Sur radio Courtoisie, dans son Libre Journal des enjeux actuels du 5 avril  2016 Arnaud Guyot-Jeannin recevait Alain de Benoist, Thibault Isabel et Olivier Dard sur le thème "Comment analyser le modèle américain ?"
     
     
    Grégoire Gambier ;  roborative déclaration d'ouverture au troisième colloque de l'Institut Iliade qui s'est tenu le 9 avril devant plus d'un millier de personnes sur le thème "Face à l'assaut migratoire, le réveil de la conscience européenne". Celle-ci est suivie par l'introduction au colloque de Philippe Conrad qui explore la généalogie de l'immigration et les tabous qu'elle a engendrés du fait des "autorités morales". La troisième référence est empruntée au journal de Tv-Libertés du lundi 11 avril qui rend compte à partir de la onzième minute de ce colloque avec des interviews des divers participants. Bref, tout ce que la presse subventionnée s'efforce de soustraire à la connaissance de ses lecteurs.
     
     
     
     
    Paul Jorion s'exprime sur France Inter. Autant Paul Jorion est extrêmement lucide sur le plan économique, autant se montre-t-il angélique sur le plan de l'immigration (parler des "progrès" de l'intégration des communautés musulmanes en Belgique relève de la cécité volontaire). Par ailleurs il occulte dans son analyse du remplacement des hommes par des robots les coûts énergétiques de ce remplacement qui sont fort bien analysés par Jean-Marc Jancovici. Il semble plus pertinent de raisonner en terme de déplétion. Là encore, Jorion se montre trop optimiste...
     
     
    Michel Onfray sur Public Sénat tient des propos perspicaces sur la politique extérieure et revient sur son livre concernant l'islam. Se prononce, in fine, pour la "gauche Condorcet". À partir de la soixantième minute.
     
     
    • Le sociologue Mathieu Bock-Côté redécouvre Julien Freund qui fut un compagnon de route de la mal nommée Nouvelle Droite. Elle fit appel à lui dès son colloque de 1975 Des élites pour quoi faire inaugurant ainsi une collaboration qui ne devait prendre fin qu'avec la mort de celui-ci. 
     
     
    • Sur son bloc-notes du Figaro Ivan Rioufol  remercie Poutine d'avoir contribué à la libération de Palmyre. S'y ajoute une critique de son livre La guerre civile qui vient (Pierre-Guillaume de Roux, 2016). Celle-ci fait appel à la Providence (avec majuscule) pour rendre compte de la lucidité d'Ivan Rioufol, alors que nul n'est besoin de recourir aux sortilèges d'un arrière monde pour dire honnêtement ce que l'on voit et le voir sans oeillère idéologique. Il suffit seulement de courage ce qui est déjà beaucoup par les temps qui courent... Présenter Rioufol comme un héraut de la déconstruction des déconstructeurs (suivant la formule d'Éric Zemmour) est en soi bien exagéré tant qu'il ne s'est pas attaqué au principal, le libéralisme, père de toutes les initiatives malheureuse prises en matière d'économie et de société depuis des lustres. La critique prend ouvertement le parti de désigner l'immigration comme fossoyeur de l'identité française. Cette assignation mono-causale est largement insuffisante car il n'est pas certain que l'Europe se porterait mieux si aucun immigré n'y avait mis les pieds. Il y a dans cette critique une confusion, souvent faite, entre les causes et les conséquences du phénomène; trop accorder aux conséquences permet de se soustraire à l'analyse des causes.
     
     
     
    Éric Zemmour dans sa chronique de RTL : "Saint Pasdamagame priez pour nous, Manuel Valls a blasphémé..."
     
     
    • Symbole de notre débâcle, la campagne Tous Unis Contre la Haine. L'immigrationnisme victorieux ne se repent jamais de ses propres erreurs, il est une lâcheté parée d'oripeaux grandiose nous dit sur Causeur Alain Nueil, romancier et professeur agrégé de français.
     
     
    Philippe Conrad, directeur de la Nouvelle Revue d'Histoire, dénonce sur Boulevard Voltaire les amis du désastre; tous ces imposteurs qui voudraient que l'Europe n'existe que pour nier sa propre identité substantielle afin de mieux accueillir l'Autre c'est à dire Big Other. 
     
     
    Jean-François Gautier s'exprime sur la perénité de la psuché collective des Européens. Selon lui l'histoire n'a pas de sens préalable mettant ainsi un terme à sa téléologie conduite depuis toujours par les "progressistes" amateurs de fins dernières.
     
     
    • Conflits, la remarquable revue trimestrielle de géopolitique dirigée par Pascal Gauchon vient de sortir son neuvième numéro. Il comporte comme dossier central un ensemble d'articles consacrés à la guerre civile. Parmi les nombreux collaborateurs de la revue on note les noms de Thierry Buron, Gérard Chaliand, Hadrien Desuin, Grégoire Gambier, Christian Harbulot, Tancrède Josseran, Hervé Juvin, Gilles Kepel, Bernard Lugan, Richard Millet, Xavier Raufer etc.
     
     
    Max SchelerTrois essais sur l'esprit du capitalisme. Né en 1874, mort en 1928, Max Scheler est à l'origine de l'anthropologie philosophique dont son élève Arnold Gehlen a été le principal continuateur.
     
     
    • L'autoportrait païen de notre ami Christopher Gérard.
     
     
    • L'ancien ambassadeur de France dans divers pays d'Afrique Michel Raimbaud décrypte la stratégie du chaos initiée par les idéologues néo-conservateurs américains et leur plan de reconfiguration du Proche Orient.
     
     
    • Un nouveau venu dans la presse quotidienne régionale de réinformation : Parisvox.info . Entretien avec ses animateurs Xavier Eman et Stéphane Renaud.
     
     
    • Panama Papers : le retour des "chéquards" de Panama pue la manipulation grossière. Non que les informations produites par un consortium de journalistes "d'investigation" soient fausses, mais qu'elles aient été amputées d'une grande part de ses affiliés. Le fait que presque aucun citoyen américain, mis à part quelques dizaines de petits poissons inoffensifs, ne figure dans cette myriade de noms pourrait laisser supposer que la fuite a été pilotée. On s'étonne moins de ces absences quand l'on sait que l'organisme qui a dévoilé les fameux documents est financé par l'Open Society de George Soros. Le Monde a d'ores et déjà tenté maladroitement d'allumer des contre-feux pour expliquer ces mise en congé mais il est bien connu que celui qui paye l'orchestre choisit la musique. Raison, sans doute, pour laquelle les autorités chinoises, russes et syriennes on été visées les premières à coté du menu fretin. Et, last but not least, Marine le Pen dont une relation aurait planqué la somme faramineuse de 316 000 euros à Hong-Kong... Somme qui a été déclarée au fisc français si l'on en croit l'avocat de l'intéressé qui fournit des documents probants. Bref tout ce tintouin contre les ennemis de l'Occident pourrait bien se révéler n'être qu'un minable feu de paille. Il nous aura du moins permis de nous remettre en mémoire la septième promesse de François Hollande dans ses 60 engagements pour la France : "J'interdirai aux banques françaises d'exercer dans les paradis fiscaux". La leçon à tirer de tout cela c'est que contrairement à la prophétie de Marx ce ne sont pas les prolétaires, mais l'hyper classe oligarchique qui n'a plus de patrie (fiscale).
     
    - La mise au point de la Fondation Polémia qui voit dans ce pseudo scandale mondial une affaire qui arrange l'Empire, suivie d'une lettre de Marine Le Pen qui considère les accusations la ciblant comme un cas d'école de pure désinformation destinée à manipuler les foules.
     
    - L'avis de Hildegard von Hessen am Rhein sur Boulevard Voltaire.
     
    - La dernière partie du texte Se méfier des campagnes de désinformation de Jean-paul Basquiat sur le site de Europe solidaire
     
    - Le point de vue plein d'humour (noir) d'Éric Zemmour qui pose, lui aussi, les bonnes questions : pourquoi Panama et pourquoi pas le Delaware, pourquoi les copains de Poutine et pas les copains de Wall street d'Obama, pourquoi le syrien Assad et pas le turc Erdogan ? Qui instruit, qui vérifie, qui condamne, qui alerte ? Et il conclue sur la sécession des élites rappelant l'ouvrage éponyme de Christopher Lasch. 
     
    - Le point de vue de l'OJIM.
     
    - Celui de Causeur.
     
    - Celui des aborigènes d'Europe de Terre autochtone.
     
    - Celui récapitulatif de l'économiste Jacques Sapir qui pose les bonnes questions au sujet de ces Panama Papers.
     
    - Auquel on ajoutera cet article du Temps, quotidien suisse qui dénonce l'opacité fiscale aux États-Unis même devenus le refuge des grandes fortunes mondiales qui veulent échapper à l'impôt.
     
    - Enfin relevée sur Antipresse, lettre hebdomadaire gratuite publiée par Slobodan Despot, cette singulière "prophétie" résumée ici par Novopress.
     
    Cyril Hanouna, symbole de la télé poubelle, ici croqué par l'OJIM.
     
     
    • De l'OJIM toujours, la réaction de Brice Couturier, seule voix discordante des matins de France Culture, en réplique à l'homogénéité idéologique des invités de l'émission.
     
     
    • Les millionaires français font-ils leur alya ? 7000 d'entre eux ont décidé de "s'élever spirituellement" en rejoignant la Terre Sainte (coté israélien bien entendu) en 2015. On espère pour eux que Yahweh leur accordera sa mansuétude. En cash ?
     
     
    Alain Finkielkraut dans L'esprit de l'escalier nous parle de l'hommage tronqué du journal Le Monde à propos de l'écrivain hongrois Imre Kertész, ce lauréat hongrois du prix Nobel, qui vient de mourir. L'hommage que lui a rendu Florence Noiville (épouse de Martin Hirsch) dans ce qui fut le quotidien de référence vaut en effet son pesant de fabulation. Dans son dernier livre L'ultime auberge, Kertész écrit ceci : "Les jours misérables du déclin de l'Europe. L'Europe s'aplatit devant l'islam, lui supplie de lui faire grâce. Cette comédie me dégoute. L'Europe meurt de sa lâcheté et de sa faiblesse morale, de son incapacité à se défendre et de l'ornière morale évidente dont elle ne peut s'extraire depuis Auschwitz". Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, nous rappelle Finkielkraut, Theodor Adorno a énoncé ce nouvel impératif catégorique : "Penser et agir de façon à ce que Auschwitz ne se répète pas, que rien de semblable ne se produise". Adossés à cet impératif, poursuit Finkielkraut, nous avons donc appelé à la venue d'une humanité que ne romprait aucune séparation intérieure... Voulant faire de l'Europe un exemple, nos intellectuels les plus conséquents ont défini l'Europe, avec Ulrich Beck, par cette formule saisissante : " Vacuité substantielle, tolérance radicale". Nous avons donc choisi en guise d'identité, de nous déprendre de nous-mêmes, ainsi étions nous sûrs de n'exclure personne. En l'absence d'un "nous", il ne pouvait y avoir de partage entre "nous" et "eux". Europe des valeurs, des normes, des procédures. Europe comme marché et droits de l'homme et non Europe comme civilisation. Cette application de l'impératif catégorique d'Adorno nous désarme. Elle est, dit Kertész, rescapé d'Auschwitz, notre ornière morale. Et voici comment Florence Noiville choisit de traiter ce passage de L'ultime auberge :  "Hormis peut-être dans son dernier ouvrage, L'ultime auberge, ça et là, quelques remarques déconcertantes de sa part, dues peut-être au grand âge, sur l'Europe et sur l'islam, il y a toujours quelque chose de profondément lumineux et d'éminemment généreux chez Kertész". Conclusion tranchante de Finkielkraut : "Si un survivant d'Auschwitz s'avise de sortir des sentiers battus du devoir de mémoire, le couperet tombe, il est gâteux ! Rien ne peut donc démentir le politiquement correct".
     
     
    • Le rendez-vous de Béziers Les 27, 28 et 29 mai organisé par Robert Ménard.
     
     
     
     
    • La plaisanterie de la semaine illustre un des drames de la fausse notoriété : Yann Moix piégé par un selfie. Chroniqueur d'On n'est pas couché, le commis de BHL serait-il relaps ? A-t-il replongé dans l'hérésie ? On s'interroge avec anxiété sur l'authenticité de ce cliché.   
     
     
    • Règlement de comptes dans le camp "antiraciste". Laurent Joffrin, directeur de Libération et chien de garde de l'esprit libéral voit ici sa prose disséquée par d'authentiques anti-racistes.
     
     
    Éric Verhaeghe trace un portrait de la faune noctambule qui hante La Nuit Debout et de ses références hors du temps. Dans cette sorte de ZAD où cohabitent idéalistes impénitents, agitateurs trotskistes, punks à chien et vendeurs de merguez triomphent les idées molles énoncées dans le charabia de la bobocratie. C'est sans doute pourquoi elles intéressent tant le parti des médias. Sous le subterfuge de la "convergence des luttes" les "nuitards" constituent de fait la nouvelle classe discutante bien éloignée du "prolétariat" dont on se réclame sans cesse. Ils peuvent bien plaider pour le "vivre ensemble", mais n'empêche, ils demeurent strictement entre blancs, et quand un immigrés est convoqué pour ses trois minutes de parole, c'est toujours un sans-papier qui vient raconter sa pénible aventure. Il n'est ainsi que le prétexte pour les couche-tard de cultiver leur autisme. À droite on se demande pourquoi ces rassemblements sont tolérés en plein état d'urgence. C'est peut-être parce qu'ils illustrent le refoulé nostalgique d'une gauche devenu depuis longtemps l'aile complexée du mondialisme libéral. Un refoulé qu'elle ne parvient pas à exorciser.
     
     
    Frédéric Lordon du Monde Diplomatique à Tolbiac le 30 mars dernier devant les étudiants en grève contre la loi El Khomri. Ambiance rétro rappelant les happenings soixante-huitards, la tabagie en moins, puritanisme hygiéniste oblige.
     
     
    Roger Martelli est un vieux crabe stalinien reconverti dans le mensuel Regard où il sévit aux cotés de la bécassine de service Clémentine Autain. Dans cette tribune parue dans Le Monde il fait mine de croire contre toute évidence que les "identités fermées" sont le moteur du capitalisme oubliant que des frontières sûres sont le bouclier des humbles (Régis Debray). Pour se guérir de cette loufoquerie le remède est simple : se dessiller les yeux, considérer les multiples déclarations du MEDEF en faveur d''un "société ouverte" et lire enfin les démonstrations lumineuses de Jean-Claude Michéa.
     
     

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  • «Le populisme, c'est le parti des conservateurs qui n'ont pas de partis»...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Vincent Coussedière au Figaro Vox et consacré à la question du populisme. Professeur de philosophie et essayiste, Vincent Coussedière vient de publier Le retour du peuple - An I (Cerf, 2016) et est également l'auteur d'Eloge du populisme (Elya, 2012).

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    Vincent Coussedière : «Le populisme, c'est le parti des conservateurs qui n'ont pas de partis»

    De la montée du FN à la percée de l'AFD en passant par les surprises Trumps et Sanders le jeu politique apparaît totalement bouleversé dans les pays occidentaux. S'agit-il d'une «dérive populiste» ou du «retour du peuple» annoncé dans votre livre?

    Vincent Coussedière: En 2012, à la suite de mon essai Eloge du populisme, je définissais dans un entretien le populisme comme le «retour du refoulé des peuples européens». Il semble qu'on puisse aussi parler d'un retour du refoulé du peuple américain dont le phénomène Trump est le symptôme… Poursuivons la métaphore freudienne, on sait qu'une pulsion, lorsqu'elle est refoulée, n'est pas détruite, elle disparaît de la conscience pour poursuivre son existence sous une forme inconsciente, elle reviendra donc se manifester sous forme de symptôme. Il en va de même avec le peuple dont le populisme est le retour symptomatique: le peuple a été refoulé par les élites de leur vision de la politique. Ce n'est pas d'abord le peuple qui s'est détourné des élites, ce sont les élites qui se sont détournées du peuple, qui ont fait sécession, comme l'a remarquablement compris très tôt Christopher Lasch. Lorsque je parle donc désormais de «retour du peuple», cela ne signifie pas que j'annonce le retour du peuple comme acteur collectif, cela signifie que je tente de comprendre de quel refoulement le peuple a été l'objet, et pourquoi le peuple revient s'exprimer désormais sous la forme du «populisme». Le retour du peuple, c'est aussi son retour comme question politique et philosophique.

    Ces phénomènes sont-ils comparables, en quoi?

    L'utilisation du terme de «populisme» pour qualifier et unifier une offre partisane par delà les contextes nationaux me paraît artificielle et fausse. Elle crée la confusion et évite d'examiner chaque discours en lui accolant l'étiquette disqualifiante de «populisme». Trump n'a pas la même conception de l'économie que Marine le Pen, ni même de l'immigration ou de l'islam. On reproche au «populiste» de s'adresser au peuple, la belle affaire! On ne voit pas à qui d'autre devrait s'adresser un homme politique dans les conditions de la démocratie… On lui reproche de faire œuvre de démagogie, de proposer des solutions irréalistes, de flatter le peuple. Soit. Mais alors il faut faire l'effort de montrer en quoi ces solutions sont irréalistes, ce dont le qualificatif de «populiste» dispense justement. Bref, l'usage du terme permet de faire l'économie d'un débat politique et verrouille la démocratie.

    Si le terme de «populisme» me semble cependant pertinent à conserver, c'est à condition de l'utiliser pour décrire une certaine situation des peuples eux-mêmes. Ce qui est comparable dans les phénomènes dont vous parlez, c'est la situation des peuples et non l'offre politique «populiste» qui ne vient qu'après, et tente de capter cette situation. C'est du côté de la demande des peuples qu'il y a quelque chose de comparable: les peuples veulent continuer à être des peuples, c'est-à-dire qu'ils veulent continuer à conserver une certaine unité de mœurs, une forme «nationale», et une souveraineté, une capacité libre de prendre les décisions qui leur importe. Ceci s'exprime par une inquiétude profonde quant à l'impact de l'immigration sur les mœurs auxquelles on tient, et par une inquiétude toute aussi profonde quant à une souveraineté paralysée par des alliances post-nationales. Bref, l'unité du phénomène vient de la résistance de vieux peuples politiques à leur dissolution dans la mondialisation.

    «La crise de souveraineté et de légitimité de nos gouvernements actuels est tout aussi grave que celle qui souleva De Gaulle contre Vichy», écrivez-vous. N'est-ce pas un peu exagéré?

    Que signifie l'épisode de Vichy, si ce n'est d'avoir été l'expérience d'un gouvernement qui a cherché à se maintenir en conservant les apparences de la république, c'est-à-dire de la souveraineté et de la légitimité? Nous nous trouvons dans la même situation, dans une apparence de république qui a en réalité perdu sa légitimité comme sa souveraineté. La différence ne réside pas dans la situation elle-même, qui approche du point où, comme le dit Marc Bloch: «le sort de la France a cessé de dépendre des Français.». La différence réside dans la rapidité du «blitzkrieg» qui a conduit à la situation de 1940, et dans la lenteur et le caractère souterrain et masqué d'une «guerre» menée par nos élites contre le peuple, et qui a conduit à la situation actuelle. Nos élites «avancent masquées», comme le dit très justement Marcel Gauchet dans son dernier essai, et les Français ont mis beaucoup de temps à comprendre qu'ils étaient menacés de désintégration. Au final le résultat est le même: nous héritons d'une république qui est une coque vide: privée de souveraineté comme de l'unité d'un peuple qui puisse la rendre légitime. Tout est à recommencer. Il ne s'agit pas seulement de refonder une république mais de réinstituer un peuple. Lorsque je développe ce parallèle dans mon livre, ce n'est pas pour en rajouter par rapport à notre dépression collective, c'est au contraire pour montrer que nous nous sommes déjà relevés d'un précédent aussi grave.

    Quelle responsabilité de l'Europe dans cette «étrange défaite»? Le populisme est-il le problème ou la solution?

    La responsabilité de l'Europe n'est que seconde dans cette affaire, puisque c'est en grande partie nous qui avons voulu cette Europe, en tout cas nos dirigeants, qui se sont accrochés à elle comme à une utopie de remplacement de l'utopie socialiste. J'explique en effet dans mon livre que le populisme est à la fois le problème et la solution. Il est le problème parce qu'il ne trouve pas encore d'expression politique et partisane qui soit à la hauteur des enjeux: non seulement refonder la république, mais réinstituer un peuple qui la fasse vivre. Il est la solution parce qu'il témoigne d'un attachement à la nation républicaine, et non d'un retour aux «heures les plus sombres de notre histoire», comme voudraient nous le faire croire les interprètes paresseux, qui sont, comme le disait Marc Bloch à propos des élites de 1940,: «Mal instruits des ressources infinies d'un peuple resté beaucoup plus sain que des leçons empoisonnées ne les avaient inclinés à le croire (…).»

    Selon vous, «il existe en France une majorité conservatrice qui peine à prendre une forme politique tant elle est écartelée entre la droite républicaine et la droite populiste». Qui regroupez-vous au sein de cette majorité éclatée? Est-ce la France du non au Traité constitutionnel européen? Comment réconcilier nation et république?

    Cette phrase n'est pas de moi mais de Mathieu Bock Côté, je la trouve excellente, et je la reprends en élargissant encore la perspective. Car pour moi le populisme n'est ni de droite ni de gauche, en tant qu'attachement à la nation républicaine, il est un phénomène trans-partisan. J'ai défini dans Eloge du populisme le populisme comme «le parti des conservateurs qui n'ont pas de partis». Mais le conservatisme, contrairement à la doxa régnante sur le sujet, n'est pas forcément de droite. Conservatisme et progressisme sont des catégories qui en elles-mêmes ne veulent rien dire, tout dépend de ce qu'on veut conserver et de ce que vers quoi on veut progresser. Il y a eu une droite révolutionnaire qui ne voulait rien conserver comme une gauche révolutionnaire… Sortons donc de ce clivage droite-gauche idéologique et demandons-nous ce que nous voulons conserver et ce vers quoi nous voulons progresser. Cela permettra peut-être de redéfinir des clivages qui permettent de recouper des options politiques réelles… La caractéristique de la France du non au Traité constitutionnel de 2005 est justement qu'elle dépassait ce clivage droite-gauche. Le populisme est une situation qui va forcer les clivages partisans à se redéfinir autour de la conservation de mœurs qui sont à la fois nationales et républicaines. Nous avons à droite comme à gauche des gens qui ne sont plus attachés à des mœurs nationales, ni à des institutions républicaines, mais à une autre proposition «politique» que j'analyse dans mon livre, et qui est celle du multiculturalisme. Nous avons d'autre part des gens qui ne peuvent concevoir l'horizon de la république en dehors de la nation. Que chacun éclaircisse ses positions et en tire les conséquences… Mon propos dans Le retour du peuple est effectivement de réconcilier nation et république. Nous nous apprêtons à vivre une campagne présidentielle qui va opposer les «nationaux» et les «républicains», cette opposition est idéologique. Dépasser l'idéologie, c'est revenir à la philosophie, pour faire revivre une tradition perdue de la république qui comprenait la «nation» comme son horizon indépassable. C'est cette tradition perdue du nationalisme républicain que je tente de redécouvrir dans mon livre pour en tirer les leçons qui s'imposent.

    Vincent Coussedière, propos recueillis par Alexandre Devecchio (Figaro Vox, 18 mars 2016)

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