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intelligence artificielle - Page 4

  • Le salut par les machines ?...

    Le numéro 6 du mensuel L'Incorrect est arrivé en kiosque. On peut y trouver un dossier consacré au transhumanisme, avec, notamment un article d'Oliver Rey, et y lire, également, un portrait du chanteur Kroc Blanc, des entretiens avec Nicolas Bay et Jean-Yves Camus, et les rubriques "L'époque", "Monde", "Reportages",  "Les essais" et "Culture"...

    Le sommaire complet est disponible ici

     

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  • L'irrésistible expansion du libéralisme numérique...

    Les éditions de L'échappée viennent de publier un nouvel essai d'Eric Sadin intitulé La silicolonisation du monde - L'irrésistible expansion du libéralisme numérique. Écrivain et philosophe, Éric Sadin est notamment l'auteur d'un récit d'anticipation, Les quatre couleurs de l'apocalypse (Inculte, 2011) et d'un essai, Critique de la raison numérique (L'échappée, 2015).

     

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    " Berceau des technologies numériques (Google, Apple, Facebook, Uber, Netflix, etc.), la Silicon Valley incarne l’insolente réussite industrielle de notre époque. Cette terre des chercheurs d’or, devenue après-guerre le cœur du développement de l’appareil militaire et de l’informatique, est aujourd’hui le lieu d’une frénésie innovatrice qui entend redéfinir de part en part nos existences à des fins privées, tout en déclarant oeuvrer au bien de l’humanité.
    Mais la Silicon Valley ne renvoie plus seulement à un territoire, c’est aussi et avant tout un esprit, en passe de coloniser le monde. Une colonisation d’un nouveau genre, portée par de nombreux missionnaires (industriels, universités, think tanks…), et par une classe politique qui encourage l’édification de valleys sur les cinq continents, sous la forme d’écosystèmes numériques et d’incubateurs de start-up.
    Après avoir retracé un historique de la Silicon Valley, ce livre, à la langue précise et élégante, montre comment un capitalisme d’un nouveau type est en train de s’instituer, un technolibéralisme qui, via les objets connectés et l’intelligence artificielle, entend tirer profit du moindre de nos gestes, inaugurant l’ère d’une « industrie de la vie ».
    Au-delà d’un modèle économique, c’est un modèle civilisationnel qui s’instaure, fondé sur l’organisation algorithmique de la société, entraînant le dessaisissement de notre pouvoir de décision. C’est pour cela qu’il est urgent d’opposer à ce mouvement prétendument inexorable d’autres modalités d’existence, pleinement soucieuses du respect de l’intégrité et de la dignité humaines. "

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  • Google ou la route de la servitude...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de l'économiste Pascal de Lima, cueilli sur le site du quotidien Le Monde et consacré à la stratégie de domination de Google...

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    François Hollande et Eric Schmidt, président de Google

     

    Google ou la route de la servitude

    Le numérique pénètre peu à peu tous les aspects de notre existence, accroissant de fait une dépendance de plus en plus absolue à ses outils et à ceux qui les fournissent : après avoir relié les gens aux savoirs, puis les gens entre eux, ce seront demain les objets qui pourront communiquer.

    La masse formidable des données désormais collectées ne concerna plus seulement les comportements de l'internaute sur Internet, mais bien les comportements réels dans le monde physique. A terme, rien ne sera plus inconnaissable : votre utilisation du réfrigérateur, les lumières que vous allumez, la musique que vous écoutez dans votre salon, vos moindres déplacements (à pied ou en voiture), etc. L'interconnexion entre les mondes numérique et physique qui est la phase à laquelle nous assistons désormais est évidemment riche de promesses pour notre confort.

    Mesurons-nous cependant suffisamment toute la menace que représente un monde entièrement connecté ? Il ne s'agit pas ici d'une crainte diffuse de l'innovation, mais d'un constat rationnel que tout observateur peut formuler. La menace porte en effet un nom et des couleurs : Google. L'objectif de la firme californienne est de mettre la haute main sur ce monde connecté, qui est en train de devenir notre monde tout court. Le faisceau d'indices est à cet égard particulièrement clair.

    Passons sur la politique délibérée de la firme visant à échapper à l'impôt, qui traduit simplement l'état d'esprit d'une organisation qui ne se reconnaît aucun maître et aucune dette vis-à-vis de la société. Le projet hégémonique de Google est exposé avec cynisme : selon les propres termes de son fondateur et dirigeant, Larry Page, il s'agit « d'organiser toute l'information du monde ». Il est mis à exécution avec méthode. A partir de son quasi-monopole sur les moteurs de recherche, 95 % en Europe, Google parvient à faire monter en puissance ses propres services aux dépens des autres entreprises.

    DOMINATION ET CONTRÔLE

    Google s'impose ainsi comme le médiateur universel dont il va être impossible de se passer : les entreprises ne pourront vendre sans elle, les consommateurs pas accéder aux offres. Le verrouillage est total, enjambant sans difficulté les institutions et les régulations. Les entreprises doivent se soumettre et verser leur redevance, ou accepter de voir leur marché se réduire ; les consommateurs doivent passer par les services du géant californien en échange de toutes leurs données personnelles, ces dernières renforçant une puissance de ciblage publicitaire ensuite revendue aux entreprises.

    En investissant massivement dans les outils liés à la localisation, en développant les outils mobiles de demain (Google glass par exemple) ou en équipant les voitures avec son logiciel d'exploitation Android, Google cherche à préempter dès maintenant toutes les interfaces connectées que nous utiliserons pour nous repérer et agir dans le monde physique.

    La firme veut ainsi reproduire dans le réel la domination qu'elle possède déjà dans le monde numérique : à terme, elle cherche à contrôler le restaurant qui nous sera indiqué quand nous marcherons dans la rue, le mode de transport que nous choisirons, les monuments que nous visiterons, etc. Nous ne verrons ainsi du réel que ce que Google voudra bien nous montrer, exactement comme la société ne nous montre d'internet que ce que son algorithme veut bien nous montrer.

    Certains s'inquiètent de cette domination grandissante, Google n'a cure des menaces et des reproches, poursuivant sa route en véritable rouleau-compresseur repoussant méthodiquement les limites de l'admissible. Abus de position dominante, fiscalité, vie privée, droit d'auteur, contribution à la création, pluralisme : toutes les règles sont piétinées avec insolence. Et le Commissaire Almunia vient de céder de façon spectaculaire face au lobbying intense de la firme de Mountain View.

    LE POUVOIR DE FAIT

    Sacrifiant les intérêts des entreprises européennes obligées de subir le droit de vie ou de mort détenu par le géant californien, l'homme de la concurrence prompt, à défaire les champions industriels de notre continent, aura montré sa terrible méconnaissance des enjeux politiques à l'œuvre et fait plié l'échine à l'Europe devant une force géopolitique d'une puissance inédite.

    Google sait que bientôt il n'aura même plus à faire semblant de répondre aux autorités, car il aura le pouvoir de fait. Un pouvoir dont aucun Etat ni groupe d'Etats ne peut aujourd'hui rêver.

    Alors que la firme a fait en janvier 2014 l'acquisition de Deep Mind, une société dont le but est de créer une intelligence artificielle supérieure à l'homme, il est devient réellement urgent d'engager une réflexion collective sur les conditions de défense de notre liberté contre cette tyrannie qui vient.

    L'axe Franco-allemand qui se renforce actuellement autour d'un Internet responsable et créateur de dynamisme entrepreneurial devrait en toute logique trouver là un de ses thèmes de travail fécond pour une Europe conquérante.

    Pascal de Lima (Le Monde, 3 avril 2014)

     

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  • La stratégie secrète de Google...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Laurent Alexandre, publié dans le Journal du dimanche et consacré à la stratégie du géant de l'internet, Google. Médecin et diplômé d'HEC, président d'une société de séquençage d'ADN, mais également expert d'internet, Laurent Alexandre est l'auteur d'un roman d'anticipation inquiétant intitulé Google démocratie (Naïve, 2011).

     

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    "La Stratégie secrète de Google apparaît..."

    Google est le premier embryon d'intelligence artificielle au monde, selon vous. Pourquoi?
    L'objectif des dirigeants de Google est de transformer leur moteur de recherche en intelligence artificielle. Progressivement ils s'en rapprochent. En fait, personne ne l'a vu venir, ni les utilisateurs quotidiens du moteur de recherche, ni ses concurrents. Il a fallu du temps pour que la stratégie des dirigeants de Google soit comprise. Je suis bluffé par la vitesse à laquelle cette société contrôle les industries clés du XXIe siècle.

    Expliquez-vous…
    Regardez la vague de rachats de start-up et de sociétés auxquels Google procède! En deux ans, cette entreprise a réussi à préempter trois marchés clés. Celui de la lutte contre la mort : elle a créé Calico, une filiale qui a cet objectif fou d'augmenter l'espérance de vie de vingt ans d'ici à 2035. Elle a investi dans le séquençage ADN avec sa filiale 23andMe, mais aussi dans un projet de lentilles intelligentes pour les diabétiques, qui mesurent en temps réel votre glycémie. Parallèlement et en moins d'un an, Google a racheté les huit principales sociétés de robotique. Dont Boston Dynamics, qui crée le chien robot "BigDog" pour l'armée américaine, ou Nest, leader mondial de la domotique et des objets intelligents… Pendant ce temps, sa Google Car, un mélange incroyable de robotique et d'intelligence artificielle, roule seule sur des milliers de kilomètres sur les routes de Californie sans accident. Si en l'an 2000 vous évoquiez l'idée d'une voiture robot autonome, tout le monde riait! En 2025, elle sera démocratisée. Enfin, depuis quelques années, Google débauche les plus grands noms de l'intelligence artificielle. Comme Ray Kurzweil, le "pape" du transhumanisme, qui vient d'être nommé ingénieur en chef du moteur de recherche.

    Quel est le lien entre l'idéologie "transhumaniste" et Google?
    Cette idéologie est née dans les années 1950. Elle considère légitime d'utiliser tous les moyens technologiques et scientifiques pour augmenter les capacités de l'homme – son corps, son cerveau, son ADN – et pour faire reculer la mort. À l'époque, c'était de la science-fiction ; aujourd'hui cela devient concret. Google soutient cette idéologie et maîtrise toutes les technologies qui la sous-tendent : la robotique, l'informatique, les moteurs de recherche et l'intelligence artificielle, les nanobiotechnologies, le séquençage ADN dont le coût a été divisé par 3 millions en dix ans…

    Quel est le but de cette croissance tentaculaire?
    Une société qui maîtrise l'intelligence artificielle – et Google est la plus avancée sur ce terrain –peut potentiellement entrer dans n'importe quel domaine. Elle le fait d'ailleurs : elle est même présente dans les VTC qui concurrencent les taxis avec Uber, une filiale de Google Ventures! En réalité, Google est beaucoup plus qu'une société informatique. Les principaux acteurs de la robotique viennent de le comprendre ; mais trop tard, Google a déjà racheté les meilleurs d'entre eux à bon prix. Cette stratégie est bluffante… Google a été la première à comprendre la puissance de la révolution des technologies NBIC, cette convergence de quatre vagues (nanotechnologies, bio-ingénierie, informatique et cognitique) qui va construire le XXIe siècle et donner une puissance extraordinaire à la lutte contre la mort. Car ces technologies NBIC constituent en réalité une seule et immense industrie, qui contrôlera toutes les autres.

    Aucun concurrent de taille pour ébranler ce géant?
    Si les rumeurs assurant qu'Apple débauche les principaux spécialistes de la santé électronique se vérifient, si le projet de montre iWatch consiste bien en un instrument de mesure en continu des variables de santé… alors Apple pourrait peut-être le concurrencer sur l'ensemble des NBIC. Mais il en est encore très, très, très loin.

    Qui contrôle Google aujourd'hui?
    Personne, en dehors de ses actionnaires. Or il me semble indispensable d'encadrer l'intelligence artificielle au niveau mondial, de poser des garde-fous. Les États-Unis y réfléchissent sérieusement. L'Asie aussi. En Europe? On est largué, on regarde le train passer… Google est une société magnifique. Pourtant, si elle devient leader en matière de lutte contre la mort, d'intelligence artificielle, de robotique, de domotique, de voitures intelligentes, il faudra vraiment réfléchir à la démanteler! Elle pourrait devenir plus puissante que les États.

    Le tableau est effrayant… N'est-ce pas trop tard?
    Il n'est jamais trop tard. Mais la croissance très rapide des technologies NBIC rend possible ce qui relevait jadis de la science-fiction. La bataille entre le microprocesseur et le neurone a commencé, et l'intelligence artificielle arrive à grands pas. Selon la loi de Moore, la puissance informatique double très rapidement. Le nombre d'opérations réalisées par les plus gros ordinateurs est multiplié par 1.000 tous les dix ans et donc par 1.000.000 en vingt ans. En 1950, un ordinateur effectuait 1.000 opérations par seconde. Aujourd'hui, on atteint 33 millions de milliards d'opérations par seconde. Ce sera 1.000 milliards de milliards en 2029! Autour de 2040 émergeront des machines dotées de la capacité du cerveau humain. Et d'ici à la fin du siècle, elles nous dépasseront en intelligence, ce qui poussera l'homme à vouloir "s'augmenter" par tous les moyens. Imaginez si de tels robots, plus forts que nous, ayant accès à l'intelligence artificielle et à l'impression 3D, connectés et contrôlant Internet, existaient… Leur pouvoir de manipulation serait quasi illimité. Quand "BigDog" aura un fusil d'assaut M16 dans les mains, il vaudra mieux ne pas se promener en forêt!

    Laurent Alexandre (Journal du dimanche, 8 février 2014)

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  • Tour d'horizon... (2)

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    Au sommaire :

    - François-Bernard Huyghe sur son site, Huyghe.fr, tire des leçons provisoires des révolutions d'Afrique du Nord ;

    Révolutions assistées par ordinateur ?

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    - Jean-Paul Baquiast, sur De Defensa, se livre à un passionnant exercice d'anticipation prospective.

    "Processus coactivés" et nouvelle maîtrise du monde

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