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identité - Page 36

  • Les impostures du « marketing territorial » ...

    Nous reproduisons ci-un excellent point de vue de J.H. d'Avirac, cueilli sur Polémia et consacré à ces publicitaires, grassement payés par les exécutifs territoriaux, qui arrasent le patrimoine identitaire de nos villes et de nos régions...


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    Les impostures du marketing territorial

     

    Territoires à vendre

    Depuis trois décennies, les « territoires » cherchent à se vendre… se vendre à des investisseurs, des touristes ou des populations actives candidates à la migration, se vendre à leurs administrés. Cette hystérie marketing masque en fait un défaut de légitimité des collectivités, qui ont tendance à en rajouter d’autant plus en matière de communication que leur ancrage est faible et leur histoire inexistante. C’est évidemment le cas pour bon nombre de régions administratives françaises.

    Rappelons simplement à cet égard que notre beau pays jacobin doit être le seul au monde à avoir confié, à la fin des années 1950, à un haut fonctionnaire commissaire général au Plan le découpage (depuis Paris) de nos belles provinces… évacuant de facto toute considération culturelle ou identitaire vécue comme contre-productive d’un point de vue administratif et économique, voire suspecte d’un point de vue politique. La création de collectivités « jeunes », désincarnées, artificielles a immédiatement suscité chez les élus, toujours prompts à saisir un drapeau même vide de sens, une volonté de création de notoriété, matérialisée par des budgets colossaux en matière de communication. Quelques années après… bis repetita, les intercommunalités, fraîchement collées entre les départements et la commune, venaient rajouter leur couche de gras au millefeuille hexagonal, avec les mêmes dérives, les mêmes réflexes, les mêmes logos et la même rhétorique. Enfin, quelques strates supplémentaires, pays et, plus récemment, métropoles ont progressivement saturé le paysage et les espaces de communication publique au risque de diluer les identités réelles encore bien enracinées chez nos concitoyens.En 2011, les seules régions ont dépensé jusqu’à 150 millions d’euros en communication, avec des pointes à 10 € par foyer fiscal, sans parler, bien évidemment, des dépenses cachées (plus du double selon certaines sources) des multiples associations subventionnées moyennant la mise en place du logo et de la signature « corporate » de l’institution régionale et des opérations de relations publiques/politiques faisant partie du package.

     

    L’identité revue et corrigée par des communicants-idéologues

    Disons-le tout net : les blasons, les patois et autres traditions embarrassent quelque peu les publicitaires de tout poil, qui se penchent sur les problématiques de communication des territoires comme on se penche sur une nouvelle marque de dentifrice. C’est bien d’un embarras culturel qu’il s’agit : rompus aux techniques de communication lessivière, à la néophilie (nouveauté pour la nouveauté), au « faire-moderne », ces Parisiens inquisiteurs impitoyables de la ringardise provinciale franchissent parfois le périphérique pour aborder « les territoires » comme on découvre la Yakoutie, le Kamchatka ou la Terre Adélie. Nouveaux évangélistes, détenteurs du vrai, du beau et de la branchitude, ils viennent moderniser la province pour la rendre présentable sur la scène internationale. Leurs anglicismes impressionnent l’élu local, leur dégaine Yamamoto amuse mais force le respect, leur accent crée des complexes à l’Occitan de souche. Quant à leurs théories labellisées sciences-po, grande école de commerce ou Boston Consulting Group, affichées sous format power point dernier cri abondamment illustrées, elles ne peuvent être contestées par un élu local, qui affiche au mieux un bac+3 et qui, selon l’un de ces pubards parisiens, sera « surtout sensible aux images ». Et puis il y a ces postures marketing dégoulinantes de prétention, telle la « disruption », anciennement défendue par l’agence BDDP aujourd’hui reprise par TBWA, qui finissent par aboutir à des signatures institutionnelles dont la juxtaposition confine au ridicule : « Only Lyon », « Nantes Just Imagine », « L’Aisne it’s open », « Strasbourg Europtimist », « So Toulouse », « I’Amsterdam », « Montpellier unlimited »… pour faire branché, faire anglais et en mettre plein la vue à l’élu qui, de toute manière, ne comprend rien. Si une démarche réellement identitaire et parallèle voit le jour, tel que ce fut le cas en Bretagne ou en Alsace, on s’en inquiétera comme s’en inquiéta Joshua Adel (directeur du pôle lobbying et communication politique de TBWA Corporate), qui parle d’ « irruption d’un repli identitaire et de régionalisme »…Le patron de cette agence, qui a pourtant pignon sur rue, n’hésite pas, du reste, à en rajouter en matière idéologique. N’est-il pas, sur d’autres fronts, le délégué général de la Forge, « think tank » fondé par Benoît Hamon et Noël Mamère, au lendemain de la défaite de la gauche en 2007, pour réfléchir à une alternative dans un esprit gramsciste… la conquête des esprits devant précéder l’action politique ! On se pince !

    Voilà donc distillés au plus profond de nos provinces ignorantes, sous couvert de marketing territorial, de l’humanisme à deux balles, de la vigilance sur l’évidence et les menaces fantômes, de l’antiprovincialisme et de l’universalisme à tous les étages. L’identité devient diversité, les 4×3 valorisent les minorités, l’anglais stérilise le discours au nom de la quête de l’investisseur international, le différenciant s’efface devant le même. Un marketing de masse donc, qui s’oppose à un marketing de l’offre, qui, à l’inverse, partirait des incontournables spécificités des territoires pour nourrir un discours identitaire de simple bon sens, plus fédérateur pour les populations concernées, plus insolite et fascinant pour des publics-cibles extérieurs : une occultation organisée au nom d’une idéologie bien typée qui s’accommode fort bien d’un clientélisme des plus basiques.

     

    Consensus et soupe tiède

    Dans les services connexes du marketing territorial, les professionnels du genre ont un outil choc appelé « concertation », qu’ils servent à l’envi aux politiques locaux, tétanisés à l’idée de regrouper sous un même drapeau l’évêque et le marchand, les élus de tout bord, les territoires de tous niveaux, les associations et les institutions, les chambres consulaires et les francs-maçons, les agriculteurs et les femmes, les jeunes et les vieux, la presse et les amis politiques, toujours plus compliqués à gérer que les ennemis déclarés. C’est ainsi que des réunions-fleuves se mettent en place à grand renfort d’honoraires, aboutissant à une soupe tiède mais consensuelle… ce fameux consensus dont une illustre figure féminine de la politique britannique, récemment décédée, disait judicieusement qu’il est « ce que personne ne rejette, mais que personne ne croit ».

    Comment en est-on arrivé à ce niveau d’amnésie qui prive nos provinces de leur capital identitaire et les conduit à accepter les lieux communs les plus éculés du politiquement correct ? A titre d’exemple, et ce sera le dernier, était-il absolument nécessaire que l’agence de développement de Midi-Pyrénées, comme bon nombre de ses consœurs, utilise dans les salons professionnels un visuel mettant en scène la frimousse, du reste bien charmante, d’une petite fille noire évoquant plutôt spontanément la France d’outre-mer ? Au cas où vous ne l’auriez pas compris, ce qui doit primer en l’occurrence sur l’identité, c’est bien ce fameux message d’ouverture à la « diversité », censé incarner la marque de fabrique d’un territoire moderne. Ceci au risque de faire disparaître les aspérités, les typicités, les richesses et l’ADN d’une terre et de ses hommes, qui ont façonné notre pays… leur légitime fierté étant, par la volonté de quelques prétentieux experts, devenue suspecte.

     J.H. d’Avirac (Polemia, 13 juin 2013)

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  • Le déni de l'insécurité culturelle...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue intéressant de Guillaume Bernard, cueilli sur Valeurs actuelles et consacré à la question de l'insécurité culturelle.

     

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    Le déni de l'insécurité culturelle

    L’immigration (et sa forte concentration en certains endroits du territoire) conduit bien des Français — en particulier des classes populaires qui sont, plus directement que les autres, au front de la cohabitation — à se considérer dans une situation d’insécurité culturelle. Subissant par ailleurs une forme de déracinement dû, notamment, à l’uniformisation des modes de vie à cause de la mondialisation, ils se jugent acculés à défendre leur culture alors même qu’ils incarnent l’identité de référence, celle du lieu. Pourquoi une grande partie de l’élite politique et intellectuelle considère-t-elle cela comme une phobie infondée manifestant un manque d’ouverture d’esprit ?

    La théorie du “creuset républicain” pose comme principe que, petit à petit, les populations d’origine étrangère se laisseront dépouiller de leurs particularismes culturels pour adhérer aux valeurs communes. Cette position repose sur l’hypothèse qu’il n’y a pas de différence entre le processus de francisation des provinces au cours des derniers siècles et l’actuelle situation des immigrés. Elle pose comme pétition de principe que toute culture est dissoluble dans la République ; si les immigrés sont encore des “minorités visibles”, c’est parce qu’ils ont subi le racisme des “Français de souche”. Il n’y aurait de rejet que subi par les immigrés et jamais commis par eux : aucune francophobie de leur part qui expliquerait, en partie, l’échec de l’intégration.

    Quant à l’idéologie multiculturaliste, elle récuse l’objectif d’obtenir des immigrés qu’ils abandonnent leur identité d’origine et que, d’une certaine manière, ils se convertissent à la France. Elle admet qu’ils puissent continuer à vivre en étrangers et que l’identité française soit, à terme, transformée. L’intégration serait un processus à double sens supposant un compromis réciproque entre les immigrants et leurs hôtes. Cette position repose sur l’hypothèse que l’identité française aurait, par le passé, déjà évolué et ne serait donc pas restée globalement stable jusqu’à encore très récemment (les Trente Glorieuses). Le multiculturalisme rejette l’idée de l’assimilation, c’est-à-dire que ce soit au porteur de l’identité venue de l’extérieur

    Ainsi, le déni de l’insécurité culturelle s’explique-t-il par le présupposé contractualiste de l’ordre social. En effet, il existe deux manières d’appréhender les corps sociaux. Ceux-ci sont soit conçus comme des entités naturelles inscrites dans l’ordre cosmologique des choses (position classique), soit considérés comme des constructions artificielles produites par la volonté des hommes (théorie moderne). L’appartenance à ces deux types de société se manifeste de manière radicalement différente. Dans le premier cas, elle consiste en une adéquation culturelle concrète ; la partie doit se soumettre à l’identité du tout-existant en tant que tel. Dans le second cas, elle se manifeste par l’adhésion à des principes politiques abstraits ; le tout, ainsi que son identité, sont le résultat de la conjonction des parties.

    Par conséquent, des apports humains exogènes ne perturbent nullement l’identité de la société moderne, à la seule condition qu’ils ne remettent pas en cause l’existence du contrat social. À l’inverse, du point de vue classique, ils peuvent, en fonction de leurs actes, aussi bien être des facteurs de perpétuation du corps social que des causes de son délitement.

    Pour les tenants de la sociabilité artificielle, considérer que certaines vagues d’immigration peuvent participer à la désagrégation sociale est analysé comme du racisme puisqu’il n’existe pas d’identité propre au tout (dépassant les nationaux du moment), mais seulement une juxtaposition de toutes les cultures particulières présentes, à un moment donné, sur le territoire d’un État. Cela les conduit à nier que la cohabitation d’identités divergentes puisse engendrer des conflits. L’insécurité culturelle n’existe pas puisque l’identité de la société est une construction en perpétuel mouvement. Et c’est ainsi que les théories intellectuelles de l’élite exacerbent les crispations sociales vécues par le peuple !

    Guillaume Bernard (Valeurs actuelles, 14 juin 2013)

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  • Historiquement incorrect ?...

    Le Livre de poche vient de rééditer Historiquement incorrect, l'essai de Jean Sévilla. Après le succès de Historiquement correct, l'auteur vient bousculer le discours dominant sur une dizaine de grandes questions historiques. On peut ne pas toujours être d'accord, mais c'est, en tous les cas, stimulant...

     

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    " En France, plus que jamais, le passé s'invite dans le débat d'idées, mais sur le mode polémique. Qu'il s'agisse de définir l'identité nationale ou de s'interroger sur la place de la religion dans l'espace public, que la controverse porte sur l'héritage de l'Occupation ou sur les séquelles de la décolonisation, qu'il soit question de la réforme des programmes d'histoire à l'école ou de la création d'une Maison de l'histoire de France, tout est matière à division. Mais la discussion est biaisée au départ, car les préjugés idéologiques, les tabous du moment et les intérêts partisans interfèrent dans le débat. En dix chapitres, du Jésus de l’Histoire à la place de l’islam dans notre histoire nationale, avec la même liberté de ton et la sûreté d'information qui avaient contribué à l'exceptionnel succès d'Historiquement correct, Jean Sévillia sort des chemins balisés par le politiquement correct."

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  • D'une crise à l'autre : vers un nouveau monde ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une conférence donnée par Hervé Juvin le 18 avril 2013, à l'Ecole militaire, devant le Cercle de stratégie, et mise en ligne sur le site de Theatrum Belli. Hervé Juvin évoque le « renversement du monde » qui vient...

     


    Conférence d'Hervé Juvin : D'une crise à l... par webtele-libre

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  • L'axe Paris-Londres-Stockholm...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous l'excellente chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 24 mai 2013 et consacrée à l'échec du multiculturalisme... Une analyse dont l'actualité - avec la tentative d'assassinat d'un militaire français à la Défense par un individu barbu, porteur d'une djellaba - n'a, malheureusement pas tardé à prouver la justesse...

     


    Eric Zemmour : "L'axe Paris-Londres-Stockholm" par rtl-fr

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  • Dominique Venner : Pourquoi avoir choisi Notre-Dame de Paris ?

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Jean-Yves Le Gallou, publié sur Polémia et qui vise à interpréter le choix du lieu fait par de Dominique Venner pour se donner la mort.

     

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    Dominique Venner : Pourquoi avoir choisi Notre-Dame de Paris ?

    1-Il n’y a plus de lieu de souveraineté politique

    Le geste de Dominique Venner a évidemment un sens politique : refuser « le grand remplacement », bien plus grave encore que « la détestable loi Taubira ». Mais la souveraineté française a déserté les lieux de souveraineté. Le Louvre est un musée. L’Elysée, un établissement de mise en œuvre de décisions prises ailleurs. L’Assemblée nationale, un théâtre d’ombres aux mains des lobbys. Y mourir serait dérisoire.

    On ne meurt pas davantage devant une ambassade ou le quartier général d’un groupe de pression minoritaire.

    Et puis, pour Dominique Venner, « quels que soient les mérites de l’action politique, ce n’est pas elle qui peut rendre aux Européens la conscience forte de ce qu’ils sont. Cette conscience de l’identité en tout, y compris en politique, appartient à l’ordre de la mystique ou de la croyance ».

    2-Notre-Dame est un haut lieu de souveraineté spirituelle

    Voilà sans doute pourquoi Dominique Venner a choisi « un lieu hautement symbolique, la cathédrale Notre-Dame de Paris, que je respecte et admire, elle qui fut édifiée par le génie de mes aïeux sur des lieux de culte plus anciens, rappelant des origines immémoriales ». Dès le premier siècle, les Gallo-Romains y honoraient Jupiter, Mars, Vénus et Cernunnos comme on peut le voir au Musée de Cluny. Depuis 850 ans, Notre-Dame de Paris, théologie de la lumière et quête de verticalité, est devenue le vaisseau du roman national. C’est le lieu de l’histoire et même de la très longue histoire de la France et de l’Europe.

    Avec finesse et profondeur, l’abbé de Tanoüarn appelle l’attention sur le choix symbolique, pour l’ultime appel du sacrifié, d’un autel dédié à la Vierge Marie : une décision qui ne le surprend pas de la part d’un homme qui soulignait l’opposition entre la tradition européenne, qui respecte la femme, et l’islam, qui ne la respecte pas.

    Je ne sais si cette hypothèse est juste. Mais il est clair que Dominique Venner a poursuivi son dialogue avec le christianisme lors de son « suicide-avertissement » (*).

    3-Religion universelle versus religion identitaire

    Nous touchons ici un point central du point de vue de Dominique Venner : pour lui les Indiens, les Arabes, les Chinois, les Japonais ont une religion identitaire, pas les Européens qui ont une religion universelle. C’était un atout tant que l’Europe était maîtresse du monde. Cet avantage se transforme en handicap quand l’Europe en recul est atteinte par les fléaux de la repentance et de la culpabilité : « Les autres religions, même l’islam […], ou le judaïsme, mais aussi l’hindouisme, le shintoïsme ou le confucianisme, ne sont pas seulement des religions au sens chrétien ou laïc du mot, c’est-à-dire une relation personnelle à Dieu, mais des identités, des lois, des communautés ». Ce qu’aux yeux de Dominique Venner le christianisme ne peut complètement apporter, précisément parce qu’il a une vocation universelle.

    4- Retrouver la mémoire identitaire : Homère et les humanités

    D’où la nécessité pour les Européens de retrouver leur riche mémoire identitaire : « A défaut de posséder une religion identitaire à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis Homère une mémoire propre, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder notre future renaissance ». Au moment de quitter la vie, Dominique Venner reste fidèle au De Viris illustribus de sa jeunesse. Mais c’est aussi à un retour aux humanités qu’il appelle. Par les textes, par les arts et par la tenue. C’est le discours d’un éveilleur de peuple qui a mis la peau au bout de ses idées. La mort de Dominique Venner n’est pas une fin mais un commencement.

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 22 mai 2013)

    (*) L’expression « suicide-avertissement » est empruntée à l’abbé Guillaume de Tanoüarn.

     

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