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complot - Page 4

  • La nature du pouvoir...

    L'historien italien Luciano Canfora, spécialiste de l'antiquité et auteur d'une biographie de César intitulée Le dictateur démocrate, publie chez Les Belles Lettres un ouvrage de réflexion polémique sur la démocratie, intitulé La nature du pouvoir. Il dénonce, en particulier, l'existence, derrière le paravent démocratique, de groupes oligarchiques qui détiennent la réalité du pouvoir...

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    "Le livre fait se croiser des mythes classiques avec des événements et des personnalités de l'histoire contemporaine, en une démarche cohérente et raffinée. Se saisissant de Périclès, Staline, Démosthène, Napoléon et beaucoup d'autres, Canfora propose une vision de l'antiquité grecque et romaine qui forge des archétypes valables en tout temps, et aide à la compréhension de la dynamique politique contemporaine.
    Son analyse commence par une question - où est le pouvoir ? Est-il véritablement incarné par des personnalités publiques connues de tous ou par d’autres cachées, invisibles ? Et, par conséquent, où nous mène l’affirmation de l'existence d'une dichotomie entre un pouvoir visible et un pouvoir occulte. C'est-à-dire, d’un côté, il y aurait la liturgie "de la démocratie», avec tous les styles, de propagande, de dialectique et de célébration des élections législatives, et de l’autre, le pouvoir des lobbyistes et d’une élite privée. Le principe qui imprègne la voie tracée par Canfora est que chaque État, qu’il soit tyrannique ou démocratique, est fondé sur la force et est, comme Gramsci l’a écrit dans son essai sur la mort de Lénine, «dictature». En outre, ajoute notre auteur, sous quelque forme de gouvernement et même en démocratie, le pouvoir réel est caché de la plupart des gens et est arbitré dans les coulisses, loin des projecteurs de la scène de la politique officielle, par certaines minorités mues par des intérêts particuliers .
    Par conséquent, en citant la critique de la démocratie de Ugo Spirito, Canfora déclare qu '«il n’existe pas de régime démocratique, mais qu’il existe autant de types de démocraties qu'il y a de minorités capables de guider les majorités » : démocraties ploutocratique, démocraties cléricales, démocraties militaires, démocraties syndicalistes, jusqu’à un produit contemporain typiquement italien, la démocratie fondée sur la parole télévisuelle et la transformation du citoyen en "objet-consommateur-frustré» (pp. 62-63). La tyrannie, note Canfora, ne diffère pas beaucoup de ces démocraties élitistes : en effet, que ce soit un régime tyrannique ou démocratique, le pouvoir est de plus en plus la domination de quelques-uns sur tous. Les tyrans, dit l'auteur, ne sont pas des personnages isolés que la cupidité, l'ambition personnelle ou un désir effréné du pouvoir a conduit à dominer les autres. Ils sont plutôt le résultat et l'expression d'une élite - sociale, financière ou militaire qui le détient, et qui, en grande partie, l’utilise pour poursuivre ses intérêts particuliers. C'est pourquoi le tyrannicide continue Canfora, est totalement inutile et se révèle souvent contre-productif. « Le vrai problème est que le tyran est une invention, une création politico-littéraire. »
    Quand sa puissance se révèle durable, on doit raisonnablement admettre que le «tyran» (terme imprécis et hyperbolique) a un poids plus ou moins grand sur la société. Donc le problème est de le vaincre politiquement et non de détruire l'individu. Le Tyrannicide est, à bien y regarder, un sous-produit du «culte de la personnalité», de l’évaluation disproportionnée d’une seule personne (p. 52).
    A l’appui de sa thèse, Canfora cite deux exemples classiques du tyrannicide: le meurtre d'Hipparque, qui est devenu un mythe fondateur de la rhétorique démocratique athénienne, et le complot contre Jules César. Dans les deux cas, l'élimination physique du tyran présumé n'a pas comblé les attentes des conspirateurs, ni n’a permis à l'état de revenir aux conditions sociales et politiques qui ont précédé le début de la tyrannie. Lire l'essai de Canfora semble suggérer que la figure du tyran ne doit pas être considérée toujours et nécessairement comme «négative», de même que la démocratie parlementaire, en tant que forme possible d'une élite, ne doit pas être considérée toujours et nécessairement comme «positive» . C'est un argument fort, à bien des égards problématique, qui a donné et continuera de donner lieu à des réactions et des débats, et qui, par conséquent, a le mérite de stimuler, une fois de plus, la réflexion et l'échange d'idées."
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  • Sous la Cagoule...

    Le éditions Dualpha semblent entamer la réédition des Cahiers Libres d'Histoire de Jean-Claude Valla. Cette bonne idée permet d'ores et déjà de retrouver en librairie le premier tome de la collection qu'il avait consacré à la Cagoule. Avec La Cagoule  1936-1937, Jean-Claude Valla resitue l'histoire de cette organisation secrète de résistance au communisme dans le contexte complexe de la crise politique du milieu des années 30. Les portraits qu'il dresse de ses dirigeants, des patriotes, qui s'étaient généralement illustrés au cours de la guerre de 14-18, sont passionnants. On retiendra, en particulier, celui d'Eugène Deloncle, son organisateur, qui mourra le 7 janvier 1944 sous les balles de la Gestapo.

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    "Que sait-on de l’Organisation Secrète d’Action Révolutionnaire Nationale (OSARN), plus connue aujourd’hui sous le nom de Comité Secret d’Action Révolutionnaire (CSAR) ? Quels objectifs poursuivait son fondateur, Eugène Deloncle ? Faut-il distinguer une « Cagoule civile » d’une « Cagoule militaire » ? Y a-t-il eu manipulation de la part du Deuxième bureau de l’État-major ? Les cagoulards n’ont-ils été que des comploteurs maladroits et mythomanes ?

    Rares sont les ouvrages consacrés à cette organisation secrète créée au début de l’été 1936. Et tous s’en tiennent peu ou prou à la thèse, soutenue par Marx Dormoy, ministre de l’Intérieur du Front populaire, d’un gigantesque complot ourdi contre la République et si brillamment déjoué… Pendant l’Occupation, surtout après l’assassinat de Marx Dormoy, cette thèse fut relancée par une poignée de socialistes résistants qui accusèrent les cagoulards d’avoir réussi en 1940, dans l’ombre de Pétain et grâce à la victoire allemande, le coup d’État qu’ils avaient raté en 1937.

    L’histoire de la Cagoule est ainsi déformée. Bien entendu, Deloncle et ses amis n’étaient pas des enfants de chœur. Ils détestaient le Front populaire dont ils estimaient que la politique affaiblissait la France, et n’avaient que mépris pour la démocratie. Mais c’étaient d’ardents patriotes. Le seul complot qui les ait obsédés est celui dont ils prêtaient l’intention aux communistes et qu’ils espéraient écraser dans l’œuf avec le concours de l’Armée.

    Cette hantise d’une révolution bolchevique a de quoi surprendre aujourd’hui, parce que nous savons, grâce aux archives soviétiques, que Staline n’avait pas l’intention, à ce moment-là, de prendre le pouvoir en France. Mais, à l’époque, toute la presse de droite, alors puissante et influente, ne cessait de dénoncer le danger d’un putsch communiste.

    Voilà pourquoi l’histoire de la Cagoule méritait d’être revisitée. Jean-Claude Valla le fait sans concession à l’idéologie dominante et avec un grand souci d’objectivité. Il démontre comment les historiens, prisonniers des mythes et se recopiant souvent les uns les autres, ont réussi à renverser la perspective et à travestir la vérité."

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  • Nouvel Ordre Mondial ou théories du complot ?...

     Nouvel Ordre Mondial ou théories du complot ?.... C'est le thème du dossier du numéro 40 de Flash Magazine, qu'on peut se procurer ici !

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    Au sommaire :

    DOSSIER : Nouvel Ordre Mondial ou théories du complot ?

    Jimmy Guieu, père fondateur du complotisme en France ? Du Bohemian Grove aux Reptiliens, en passant par les ovnis nazis et autres “vérités cachées”…

    Interview exclusive d’Emmanuel Ratier : “Aujourd’hui, le terme même de “complot” tend à perdre de son sens !”

    Entretien avec Stéphane Bourgoin, spécialiste mondial des tueurs en série : “Les sociétés extrêmement religieuses sont, paradoxalement, les plus propres a produire des monstres, surtout lorsque le mode de vie tend au puritanisme. Mais il s’agit malheureusement d’un drame universel.”

    Le général Manuel Noriega, faux agent mais vrai résistant ? Analyse de Christian Bouchet au-delà des clichés et de la propagande.

    Psychanalyse : Alain Soral saute sur le divan !

    Le Japon serait-il devenu l’empire du moindre mâle ? Guytan porte son regard sur les “soushoku danshi”.

    Économie virtuelle et crise réelle… En attendant la fusion des monnaies européennes et nord-américaines.

    Vaches maigres pour les artistes, mais pas pour la Sacem ! Quand les uns se serrent la ceinture, les autres se remplissent la panse. Par Topoline.

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