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communisme - Page 8

  • Conversation avec Alain de Benoist...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist à Nicolas Gauthier et publié sur Boulevard Voltaire. Alain de Benoist y rebondit sur quelques sujets d'actualité...

     

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    Les reniements du PC ne m'inspirent que du dégoût

    Le PCF vient d’abandonner son historique marque de fabrique, la faucille et le marteau. Il est vrai, qu’en France, il y a de moins en moins d’ouvriers et de paysans. Nonobstant, que vous inspire ce qu’il faut bien nommer un reniement ?

    Ce que devrait inspirer tout reniement : un extraordinaire dégoût. Je n’ignore rien, bien sûr, de toutes les pages noires de l’histoire du Parti communiste français. Celui-ci n’en a pas moins représenté durant des décennies une immense espérance pour des millions de travailleurs. Au fil des années, le PC a progressivement tout largué : la révolution, la grève générale, la dictature du prolétariat. C’est aujourd’hui un parti social-démocrate, qui se soucie plus de « lutter contre l’exclusion » au nom des droits de l’homme (dont Karl Marx avait fait une critique ravageuse) que de défendre le peuple contre l’emprise du Capital. La faucille et le marteau étaient précisément un symbole qui renvoyait au peuple. Je vous signale que celui-ci n’a pas disparu (les ouvriers et les employés constituent toujours la majorité de la population française) et que la guerre de classes bat plus que jamais son plein. Mais regardez les dirigeants actuels du PC : Marie-George Buffet n’évoque pas vraiment Louise Michel ou Rosa Luxemburg. Elle a l’air d’une petite ménagère ménopausée comme les autres. Pierre Laurent ressemble à n’importe quel employé de bureau (c’est d’ailleurs ce qu’il est). La Charte d’Amiens (1906) proposait aux travailleurs de lutter pour la « disparition du salariat et du patronat ». Cet objectif aussi a été abandonné. À quand le remplacement de la faucille et du marteau, outils du prolétariat, par le sex toy et la télécommande ?

    Le PC se renie pour être plus « en phase avec son époque », ce qui montre qu’il n’a plus la moindre intention de la changer. Les curés avaient fait de même en abandonnant la soutane. Quant aux homos, je suis surpris que les adversaires du mariage gay ne voient pas à quel point leur désir de passer devant monsieur le maire traduit leur embourgeoisement. Il y avait autrefois une charge subversive dans l’homosexualité, et tous les homos que j’ai connus étaient très fiers de ne pas être « comme les autres ». Aujourd’hui, ils ne rêvent apparemment que de se faire des bisous en public, de pousser des caddies et de changer des couches-culottes. Mon ami Guy Hocquenghem s’en serait étranglé de rage. De quelque côté qu’on se tourne, on normalise ! C’est aussi cela la pensée unique.

    Toujours à propos de l’URSS et du PCF, cette phrase vous poursuit depuis longtemps : « Je préfère porter la casquette de l’Armée rouge que manger des hamburgers à Brooklyn… » Pouvez-vous la resituer dans son contexte d’alors et nous dire si vous aviez tort d’avoir eu raison un peu trop tôt, ou s’il s’agissait seulement d’une boutade ?

    Elle me poursuit d’autant mieux que je ne l’ai jamais prononcée. Voici le texte exact, vieux de trente ans et fort différent de celui que vous citez : « Certains ne se résignent pas à la pensée d’avoir un jour à porter la casquette de l’Armée rouge. De fait, c’est une perspective affreuse. Nous ne pouvons pas, pour autant, supporter l’idée d’avoir un jour à passer ce qui nous reste à vivre en mangeant des hamburgers du côté de Brooklyn. » (Orientations pour des années décisives, Labyrinthe, Paris 1982, p. 76). C’était évidemment une formule. Je voulais dire par là que je ne me sentais pas plus en phase avec le soviétisme qu’avec l’occidentalisme, qui m’apparaissaient l’un et l’autre comme deux moyens différents d’aliéner les libertés humaines. C’est dire que je n’ai jamais cru à la fable du « monde libre », alibi cache-sexe de l’impérialisme américain. L’effondrement de l’URSS a eu le mérite de faire apparaître cette fable en pleine lumière. Après le totalitarisme hard du Goulag, le totalitarisme mou du politiquement correct et la colonisation des imaginaires symboliques par les seules valeurs marchandes. Je ne suis pas sûr qu’on y ait gagné.

    Jadis, les médias dominants nous ont vendu la Guerre froide, bloc contre bloc, et s’acharnent désormais à nous refourguer le même bidule, Occident « chrétien » contre Orient « musulman ». À cette roulette truquée, on a toujours l’impression que le zéro sort à tous les coups…

    Le mot « Occident » n’a plus aucun sens aujourd’hui. N’en déplaise aux groupies du « choc des civilisations », l’Occident ne constitue pas plus que l’islam un ensemble unitaire et homogène. Pour croire que l’islam est partout le même, en Arabie saoudite comme en Indonésie par exemple, il faut vraiment n’avoir pas beaucoup voyagé. Pour ma part, je n’ai rien à dire aux islamologues de comptoir qui citent les hadîth comme August Rohling, autre « grand spécialiste », citait le Talmud à l’époque de la Revue internationale de Mgr Jouin. Plus comiques sont ceux qui nous expliquent doctement que musulmans et djihadistes, c’est du pareil au même, à un moment où, partout dans le monde, les premiers sont massacrés et hachés menus par les seconds. Quant à ceux qui veulent interdire le Coran (sic), je leur souhaite bon courage. Je croirai à leur sincérité quand ils réclameront l’interdiction de la Bible (en raison des innombrables appels au meurtre au nom de Dieu qu’elle contient) et des épîtres de saint Paul (qui proclame la « sujétion » des femmes et leur fait obligation d’être voilées, cf. 1 Cor. 11, 5-10). Mettre dans le même sac les problèmes de l’immigration, de l’islam, de l’islamisme et du djihadisme est vraiment la marque de fabrique des esprits paresseux.

    Sous l’apparence des choses, il n’y a aujourd’hui que deux fractures fondamentales. Celle qui, dans le monde musulman, oppose les sunnites et les chiites. Et celle qui sépare l’Europe des États-Unis, deux ensembles aux valeurs opposées et aux intérêts divergents, comme l’ont souligné tous les géopoliticiens, de MacKinder à Spykman. Carl Schmitt disait que l’histoire du monde n’est que l’histoire de la lutte entre les puissances de la Terre et les puissances de la Mer. Celle-ci correspond aujourd’hui à l’affrontement potentiel entre la puissance océanique américaine et le grand ensemble continental associant l’Europe et la Russie. On en verra les effets dans les années qui viennent. Pour l’heure, on peut dire que la Paix chaude a remplacé la Guerre froide.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 3 mars 2013)

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  • Liaisons dangereuses ?...

    Les éditions Perrin publient cette semaine Liaisons dangereuses - Miliciens, truands, résistants - Paris 1944, une étude historique de Jean-Marc Berlière et François Le Goarant de Tromelin, qui devrait faire du bruit. Les auteurs nous présentent en effet les collusions qui ont existé entre "résistants", collaborateurs, FFI, miliciens et truands dans le Paris de la Libération... Bref, on est loin de la légende dorée de l'histoire officielle, avec ses bons et ses méchants...

    Jean-Marc Berlière est déjà l'auteur de Liquider les traîtres (Robert Laffont, 2007), consacré à l'exécution, pendant la guerre, par le parti communiste de ses "renégats", et d'Ainsi finissent les salauds (Robert Laffont, 2012), , une enquête décapante sur les "exploits" des FTP communistes de l'Institut dentaire de Paris à la Libération...

     

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    " L'extraordinaire confusion qui a régné dans les deux mois qui séparent le débarquement en Normandie de la libération de paris fut propice aux métamorphoses les plus invraisemblables, aux collusions les plus improbables. Ainsi ce centre de « résistance » formé de miliciens - dont les assassins de Georges Mandel -, de quelques « gestapistes », de truands et trafiquants qui ont amassé des fortunes dans les arcanes de la collaboration et cherchent à se reconstruire en prévision de jours nouveaux ; ou ces FFI et FTP gagnés par l'ambiance qui succombent à la tentation et adoptent des comportements de gangsters...
    Au-delà des légendes manichéennes, cet ouvrage dessine une réalité où toutes les frontières sont brouillées, où apparaissent de surprenantes compromissions, d'impudents retournements de veste et de choquantes complicités.
    L'histoire de la Libération ne fut pas celle que l'on enseigne depuis 70 ans, cette histoire officielle qui offre une image si rassurante d'un peuple de résistants, patriotes et héroïques, luttant contre une « poignée de misérables » et de criminels..."

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  • Mammouth...

    Les éditions Liana Lévi viennent de publier Mammouth, le premier roman d'Antonio Pennacchi. Ecrivain populiste inclassable, passé dans sa jeunesse du néo-fascisme au maoïsme, et se réclamant désormais, l'âge venu, d'un facho-communisme aussi original que sympathique, Antonio Pennacchi est l'auteur de Mon frère est fils unique (Le Dilettante, 2007), chronique de l'éducation sentimentale et politique d'un jeune italien dans les années 60, et de Canal Mussolini (Liana Lévi, 2012), récit des aventures d'une famille engagée dans le colossal chantier mussolinien de l'assèchement des marais Pontins au sud de Rome.

     

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    "Bleu de travail et bleus à l’âme. Tels sont les signes distinctifs de Benassa, le coriace leader syndical de l’usine de câbles Supercavi. Depuis vingt ans, dans chaque manif, chaque grève, les ouvriers ont scandé avec lui : « Un pour tous, tous pour un ! » Mais, en Italie comme ailleurs, la loi du marché torpille peu à peu l’unité syndicale et les idéaux révolutionnaires. Le drapeau rouge est en berne et Benassa broie du noir. Ça tombe bien : les patrons aussi en ont assez de cet énergumène et ont décidé de lui faire une offre qui ne se refuse pas…
    Entremêlant le récit des quelques jours qui précèdent sa décision, les faits d’armes du syndicat et les portraits savoureux des ouvriers de Supercavi, ce roman d’Antonio Pennacchi compose une peinture drôle et fraternelle de la classe ouvrière."

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  • Le petit placard de l'homme...

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier Le petit placard de l'homme, un recueil d'essais de Viivi Luik, romancière et intellectuelle estonienne. De son point de vue d'européenne de l'est, elle jette un regard lucide sur l'occident et son déficit d'âme...

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    "« Il est clair qu’à une époque où s’effondrent les grands systèmes politiques et idéologiques – qu’ils se nomment communisme, socialisme ou capitalisme – la littérature, l’art et la culture qui se fondaient sur ces systèmes, y puisant leurs sujets et leur énergie, perdent nécessairement leur sens et s’effondrent eux aussi. Une opposition très nette est apparue entre ce que propose la littérature et ce que le public attend d’elle en son for intérieur. Tout ce qui, au début de ce siècle, était neuf, attirant parce que vénéneux et suave, est désormais vide, décoloré, délavé, éventé et amer. Parvenue au terme de son existence, clouée à la même place, la littérature tourne sur elle-même comme frappée d’une malédiction, elle n’embrase ni n’enthousiasme plus personne. La littérature, comme l’art en général, est devenue une occupation, un travail manuel ou un hobby universitaire, la langue secrète d’un petit cercle d’initiés, un phénomène sans importance qui n’occupe plus guère de place dans l’esprit des hommes. »"

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  • "Vive les soviets" ou "Mort aux bolchos" ?...

    Les éditions Les échappés ont publié depuis la rentrée de septembre deux ouvrages jumeaux consacrés aux affiches de propagande communiste et anti-communiste. Le premier , Vive les soviets, est de Romain Ducoulombier, professeur de sciences politiques et auteur d'un essai intitulé Camarades !  la naissance du parti communiste en France ( Perrin, 2010). Le second, Mort aux bolchos, est signé par Nicolas Lebourg, qui est, notamment, l'auteur de la biographie de François Duprat (Denoël, 2012).


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    "Vive les Soviets… À mort les Bolchos ! À la manière d’une histoire parallèle, deux livres se répondent. Les historiens Romain Ducoulombier et Nicolas Lebourg analysent et font revivre un siècle d’affiches communistes et anticommunistes.

    Fondée sur des collections privées exceptionnelles d’affiches politiques françaises du XXe siècle, cette histoire nous livre la guerre visuelle qui s’est livrée sur les murs de France. De Jaurès à Mélenchon et de Maurras à Le Pen, l’affiche est devenue un media majeur de propagande et d’influence sur les foules, avec ses codes, ses techniques et ses artistes. Esthétique ou brutale, complexe ou caricaturale, l’affiche politique illustrée a eu sa belle époque et ses grandes crises."

     

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  • La Volga naît en Europe...

    Les éditions Les Belles Lettres viennent de rééditer La Volga naît en Europe, récit en forme de reportage de Malaparte, consacré à la guerre sur le Front de l'Est de juin 1941 à novembre 1942. Publié initialement en France aux éditions Domat, en 1948, il était depuis longtemps introuvable.Un complément indispensable à Kaputt, du même auteur.

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    "Juin 1941 : Kurt-Erich Suckert, dit Curzio Malaparte, 43 ans, auteur de Technique du coup d'État, vétéran de la première guerre mondiale, part couvrir, en tant que correspondant du journal Corriere della Serra, l'avancée des troupes italiennes et allemandes sur le front de l'Est. Il pénètre en Ukraine dans une vieille Ford V5 8 puis assiste au siège de Leningrad aux côtés des troupes finlandaises.

    Si de cette expérience, le caméléon de la littérature italienne tirera l'un de ses chefs d'œuvres, Kaputt, il rassemble aussi ses chroniques dans La Volga naît en Europe, peinture de maître de ce « fléau biblique » que fut la guerre à l'Est mais aussi ouvrage visionnaire sur l’expansion future du communisme en Europe.

    Préfacé en français par l’auteur, ce livre qui fut « la plaque tournante » de l’œuvre de Malaparte, selon son biographe Maurizio Serra, n’avait pas été republié en France depuis 1948."

     

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