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alain de benoist - Page 64

  • La revue de presse d'un esprit libre... (10)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Lors du récent colloque de l'Institut Iliade François Bousquet  a prononcé une vigoureuse et brillante communication sur le thème de Big Other, le parti de l'Autre, du tout autre. Il s'y livre à une déconstruction systématique des déconstructeurs.
     
    • Entretien avec Tatyana Festerling porte-parole du mouvement Pegida en Allemagne.
     
     
    Alain de Benoist : "La droite a abandonné la nation pour ne pas déplaire aux multinationales, la gauche a abandonné le peuple en se ralliant à la société de marché. Tous sont partisans des droits de l'homme et de la libéralisation des capitaux, tous mènent des politiques convergentes quand ils arrivent au pouvoir". Ce constat appelle de nouveaux clivages. Une voie dans laquelle se sont engouffrés avec succès les "populismes" européens. 
     
     
    • Le colonel Jacques Hogard, ancien chef des troupes spéciales au Kosovo et de culture maurrassienne est ici interviewé par Slobodan Despot. Il revient sur les fautes de la politique extérieure française depuis les guerres de  l'ex-Yougoslavie et son inféodation de plus en plus prononcée aux États-Unis d'Amérique et à leurs seuls intérêts.
     
     
    Hadrien Desuin sur Causeur. La France confirme son intégration complète à l'OTAN, en catimini. En avril 2008 François Hollande déposait une motion de censure contre la décision de Sarkosy de réintégrer le commandement intégré de l'OTAN, récusant l'alignement atlantiste de la majorité. C'était avant. Au temps lointain où il siégeait dans l'opposition.
     
    • I-Média, l'émission de décryptage de l'information alignée de Jean-Yves Le Gallou traite successivement de phénomène "Nuit debout" du neuf pas si neuf, du zapping, de Macron, l'enfant caché de Madelin et de Cohn-Bendit, encensé par la presse de l'oligarchie, des tweets, Field aux ordres de l'Elysée, et enfin le bobard d'Imédia.
     
    • Un exemple de mise en condition des élèves de troisième. Police de la pensée et culpabilisation des ados mal pensants. Le harcèlement idéologique loin d'être puni par la loi est au contraire encouragé.

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/04/12/quand-migrants-rime-avec-espoir-bateau-ak47-terroristes-un-atelier-d-ecriture-en-classe-de-3e_4900645_3224.html

     
    • Vortex du gauchisme la Nuit debout qui prétend lutter pour un monde meilleur ne pratique guère la tolérance et le dialogue démocratique, pourtant proclamés comme vertu cardinale du mouvement. La preuve par Alain Finkielkraut qui venu là en simple observateur a été conspué puis expulsé de la place de la République, devenue "place de la révolution", sous les insultes. Au lieu du "débat citoyen ouvert à tous" que célèbrent les médias de l'oligarchie, il s'agit, sur cette agora stalinienne, d'un débat entre soi et soi, entre l'identique et le semblable, fort éloigné du pluraliste dialogique qui seul est susceptible de fonder une authentique alternative démocratique. La pensée "nauséabonde" n'y a pas sa place et homo festivus veille à ce que ce mouvement pathétique demeure dans l'entre-soi. En bref, tout cela relève d'une  escroquerie, un bluff monté en neige par les infatigables spin doctors de la presse du "système". Le renversement du vieux monde attendra ! Cinq textes, d'abord les faits, puis l'avis d'Elisabeth Lévy et la réaction d'Alain Finkielkraut (à partir de 9 minute 30), le point de vue de Slobodan Despot sur cette mascarade, celui de Paris vox et enfin celui de Mathieu Bock-Côté qui pointe la logique sournoise de meute qui anime cette Nuit debout, celle de l'ennemi du peuple imperturbablement traité de facho et contre lequel la violence est nécessaire.
     
     
     
     
     

    Vincent Coussedière face au revival républicain fondé sur l'État, la loi et l'école fait remarquer très justement que cette triade, fusse-t-elle "souveraine", n'a guère réussi depuis trente ans à produire le sursaut républicain tant attendu. selon lui la République a besoin d'une mystique qui ne peut être produite ex nihilo par une poignée d'intellectuels car cette mystique n'est rien d'autre que l'attachement d'un peuple à ses moeurs dont les lois ne seraient que l'expression consciente et volontaire. C'est pourquoi la République a besoin du peuple et de son populisme qui est l'autre mot pour désigner l'attachement profond à une déclinaison des moeurs que l'on appelle la nation.
     
     
    Brice Couturier au micro de France Culture faisait le 13 avril  la critique du dernier essai de Mathieu Bock-Côté, Le multiculturalisme comme religion politique.
     
     
    Chantal Mouffe auteur de L'illusion du consensus (Albin Michel) était le 15 avril l'invitée d'Un monde d'idées. Émission de France info présentée par Olivier de Lagarde en trois épisodes. Réhabilitant le conflit à l'origine du politique elle critique le post-politique qui efface les frontières entre droite et gauche. Pour elle centre droit et centre gauche ayant adopté la même politique néo-libérale, ils ont permis la percée du populisme en Europe qui a su mobiliser des affects puissants et créer un "nous". Elle était également présente au micro de France inter pour y présenter son livre (voir la deuxième référence).
     
     
     
    • Polémia met en ligne un article de Jean Dutreuil qui accuse, dans la réinfosphère, les blogs catholiques d'être imprégnés par l'universalisme chrétien voyant dans "l'Autre" "un Même" potentiel qui demeure en attente de conversion. Ce qui expliquerait leur cristallisation sur la lutte contre l'islam politique, alors que la véritable fracture dont souffre notre pays serait d'ordre ethno-culturelle, voire raciale.
     
     
    • Pour Jérôme Leroy Emmanuel Macron est le  fils naturel de Jacques Attali et d'Alain Minc qui croit sincèrement que le politique est une survivance archaïque et que l'économie commandant tout est appelée à régner désormais.
     
     
    • "Et Macron devint la mascotte de l'UMPS..." Tel est le titre d'une chronique de Paul Voltor parue sur Polémia.
     
     
    • Fondateur de Stratpol un site de géopolitique, Xavier Moreau, homme d'affaires installé en Russie, s'efforce de contrer le mythe occidental d'une Russie puissance faible à l'économie défaillante.
     
     
    • Pour le géographe Laurent Chalard le plan du premier ministre Manuel Valls pour les logements sociaux reviendra de facto à réserver les HLM aux populations d'origine extra-européennes accentuant ainsi les fractures françaises.
     
     
    Xavier Raufer dans un entretien avec Boulevard Voltaire revient sur le profil des terroristes qui ont frappé en France et en Belgique.
     
     
    • La droite d'Artagnan. Denis Tillinac trace un portrait de l'homme de droite dont les meilleurs représentants ne sont pas des politiques. Avec bonne foi, Tillinac admirateur de Jacques Chirac, explique inconsciemment pourquoi la "droite" a perdu, avec "panache" tous les combats qu'elle n'a pas su mener depuis la deuxième guerre mondiale.
     
     
    • "Le Putsch des généraux n'aura pas lieu". Excellent article de Jacques Sergent publié par Polémia sur la confusion et le carriérisme qui règnent au sommet de nos armées strictement incapables de penser la guerre future. Analyse qui n'est pas sans rappeler celle qui suivait la mémorable débâcle de 1940, dont les causes furent très bien décrites par Marc Bloch dans "L'étrange défaite". Il serait bon cependant de se remémorer que la stratégie relève exclusivement du politique, c'est à dire des États et que le poids des armées y est des plus faibles.                                                    
     
     
    Périco Légasse interviewé sur France info : "Nous sommes dans un camp de consommation". Pour lui manger c'est voter. Il relie parfaitement les différents éléments nocifs d'un système qui s'est progressivement mis en place à partir des années 70. Il fait aussi des révélations sur son passé de militant autonomiste basque.
     
     
    • Descente aux enfers pour Aymeric Chauprade. Esseulé depuis qu'il a été évincé du Front national après l'exfiltration des deux pilotes d'Air cocaïne, il en vient à proposer mezzo voce ses services de calomniateur émérite aux Républicains. Il estimait en août 2014 que "la France se trouvait menacée par un remplacement de sa population historique par une population en majorité africaine et musulmane" et aujourd'hui il affirme à propos des migrants que "nous devrions être fiers qu'ils veuillent venir en France et prendre part à notre histoire commune, à notre langue, à notre culture" (Politico 14 avril). Précédemment il se réclamait de Dominique Venner dont manifestement il n'adopte pas la tenue. Cas banal de bien médiocre opportunisme.
     
     
    • À propos de l'idéologie du travail et de la loi El Khomri Frédéric Lordon retourne les éléments de langage néo-libéraux des journalistes et éditorialistes de l'UMPS contre eux mêmes. Avec une certaine ironie. "Moderne c'est l'indice du crétin" dit-il très justement. Jouissif...
     
     
    • Sur Arte, une bonne série de trois documentaires allemands sur nos ancêtres Celtes. Les analyses tiennent compte des derniers apports de l'archéologie et insistent sur la culture urbaine développée par les celtes ainsi que sur leur savoir faire technique de haut niveau, notamment dans le métallurgie. La capacité tactique de leurs armées est également bien mise en valeur. 
     
     

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (9)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Alain de Benoist publie ces jours-ci une nouvelle version largement augmentée de son essai sur les droits de l'homme.
     
    • Sur radio Courtoisie, dans son Libre Journal des enjeux actuels du 5 avril  2016 Arnaud Guyot-Jeannin recevait Alain de Benoist, Thibault Isabel et Olivier Dard sur le thème "Comment analyser le modèle américain ?"
     
     
    Grégoire Gambier ;  roborative déclaration d'ouverture au troisième colloque de l'Institut Iliade qui s'est tenu le 9 avril devant plus d'un millier de personnes sur le thème "Face à l'assaut migratoire, le réveil de la conscience européenne". Celle-ci est suivie par l'introduction au colloque de Philippe Conrad qui explore la généalogie de l'immigration et les tabous qu'elle a engendrés du fait des "autorités morales". La troisième référence est empruntée au journal de Tv-Libertés du lundi 11 avril qui rend compte à partir de la onzième minute de ce colloque avec des interviews des divers participants. Bref, tout ce que la presse subventionnée s'efforce de soustraire à la connaissance de ses lecteurs.
     
     
     
     
    Paul Jorion s'exprime sur France Inter. Autant Paul Jorion est extrêmement lucide sur le plan économique, autant se montre-t-il angélique sur le plan de l'immigration (parler des "progrès" de l'intégration des communautés musulmanes en Belgique relève de la cécité volontaire). Par ailleurs il occulte dans son analyse du remplacement des hommes par des robots les coûts énergétiques de ce remplacement qui sont fort bien analysés par Jean-Marc Jancovici. Il semble plus pertinent de raisonner en terme de déplétion. Là encore, Jorion se montre trop optimiste...
     
     
    Michel Onfray sur Public Sénat tient des propos perspicaces sur la politique extérieure et revient sur son livre concernant l'islam. Se prononce, in fine, pour la "gauche Condorcet". À partir de la soixantième minute.
     
     
    • Le sociologue Mathieu Bock-Côté redécouvre Julien Freund qui fut un compagnon de route de la mal nommée Nouvelle Droite. Elle fit appel à lui dès son colloque de 1975 Des élites pour quoi faire inaugurant ainsi une collaboration qui ne devait prendre fin qu'avec la mort de celui-ci. 
     
     
    • Sur son bloc-notes du Figaro Ivan Rioufol  remercie Poutine d'avoir contribué à la libération de Palmyre. S'y ajoute une critique de son livre La guerre civile qui vient (Pierre-Guillaume de Roux, 2016). Celle-ci fait appel à la Providence (avec majuscule) pour rendre compte de la lucidité d'Ivan Rioufol, alors que nul n'est besoin de recourir aux sortilèges d'un arrière monde pour dire honnêtement ce que l'on voit et le voir sans oeillère idéologique. Il suffit seulement de courage ce qui est déjà beaucoup par les temps qui courent... Présenter Rioufol comme un héraut de la déconstruction des déconstructeurs (suivant la formule d'Éric Zemmour) est en soi bien exagéré tant qu'il ne s'est pas attaqué au principal, le libéralisme, père de toutes les initiatives malheureuse prises en matière d'économie et de société depuis des lustres. La critique prend ouvertement le parti de désigner l'immigration comme fossoyeur de l'identité française. Cette assignation mono-causale est largement insuffisante car il n'est pas certain que l'Europe se porterait mieux si aucun immigré n'y avait mis les pieds. Il y a dans cette critique une confusion, souvent faite, entre les causes et les conséquences du phénomène; trop accorder aux conséquences permet de se soustraire à l'analyse des causes.
     
     
     
    Éric Zemmour dans sa chronique de RTL : "Saint Pasdamagame priez pour nous, Manuel Valls a blasphémé..."
     
     
    • Symbole de notre débâcle, la campagne Tous Unis Contre la Haine. L'immigrationnisme victorieux ne se repent jamais de ses propres erreurs, il est une lâcheté parée d'oripeaux grandiose nous dit sur Causeur Alain Nueil, romancier et professeur agrégé de français.
     
     
    Philippe Conrad, directeur de la Nouvelle Revue d'Histoire, dénonce sur Boulevard Voltaire les amis du désastre; tous ces imposteurs qui voudraient que l'Europe n'existe que pour nier sa propre identité substantielle afin de mieux accueillir l'Autre c'est à dire Big Other. 
     
     
    Jean-François Gautier s'exprime sur la perénité de la psuché collective des Européens. Selon lui l'histoire n'a pas de sens préalable mettant ainsi un terme à sa téléologie conduite depuis toujours par les "progressistes" amateurs de fins dernières.
     
     
    • Conflits, la remarquable revue trimestrielle de géopolitique dirigée par Pascal Gauchon vient de sortir son neuvième numéro. Il comporte comme dossier central un ensemble d'articles consacrés à la guerre civile. Parmi les nombreux collaborateurs de la revue on note les noms de Thierry Buron, Gérard Chaliand, Hadrien Desuin, Grégoire Gambier, Christian Harbulot, Tancrède Josseran, Hervé Juvin, Gilles Kepel, Bernard Lugan, Richard Millet, Xavier Raufer etc.
     
     
    Max SchelerTrois essais sur l'esprit du capitalisme. Né en 1874, mort en 1928, Max Scheler est à l'origine de l'anthropologie philosophique dont son élève Arnold Gehlen a été le principal continuateur.
     
     
    • L'autoportrait païen de notre ami Christopher Gérard.
     
     
    • L'ancien ambassadeur de France dans divers pays d'Afrique Michel Raimbaud décrypte la stratégie du chaos initiée par les idéologues néo-conservateurs américains et leur plan de reconfiguration du Proche Orient.
     
     
    • Un nouveau venu dans la presse quotidienne régionale de réinformation : Parisvox.info . Entretien avec ses animateurs Xavier Eman et Stéphane Renaud.
     
     
    • Panama Papers : le retour des "chéquards" de Panama pue la manipulation grossière. Non que les informations produites par un consortium de journalistes "d'investigation" soient fausses, mais qu'elles aient été amputées d'une grande part de ses affiliés. Le fait que presque aucun citoyen américain, mis à part quelques dizaines de petits poissons inoffensifs, ne figure dans cette myriade de noms pourrait laisser supposer que la fuite a été pilotée. On s'étonne moins de ces absences quand l'on sait que l'organisme qui a dévoilé les fameux documents est financé par l'Open Society de George Soros. Le Monde a d'ores et déjà tenté maladroitement d'allumer des contre-feux pour expliquer ces mise en congé mais il est bien connu que celui qui paye l'orchestre choisit la musique. Raison, sans doute, pour laquelle les autorités chinoises, russes et syriennes on été visées les premières à coté du menu fretin. Et, last but not least, Marine le Pen dont une relation aurait planqué la somme faramineuse de 316 000 euros à Hong-Kong... Somme qui a été déclarée au fisc français si l'on en croit l'avocat de l'intéressé qui fournit des documents probants. Bref tout ce tintouin contre les ennemis de l'Occident pourrait bien se révéler n'être qu'un minable feu de paille. Il nous aura du moins permis de nous remettre en mémoire la septième promesse de François Hollande dans ses 60 engagements pour la France : "J'interdirai aux banques françaises d'exercer dans les paradis fiscaux". La leçon à tirer de tout cela c'est que contrairement à la prophétie de Marx ce ne sont pas les prolétaires, mais l'hyper classe oligarchique qui n'a plus de patrie (fiscale).
     
    - La mise au point de la Fondation Polémia qui voit dans ce pseudo scandale mondial une affaire qui arrange l'Empire, suivie d'une lettre de Marine Le Pen qui considère les accusations la ciblant comme un cas d'école de pure désinformation destinée à manipuler les foules.
     
    - L'avis de Hildegard von Hessen am Rhein sur Boulevard Voltaire.
     
    - La dernière partie du texte Se méfier des campagnes de désinformation de Jean-paul Basquiat sur le site de Europe solidaire
     
    - Le point de vue plein d'humour (noir) d'Éric Zemmour qui pose, lui aussi, les bonnes questions : pourquoi Panama et pourquoi pas le Delaware, pourquoi les copains de Poutine et pas les copains de Wall street d'Obama, pourquoi le syrien Assad et pas le turc Erdogan ? Qui instruit, qui vérifie, qui condamne, qui alerte ? Et il conclue sur la sécession des élites rappelant l'ouvrage éponyme de Christopher Lasch. 
     
    - Le point de vue de l'OJIM.
     
    - Celui de Causeur.
     
    - Celui des aborigènes d'Europe de Terre autochtone.
     
    - Celui récapitulatif de l'économiste Jacques Sapir qui pose les bonnes questions au sujet de ces Panama Papers.
     
    - Auquel on ajoutera cet article du Temps, quotidien suisse qui dénonce l'opacité fiscale aux États-Unis même devenus le refuge des grandes fortunes mondiales qui veulent échapper à l'impôt.
     
    - Enfin relevée sur Antipresse, lettre hebdomadaire gratuite publiée par Slobodan Despot, cette singulière "prophétie" résumée ici par Novopress.
     
    Cyril Hanouna, symbole de la télé poubelle, ici croqué par l'OJIM.
     
     
    • De l'OJIM toujours, la réaction de Brice Couturier, seule voix discordante des matins de France Culture, en réplique à l'homogénéité idéologique des invités de l'émission.
     
     
    • Les millionaires français font-ils leur alya ? 7000 d'entre eux ont décidé de "s'élever spirituellement" en rejoignant la Terre Sainte (coté israélien bien entendu) en 2015. On espère pour eux que Yahweh leur accordera sa mansuétude. En cash ?
     
     
    Alain Finkielkraut dans L'esprit de l'escalier nous parle de l'hommage tronqué du journal Le Monde à propos de l'écrivain hongrois Imre Kertész, ce lauréat hongrois du prix Nobel, qui vient de mourir. L'hommage que lui a rendu Florence Noiville (épouse de Martin Hirsch) dans ce qui fut le quotidien de référence vaut en effet son pesant de fabulation. Dans son dernier livre L'ultime auberge, Kertész écrit ceci : "Les jours misérables du déclin de l'Europe. L'Europe s'aplatit devant l'islam, lui supplie de lui faire grâce. Cette comédie me dégoute. L'Europe meurt de sa lâcheté et de sa faiblesse morale, de son incapacité à se défendre et de l'ornière morale évidente dont elle ne peut s'extraire depuis Auschwitz". Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, nous rappelle Finkielkraut, Theodor Adorno a énoncé ce nouvel impératif catégorique : "Penser et agir de façon à ce que Auschwitz ne se répète pas, que rien de semblable ne se produise". Adossés à cet impératif, poursuit Finkielkraut, nous avons donc appelé à la venue d'une humanité que ne romprait aucune séparation intérieure... Voulant faire de l'Europe un exemple, nos intellectuels les plus conséquents ont défini l'Europe, avec Ulrich Beck, par cette formule saisissante : " Vacuité substantielle, tolérance radicale". Nous avons donc choisi en guise d'identité, de nous déprendre de nous-mêmes, ainsi étions nous sûrs de n'exclure personne. En l'absence d'un "nous", il ne pouvait y avoir de partage entre "nous" et "eux". Europe des valeurs, des normes, des procédures. Europe comme marché et droits de l'homme et non Europe comme civilisation. Cette application de l'impératif catégorique d'Adorno nous désarme. Elle est, dit Kertész, rescapé d'Auschwitz, notre ornière morale. Et voici comment Florence Noiville choisit de traiter ce passage de L'ultime auberge :  "Hormis peut-être dans son dernier ouvrage, L'ultime auberge, ça et là, quelques remarques déconcertantes de sa part, dues peut-être au grand âge, sur l'Europe et sur l'islam, il y a toujours quelque chose de profondément lumineux et d'éminemment généreux chez Kertész". Conclusion tranchante de Finkielkraut : "Si un survivant d'Auschwitz s'avise de sortir des sentiers battus du devoir de mémoire, le couperet tombe, il est gâteux ! Rien ne peut donc démentir le politiquement correct".
     
     
    • Le rendez-vous de Béziers Les 27, 28 et 29 mai organisé par Robert Ménard.
     
     
     
     
    • La plaisanterie de la semaine illustre un des drames de la fausse notoriété : Yann Moix piégé par un selfie. Chroniqueur d'On n'est pas couché, le commis de BHL serait-il relaps ? A-t-il replongé dans l'hérésie ? On s'interroge avec anxiété sur l'authenticité de ce cliché.   
     
     
    • Règlement de comptes dans le camp "antiraciste". Laurent Joffrin, directeur de Libération et chien de garde de l'esprit libéral voit ici sa prose disséquée par d'authentiques anti-racistes.
     
     
    Éric Verhaeghe trace un portrait de la faune noctambule qui hante La Nuit Debout et de ses références hors du temps. Dans cette sorte de ZAD où cohabitent idéalistes impénitents, agitateurs trotskistes, punks à chien et vendeurs de merguez triomphent les idées molles énoncées dans le charabia de la bobocratie. C'est sans doute pourquoi elles intéressent tant le parti des médias. Sous le subterfuge de la "convergence des luttes" les "nuitards" constituent de fait la nouvelle classe discutante bien éloignée du "prolétariat" dont on se réclame sans cesse. Ils peuvent bien plaider pour le "vivre ensemble", mais n'empêche, ils demeurent strictement entre blancs, et quand un immigrés est convoqué pour ses trois minutes de parole, c'est toujours un sans-papier qui vient raconter sa pénible aventure. Il n'est ainsi que le prétexte pour les couche-tard de cultiver leur autisme. À droite on se demande pourquoi ces rassemblements sont tolérés en plein état d'urgence. C'est peut-être parce qu'ils illustrent le refoulé nostalgique d'une gauche devenu depuis longtemps l'aile complexée du mondialisme libéral. Un refoulé qu'elle ne parvient pas à exorciser.
     
     
    Frédéric Lordon du Monde Diplomatique à Tolbiac le 30 mars dernier devant les étudiants en grève contre la loi El Khomri. Ambiance rétro rappelant les happenings soixante-huitards, la tabagie en moins, puritanisme hygiéniste oblige.
     
     
    Roger Martelli est un vieux crabe stalinien reconverti dans le mensuel Regard où il sévit aux cotés de la bécassine de service Clémentine Autain. Dans cette tribune parue dans Le Monde il fait mine de croire contre toute évidence que les "identités fermées" sont le moteur du capitalisme oubliant que des frontières sûres sont le bouclier des humbles (Régis Debray). Pour se guérir de cette loufoquerie le remède est simple : se dessiller les yeux, considérer les multiples déclarations du MEDEF en faveur d''un "société ouverte" et lire enfin les démonstrations lumineuses de Jean-Claude Michéa.
     
     

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  • Alain de Benoist : La force du religieux, le pouvoir de mobilisation de la religion nous échappent...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au djihadisme et à ses causes...

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    Alain de Benoist : Djihadisme et choc des civilisations ? Une formule fourre-tout

    Le djihadisme à la sauce Daech fait la une des gazettes, non sans raison. Mais de quoi s’agit-il exactement ?

    L’État islamique reste à bien des égards une énigme. Ce n’est pas un État, bien qu’il en ait certaines caractéristiques. Ce n’est pas un mouvement terroriste (il mène avant tout une guerre conventionnelle), mais il a aussi recours au terrorisme. Il se donne pour islamiste, mais quand on examine la liste de ses dirigeants, on ne trouve pratiquement aucun islamiste, mais plutôt des cadres déchus de l’ancien État irakien. Xavier Raufer le décrit comme une « armée mercenaire », ce qui n’est probablement pas faux, mais mercenaire au service de qui ?

    Le recours au « choc des civilisations » permet-il de mieux expliquer les choses ?

    Le « choc des civilisations » n’est qu’une formule dans laquelle chacun met ce qu’il veut. La principale faiblesse des explications « culturalistes » des conflits est de faire l’impasse sur les logiques politiques qui conduisent à ces conflits, et aussi de faire oublier que l’immense majorité des conflits ont toujours eu lieu (et continuent d’avoir lieu) au sein d’une même civilisation.

    Voir dans le djihadisme un phénomène qui s’inscrirait dans la lignée des conquêtes musulmanes ou ottomanes des siècles passés revient à faire abstraction d’un contexte totalement nouveau. Moins qu’un affrontement entre l’Occident et l’islam, j’y vois plutôt la reconstruction conflictuelle de deux imaginaires également travaillés par le déracinement et la mondialisation, ce qui permet de comprendre pourquoi le djihadisme manifeste si souvent une mentalité qui retourne la modernité contre elle-même (les djihadistes sont des modernes malgré eux). J’y vois moins un conflit entre une appartenance universaliste et une identité particulière qu’une lutte entre deux universalismes rivaux.

    Il faut aussi faire la part d’une immense frustration – qui n’est pas seulement de l’ordre de la frustration sexuelle. Il y a une envie et un amour frustré d’Occident dans la volonté destructrice (et autodestructrice) de le jeter à bas. La volonté des islamistes de recourir au djihadisme pour condamner sans appel une société par laquelle ils estiment avoir été eux-mêmes condamnés explique le continuum entre violence sociale de droit commun et violence politico-religieuse. La logique du ressentiment, le renversement classique du désir frustré en agressivité, aboutissent très logiquement à ce qu’Alain Badiou décrit comme un « mélange de propositions héroïques mortifères et, en même temps, de corruption occidentale ».

    Le père Hervé Benoît a été mis à pied par l’archevêque de Lyon, Mgr Barbarin, pour avoir publié une tribune dans laquelle il mettait en regard ceux qui ont trop de religion et ceux qui n’en ont pas assez. Peut-on placer sur le même plan deux sortes de zombies, les uns en proie à un hédonisme échevelé, les autres cherchant à transcender le vide de leur existence par un idéal religieux, fût-il dévoyé ?

    Sans doute, mais il faut aller plus loin. Les membres de Daech ne se présentent ni comme des résistants ni comme des rebelles (il n’y a aucun potentiel émancipatoire dans la violence fondamentaliste), mais comme des soldats d’une armée divine. C’est ce que nous ne parvenons pas à comprendre. Et c’est pour cela que nous nous obstinons à ne voir dans ces jusqu’au-boutistes de la vérité que des paumés ignorants, des barbares, des déséquilibrés ou des fous (d’où l’idée qu’ils n’ont « rien à voir avec l’islam »).

    Comme le dit Marcel Gauchet, nous sommes sortis de la religion, non pas au sens où il n’y aurait plus de croyants, mais en ce sens que les valeurs religieuses ne sont plus la clé de voûte de la société, qu’elles ne constituent plus le mode de structuration hétéronome des communautés humaines. La privatisation de la foi, la montée d’une laïcité qui tend à rabattre la croyance sur la sphère privée, sinon sur le for intérieur, sont allées de pair avec un apaisement de la façon dont l’engagement religieux est vécu par les croyants eux-mêmes.

    L’Église ne cherche plus à lancer des croisades, et ses fidèles résistent en général très bien à l’appel des sirènes de la violence sacrée. Nous avons oublié les épisodes de fanatisme religieux de notre propre histoire, les époques où l’on trouvait normal de tuer ad majorem Dei gloriam.

    Nous avons du mal à comprendre que des hommes veulent tuer et se faire tuer aussi vite que possible parce qu’ils pensent que c’est le moyen le plus sûr d’accéder au paradis. Les chrétiens eux aussi estiment que la mort ouvre la porte de la vie éternelle, mais ils ne sont en général pas très pressés de mourir. Persuadés que la foi est affaire de croyance personnelle, nous ne parvenons pas à imaginer que le religieux puisse être le moteur d’actions meurtrières. Nous avons tendance à y voir un alibi, une légitimation de surface. La force du religieux, le pouvoir de mobilisation de la religion nous échappent. Nous avons oublié le sens profond du théologico-politique.

    Une certaine gauche, depuis l’époque des Lumières, s’imagine de son côté que la religion, considérée comme « superstition » ou obscurantisme archaïque (Lénine parlait de « brouillard mystique »), est appelée à s’éteindre du fait des progrès de la science et de la raison – ce qui est absurde puisque la science, par définition, ne s’intéresse pas au pourquoi (elle ne s’occupe que du comment). Cette idée que la croyance est une chimère sans consistance nourrit notre conviction qu’aucun absolu ne mérite qu’on tue en son nom.

    C’est ce que dit très bien Jean Birnbaum dans son dernier livre : « Comment la gauche, qui tient pour rien les représentations religieuses, pourrait-elle comprendre la haine funeste de ces hommes vis-à-vis des chrétiens, leur obsession complotiste à l’égard des juifs, mais aussi la guerre à mort qui oppose chiites et sunnites à l’intérieur même de l’islam ? Comment pourrait-elle accepter que le djihadisme constitue désormais la seule cause pour laquelle des milliers de jeunes Européens sont prêts à aller mourir loin de chez eux ? » Plutôt que de répéter des banalités, c’est à cela qu’il faudrait réfléchir.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 1er avril 2016)

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  • Au-delà des droits de l'homme...

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de rééditer un essai d'Alain de Benoist intitulé Au-delà des droits de l'homme - Pour défendre les libertés. Philosophe et essayiste, Alain de Benoist dirige les revues Nouvelle Ecole et Krisis et anime l'émission Les idées à l'endroit sur TV Libertés. Il a récemment publié Les démons du Bien (Pierre-Guillaume de Roux, 2013), un essai consacré à l'idéologie du genre, ainsi que Survivre à la pensée unique (Krisis, 2015), un livre d'entretien avec le journaliste Nicolas Gauthier.

     

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    " « Le sacre des droits de l'homme », a écrit Marcel Gauchet, « est à coup sûr le fait idéologique et politique majeur de nos vingt dernières années. » Les droits de l'homme tendent, en effet, à devenir la boussole unique d'une époque désorientée. Ils auraient même un caractère sacré. C'est pourquoi il paraît désormais aussi inconvenant, aussi blasphématoire de critiquer l'idéologie des droits de l'homme qu'il l'était autrefois de douter de l'existence de Dieu. Mais aujourd'hui, le discours des droits de l'homme n'a pas seulement pour but de fournir une idéologie de substitution après l'effondrement des " grands récits ". En cherchant à imposer une norme morale particulière à tous les peuples, il vise à redonner bonne conscience à l'Occident en lui permettant de s'instituer une fois de plus en modèle et de dénoncer comme des " barbares " ? ceux qui refusent ce modèle. Dans l'Histoire, les " droits " n'ont été que trop souvent ce que les maîtres de l'idéologie dominante avaient décidé de définir ainsi. Que les droits de l'homme soient proclamés avec force dans une société de plus en plus déshumanisée, où les hommes tendent eux-mêmes à devenir des objets, où la marchandisation des rapports sociaux crée partout des phénomènes d'aliénation inédits n'est pas un hasard. Associé à l'expansion des marchés, le discours des droits de l'homme constitue l'armature idéologique de la globalisation. Il est avant tout un instrument de domination et doit être regardé comme tel. Les hommes doivent pouvoir lutter partout contre la tyrannie et l'oppression. Contester l'idéologie des droits de l'homme, ce n'est donc évidemment pas plaider pour le despotisme, c'est bien plutôt contester que cette idéologie soit le meilleur moyen d'y remédier. C'est s'interroger sur la validité des fondements de cette théorie, sur le statut nomologique de ces droits, sur les possibilités d'instrumentalisation dont ils peuvent faire l'objet. C'est aussi proposer une autre solution. La question des libertés ne saurait se résoudre en termes de droits ou de morale. Elle est avant tout une question politique. Elle doit être résolue politiquement. "

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  • Face au prochain krach financier, les États seront impuissants...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la menace d'un krach financier global qui pèse sur l'économie mondiale...

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    Alain de Benoist : Face au prochain krach financier, les États seront impuissants

    Aucune autorité politique ou financière ne semble avoir tiré les leçons de la grande crise de 2008, qui a failli faire s’écrouler toute l’économie mondiale. Un nouveau krach est-il possible ?

    Il est même probable. Nombre d’économistes s’attendent à une récession générale, à une avalanche de faillites, à un krach obligataire, voire à immense crise d’insolvabilité résultant de l’explosion des dettes accumulées. Certains n’hésitent pas à prédire l’effondrement du dollar, sur fond de retour à la guerre des monnaies et de fragilité grandissante d’un système monétaire dépourvu de tout ancrage extérieur depuis 1971. D’autres n’hésitent pas à parler de désastre historique ou de catastrophe planétaire. L’idée générale est qu’on est assis sur un baril de poudre, la seule question étant de savoir quel sera le détonateur.

    Les signaux d’alarme ne manquent pas : chute du cours des matières premières, ralentissement de l’économie chinoise, effondrement des actions de la Deutsche Bank, pertes enregistrées par les valeurs technologiques, faillites de plusieurs banques régionales italiennes, effondrement de l’industrie manufacturière, etc. Les créances douteuses sont évaluées à mille milliards d’euros dans la seule zone euro. Quant aux produits dérivés, par lesquels s’était propagée la crise des subprimes, ils pèsent aujourd’hui deux millions de milliards de dollars, soit plus de vingt fois le PIB mondial ! Les financiers, qui sont incorrigibles, ont en outre mis au point de nouveaux moyens de contourner les règles qui les gênent (comme le « shadow banking » ou le « trading haute fréquence »). Le krach est en vue, mais tout le monde se goinfre.

    Et cette fois-ci, les États surendettés n’auront plus le moyen de sauver les banques comme ils l’avaient fait il y a huit ans. La dette mondiale atteint aujourd’hui 223.000 milliards de dollars (contre 157.000 en 2008). La dette française, qui a augmenté de plus de 600 milliards d’euros sous Sarkozy, frôle les 100 % du PIB. Il n’y a plus désormais de croissance sans croissance exponentielle de la dette (on paie les dettes au moyen de nouvelles dettes). La spirale de l’endettement crée une économie qui vit au profit exclusif de ceux qui créent la monnaie de la dette.

    Les banques centrales ne sont pourtant pas restées inactives ?

    Pour stimuler l’économie, les banques centrales ont essentiellement eu recours à deux outils : l’assouplissement qualitatif (quantitative easing, QE) et la baisse des taux d’intérêt. Cette stratégie s’est soldée par un échec.

    Les politiques d’assouplissement quantitatif, auxquelles la BCE s’est ralliée fin 2014, ont pour but d’alimenter les institutions financières et les banques en liquidités sous la forme d’achats d’une certaine quantité d’obligations (dettes financières, titres de créances) et d’actifs de long terme, notamment de titres d’État. L’argent ainsi créé est censé contrer les tendances déflationnistes de l’économie. Or, cela n’a pas marché. Les liquidités supplémentaires, loin d’atteindre et d’irriguer l’économie réelle, sont restées circonscrites dans le secteur bancaire et n’ont profité qu’aux détenteurs d’actifs financiers, qui s’en sont servis pour spéculer, ce qui a entraîné la formation de nouvelles bulles (financières, boursières, obligataires et immobilières) représentant autant de menaces.

    L’abaissement des taux d’intérêt, allant jusqu’à l’adoption de taux zéro, voire parfois de taux négatif – ce qui signifie que les banques centrales payent pour prêter aux banques dans l’espoir d’inciter les acteurs économiques à faire circuler l’argent (signalons au passage que, depuis août 2014, la France emprunte elle-même à des taux négatifs) -, n’a pas eu de meilleurs résultats. Il a même paradoxalement abouti à un rationnement du crédit, au détriment notamment des PME, qui représentent près de 60 % de la croissance de la valeur ajoutée dans l’Union européenne. Les taux négatifs sont en outre très défavorables à l’épargne (ils impliquent que sa valeur diminue régulièrement).

    La combinaison de liquidités abondantes et de taux extrêmement bas encourage en fait les États à s’endetter encore plus et suscite une recherche frénétique de profit de la part des investisseurs. Comme la demande d’actifs bien rémunérés dépasse l’offre, le prix du risque baisse. Au moindre incident, les investisseurs ont tendance à vendre en catastrophe. L’effondrement du prix des actifs fait alors boule de neige, contaminant ainsi tous les marchés.

    Le capitalisme mondialisé est-il devenu conjoncturellement fou, ou l’était-il structurellement dès l’origine ?

    Nous sommes devant une crise systémique. Elle vient de ce que la dynamique d’accumulation du capital fonctionne sur des bases fictives de plus en plus précaires, du fait de ses contradictions internes (entre le travail marchandise et le capital marchandise, les forces productives et les moyens de production, le capital variable et le capital constant). Le capitalisme est un mode de production doté de deux formes de richesse : la richesse matérielle et la richesse abstraite (« valeur »), aujourd’hui dominante, qui est exprimée par l’argent et qui repose sur la force de travail. La valorisation du capital a pour but de multiplier cette seconde richesse. Or, ces deux formes de richesse s’écartent toujours davantage l’une de l’autre à mesure qu’augmente la productivité, qui expulse le travail du procès de production (on produit toujours plus avec toujours moins d’hommes), détruisant ainsi sa propre assise.

    La dévalorisation générale de l’argent n’est dès lors plus qu’une question de temps. À terme, c’est tout le problème de la déconnexion progressive du système capitaliste et de la vie humaine qui est posé.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 23 mars 2016)

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (8)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Thibault Isabel (rédacteur en chef de la revue Krisis) trace pour le cercle Henri Lagrange un beau portrait politique de Pierre-Joseph Proudhon, l'un des principaux théoricien du socialisme. 
     
    • Contre la démocratie de l'informe et son délitement qui n'engendre que chaos et humiliation, le sociologue Jean-Pierre Le Goff plaide pour une vigoureuse réforme intellectuelle et morale européenne.
     
     
    Christopher Caldwell, journaliste américain qui avait publié en 2011une excellente Révolution sous nos yeux (Le Toucan) dans laquelle il notait que l'islam allait grandement transformer la civilisation européenne réagit aux attentats de Bruxelles. Il déclare que les élites françaises seraient moins perturbées par un parti islamiste au pouvoir que par le Front national et il pointe la complicité des classes supérieures et des nouveaux arrivants au dépens des classes populaires et des classes moyennes (démonstration de Christophe Guilluy). À propos de la laïcité cette remarque très juste qui illustre parfaitement le retournement auquel nous sommes confrontés, "la France invoque aujourd'hui, pour faire entrer les musulmans dans la communauté nationale, des règles destinées à expulser les catholiques de la vie politique".
     
     
    • Chronique d'Alain de Benoist sur Boulevard Voltaire. En prenant ses distances avec les clichés habituels il traite cette fois des motivations des terroristes de Daech.
     
     
    • "Qui est l'ennemi ?", résumé très intéressant des interventions des sixième Assises nationales de la recherche stratégique du CSFRS (décembre 2015). À propos de Daech et du terrorisme en Europe.
     
     
    • Le médiologue Régis Debray réfléchit à haute voix sur le thème du terrorisme et de la communication, lors des assises évoquées précédemment. Selon lui on ne vaincra pas une conception du monde à coup de missiles et "déclarer la guerre" aux fous de dieu est une folie...
     
     
    • Pour Marc Crapez les attentats sont dus essentiellement au fait que se sont constituées des enclaves immigrées au cœur de l'Europe.
     
     
    Pierre Milloz voit dans la submersion migratoire de l'Europe un suicide auquel celle-ci n'oppose qu'une résignation passive, quand ce n'est pas des acclamations de joie, 
     
     
    • L'Observatoire des Journalistes et de l'Information Médiatique (OJIM) se demande pourquoi les journalistes se sont fait le service com du gouvernement dans sa scandaleuse campagne contre la "haine" qui est un pur déni des réalités observables.
     
     
    • Pour Éric Zemmour "le réel est entré par effraction au gouvernement" mais cela n'a duré qu'un bref instant. Comme disait Guy Debord dans La Société du spectacle : "Dans le monde réellement  renversé, le vrai est un moment du faux" (1967).
     
     
    • L'ensemble des articles du Monde Diplomatique à propos du grand marché transatlantique. 
     
     
    Marcel Gauchet s'entretient avec Olivier de Lagarde sur France info le 29/03/2016. Discussion autour de son livre Comprendre le malheur français (Stock). En deux épisodes.
     
     
    Éric Verhaeghe, énarque défroqué et ancien administrateur des URSSAF affirme tranquillement que pour défendre l'intérêt général il faut être dissident
     
     
    Myret Zaki journaliste suisse d'origine égyptienne montre comment le combat "moral" des États-Unis contre le secret bancaire suisse n'a servi qu'à rapatrier chez l'oncle Sam nombre d'avoirs financiers internationaux où il leur est garanti d'échapper à la "transparence". La raison (fiscale) du plus fort est toujours la meilleure.
     
     
    • La sénatrice de l'Orne, Nathalie Goulet, qui avait posé une question écrite iconoclaste mais bien légitime au secrétaire d'Etat chargé du budget à propos de la défiscalisation des dons à Tsahal, une armée étrangère semble-t-il. Il est ahurissant que de tels dons puissent donner lieu à une réduction d'impôts. Les  réductions d'impôts pour dons sont, en France, censés compenser des dépenses qui devraient autrement être assurées par l'impôt, et l'impôt sert avant tout à financer les services d'intérêt général. Pas à financer les intérêts étrangers, et encore moins des armées étrangères. Qu'en serait il si ces cadeaux étaient effectués au profit de l'armée de la Corée du Nord, de l'Iran, ou de la Russie ? Il n'empêche Nathalie Goulet, immédiatement soupçonnée d'antisémitisme par les faibles d'esprit, a reçu des menaces de mort.
     
     
    • Sur son blog Caroline Galactéros voit dans les attentats qui ont frappé la France et la Belgique l'effet de réseaux qui ont pu profiter du concours de larges parties de la communauté musulmane pour organiser leur logistique. Elle souhaite que le communautarisme béat et la tolérance publique à l'abri desquels ils ont pu prospérer ne fassent plus désormais l'objet d'un déni de la part de nos élites politico-médiatiques. Pour l'heure, cette aspiration demeure un voeu pieux et le restera tant que les dites élites se refuseront à voir ce qu'elles voient et persisteront à se référer à des analyses qui évacuent l'appartenance de tous les terroristes à une religion particulière. Caroline Galactéros quant à elle privilégie les apports d'ordre culturaliste d'Hugues Lagrange et le point de vue de Marcel Gauchet pour qui la prégnance de l'individualisme juridique rend impossible le traitement de la dimension collective du phénomène.
     
     
    • "L'Occident et la Turquie, un sale jeu qui dure" par Willy Wimmer. Wimmer a été durant une trentaine d'années député CDU au Bundestag et secrétaire d'État. Selon lui l'espoir caressé par la chancelière Merkel de parvenir à un accord avec la Turquie pour résoudre le problème des "réfugiés" relève d'une chimère, tant que l'Allemagne soutiendra les revendications des kurdes d'Asie mineure.
     
     
    • Syrie : un journaliste américain dévoile la réalité. Robert Fisk est le correspondant  de The Independent pour le Proche Orient.
     
     
    • Syrie : imbroglio fatal pour les sponsors de la guerre civile. Quand des terroristes armées par le Pentagone combattent ceux armés par la CIA...
     
     
    • Le point sur la situation militaire en Syrie et en Irak par le colonel Michel Goya.
     
     
    • Réveiller la France chrétienne ? Après le rachat de la relique de Jeanne d'Arc, le fondateur du Puy du Fou se réclamant du roman national oppose une Angleterre jalouse de son passé à une France déracinée qui s'effondre sur elle même ("un peuple qui n'a plus de légende meurt de froid"). Philippe de Villiers évoque avec candeur (et talent) le "mystère français",  "l'anneau de dévotion", figure allégorique qui pour les uns avait des pouvoirs maléfiques et pour les autres bénéfiques. Une jolie légende bien mise en scène par les animateurs du Puy-du-Fou pour le plus grand bonheur de la France patriote et catholique.
     
     
    • La délitescence des hommes et femmes d'État européens face à l'offensive terroriste vue par le colonel Goya qui n'hésite pas à traiter Manuel Valls, notre chef de guerre, de substitut de plastique...
     
     
    • Colère chez les festivistes bruxellois. Tandis que sur la place où ils célébraient le vivre-ensemble dans une interminable kermesse à Neu-neu, glorifiant ainsi la cause des effets dont ils sont victimes, quelques centaines de jeunes gens, immédiatement présentés par les médias comme de vulgaires hooligans fascisants et racistes, ont déboulé sur l'étalage de fleurs, de nounours, de dessins à la craie, et de proclamations en globish pour y crier quelques slogans simples et y afficher leur détermination virile. Cette brutale intrusion du dissensuel a entravé quelques instants l'orgie lacrymale des bisounours qui s'imaginent dans leur coupable (mais innocente) stupidité que l'on peut opposer avec succès les bons sentiments aux cinglés de l'explosif et de la kalachnikov. Fiça, les amateurs décérébrés d'amour universel ont brisé net leurs gémissements et ont entonné en réplique à cette immixtion le vigoureux cantique "première, deuxième, troisième génération; nous sommes tous des enfants d'immigrés" prouvant par là qu'à l'enchère de l'idiot utile leur bêtise n'avait pas de prix. Par la grâce d'une formule aussi mensongère qu'elle est frappante et concise, ceux pour qui l'ennemi n'existe pas s'en définissaient un unique : le petit gars de chez-nous en lieu et place du barbare islamiste qu'ils osent à peine nommer de crainte d'enfreindre l'interdit sacro saint de l'amalgame. Dans le même temps on apprenait que le Conseil des Théologiens musulmans de Belgique avait refusé de réciter une prière dédiée aux victimes des attentats car celles-ci n'étaient pas toutes musulmanes... De quoi décourager nos bobocrates s'ils n'étaient rétifs à ce qu'ils entendent et à ce qu'ils voient.
    On trouvera ci-jointe une réaction de Jean Ansar (Métamag) suivie d'un billet du très catholique Richard Millet à propos de l'unanimité stupide qui accueille les attentats de Bruxelles.
     
     
     
    • Sur Causeur Daoud Boughezala rend compte de la cérémonie d'hommage à Mireille et Jacques Renouvin auxquels une place de Paris a été dédiée. On appreciera le paradoxe d'une Anne Hidalgo au garde-à-vous devant un ancien de L'Action Française...
     
     
    • Une poussive étude de la Fondation Jean Jaurès rédigée par Stéphane François consacrée à "L'écologie, un enjeu de l'extrême droite". Le but de cette analyse : "Laver l'écologie du soupçon d'être un milieu réactionnaire".
     
     
    • Un probable deuxième site viking découvert à la pointe sud Terre Neuve.
     
     

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