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alain de benoist - Page 58

  • Précarité et pauvreté - une bombe à retardement ?...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à l'extension de la précarité...

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    Alain de Benoist : Précarité et pauvreté - une bombe à retardement ?

    Un mot chasse l’autre : on évoque désormais la précarité plutôt que la pauvreté. Les deux mots désignent-ils la même chose ?

    La pauvreté touche une fraction de la population, la précarité tend à devenir un statut général. On compte, en France, officiellement 8,6 millions de pauvres, le seuil de pauvreté correspondant à 60 % du salaire médian (à ne pas confondre avec le salaire moyen), soit environ 1.000 euros par mois. Les chômeurs ne sont pas les seuls concernés. S’y ajoutent les bénéficiaires du RSA (deux millions de personnes qui perçoivent moins de 500 euros par mois), des retraités (plus d’un million de personnes) et même certains salariés (les « travailleurs pauvres », près de deux millions de personnes), car avoir un emploi ne protège plus automatiquement de la pauvreté. On compte aussi 3,8 millions de mal-logés et 3,9 millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire.

    L’inquiétant est que la situation s’aggrave. À l’époque des Trente Glorieuses, la classe moyenne s’étendait constamment parce que les enfants parvenaient, en général, à obtenir des emplois meilleurs et mieux payés que ceux de leurs parents. C’est le contraire qui se produit aujourd’hui. Le chômage structurel entraîne une baisse ou une stagnation des salaires, nombre d’enfants vivent moins bien que leurs parents et la classe moyenne n’a d’autre ressource que de s’endetter pour maintenir son niveau de vie. L’ascenseur social s’est mué en descenseur. La précarité, qui est étymologiquement liée à la dépendance (en droit romain, est précaire ce qui n’est octroyé que grâce à une concession révocable à tout moment par celui qui l’a accordée), s’accentue depuis le milieu des années 1980, constituant une trappe qui se resserre sur la population la plus vulnérable. Dans un monde liquide, où rien ne s’inscrit plus dans la durée, elle devient une norme, un horizon indépassable, liée à l’idéologie de la « flexibilité » et de l’adaptation permanente aux exigences du Capital.

    Une fraction croissante du peuple français se sent abandonnée, socialement et culturellement. La demande de protection est donc forte ?

    Oui, mais la protection sociale a beaucoup évolué, ces dernières années. Traditionnellement, les libéraux lui reprochent de coûter trop cher et de freiner la dynamique économique.

    Les États, confrontés du fait de la mondialisation à un risque de dumping social et fiscal, cherchent eux aussi à remettre en cause les acquis sociaux, alors même que les programmes d’austérité qu’ils ont mis en œuvre pour faire face à leur endettement ont pour effet de détériorer la situation sociale du plus grand nombre. Une fraction grandissante du monde du travail se constitue de salariés précaires, peu qualifiés, peu rémunérés et fortement concurrencés par les salariés des pays émergents à faible coût de travail. La flexibilité des temps sociaux s’y traduit par une précarisation du statut social.

    L’accord réalisé dans la période fordiste entre le marché du travail et les garanties sociales s’est rompu sous l’effet des mutations socio-économiques. Le modèle de la famille stable, avec un seul salaire, qui avait longtemps servi de référence s’est effacé devant le modèle de la famille instable à double revenu (l’entrée massive des femmes dans le monde du travail ayant exercé une pression à la baisse sur le niveau moyen des salaires). La multiplication des familles monoparentales ou « recomposées » a remis en question la logique des droits dérivés, qui permettait l’extension de certains droits au conjoint et aux enfants. Enfin, la référence à un emploi stable en contrat à durée indéterminée (CDI) n’est plus la norme, puisque les nouveaux emplois sont à 85 % des CDD.

    La frustration et la colère se nourrissent aussi de l’accroissement des inégalités…

    Les rémunérations des patrons du CAC 40 s’établissent en moyenne à plus de quatre millions d’euros par an, soit 240 fois le SMIC. On se souvient des réactions suscitées, en mai dernier, par le salaire de 7,2 millions d’euros attribué à Carlos Ghosn par le conseil d’administration de Renault. Mais à l’étranger, les patrons les mieux payés touchent encore plus : le patron de General Motors reçoit 16 millions de dollars par an, le patron de Ford 18,5 millions de dollars par an.

    Aux États-Unis, où la mobilité sociale – qui était naguère la norme – est aujourd’hui tombée à un niveau plus bas qu’en Allemagne ou en France, les inégalités de revenu ont atteint un niveau jamais vu depuis les années 1920, ce qui n’est pas sans expliquer à la fois le phénomène Trump et le phénomène Sanders. Les vingt personnes les plus riches y possèdent, à elles seules, plus d’argent que la moitié inférieure de la population (152 millions de personnes). À l’autre bout de l’échelle, 110,4 millions de personnes – soit plus du tiers de la population totale – dépendent de l’aide sociale et 41,7 millions de l’aide alimentaire.

    Mais le plus frappant, c’est que, là aussi, le mouvement s’accélère. En 1965, la rémunération moyenne d’un dirigeant de l’une des 500 plus grosses entreprises américaines représentait vingt fois le salaire de ses employés les moins qualifiés. En 1990, l’écart était passé de 1 à 60, puis il a bondi en 2000 de 1 à 300. En 2015, il a atteint 1 à 373, ce qui signifie que ce dirigeant gagne chaque jour autant que ses salariés en toute une année. En l’espace de cinquante ans, les bénéfices dégagés par l’entreprise n’ont pourtant pas été multipliés en proportion, les mérites et l’intelligence des patrons non plus. La cause de cet emballement est double : d’une part, la connivence (membre de ton conseil d’administration, je vote ta rémunération, membre de mon conseil, tu votes la mienne), d’autre part – et paradoxalement -, le fait que les salaires sont maintenant publiés : il n’est, dès lors, plus question de toucher moins qu’un autre patron sous peine d’apparaître comme moins compétent. Cet effet, connu aux États-Unis sous le nom de « Lake Wobegon effect », explique aussi les rémunérations délirantes des vedettes sportives et des stars de cinéma.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 9 octobre 2016)

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  • La seule Cour suprême, c'est le peuple français !...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à l'effacement de la politique...

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    Alain de Benoist : « Le général de Gaulle était contre le gouvernement des juges et des experts »

    Autrefois, on nous disait que « tout est politique ». Désormais, la mode semble être du côté des « experts ». La politique a-t-elle encore de l’avenir ?

    Comme toujours, il faut distinguer la politique et le politique : la vie politicienne et la dimension politique de la vie publique. Portée par l’actualité, la politique va son bout de chemin : chasse au burkini et au Pokémon, ambitions montebourgeoises, louvoiements du Marmiton et du Maqueron, échéances électorales, etc. Le politique, lui, se réduit comme peau de chagrin, puisque tout est fait pour substituer à la décision populaire la gestion administrative, la souveraineté des marchés financiers, l’autorité des « experts » et le gouvernement des juges.

    Le politique s’efface d’abord sous l’effet de la morale, qui prend la forme d’une posture dont les groupes de pression « antiracistes » et les ligues de vertu néopuritaines qui se réclament de l’idéologie des droits de l’homme sont l’exemple achevé. Parallèlement, on assiste à la dissolution du politique dans l’économique, qui va de pair avec celle du national dans le transnational (ou le supranational) lorsqu’on prétend que le politique n’est pas libre de remettre en cause l’injonction libérale de libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux. Quant à l’expertocratie, elle assied son pouvoir sur l’idée que le peuple est « incompétent » et qu’il vaut mieux laisser à « ceux qui savent » le soin de conduire les affaires publiques.

    Pour les experts, les problèmes politiques ne sont-ils pas finalement de simples problèmes techniques ?

    Plus précisément des problèmes pour lesquels il ne peut exister rationnellement qu’une seule solution optimale, qu’il appartient précisément aux experts de déterminer. C’est le fondement de l’idée libérale selon laquelle « il n’y a pas d’alternative » (« there is no alternative », formule attribuée à Margaret Thatcher), qui est aussi l’un des fondements de la « pensée unique ». On veut faire croire que les antagonismes politiques sont appelés à dépérir sous l’effet apaisant d’une culture « technique » commune. Cette neutralisation équivaut, en fait, à une dépolitisation et, à terme, à la mort du politique. Les aspirations humaines étant différentes et potentiellement conflictuelles, on ne peut en effet trancher entre elles qu’au nom de critères normatifs qui ne se ramènent jamais à l’unité. La décision politique consiste à choisir entre des possibles, dont aucun ne s’impose « objectivement » à tous. Elle peut toujours varier en fonction des circonstances et des critères retenus.

    Les démocraties ont besoin d’être « incarnées ».

    Mais dans les démocraties libérales, le pouvoir appartient moins aux hommes qu’il n’appartient aux lois. Or, comme l’explique très bien Jacques Sapir, ces lois « s’imposent comme des normes générales, de manière “technique”, aux individus. Dans un tel régime, il n’y a plus de place pour la controverse et la lutte pour le pouvoir et pour l’action politique. Il n’y a plus de place que pour une polarité entre raisonnement que l’on prétend technique et posture morale. On a donc bien cette dépolitisation du politique qui est ressentie comme une agression insupportable par une majorité du peuple, car elle vise à lui retirer sa capacité de décider, c’est-à-dire sa souveraineté ».

    Vous parliez aussi de « gouvernement des juges » ?

    On y est. Le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État ont été dotés de nouveaux pouvoirs, qu’ils exercent en référence à la Déclaration des droits de l’homme de 1789, au préambule de la Constitution de 1946, à la Convention européenne des droits de l’homme de 1950 et à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg. Créée en 1949, cette dernière est, on le sait, compétente pour traiter des recours visant n’importe quel État membre du Conseil de l’Europe. Elle peut être saisie par tout individu s’estimant victime d’une « atteinte aux droits de l’homme », indépendamment de son lieu de résidence et de sa nationalité. Elle connaît aujourd’hui 70.000 requêtes par an ! Ses décisions n’étant susceptibles d’aucun recours, les États condamnés n’ont pas d’autre possibilité que de s’incliner. C’est ainsi que la France a dû s’incliner devant l’obligation qui lui a été faite de reconnaître les enfants nés d’une mère porteuse étrangère, d’autoriser les syndicats de soldats, d’admettre le regroupement familial, de verser une indemnité à des pirates somaliens pour le « dommage moral » subi au cours de leur arrestation, d’empêcher l’expulsion d’un certain nombre de djihadistes, etc.

    Jean-Yves Le Gallou n’a pas tort de dire que « nous vivons depuis quarante ans sous un régime qui est celui du coup d’État des juges » et qu’un certain nombre de décisions ou de réformes, touchant notamment les problèmes migratoires ou les questions de société, sont aujourd’hui impossibles et le resteront aussi longtemps que l’on n’aura pas modifié ou abandonné le bloc de constitutionnalité. « Tout, ou à peu près, de la vie quotidienne des Français relève désormais des pouvoirs des 47 juges de Strasbourg », écrit de son côté Pierre Lellouche, qui ajoute : « Ce qui est en marche n’est rien d’autre qu’un pouvoir juridictionnel supranational dénué de tout contrepoids politique. »

    Cette situation va à l’encontre d’une tradition européenne qui n’est pas celle des pays de Common Law : contrairement à Locke, Montesquieu refusait le gouvernement des juges. Dans la conception française de l’État, théorisée par Carré de Malberg, l’État, étant souverain, ne peut être soumis à une volonté supérieure à la sienne. C’est cette conception qui a été abolie par la décision de reconnaître aux traités européens une autorité supérieure à celle des souverainetés populaires et des législations nationales (art. 55 de la Constitution). Le général de Gaulle, lui, n’avait jamais accepté de reconnaître la compétence de la Cour européenne des droits de l’homme : « En France, disait-il, la seule Cour suprême, c’est le peuple français. »

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 8 octobre 2016)

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  • L’esprit de la Ve république miné par les primaires...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la prochaine élection présidentielle et à ses préparatifs...

    Directeur de la revue Krisis , dont le dernier numéro est consacré à la question du progrès, et éditorialiste de la revue Éléments,  Alain de Benoist a récemment publié Survivre à la pensée unique (Krisis, 2015), un recueil de ses entretiens avec Nicolas Gauthier.

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    Alain de Benoist : « Les primaires sont contraires à l’esprit de la Ve république »

    Primaires à droite, primaires à gauche : les médias ne parlent plus que des primaires. À l’origine, ce système nous vient des USA. Importation en nos contrées d’un énième gadget idéologique ?

    C’est, en effet, un modèle qui, comme tant d’autres choses, a été copié des États-Unis – et, bien entendu, d’abord par le Parti « socialiste ». Auparavant, on ne connaissait les « primaires » qu’au sens psychologique, pour désigner les tempéraments à réactivité immédiate (il y a beaucoup de primaires à droite), par opposition aux « secondaires », qui prennent le temps de réfléchir. Mais parler de « gadget », c’est trop peu dire. Le recours aux primaires marque un tournant dans la politique française, et ce tournant est détestable. Comme l’a récemment rappelé Henri Guaino, les primaires sont totalement contraires à l’esprit de la Ve République, qui définit l’élection présidentielle comme la rencontre directe du peuple et d’un homme (ou d’une femme) le plus possible affranchi du poids des partis. Un parti peut, certes, soutenir un candidat, mais quand ce candidat n’est plus que le représentant du parti qui le soutient, on sort du modèle qu’avait souhaité le général de Gaulle.

    Les primaires démontrent qu’il n’y a aucun « candidat naturel » dans le parti qui les organise. En aiguisant la concurrence des ego, elles créent des tensions et des déchirements qui pèseront sur l’avenir (souvenons-nous du duel Balladur-Chirac au sein du RPR). Quoi qu’en disent leurs protagonistes, elles réduisent le débat politique à des querelles de personnes, la compétition à un concours de beauté, en même temps qu’elles confirment que les partis ne sont plus aujourd’hui que des écuries électorales. Avec les primaires, les « partis de gouvernement » s’efforcent de préserver leur monopole, alors qu’ils ne représentent plus maintenant que le cinquième ou le sixième du corps électoral. La combine des parrainages accentue cette dérive, puisqu’elle permet d’éliminer les candidats qui pourraient faire de l’ombre aux têtes d’affiche.

    Patrick Buisson, interrogé par Valeurs actuelles (dont le patron, Yves de Kerdrel, a été l’un des premiers adhérents du mouvement d’Emmanuel Macron : carte n° 007), déclarait : « Les primaires remettent à une minorité partisane le pouvoir de construire l’offre politique de la présidentielle, au lieu de laisser aux Français une entière liberté de choix. C’est le régime de la carte forcée […] Songez que le binôme Sarkozy-Hollande, dont quatre Français sur cinq ne veulent pas les candidatures, pourrait être investi de nouveau au terme de cette aberrante mystification ! » Deux Français sur trois estiment, en effet, que François Hollande et Nicolas Sarkozy ont été « aussi mauvais » l’un que l’autre après leur entrée à l’Élysée. Que penser de primaires qui n’aboutiraient qu’à repasser le plat du déjà-vu ?

    Nicolas Gauthier : Outre-Atlantique, les électeurs républicains votent aux primaires républicaines et les électeurs démocrates aux primaires démocrates. En France, tout le monde peut voter pour tout le monde. Petit souci de cohérence ?
    Alain de Benoist : Le système politique américain, fondé sur le bipartisme, est complètement différent du système politique français. Les primaires y sont nécessaires en raison du découpage du pays entre des États ayant chacun leur gouverneur et leur Sénat. De plus, outre-Atlantique, il n’y a qu’un tour pour les primaires et un tour pour la présidentielle. Les primaires à la française, elles, créent un scrutin à quatre tours ! En France, des électeurs de gauche pourront contribuer à désigner le candidat de la droite, ce qui est une absurdité ! Le fait que n’importe qui puisse participer aux primaires « de la droite et du centre », même s’il n’a aucune sympathie pour « la droite et le centre », les prive par avance de toute signification.

    Quelles différences, au fond, entre Juppé et Sarkozy ?
    La différence entre Juppé et Sarkozy est que Juppé a des idées détestables, tandis que le mari de Carla Bruni n’a pas d’idées du tout. Il n’a que les idées qu’il utilise dans l’espoir de maximiser le rendement de ses ambitions. Le livre de Patrick Buisson le démontre à la perfection, c’est un personnage absolument dénué de principes et de scrupules, quels qu’ils soient. Il est prêt à tout, car pour lui tout compte pour rien. Quand il dit que « l’identité n’est pas un gros mot », il pourrait aussi bien dire « bingo bidou pokémon » : dans les deux cas, cela ne signifie absolument rien.

    Mais ce qui m’étonne, c’est que personne ne pose la question de savoir si les candidats éliminés vont véritablement accepter de se soumettre ou s’ils ne vont pas chercher à se maintenir malgré tout. Si Juppé sort vainqueur de la compétition, j’ai du mal à imaginer Sarkozy faire voter pour lui après s’être engagé dans la campagne frénétique à laquelle il se livre actuellement. Si, à l’inverse, c’est Sarkozy qui est désigné, j’ai également du mal à imaginer que Juppé, qui sait bien qu’il effectue en ce moment son dernier tour de piste, appellera à voter pour l’ancien Président – d’autant qu’en ce cas, François Bayrou se portera lui aussi candidat. Et que se passera-t-il si les deux hommes maintiennent leur candidature ? Rien, décidément, n’est joué pour l’élection présidentielle de l’an prochain.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 5 octobre 2016)

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  • Faire disparaître le père...

    Le projet ultime de notre cycle moderne est-il de supprimer la figure du Père ? Alain de Benoist répond aux questions de Sylvain Durain, réalisateur et écrivain, auteur d'un film documentaire intitulé Le sang du père - Un meurtre universel (Cinequaprod, 2016)...

     


    Entretien complet Alain de Benoist pour "Le... par cinequaprod

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  • Demain la guerre civile ?...

    Le nouveau numéro de la revue Eléments (n°162, septembre - octobre 2016) est disponible en kiosque à compter de demain, 17 septembre 2016.

    A côté du grand entretien avec Alain Valterio et du dossier consacré à l'enlaidissement du monde,  on trouvera les rubriques, toujours aussi riches, «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama».

    Bonne lecture !

    Vous pouvez commander ce numéro ou vous abonner sur le site de la revue : http://www.revue-elements.com.

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    Au sommaire de ce numéro :

    Éditorial    
    La fin du capitalisme par Alain de Benoist

    Forum    

    L’entretien
    Alain Valterio, un psy contre les psys    

    Cartouches
    Le regard d’Olivier François : nos amis les pirates

    Hommage : La mort d'Ernst Nolte

    Polémique : Patrice de Plunkett accuse, Éléments répond

    Une fin du monde sans importance par Xavier Eman

    Cinéma : 40 raisons d’aimer Fritz Lang par Ludovic Maubreuil

    Champs de bataille : Verdun II par Laurent Schang

    Comprendre la Corée du Nord par David L'Épée

    Le protectionnisme par les normes. La vraie liberté par Fabien Niezgoda

    Sciences par Bastien O'Danieli

    Le combat des idées
    La tentation de la guerre civile par Pascal Eysseric

    L'ennemi de l'intérieur. Entretien avec Jean-Yves Camus

    Portrait d’une cinéaste : Cheyenne-Marie Carron par Ludovic Maubreuil

    Entretien : Cheyenne-Marie Carron : « Je suis une catho-païenne »

    Humeurs : Les femmes iront en enfer par Stéphanie-Lucie Mathern

    La haine du sexe par David L'Épée

    Le scandale des antibiotiques par Jean-François Gautier

    Entretien avec Diana Johnstone : Avec Hillary Clinton, les néocons sont de retour !

    Dissection de l'Occident ménopausé : entretien avec Xavier Eman

    L'adieu au progressisme. Les "conservateurs de gauche" sont-ils des poissons volants ? par Alain de Benoist

    Bienvenue dans le domaine public. Le grand retour de Drieu La Rochelle par Frédéric Guchemand

    Jean-Louis Curtis dans les forêts de la nuit par Thomas Hennetier   

    Dossier
    Pourquoi notre monde devient de plus en plus laid par Pascal Eysseric

    Le règne de la quantité et le triomphe de la laideur par Olivier Rey

    Du genre humain au genre urbain. L’enlaidissement des villes par Pierre Le Vigan

    L’art européen, la science du beau par Jean-François Gautier

    L'esthétique au regard de l'évolution. La biologie du beau par Yves Christen

    L’invention du marché de l’art contemporain par Aude de Kerros

    Angers, l’ex-Athènes de l’Ouest par Michel Marmin

    Architecture, année zéro. L'institutionnalisation du vandalisme par Kostas Mavrakis       

    Panorama
    L’œil de Slobodan Despot

    Série télé : Turn, naissance d'une nation par Frédéric Dufoing

    Philosophie : Une vérité scientifique peut-elle être dangereuse ? par Jean-François Gautier

    L’esprit des lieux : New Delhi par Solange Bied-Charreton

    C’était dans Éléments : L’agonie de la ville par Michel Marmin

    Éphémérides

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  • Le progrès en question ?...

    Le numéro 45 de la revue Krisis, dirigée par Alain de Benoist, avec pour rédacteur en chef Thibaut Isabel, vient de paraître. Cette nouvelle livraison est consacrée au progrès.

    Le travail accompli par l'équipe de rédaction sur la présentation, le contenu et le rythme de publication de la revue est remarquable !

    Vous pouvez (devez !) commander ce nouveau numéro sur le site de la revue Krisis ou sur le site de la revue Eléments.

    Bonne lecture !

     

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    " Notre époque est orpheline du progrès. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, la plupart des gens étaient convaincus que l’avenir ouvrirait les portes d’un véritable paradis sur terre. C’était l’ère des grandes utopies. Aujourd’hui, nous avons perdu notre innocence: quel roman, quel film oserait encore dépeindre un XXIIe siècle radieux? La science-fiction contemporaine a abandonné les vieilles utopies technoscientifiques au profit d’une vision inquiète de demain. Les menaces qui nous guettent sont en effet innombrables: crise écologique et climatique, crise financière, crise démographique, crise culturelle, crise terroriste, etc. Mais si notre avenir s’est assombri, nous restons collectivement obnubilés par la croissance des biens de consommation. C’est ce qui nous pousse à plébisciter les téléphones portables et autres tablettes tactiles, avant peut-être d’accepter le développement d’un transhumanisme de masse qui fera de nous des «hommes augmentés». Pour sortir de l’impasse, nous devons de toute urgence réfléchir au sens véritable du progrès humain. "
     
    Au sommaire de Krisis 45

    Pierre-André Taguieff / L’idée de progrès, la «religion du Progrès» et au-delà. Esquisse d’une généalogie.

    Jean-François Gautier / Non-sens et signification dans l’Histoire.

    Patrick Tacussel / Liturgies du progrès.

    Nicolas Rousseau / Narcisse ou les illusions du progrès. La critique sociale de Christopher Lasch.

    Débat entre Frédéric Dufoing et Thibault Isabel / Faut-il avoir peur du transhumanisme?

    Frédéric Dufoing / Le transhumanisme comme biopouvoir.

    Matthieu Giroux / Le mythe prométhéen du surhomme.

    Alain Gras / La dimension technologique de l’illusion progressiste.

    Boris Vian / Poésie : La complainte du progrès (1955).

    Thibault Isabel / Qu’est-ce qu’un écologisme païen?

    Falk Van Gaver / Croissez et multipliez? Le problème de la démographie à l’ère industrielle.

    Entretien avec Ronald Wright / Croissance et déclin des civilisations.

    Ronald Wright / Témoignage : Les ruines de la civilisation maya. Un avertissement pour les peuples modernes?

    Bernard Charbonneau / Document : La bombe atomique (1945).

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